GOVERNMENT OF INDIA
DEPARTMENT OF ARCHAEOLOGY
CENTRAL ARCHAEOLOGICAL
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JOURNAL ASIATIQUE
RECUEIL DE MÉMOIRES
D'EXTRAITS ET DE NOTICES
RELATIFS À L'HISTOIRE, À LA PHILOSOPHIE, AUX LANGUES :
ET À LA LITTÉRATURE DES PEUPLES ORIENTAUX
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MALÉVT, CPFRENT,; MEMAN, Ti SEMXANT, EOTONNIRES ب RTC
ET PUBLIÉ PAR LA SOCIÉTÉ ASIATIQUE
HUITIÈME SÉRIE
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À L'IMPRIMERIE NATIONAL
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IMPRIMÉ PA AUTORISATION DE ءلا LÉ
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JOURNAL ASIATIQUE.
JUILLET 1885.
PROCÈS-VERBAL
DE LA SÉANCE GÉNÉRALE DU 25 JUIN 1885.
La séance est ouverte à trois heures par M. Ernest
Rénan, président. |
Le procès-verbal de la précédente séance générale
est lu et adopté.
Sont recus membres de la Société :
MM. Gasrox Vinvent, attaché au consulat de
France à Damas, présenté par MM. Bar-
bier de Meynard et Hartwig Derenbourg.
Gagrren, breveté d'arabe de l'École des
lettres, au lycée d'Alger, présenté par
MM. Houdas et Basset.
Le P. Lous Gnaxmo, Université Saint-Jo-
seph, à Beyrouth (Syrie), présenté par
MM. .ل Halévy et J. Darmesteter.
L'abbé Quentin, aumônier du lycée Louis-
le-Grand, présenté par MM. Oppert et
Renan.
M. le Président donne lecture d'une lettre du Mi-
ü 1 JUILLET (885. : dy]
nistère de l'instruction publique annoncant que 1 0
cond trimestre de l'allocation annuelle des 600 francs
est accordé à la Société.
La parole est donnée à M. ER qui lit, au
nom de la Commission des censeurs, son rapport sur
l'état des finances de ها Société. Des rémerciements
sont votés à MM. les Censeurs et à ها Gommission des
fonds,
M. James Darmesteter lit son rapport annuel sur
les travaux du Conseil,
由 st procédé au dépouillement du scrutin, dont
les résultats sont consignés dans le tableau ci-joint.
La séance est levée à cinq heures,
OUVRAGES OFFÉRTS À LA SOCIÉTÉ.
Par la Societe. Journal of the Royal Asiatie Society,
april 1885. In-8".
— Proceedings of the Royal Geographical Soctely,
marech-aprilmay-qune 1885. In-8*
Par la rédaction, The Endiun Antiquary, may-june
1889. In-4".
— The American Journal of Philology, Baltimore,
april 1885. In-$°.
Journal des Savants, mai 1885. In-4°.
— La Revue orientale, n° 3-4,:1885. In-4°.
Comples rendus de la Société de géographie, سب
vi-12, 1885. In-8®, ”مو
— Polyhiblion, partie littéraire, iwai-juin 1885;
pare technique ,-mai-join 1885. 1n-8".
PROCÈS-VERBAL. 7
Par la rédaction, Revue afrivaine, n° ١ و6 , janvier-
février 1885. In-8”,
一 Revue de l'Extréme Orient, 1885. Tome II,
n° à, janvier-mars. In-b°.
— Bulletin de la Société khédiviale de géographie,
11" série. n° 6: février 1885. In-8”.
— Le Globe, journal géographique, février-avril
1889. In-8*.
Par l'Académie, Mémoires de l'Académie impériale
des sciences de Saint-Pétersbourg, VIF série, tome YY,
n° 8, 1864. In-4*
— dem, lome XXÂTE, n° 13, 1884. În-4".
一 Bulletin de l'Académie impériale, tome XXIX
كلدعم[ ل خم |
Par le Secrétaire d'État pour l'Inde. Bibliotheca in-
dica. The Akhbarnamak, edited by Mawlawi ‘Abd ur-
Rahim, vol. ILE, عدا VL [n-4*,
— £afarnämah, by Mauläni Sharfuddin'Ali Yazdi,
vol. 工 fasc. 1. In-8°.
— À bibliographical dictionary of persons who knew
Muhammad, by Ibn Hajar. Vol. 11] , n° 7. In-8".
— Chaturvarga-Chintämant, by Hemadri, vol. HI,
part 1, Pariseshakhanda, fase. XL In-8°.
— The Srautasätra of Apastamba , with the commen-
tary of Radradatta, edited by Richard Garbe. Vol. If,
fasc. X. In-5".
— Sthavirdvalicharita, being an Appendix of the
Trishashtisaläkapurushacharitre, by Hemachandra,
edited by Hermann Jacob, fase, ,الآ In-8°.
8 JUILLET 1885.
Par le Ministère, Revue des travaux scientifiques,
tome [V, n° ندر tome V, n° 1-2. In-ê",
2. Lnydeiuh P'hisjolse der soroipfsolé chrétiens, par
René Grousset {lase. 44° de la Bibliothèque des Écoles
francaises d'Athènes et de Rome). In-8*,
Par l'éditeur, Lortet, La Syrie d'anjourd
chette, 1884. à vol. grand in-8°,
Par l'auteur, Pratimoksha sûtra, trad. par W, Wood-
ville Rockhill. Paris, Leroux, In-8°,
| (LE , Ha-
exégèse, par Antoine J. Baumgartner, Leipaig, 1885.
In-#°.
Traité de droit musulman. Le Tohfat d'Ebn يب
Avem, texte arabe avec traduction française, par 0.
Houdas et F. Martel, 3 fase. Alger, 1882-1883. In-8".
— Monographie de Méquinez, par O. Houdas. Ex-
trait du Journal asiatique, 1885. “سل
— Notes de lexicologie berbère, par René BasseL.
Extrait du Journal asiatique. Paris, 1885. In-8°.
— La Trinité carthaginoise (extrait de la Gazette
archéologique, année 1880), par Philippe Berger.
Paris. Brochure in-4°.
— Le Poème chaléen du Déluge, traduit de l'assy-
rien par Jules Oppert. Paris, 1885. Brochure in-8°,
Gentral-Afrika, ein nener und wichtiger An- ب
stedlangspunkt für deutsche Golonisten, von D" Ad.
Ungär, fase. 1-2. Stuttgart, 1850. In-8*.
Par l'éditeur, Annales de Tabari, édit, de Gœje,
VII, vu, Bril, 1885. à vol. in-8".
PROCÉS-VERBAL. 1
Pur l'éditeur. Excursions أن reconnaissances, Saï-
gon, IX, n° 21, janvier février 1885. In-8",
— Majäni akadab كل hadaig el-Arab, pur le P.
Cheikho. Beyrouth, imprimerie des Pères Jésuites,
1884. 6 vol, in-12.
一 طشان eL-Alfäth al-Kitäbiyat, par le P. Gheikho,
Beyrouth, imprimerie des Pères Jésuiles, 1885.
1 vol. in-12,
Par M. Robert Gust. À pocket vocabulary of East-
African languages, by À. DownesShaw., London, 1 885.
١ vol. in-16,
(LL JUILLET E885.
TABLEAU
DU CONSEIL D'ADMINISTRATION
CONFORMÉMENT AUX BOMINATIONS FAITES DANS L'ASSEMBLEE GERÉRALE
ou 27 زنواد 1583.
一 一 一 一
PRÉSIDENT HONONAIÏNE.
M. Banruëzeuv-Sainr Hilaume.
V'HÉSIDENT.
M. Ernest RENAN.
VICE-PHESIDENTS.
MM. Bansien ne Mervann.
Paver DE TOURTEILLE。
SECRÉTAIRE.
M. James Danuesreren.
SECRÉTAIRE ADJOINT ET LIBLIOTHÉCAIRE,
M. Gannez.
TRhÉSONMIER.
M. Melchuor pe Vote.
COMMISSION DES FONDS.
MM. Gannur.
SPECIIT.
CLenmour-Gaxneir.
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MM. Zorensenc. 00 >
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13 JUILLET 1885.
RAPPORT
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LES TRAVAUX DU CONSEIL DE LA SOCIÉTÉ ASIATIQUE
PENDANT L'ANNÉE 1581-1885.
FAIT À LA SÉANCE ANNUELLE Dh La
LE 25 وراد 1885,
PAR M, JAMES DARMESTETER.
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Messieurs ,
L'année qui vient de s'écouler s'est ouverte triste
ment et pour notre société et pour da science fran-
çaise. Quelques semaines à peine: après notre der-
nièré séance annuelle , la mort enlevait à nos études.
coup sur coup, et leur doyen vénéré et l'un de leurs
représentants les plus jeunes et les plus brillants,
comme si elle voulait les frapper à la fois dans leur
passé et dans leur avenir : avec notre président,
M. Adolphe Regnier, c'est un grand passé, et avec
Stanislas Guyard, c'est un grand avenir qui s'en va.
Là carrière de M. Fegnier a été pleine et bien
remplie, Jacques-Auguste-Antoine Régnier, mort le
22 octobre 1884 à Fontainebleau, était né le
7 Juillet 1804 à Mayence, ville alors francaise et
chef-lieu du département du Mont-Tonnerre: son
RAPPONT ANNUEL. 13
père était un ofhcier de la Grande armée. H entra
jeune dans l'enseignement et professa d'abord les
lettres dans des collèges de proyince : après avoir
passé l'agrégation des classes supérieures, en 1829,
il professa ها rhétorique au lycée Saint-Louis, puis
au lycée Charlemagne, et fut nommé maitre de
conférences de langue et de littérature allemande à
l'École normale supérieure. C'était le moment où les
études nouvelles de philologie comparée, réprésen-
tées et illustrées par Eugène Burnoul, essayaient de
sacclimater en France. M. Regnier fut un des pre-
miers à comprendre la portée des nouvelles mé-
thodes, et d'un esprit trop sage et trop mesuré pour
avoir la pensée de rompre avec la tradition de l'en-
seignementdittéraire qui a fait le génie de la France, il
comprit aussi, mieux que personne, qu'il fallait que la
haute culture littérairen'eût rien äredouter du renou-
vellement de la science. Élève et ami d'Eugène Bur-
nouf, il ouvrit un cours élémentaire de sanscrit dans
une salle de la Société asiatique , et dans une série d'ou-
vrages destinés à l'enseignement secondaire, en par-
ticulier à l'enseignement du grec et de l'allemand,
il sut faire entrer discrètement dans la pratique les
résultats généraux et l'esprit de la philologie histo,
rique, Le dictionnaire allemand quil publia en col-
laboration avec M. Schuster, en 1841, est le meilleur
que nous possédions encore; ses Mémoires sur lhis-
toire des langues germaniques, publiés dans le Re-
cueil de l'Académie des i inscriptions de 1848 à 1850,
sont un des rares travaux ôriginaux que la France
FA JUILLET 188%
ait produits dans le domaine de ها philologie ger-
manique : il trouva malheureusement peu de disci-
ples pour le suivre dans la voie où il sengageait.
En 1842, il publiait modestement, comme préface
à une édition des Racines grecques, un essai magis-
tral sur la composition des mots en grec, comparée
à la composition sanscrite, latine et germanique. 于
ne tint pas à lui d'empêcher ce divorce qui s'est pro-
duit entre l'enseignement littéraire et l'esprit scien-
tique, divorce funeste qui a amené dans l'esprit des
classes lettrées un recul d'une ou deux générations
et qui maintenant encore s'accuse dans ses effets et
dans les efforts même, artificiels et violents, par
lesquels on essaye de le faire cesser ou de le vaïler,
Ce n'est point le lieu de chercher ici les causes qui
ont fermé l'université ancienne à des progrès si
clairs et dont la légitimité et la nécessité semblaient
s'imposer. Peut-être une part de cet échec revient-
elle à l'enthousiasme excessif de quelques-uns, dé ces
apôtres plus artistes qu'hommes de science, de ces
romantiques de l'orientalisme qui semblaient prêts
à sacrifier Homère aux Védas et Virgile à Kalidasa :
ces admurations mal éclairées excitaient la défiance
et compromettment leur objet; l'on ne peut trop
blämer la vieille université de séêtre tenue sur la
réserve ou da défensive; des découvertes, mal com-
prises par ceux qui les annoncent ou annoncées
avec trop de fracas, amènent un recul instinetif et
une réaction contre la vérité,
Cependant sous l'influence عل Burnouf, et com-
RAPPORT ANNUET. 153
prenant que pour dominer ذا philologie il valait '
mieux sétablir au centre qu'aux extrémités, il se
consacrait de plus en plus à l'étude du sanserit, et
en particulier du sanserit le plus archaïque, celui
des Védas. Sur ce terrain, si neuf encore, il fut l'un
des pionniers : ses Etudes sur lidiome des Védas, en
1855, furent l'un des premiers essais d'ensemble
d'unerestitution grammaticale de la languearchaique
de l'Inde et, après trente années, sont encore, par la
précision et l'exactitude de la recherche, comme par
la clarté de l'exposition, la meilleure initiation pour
le débutant et le guide le plus sûr. C'est un beau
spécimen de la façon scientifique de la vieille France,
celle de Tillemout et de ses émmules, dont Burnouf
avait repris et continué la tradition; un peu lente
et traînante parfois, mais si sûre el si honnète,
n'abordant jamais une question sans l'exposer,
n'avancant aucun fait sans l'établir, disant toujours
exactement d'où l'on part, où l'on va ét par où l'on
va. L'édition du Prétiçakhya du Rig Véda, avec
commentaire et traduction, conçue dans le mème
esprit, n'u pas été dépassée : c'était la premiere fois
qu'étaient abordés de front les difficiles et délicats
problèmes de la phonétique indigène, L'élève de
Burnouf avait quelques-unes des plus rares qualités
du maître, la sagacité patiente, le bon sens inalté-
rable, et cette clarté d'esprit et de style qui est une
des formes intellectuelles de l'honnêteté, Aussi à la
mort de Burnouf, la voix unanime du monde savant
l'appela-t-elle à la chaire du maître : on sait les
15 JUILLET 853
nobles scrupules qui l'en écartèrent et eomment il
abandonna l'Inde Pour ذا France classique, Quand
plus tard, un ministre intelligent plus soucieux des
intérêts de la science que de petites préoccupations
de parti, lui offrit d'inaugurer la chaire de philologie
comparée en le dispensant du serment, M. Regnier,
par un nouveau et non moins noble scrupule , erai-
guit d'accepter une charge dont ses occupations
nouvelles semblaient Téloigner, et il désigna سا
mème un candidat plus jeune et qui püt se donner
tout entier et sans réserve à l'organisation de l'ensei-
gnement nouveau,
Ce n'était pourtant point sans regret ni douleur
que ML Regnier avait dit adieu à l'Orient : il aimait à
le répéter aux nouveaux venus de la science qui ve-
naient chercher des conseils auprès de lui. Ge n'était
point seulement l'abandon des études de sa jeunesse,
le sacrilice de ses préférences personnelles, qui le
faisait souffrir; homme de devoir comme il l'était
avant tout, ce qu'il regrettuit avant tout, c'était
d'avoir à quitter un champ où il y avait plus de
services à rendre, où les travailleurs étaient plus
rares et les dévouements plus nécessaires : « Un autre
que moi, disait-il souvent, aurait pu faire l'édition
des classiques français, » Peut-être y avait-il là quelque
erreur de modestie : votre vice-président, M. Barbier
de Meynard, a déjà fait ressortir ici même avec fi-
nesse comment c'était bien le même homme qui
était l'éditeur de nos classiques et l'éditeur des Prâti-
cäkhyas, et comment des deux parts c'était l'esprit de
HAPPORT ANNLEL. 7
Burnouf qui était à Fœuvre!, L'idée d'appliquer à
Corneille et Hacine les procédés de critique que
l'on applique aux anciens n'a aujourd'hui sans doute,
pour presque tous, rien que de légitime et de na-
turel; au moment où M. Régnier entreprenait son
œuvre, l'idée était neuve et hardie: l'on peut avan-
cer, sans trop craindre de se tromper, qu'elle ne
Int jamais venue à aucun homme nourri exelusive-
ment dans l'ancienne critique, et que l'édition de
nos classiques n'est ce qu'elle est que parce que
l'éditeur avait débuté par déchiffrer les Védas sous
l'œil de Burnouf. M. Regnier n'avait donc point au-
tant manqué sa destinée scientifique qu'il pouvait
l'imaginer : il n'en est pas moins vrai que pour nos
études sa retraite fut une perte irréparable, la tra-
dition de Burnouf fut interrompue du coup et une
génération d'indianistes fut perdue pour la France.
En quittant l'Orient, M. Regnier resta de cœur
avec les orientalistes et ils le considétèrent toujours,
non seulement comme l'un d'eux ."mais comme leur
maître. Bien qu'il eût cessé de prendre une part ac-
tive à leurs travaux, il n'avait pas cessé d'en rester
le juge et l'arbitre, et son approbation était encore
l'un des encouragements, l'une des récompenses les
plus précieuses que pussent trouver les efforts des
débutants dans l'orientalisme. Aussi, il y a dix ans
environ, à la mort de M. Mohl, la Société n'eut
qu'uné voix pour l'appeler à la présidence, triple
' Journal aatique, 18864, 1 Il, pe 566-568.
إن 3
الاعتسطعواع كلق ص11
LA JOUIELET 1 5
hommage rendu à ها dignité de son caractère, à
l'éclat de ses services passés et à da tradition de a
grande génération sciealifique دعل 540 «dont il était
le dernier représentant parmi nous. lei, comme
dans tons les corps savants auxquels il appartenait, il
exercait tout naturellement ; malgré sa modestie et
par sa modestie même, une autorité prépondérante,
faite du prestige d'un désintéressement sans égal,
d'une sincérité absolue et d'un dévouement sans
bornes aux seuls intérêts de la science et de la vérité.
Dans ses rapports avec la famille des: orientalistes,
il se mélait à l'autorité de toutes ces vertus un senli-
ment plus intime et plus doux, le sentiment d'une
sympathie profonde, d'une allection sûre pour tous
ceux qui apportaient au succès de l'œuvre commune
un dévouement, une force où une espérance; c'était
le patriarche respecté et bienveillant, Dans nos
. études il laissera un souvenir durable, comme l'an
des premiers eË des plus vaillants organisateurs des
études védiques. Son œuvre orientale, arrêtée avant
l'heure dans son développement, est pourtant , telle
qu'elle est, de celles qui resteront, car il était de
ceux qui ne marchent quà coup sûr et il laissera
dans l'histoire de la science , non seulement un nom,
Iaig mnae oativre,
Bien que près d'une année déjà se soit écoulée
depuis l'instant où la nouvelle de la mort de Sta-
nislas Guyard vint atterrer ses amis et attrister en
France et hors de France tous ceux qui, connaissant
AAPFORTIANNUE EL. 19
l'œuvre, admiraient l'auteur et comptaient sur lot,
toute celle carrière, à la fois si courte et si plaine,
est certainement encore dans votre souvenir et sous
vos veux. Vous avez encore à l'oreille les adieux
d'une émotion! pénétrante que hi adressaient sur ln
tombe ou dans cette: salle, M: Renan, سه nom du
Collège de France, M. Barbier de Meynard , au noin
de-la Société asiatique, M Gaston Paris, au nom de
l'École-des hautes études! Tout ce que da science د
perdu en lui avant l'heure, vous le savex déjà par
tout ce que vous attendiez de lui. « Depuis le jour,
disait sur sa tombe le représentant le plus illustre de
l'orientalisme français, depuis le jour où j'ai serré
main sur son lit d'agonie , sans qu'elle m'ait répondu,
il me semble que nos études ont été atteintes dans
quelque organe vivant, près du cœur: »
Stanislas Guyard; mort à Paris le. 7 septembre
1884, était né à lrotteydlés-Vesoulle 27 septembre
1816. Des circonstances exceptionnelles s'étaient
jointes in dons naturels les plus rares pour pré-
parer Guyard au rôle prépondérant qu'il était des-
tiné à remplir dans nos éludés. D'une curiosité
d'esprit sans limite, d'une mémoire qui émerveillait
les mieux doués, ouvert aux sciences, à L'art: aux
lettres, il avait été élevé par son père, homme in-
struit et aux idées arrêtées, dans une discipline in-
tellectuelle forte et austère, Il avait passé au sortir
de l'enfance trois années en Russie, en compagnir
' Meune critique, 1884, L Il, p. 225-329. — Journal aialique ,
.385-2348 بم ,1 ,884,1
ا
su JUILLET 1885,
de jeunes Persans, et à quinre ans à pente 让 rev.
mil à Parts, parliont عا russe et le persan comme ss
langue maternelle, Bsantle ture, connaissant ét com-
prenant le monde et l'esprit oriental éomme peu
d'orientalistes عل profession. La duplicité des élé
ments qui composent le persan, l'élément aryen et
l'élément sémitique, éveilla sa curiosité scientifique,
et, pour la satisfaire, il se mit à l'étude simultanée
du sanserit et de l'arabe. Telle était pourtant la ri-
chesse de cette organisation que ces études, où il
portait toute la rigueur et tout le sérieux d'un rsprit
droit ennemi de l'à peu près, n'étaient dans sa pensée
qu'un. passe-temps de curiosité; il croyait sa voca-
tion ailleurs : il était né musicien, il composait, et
longtemps encore, même après que les circonstances
eurent dirigé sa carrière dans un autre sens, il son
plus d'une fois à revenir sur ses pas et à faire de l'avt
l'objet de sa vie.
Tandis qu'il cherchait sa voie, dans cette heu-
reuse indécision des natures trop bien doûuées, les
circonstances extérieures vinrent da Jui tracer, C'était
en 1868 : on commencait en France à reconnaitre
avec inquiétude tout ce qu'on avait laissé perdre
de temps et de forces dans l'œuvre d'organisation
de ها science et combien on s'était laissé distancer
par des rivaux plus assidus et mieux disciplinés, Un
ministre éclairé, le même qui aurait voulu appe-
ler M Rognier au Collège de France, établit à
l'École des hautes études un centre d'enseignement
et de recherches, où les études nouvelles où re-
RAPPORT ANNUEL. 型
nouvelées de l'érudition classique et orientale de-
vaient venir se grouper el se lortifier par leur con-
laët, dans la: pleine liberté de la recherche et
l'unité عل l'esprit et de la méthode. Tout était à
créer : il fallait faire appel à tous les dévouements,
On offrit à Guyard l'enseignement de l'arabe et du
persan : il aécepta, parce qu'il y avait un service À
rendre à une œuvre dont il sentait toute la grandeur
scientifique et nationale. Il s'y voua avec tout l'en-
thousiasme de la jeunesse et se trouva peu à pou
engagé par la force des aie s dans jn philologie sé-
mitique. Mais ni ses études aryennes, ni méme ses
éludes musicales ne devaient être perdues pour le
progrès de هل science. Son Premier essai philolo:
gique, sur la formation des pluriels brisés, qu'il
publia à vingt-trois ans, én 1869, dans la Biblio-
thèque de l'École des hautes études, était une ap-
plication ingénieuse et hardie des principes de la
phonétique germanique et de la théorie de 了 Call
à l'un des phénomènes les plus obscurs de la gram-
عست arabe. Dans une série de mémoires publiés
dans les quinze années qui suivirent dans le Journal
astalique, les Notices et Extraits, les Mémoires de la
Société de linguistique, la Revue critique, À parcourut
tour à tour toutes les branches de la philologie arabe,
linguistique, poésie, histoire, géographie, portant
partout, avec le soin minutieux du détail ét ln re-
cherche exacte du fait, la vue large des enseunbles.
Nous mentionnerons spécialement ses études sur La
secte des Ismaéliens, dont il publia, traduisit et
22 JUILLET. 1885
conmenta les textes dogmatiques les plus importants
(Notices et Extraits, XXII, 11); son admirable me-
moire historique sur Rachid-eddin, le grand maître
des Assussins سه temps de Saladin*; ses études sur
Abd-ar-Razxäq et la théorie soulie de la prédestina-
don et du bbre arbitre; enfin son mémoire sur la
métrique arabe {Journal asit., à 836 etsuite), œuvre
capitale, qui fut couronnée par l'Institut : le jeune
philologue, appuyé sur ses fortes études musicales
et son instinct d'artiste, mettait In lumière dans le
chaos inextricable des métres arabes, en substituant
l'étude du son réel et vivant à ecetle des. notations
artihicielles et mortes où s'étaient embarrassés et
perdus les prosodistes de cabinet, Une confirmation
éclatante de ses théories lui vint du grand arabisant
Palmer qui retrouva pour la première fois, en l'en-
tendant scander des vers arabes, le rythme et l'accent
qu'il avait saisis sous Ja tente, de. ln bouche des
chanteurs du désert. 1
Mais le monde arabe ne suflisait plus à sa eurio-
sité. En même temps qu'il traduisait du russe la
grammaire palie de Minayelf et mettait à la portée
des aryanisants de l'Occident une œuvre de premier
ordre à peu près perdue pour eux et trouvait encore
des loisirs pour publier un manuel de la langue
١ ,انا Le عطاك مدع Taimiyyah sur les Nüsairét, Journal asiatique ,
1073, 4 رلا p. 158. À
5 [n gra maitre des Assassins an temps ile Saladlin, bed, د 873.
1: 1, pré,
١ ملعلا اسشقل p, 195: nouvelle traduction, Gouverneur, 1895.
RAPPFORT ANNUEL. 23
parlée de Perse à l'usage des voyageurs (1881), il
sengageait dans ce champ si vaste et si obscur encore
de l'assyriologie, Il pensa qu'après le grand effort
de la première heure et de l'époque héroïque ; après
la fièvre du déchiffrement et les synthèses des pre-
muiérs maîtres, l'heure était venue de l'analyse عتمم
nutieuse et froide, et qu'il fallait refaire mot par
mot le lexique assyrien : 0 se consacra à rette tâche
et ses Mélanges d'assyriologie, comme ses mémoires
dans عا Journal allemand d'assyriologie , le elassèrent
bien vite, sur ce terrain encore, at premier rang !.
Dans la grande question qui passionne encore les
assyriologués, ها question accadienne, après avoir
suivi au débat ها doctrine dominante, il se متلا avec
decision®, sans craindre l'isolement, à la théorie anti-
accadienne à Taquelle il apporta l'autorité d'une
méthode calme et sachant faire dans ces queëtions
obscures la part de l'inconnaissable. Étendant sans
cesse la portée de ses investigations, il aborduit ces
mystérieuses inscriptions d'Arménie, écrites dans
l'alphabet assyrien, moitié en idéogrammes dont on
connaît Le sens sans la lecture, moitié en caractères
phonétiques dont on connaît la lecture sans le sens :
il souleva le premier le voile * en isolant dans ces im-
' Sur les aflantes assyriennes {Zestschrift عقا Keilachrififorschung,
1884 L
4 eve critique, 16%o,n" 25.
? Questions 2000 .لط ا الل — Bulletin cri-
مها de ها religion nssyro-bahylonienne { Revue de l'histoire des reli-
qions, 1880 اع 1XBa }.
3 Journal asinftque ,مقف ١1, p, 516
34 JUILLET 1585
scriptions la partie qui correspond aux formules im.
précatoires d'Assyrie et dégagea ainsi k méthode
qui peu à peu expliquera d'une facon précise tous
ces textes,
Depuis longtemps déjà Guyard était nn des mai-
tres reconnus de la philologie arabe, et quand le
président des arabisants d'Europe, M. de Goeje, en-
tréprit de publier l'original reconstitué de la grande
chronique de Tabnri, eest à lui qu'il s'adressa
pour la part de ln collaboration française dans cette
œuvre internationale (Leyde, 1881}, Aussi, il y a
un an à peine, quand la mort de son maitre vénéré,
M. Defrémery, rendit la chaire d'arabe vacante au
Collège de France, le voté unanime du Collège et
عل l'Institut appelait Guyard à sa succession, comme
son seul héritier possible. Il ouvrait son cours en
ai dernier par une leçon sur la civilisation arabe,
chef-d'œuvre de contision et de précision, digne de
devenir classique, où il embrassait toutes les bran-
ches de ce domaine si varié et si vaste avec une ai-
sance, une clarté, une hauteur d'aperçus qui, à
chaque ligne, révélaient un esprit maître d'un monde.
Jamais cette puissante intelligence n'avait été plus
vigoureuse, plus lucide, plus maîtresse d'elle-même.
Hélas! "ces pages, qui semblaient la préface de que:
que œuvre monumentale, ne devaient être qu'un
testament scientifique !.
١ Citons encore sa publication avec traduction d'un chapitré du
Farhangi Diehanqure sur la dactélonomie {Journal asiatique, 183,
١٠١ .لا p.106); Tachévement de la traduction de ها Géographie
RTS" 2
L رانف *
RAFPORT ANNUEL, 2à
Ce qu'était le savant et ce qu'il aurait été, l'œuvre
reste li pour le dire; mais ce qu'elle ne dit point et
ce que-vous savez, c'est combien le caractère était à
la hauteur de l'intelligence : les circonstances et la
nature avaient mis dans lun les mémes variétés et
les mèmes harmonies que dans l'autre. D'une dou-
ceur el d'une fermeté inaltérables; prèt à tous les
services et-à tous les devoirs, si ingrats qu'ils fussent,
mais incapable d'une complaisance qui coulit si pou
que ce füt à la conscience; modeste et lier; tenant
à ses opinions parce qu'il n'en adoptait point dont
toute son intelligence ne fût convaincue, mais pour
ln méme raison, sachant, s'ille fallait, y renoncer
et se laisser convaincre : il était de ceux qui inspirent
le respeet dans l'amitié. Ses amis voyaient pour lui
une longue carrière de travaux et de découvertes,
ennoblie par toutes les curiosités de l'esprit, honorée
par tous les succès, qui venaient à lui d'eux-mêmes,
sans qu'il les cherchät, par la seule nécessité des
choses et l'ascendant tranquille du talent : bien peu
se doutaient du mal sourd qui rongeait cette noble
existence et que les jouissances mêmes de la pensée
ne pouvaient endormir. اله fallait, dit M. Gaston
Paris, pénétrer plus avant dans son intimité, qu'il
ouvrait rarement, pour découvrir que cet extérieur
si avenant et si facile cachaït une äme mélancolique
et désenchantée, pour laquelle le travail était une
diversion autant qu'une jouissance, et qui, ayant à
d'Abouliéda (1883. in-4") et le grand article sur le khalifai des Chm-
meindes et des Abbassides dans l'Enrycdopédie britannique.
20 JUILLET FS85.
sa portée bien des conditions de bonheur, semblait
sy refuser de parti pris et ne pouvait échapper à
l'obsession de quelque sinistre vision d'avenir. Cette
vision, on voulait croire que son imagination În
eréait seule; elle: était, hélas! trop réellement me-
nacante, elle se rapprochait de jour en jour, elle a
enveloppé, elle « emporté sn jeunesse. n
Bien quil ne Fit point partie de notre société.
vous me reprocheriez de ne pas envoyer en votre
non un souvenir de reconnaissance et de tristesse à
la mémoire de Charles Huber, voyageur français,
assassiné on Arabie en travaillant pour nous Charles
Huber, né 1 Strasbourg, avait une première fois
parcouru l'Arabie centrale, de 1898 à 1884; parti
de Bostra, il s'était rendu à travers le Djouf à Haïl,
la capitale des Shammar, dont il avait su gagner
عفدنا Wabhabite, et dont il avait fait le centre d'une
série d'excursions dans le Dijebel Serra, le Qacim,
le Hedjaz, Teima, Medain Saleh, Khaiber; il avait
ensuite remonté de Hail à Bagdad, et était revenu
de Bagdad à Damas par le désert, notant au pas-
sage tous les faits de nature à intéresser le natura-
liste ot le géographe et relevant snssi les inscriptions
qu'il rencontrait !. 11 avait ainsi parcouru l'immense
triangle de Damas, Hail, Bagdad, région presque
inconnue, et visité nombre de lieux que n'avait ja-
orage dans l'Arabie centrale, Ham, Shummar, Quoi, Hedjaz ,
178-1882 | Bulletin de هأ Société de yéographie, 1484, لهة بم 363
184-543: 1885, قاد وحم
RAPPORT ANNUEL. 27
كتف foulés عا pied d'un Européen. Une partie de ce
Sa avait déjt été explorée avec succès de 1875
à 877 par un vaillant voyageur anglais, le rév.
Charles Doughty, dont les découvertes à Medain Sa-
leh n'ont été publiées que l'an dernier, par les soins
de M. Renan. Huber vit les inscriptions de Medain
Saleh et la grande inscription de Teima, aujourd'hui
célbre, qui avait échappé à M. Doughty et dont il
prit un spécimen publié dans le Bulletin de la Société
de géographie. Bien qu'il ne füt pas épigraphiste de
profession, il comprit l'importance de ces inserip-
ions araméennes et nabatéennes rencontrées au cœur
de T'Arabie et signala Teinna en particulier à l'atten-
tion des futurs explorateurs !. u À dater de ce mo-
ment, — je laisse ici la parole à M. Berger, — il
n'eut plus qu'une pensée, retourner en Arabie, pour
prendre des estampages des inscriptions qu'il n'avait
pu que copier à la hâte, et relever, au point de vue
géographique, toute cette région encoresimal connue
et à l'exploration de laquelle il voulait attacher son
nom, ainsi qu'il l'écrivait encore dans sx dernière
lettre à M. Renan *. ١ 11 repartit plein d'ardeur en
mai 1883, sous les auspices du Ministère et de l'Aca-
démie des inscriptions à laguelle était réservé le fruit
de ses travaux. H voulait relever la riche épigraphie
١ Bulletin de la Socidté de géographie, 1884, pos. Copies de
cent quarante-cinq inscriptions recurillies dans l'Arabie centrale,
thi,, p. 189-303,
9 L'Arabie avant Mahomet | Bulletin de lAssocration scientifique de
France, juin 2885, p 26].
28 TÜILLET 188%
qu'il avait découverte et pour laquelle il n'était pas
sulisamment outillé dans son premier voyage: الا
répartit de Damas, en compagnie d'un savant alle-
wand bien connu, M. Euting, de l'Université de
Strasbourg, et traversa la péninsule jusqu'à Jeddu
en passant par ail où il retrouvait son ami l'émur
Il-songenit à faire le pèlerinage de la Mecque sousun
déguisement féminin, confonda dans de harem d'un
cheikh arabe de ses amis. Le ده juillet:884, M: Re:
nan recevait, par l'intermédiaire du ministère ;un pa-
quet considérable d'estampages : c'étaient les inserip-
tions عل Medain Saleh déjà relevées par M: Doughty,
mais augmentées d'une quinzaine d'autres, et ذا
grande inscription de Teima que Huber: avait de-
couverte dans son premier voyage et dont un des-
ain venait d'être présenté quelques jours aupara-
vant à l'Académie de Berlin au nom de M. Euting.
Du moins le monument lui-même a été acquis par
Huber et cette pierre, la plus précieuse de l'épigra-
phie sémitique apris celle عل Mesha, est à Paris à
présent et viendra bientôt la rejoindre sous les
voûtes du Louvre.
Quelques jours plus tard, dans la nuit du 46 au
27 juillet, Huber repartit de Jedda, en route pour
Hail, son quartier général, où il avait laissé le gros de
son bagage et de ses acquisitions ; il devait explorer
Sedous, au sud-sud-est à huit jours de marche de
ail, où on lui signalait des ruines considérables et
une riche épigraphie. Deux jours plus tard il péris-
sait assassiné presque aux portes de Jedda, à Kassai
Ed 3 4 ل تت صوصن طز ةا L » À dé 人 D الب" سر " اها كو047ا0اا À EE >
> كت يم 0 9 = 8
9 - | 1 7
KHAFPORT ANNUEL. su
متام avait quitté مالعل accompagné de son do:
mestique Mabhumoud et de deux gnides. Mahmoud
suivait هل route, conduisant les bagages, tandis que
Huber et ses guides s'écartaient tantôt à gauche,
أفامها à droite, pour recueillir une inscription ,
prendre un croquis, faire quelque observation scien-
tilique. On se retrouvait à l'endroit fixé pour Ja halte |
afin de prendre quelque nourriture etun peu derepos.
Le2g,au moment où Mahmoud arriva à la halte,
il trouva tout le monde rendu; Huber à terre sous
un manteau arabe, les guides à quelque distance
faisant leur prière, Croyant son maître endormi, il
se meétlait en devoir de décharger les chameaux
quand il sentit deux canons de fusil braqués sur sa
poitrine : «dette tes armes, criait l'un des guides,
ou nous Le traitons comme ton maître. un Mahmoud
regarda et vit que Huber était étendu sur Le côté
gauche, tout le côté droit de la tête ensanglanté ,
mais la figure au repos comme s'il dormait. Il avait
غنات tué dans son sommeil d'un coup de pistolet à
bout portant. Mahmoud , resté deux jours prisonnier
des assassins, parvint à s'échapper et revint rendre
comple au vice-consulat de France du sort de son
maitre, Le corps de Huber resta exposé quelques
jours à l'air : enfin des passants creusèrent une fosse
et l'ensevelirent, Il n'est pas encore vengé L
١ Rapport de M. de Lostalot, vice-consul à Djedda, communi-
qué par l'ambassade de France ذ Bertin à M" veuve Huber à Stras-
bourg (17 décembre 1884: Journal des [Mbats, د décembre.
50 | JUILLET 1
1
Les études de grammaire comparative indo-euro.
péenne, qui pendant un temps onl été un stimulant
et un instrument si puissant pour les recherches de
J'orientalisme pur, semblent languir à présent, en
attendant sans doute que le renouvellement de leurs
inéthodes, qu'elles poursuivent un peu confusément
depuis quelques années, leur donne une nouvelle
impulsion. Nous n'avons à vous signaler celte année
que la suite des essais de M, Regnaud, qui continue
à appliquer au groupement des familles de mots les
principes, trop larges peut-être, qu'il essaie d'intro-
duire dans la phonétique. M. Henry, dont nous
vous annoncions il y a deux ans les brillants débuts,
a présenté également quelques conjectures hardies
sur l'origine du suflixe du génitif -sya et du thème
-tya, où il voit des adjectifs verbaux du verbe essen-
tiel es el d'un doublet « procthnique » de ce verbe
qui serait et; M. Henry présente d'ailleurs ces hypo-
thèses avec toutes les réserves qui sont nécessaires
1 Afélanges de linguistique imlo-curapéenne, Paris, Vieweg, 1845,
56 pages in-8" (Observations phonétiques sur 地 القن عللتسها gui.
plonger»... L'hypothèse de la liquide sonnante et la série بسن
Eapds gravis, ...سما . Sur le mode d'affhiblissement des racines en
an-u, ait). ب Érahman, pdd, flamen (braluman , “ln prière,
serait primitivement عله crie; Annales de da Faculté de Lyon, 1884,
.م 4e%-434\. — Sur la véritable forme de la rucine sanserite proch
pracch | Hevas de lingnistique, 1885, .م 255-209; prag ét pracch
sont, selon M. Regnaud, des variantes d'une racine simple, prask
probablement |. |
RAPPORT ANNUEL, a sl
quand l'on s'engage dans la voie glissante et déce-
vante de ها philologie proaryenne!.
La psychologie du langage, seienoc encore en
fonmation et dont il est à peine encore pose
d'entrevoir les contours, a suggéré à M. Bréal d'in-
génieuses observations sur le classement des mots
dans l'esprit®. M. Regnaud a montré par de nou-
veaux exemples comment les doublets verbaux vont
se différenciant de forme et de sens?; il a analysé
avec finesse les mots qui désignent l'idée de temps
dans les langues indo-curopéennes et a montré que
tous ces mots — nous dirions plus volontiers un
grand nombre d'entre eux 一 se ramènent à l'idée
de jour et de lumière, la première notion d'un
temps défini ayant été suggérée par ln succession
du jour et de la nuit". M. Havet a étudié les termes
de droit, de date ario-européenne, qui désignent des
personnes, el a observé qu'ils forment une seule et
même elasse avec ceux qui expriment des relations
de famille ; que les uns et les autres remontent en bloc
au delà de l'unité indo-européenne et sont par suite
١ Misdon, 18865, pu ati-tis.
1 Revue politique et ,لل 4 ,884 بعتم طشنا p 553-5565,
+ No ser Le développement phonétique et bléologique du langage
(daus Les Aunales de la Faculté de Lyon, 1884, p. 433-454}. —
Exposé de quelques principes de linguistique imlo-uropéenne en rap-
port avec La méthode applicable à cette seience | Revue عل linywistique,
1885, مم 351-370
١ L'idée عا temp : عستواسه des principales expressions Qué y np
portent dans Les langues inda-européeanes (Hevne philosophique, 1885,
.نز 280-287 |.
et
32 | JUILLET 1883.
irréductibles 4 notre analyse étymologique !. Ces!
une conclusion, croyons-nous, qui de jour en jour
s'étendra à une partie plus large du vocabulaire
indo-européen, la partie fa plus ancienne, ct il
ne faut pas croire que la linguistique perde en puis-
sance mi en autorité pour savoir reconnaître les li-
mites de son domaine et où commence l'inconnais-
sable.
La mythologie comparée ne languit pas moins
que la linguistique. M. de Harlex, étudiant le role
des mythes dans la formation des religions antiques”,
montre, par la comparaison des mythologies ira-
nienne, indoué et grecque, que les religions an-
tiques ont commencé par la croyance au surhumain
par fa personnification des lorces naturelles: que
les mythes, qui sont l'expression figurée de cette
conviction, peuvent à leur tour créer des person-
nages nouveaux, enrichir le panthéon et contribuer
partiellement à la formation des croyances et du
culte, mais qu'à l'origine le mythe est le produit et
non la source de la religion. M. Lefébure à défini
en traits héureux lesrapports du mythe et du contes.
le conte étant un intermédiaire entre le mythe et le
roman, صن mythe humanisé, un développement de
١ Mémoires de la Société ide lingustique de Paris, 1884, الم
Comptes rendus sur les Études albanaises (Albanisehe — .415-418 من
M. Gustave Meyer. par M. Benlœw | Revie critique ss. عك Staulien)
1884, با 1f,p. 138-143), et par M. Henry (ibid, 1883, & L,
pe 74-78).
Mnscon, 1885, p. 102-179. ؟
1 Le conte, Lyon, imprimerie Pitrat, 1865, 17 pages "عض
3
RAPPORT ANNUEL. 33
données romanesques extraites d'élémentsmythiques
dont le sens est perdu et dont la forme est restée.
M. Durmesteter a essayé de montrer, par l'analyse
comparée du mythe indien des Gandharvas et du
mythe grec des Centaures, que la mythologie
parée n'est point une science proprement dite comme
li grammaire comparée dont on la rapproche d'or-
dinaire, parce qu'elle n'opère point sur des séries
de faits, comme la linguistique, mais sur des couples
isolés, ni sur des faits naturels et presque matériels,
mais sur des faits psychologiques, constamment
transformés par le jeu de l'imagination et par les
emprunts historiques; que la recherche du sens pri-
mitif d'un mythe sert peu pour en faire l'histore,
parce qu'il ne donne que la métaphore initiale qui
lance le mythe, le développement ultérieur étant
abandonné à tous les hasards de l'esprit et de l'his-
toire; qu'en particulier les mythologies de l'Inde et
de la Grèce, malgré les affinités profondes des deux
langues, s'éclairent peu l'une l'autre, parce que la
pensée grecqué a vécu longtemps et vite et qu'elle
a rencontré des civilisations étrangères , égyptienne,
sémilique, lycienne, phrygienne, auxquelles elle a
emprunté à pleines mains pendant des siècles. L'in-
strument véritable de la mythologie n'est done point
la comparaison, mais avant tout l'étude chronolo-
gique des documents !.
Compte rendu du Tivrne de M. Elard-Hugo Meyer, Indogerma-
mische Mythen, 1 Gandhareen und Kentauren, 1883 | Beune archéolo-
pique, 1884, L Il, مم 151-18:
VE. 可
sersrmidii diPispail
وشا
33 IUILLET 1885: :
Le développement infini qu'ont pris nos études
depuis un quart de siècle en Europe.et hors d'Eu-
rope a rendu impossible ها rédaction d'un:de ces
rapports universels tels que M. Mohl en présentait
jadis à votre société et nous force à nous renfermer
dans le cercle. de notre école nationale: il est bon
néanmoins que de temps en temps quelque-mnitré
dé la science présente, dans un domaine limite, l'en-
semble des progrès accomplis par la masse des tra-
vailleurs dans la fédération universelle de la science.
C'est عه que M. Barth vient de faire pour l'histoire
des religions de linde avec sa supériorité ordinaire
de science et de pensée, dans le bulletin où il résume
les publications les plus importantes, relatives à This-
toire du Védisme, du Brahmanisme et du Boud-
dhisme, parues au cours des trois dermières annces/,
Dans le mouvement général des études indiennes,
malgré les changements de perspective qui se sont
produits sur nombre de points, la question du jour
que M. Barth-appelle le « Véda poétiquement naïf et
raisonnable qui nous venait d'Allemagne ». M. Barth
fait ressortir avec beaucoup de mesure et de netteté
ce: qu'il y a d'original et de durable et ce qu'il y ف
aussi d'artiheiel et d'excessif dans ln Religion védique de
M. Bergaigne, véritable commentaire exégeétique, du
Rig Véda u destiné à en remanier dans une large me-
sure le lexique etä en renouveler dans une mesure non
, 1 des reliqus, 1885 [tirage à pari, 67 pages, Leroux).
RAPPORT ANNUEL. +
moins large l'interprétation :نا L'auteur, aux yeux de
M. Barth, a définitivement exclu de l'interprétation
védique «cet art dangereux qui consiste à donner
bonne apparence aux textes en leur faisant une
dure! violence, à atténuer par une suite عل conces-
rbitraires ce qu'ils peuvent avoir d'étrange, et
1 اما les difficultés en les voilant. Une fois
qu'il est arrèté au sens d'une expression, il le re-
tient honnétement à travers les métaphores les plus
hardies, les plus bizarres à notre sentiment, et ne
l'abandonne à défaut de raisons probantes que de-
vant une impossibilité bien démontrée. » Si M. Ber-
gaigne, ilest vrai, semble parfois reporter bién loin
la limite de l'impossibilité védique, s'il opère sur les
formules du Véda avec une rigueur qu'elles sup-
portent moins encore que les mots, étant choses
complexes et infiniment flottantes qu'il ne faut point
serrer de trop près sous peine d'y enfermer plus de
sens qu'elles n'en ont jamais tenu, il n'en est pas
moins vrai que la physionomie généralsdes Védas en
reste changée du tout au tout, quil n'est plus pos-
sible d'y voir le premier cri des ancêtres de la race,
qu'il y a beaucoup de x routine, professionnelle » dans
ces prétendues fusions et que l'image d'un. peuple
védique, qu'on a ie d'une fois voulu dégager de ces
documents, a toutes les chances d'être l'image d'un
peuple de fantaisie. M. Barth pense que hien des
traits essentiels de la vie religieuse du peuple qui vi-
vait et priait au temps où l'on rédigeait ces hymnes
n'y sont point représentés; que nous n'avons là que
À «
Jù JUILLET 1885.
la liturgie d'une religion aristocratique et sacerdo-
tale; que le silence des Védas sur. telle croyance,
tél dieu, telle pratique ne prouve point que cette
١ croyance, ce dieu, cette pratique soient postérieurs au
Véda; que les superstitions locales, le culte des ma
vais esprits ont شل tenir une place bien autrement
grande que ne le feraient croire les rares allusions
des Rishis; que la mythologie populaire et vivante a
dû être infiniment plus concrète, plus résistante,
plus riche en biographies divines que cette mytho-
logie fuyante, semi-abstraite, où tous les person-
nages s'amusent sans cesse à se fondre les uns dans
les autres, et qu'au lieu de répéter que dans le Véda
la physionomie des dieux n'est pas encore bien ar-
rètée, il laut plutôt renverser les termes et. dire
qu'elle ne l'est déjà plus. Autrement dit, l'Hindou-
isme contemporain serait duns son principe plus an-
cien et plus primilif que عا Védisme.
M. Bergaigne a continué ses études sur le lexique
du Rig Véda, contre-parte et contre-épreuve de sa
théorie générale ! Un élève de M. Bergaigne , M. Kou:-
likovski, professeur à l'Universiié d'Odessa, a pré-
senté une nouvelle et ingénieuse interprétation des
deux hymnes fameux, si souvent étudiés, de la des-
cente de Soma (Rig Véda, IV, 26, 27) : les in-
cohérences apparentes de ces hymnes disparaissent
si on-les lit comme un dialogue où s'opposent deux
١ لمعل asatique, 1884, ا I, ps 462-517 (fin de la lotire بل
de drvamdn à éhrmtepen; tirage à port de toute la lettre: موي
+45 pages de, 1844, Imprimerie nationale |.
RAPFPORT ANNUEL. 7
mythes équivalents de sens, mais différents de forme,
l'un de Soma apporté du ciel par un faucon, l'autre
de Soma descendant du ciel sous forme de fau-
con: M. Koulikovski croit retrouver dans ces vers
comme l'écho d'une polémique religieuse ou plutôt
mythologique qui aurait ‘divisé les théologiens vé-
diques!.
, Dans ما littérature brahmanique, nous n'avons à
side que le commencement de la traduction par
M. de Harlez de la Kauskitaki Upanishad® et une étude
de M. Feer sur ja classification des huit formes de
mariage dans le droit brahmanique. M. Feer pense
que le maringe par achat, réprouvé par Manu, fut
en réalité la forme primitive du mariage chez les
Aryens de l'Inde*. M. Barthélemy Saint-Hilaire, re-
venant à des études qu'il a quittées depuis plus de
trente ans, mais sans les oublier, nous présente à
propos du TV volume du Bhägavata Puräna, publié
par M. Hauvette-Besnault®, un tableau de la littéra-
ture pouranique et nous fait connaitre les travaux de
ME Wheéeler sur l'histoire de lInde*.
La littérature classique a été micox partagée.
M. Regoaud nous en expose la rhétorique dans un
ouvrage d'une laborieuse et consciencieuse érudi-
١ Feune de linemistique , 1689, pe 19e '
*-Musdon, 1885, p 140.
+ Le mariage por achat dans [inde aryeune (Journal astatique,
1885.21, pe 464-497). |
+ Journal des Savants, 1884, pe 4-44, 473-485.
ibid, 1885, pans-23à, 18g-202.
JS - AUILLET 188%:
lion, où il a rassemblé une foule de textes et de
données peu accessibles! Ge livre, comme de dit
M. Regnaud , n'est sans doute pas de nature à modi-
fier la sentence rigoureuse portée aujourd'hui contre
ها littérature indoue par une partie des sanseritistes,
et à la faire remonter au rang où l'avaient élevée les
enthousiasmes de ذا première heure : la Hittérature
s'y présente souvent sous ses formes les plus prérile-
ment artilicielles et la rhétorique sous son aspect le
plus pédantesque et le plns stérile; » maïs d'intérêt
de l'art indien n'est plus aujourd'hui un: intérêt es-
thétique, M. Regnaud nous Git connaitre, d'après les
sources, là conception indone du motet ملعل phrase,
des défauts et des beautés littéraires (dosha et una):
la classification des styles (riti) et celle des sentiments
ou bhävax par lesquels doit se produire le rase, e’est-
à-dive «l'émotion». Cette classification des bhévas,
pédantésque au possible quand on ذل suit dans les
exemples littéraires donnés à l'appui par les rhétori-
ciens et qui en sont la mise en action artificielle et
mécanique, ne manque pourtant point de finesse,
considérée en .elle-méme et comme analyse pure-
ment psychologique. M. Regnaud n'a pas eu de
peine à montrer que les principes et les catégories
même de cette analyse rappellent étrangement Aris-
tole et la rhétorique grecque, ان il an donne une
démonstration piquante en soumettant à l'analyse
١ La rhétorique atmsartie erpaiée dans sou développement historique
et ses rnpporticamec a rhétorique classique, Paris, 1884. Liroirs ;
+97 pages 10-5", plus فد pages de tente sanscrit,
dd ع
严 一
HAPPORT ANNUEL. 39
indoue un acte de Phèdre et y retrouvant la série
des rasas et des bhévas. Une question qui se posait
ici d'elle-même, اع sur laquelle M. Regoaud revien-
dra sans doute, est de savoir jusqu'à quel point les
Indous sont arrivés d'eux-mêmes à la conception do
cette rhétorique et si nous n'avons pas ici encore le
développement d'un germe jeté par la civilisation
grecque : c'est surlout quand il معز rencontre dans
l'artificiel qu'il y a lieu de soupconner une rencontre
historique. Î ne faut pas trop se laisser dépayser par
l'art avec lequel les Indous ont su rattacher leur rhéto-
rique à leur philosophie : on sait que dans l'Indetoute
science est toujours jelée après coup dans le moule
d'un des grands systèmes, et ces déductions philoso-
phiques sont loin de représenter la genèse même
des idées. Il y aurait aussi de curieuses comparaisons
à établir entre la rhétorique des Indous et’ celle des
Arabes, ou pour mieux dire des Persans, celle que
vous. ont fait connaitre les travaux de M. Garcin de
Tassy. Il neserait pas impossible que ce füt en Perse
qu'il faudra chercher le point de contact des deux
rhétoriques de la Grèce et de TInde; On voit les
questions importantes que soulève le livre de M, Re-
gnaud, La valeur en est encore relevée par une علط
bliographie de la littérature rhétorique et par ja
publication de textes inédits, portant sur la défini-
tion des deux termes principaux de la rhétorique , les
rasas et les bhduas: ce sont les chapitres كز et vi du
Nâtyacästram de Bharata, le Panini de la rhéto-
rique, œuvre qui appartient dans sa rédaction actuelle
A0 JUILLET 15885.
aux premiers siècles de notre ère et-qui semble la
relonte d'éléments antérieurs !.
Ge grand travail n'est point la seule contribution
de M. Regnaud à la littérature classique. Il a publié,
traduit et annoté quarante-six stances, extraites d'une
anthologie inédite de distiques de sources diverses,
lormée par un certain Gadädhara Bhatia, le Rasiha-
Jipana Cette collection, qui comprend onze livres,
est de date incertaine: elle donne en général le nom
des auteurs : il serait intéressant de dresser la liste
et de tenter l'identification des auteurs cités : il y
aurait نل le cadre d'une histoire de la littérature
gnomique. Les stances traduites par M. Regnaud
forment le commencement du premier livre : elles
sont consacrées aux principales divinités du Brahuma-
uisme el peuvent servir à familiariser l'étudiant avee
le style et les formules de la mythologie classique ?.
C'est aux habitudes des commentateurs que les ini-
tara M. Henry par ses extraits du Bhdminivilésa,
poème du xvr siècle, bien connu par l'édition et là
traduction de M. Bergaigne. M. Bergaigne s'était
aidé d'un commentaire écrit en 1 802 par Maniräma :
ML Henry publie le texte de trente stances avec le com-
' L'ouvrage complet contient trente-six chapitres, dont M. Rey-
时 时 大 站 pablié “جد علا “قد عا et une partie du 15° dans les Annales
Gaimet (1 et I}; M Hall en « publié es chapitres 18, 19, مد et
ححص وق M, Regnand publie à la suite des deux chapitres lu Ntyagds -
tram de texte ها مل Hasatarangint qui peut servir de commentaire à
ces deux chapitres.
+ Annuaire de ها Facullé عل lettres de Lyon, 1884, pages 201
T2.
KHAPFFORT ANNUEL. Al
mentaire aflérent et avec traduction de [un et de
l'autre : ce commentaire, qui fait ressortir toutes les
beautés de rhétorique du texte, peut servir d'illustra-
tion au divrede M. Regnaud, La littérature dramatique
est représentée par la traduction du Mädhavi et Milati
de Bhavabhôti par un autre élève عل M. Bergaigne,
M.Strehly ?,Bhavabhüti est le premier nom du drame
indou après Kälidäsa, auquel il est très inférieur :
il oflre un spécimen achevé de ce style à la fois des-
_criptif et abstrait qui est l'idéal de la poésie classique,
et qui vise à emboîter toute la phrase dans le moule
rigide d'un composé imprononcable. La traduction
de M. Strehly, élégante et coulante , et qui conserve
extérieurement la distinction des parties en prose
et dés parties en vérs, est accompagnée de notes peut-
être trop sobres et donnera au lecteurune idée plus
fidèle de ce genre littéraire que la traduction de
Langlois, faite d'après la paraphrase en vers de Wil-
son. Signalons enfin les recherches de M. Regnaud
sur de sens primitif du mot Ashatriya et sur les em-
blèmes du pouvoir chez les races indo-européenqnes :
M. Regnaud retrouve dans le danda ou bäton du
Kshatriya le sceptre des héros d'Homère et les lais-
couux du consul romain *.
M. Senart, arrivé au terme de sa longue et minu-
1 Müdheed et Malaté, traduit du sunsent ét du procril par
G. Strehly ب précédé d'une préface par A. Bergaigne. Paris, 1885,
Leroux, 1ش اكد pages 1-18, |
2 De primégente vocis Ashutrya ee aique de regis inségmbns apæul oc
teres imlo-cmropar stirpis gentes, Paris, 1884, Vieweg, So pages tn 上-
42 JUILLET 1885
tieuse revision des édits d'Açoka, nous présente
enfin dans un examen d'ensemble les conclusions
que lui suggèrent ces documents précieux, premier
texte historique de l'Inde, sur l'histoire des: faits,
des idées, de l'écriture et de la languel: On sait
toutes les controverses soulevées par ces-textes qui
malheureusement, par leur vague, ne répondent
pas à toutes les questions qu'ils soulèvent et encore
moins à toutes celles que se pose notre curiosité. Il
est permis néanmoins de eroire que, sur un certain
nombre de points, M. Senart a clos la controverse.
11 sera diflicile, après l'avoir lu, de continuer à
mettre en doute l'identité de Piyadasi, l'auteur de
ces prockunations buddhiques, avec Açoka, le-Con-
stantin buddhique de la tradition littéraire. La reli-
gion même, préchée dans ces textes en termes assez
généraux pour que les interprètes aient pu douter
les uns que ce soit lé Buddhisme, les autres que ce
soitune seule ét même religion qui les inspire d'un
bout à l'autre, M. Senart en détermine le caracttre,
à la Jois/net et fuyant : c'est eelui d'une religion à
l'état naissant. Ge n'est point encore le Buddhisme
métaphysique et monacal des textes littéraires pos-
térieurs : c'est une doctrine essentiellement morale.
sans canon défini, peu préoccupée de dogmes,
Prete à accepler les formes consacrées quand elles
noflensent pas son idéal moral : ce que Piyadasi
offre aux hdèles, ce ne sont pas encore les promesses
١ Jouve acné, 1885, 4 À. pe 269-110, S53-d ed
LE
RAPPFORT ANNUEL. 4
métaphysiques du nirvdna, c'est encore, à la façon
brahmanique, le svarga, les joies terre à terre du
ciel. C'est هل phase dont l'expression la plus ماغنا
est restée dans le Dhammapada pali, dont la langue
technique offre des affinités frappantes avec celle
des inscriptions. Mais malgré la distance qu'il y a
entre le Buddhisme du Piyadasi réel et celui de
l'Acoka | égendaire, M. Senart montre dans les monu-
ments du premier asser d'éléments ‘exclusivement
buddhiques pour que l'on'puisse sans équivoque les
qualifier de monuments buddhiques; et d'autre part
il retrouve dahs lés dignes de Pivadasi, et parfois
entre les lignes, le point de départ dé quelques-unes
des légéndes les plus caractéristiques d'Açoka. Par
_ exemple les atrocités dont هل tradition à noirei ses
débuts pour mieux faire ressortir les vertus de sa
conversion sont l'amplification édifiante, dans des
imaginations de moine, des propres aveux de Piya-
dasi : c'est à la conquête de Kalinga, et devant les
horreurs عل laguerre, qu'il déclare avoir senti la né-
cessité d'une religion d'amour et qu'il s'est mis à La
prêcher. Ajoutez à cela la date d'Acoka établie par
le-synchronisme des princes grecs qu'il cite; la chro-
nologie des édits fixée de facon à rétablir L'unité de
la pensée du roi; des renseignements plus précis sur
la hiérarchie des fonctionnaires et l'organisation de
l'empire et enfin cette identification inattendue du
protocole, de Piyadasi, si isolé dans l'épigraphie in-
doue, avec le protocole identique des inscriptions
achéménides, qui semble relier les premières trad
UT JUILLET 1885.
tions administratives de l'Inde à celles de ln Perse. -
portées aux portes de l'Inde par les satrapes de
Darius et de ses successeurs.
Nous attendons non sans curiosité les conclusions
de M. Senart sur les origines de l'épigraphie in:
dienne elle-même. M. Halévy croit pouvoir établir
par preuve paléographique que l'écriture indoue est
postérieure de ‘quelques. années À la conquête
d'Alexandre. Les inscriptions d'Acoka, comme on
sait, sont écrites dans deux alphabets différents,
l'alphabet du Nord et l'ilphabet du Sud. L'alphabet
du Nord est identique à l'alphabet dit aryen, celui
des monnaies trouvées dans l'Afghanistan; il se di-
rige de droite à gauche et l'on n'a jemais douté de
son origine sémitique, mais sans pouvoir en déter-
miner je prototype exact : M. Halévy montre qu'il
est essentiellement identique à l'alphabet araméen
des papyrus ptolémaiques, ce qui en fixe l'intro-
duction dans l'Inde à قا période qui suit la mort
d'Alexandre, Quant à l'alphabet du Sud, source des
alphabets modernes, il serait de formation écler-
tique et reconnaitrait trois sources : araméenne,
aryenne et grecque; il a emprunté huit lettres à l'ara-
méen ptolémaique; il en a emprunté cinq à l'alpha
bet aryen et, ce qui est encore plus décisif, il tient
de lui ses chiffres, qui ne sont autres que la forme
aryenne de la lettre initiale des noms عل nombre
correspondants; أذ a emprunté le reste de ses غك
ments primaires à l'alphabet grec post-alexandrin.
fout attendre la publication du mémoire plus
RAPPORT ANNUEL. 45
élendu qu'annonce M. Halévy pour porter un ju-
gement définitif sur ces deux thèses, dont la se-
conde, au moins dans le détail, laisse encore place
à bien des doutes, Mais l'on ne peut s'empêcher de
trouver avec M. Barth qu'il y a Ki une masse de rap-
_prochements frappants et concordants. J'ai seule-
ment de la peine à voir quil faille en conclure,
comme le veut M. Halévy, que la rédaction des
Védas est postérieure à l'époque d'Alexandre : l'afpha-
bet zend est sorti سل pehlvi des derniers Sassanides :
s'ensuitil que l'Avesta ait été rédigé quelque temps
avant la conquête arabe?
Nous espérons pouvoir vous annoncer l'année
prochaine le second volume du Mahävastu, le grand
texte historique du Nord, publié par M. Senart et
dont le texte est déjñ prêt. M. Feer, continuant sa
consciencieuse analyse de l'Avadänacataka, nous en
fait connaître les jétakas, c'estd-dire les récits du
Buddha relatifs à ses existences antérieures et où il
explique ses perlections présentes par ses mérites
passés. M, Feer, suivant sa méthode ordinaire, iden-
وتان ces jâtakas au nombre de vingt-trois, toutes les
fois qu'il le peut, avec les jâtakas de هل branche du
Sud !.
On se rappelle les espérances qu'éveilla en-1880
la publication par M. Max Müller d'un texte sanserit
buddhique découvert au Japon, le Sukhatatiryäha-
sûtra. Alnit-on retrouver au Japon, et en Chine,
p. 333-30 لل à عؤقة لها لايق بسع سيول ١
JUILLE T'1885. نان
puisque cest de la Chine que le Japon a reçu le
Buddhisme, les originaux perdus dans l'Inde et
compléter dans l'Extrême Orient les vides de قل
littérature mère? Quoique cette espérance ne se soil
pas encore réalisée, ce premier sûtra n'est pourtant
plusisolé. M de Milloué, directeur du musée Guimet, -
qui revendique pour M. Guimet l'honneur: d'avoir
rapporté en Europe les premiers spécimens de ces
textes’, a présenté au Congrès des orientalistes de
Leyde ja transeription et la traduction, par MM, Re-
goaud el Yrogizoumi, d'un autre sûtra, le Prajid-
péramitährdaya (Quintessence de la connaissance
parfaite), d'après un texte imprimé à Yedo en: 754
et collationné avec cinq manuscrits sur feuilles de
palmier, Ge texte diffère considérablement du texte
sanseril et tibétain dés manuscrits d'origine in-
dienne. que donne M: Feer, et qui est beaucoup
plus étendu.
Du Buddhisme à Akbar il y à loin, M. Bonet
Maury, traducteur de l'Akbar du comte de Noer 2,
essaye de déchiffrer cette figure énigmatique, en qui
il voit un imitiateur de l'étude comparée des reli-
gions®, Akbur nest, pour M. Bonct Maury, ni un
sceptique, ni un politique; c'est une âme souflrante
en quête de ها vérité et de la paix et qui les cherche
en vain dans les religions qui l'entourent, Je crains
Quelques mots sur les anciens lextes sunserits du Japon: (tirage à
part, Leyde, 1884, Brill, 1 pages in18), >
Leyde, 18831885, د للمقا volumes.
١ معدم des religions, ب قار 143-159.
-RAPPORT ANNUEL. Aï
que ce ne soit faire l'héritier-des Mogols bien enfant
du xn° siècle, et peut-être la curiosité indifférente
de ses ancêtres du x" siècle expliquerait-elle
mieux cette physionomie,, moins moderne qu'il ne
semble. Pour: en finir avec linde,.il ne nous reste
plus qu'à mentionner les recherches de M. Olivier
Beauregard sur l'étymologie du mot ه Singalais » !; Je
tableau dressé par M: Vinson du mouvement sclis
tique, statistique. littéraire et intellectuel de 上 [nde
contemporame de 1880 à 1884, avec la bibhiogra-
phie des publications nouvelles relatives à cétte pé-
ride . principalement en ce qui touche l'Inde dravi-
dienne*; enfin de résumé par ML Barth des belles
recherches conduites par عا capitaine Temple sur
les traditions et des légendes du Pendjab, et qui
dans ses mains ont: fuit du folklore « l'archéologie
orale et traditionnelle de la contrée? ند
Le Cambodge, depuis les riches découvertes de
M. Aymonier, nest plus qu'une. province épigri-
phique de .علصلا Le premier fascicule du Corpus
des inscriptions indiennes du Cambodge, confié à
M. Barth, sera bientôt aux mains des savants. Ce+
pendant M. Aymonier continue , avec. un dévoue-
١ L'ethnigue angel sa valeur historique, srl étymolae ب san
orthugraphe, Légde, 1884, ,للملا 41 pages in" 7
5 L'Ende fronpaise et Les études indiennes عل LSS2 à 1385 (Here de
linguistique, 1885. p. 37-1085 tirage à part, 25 pages, Maisog:
CCE |.
Mélnsine, 1885. pu 362-366. — Résumé de هل légende du Mahd-
bhbrata sou La mer lue par des dieux fill, p 465-160).
à JUILLET 1585.
ment et un succès que l'Académie des inscriptions
et belles-dettres vient de reconnaître par une de ses
plus hautes récompenses, l'exploration du Cam-
bodge et du Laos et s'engage dans eelle du Tehampa
où il retrouve une épigraphie sanserite à côté d'une
, épigraphie nationale. M. Aymonier fait marcher de
front avec la découverte l'interprétation des docu-
ments kluners dans laquelle il est seul encore.
Dans un intéressant article, récemment arrivé de
Saigon !, il reprend, en la contrôlant à l'aide des
textes khmers, cetle première esquisse de la chrono-
logie camhodgienne que M. Bergaigne avait tracée
il y a deux ans sur le premier lot d'inscriptions sans-
crites venu en France. La civilisation indienne, se-
lon M. Aymonier, a été apportée au Cambodge aux
premiers siècles de notre وغ par des marchands; ils
s'établissent aux bouches du grand fleuve, jettent des
comptoirs, sallient aux indigènes, fondent des colo-
nies d'où sort un empire, La plus ancienne inscription
date de Bhavavarman qui règne en 600; le culte offi-
ciel est alors un Brahmanisme éclectique qui fond en
un seul dieu Vishnu et Civa : les représentations
higurées annoncent déjà le culte des énergies fe-
melles de Giva, les Caktis. La capitale de l'empire est
encore au Sud, à Vyadhapura , dont les ruines se-
raient à Angkor Baurey, un peu au-dessus des fron-
titres de la Cochinchine francaise, Entre 670 et
800 s'étend une période obscure qui voit s'élever
١ Éreurstins ع teconnasances, 1485, n° 20, ju 53-21
RAPPFORT ANNUEL. Lu
les monuments d'Angkor Thom, et, dans le flot con-
nu de l'immigration hindoue, aborder عا Bud-
dhisme. En حمق parait Jayavarman, le Két Méaléa
de la légende littéraire, qui serait le fondateur
d'Angkor Vat. Une inscription khmère, celle de
Sdok, la seule connue jusqu'ici qui traite d'histoire
générale, — toutes les autres étant purement votives,
— décerne à عم contemporain de Charlemagne le
ütre souverain de Cakravartin et mettrait Java au
nombre de ses provinces. Il y a quelques semaines,
Messieurs, votre président recevait une lettre de la
Société des sciences de Batayia, exprimant à la So-
ciété asiatique l'intérêt quelle prenait à ces re-
cherches d'épigraphie cambodgienne qui peut-être
éclairernient les origines et l'histoire de la civilisa-
tion indienne à Java. Vous voyez que le vœu de nas
confrères de Malaisie est en bonne voie d'être satis-
fait : en mème temps que leur question nous venait
de Batavia, une réponse nous arrivait de Saigon;
cette inscription khmère de Sdok semble être un
premier chaînon qui relie directement le Cambodge
et Java et montre que les deux civilisations sœurs ont
été en rapport historique l'unéavec l'autre et que les
architectes de Boro-Budor ont pu s'inspirer d'Angkor
Vat. La série dynastique se suit à présent sans in-
terruption sut la pierre. Un ministre de Jayavar-
man V, en 968, laisse dans l'inscription de Srey
Santhor, étudiée par M. Senart, un beau document
épigraphique de la propagande buddhique. Au mi-
lieu du x siécle commence la décadence, Le der-
VI. À
SSID ERE Lun bel ل
où JUILLET 1885.
nier document épigraphique date de 1 186 + il faut
passer un vide de 1 60-ans pour rejoindre en pleine
décadence le premier roi de la Chronique royale,
La décomposition de l'empire a commencé avant te
x siècle. Une inscription khmère! de Sokkothai
(Sukhodaya), émanant de source siamoise, et qui
montre le roi de Siam appelant de Ceylan un prètre
buddhiste, semble indiquer à la fois et que Siam s'était
déjà affranchi en 1 1 Go et que l'aristocratie siamoise,
probablement d'origine khmère, parlait encore ou
écrivait le khmer, à peu près comme les barons ani
glais du roi Édouard parlaient encore la langue de
leur première patrie où ils rentraient en envahis-
seurs, Si vous songez, Messieurs, qu'il y à quatre
ans à peine tout ce qu'on connaissait de l'histoire
du Cambodge se réduisait à trois noms de rois dés
chilfrés par ML Kern et à la constatation du carac-
tere brahmanique et buddhique de la civilisation
contemporaine du Cambodge, vous jugérex sans
doute, quelle que puisse être la part d'hypothèse
que contiennent encore ces premières synthèses, que
le temps n'a pas été perdu et que, sur ce point du
moins, la stience française a su mettre à profit l'ov-
casion et se montrer à la hauteur de ses devoirs et
de sa fortune,
Le Siam également a gravité, quoique avec moins
١ Les Exvcurstons et réconnauissances ont publié en 1884 (n°18,
1 Aag-434) un essai malheureux d'interprétation de cette inscrip-
tion por le siamois; l'auteur, M. Schmitt, v voit un document rela-
ant Fiotroduction du Budihismie en lan 138 du Nirväna.
OO 人 ويد ,
RAPFPORT ANNUEL. 51
d'éclat, dans l'orbite de la civilisation indienne,
d'abord sous l'influence khmère, puis, après l'affran-
chissement, sous l'influence directe du Buddhisme
palisant. M. Schmitt ه traduit une inscriplion en
vieux siamois, déjà étudiée par le Dr Bastian, et qui
mentionnerait l'invention de l'écriture siamoise en
lan 1203 de l'ère caka, 1281 de notre tre,
M. Pavie a parcouru le Cambodge et le Siam en
relevant un grand nombre de légendes locales, dont
deux des plus curieuses expliquant le soulèvement
des monts Dang-rec au nord du Cambodge et la
formation du grand lac au centre 2. Terminons par
le pieux monument élevé par un frère d'armes à la
mémoire de Doudart de Lagrée. M, de Lagrée, le
fondateur du protectorat français au Cambodge et
le chef de l'expédition du Mékong, n'était pas seule-
ment un soldat et un politique, c'était aussi un
homme de science : il dirigea la première explora-
tion systématique du Cambodge, en traduisit ln
Chronique royale, aborda l'étude de son épigraphie.
M. de Villemereuil a extrait des nombreux manu-
scrits laissés par M. de Lagrée une masse de travaux
originaux et de documents relatifs à l'histoire du
Cambodge depuis les origines, à son archéologie , ses
monuments et sa linguistique*. Bien que les travaux
1 Evceursions ef reconnaissances, 1884, n° 19, p. 169164.
+ Jbid., 1884, n°18, p. 385-{28. CC n° رق 10, 11, 13, 14.
5 Erplorations et missions de Doudart de Lagrée, extraits de ses
manuscrits nus en ordre par ML AB. de Villemerenil, Paris , 1884,
Challamel, Soc pages in-4", — On trouvera tous les textes relatifs
à Fa nouvelle organisation du Cambodge {Convention de ممم Penh,
26219
52 JUILLET 1885.
des vingt dérnièresannées aient, comme il arrive tou-
jours sur un terrain si neuf, enlevé à ces pages beau-
coup de leur originalité, ce livre n'en restera pas
moins un grand et beau témoignage de valeur scien-
tifique à la mémoire du commandant : quand l'on
écrira l'histoire des études indo-chinoises, sa figure
se détachera au seuil, en tête de cette légion de sol-
كندل qui, donnant leur vie pour donner à la France
un empire, écrivaient en même temps pour elle de
leurs propres mains les premières pages d'un feuillet
nouveau de la science et de qui cette branche de l'é-
rudition reçoit comme un reflet d'héroisme !.
C'est aussi un brillant chapitre de la science mo-
derne dont M Menant a refait l'histoire en racon-
tant la découverte des langues perdues de l'Iran, le
zend et le perse, et eu éxposant les principes et la
méthode qui ont rendu la parole à leurs monu-
ments*. M. Darmesteter a esquissé rapidement le
17 juin 1884), dans les Ecoursions et reconnaisncer, 1885, n° بهد
.م 108-254, — Agmonier, Notes sur عا Laos, 1° partié, région du
Sud-Est (Excursions el reconnaissances, 1885, n° 30, p. d:15-366).
一 Noueët, Excursion chez les Mois de la frontière (ibid, 1884,
n° 29, p. 5-36}; Humann, Ercursion chez les Mois indéperlanir
(ibid, p. 27-42); Roux et Vidal, Quinze jours au Combodyé, murs,
coutumes, superstitions , légendes {Société lanquedocienne de géoyra-
plie, 1884 ,p. 221-2906, دك 3-351, 453-504 ; fac-simile d'une lettre
du roi Norodom,. p. عزوق
١ Bouinais et Paulus, Le royamne de Cambodge, géographie phy-
sique, historique ; géographu politique, économique {Ferme muritome
et colonrals, 1884, septembre, p. 514-590),
* Les langues perdues de ها Perse et de l'Aasyrie, | Perse: Paris,
1885, Leronx, xt pages ini 8,
KHAPFFORT ANNUEL. 1x
développement de la civilisation iranieaue depuis les
origines jusqu'à nos jours, en essayant de marquer
le lien de continuité qui rattache la période nationale
à la période musulmane! M. Dieulafoy a continué
cette grande histoire de la Perse monumentale , dont
je vous presentais les premiers chapitres l'an dernier
et qui, par la précision logique de la méthode, la
nouveauté et l'étendue des résultats, reste le travail
le plus original et le plus fécond qu'ait encore pro-
duit l'étude de l'art antique de la Perse?, Après avoir
montré l'an dernier que les monuments du Poulvar
Roud sont l'œuvre de Cyrus et relèvent de l'art grec,
introduit en Perse par le conquérant de ها Lydie et
de l'lonie, il aborde à présent l'art achéménide et
les monuments de Persépolis. L'art de Persépolis
nest point non plus un art national, car il m'est pas
en rapport avec les nécessités constructives du ‘pays,
cestü-dire quil na point les formes que dans le
cours libre des choses impose la nature des maté-
riaux. Le plateau iranien n'a point d'eau, partant
point de bois; toute architecture originaire de Perse
dérive done nécessairement dela brique, et par suite
de la voûte, qui permet de construire sans charpente :
tel est le cas en eflet de l'architecture populaire ;
١ Coup d'art sur histoire de La Perse, leçon d'ouverture du cours
de langues et litiératures de la Perse au Collège de France; Paris,
1885, Lerotis, 67 pages im-18,
L'art antique de ln Perse, 2° partie, Monnanents de Persépoles,
دن pages io-folio, ده planches, 1884; 3" partie, La sculpture persé-
Join, 108 pages, 19 planches, 18845: Paris, Liboune centrale
d'architecture.
JUILLET 1885. شخ
une ville persane vue de haut est un fourmillement
de coupoles. L'art de Persépolis, qui va chercher ses
matériaux dans les forals de l'Amanus et du Liban,
est donc, lui aussi, une importation de l'étranger.
M. Dieulafoy y retrouve la marque de la Grèce, de
l'Assyrie et de l'Égypte. 11 poursuit l'influence grecque
jusque dans les détails les plus particuliers, qui n'en
sont que plus frappants; par exemple l'emploi des
rapports mathématiques simples entre les dimen-
sions des baies: la parenté des deux arts est telle
qu'elle lui permet de restituer l'histoire de l'ordre
ionique et de lentablement grec. Les sépultures de
Nakhshi Rustem montrent, de Gambyse à Darius, la
tour funéraire de Lycie faisant place à la tombe en
hypogée de l'Égypte : cest que l'Égypte a été con-
quise dans l'intervalle et que le Roi des Rois a été
méditer devant le spéos des Beni Hassan, La sculp-
ture ornementale est assyrienne et ses modèles sont
pris à la vieille gravure de Chaldée : le roi égorgeant
le lion n'est point un symbole perse, c'est la repro-
duction d'Isdubar égorgeant le monsire', que
M. Dieulafoy retrouve encore, reproduit avec une
fidélité merveilleuse, dans les représentalions ar-
chaïques de Thésée frappant ها Minotaure : telle est
la continuité et la parenté de tous ces vieux types
artistiques de l'Orient et de la Grèce. Dans les autels
du feu de Nakhshi Rustein, il reconnait le monument
le plus archaïque de la Perse, dérivé directement de
١ CE وعم critique 。 2684. t DE, .هنر 115-15
RHAPPORT ANNUEL. Da
l'art monumental de l'Assyrie : il en suit la repré-
sentation figurée sur le revers des monnaies sassa-
nides, ét relie à travers des dégradations successives,
fournies par les monnaies, le sablier enrubanné des
dernières médailles sassanides à la pyramide tron-
quée quadrangulaire de l'époque assyrienne. C'est
une, entre beaucoup, des démonstrations de fait, aussi
neuves que convaincantes, que contient ce livre:
il est riche en surprises de ce genre et là même où
il n'emporte pas la conviction, on ne peut sempécher
d'admirer la puissanée de la combinaison, le naturel
des hypothèses, l'aisance à se mouvoir à travers les
formes artistiques de trois ou quatre grandes civili-
”_sations et à suivre le fil historique à travers l'enche-
vétrement des emprunts !.
Duns ذا philologie ancienne, citons les abserva-
tions pleines de sens de notre confrère M. Wilhelm
sur la critique de texte dans l'Avesta, qui doit: re-
poser avant tout, comme loute critique verbale, sur
le témoignage des manuscrits*; quelques remarques
de M. de Harlez sur l'âge relativement récent de
l'Avesta?; la transcription par le mème dé la partie
perse d'une inscription trilingue trouvée à Hamadun
et identique, sauf quelques variantes, à celle de
Suse*, M. Drouin a retracé avec soin, d'aprés les
١ CT. compte rendu dé M. Drouin dans le Maséon, 1885, p. 105-
114; compte rendu dé M. Darmesteter dans مسجم ذا critique, 1885,
LE, pe 483-486.
5 Extrait du Maséon, 1854, 29 pages.
3 Musdon, 1585, p, 290-231.
١ Musion, 1885, p. 88-89.
١
JUILLET 1885. اق
travaux les plus récents, ها filiation des alphabets
pehlvis et la succession des monnaies persépali-
taines, arsacides et sussanides, classées d'après les em-
ractères, les types et les formulest,
Les instruments pour l'étude du persan eonti-
nuent à se multiplier. Après le manuel de Guyard,
après la nouvelle grammaire de M. Chodzko, après
les Dinloques de M. Kazimirski, après la Chrestomathie
de M. Scheler, vient aujourd'hui un dictionnaire
français-persan, œuvre posthume de M. Nicolas, Le
traducteur d'Omar Kheyyam, l'auteur des premiers
dialogues persans composés en France (185), avait
entrepris la tiche colossale de faire passer en persan
le dictionnaire de Littré, Les difficultés matérielles
de l'œuvre la réduisirent à des proportions plus mo-
destes et peut-être plus utiles, et M. Nicolas tira de
son travail un diclionnaire abrégé en deux volumes
dont le premier vient de paraitre par les soins de
son fils. Malgré tous ces travaux, il manquait encore
à l'étudiant un texte authentique de la langue po-
pulaire vivante, chose difficile à trouver, car en
Perse, selon le mot de M. Barbier: de Meynard,
“écrire comme on parle est un crime de lèse-rhéto-
rique.» Gette jaeune va être comblée. En 1850 , un
gouverneur de Tiflis, ayant la nostalgie du boule-
vard, avait fait construire une salle pour jouer le
répertoire français. Un Ture au service de la Russie.
le capitaine Feth Ali, en entendant Scribe, se sentit
١ ممم archéologique, 1484, 11, m 150165: 1885, 0 I.
37 “NA -3 24.
RHAPPORT. ANNUEL.
poète et écrivit en ture de l'Aderbeïdjan pe:
médies de mœurs, que traduisit en persan un Ger
tain Mirza Dja'far, réfugié à Tiflis, étant forcé de
fuir de Perse pour insuffisance d'orthodoxie. Elles
sy prétaient d'autant mieux que ce sont les mœurs
persanes qui en font les frais. MM. Haggard et Guy
le Strange avaient déjà publié et traduit en anglais
une de ces comédies, Le Vrzir de Lankuran : M. Bar-
bier de Meynard en publie trois autres, en s'atta-
chant à faire ressortir les particularités de langue et
de lexique. N'ayant en main que les premières feuilles ,
nous reviendrons sur ce livre l'an prochain : nous
pouvons dès Tinstant le saluer comme Île texte le
plus précieux que l'étudiant puisse avoir en main
pour l'étude du persan contemporain.
Je mentionnerai ici, faute de savoir à quel groupe
rattacher leur objet, les recherches de M. Sioufli
sur le culte de la secte étrange de ces Yezidis, qui
ont pour dieux leurs chefs, population misérable
qui gagne le ciel en adorant des chefs aussi misé-
räbles. On dirait une sorte de chisme ultra, mais
qui a pris pour patron le bourreau même des Alides,
Yezid. M. Siouffi raconte la vie et la légende du res-
taurateur et du patron de la religion, le Cheikh'Adi,
mort en 557 de l'hégire et que la tradition rattache
aussi aux Ommeiades !.
١ Journal asüntique, 1885, t. .م ,ل 7808.
0 1
58 JUILLET 1885.
Presque tout l'effort de l'épigraphie sémitique s'est
concentré celte année sur l'Arabie du Nord, dans
cette région éclairée d'une façon si inattendue par
les découvertes de M. Doughty! et de Huber. Aux
vingt-sept inscriptions nabatéennes de M. Doughty,
publiées et traduites lan dernier par les soins de
M. Renan?, et qui nous font faire connaissance avec
la dynastie et la civilisation nabatéenne du temps
d'Auguste au temps de Titus, se sont ajoutées les
dix ou quinze inseriplions de même ordre, envoyées
de la même région de Medain Saleh par le vaillant
et infortuue Huber?, M. Philippe Berger a accompli
la tâche oficielle de déchiffrer et de traduire ces
textes d'une épigraphie souvent équivoque: M. Ha-
lévy a proposé à ces lectures quelques corrections
heureuses. Ces nouvelles inscriptions, quoique ré-
pétant souvent celles de M. Doughty, présentent
cependant des formules nouvelles, et l'ensemble
permet de suivre presque année par année la liste
des rois nabatéens. L'onomastique de ces documents
١ Voir le rapport de l'an dernier, 1884, p. 63.
* Documents épigraphiques reneillis dans le nord de l'Arabie, par
اا Pr extrait des Notices et Extras), Paris, Klinck-
- Voir plus haut, p. 28.
* Nouvelles inscriptions nabaiéennes de Medain Salck, Paris, Impri-
mere nationale, 1884, وه pages in-{”, à planches (estrait des
Se rendus de lAcælénie des inscriptions, séance du المج 5د
5 Jlerue des études juiver, jauvier juin 1885, p. 260-261.
HAPPFORT ANNUEL. «ul
offre une particularité curieuse. qui a été txpliquée
par M. Clermont-Ganneau : ce sont des noms propres
formés sur le type des noms théophores, mais où le
سمت divin est remplacé par un nom d'homme د
M. Clermont-Ganneau note que ce uom d'homme
est toujours un nom de roi, et conclut qu'il s'agit de
rois divinisés, l'apothéose royale étant usuelle chez les
Nabatéens, de sorte que ces noms sont de véritables
théophores !.
L'oasis de Teima, à l'est de Medain Saleh, a
fourni une épigraphie moins riche, mais inliniment
plus ancienne, et dont le monument le plus impor-
tant est cette stèle déjà célèbre, dont la découverte et
l'acquisition restera un des plus beaux titres de Hu-
ber, Les travaux qu'elle a suscités en Allemagne et en
France sont déjà nombreux, M. Clermont-Ganneau
y a jeté un rayon de lumière en reconnaissant dans
le mot Celem, qui désigne d'ordinaire une image ou
une statue votive, le nom d'un dieu, le dieu Gelem*,
que M. Renan considère comme abrégé de Gelem
Baal ulmage de Baal», et envoie prendre place à
côté des Pené Baal, des Shem Baal et des autres hy-
postases déjà connues de la mythologie sémilique.
M. Renan a montré que cette imseriplion nest point,
comme on le croyait, la dédicace d'une statue ; c'est
l'inscription commémorative de l'introduction d'un
dieu étranger à Teima : c'est l'acte par lequel un
١ Revuearchéologigque, 1885, 1. ]ل Po 170-1783 cf Revue critiqie,
451 دك عم , 11 با ,1884
p. 265-166, 4422444, لل ériique, 1884, L عسمزر 2
00 JUILLET 1685.
homme de Hagam, domicilié à Teima, consacre un
lieu à son dieu national en le mettant sous la pro-
tection du dieu de Teima; contrat de dieu à dieu,
qui est bien dans l'esprit d'éclectisme de la vieïlle
mythologie sémitique; il y a entre les dieux un droit
des gens : imaginez, dit M. Renan, un Fyrien saert-
fiant à Baal sous Salomon et mettant ses hommages
sous la sauvegarde de Yahve +
L'inscription nabatéenne de D'meir, récemment
publiée et interprétée par M. Sachau, a permis à
M. Clermont-Ganneau d'établir avec beaucoup de
vraisemblance l'usage, à l'époque de cette inscription
(410 de Séleucus, وو de l'ère chrétienne), d'une tre
des Seleucides adaptée au calendrier romain, c'est-
à-dire procédant par années juliennes?,
La langue de toutes ces inscriptions est plus ara-
méenne qu'arabe. M Halévy, qui l'identilreavec l'ara-
méen parlé par les Juifs après l'exil, a tiré de là un
certain nombre de conelusions hardies qui auraient
besoin d'être discatées chacune à part, H pense que
les oasis de l'Arabie déserte étaient habitées par une
population araméenne, en possession d'une civilisa-
tion avancée, probablement d'origine assyro-babylo-
nienne; que les Ismaélites de la Bible sont des Ara-
méens, non des Arabes; que l'arabe actuel , le dialecte
des Corcischites, n'est devenu classique et langue
١ مسمم d'anyrioloque et d'archéologie ortentale, 1884, 1 21
ممصمل ؟ critique, 1865, p. فوطق دعةصسحجج. CF le Rocneil d'or
متجواضك orientale où M. Clermont-Ganneao a réuni derniers mg-
sais épigraphiques (1° Fascicule, Paris, 1885, Leroux, 80 pages
أ"قون et Journal DEPILTET LUE 1885, LE, p. 344.
RAPPORT ANNUEL. أن
générale qu'à la faveur du Coran. L'araméen aurait
été la langue première des Juifs qui auraient appris
l'hébreu des indigènes de Ganaan; quant à l'araméen
d'après l'exil, ils l'auraient reçu non des Syriens,
mais عل colonies araméennes déportées d'Arabie en
Palestine par Sargon!. Selon M. Halévy, le nom
même des Arabes n'est pas arabe : c'est le nom assy-
rien des « gens d'occident », qui s'est étendu jusqu'à
eux de proche en proche et qu'ils ont fini pur adop-
ter, M. Philippe Berger présente des conclusions
en partie analogues dans une intéressante conlé-
rence où il suit le travail ها عل découverte épigra-
phique dans l'Arabie avec Fresnel, Arnaud, Halévy,
Waddington, de Vogüé, Doughty, Huber, et montre
comment l'exploration, partant à la fois du Nord et
du Sud, du Hauran et du Yémen, se rencontre el se
pénètre presque sur toute la ligne, l'épigraphie علط
myarite, partie de Saba, allant mourir à l'extrème
Nord, en pleine Syrie, sur les rochers de Safa, tandis
que l'épigraphie araméenne ب descendant du Hau-
ran, couvre tout le Nord et s'avance jusqu'au cœur
de l'Arabie aussi loin que le grand empire nabatéen.
L'arabe qui couvre aujourd'hui tout l'Islum est عد
cure muet : c'est le dialecte obscur d'une petite tribu
qui le portera par la conquête dans la moitié du
monde, comme Rome à fuit du latin”.
١ Revue des études juives, 1884, n° 17, je 1-20.
2 Jonraul anatique , 1884, با 11 , p. 565-270.
à Bulletin de l'Ausnrintion scientifique de France, emai 18845,
本 和 让 下
03 JUILLET 1885.
L'épigraphie araméenne de Palmyre est représen-
tée par quatre inscriptions inédites communiquées
par M. Ledrain, et qui apportent leur contingent
à l'onomastique palmyrénienne!. Les Chaldéens de
Salamas , dont M. Rubens Duval nous a fait connaître
le dialecte moderne, eñtrent aussi grâce à نط dans
le cercle épigraphique*, Il a su obtenir, par l'inter-
médiaire d'un prètre chaldéen des missions étran-
gères, le père Bedjan, les estampages de huit in-
scriplions anciennes du cimetière et des églises de
Salamas et des énvirons. Ges inscriptions sont mal-
heureusement en syriaque classique; le dialecte
populaire ne s'écrit que depuis que les missionnaires
américains ont passé à: elles ont surtout un intérêt
épigraphique et historique : la plus ancienne , qui re-
monte à 697, montre déjà le type nestorien que l'on
croyait plus récent et elle prouve l'établissement de
l'église araméenne à Salamas dès la fin du vu siècle,
Sur le sol phénicien , les fameux chiens du temple
d'Astarté à Citium continuent la série de leurs méta-
morphoses. Identiliés par les uns à des personnages
١ Journal asiatique, 1884, ا IT. p. 568-570.
> Fleeue d'assyriologie et d'archéologie orientale, 1484, pe 79-76.
Rapport de M. Pognon sur quelques inscriptions palmyréaiennes | Revne
l'assyriolaque, 1884, p. 76-50; publiées dans le Journal asiatique,
1884, 1.1, 558-560; cl le rapport de l'an dernier, p.72). — Les Jn-
sertptions grecques inédites du Haurun et iles régions adjacentes, pu-
bliées par M. Clermont-Gannenn { Revue archéologique, 1884, & Il,
.م 260-280; 1885, LI, p. 63-63; au nombre de 46, relevées par
M. Loevived, vice-consol de Danemark à Beyrouth}, présenter
quelques données sur lanomastique sémitique de rw siècle,
RAPPORT ANNUEL. | 1 03
humains peu respectables, ramenés par les autres
aux proportions plus modestes et plus morales de
simples chiens de garde, ils essayent à présent de
s'élever à la dignité de la profession médicale, M. Sato-
mon Reinach à ingénieusement rapproché des chiens
du temple d'Astarté eeux du temple d'Épidaure,
de qui des inscriptions, découvertes par M. Caw-
vadias!, viennent de mettre hors de doute le rôle
sacré dans le culte d'Esculape. M. Reinach se فل
mande si les chiens de Citium n'auraient pas aussi
rempli-un rôle de ce genre, soit comme médecins,
si Eshmun. le prototype phénicien d'Esculape, étah
associé au culte d'Astarté, soit à quelque autre titre
mythique *, MM. Clermont-Ganneau” et Gaidoz* ont
apporté des textes nombreux à l'appui des prémisses
de M. Reinach, sinon de sa conclusion qui reste
douteuse. Une monnaie inédite de Baalram, père
de Melekiaton, le premier roi en titre de Citium, a
permis à M Sorlin Dorigny de refaire l'histoire صل
ütre royal de Gitium sous la période perse,
Les fouilles de Carthage sont interrompues , arrêt
qui ne sera sans doute que momentané, M. de
Sainte-Marie vient de publier l'historique de ces
fouilles déjà anciennes de 1874, qui, entre Byrsa
١ Analysées par M. Reinach dans la Revue archéologique (1884,
L بم ,لا 58) : le chien guérit en Téchant la partie malade.
+ Here archéalagique , 1884, 1,11. p, 129-255.
+ Devue conique; 1884, 1١ Il, م 502-5oû%: ef Reinweh, Re-
vas archéologique, 1883, p 93-94.
8 Revue archdologique, 1894, 2 داج ,آلا 7-25
8 Herve de ministre , 1864, ps 28g-299.
古本
1 JUILLET 1645.
et la mer, ont mis au jour cette quantité effrayante
de Babbat Tanit qui, malgré leur monotonie déses-
pérante, finissent par racheter, à force de noms
propres, le vide de leur contenu, et ont permis
de reconstituer la liste des dieux phéniciens avec
les noms de leurs adorateurs !. M. de Sainte-Marie
pense que toutes ces stèles sont les matériaux des
édifices construits par les Romains avec les débris
du dernier siège. Cette supposition, si elle était bien
fondée, détroirait toute chanee de découvertes d'en-
semble. M. Reinach, d'après des observalions faites
Sur les lieux, a établi qu'heureusement 11 nen est
rien *.
La topographie de Carthage dans les périodes
punique et romaine, et d'une façon générale toute
la géographie punique, sont décrites d'une facon
définitive par Charles Tissot, dans sa Géographie com-
parée de la province romaine d'Afrique”, œuvre monu-
mentale, qui a rempli toute une vie“. C'est un des
livres qui montrent le mieux tout ce que l'orienta-
lisme peut recevoir des mains de l'archéologie clas.
١ Mission à Carthage, Paris, 2884, Leroux, 234 pages grand
inf".
2 Reune archéologique, 1884, LI, بم 381-3548.
١ Tomel, Paris, Imprimenienationale, د 8584 , vor-Gyz pages in-4",
— Compte rende de M. Beinwch, par les sains de qui l'ouvrage a
dé publié, dans da Mevue critique, 2884, ا Il, p. 385-390.— Der-
niers échos de la polémique sur la position du luc Triton, Revne
critique, 1685, 1١ 1, p 35-56, 55-58 (correspondance animée
entre MM. Rouire et Reinach |.
١ Reinach, Notce Mographique sur Charles-Jocph Tissot, Paris.
2885, Klineksieck, 86 pages "مما ,
” _ ed
HAPFPORT ANNUEL. 05
sique sur ce terrain si remué, où l'Orient ne perce
jusqu'à nous qu'à travers la couche latine.
Un touriste! intelligent, M, Paul Melon, vient
d'ouvrir, à Mahdia, un nouveau champ d'explora-
tion : il a découvert aux environs de la ville, à quel-
que distance de Monastir, une nécropole considé-
rable, qui avait jusqu'alors échappé à l'attention des
voyageurs et qui sétend parall“lement à la mer sur
une longueur de à à 6 kilomètres, Déjà dépouillées
par les Arabes chercheurs de trésors, les quelques
chambres ouvertes par M, Melon n'ont point fourni
d'objet important ; mais il a eu la bonne pensée d'en
relever la disposition et les dimensions avec une
exactitude toute scientifique. Ces relevés ont con-
duitM. Renan ä une observation importante: c'est que
le type de ces tombeaux n'est point celui de Tyr,
celui qui est classique en Afrique, mais représente
le type beaucoup plus rare de la nécropole d'Aradus?.
M. Melon a également envoyé quelques inscriptions
néo-puniques peintes sur vase : ee n'est que le dé-
bris d'antiquités plus nombreuses, découvertes dans
des travaux militaires sur l'emplacement de l'an-
cienne nécropole de Sousse et aussitôt dispersées.
Les ruines vont vite en Tunisie, comme dans toute
l'Afrique du Nord. Des voix autorisées se sont déjà
élevées, mais en vain, contre le vandalisme des in-
gémieurs ct aussi contre l'anarchie de ها recherche
١١ De Palerme à Tunis, par Malle, Tripoli et La cdte, Paris, 1885,
Plon, 215 pages in-1,
+ Hévue archéologique, 3884. 1, I, pe 166-174
WI. 3
ai JUILLET 1885.
archéologique qui, si l'on ny prend garde, fera bien
vite pour la disparition du passé autant qu'ont fait
des siècles de barbarie !.
M. Perrot vient d'achever l'histoire de l'art phé-
nicien?, Après l'architecture et la sculpture, où قل
Phénicie est inférieure et sans originalité, il a passé
aux arts secondaires : glyptique, céramique, métal-
lurgie, bijouterie, où elle reprend le dessus sur ses
maîtres assyriens et égyptiens, développant et per-
fectionnant les procédés inventés par ses prédéces-
seurs, créatrice à son heure; faible dans la concep-
tion esthétique, admirable par ce qu'elle met de
génie pratique jusque dans l'art. L'art phénicien,
porté sur toutes les côtes de la Méditerranée, a jeté
à Chypre une colonie, l'art chypriote, qui se ren-
contre avec l'esprit gree dans un produit composite,
sans originalité inventive, mais de forme curieuse et
qui livre plus d'un secret intéressant, car il fait assister
à la lutte des trois seules écoles vraiment originales
quait eues l'antiquité, l'école égyptienne, l'école
assyrienne et l'école grecque. M. Perrot suit l'art
chypriote dans son développement un peu lourd
١ Vœu de l'Académie des inscriptions et belles-lettres en faveur de
la conserration cles monuments et Tunisie, — Bulletin de سممرريء ممم
dance africaine, 1884, p. 141-315 (démolition de l'arc de triomphe
À ad at ons Lt
garde dis nl femme}. جد den à LI SR
١ Histure de l'art antique, 1 111 , Phénicie, درق معنا
عل ءانا rapport de np Traduction Bye ke W. Pro
trong | History of Art in Phnicia and ie Dependencies, in 1 vol.
Chapman and Hall). |
RAPPORT ANNUEL. 67
jusqu'à l'instant où le triomphe politique de la Grèce
a son retentissemént dans l'art, où s'emparent de lui
des formes plus pures et plus nobles, où Héraclés
prend possession du temple de Melqart et où Citium
adopte pour Astarté les traits de l'Aphrodite clas-
sique |.
Le sceau d'Obadyahou , « serviteur du roi, » publié
par M. Clermont-Ganneau, semble être un des mo-
numents les plus précieux de cette archéologie de
la Palestine, si riche en déceptions, dont le même
épigraphiste vient de nous redire les mirages” : il
remonterait à un fonctionnaire de l'époque royale
de Juda, peut-être même d'Israel 3, Ce sceau serait
presque aussi vieux que la stèle de Mesha ou que
l'inscription de Siloé. M. Halévy a consacré à ja
Grande Déesse les capitales de Moab et d'Ammon,
dont le nom de Rabbat, «la grande,» ne serait plus,
comme on le croit généralement, une épithète de
la ville, mais celui de la Déesse même qui y était
adorée *. M. Halévy s'est aussi attaqué à ces noms
divins, encore si mystérieux maluré tant d'essais,
qui dominent toute la mythologie sémitique, El,
١ Ledrain, Études sur quelques objets sémutiques | Rrvme d'assryrie-
loge et d'archéologie orientale, 1884, p. 66-60; entre autres un sceau
araméen avec représentations copiées des monnaies de Delphes |.
Les frandes archéologiques en Palestine, Paris, Leroux, 1885, ؟
pages im-16. 357
1 Revue archéologique. 1885, t. 1, p. 1-6.
“ Journal astatique , 1885, ١. 1, pe das.
05 JUILLET 1885.
Eloha, Baal. Ashtoret ! et enfin au nom ineffable
lui-même. accepte la lecture généralement admise
de Yahre, mais lui refuse tout sens métaphysique :
Yahre ne signifie point le Dieu qui est, mais le Dieu
qui dit à son peuple : عله suis avec toi; » c'est done
essentiellement le Dieu national et son nom n'est
point le symbole d'une révolution religieuse : Yahre
n'est pas une création de Moïse, et il fournit des
noms à des personnages aussi anciens ou plus an-
ciens que Moïse .؟ L'étude sur Habakuk de M. An-
toine Baumgartner est un spécimen rare en France
de monographie biblique à da façon allemande. Le
livre du prophète Habakok, par l'absence presque
absolue de tonte indication historique, est un de
ceux qui prêtent le plus aux combinaisons. M. Baum-
garer expose ‘et réfute les systèmes qui le placent
sous Jehojakim et Josias et le reporte à la seconde
moilié du règne de Manassé; il défend, par le كنا
moignage des cundiformes, les traditions des chro-
niques sur la captivité et le retour de Manasst, et
explique par le don prophétique l'annonce de l'in-
vasion des Chaldéens qui, à celte époque, étaient
encore à l'arrière-plan, L'auteur a réuni avec beau-
coup de soin toutes les traditions rabbiniques et pa-
tristiques qui se sont formées sur le personnage
ee des études juives, 484, n° كه تقو يقد R Duval.
sûr Fexpliestion de 9 par DH, Müller {Journal asiatique, 1885,
LL, pe 335-339).
* eve iles études juives, 1884 0° 18 p.163 7a— 1 NoëlGue-
نسعم du Mussy, Etude sur l'hyiène de Moïse, Paris: Delahaye, 1885.
HAPPORT ANNUEL. Gt
mystérieux de Habakuk, et dans l'exégèse il se
montre parfaitement au courant des explications
traditionnelles qui ne sont pas toujours moins bonnes
ni moins sensées que celles des écoles modernes!
MM. Duval? et Halévy* ont protesté chacun de
leur côté, avec beaucoup de vigueur et de bonnes
faisons à l'appui, contre ces empiétements de l'assy-
rien sur la philologie hébraïque, dont le livre de
M. Frédérie Delitzch donne de si curieux exemples.
L'assyrien, grâce à l'effacement des variétés phoné-
liques de la gutturale et des semi-voyelles, est de
loutes les langues sémitiques celle qui a le plus à
apprendre des autres et le moins à leur enseigner.
M. Halévy a proposé d'expliquer le beth initial. qui
parait dans un certain nombre de noms propres
énigmatiques, en les considérant comme des com-
posés de ab « pires, à la icon des noms arabes en
Abu. Signalons encore la théorie de M. Halévy
qui fait remonter la présence de l'araméen en Pales-
line jusqu'à l'époque des Septante, à raison dés mots
hébreux qui seraient rendus dans les Septante en
transcription araméenne ; les observations de
١ Le prophète Habakuk, irtreduction criique et erégées, avec ei
ment spécial des commentaires rublinigues, du Tulouul et de ها trad
ton, Leipris. W. Drugnulin, 1885, 5خ pages “قعن — 1} Har-
,رح ١ Néuaufgefandene hebrwische Bibelihandschrifien. (article de
M. .ل Dercubourg, Revve des druiles juives, 1885, 及-
+ id, 1884, n° 16, p. 30-326,
ul, 1885 0 19-30, p. 197-305.
. Île, , 1, 1 19-20, LE 是” 地。
owninl asiatique, 1885, LE, pe 33.
70 JUILLET 1885.
M. Duval sur l'araméen biblique, qui ne représente
que de très loin la langue parlée du temps des au-
teurs, et par la faute de la massora et par le fait des
hébraïsmes admis dans le texte !: enfin une étude
nourrie de M. Lambert sur le sens et les emplois
de deux particules talmudiques *.
La question controversée de la vie future chez les
Juifs a été reprise par M. Montet, Il ne المع pas
que la croyance remonte plus haut que le n° siècle
avant notre ère: elle.a été introduite sous la double
action. du Mazdéisme, apportant la résurrection des
corps, et de la philosophie grecque, apportant lin
mortalité de l'âme”, M. Israël Lévy a présente de
séduisants rapprochements entre la légende judéo-
chrétienne de Melchisédec et la légende juive d'Abra-
ham, et entre la légende de Bartholomée, l'apôtre
des Indes, et celle du démon Ben (Bar) Talmion
dans le Talmud : les objections élevées par M. Ha-
lévy contre ce dernier rapprochement né semblent
pas suffisantes pour écarter les analogies frappantes
des deux récits”. Les vases magiques judéo-babylo-
١ Jevne des études juives, 1884, n° 45, pu 258-143, — Du mime,
sur une théorte nouvelle relative à la formation du ploriel externe en
arabe et en himyarité (Journal anatique, 1885. L 1 p. 533-333).
4 Revue des études juives, 1884, n° 18, p. 290-300 (ND TK el
VIN signifiant l'un ét l'autre si et أكثم |.
١ Hevte des relopions,-1 884, mai-juin, p. ,ودة-جمة — Edmowd
Stapler, La Palestine au temps de Jésus-Christ d'aprés Le Nouveau
Testament, l'historien Fons J'ostphe et ler Talmuds, Paris, Fischha-
cher, 1885, 531 pages in-5".
١ عمسم des études juives, 1884, n° 16, من 197-205.
Vi, 1885, n° 19-20, pe 60-65 {Ben Thyméiot et هاف اكول
RAPFORT ANNUEL, 71
niens trouvés dans la nécropole de Hillah, dont
MM. Halévy, Babelon et Schwab ont déjà étudié
plusieurs spécimens, sont loin d'avoir dit leur der-
nier mot; M Henri Hyveroat en fait connaître un
nouveau spécimen de mème provenance, déposé
au musée de Cannes et couvert d'une longue in-
scription chaldéenne, dont il donne la traduction
avec un cornmentaire approfondi !. Ces textes pré-
sentent l'intérêt d'être, après les textes cunéiformes,
les plus anciens documents de la magie chaldéenne,
ou du moins les plus directs, car les formules ma-
giques du Talmud sont probablement plusanciennes.
M. Hyvernat penche à faire descendre l'âge de ces
vases jusqu'au vil siècle de notre ire.
La traduction du Talmud de Jérusalem, de
M. Schwab, s'est enrichie d'un VIF volume, conte-
nant les traités de Yebamoth et de ,“ماوق M. Deren-
bourg a retrouvé dans le Talmud le nom hébreu de
la. Montagne de Fer, mentionné dans Josèphe *.
M. Dareste a exposé les principes généraux de la lé-
sislation rabbinique d'après le Code algérien d'Eben
mére); réponse de ME. Israël Lévy, Encore nn mot sur la عه جو
PBartalmion (ibid, p. 66-231
١ ertschrift für Retlschrrftiprachforschung , 1885, p. 113-148.
1 Paris, 1885, Maisonneuve et Leclerc, rv-353 pages in-8°,
+ Meme des études juives, 1884 , n° 18, p. 255-276. — Haggnda et
légemle (ibid, n° 18, ,مر Sos-doû; ln Haggnda, comme le veut
M. Güdmaun, s'oppose primitivement, nou pasà la Halacha ou dog-
mütique, mais au ملاظ où à l'histoire proprement dité; c'est l'his-
toire traditionnelle et légendaire), — Jastrow, Notes sur Sanhddrin
(ob, n° 16, عم 275-280).
本
-* - / >
72 JUILLET-1885.
Hazer1 La littérature néo-hébraïque est cette année
représentée surtout par un livre arabe et caraîte :
c'est le commentaire de Rabbi Yapheth de Bassora,
sur le Cantique des cantiques, publié ét traduit par
M. l'abbé Bargès. Rabhi Yapheth est un docteur
caraîte du كد siècle, qui a beaucoup polémisé contre
les rabbanites et commenté toute la Bible. Son in-
terprétation du Cantique est d'ailleurs allégorique
comme celle des rabbanites®. M. Neubauer nous fait
connaitre deux ouvrages inédits de casuistique et de
théologie d'un docteur provençal du x siècle,
David Kokhabi, et donne en spécimen une page
curieuse contenant ها chronique de la tradition
orale, depuis la rédaction de la Mischnah jus-
qu'au temps de l'auteur, avec un essai de classifica-
tion des écoles et des indications indirectes sur
les livres qu'avait en main et qu'étudiait un rabbin
du xrv siècle ?,
L'histoire des Juifs depuis la dispersion est pré:
sentée par M. Théodore Reinach dans un tablean
d'ensemble très clair et généralement bien propor-
lionné d'après les travaux les plus récents *, Nous ne
١ Jourual des Sasants, 1884, p. dod-316, 3:5-345.
١ Paris, 1884, Leroux, xxvnr-s10 pages in-S'; 150 pages le
texte,
١ ممما des études juives, 188%, n° 18, دنم 14-330. — Lévy
stat, Un manuscrit hébreu de la bibliothèque عله Vesont (urailuction
du Guide des égarés, سالا Tibbon: rapporté par M. Beauchamp de
expédition d'Égvpte: bu, 1884, n° 16, .م 383-284}; — Bacher,
ولا abrégé de grammaire hébraïque de Benjamin ben Jude dé Forme,
ét Le Prtah debaraï (ibid, 1885, n° 19-20, p1a%16f).
١ Histoire des معنا عبرا deparss l'époque de leur dispersion رعسل
RAPPORT ANNUEL. 73
suivrons pus ici Les travoux relatifs à leur histoire
locale !; nous renvoyons à la Revue des études juives *
pour une série d'études sur leur histoire en France”,
en Savoict, dans les États pontiicaux, en Pro-
nus jours, Paris, 15885, Hachette, xvrrr-423 pages m-16. .آنا comptes
rendus de MM. Loeb (Revue des étules juives, 1884, n° 18, p' 3 6ن
Jo} et املا Beuss {Here des religions, 1885, p. 215-230).
١ Les Juifs d'Hyparpa | Salomon Beïnach, Revie des études juives
1885, n° 19-20, p. 74-78). — CE Kaoffmann, Pline l'Ancien en
Judée (dans ها guerre dé Titus: d'aprés une insériplion d'Arailos,
restituée par M. Mommsen, ibid, 1885, n° 19-20, p. 252-253),
5 Jbul,, p, 10-31, — KauTmann, Sionmel bn Abbas {apostat juif
du ju siècle, auteur de L'humiliation بلول نعل chi, p. 151-964.
Hevie des études juires, 2884, n° 16, p 161-196; 0° 17, د
p23%08 0" 18, p eBg-013; 4485, n° 19-20, p. 438-230
Neubuner, Docyments inddèts (1884, n° 17, p. 51-63; Jacob, ji: de
Lmols; auteur, inconnu jusqu'ici, d'un ouvrage de morale عله Moïse
ot de casnistique, récemment entré au British Museum, écrit entre
en Provence. M, Nonbaner on donne des extraits, 1361 )م 1355
contenant deux passages empruntés À un philosophe de Rome que
peut identifier :和 est à regretter qu'il n'en ait pas donné عم l'éditeur
Chartes lutines dé Corbeil: — Chartes des Acchivés حي traduction ها
nationales relatives à l'histoire des Juifs de Pontoise et d'Aubervil-
hérs, éte.}. — Elie Scheïd , Histoire des Juife de Hagaenan pendant
p. 249-2354; 1585, n° 19-20, .قد n° ,1884 تيس lu péricle
pe sodeadr, — À, Cohen, Le rabbinat & Mets peulant la période fran
Prodhomme, Notes ب n° 16, p.355-174). ,1884( 1567-1871 ممع
et documents sur les Juifs du Dauphiné, 1884, n° 18, ad1-163, —
ee juive, dessinées d'après nature, par Bernard Picart. ما عل Soënes
reproduction par l'héliogravure, 15 gravures, Paris, 1884, Duclichur
tous les peuples). — عله (extrait des Cérémontes et cotumes reliqueuses
En rideau de synagogue en 1796 (dans la collection Goupil; Revur,
p. 209-294 |. ,19-20 "0 ,1889
des Etuer de la Savoie (pendant les تقول Gerson, Votes onrtes ؟
235a4a), — .م ,16 “ou”, uv" ot av" siècles), Hevur, 1884, n°
Loeb, Un épisode de Fhistoire des Juifs de Saroie |Procts du Talmud
p. ds-50). :مود en 1436 ct 14295 Heu, 1885, n°
* Neubauer, Dociments sur 二 nian 885 "كس 19-20, p. 79-107 :
74 JUILLET 1885,
vence !, en Espagne*, en Italie*, en Algérie*, en
Belgique”, en Angleterre”, Mentionnons à part عق
Shemariah de Négrepont, faux messe du milieu du "جع siècle; Laure
et Pétrarque, d'après Juda Messer Léon (écrivain du commencement
du sv siècle, raconte l'histoire de Laure dans tin commentaire
sur le chapitre xxxt des Prorerbes, pour prouver qu'elle n'est pas
un personnage fictif}, ele. — Ch, Dejob Documents عبس es Juifs
DE LPS SERA 1884, 0" 17 p 87-92 كا de Maukle, Les
Juifs dans Les États français du Pape an moyen dge, بالط 1884,
n'ig,pe ترمدو 1885, n° رمدو p.145-1632.
١ Neubaver, Documents su Narbonne, ibid. (extraits de Meir ben
Simon, ,منت à propos de iradilions anciennes suivant lesquelles
Charles Martel aurait divisé ln seigneurie de Narbonne en trois parts,
dont une réservée aus Juifs}. — Joseph Simon, Histeire des Juifs cle
Nimes (1884, n° 4-5, p. 07).
5: Loeb, Un convot d'exilés d'Espagne à Marseille en 1492, Revue,
884, 5" .ورج 65-76, — Schwab, Une dlégie sur Joseph Care,
if. 1884 n° 18, pe 304-305. 一 Loeb, Actes de ventes hékrenx
d'Espagne, 1885, n° موود , p, 108121. — Diéconuerte
ile Fe v'haeges de لوست 1884, n° 17, p, 157.
: عدسة Bloch, Honjuras Boudaun, médecin de Marseille, étabh
en Sardaigne en 1390, investi par le roi d'Aragon de la juridiction
عل toute ها Sardaigne (Hevne, 1884, n° 16, يبر 280-283). —
M. 0. Montefore, Becneil de consaltutions rabbiniques rédigées en
ralie ani pr sièele, 1845, n° 19-10, p. 183-103. —— Codice diplo-
matioo dei متلاعيق قل ملستت raccolte das fratelli sacerdoti B. CG. G. La
quan (artiche de Marco Mortara}, ibid. , 1485, n° 19-20, p. 306-
Jo.
١ عسوهد] Bloch, Notes sur Les Lorndlites d'Alydree, 168, n" 19-20,
p. 235-260.
Ouvedwaux, Votes ct documents sur les Juifs de Belgique sas
l'ancien régime (Gun), 4884, n° 16, pe 206-294; n° 16, بع sû4-
249.
٠ Noubauer, Les Juifs de Southwark (aus ani ct xiv" sibcles),
2884, n° 47, peusousa : ب Un acheter de 1243 (Osford), علطأ
1884; un" 17, p- 65, —: .نا Loeb, Notes our Chisioure des Juifs,
1845, “م 29-20, p. 243-290 [uné accusation de sang ذه Bresulla,
eu 1231, leve hébreu; le juif Priscus: trois piéces en judéo-æspagnol
44
RAPFPORT ANNUEL. 7
pendant les deux livres de commerce tenus en hé-
breu par des commerçants juifs de Dijon au com-
mencement du x siècle, dont M. Loeb a donné
l'analyse !, et qui rendront pour l'histoire écono-
mique des services analogues à ceux que rendent les
gloses de Raschi pour l'étude du francais du moyen
ge.
L'Islamisme, plus que toute autre religion, à em-
prunté à pleines mains et au passé qu'il prétend abolir
et au présent qu'il charge d'anathèmes. La Revue
des religions, avec M. Goldziher, a montré combien
slam a été impuissant à supprimer chez les Arabes
le culte des morts et celui des ancêtres, l'élément le
plus important de la vieille religion payenne « et l'une
des rares inspirations religicuses que présente la
race arabe ». Ce culte, essentiellement contraire à la
résignation de l'Islam, et auquel la nouvelle reli-
gion a voulu substituer la simple prière pour les
morts, sest cependant maintenu dans des sacrilices
dont on a détourné le sens, comme dans les com-
plaintes funèbres de Syrie et du Nedjed en van
proscriles par la tradition mahométane*. D'autre
part l'histoire du Mahdi*, suivie dans ses origines et
écrites en Espagné:; — la synagogue عل Cordoue, بإيعاة — Loeb,
Bibliographie juive, 1884, n° 16, p, 285-3205 n°07, pe 129-137;
1845,p. 16n-289.
+ Abiden, 1884, 0° 16, p. 161-196: n° 17, p- 21-50; n° 16,
所 ERA 1989, n°" 19-20, p, 338-189.
* Revue des religions, 1884, p. 333-359,
James Darmesteter, Le Mabdi depuis les origines de l'islam, Paris.
10 JUILLET 1885.
dans.son développement à travers le monde musul-
man, montre avec quelle aisance ما mythologie de
و[ Perse zoroastrienne s'est infiltrée dans l'islam et à
fourni aux aspirations messianiques, qu'il avail re-
cues du Judaïsme, une forme active et adinirable-
ment favorable à ses instincts de conquête.
M. Fagnon a fait connaitre les principaux travaux
parus récemment sur l'histoire de l'Islam’. En
France, par des raisons d'ordre pratique faciles à
comprendre, ce sont les ordres religieux qui ont
attiré l'atiention, Le livre de M, Louis Rinn, Maru-
bouts et Khouans *, est un travail des plus instructifs
sur l'histoire des ordres en Algérie et un guide sûr
pour les périodes modernes, Pour l'historique et
pour les questions d'origine, l'auteur n'a pas toujours
remonté aux sources les plus pures et il a aeceple
trop aisément les données fantaisistes des modernes
et les traditions artificielles que l'ambition des ordres
5ه imaginées pour se rattacher à Mahomet et aux
hommes apostoliques de l'Islam : mais sur leur or-
ganisation présente, leurs pratiques, leur dékr ou
prière spéciale, qui est à la fois leur signe de re-
1885, Leroux, 139 prises in-18, — Tradrietion +عدتمايسة The Mabuli.
past an presput ; par Miss Ballin, London, Fisher Unwin., عع
pages in-1$.
' fevue des religions, 1885, p. 193-218.
1 Marubouts 本 Ahonaus, étude sar l'Islam ,مسجلل ف avé ans
cadié indiquant la marche, la situation es l'importance des ordres
religieux musulmans, Alger, 1884, Jonmdan, vin-55s poses "دنا
— CE عاترست rendu de M Barbier عل Meynard, Journal œindique ,
1885, اا p. 98-100, et Journal des Savants, 1884 p-708-71h.
&,
RAPPFORT ANNUEL. 77
connaissanée et leur moyen de salut, leur statis '
tique, leur rôle politique, M. Rinn, grâce aux faci-
lités particulières que lui offrait sa situation de chef
du service central des affaires indigènes, a pu réunir
une rnasse de documents directs que l'on ne trouvera
pas ailleurs. Bien que ces documents soient avant
tout algériens, éomme il n'existe pas un islamisme
purement algérien et que Tslam est tout entier
dans chagne point du monde musulman, chacun
de ces ordres, soit par ses racines, soit par ses rami-
fications, s'embranche dans tout le reste. Aussi le
livre de M. Rinn s'adresse autant à l'historien dés-
intéressé de islam ‘qu'à l'homme politique français.
Celui-ci ytrouvera un fil conducteur à travers toutes
قمع associations, très différentes de tendance et d'es-
prit, et que la paresse trouve plus commode de dé-
nôncer en masse comme trréconcihables, au risque
de réunir un jour contre nous, dans une formidable
unité de haine, des forces divisées qui ne nous sont
pas toutes irrémédiablement hostiles, M, l'abbé Bar-
ges a donné tout au long l'histoire, moitié legen-
daire, de GCidi Abou Medien où Bou Medin, le
saint de Tlemcen et le patron de l'un de ces ordres.
les Chadelia !. Né en Espagne, élève à Bagdad d'Abd
eEQader Gilani, le grand saint de l'Afrique moderne,
dônt il rapporte le mysticisme dans le Maghreb,
Vie da célèbre marabout om Medien, autrement dit Bon
Medin, Paris, 1684, Leroux, xuitni8 pages "قن — Minhddÿ
لماه [Mannel du code chañite, éd. et tr. ©. Van der Berg):
compile rende مل M, Pieux, Jonrnal antique, 1883.14, p J44-
LITE
78 JUILLET 1885.
il éveille la jalousie des Almohades et nieurt sur la
route de l'exil aux portes de Tlemcen où son mau-
solée attire encore des milliers de pélerins. Il de-
vient en mourant le qui ou pôle de l'humanité,
c'esta-dire le chef suprème de cette hiérarchie de
saints, en nombre constant, aux vertus desquels
dans la doctrine soulie le monde doit toutes les fa-
veurs que Dieu verse sur lui : sa vie est toute de
sainteté et de miracles : on croit lire un chapitre
de la Légende des saints. L'auteur à, dans l'intro-
duction et dans les appendices, rassemblé un cer-
tain nombre de textes, quelques-uns inédits, sur les
doctrines soulies et sur quelques points de mytho-
logie musulmane.
Pour l'enseignement de l'arabe, deux ouvrages
nouveaux : lun est la Ghrestomathie arabe de
MM. Derenbourg et Spiro, à l'usage des étudiants
français بأ l'autre est à l'usage des indigènes ou de
ceux qui veulent étudier l'arabe à la façon indigène :
c'est un commentaire arabe du cheikh Diebril, sur
la vieille grammaire arabe élémentaire appelée la
Djaroumiya, publié par M. Delphin avec gloses mar-
ginales en arabe*, Le grand dictionnaire français-
arabe de M. Gosselin avance lentement *. M. Renan
١ Chrestomathie élémentaire de l'arabe littéral, avec un glossaire;
Paris, Leroux, 1885, xit-220 pages in-12,
٠: Cheikh Djebril, Syntaxe arabe: Commentaire sur la Disroumipa
de Mobamed ben Dmrond عام ane Paris, Leroux, 2885,
145 pages gr. in-8*,
4 Fascicule xx, p. 344-770 (s'arrête au mot fhcilitf: Paris, Le-
roux, 1684).
RAPPONRT ANNUEL, 29
a montré, à propos de l'édition de Sibawaihi de
M: 11. Derenbourg, pourquoi la seience de In gram-
mure arabe est une chose persane!, MM. Houdas et
Basset ont achevé le relevé des collections de ma-
nuscrits de Tunisie, au moins de celles qui sont ac-
cessibles : les mosquées de Kairouan, probablement
dégarnies au moment de l'entrée des Français, n'ont
donné que des Corans et quelques volumes dépa-
reillés de droit. Is donnent le catalogue de la biblio-
thèque du cheikh ‘Addhoum., de mufti hanéfite de
Kairouan, qui contient quatre-vingt-quatre ouvrages.
Hs publient avec traduction une description du Sous-
el-Aqsa, extraite d'une géographie attribuée à El Fe-
“ri, un des premiers géographes arabes 2,
Les contes arabes, recneillis au Caire? et à
Louxor® par M. Dulac sous la dictée d'illettrés, sont .
intéressants pour l'étude du folklore, et le sont aussi
el surtout comme textes dialectaux de la basse et de
la haute Égypte. Les contes de la haute Égypte
donnés par M. Dulac présentent des ressemblances
١ Journal des Savants, 1884, p. 328-333,
Bulletin de correspondance africaine, 1884, p. 1181-1 — ؟
ملو لطعم AL Basset a décrit également Les mannserits arabes du
le Djelfa (petite vie au sud de la provinces d'Alger; Alger, 1884,
broch, in-F°; Go manuscrits environ |, 1
1 Mission archéologique française au Caire, Paris, 1884, Leroux,
p. 95-112.
١ Journal asiatique, 1485, ٠١ 1, .م 5-38. — Sur le folklore aruhe,
cf. les notes de M, Basset dans la Méloriner (3885, n° 13, p do :
La fille aux mains coupées; 1844, pessitsa: La grands ét la pe-
lite Corse chez des Sévaites: chi. pe 189: Le jen Saint-Elme chez Les
Arabes,
#0 JUILLET 1885
étranges avec les contes osiriaques et qui laissent
soupconner la permanence d'un fonds local sous la
en couche du folklore universel.
M. Sauvaire continue à publier sa riche collec-
tion dé matériaux si bien classés, relatifs à l'histoire
de la numismatique et de la métrologie musulmanes.
IL a terminé dans votre journal l'étude des poids!
et a douné dans le journal de la Société asiatique de
Londres la traduction d'un dictionnaire alphabé-
tique des mesures de capacité et de poids que l'on
rencontre dans les ouvrages de médecine: c'est
l'œuvre d'Aboul Qusem Ezzahräwi, médecin arabe
d'Espagne du "د siècle, l'Abucacis où Azaragi des
livres dé médecine du moyen âge. Ge traité, inter-
calé deux sièeles plus tard par Ibn al-Beithar dans son
dictionnaire des plantes médicinales, d'où M. Sau-
vaire la extrait, est le plus ancien traité arabe
de métrologie.
ME. Hirschfeld a achevé l'histoire de la lutte des
Juifs de Médine contre Mahomet, dont ils avaient
repoussé les avances : leur défaite et leur expulsion
sont un événement décisif dans l'histoire de l'Islam ,
qui rompt par là définitivement tout lien avec le
Judaisme*, M. Schlumberger retrace, en combinant
le témoignage des sceaux byzantins avec celui des
sources littéraires, un épisode de ها lutte de Byzance
et du Khalifat au x° siècle dans le champ clos de
١ Jura antique, 1884, 1 لآ p. 107-335.
1 - Vonrnal of the Hayal Asiatic Sorsety, 1884, p. 4gà-53.
ae des étarles ١ jaires, 1865, @° 19-20, p, 10-65.
RAPPORT ANNUEL. 81
l'Arménie : il restitue la figure de l'Armémien Meli
capitaine au service de Byzance, qui reprend sur ,
les Arabes les montagnes de la Cappadoce et y réta-
blit un état arménien sous la suzeraineté byzantine ل
Pour la période des croisades, le second volume
des Archives de l'Orient latin? nous apporte une
riche collection de documents nouveaux sur l'Orient
musulman, la plupart de source chrétienne : tels
sont, en particulier, une nouvelle Chronique d'Ar-
ménie, découverte par M. Ulysse Robert dans la bi-
bliothèque de Dôle, rédigée en France vers la fin
du xm siècle, probablement par Jean Dardel, le
confesseur du roi d'Arménie réfugié à Paris, Léon V,
et préciense pour l'histoire d'Arménie au x et
au "لاع siècle”; deux descriptions arméniennes des
lieux saints, l'une du vu et l'autre du “نو siècle,
traduites par M. Léonce Alishan 4 plusieurs itiné-
raires de Terre Sainte; une traduction par M. Guidi
de la complainte arabe de Gabriel Bar Kaläï, évèque
de Nicosie, sur ها chute de Tripoli (27 avril 1289)
œuvre عل rhétorique, postérieure d'environ quatre
siècles à l'événement, mais qui offre eet intérêt
١ Revue de numismatique, 1884, 30-430.
T Paris, Leroux, 1884, pe 464 (47 partie) ét 580 {2° partie},
er. قم
0 Archives de l'Orient latin, pe 1-16,
id. & I, ps 304-of, |
* Lüdolÿhus de Sudheïm , De étinere Terre Sanvte. مقر do337
| لمكا DGA, Neumann); Voyage en Terre Sainte d'un maire de Bor-
deaur an xrr' siècle, p, 378-388 (comte Riant}; Récit sur Les lieux
saints de Jérusalem ب tait d'un texte shivor du rw ifèels [R. PH
Martino |.
vi. 0
42 JUILLET 1885.
d'être la dernière des élégies inspirées par l'avorte-
ment des croisades, le dernier écho du granil dés-
astre dans la poésie chrétienne! M. Rôühricht a
retracé, en combinant les sources orientales et chre-
tiennes, les luttes contre les Chretiens de Syrie de
Bibars, le grand sultan mamlouk, l'esclave mongol
qui, revendu de maître en maître, s'éleva au trône
d'Égypte et porta des coups terribles au royaume
de Jérusalem (1261-1277)* L'étude. de M. Schefer
sur la Devise dés chemins dé Babiloine, mémoire mi-
litaire sue un plan d'invasion de l'Égypte, du temps
de Bibars, est un exposé du système militaire dés
Mamlouks et un spécimen magistral de géographie
comparative ?. Le Voyage d'Outre-mer de Jean The-
naud et la Relation de Domenico Trevisan, publiés
par M. Schefer et éclairés d'un commentaire d'une
érudition admirablement sûre et précise #, forment
من tableau-original et nourri de l'Égypte 4 la date
de 1519, c'est-à-dire cinq ans avant la chute de Ja
dynastie mamlouke, au moment où, après cinq
0 Did, LIL, pe 46%-466, Le texte 0 été pablié dans la علا
schrift der D. Morgent, Gesellsch,, 1684.
Les combats du sultan Bibars, ill, p. 365-410. ؟
+ Jhid,, p. 89-102. — loventaire des matériaux orientaux rassem-
blés par les Bénédictns au xvu" siècle pour la publication des Histo
riens des Croisader, ما Il, مم 172482.
١ Le noyage d'Outreiner (Égypte, Mont Sinay, Palestine | } de Jean
Thenaud, gardien da couvent des Cordelisrs d'Augouléme ; avi dé
la Relation de l'ambassute de Domenico Trevisan auprés du Soudan
d'Égypte, 15123 publié et aunoté pur Ch. Schéler, Paris, 1884,
Leroux, gr. in", جوسمد pages, plus 3 Ggures, — Compte rendu
dé M, .ذا Proot dans la 时 em crotigur, 188%, ا [l, pu 273-295,
RAPPORT ANNUEL. 53
siècles de prospérité incomparable, les découvertes .
des Portugais ont enlevé à l'Égypte le monopole du
commerce de l'Asie, à ها veille de la conquête
turque qui, en la ramenant dans l'horizon de Ia po-
litique européenne, ouvre en fait la question égyp-
tienne !. :
À partir du n° siècle de l'hôgire, les sources
arabes manquent pour l'histoire du Maghreb et de
lfrikin : les successeurs d'Ibn Khaldoun vivent de
la substance du grand historien. M. Houdas essaie
de combler cette lacune, plus apparente pourtant
que réelle, et due à ها rareté des manuscrits plus
qu'à l'absence des historiens. IL annonce entre autres
la publication d'une histoire de ja dynastie régnante
du Maroc et de celle qui l'a précédée, et il publie
dans votre journal la traduction d'une monographie
de Méquinez, rédigée au vu' sibele de l'hégire ?. ME
quiné:, une des anciennes capitales du Maroc, fut
an des points où se concentra la résistnnce des لق
moravides contre l'usurpation almohade et le récit du
siège, éorit par le petit-fils d'un des assiégés, كلاه
un lableau dramatique des passions naïvement 他-
roces qui s'agitaient parmi ces tribus berbères, se
disputant dans un coin du Maroc l'empire de l'Islam.
M. de Grammont vient de terminer l'histoire de la
١ Sur la Tripolitaine, Victor Waille, Bibioymphie des ousrages
concernant la Cyrénaïque et la Tripolitaine (Bulletin de correspon-
dance africaine, 1884, مم 227-237; prend au *كر siècle avec El-
Yaqoubi).
١ Journal asiatique, 1885, 4 Up aot-147.
34 JUILLET 1584,
_ course-algérienne, Après la course proprement dite,
il nous fait connaitre les deux derniers actes du
drame : l'esclavage et la rédemption !, M. Féraud
continue l'histoire des sultans de Tougourt et de
Constantine نال .؟ Arnaud a terminé la traduction
d'En-Nasri, histoire de l'Afrique du Nord; M. Del-
pech, le résumé du Bostane, dibtistnaire biogra-
phique des saints et des savants de Tlemeen*;
M. Robin, l'histoire du chérif Bou Barla et des in-
surrections kabyles de 185a 5.
L'annexion du M'zab a amené plusieurs travaux
historiques, relatifs à l'histoire des sectaires Ibadites,
fondateurs de Tiaret , qui, chassés de là par les Fati-
mites, réfugiés à Ouargla, et chassés encore, sont
allés coloniser le Mzab°, Un des plus intéressants est
une histoire de Guerara, un de leurs établissements
fondé en 1691, écrite après l'annexion, par un in-
١ Fievue fustorique, 1884, septembre-ociobre, pu 1-44; 1685,
janvier-féverier, p, 1-37. ب Molotions entre ها France et la Régence
d'Aljérie سه 171" mécle, Quatrième partie : Les consuls lururistés
أن la chovalier d'Arvienc, 1646-1688 (Move africaine, 1884,
قدسكودامم دجطلمم, Gigi, حب ,ركنا دقفل CGhochonnean, تبك
geule علفامففكما de l'Algérie, en arabe, en berbère ot en français
(Go stirageà part de lu Revenus de géographie, 1884, 108 pages ب[ “قدا
#:Fevae africaine, 1884, p. sig-s4o, 254-472, 1 501
8
٠١ نمل 1884, pu Joi-d17.
١ hi, 1884, p. 355-371.
+ Ahul., 1884, ,جو دود تل — Canal, Les ruines d'Honaï (ville flo-
rissante sous les Almohades: بعالب de la Société de géographie
d'Oran, 1884, pe 34 LL
“ Robin, Le نوع ل ei aa annerion à la France. Alger, Jordan ,
1844.
RAPFORT ANNUEL. 45
digène, sur l'initiative du heuténunt Massoutier, et
traduite par M. de Motylinski. Gette notice, que je
traducteur a complétée dans les notes, dénote un
certain esprit historique et donne une idée nette de
la vie des Æsour et des rivalités des cas !.
L'histoire de l'invasion arabe en Espagne est en-
core dans je domaine de la légende, légende hispano-
chrétienne et légende hispano-arabe, La source da
plus proche des événements, une chronique rimée
des derniers rois de Tolède et de la conquête, écrite
à Cordoue, par un anônyme, en 754, c'est-à dire
quarante-deux ans après la conquête, est restée in-
connue Jusqu'au commencement du xvr siècle : à
ce moment, sur la foi de chroniques très posté
rieures ; l'histoire avait fait son siège, et l'Anonyme
de Cordoue fut accueilli comme un importun sans
litre. De nos jours, Dozy avait reconnu sa valeur: le
P. Tailhan entreprend de la mettre pleinement en
lumitre dans une édition critique“, suivie de recher-
vhes sur Fhistoire et la légende de cette époque. H
montre que lAnonyme ne connaît ni la légende de
la Lava si chère à la poésie romantique, ni celle
des traitres appelant les Arabes : les trahisons وده
suivi l'invasion, mais ne l'ont pas provoquée. La
! Guerra depuis su fondation | Hevue africaine, 1884, p. 72-390.
Aos-447 ).
* Anonyme de Cordoue, Chromque rimée dles derniers roû de Tolble
et de la conquété de l'Espagne pur les Arabes, éditée باع annotée par
le ,ل ,ل Tailhan , dé la Compagnie عل Jésus; Paris, 1884, Leroux,
tx-209 pages in-folio, +0 pliiches (reproduction des manuscrits par
l'héliogravure |
LE
8 JUILLET 1885.
chronique, d'une rare impartialité, est aussi instruc-
tive sur les luttes des Arabes et des Maures entre eux
que sur leurs luttes avec les Chrétiens. Le Voyage en
Espagne d'un ambassadeur marocain, traduit par
M. Sauvaire!, nous reporte du jour de l'invasion à
deux sièeles après l'expulsion (1690) : il est curieux
de voir l'Espagne et l'Europe de Louis XIV jugées
par un représentant du grand chérif, qui n'a pas en-
core oublié que ses ancèlres ont régné en Espagne.
L'antiquité himyarite est représentée par l'épigra-
phie seule. Un nouveau voyageur, M. Glaser, de
Vienne, a repris la route du Yémen sous les aus-
pices de la commission du Corpus. MM. Joseph et
Hartwig Derenbourg ont donné un compte rendu
de ce voyage qui promet d'apporter un riche contin-
gent à Fépigraphie himyarite : M. Glaser a rapporté
la copie de deux cent soixante-seize inscriptions, ou
fragments d'inscriptions, dont beaucoup inédites ?,
MM, Derenbourg ont également donné Le texte, la
transoription, la traduction et le commentaire des
monuments sabéens et himyarites du Louvre, au
nombre de dix-sept, dont quatre suspecls, la plu
part rapportés par M. Revoil où M. Glasér 5, La vie
de saint Abba Yohanni, texte éthiopien, probable-
ment du "كد siècle, publié et traduit par M. Basset بف
١١ Parts, Leroux, 1884, 252 pages in-18,
1 Journal asutique , 1844, LIL. pe das.
* Bevse d'assyrinlogis et d'archéologie orientale, 1884 , مل[ 0-65.
* Alger, 1884 , 24 pages [à l'imprimerie de l'Associationcuvrière |,
HAPPORT ANNUEL. #7
uous reporte à une vingtaine de siècles plus bas.
M. Basset y retrouve, de façon inattendue, la version
ascétique d'un des contes les plus légers de La Fon-
taie !.
IT. :
Le regretté François Lenormant avait laissé, in-
terrompue par la mort, sa grande Histoire ancienne
de l'Orient : il avait été frappé au seuil de la Chaldée.
M. Babelon a rempli habilement ja tâche diMicile de
continuer cette œuvre hardie, qui, malgré toutes ses
témérités et trop de théories en avance sur les faits,
Wen à pas moins rendu de grands services, ne füt-ce
qu'en éveillant l'intérêt scientifique dans une classe
nombreuse de lecteurs. Le quatrième volume vient
de paraître: il est consacré à l'Assyrie et à la Ghaldée*,
M. Babelon a, autant que possible, suivi le plan des
précédents volumes et utilisé le manuel primitif et
les autres travaux de M. Lenormant, Il aurait été in-
téressant de voir jusqu'à quel point le travail per-
sonnel de quinze années et les controverses exté-
rieures auraient modifié Les idées de M. Lenormant
sur ces obscures questions d'origine, dans lesquelles
il avait pris une position si avancée, M. Babelon a
du moins exposé, avec beaucoup de clarté et d'im-
partialité, les théories en présence,
١ Le contes dés Ches do frère Philippe.
"١ Histwre ancienne de COriont jusqu'aux quérres médiques, par
F. Lenormant, continuée pur Ernest Bahelon: t, TV, Les Asxyriens
ét les Chaldéens; Paris, Aron Lévy, 1885, موكعسد pages in-8
13 gravures.
#8 JUILLET 1885.
M. Halévy a livré deux nouveaux assauts à la
* théorie accadienne, dans une réponse aux objections
élevées par M. Schrader contre sa théorie !, et dans
un exposé dogmatique présentéau congrès de Leyde.
11 y expose systématiquement les divers procédés de
formation employés dans ce qu'il appelle l'allogra-
phie assyro-babylonienne, pour rendre les sons de la
langue réelle et pour exprimer ou suggérer les di-
verses fonctions grammaticales, M. Halévy insiste
avec force sur le grand nombre de mots accadiens,
exprimant des idées essentielles, qui sont identiques
aux mots assyriens de même sens, Où en représen-
tent la première syllabey sur les concordances d'ho-
monymie, sur les concordances de construction, sur
la présence de déterminatifs assyriens dans des textes
accadiens, enfin sur la multiplicité étrange des
noms de nombre accadiens qui s'explique tout natu-
rellement par le fait que ces noms ne sont que les
diverses lectures alphabétiques des signes numériques
de l'assyrien. M. Arniaud a publié, en la transcrivant
dans le caractère assyrien classique et en l'accompa-
gnant d'une traduction et d'un commentaire très
serré, l'inscription À du roi Gudea, un des textes les
plus anciens de l'épigraphie cunéiforme®. Deux ma-
gnifiques publications vont peut-être jeter dans la
١ Mevue critique, 1684, 1١ دك مم ,لل <5 , 851-77 :
. رمم ار grammitical cle Fallographie asyro-babyloienne , Lrvde ;
Brill, 1884, 34 pages in-4° (Extrait des Mémoires du Congrès).
: Zeitschrift für Keilschrififorsehuuy, 1884, p. 233256 — Opr
Pert La vraie asnimilation سا عل divinité de Tello ) عا dico de Trllorst
Nimip سمس Papsukal; Comptes rendus de l'Acadéeue, 1884 s14-222 ع[
DA 15, F0
en”
RAPPORT ANNUEL, #9
diseussion les éléments d'une solution définitive en
multipliant les textes archaïques. L'une est celle où !"
M. de Sarzec raconte et décrit ses découvertes à Tello
et en reproduit, par l'héliogravure, tous les monu-
ments ل l'autre est le catalogue méthodique et rai-
sonné, par MM. de Clereq et Menant, de la collec-
tion de Clereq. Cette collection, une des plus belles
qui existent en Europe, et formé suivant un plan rai-
sonné par son propriétaire, qui a concentré ses re-
cherches sur la Phénicie et la Mésopotamie, est
particulièrement riche en cylindres assyriens : elle en
contient quatré cent vingt-trois, dont sept royaux.
M. Menant en a commencé le elassement* d'après
les principes qu'il a déjà exposés dans sa Glyptique
de Ja haute Asie*,
Le petit vocabulaire cosséen-assyrien, découvert
par M. Delitseh au British Museum, a jeté une nou-
velle pomme de discorde au sein de l'assyriologie.
Pour M. Delitsch, le cosséen est une langue sut ÿe-
nerës qui n'a aucun rapport ni avec l'accadien, dans
ses deux dialectes, accadien mâle et accadien fe-
melle, ni avec l'assyrien, ni avee le susien ou li:
médique; selon M. Halévy, Le prétendu cosséen n'est
Découvertes en Chaldée, par E: de Sarsee, publié par les soins
de Léon Houses: Paris, Leroux, 1554, 1" livraison (3 ftuilles,
+ Collection de Clereg, catalogue méthodique et ratsonné. Antiquités
assvréennes, Crlindres orientans, cachets, briques, bronces, bas-reliefs ,
publié par M. de Cleroq avec ها collaboration de M, Menant, 1° l-
vraison, planches I-X, Paris, Leroux, 1855.
١ Voir Le rapport de l'an dernier, 1884, p. 100,
où JUILLET 1885.
qu'une variété d'écriture de l'assyrien an même litre
æ que l'accadien. M. Oppert, qui reprend la question,
prend une position intermédiaire, Il n'âdmet point
que cette tablette représente la langue des Gosséens
classiques, dont le vrai nom est Kussi, tandis que je
peuple dont il s'agit s'appelle Kassé; il penche à
admettre que cette langue est une langue sémitique,
car une partie des mots ont une forme sémitique;
on trouve même deux doublets qui présentent une
loi phonétique tout assyrienne, l'équivalence du
groupe ننه et du groupe ft. M. Oppert n'en conclut
pas nésnmoins que la langue cherchée soit lassy-
rien : il pense que c'est celle des Élamites ou Ély-
méens أ
Une inscription du British Museum, publiée par
M. Pinches, et donnant des dates d'année de règne,
de dix-huit en dix-huit ans, depuis l'an وه de
Darius Qchus jusqu'a l'an 114 de Séleucus, a
conduit M. Oppert à d'intéressantes conclusions
sur l'histoire ancienne de l'astronomie assyrienne :
cette période de dix-huit ans est la période du
Saros, ou de deux cent vingt-trois mois synodiques,
qui marque le retour des éclipses*. ML Oppert à
encore fait connaître une inscription babylonienne
d'Antiochus Soter, qui lui a permis de contrôler et
de confirmer un passage de Trogue Pompée : qui
se serait douté, il y a quarante ans, que ces tablettes.
couvertes de clous, entreraient un jour en ligne de
1 Mevue d'assyriologue, 1884, p. 45-49.
.60-73 .م ,2884 d'assyriologte, مده ؟
RAPPORT ANNUEL. ai
compte dans la critique verbale des classiques 1?
M. Aurès a continué ses recherches sur le système
métrique assyrien, dont il a étudié les mesures li
néaires et les mesures de superlicie*.
La mythologie assyrienne est représentée cette
année par Ishtarit ou Astarté, ML Halévy a traduit
et commenté un hymne assyrien qui lui est consacré
et a montré que dans les temples de Babylone, le
mot gadishtu n'avait point le sens que lui prête, dans
ها Bible, la polémique monothéiste®. ML Gaidoz a
étudié le symbolisme de ها roue du soleil sur les
monuments-assyriens et chaldéens *.
Un monument étrange, décrit par M. Reioach ب
et trouvé aux environs de Ak Hissar, en Méonie,
rappelle l'art chaldéen par le sujet, — un couple
divin dont l'un est l'Ishtar nue bien connue par les
cylindres, —et rappelle l'art de l'Asie Mineure occi-
dentale par l'exécution et le détail, Les materiaux
pour l'étude de eet art, encore mal délini dans son
extension comme dans ses caractères et que l'on est
convenu d'appeler l'art hittite, viennent des eurichur
de deux nouveaux spécimens, communiqués à la He-
Ÿ Comptes rendus de l'Académie der inscriptions, 5 septembre
اموق — Observations sur nne listo de pronoms assyriens sur le
type pasha (Journal astatique, 1885, LE, مم 538},
1 نميهم de travaux relatifs à ls philolagie et à l'archéologte égyp-
lieunés ef assyriéhues, 1884, pe 199-150; 1885, pe 81 «ناو
3 مدع des études juives, 1884, n°15, pu 183186. — CE Oh:
sorvations sur Ja mythologie assvricnnc ( Gaiptes rendus du Congres
de Leyde, 1884, Brül, p, 87-89).
+ Fevue archéologique , 1885. 1,4, p 184-290.
5 عر ,1 0 ,4855 راأنن] 54-Gr.
94 JUILLET 18N5.
oue-archéolôgique par le D' Sokolowski : l'un est une
, inscription, ou représentation hiéroglyphique en trois
registres, l'autre une façade formée de blocs gigun-
tesques, où le disque ailé- égyptien est supporté par
des figures dont le costume rappelle celles de Nymphi
عل إن Boghaz Keui; ces deux monuments, trouvésen
Lycaonie, et dont le second avait déjà été signale il
y a une quarantaine d'années par Hamilton, ontete
relevés par une expédition autrichienne, formée pour
l'exploration de la Pamphilie par un grand seigneur
gallicien, le comte Ennkoronski, qui a donné aux
millionnaires de tous les pays un exemple qui mérite
de ne pas atre perdu.
LV.
La souscription ouverte l'an dernier par le Journal
des Débats, pour aider M. Maspero à continuer ses
fouilles, compromises par le désarroi financier de
l'Égypte, garantit l'avenir pour deux campagnes.
Le temple de Louxor est sauvé. La rive droite du
Nil à Thébes est, comme on sait, une ville de dieux :
à quelques kilomètres s'élève le chaos de temples de
Karnak, débrouillé par Mariette : de قل une avenue
عل douxe cents sphinx conduisait au sanctuaire plus
antique de Louxor, sur la rive du fleuve : Louxor
était comme le port de cette région divine, mais c'est
un port ensablé. En moins de deux mois, M. Mas
٠١ مهمممم archéologique, 1885, t, 1. عر 267-264.
+ Rapport de l'an dernier, 1584, pr 44-16.
HAPPFORT ANNUEL. 03
pero a fait disparaître presque tout le village qui en-
sevelissait la cour et les portiques, les maisons
appuyées au ft des colonnes, les parcs à bestiaux
établis entre les chapiteaux, les mgeonniers couron-
nant les débris de la terrasse, les lourdes bâtisses
ofMicielles accolées contre la façade de la rivière. Les
mudirs ne pourront plus mettre en vente le terrain
sacré el les entrepreneurs européens ne pourront
plus calculer ce qu'il faut de colonnes pour bâtir un
hôtel à la mode. « Louxor, dit M. Maspero, dans un
rapport adressé à ses souscripteurs!, débarrassé des
bicoques modernes qui le déshonoraient, est presque
l'égal de Karnak par Ja grandeur du plan et par la
beauté des proportions. Mal nettoyé comme il est
encore, le temple arrache déjà um كت d'admiration
aux visiteurs. n
Venant après Mariette, la méthode de M. Maspero
diffère, comme on devait s'y attendre, de celle de
l'initiateur, Mariette, venant le premier et quand
tout épait à créer, a dû aller au plus pressé et aux
térrains les plus riches, à Sakkarah, à Thèbes, à
Abydos. 11 dédaignait et devait dédaigner les petites
localités, les chefs-lieux de canton de l'archéologie :
il marchait droit aux capitales et s'attaquait aux
grandes masses. M. Maspero, sans renoncer à ln
poursuite des ensembles, la seule qui soit réellement
féconde et qui doit toujours alimenter le grand cou-
rant de la recherche, distrait deux ou trois semaines
和 era des Pbats, 13 mars 1885, lettre de Louxor, 26 février,
9 JUILLET 1885 0
par campagne en faveur des sites plus humbles, qui
tous reconnaissent, quelques-uns richement, l'hon-
neur qui leur est fait. À El-Khozam, à six lieues au
nord de Thèbes. une stèle funéraire de la xF dynastie ;
au sud d'Edfou, des tombeaux ptolémaïques trans-
formés en fosses communés sous Sévère et qui
laissent suivre l'histoire de la vie funéraire dans les
derniers siècles du paganisme égyptien; à Akhmim ,
une nécropole de trois kilomètres; au village de
Helleh, le tombeau d'un écuyer de Ramsès IL et le
portrait des deux chevaux de bataille du Pharaon: à
Mesheikh, un petit temple bâti par Ramsès Il; dans
un couvent copte, près d'Assouan, une vingtaine
d'épitaphes monacales du WE siècle, et dans Île
nombre celles de deux évêques inconnus de Philæ;
à Syout, un atelier d'alchimiste et peut-être une
pincée de poudre philosophale : l'Égypte est si vieille
et a enseveli tant de générations quil faudra des
générations de chercheurs pour les exhumer à leur
tour, Jusque vers la fin de sa carrière, Mariette s était
refusé à croire aux pyramides : il était inutile de les
ouvrir, elles ne contenaient pas d'inscriptions, elles
n'en avaient jamais eu; il fallut en 1880 l'ouver-
ture successive de deux pyramides, contenant des
inscriptions pharaoniques, pour le faire revenir de
sa théorie des « pyramides muettes?v. La mort l'ar-
١ Maspero, Les fouilles récentes en Égypte (Journal des Débats,
10 juin-us juin 1885).
1 Fiudes Mastobas du pronier empire, publié par les soins de
M, Maspere, fascicules 6, 3, 8; un appendice contient les notes
RAPPORT ANNUEL. gs
rèta au seuil de cette nouvelle voie : M. Maspero
s'y est engagé, on suit avec quel succès, TE publie
aujourd'hui le texte et lu traduction des inscriptions
de la première pyramide qui ait été ouverte, celle
du roi Pepi E, de lasixième dynastie !, dans le groupe
de Sagqarah.
Un coin riche en promesses, c'est le Tell el-
Amarna, où le roi hérétique Aménophis IV établit
sa capitale, quand il eut supprimé le calte d'Amon
pour celui du dieu Aten. adoré sous la forme du
disque solaire aux rayons terminés en mains. Les
tombesdu Tell sont encore presque toutes intaëles :
Lepsius n'en a publié que quatre pour le groupe du
Sud qui en contient plus de cinquante. M. Bouriant,
qui n'a pu malheureusement s'y arrêter que deux
jours, a ouvert la tombe du roi Aï, successeur
d'Aménophis IV, ét y a trouvé le texte presque in-
tact de l'hymne à Aten qui se retrouve très mutilé
dans tout le groupe funéraire : cet hymne qu'il pu-
blie et traduit est l sxpression d'un monothéisme na-
turaliste, qui rappelle de près le style des hymnes
védiques du même ordre *, Sur le caractire même de
prises par Marietie pendant son FES voyage en Égypte, sur les
lombenux voisins des Pyramides (p. 4or- - 503 , infos). — ME. Mas-
pero publie aussi les rapports qui restent sur les fouilles seconilaires
opérées par les ordres de Mariette: l'histoire de la découverte sern
Me impossible par suite de la dispantion de la plupart de ces
pièces | Rapport sur les fouilles de Fayowun adressé à M. Auguste Ma-
riette par M. Luigu Fasali, mupecteur des fouilles, 3 avût 1864,
Récuail de travaux, 1885, pi. 37-41).
1 Hecueil de trasaus, 1884, pu 157-1098.
1 Mémoires de ممعسنس سا archéologique du Caire, |, p. 1-22.
١ JUILLET 1885, ل
la réforme d'Aménophis, M. Bouriant a présenté
des observations neuves et qui semblent fécondes,
On admet généralement que la religion nouvelle était
une religion sémitiqué, qu'Aménophis était par sa
mère un Sémite, et que le nom du dieu nouveau,
Aten, est le sémitique Adon « Seigneur », M. Bouriant
montre la fragilité des preuves données en faveur du
sémitisme d'Aménophis; il établit que le culte d'Aten
existait avant lui; il signale à Karnak des fragments
où Horus paraît avec les titres d'Aten et suppose que
ce culte sorlit de celui de On, la ville du soleil,
l'Héliopolis des Grecs, dont les prètres se trouvent
porter le même titre que ceux d'Aten. Les débris qui
nous représenteraient معتل ل nous restent du culte
donc le culte local d'Héliopolis, sur lequel les doeu-
ments nous manquaient jusqu'à présent, Ainsi le
dieu d'Aménophis n'est pas un étranger envahissant
l'Égypte; c'est un dieu local essayant de saisir l'em-
pire; la révolution d'Aménophis n'est qu'un épisode
de guerre civile à Fintérieur du Panthéon égyptien !.
La stèle du roi Hor-em-heb, découverte à Karnak
et traduite par M. Bouriant?, la stèle de lAm-yent
Amen-hotep, traduite par M. Loret*, fournissent
١ ocweil de من ,2885 , امستعصصا Ga-55
١ Jhul., 51ل بم |
«١ Musnon du Carre, L 1, p. 51-64, — Lo tombe der l'Am-yent
Amen-hatep, ibid, p. 33-33 (testés du tombeau). 一 Du méme, La
tombe de Khdur-hü (copie des textes non publiés par Lepsins et
Prise: باشل pe 143-139 }.— Bouriant, Tombeau de Ramsès à Cheikh
Abd el-Gourneh | Becueil, 4885, p. 55-56). — Maspero, Découverte
Fun petit temple à Karnak [analogue aus édieules de ما xxrr" dynas-
RAPPORT ANNUEL. [rl
quelques renseignéments nouveaux sur li justice
royale du temps et sur les idées égyptiennes de la vie
d'outretombe. M. Lofébure a commencé la publi-
cation intégrale des inscriptions et figures prises par
les membres de l'École du Caire au tombeau de
Seti 11: da moitié de ces documents est inédite;
c'est la premitre fois qu'on reproduit sur cette
échelle un grand monument égyptien. M; Lelébure
a appelé l'attention sur les fouilles qu'il y aurait en-
core à faire dans la Vallée des Rois, à Thèbes : ces
fameuses Syringes, où dormaient les rois du nouvel
empire, une des merveilles de l'Égypte et si curieuses
par leurs peintures de ja vie infernale, étaient au
nombre de quarante au temps de Strabon; vingt-cinq
sont ouvertes, quinze sont cachées par les éboule-
ments de là montagne : il suflirait peut-être d'une
centaine de francs et de quelques jours ‘de travail
pour retrouver la cendre de Sésostris*. La décou-
verte récente d'une copie écourtée de l'inséription
de Rosette a permis à M. Bouriant de tenter la res-
tie, Focavil, 2885, p 20. — Terte de da grande inscriplion de Sia-
bel Antar {Speos Artemicos ; planchie, لاا : pour une notice de cette
inscription per M, Golénisehell, cf. Hecueil, & جد م ,للا |
١ Aunales du فعسم Guimet ct Prblications de FEcolr française dar.
chéslogie سل Caire, ل propos du tombeau dé Set, signalons une
chaleureuss apologie de Lepsins que M, Lefébure défeud contre la
fameuse accusation d'iconcclhastisme (Revue des religions, 1888
p. 7483) — Biographie de Leprins, d'apres Dumichen |ebid.,
1884. septembre-octobre, pe 238-243 |.
la Vallée cles عمسل Sur quelques fouilles et déMañements d fire ؟
Fois à Thèbes Lectr. des Compres rendies du Congres de Leyde, Brill,
."دن pages 15
—
FL 上
varseschont MERIER-EU-
一
04 JCILLET 1843.
titution complète du texte hiéroglyphique dont il ne
reste que la moilié, en combinant en particulier les
indications du texte grec qui est presque intact avec
celles de جل stile nouvelle! Ainsi de vingt en
vingt ans quelque découverte nouvelle vient ajouter
quelque fragment à ce texle sacré d'où est sorti
l'égyptologie, mutilé comme Osiris et qui se recon-
stitue à mesure que la science s'achève.
Le livre II d'Hérodote est le premier document
grec sur la religion de l'Égypte. Mais, suivant lhabi-
tude grecque, Hérodote cite la plupart des dieux
égyptiens, non pas sous leur nom natif, mais sous
le nom des dieux grecs auxquels il les assimile. Une
lettre inédite de Mariette à M. Desjardins donne les
éléments d'un commentaire religieux de ce livre.
Mariette cherche les raisons des assimilations établies
directement par Hérodote entre Ammon, Osiris,
Apis, Isis, Mendès, Horus, (Bubastis), et Zeus, Dio-
nys0s, Epaphus, Demeter, Pan, Artemis, Apollon,
et quels sont les noms égyptiens des dieux dont 这
ne donné que les équivalents grecs. Selon Ma-
riette, ها religion égyptienne n'est pas un mono-
théisme défiguré, mais une sorte de panthéisme
dont le point de départ est dans la déification des
lois éternelles de la nature, Il répartit les dieux
égyptiens en deux classes, les dieux nationaux com-
murs à toute l'Égy pte, tels qu'Osiris, Isis, Horus, et
les dieux de province, M Robiou, au contraire,
١ ازجع de trovanr, 1885, pe 1-40
+ Feune arehdologique, ١ 84, 1 D, pe 443-350:
Mot à ا
RAPPOBRT ANNLEL. لل
tient pour le monothéisme primitif ع0 l'Égypte, dont
il expose de nouveau la théorie à propos d'un travail
de M. Schiaparelli!. M. عل Rochemonteix explique,
par un ingénieux parallèle avec l'histoire de l'écriture
égyptienne, les caractères et l'histoire عل la décora-
tion religieuse, De même que le signe hiérogly-
phique d'un objet a fini par ne plus éveiller dans
l'esprit que l'idée des sons qui le désignent, ainsi les
emblèmes sont devenus les symboles de eertaines
idées, et l'habitude de représenter un dieu pour une
raison quelconque par tel emblème, a fait de ات
emblème comme l'idéogramme du dieu avec tons
les attributs. La décoration avec tous ses types, hu-
mains ou animaux, tous ses emblèmes el ses orne-
ments, constitue donc un système hiéroglyphique
parallèle à l'autre, idéogrammes gigantesques et plus
ou moins métaphoriques de personnes ou d'idées
déterminées. De Ki leur forme hiératique, en regard
de la mobilité et du réalisme de l'art civil. Si l'artiste
avait pu modiliér à son gré ln forme, le mouvement,
le vêtement, le symbole périssait, Lêétre immuable
qu'il exprime tombait dans ls mouvement et le tran-
sitoire, Ces groupements d'emblèmes, ces entasse-
ments de formes étranges, mais invariables, sont une
١ ب مسرل 1885, good, رق 8.335, La Hoenr des religions
donné ما tradoction d'ane curieuse étude de M. Licbloin sur le mmvthe
d'Osiris : selon le savant norvégien, la lotte d'Osrris et de Set-Typhon
سه une valeur historique aussi lien que mythologique; c'est la lutte
des Égsptiens contre les Sémites , habitants préhistonques du nord.
est de lÉgypie. Soi est primitivement un den étranger + أذ a donne
on mom où ro Se, c'est le dieu des khôtas avec qui trait
_
“ أن
100 JUILLET 1845.
phrase religieuse qui peut se lire, et M. de Roôche-
monteix-en donne la phonétique , |
M. Revillout a commencé ‘la publication de san
cours de droit égyptien ?. L'histoire du droit com-
mence avec ja période démotique et avec la réforme
de Bocchoris qui le sécularise, M. Revillout expose
d'après les documents démotiques, rapprochés des
papyrus grecs de Thèbes et Memphis, la condition
des personnes dans l'esclavage et la liberté, en com-
parant le droit égyptien au droit classique. La com-
paraison est tout à l'avantage du premier : l'esclave
égyptien a une famille; il a recours auprès des dieux
contre l'oppression du maïtre?, son sort عل الك près
celui de l'esclave dans le code mosaique, La classe
des affranchis n'existe pas, parce que l'aflranchi. est
sur le ed de l'homme libre, sans diminution mo-
ralé à son égard. L'esclave de droit grec sous les
Ptolémées est infiniment plus misérable que l'esclave
de droit égyptien. La liberté des contrats, établie par
Bocchoris: transforme la famille, fait du père, jadis
maître absolu, un simple chef de famille et. met la
femme au niveau du mari, parfois au-dessus. Dans
son étude-sur les liens d'origine, M. Revillout justihie
Hammabs: il est identique au Seth biblique, qui joue Le rôle d'Elahim
dans de document jéhoviste. Set monte el descend nvec Îles vicrssi-
tudes de l'élément sémitique en Égypte {Reuue, 1884, p. Sdo-dig].
٠١ مايه ميل d'Apet |suite; Recueil de fruvaux, 1845, P 33-35}.
Tome 1 2° fascicule, L'étas des personnes, Paris, 1884 , Leroux, ؟
"دنا n-235 pages
3 Voir une de ces requêtes d'apres un papyrus démotique du Bri-
dis Museum, dans ln Îerne égyptologique, ٠. IT ) .كا Tevillont), —
Leçon sur ها locution, رعلا p, dati po, :
RAPPORT ANNUEL. 101
la théorie classique des castes égyptiennes contre les
réfutations d'Ampère, fondées sur une fausse inter-
prélation des mots; montre que tout Égyption, sauf
le soldat et le prêtre, est fixé à son nome de naissance
et peut être rattaché à une terre spéciale el à on état
déterminé : l'institution impériale des curiales, cet em-
prisonnement de l'individu dans la fonction , pourrait
bien être une inspiration égyptienne. M. Revillout
montre la continuité de cette organisation dans le
passé comme dans le présent; rattache le monopole
royal et sacerdotal de la propriété à Ja conquête des
pasteurs et à la révolution économique présentée par
la Genèse sous le nom légendaire de Joseph: accepte
la donnée de Diodore que Sésostris organisa la caste
militaire et fxa définitivement le régime de la pro-
priété, et trouve une confirmation de cette donnée
mise dans ها bouche même de Ramsès dans le poème
de Pentaour*. Il suit l'histoire et la décadence de da
propriété sacerdotale, attaquée par Amasis qui, par
là, amène la clrute de sa dynastie, rétablie par Da-
كنم qui en devient le favori des dieux, ébréchéce
par les Ptolémées avec compensation par létablisse-
ment d'un budget des cultes. Une stèle découverte
par M. Naville donne ce budget sous Ptolémée Phil-
adelphe : il monte à 500 talents d' argent, le 28° du
budget total. Les papyrus du Sérapéum et le pa-
١ Revue dyyptologique , 1. Il, n° 3, p. 101-104.
,نط ؟ pe 1011. — Cf. Ua registre budgétaire sur le rendhe-
ment des impôts on Egypue (ibéd,, pe د دمو د 8: fragment de regisire
grec du Louvre, comparant le reveua de deux années |:
102 JUILLET 1885.
pyrusSakkakini fournissent également à M. Revillout
leur contingent de données nouvelles pour l'économie
domestique et l'histoire de In monnaie !,
Les matériaux de ces recherches sont les papyrus
démotiques de toute époque et les papyrus grecs
de Thèbes et de Memphis, ces deux dernières séries
formant chacune un seul et même groupe, conte-
nant Îles papiers d'allaires d'une seule et même
fanulle. M. Revillout entreprend la publication de
tous les matériaux connus de ce genre, véritable
Corpus des papyrus d'Égypte. Il publiera en cinq
volumes successifs les actes du Louvre, du British
Museum, de Turin, de Berlin et des autres col-
lections moins considérables : un sixième volume
classera tous ces documents por matières et par
dates, et formera par suite un index complet du
droit égyptien, Le premier fascicule du premier vo-
lume, qui vient de paraître, contient les actes du
Louvre remontant à Darius 1", Darius Codoman,
Alexandre le Grand et Alexandre H, traduits, com-
mentés et reproduits par ها photographie, M. Re-
villout publie également une étude approfondie sur
١ Comptes هل Sérapéron , مم لاطا 140-147 [Engène et Victor Re-
.سمال 一 Le papyrns م باشلا نفام المي 118-225 (donne les
principales unités de compte en argent avec leurs principales subi
vos |:
* Corpus papyrormm Ægrpti, ه Bevillout et Eiseulohr editum,
一 Papy démotiques du Louvre, عاط et traduits par مكل Fewil-
انما | Paris, 1885, Leroux, 19 pages in-4", + planches). ML Éisen-
عنما publie duns la même collection une SPA de papyrus fe
phiques et hiéraliques.
HAPPORT ANNUEL. 1053
le Procès d'Hermias d'après les sources démotiques
el grecques !.
C'est à l'époque d'Auguste et à l'insurrection qui,
dans la dix-neuvitme année de l'empereur, amena
la ruine définitive de Thèbes, que M. Revillout fait
remonter un curieux poème démotique dirigé
contre le poète Hor-Uta*. Get Hor-Uta aurait été
héraut d'insurrection et serait passé au purti du
vainqueur qu'il aurait servi de ses délations. Ge
pome offre ce caractère d'être composé à la facon
classique , en mètres réguliers , avec enjambements de -
vers à vers, tandis que l'ancienne poésie égyptienne
procède par parallélisme et n'enjambe pas. Le
nombre des syllabes variant de 13 à جد ferait croire
que le rythme est celui de l'hexamètre : ها difhiculté
de distinguer les brèves des longues, les syllabes
fermées des syllabes ouvertes, ue permet pas à
M. Revillout de se décider,
Dans la philologie copte nous n'avons à signaler
que du publication de quelques textes nouveaux :
dix-neuf chapitres du Nouveau Testament. (Saint
Mare, Saint Luc, et l'Épitre aux Galates) publiés
par M. Amelineau, d'après des manuscrits de, lord
١ Fascicale 1, 136 pagés in-4", Parks, Lerous. — Krall, Der Ka-
lender des Papyrus Ebers {Hecueil de travaux, 1885, p. 57-63). ب
Ueber enige demotiéhe Gruppen, 1885, مم 79-81.
3 Un poëme satrrique compasd à l'occasion عله la maladie dn porte
musicien, hérant dinserrection, Hur-Uia (Apowêes), papyrus de
Vienne | Paris, Leroux 1885, زد pages in-4", 88 pages de teste et
de commentaire |. |
104 JUILLET 1885.
Crawford; des fragments des Actes des Apôtrés el
des Épitres de saint Paul et de saint Pierre, publiés
par M. Maspero?; les canons apostoliques de Of-
ment de Rome, publiés par M. Bouriant®; tous ces
textes sont dans le dialecte thébaim; le premier
semble unique jusqu'à présent; pour le dernier, on
ne possédait que ها version memphitique publiée
par Tattam. Un texte plus original pour le fond est
la stèle copte publiée par M. Bouriant. On sait que
sur les ruines du temple de Deir el-Béhari les moines
- côples avait bäti un couvent, ruiné à son lour, el
s'étaient établis dans les tombes royales quils ont
couvertes de leurs noms. En fouillant dans une ca-
verne pour en retirer un sarcophage signalé par
Lepsius, le sarcophage de Déga, M. Maspero a mis
au jour une petite église cople qui s'était installée
dans ja tombe, C'est l'endroit qui à fourni le plus
d'inscriptions coptes et les mieux conservées; la
plus longue est un document théologique d'environ
trois cents lignes sur la question brûlante des natures
de Jésus-Christ : les moines du sarcophage, héré-
siarques fervents, n'en admettent qu'une et ful-
minent contre les orthodoxes qui nient la nature di-
عضب du Christ en lui associant la nature humaine *.
1 Mocuel de travaux, 1884, p. 105-139.
* بلق pe 35-37.
3 Jhul., p. 190-216.
١ Mission an Caire, t. ,ا p 33-50, — الصظ , Neue Koptische nnd
Grisschische Papyres (Hecnal de travaux, 1885, ب ,)63-79 .ن Gler-
mout-Ganneau, عمدام تمل cople à Jérasalen (lue comme grecque
par ML Mordimaun: Reenc erctique, 1884, 1. IE, p.263).
KAPPORT ANNUEL. 10
C'est ou moment de prendre congé de l'Egypte
que je dois vous entretenir d'un livre qui n'est point
l'œuvre d'un orientaliste de profession, mais qui jette
du jour sur bien des branches de l'orientalisme :
c'est l'Histoire de l'alchimie-de M. Berthelot!. L'his-
toire des sciences occultes exeree aisément une fas-
cination à laquelle il faut être solidement trempé
pour résister, et le sentiment magique est si ancien
dans l'humvanité qu'il serait assez naturel de se laisser
tenter par des combinaisons lointaines. M. Berthelot,
avec un esprit historique qui prouve que le génie
de la méthode est le mème dans toutes les sciences,
a su merveilleusement échapper aux périls etaux ten-
tations du sujet. Il établit que la filiation authentique
de l'alchimie, telle que nous la voyons constituée,
ne remonte pas plus haut que le n° ou le n siècle
de notre ère; les premiers textes où elle paraît sont
les papyrus grecs de Leyde. Les manuscrits alchi-
miques grecs de la Bibliothèque nationale et de
Saint-Mare de Venise représentent la mème doc-
trine, et les témoignages historiques extérieurs ne
remontent guère plus haut que cette époque. L'ul-
chimie est donc uné eréation contemporaine des
emostiques : elle est dans l'ordre pratique et naturel
١ Les origines de l'alchimis, Paris, Stembeil, 1885, sx-445 pages
in 及
* Les PE d'Égrpue {Revue scientifique, 1885, L f,
pe 68) — Des origines de Falchimie et iles œueres attribuées à Dé-
mocrite d'Abdére {Journal des Savants, 1484, p. 317-557 [, ب ur
دما signes des mdrr rapprochés des stqnes des planètes (ibid, 1545,
,نر 30-3310
106 . ١ JUILLET 18835.
ce que la gnose est dans l'ordre théorique et mys-
tique: C'est dans cette fermentalion des premiers
siècles de notre tre, à cette heure d'ambitions déme-
surées, où lhomme, par ها foi ou la magie, aspirait
de toutes parts à saisir la « grande puissance » que le
grand art prit naissance, n'étant lui-même qu'une des
voies au but suprème. Les gnostiques de l'alchimie
ne eréèrent pourtant point leur science de toutes
pibees : tous Les matériaux étaient là : aux Égyptiens
ils empruntèrent la partie solide de leur art, celle
d'où est sortie la chimie, c'est-à-dire l'usage de cer-
tains procédés industriels et métallurgiques; Baby-
lone donna, semble-t-il, les rèveries sur la parenté
myslique des métaux et des planètes; les philosophes
grecs donnèrent leurs spéculations naturelles, demi
science, demi rêve, et le tout fermentant dans la
grande euve alesandrine aboutit à l'alchimie grecque.
C'est aux Grecs que les Arabes doivent leur alchimie,
comme ils leur doivent leur philosophie. Enrichie
en Orient de découvertes pratiques nouvelles, les
Croisades la raménent on Occident, et cest par
l'arabe que l'alchimie des Grecs nous arrive, comme
c'est par l'arabe que nous était venue d'abord leur
philosophie.
La couche berbère est en Afrique ee qu'il y a de
plus ancien et de plus résistant. M. Tissot, dans lé
grand ouvrage dont nous vous avons déjà entre-
tenus !, a réuni tout ce que l'on sait el tout ce que
١ Voir plus haut, p, 6.
=
| ا ا CE 8 5 CS 8 الي ,=
RAPPORT ANNUEL. 107
l'on suppose des populations primitives de l'Afrique
du Nord et a présenté une répartilion géographique
des tribus libyennes et un tableau de leurs mœurs
d'après les traditions classiques et les débris de teur
art, M. Basset, qui continue avec succés l'explora-
tion de la linguistique berbère, et qui tout récem-
ment a été chargé de mission par le Gouverneur de
l'Algérie pour étudier les dialectes berbères des Po-
pulations du Mzab, de Ouargla et de Touggourt*,
vient de nous: donner une grammaire, un vocabu-
aire comparatif et des textes du dialecte des Beni-
Menacer, puissante tribu à l'ouest d'Alger, entre
Milionah et Cherchell, véritable ilot kabyle au mi-
lieu des populations arabes. Le dialecte est isolé lin-
guistiquement aussi bien que géographiquement, et
ce qui prète un intérêt particulier à ce fait, c'est qu'il
est parlé dans le cercle de Cæsarea Augusta {Cher-
chell}, à l'endroit même qui fut le centre de la
civilisation numido-mouritanienne sous Juba IL-et
ses successeurs : ce dialecte, usé et décoloré, a pu
être sous l'empire une langue littéraire 3: Le mo-
iment n'est pas encore venu d'entreprendre la gram-
maire comparée des Berbères : le point de départ
١ Géographie comparés de la prorinre romaine d'Afrique, مم 355-
470.— Sur les rapports عل l'art libyque avec celui des bas-reliefs rm-
péstres, 2 Schlumberger et Reinach, Gazette archéologique, 1485,
- 4-10.
# Cf, Lattre de M. Basset à M. Barbier dé Meyuanl sur son voyage
parmi les Mrahites, Journal asttique , 1885, L 1, عن 351-506.
3 Journal asiatique. 2884, لل p 518556: 885,4 LE ju si
tt
108 JUILLET 1885.
ancien el résistant manque encore. On peut cepen:
dant essayer déjà de dresser le tablenu des transfor-
mations phonétiques de dialecte à dialecte. M. Brous-
suis, a: dressé un lexique comparatif du zenaga [la
langue des Sénégalais, descendants des Sanhadja,
dont le général Faidherbe a établi les affinités ber-
bères, du kabyle des Ait Khalfour, dialecte: non
encore relevé à l'ouest de la grande Kabylie, et de
divers dialectes tamachek ou ahaggar!. L'auteur suit
l'ordre de l'alphabet français : peut-être eûtil mieux
valu suivre l'ordre alphabétique d'un des dialectes
comparés *.
Le mouvement de lhistoire ramène aujourd'hui
l'attention sur ها côte orientale d'Afrique, si long-
temps ignorée. M. Ferrand, voyageur au Gomal,
nous fait connaître les tribus indépendantes ou vas-
sales de l'Égypte qui parlent le comali autour du cap
Guardafuy, depuis la baie de Tandjoura jusqu'à ln
frontière du Zanzibar : il décrit leurs usages, donne
quelques renseignements sur leurs traditions histo-
riques et la Liste des émirs du Harar de 1643 à
8-6 *. M. Halévy x fait connaitre les travaux de
1 Foulletin de correspauldince afrionume, 1884, P. 200-116.
1 Riun, Essai d'études linguistiques et ethnologiques sur ler oriqiues
berbères (suite, evne africaine, 1884, يدج عدت دم 241252 | —
Reproduction de deux stéles libyqnues trouvées à Elles on Tunisie
dans عا Aulletin de la Société de géographie et d'orchéolegie il Chrunnt ,
1884, partie archéologique, مم 253,
" منامالس] de correspandause africaine, 1884, ps71-493.— Sur
le Soudan dthiopien, بك Cais dé Saint-Amour, Les intérdts صصرا فال
dns اعسمالقك) , ستموسة «اسلهدق عا , 1884, 143 pages ins,
Fr. 1
LAPPORT ANNUEL. Fou
ML Reinisch sur مل famille de langues non sémitiques
parlées en Abyssinie, et présenté des doutes sur la
parenté généralement admise des langues chami-
tiques avec les lingues sémitiques : il émet l'hypo-
thèse qui ne sera pas reçue sans étonnement que
l'identité frappante des formatives personnelles dans
les deux langues pourait être due à un emprunt
des langues de Gham aux langues de Sem”.
L'Afrique orientale se rattache au monde malais
par Madagasear: On admet généralement que le mul:
gache est parent du javanais et des langues de l'ar-
chipel, et qu'il a êté parlé à Madagascar avant l'in-
vasion du sanserit dans les mers de la Sonde, paree
qu'il ne contient point d'éléments sanserits. M Marre
a réuni les faits de grammaire et de lexicologié qui
établissent ces deux thèses, dont la seconde préterait
peut-être à quelques réserves. Il a rassemblé l'en:
semble des preuves lexicologiques dans un vocabu:
lairé comparatif des principales racines du malgache
et des langues malayo-polynésiénnes, classées d'après
“مود ما M. Marcel Device a traduit la seconde partié
du Sedjaret Malayou, recueil de légendes et de tradi-
tions, écrit vers 16 à 5, et qui est classique chez les Mit:
متخا 3 La première partie, déjà traduite en 1878 par
١ Revue critique, 1885, L 1, pe 241-217.
3 ١ Congrès des اماما ممه de Leyde, Brit, 1885, Leydé, 4° partie ;
5" section, p. 25-214.
5 Société langnnlacienne de géographie, 1884, p, 565-312 — ها
rections au tete imprimé dansle Journal asiatique ١ 483,4, lp 33g-
344 Laurent Grémy, Notes sur Maodaguscar [suité:; famille,
mariage, lois عل succession, féalalité, prestations, عضن يدوم trimi-
OR, LS سن Le dE الأ را UE و RS
+ 5 F 5 سر 0 er 5 23
110 1 JUILLET 1885.
M. Device, est presque entièrement 10 celle.
م est beaucoup plus historique : elle prend'aux pre-
mièbres années du “ود siècle, sous le règne de Mo-
hammed Chah, premier roi musulman de Malaca;
elle s'arrête après la prise de Malaca par Albuguerque.
1 =
M. Pavet de Courteille nous fait connaître le
dictionnaire djagatai-turk du Cheikh Suleiman
Efendi de Boukhara, un des hommes qui connais-
sent le micux le turc oriental dans toutes ses variétés.
M. Pavet de Courteille comble d'après ses propres
lectures les lacunes de termes, de signilications et
d'exemples que présente encore ce vaste Thesaurus !,
M. le général Parmentier vient d'accomplir pour le
ture la tâche si utile qu'il a déjà accomplie pour
l'arabe et le hongrois; il a dressé le vocabulaire com-
plet des mots qui entrent le plus fréquemment dans
la composition des noms de lieu dans les pays de
langue turque *. L'intelligence exacte de la nomen-
clature est un élément indispensable dela géogra-
phie et dé l'histoire, élément généralement trop
négligé, l'étude de cette nomenclature n'étant pas
faite par des linguistes. La nomenclature lurque
nelle, armée; مامعلا maritime ét coloniule, 1884, ب سلماعه pe 183
257).
١ Jonraal asiatique, 1884, لأا p. 330-385.
2 Fochuloire terk-français des principes termes de géographis, ete,
Paris, 1884, 57 pages ,“دوز au seérétariat عل l'Association francaise
pour l'avant ibes sciences.
RAPPORT ANNUEL. ini
offre des difficultés particulières, à cause de ln va-
فانم des dialectes et de l'influs considérable de
mots arabes et persans. M. Parmentier s'est aéquitté
de sa tâche avec une rigueur scientifique, une pré-
cision ét une exactitude qui attestent de véritables
dons linguistiques. La bibliographie, dressée par
M. Huart, des livres tures, arabes et persans im-
primés à Constantinople de 1882 à 1884 (1299-
1301 de l'hégire}, est un véritable tableau de la vie
intellectuelle de Constantinople durant les trois der-
nières années, vie peu intense malheureusement, à
en juger par le contenu, sinon par le nombre des
livres imprimés qui s élève à quatre cent trente-deux !.
M. Huart a donné des renseignements intéressants
sur les progrès de l'imprimerie en Turquie.
Depuis l'avènement de دل dynastie mandchoue
au trône de Chine, la connaissance de la littérature
mandchoue, dans laquelle ont été traduites toutes les
œuvres classiques de la Chine est devenue indispen.
sable pour celle de la littérature chinoise, Un des
principaux instruments pour l'étude de cette littéra-
ture dans ses rapports avec celle de la Chine est un
dictionnaire mandehou-chinois, composé par ordre
du Louis XIV chinois, Kang-hi, et achevé par son pe-
tit-fils Kienlong, en 1771, sous le titre de Livre-
miroir de la langue mandchoue, M. de Harlez, qui an-
nonce la traduction de ce dictionnaire dont il a déjà
لاقع ذل , 6#دعوعد مم ,4 Janrnalusiatique, KG, +
112 - JUILLET, 1555+ .
publié et traduit la préface. dans sa Chréstomathie
mandchoue, donne en spécimen un choix d'articles
empruntés À à ce dictionnaire et relatifs à ù la philoso-
phie, à la religion, au culte’. M. de Harlez a ‘égale-
ment traduit des extrails, d' aprés le texte ori:inal
mauichou des décrets adressés à l'armée tartare par
l'empereur Yong-C'eng pendant les années. 1728:
1734,
Le Y-King ou Livre des changements est le 35
le plus ancien, le plus mystérieux et le plus vénéré
de In Chine. M. Philastre en a entrepris une traduc-
tion , la première qui en ait été publiée dans notre
langue, accompagnée des deux commentaires Îles
plus importants, ceux de Tshens-Tse et Tshon:hi et
avec extraits des autres. Nous reviendrons, quand il
sera terminé, sur ce travail considérable qui doit
former le huitième volume des Annales du musée
Guimet, M. Jmbault-Huart nous envoie l'histoire de
la papauté taoiste ?. Le taoiste T'ehang-leang, le fon-
dateur de la dynastie des Han, s ‘était retiré après le
triomphe de’son maître, et avait passé ses derniers
jours à chercher le moyen de monter au ciel pour y
continuer la vie trop courte de la terre : la méthode
consistait à alléger Le corps par le jeûne, à le réduire
à on atome élémentaire qui découvrirait de lui-
١ Le رومالا qérum-i Eulehu bithe, dans la الما دمع der ذل Mo:
تنه لمر Gesells,, 85 من 64-04.
+ Musdon, 1854, n° 4.
1 La légende du preie pape des Tanistes et l'histoire ile la folle
pontificale عل Tchaniy (Journal asratique, 1884, 4 Ï, qu 38g-A46o).
RAPPORT ANNUEL. 113
même le plus court chemin au ciel, Son huitième
descendant, Tao-ling, au “د siècle de notre tre,
atteint le but supréme en vain poursuivi par son an-
cêtre, et avec lui les grandes spéculations métaphy-
siques de Lao-tseu aboutissent définitivement, sui-
vant la loi ordinaire de toute gnose, à l'alchimie et
h la magie. En 348, un empereur Tang reconnait à
ses héritiers le titre qu ‘ils ont pris de Tien-che « maître
du riel ». Leur pouvoir spirituel se maintient jusqu'à
nos jours à travers toutes les vicissitudes politiques,
les rivalités des sectaires et les haines intérieures. Le
présent pontife est un grand exorciste et domine les
esprits et les pouvoirs invisibles à l'aide d'un sabre
magique.
Nous devons encore à M. Imbault-Huart d'instruc- >
lives communications sur les diverses localités qu'il
visite, non en touriste, mais en érudit, attentif À
relever tous les traits de mœurs, tous les souvenirs
historiques, littéraires, religieux, qu'il rencontre sur
son chemin, soit à Sou-teheou, la Venise chinoise,
le Su-ju qui émerveilla Marco Polo, si brillante en-
core naguère, avant qu'eût passé le torrent des 了 ai
pings!; soit au Temple des fées, près de Péking, où
la population buddhiste monte-deux fois par an en
pêlerinage, sur la montagne du Pie mystérieux *,
١ Fraginents d'un voyagé dans lintérieur de la Chine, Shanghas,
1884, p. 55-139 (extrait du journal de ln Nortk Clina Branch of the
Ariatic Society).
Journal asiatique, 1886, t, ١] p. 62-77 (Notes sur da Gite de la ؟
Chine: ذا mi-antomnes sûr La condition du paysan dans Le word de
travail et imprévovance |.
Fr. 4
aan murTibuu 机
| 6
fn”
.—
114 JUILLET 15
M. عل Harlez! et le D' Ghappet? établissent par des
textes modernes, récits de journaux chinois, édits
officiels des empereurset des préfets, que l'usage de
l'infanticide, principalement des filles, dans les classes
pauvres, est loin d'être une légende, M, Darmeste
ter a essayé de montrer que la Chine, malgré son
isolement prétendu, à عو سي en rapport avec
l'Occident, non seulement de commerce, mais
d'idées, et qu'il y a eu d'elle à lui ee échanges in.
tellectuels : ainsi, la légende du roi Wou:y, tirant
sur les dieux et faisant couler le sang du ciel, دف[
gende d'origine chinoise et antérieure au CGhristia-
nisme, a passé en Occident par l'intermédiaire de
la Perse et du cycle de Kai-kaous, na pénétré par là
dans Le cycle judéo-musulman de Nemrod,ela passé
jusque dans la France du moyen age L'art de la
Chine a conquis la Perse au moyen âge: mais, de
son côté, elle a reçu de l'Occident aussi bien que
donné; elle a reçu dans son art, au moins dans son
art religieux, une inspiration indirecte et lointaine
de la Grèce, par l'intermédiaire de l'art buddhique,
produit indien de l'art d'Alexandre, et celte inspi-
ration, à sou tour, elle l'a transmise au Japon“,
١ Maoscon, 1885,p 305-210, 279-180.
* Bulletin de ln Société عل géographie de Lyon, 3885, 1 V,p,977-
LL RE
2 La flèche عل Nemood يع Perse et en, Chine (Journl و#ةاإتتلفقه
1683,L1,paios18} د“
١ Reviecritique , p.6-18.— Cordier, Le Voyagede Montferranile Pa-
عم à da Ghine (montre quée le texte publié por M, Devic est on abrégé
d'un ouvrage نس تلام 1630; erue critique, 1884,0 IE, p. 461-
27 Se
1
: RAPPORTANNUEL. 145
En poésie littéraire de l'Annam n'est qu'un reflet
dela poésie chinoise. M. des Michels à Paris et
M. Landes à Saigon en donnent: deux. spécime
considérables, le poème de Kim Vär et Kieu et. lis
Praniers refleuris, lous deux éerits pendant ce siècle
etdans le dialecte du Tonuin, qui diffère de l'an-
namile propre par des particukirités de lexique Let
d'écriture. Le poème de Kim Var et Aieu, œuvre de
Nguÿèn Du, ministre des rites sous l'empereur Gia-
long, est un roman dans l'esprit buddhique, imité
d'un roman chinois que l'éditeur n'a pas encore pu
identifier et que des lettrés annamites croient l'œuvre
dé l'un des dix classiques: l'héroïne Kieu expie, par
une série de souillures imméritées, les fautes d'une
vie antérieure! Le poème des Pruniers refleuris,
Nhi dé mai, a été composé par an lettré tonquinois,
465; cf, Le rapport de 1884, p. 2195, note 2). — الا Groflier, La
éiwilisation européenne en مسنانا depais ها xt ec (Bulletin de fn
Société de géographie de Lyon, 18844, 4 V, pe 138-303). — Ban-
dens, La Corde (géographie, orgaiisation sociale, mœurs el cou-
tres , ports ouverts au commisrce japonais , traités de 1883 4 Herme
motions et coloniale, 1844, juillet, p. 206-2041. ب Trot de, عمف ا
tin بام convention de Pékin, 1858-1860 [texte chinois à l'usage de
l'École des lnuguüés orientales vivantes; Leroux. 1885, 54 pages
68°} 一 ,ل Darmestoter, Annales de Formosr | Histoire عل Formase
depuis la découverte de l'ile par les Chinois jusqu'a nûs jours;
Journal des Débats, 1884, 10-10-21 octobre].
1! Les poèmes de Pnau - om Fée معدا tu troyen; L F,trans-
cnipüon, traduction, notes, جو ا pages in-#'; ١ I, texte en عقت
ractères Üguratifs, 165 pages: Paris, Leroux, 1884 (Bibliothèque
de l'École des langues orientales: ce volume forme le socond volume
de la collection des principaux poèmes de TAnnamn, entreprise par
M des Michels !
a 2
116 JUILLET 1885
agent commercial de l'empereur d'Annam à Hong
kongetestrapidement devenu populaireau'Fonquin?.
Il n'a point non LE OU NRÉ dans le fond, c'est
l'adaptation écourtée d'un roman moral chinois*,
destiné à prouver que le ciel ne peut errer et que le
juste l'emporte toujours à la fin; le héros, fils d'un
ministre intègre, auquel la haie: des fripons a € 3111
la vie, finit par venger son père et épouser celle
qu'il aime, après des traverses sans nombre et les
inévitables triomphes aux examens universitaires.
M. Landes a donné, à côté du poème complet; un
épisode d'une autre imitation de l'original chinois, le
Mai Laông nqoc, d'allure plus bre et de style plus
simple : il.est intéressant de comparer au poème sa-
vant de récit elair et court du poëte vulgaire, méprisé
des lettrés. Les deux éditeurs ont accompagne leur
traduction d'un commentaire nourri, où ils ex-
pliquent les innombrables allusions historiques et
littéraires dont fourmillent les deux poèmes, comme
doit lé faire dans la théorie chinoise toute œuvre
vraiment littéraire. M. Landes présente des observa-
tions très ingénieuses sur ce caractère de la poésie
chinoise qui nous la rend si difficilement accessible et
qui pourtant ne lui est pas exclusif, Les allusions
historiques et mythologiques font partie de toute
langue: chez nous, à la fin du xvur siècle, elles for-
1 Rwcursions et reconnaisaances; 1884, n° 17, pas$-agos nr,
ثم بؤقة دمة يم 19, p. 4d-146.
it francais par M. Piry sous de titre + Les premiers meer
veiller.
RAPPORT ANNUEL. 11
maient toute ln poésie; encore aujourd'hui, “en
France comme en Ghine, e'ést un des signes de re-
connaissance du véritable dettré que de savoir re-
trouver dans l'œuvre nouvelle le mot heureusement
ravi à l'œuvre ancienne. . Ce-qu'il y'a de particu-
lier dans le chinois, c'est à la fois l'importance qu'il
attache à ces allusions et l'obscurité voulue dont ii
les enveloppe.» Ajoutons qu'en Chine du moins c'est
dans une tradition nationale et vivante que s'empri-
sonné cette poésie disciplinée, tandis que chez nous
c'était dans une tradition étrangère et morte; ajou-
tons aussi que chez nous cet asservissement à La
lin dès qu'est venue l'inspiration.
La religion populaire del'Annam, sous une couche
légère de buddhisme méprisé et sans autorité mo-
rale, et de confucianisme rafliné , ignoré de la masse,
se réduit tout entière au culte des ancêtres et au culte
des génies du village. Le rituel des funérailles est
done la moitié du culte et la plus considérable,
M. Lesserteur nous fait connaître ce rituel par da
traduction d'un manuel annamite, résumé d'un
grand traité, le Van công عي lé, auquel il fait des em-
prunts pour compléter cet exposé, Ce mémoire, qui
par sa nature prête peu à l'analyse, est un des tra-
vaux les plus utiles et les plus importants publiés de-
puis longtemps sur f'Annam proprement dit!. Les
légendes recucillies par M. Landes, qui continue à
réunir avec tant de zèle le folklore annamite, sont
١ Annam; Rituel des funérailles | Revue fronpaise de L étrimger et dles
rolonter , 168544 F, p. 144-157, 260-376, اتلك
113 JUILLET 1885
la plupart relatives à des cultes locaux : quelques-unes
ont un caractère historique, mais contiennent aussi
des rénseignements importants sur les mœurs et les .
idées des. indigènes!, La GCochinchine religieuse de
M. Louvet est un beau chapitre de l'histoire du
Christianisme dans l'Extrême Orient durant les trois
derniers siècles > |
Un manuscrit posthume de Janneau, l'initiateur
des études annamites, publié par la Société des études
indo-chinoises, et relatif à l'étude pratique de la
langue annamite, contient sur la diflérence de
l'accent dans les langues européennes et dans les
langues vario ممما des observations très lines et qui
ont encore leur prix. (Cos langues, selon Janneau,
De possèdent que l'accent du mot et n'ont pas l'ac-
cent de phrase: toute lu dificulté des Européens à
les prononcer vient de leur difbeulté à exclure de
la phrase l'accent de la pensée d'ensemble. Au fond
de cette différence phonétique il ÿ a une grande
différence psychologique”.
Nous assistons à présent en Cochinchine à une
expérience intéressante et qui donnera la mesure de
notre capacité à comprendre les indigènes. Il n'existe
point de Code اعتعتلان des lois civiles anuamites : le
gouvernement colonial a fait préparer un projet de
code civil à l'usage des Annarnites et ee projet est
١ Evous of reconmassances ; 1885, n° 30, pi 293-du à.
* Paris, Leroux, 1855, s volumes iu-8°, 41567, 548 pages.
5 Bulleten de da للأعمك des رع يسم الع سل عاموك de Sripun , 1884.
pe #1-44 (Saigon, libraire Grettier; Paris, Chalamel }.
PP RE
RAPFORT ANNUEL. 119
soumis à une comrmission composée d'indigènes,
qui sont instamment priés de n'adopter aucune dis-
position qui pourrait blesser les mœurs et les cou-
tumes des habitants. Ge projet, au.lieu d'être, comme
on s'y serait plutôt attendu, une codilication des cou-
tumes annamites amendée selon les besoins du jour,
n'est autre chose que notre code civil amendé dans
certains articles dans le sens annarmite. 11 sera en tout
cas intéressant de voir, par la réponse عل la commus-
sion annamile, jusqu à quel point nous avons su en
trer dans leur esprit ou plutôt jusqu'à quel point ils
savent entrer dans le nôtre. Bien que la Société asia-
tique n'ait pas à s'occuper du gouvernement de la
Cochinchine, ju Cru cependant devoir vous si 711211
cette situation qui est de l'orientalisme en action".
1 Projet de Code civil & l'usage des Aunamites, par M. Lasserre,
viée-président de la Cour d'appel de Saigon (Excursions et reconnais
sances , 1884, n° 17, pu ب .) أن دق Bouinnis el Poules, Le royaume
d'Anna | Mevne maritume et coloniale, 1885, juin, p. 327-572): 一
Henri Vienot ét Albert Schroder, Rapport sur la reconnaissance فك lui
route de Hanoï à Haiphong (Excursions et reconnaiaances, 1884-
n°47, p.rsbasé; n°18, p, 439-487). ب Birmame : Résund eth-
nolngique et linguistique, tradoit du British Burmah Gasetteer, avec
annotations par ,ل Harmand (Maisonneuve, 31 pages in-#°; eue
de linguistique , 1884 ,p 136-214 |; cet article résume les Re SEM
les plus récentes, dues eu général à des missionnaires anglais et
américains, sur les races de La Birmanie que l'auteur, ML Spearman ,
raméne à quatre : Hirmans, Talwings (élément dravidien, venu du
Tatingana}, Shans (élément siamrois) et Karenge (venus du plateat
chinois). — Siam : Hardouin, Voyage à Hatboury et Rumboury ) غيل
tails sur l'organisation rurale et la féodalité siamoises qui remontent
aux premiers temps de la conquête; Excursions et recoitnitissees ,
1884, 0° 19, p. 2809-20: 1885, n° 30, p. Atg-459 |.
s
م2
at”
LS JUILLET 188%.
Le Japon est peu favorisé cette année: M. Léon
de Rosny a commencé la publication. du Ni-hon-g,
dont il avait donné un spécimen l'an dernier. Le
Ni-hon-giest, après.le: Ko-zi-ki, le livre le ancien
de la religion nationale du Japon intoïson
ne lui est postérieur que de quelques pars mais
1 dui est bien inférieur en valeur, au point de vue
japonais pur; c'est le Ko-zi-ki mis à la mode chinoise,
Cependant, comme le Ko-z1.hkt est déjà accessible par
la belle traduction de M. Chamberlain , M.-de Rosny
rendra un service réel en achevant l'édition du
Ni-hon-gi, qui a du moins le mérite d'être le mo-
nument le plus ancien du Sinico-Japonisme. L'édi-
tion de M. de Rosny contient le texte avec une
transcription en sauscrit dévanagari, une traduction
francaise un commentaire français et un commen-
taire philologique rédigé en chinois, à l'usage, nous
apprend l'éditeur, de ses lecteurs de l'Extrème
Orient. La partié publiée contient la cosmogonie,
qui n'est guère que la reproduction en japonais des
théories chinoises sur le jeu du principe mâle et du
principe femelle, le yäng et le yin. M. de Rosny met
en parallèle la théorie purement sintoiste telle que
la donne le Ko-zi-ki. Outre ce travail, nous ne ren-
controns plus que des études d'un caractère plutôt
téchnique : les recherches de M. Ardouin sur la mé-
decine au Japon!, les observations de M. Voissior.
sur la réforme du droit civil au Jupon, où se pré-
' Fevue maritime et colombe, 1884, juin, p. 600-652.
RAPPORT ANNUEL. 124
sente le même problème qu'en Gochinehin ps
conférences de M. Burty sur dx poterie et da: por-
celaine au Japon?; les études de M. Ary Renan sur
les caractères et le développement de Fart | japonais,
empreintes d'un sens historique très délicat. Signa:
lons enfin les observations de M. عل Rosny sur les
livres rares dans l'Extrême Orient, et sur la nécessite
de classer les impressions chinoises et japonaises :
l'impression est ancienne là-bas et un vieux livre y
a la valeur qu'aurait ailleurs un vieux manuscrit 。
L'Extréme Orient, ainsi que vous le voyez, a
cette année Occupé nos soldats plus que nos savants.
Mais si la parole est aujourd'hui à l'histoire, il ne
faut pas oublier que le dernier mot reste toujours à
la science, Tous nos progrès dans l'Extrème Orient
seront illusoires et stériles, sil ne se forme point
une école vigoureuse, animée d'un large esprit scien-
tifique, qui ne se contente point des connaissances
١ Rene générale du droit, de سا législation et de la jurisprudence
en France et à l'étranger, soptembre-cctobre 1884, مم &oG-h15.
3 Paris, Quantin, 37 pages m-4" (extrait de la Revue des arts dé-
corutifs, janvier 1885,
4 Paris, 21884, 72 pages "مز (eitrait de ها Nouvelle Fceusr,
15 août - 1° seplembre 1 884 },
* danales de FErtrème Orient, 1884, août, p. 33-40. — Foyage
en Europe et aix États-Unis de 3. À. R. le prince japonais Mchon
Shinies Arisougewn, traduit du japonais [ihid., netobre-novembre ;
simple relation dés incidents journaliers du voyage et des réceplions
PE au prince}, 一 Eggermont, Le Japon, histoire et religron | Pa-
Delagravé, 1885, 151 pages tn-11; résumé des travaux de
\etchaikofl et auires |.
commerce, mais a نه
nas جا Fer ne rés
dans leur passé: c'est chose p
surtout. chez des races où le présent n'est, depuis
des siècles, que le calque systématique du passé, et
où la suprême ambition est de reproduire l'idéal
réalisé par les divins ancêtres.
Le, à 01 dy à a cn Ne D TRES
ons D + EE Fr عم ete 1 =,
‘ e 4 Fa
RAPPORT DE LA COMMISSION DES FONDS. 133
RAPPORT DE M. GARREZ.
AU NOW DE LA COMMISSION DES FONDS,
ET COMPTES DE L'ANNÉE 1884.
Le dernier mémoire des impressions fournies par l'Impri-
merie nationale ne portail que sur les neuf premiers mois de
1882. En revanche celui de cette année comprend quinse
mois. De 14 une élévation anormale du total de nos dépenses.
Eu dehors de ce gros article, les différences entre le présent
budget et les précédents sont péd importantes. Sous la ru-
brique « Dépenses diverses soldées par le libraires sont com-
pris les frais des planches du Journal, exécutées actuellement
d'après les nouveaux procédés d'héliogravure, frais qui va-
rient naturellement suivant le nombre et le format des plan-
ches. L'article «loyers a définitivement disparu de notre
budget. Celui des contributions ne se réfère pour celle année
qu'à l'impôt dés portes et Fenètres; à partir de l'année pro-
chaine nous aurons à y ajouter la contribution personnelle
et mobilière, dont nous avions été exemptés, por oabli parait:
1, هل première année de notre installation. La regrettable
vacance de six semaines dans Les fonctions de sous-bibliotht-
caire nous à imposé une économie de 150 francs,
L'accroissement considérable de nos recettes est ذل , pour
la plus grande part, aux 10,000 francs du legs Sanguinetli,
qué nous avons touché Île 13 décembre et déposé à la Societé
générale, en attendant que le Conseil ait décidé de l'usage
qu'il en veut faire. En 1883 le Ministère de l'instruction pur
blique ne nous avait ordonnancé que 1,500 Irancs sur Îles
3.000 francs qui nous sont alloués annucllement en échange
de quatre-vingts abonnements du Jouruul asiahique. Nous
avons donc eu, en 1884, 500 francs de plus à loucher de
it Cu :583ل JDIBEET بن some هيقر
ec chef. Une obligation Lyon-fusion ancienne , qui nous a éLé
remboursée, n encore accru nos recelies d'une somme im-
prévue de 493 francs. Enfin les trente obligations de l'Ouest
anciennes, achetées l'année dernière, figurent pour la -pre-
COMPTES DE
DÉPENSES. 3
Honoraires du libraire pour le
recouvrement des cotisations. 450" “مه
Frais d'envoi du Journal asia-
DDR. moe sud etes: sd وبوية ob qi
5 es 9 9 à pag pr 69 35 |! 179260
Frais de trente du fibrairé . Gb: مت |
Dépenses diverses soldées par 1
10 الل كل SU, 849 do
Honoraires du sous - bibliothé-
= care . nm = #2 8 à 8 à 5 D 号 D +5 8 + & 5 10 2
Service, étrennés . . ,..,..... 2395 00
Chauffage, éclairage, blanchis- : Di 05
Ts PL PP ES EU PE er 174 19
Reliure ét frais de bureau... Agô 70!
机 相间 各 和 الممموء عع عع عء 15 “io
Frais d'impression du Journal
asitique en 1883-1886 .. 12,235 09
Allocation à l'ancien composi-
NS 1 سا SE 100 00 13,039 O0
Indemnité au ete du ue
لمم asiulique..,.......... Goo من
Société générale. Droits de garde, timbres, etc, 35 55
Torar des dépenses de 1 884.,,.,... . 16,776 5د
Espèces en np era à ln Société générale ‘
au د d PAP TE PNA ANNEE 218,514 50
ةي عاط سك وش 101 دا nl 5 43,201" ع
一
E
nn ét CHERS. و0 HT" TR SJ) —
RAPPORT DE LA COMMISSION DES FONDS. 125
mibre fois dans nos revenns pour une somme de 436 francs.
Le chiffre des cotisations courantes et celui des abonne-
ments est resté statiennaire: colui des cotisations arritrées 1
notablement diminuer,
L'ANNÉE 1884.
RECETTES.
117 colisalions de Le rue ne “من ١
25 cotisations arriérées. د . 50 00
| قن 300 Cotisation à VIE. css. م
108 abonnements au Journal asia 7,128 40°
"ae des fonds placés :
1" Rente sur mes Pa . 1,800 oo
En: 5 of 6 ا 1) 4e 35 |
2" 69 obligations de l'Est. ... 1,593 fa
3" 0د obligations d' Orléans … 276 10
4 59 bétons لطا 82 2,546.31
à obligations Lyon-fusion. 23 09
5" 30 obligations de l'Ouest... 436 56 5
Intérêts des fonds disponibles 04+
posés à In Socicté générale. . . 167 go,
Souscription du Ministère de lin:
(or e (5 termes), 21,300 00 |
tallouë In erie 看 和- اح
tionale, ER or Ait des 21000
frais d'impression du Journal. 3,000 مه |
Remboursement d'une obligation Lyon-fusion
和 ho 78
Legs Sanguinetti. 4... +... 10,000 00
Toraz des recettes de 1884,,....,.. .. 18,665 49
Espèces en compte courant à la Socidt! rule
3 1 * janvier 1884 50 mL ER م قي 36 Gas 55
* Torat. égal aux dépenses امع à l'encausse
au 0 décembre 18484 .......... Ca 5,agr'o1
A CE A ها VETOETA, PR ا
2 اه EL
RAPPONT
DE LA COMMISSION DES GENSEURS SUR LES COMPTES
be L'exencice 1884,
LU DANS LA SÉAXCE GÉNÉRALE كد لاط 101% 1589.
Nous avons cxaminé les comptes établis par votre Com-
mission des fonds et nous les avons trouvés réguliers. Bien
qu'un mémoire arriéré de l'imprimerie nationale ait légère-
ment élevé les dépenses de la présente année au-dessus du
chiffre normal, l'excédent des recettes ressort encore, abstrac-
tion faite du legs Sanguinetti, à la somme de 1,889 fr. 2 cent,
Il restait en fonds disponibles, au 3: décembre dernier, une
somme de 28,044 Fr, 56 cent, I nous paraît toujours désirable
que le chiffre du compte courant soit réduit à ses justes
limites au profil de nos ressources permanentes, dont nous
aurons, dans un avenir prochain, l'emploi utile. Comme notre
Sgriété ne se louve jamais en face de dépenses imprévues,
il y aurait peut-être avantage aussi à convertir en litres no-
minntifs nos fonds divers placés en rentes sur l'État et en obli-
galions , afin de réaliser une économe appréciable sur l'impôt
dont sont frappés les Gitres au porteur, Nous soumettons la
question, sans vouloir en aucune façon la préjuger, à l'appré-
dation de ما Commission des fonds, en la priant dé vouloir
bien l'étudier avec la corupétence et le meje dont elle nous a
déjà donné tant de preuves.
H, Zorenvenc, KR. Dovar.
LISTE DES MEMBRES, . 137
SOCIÈTÉ ASIATIQUE.
1
LISTE DES MEMBRES SOUSCRIPTEURS,
PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE.
Nota. Les noms marqués d'un * sont ceux des Membres à vie,
L'Acanéme pes Inscaiwrions ET Becces-Lerraes.
MM." Asnane [Antoine n°}, membre de l'Institut, rue
du Bac, 120, à Paris. |
ALLOTTE DE LA Fuxe, capitaine du génie, à
Constantine.
Asanr (Michel), sénateur, via d'Azeglio, 5,4
Pise,
Asnauo, maître de conférences à l'École des
hautes études, rue du Bac, 79, à Paris.
* Avmonfen, capitaine dinfanterie de marine,
représentant du Protectorat français au
Cambodge. à
Auenostexne, à Milan. عسو حم سنا
Breuroraéque pe L'Unryensiré, à Erlangen.
L'Umvensiré, à Utrecht. عم Binuiomèque
Biusiornèoue onivensirame, à Alger.
138
"OJUILLET IS85 |
MM. Basezon (E.), attaché au cabinet des médailles
à la Bibliothèque Hitionele. عدم d'Assas, 31,
1 Paris.
Baruren de Mevnanp, يا pro-
fesseur au Collège de France et à l École des
langues orientales vivantes, boulevard de
Magenta, 18, à Paris.
Bancès (l'abbé), professeur d'hébreu à la Fa-
culté de théologie de Paris, rue Malebran-
che, 11, à Paris.
Banné pe Laxcy, premier secrétaire-interprète
pour les langues orientales, rue Caumar-
tin, 92, à Paris.
Banru (Auguste), rue du Vieux-Golombier, 6,
à Paris.
BuAnTu (J.), professeur d'arabe, Alle Schœn-
häuser Strasse, 30, à Berlin.
Banraéceur, drogman au consulat de France,
à Beyrouth.
Banraëceur-Sane Hiname, ancien Mmistre des
Affaires étrangères, membre de lInstitut,
boulevard Flindrm, 4, à Paris. |
Passer (René}, professeur d'arabe à l'Ecole
supérieure des lettres, rue Randon, 22, à
F, r:
Bacucantaen (J-Ant.), à Saint-Jean-la-Tour.
près Genève.
BraconecanD (Ollivier), rue Jacob, 3 كا Paris.
Becx (Fabbé Fran: Seignac), curé de Rions
(Gironde }.
LISTE DES MEMBRES. 130
MM. Brita Fayard), magistrat, rares Marron
. mers, À, L:
Bencarewe (Abel). paie عاد de l'ustitut. maître
سوسس Fapulté des leitres rue
en (Philippe), البح 0 يم جه de l'In-
stitut, au palais de l'Institut, rue de Seine, د
à Paris
Benny (E. ne}, rue de Maurepas, 17, à Ver-
sailles,
Besruonx (G.), Guldhergsgade, 9, à Copen-
hague.
Boxcompacn (le prince Balthasar), à Rome.
* Boucuer (Richard), à Paris,
Bouyac, interprète militaire, à Laghouat.
BouuLer (l'abbé Paul), ancien missionnaire en
Birmanie, avenue de Villars, 16, à Paris.
*Bounqun (le Rév. A.), à Vals-les-Bains.
Breaz (Michel), membre de l'Institut, profes-
seur au Collège de France, boulevard Saint-
Michel, 63, à Paris.
Brosstiann (Charles), préfet honoraire, rue
Claude-Bernard, 82, à Paris.
Bones (E. A.), du British Museum, à Londres.
BüuLen LR |, Richardgasse, 5, à Vienne,
* Bureau (Léon), rue Gresset, 15, à Nantes.
* Buncess (James), à Bombay.
"Burt (Major Th. Seymour), F. R. S. Pipp-
brook House, Dorking, Surrey (Angleterre).
VI. 9
!ها 1111 5115 :83 7 191915711 9"
ri
JUILLET 1885.
MM. Carzérn IE V.), professeur d'arabe 4 l'Uni-
versité de Bruxelles, mue de ln Couronne, ,
à Bruxelles.
Canmène, professeur d'arménien à l'École des
langues orientales vivantes, rue de Lille, à,
زر Paris.
Cassawri-Morrinsei (ne), interprète militaire,
à Ghardaïa (Mzab).
CaAsTirEs (le comte Henri DE), capitaine attaché
à l'État-major général du Ministre de la
Guerre , place du Palais-Bourbon, 6 à Paris.
CATzEPLIs (A), vice-consul de Russie, à Tripoli
de Syrie.
Cennuscur (Henri), avenue Velasquez, 7, pare
Monceaux, à Paris.
Cnarrawe (Pierre), rue des Boulangers-Saint-
Victor, 30, à Paris.
CARENCEY (le comte زعم rue Saint- Domi-
nique, 3, à Paris.
Cuenno (le P. Louis), Université Saint-Joseph,
à Beyrouth.
Curirox (Edwin B.), à New-York.
Cuovzxo (Alexandre), ancien chargé de cours
am Collège de France, rue Notre-Dame-des-
Champs, 37, à Paris.
Cawousox, professeur à l'Université de Saint-
Pétershbourg.
Cuenc (Alfred), interprète principal de ja divi-
sion d'Alger, rue Rovigo, 103, 4 Alger.
1 € 5
2
LISTE DES MEMBRES. EH
MM Cuenmont-Ganneat, secrétaire interprète. du
gouvernement, correspondant de d'Institut,
directeur adjoint à l'École des hautes études,
avenue Marceau, 44,4 Paris.
Croze, secrétaire-interprète du service de la
propriété indigène, rue de ها Manutention,
à Philippeville (Algérie).
Conxs (David A.), élève de l'École des hautes
études et de l'École des langues cs on
à Lisbonne.
ممعم (Henri), chargé de cours à l'École
des langues orientales vivantes, place Vinti-
mille, 3, à Paris.
* Crorzen (le marquis ,زعم boulevard de la
Saussaye, 10, à Neuilly.
Cusa (le commandeur), professeur d'arabe à
l'Université de Palerme.
Cusr (Robert), Saint-Georges Square, 64, à
.Londres.
* Daxox {Abraham}, à Andrinople.
" Dasuesreren (James), professeur au Collège
de France, place de Vaugirard, 7, à Paris.
Desar (Léon), boulevard de Magenta, 145, à
Decovnpemancne (Jean-Adolphe), rue Fara-
day, 21, à Paris.
* ممسستسوط (Th.}, rue du Colysée, 37, à Paris.
Deconpre, rüe Mouton-Duvernet , 16, à Paris.
LR
132 JUILLET 1845
MM: Deuraix (G.), chargé dela chaire-publiqié
d'urabe, à Oran. |
* Denexsoune (Hartwig), ras h l'École
des langues orientales vivantes, boulevard
- Saint-Michel, 39, à Paris. DER
Dénexvourc (Joseph), membre de l'Institut,
rue de Dunkerque, 27, à Paris.
Devénia (Gabriel), secrétaire d'ambassade,
interprète du gouvernement, boulevard Pe-
reire, 15, ند Paris.
Devise (Gérard), élève de l'École des hautes
études et de l'École des langues orientales,
rue Monge, 18, à Paris.
Devic (Marcel), chargé du cours d'arabe à la
Faculté des lettres de Montpellier.
Eheurarov, ingénieur en chef, impasse Conti. à,
h Paris.
Drsmanx, professeur à l'Université de Berlin,
Schill Strasse, ذه د Berlin.
Diucon (Em.), membre de l'Université, rue
Large, 22, à Saint-Pétersbourg.
Doxsen, professeur de sanscrit et de philologie
comparée à l'Université de Helsingfors.
avocat, rue Moncey, 15 bis, à Paris. ,ادنلا
Duxas (Jules), rue Coquillière, 10,4 Paris.
Durac (Hippolyte), boulevard Montparnasse,
‘4, à Paris. :
Duvaz (Rubens), boulevard de Magenta, 18,
h Paris,
LISTE DES MEMBRES. 133
MM Frouruas (Gustave n°}, boulevard Haussmann,
192, 4 Paris. |
41" Fançues (F.), à Téhéran.
Favne (l'abbé), ‘professeur à l'École spéciale
… des langues orientales vivantes, avenue de
Wagram, 50,4 Paris.
“Favre (Léopold), rue des Granges, 6, à Genève.
Feen (Léon), attaché au département des ma-
nuscrits de la Bibliothäque nationale, boc-
levard Saint-Michel, 145, à Paris.
FL (Winand), professeur d'études religieuses
au Marzellen Gymoasium, à Cologne.
FennauD (Gabriel), rue Rovigo, 61, à Alger.
Fenré (Henri), drogman de l'ambassade de
France, à Constantinople.
FLacn, professeur au Collège de France, rue
de Berlin, 37, à Paris.
FLerscuen, professeur à l'Université de Leipzig.
Fovucaux (Édouard), professeur au Gollège de
France. rue de Sèvres, 23, à Paris.
" يعدو" (Major George), Madras Staff Corps.
Deputy Commissioner, British Burmah.
(ATGNIEHE (HL.), juge suppléant, à Provins.
Gagnez (Gustave), rue Jacob, 52, à Paris.
(GASSELIN (Ed.), consul de France , à Singapore.
* Gaurien (Lucien), professeur d'hébreu à la Fa-
culté libre de théologie, à Lausanne.
(AZALEA بكسسسة rue de Balle, 21, à Paris.
134 JUILLET #885: °
MM. Gino (E: 于 W.), Lochwood, près Glasgow. ,
Gicbemeisren, professeur à l'Université de Bonn.
Gonnesio (Gaspard), secrétaire Li de
l'Académie de Turin.
Curvvren , breveté d'arabe di l'Étole déslettres
du lycée d'Alger. DT
* Guorr (W, N.), avenue Carnot, a4 ف Paris.
عمد نت ؟ (Paul), ingénieur hydrographe de la
marine, rue des Écoles, 4a, à Paris.
* Gummer (Emile), au musée Guimet, bonlevard
du Nord, à Lyon.
Hanévy (I), rue Aumaire, 46, à Paris.
* Hanxavr (Albert), bibliothécaire de la Biblio-
thèque poblique impériale, à Saint-Péters-
bourg.
Hancez (CG. DE), professeur à l'Université, à
Louvain. *
Hacverte-Besnauur, bibliothécaire à lu Sor-
bonne, rue Monsieur-le-Prince, 51, à Paris.
Hézous, chancelier du consulat de France, à
Beyrouth. :
Henwny (Victor), maître de conférences, à la Fa-
cuité de Douai.
*Henver ne Saixr-Denvs (le marquis np}, mem-
bre de l'Institut, professeur au Collège de
France, avenue Bosquet, رو à Paris.
Hoon (Jean), secrétaire à l'ambassade de Tur-
quie, rue Lafhtte, 17, à Paris.
Honsr (L.)}, rue des Juifs, 13, à Colmar.
LISTE DES MEMBRES. 135
MM. Houvas, professeur à l'École des langues orien-
tales vivantes, boulevard de Courcelles, 79,
à Paris.
Hi (Delaunay}, à لفحو près Blois.
Huanr (Clément), drogman de l'ambassade de
France, à Constantinople.
lusacutr-Hlunnr (Camille}, vice- consul de
France, à Hankeou (Chine.
* Jonc (ne), professeur de langues orientales à
l'Université d'Utrecht,
* Kera ) 31 Alexandre), à Londres.
Kinsre (Jean), Enge Gasse, 4, à Graz.
Kremer (ne), ancien Ministre du Commerce,
membre de l'Académie dessciences, à Vienne.
LaAncEntAu (Édouard), licentié ès lettres, rue
de Poitou, 4, à Paris.
“LANDasae (Carlo), à Stultgart.
Lanves (A.), administrateur des affaires indi-
gènes, en Cochinchine.
* Lanman (Charles), professeur de sansorit à Har-
vard College, à Cambridge (Massachusetts).
Laupy, ancien élève de l'École pratique des
hautes études, rue Vavin, 5, à Paris.
Lecuenc (Charles), quai Voltaire, 25, à Paris.
Leczerc (le Dr) médecin-major de 1" classe,
à Ville-sur-Illon.
机
2 َ 0 ٠, ٠ 1 5 |.
٠885: 1 للا ب1 انال نا
(Alphonse), roman 6 consülat de تاجيا دي
ou: اسان France, 4 Damas, .
101 (André), licencié is Cia نا Hau-
tefeuille, 21, à Paris.
* Lesrnance (Guy), Charles Street, A6, Berkeley
Square ب à Londres.
Lerounveux, magistrat, rue de l'École, à Saint-
Eugène, près Alger. ©
Leve (Ferdinand), rue Cassette, 17, à Paris.
Lévi (Sylvain), élôve de: l'École. des! hautes
études, rue Simonde-Frane. 17, à Paris.
Liérano (le D), maire de Plombitres,
Loewe (le “لآ Louis), M. R. A. S., examinateur
pour les langues orientales au Collège royal
des précepteurs, Oscar Villas, + et 2, Broad-
sturs ) Kent).
Lonceov (Édouard), interprète du consulat de
France, à Bangkok.
Manven .ل) ©. A.), agrégé de l'Université, rue
Saint-Louis, 6, à Versailles.
Mannacne, boulevard du Muy, 41, à Mar-
seille.
Manne عم Mann (Aristide), professeur de
langues orientales, rue Brey, 1 1, à Paris.
" Masreno, membre de l'Institut, professeur au
Colle ge de France, directeur général des Mu-
sées d'Égypte, boulevard Saint-Germain 13,
a Paris (ou à Boulig, Caire).
LISTE DES MEMBRES. 1]
MM. Masouerar (Émile), directeur de l'École supe-
rieure des lettres, rue Joinville. 113, à Alger.
Massiec De Cuenvar (Henri), boulevard de la
Reine, 113, à Versailles.
Marsews (Henry-John), CORRE Road, à,
à Brighton.
Mécumear (Fabbé}, rue de Sèvres, 35,4 Paris.
Meunen (le D), professeur de langues orien-
tales, à Copenhague.
Mencrien (E.), interprète-traducteur assermenté,
membre associé de l'École supérieure des
lettres d'Alger (section orientale), rue Des-
moyen, 19,4 Constantine.
Menx (A.), professeur de langues orientales, à
Heidelberg.
Mernens DEsraey (le comte), place Saint
Michel, G, à Paris.
Micuez (Charles), professeur à lUniversite, à
Gandl.
Micuerer, colonel du génie, quai des Ca-
sernes, à, à Arras.
" Mocarra (Frédéric D.), Connaught Place, à
Londres.
Moux (Christian), vico Nettuno, 48, Chiaja, à
Naples.
Momen WILLIAMS (le D'}; professeur à l'Uni-
versité d'Oxford.
Movriënas, professeur d'arabe au Lycée, à
Constantine (Algérie).
PER" Le” "2, 00 "لتك OP IL ANS RC” :
1 3 1 D M 1 L : dt Fes - 有 Pr. 0 人 لد و 8 3 1 ١
8 2 1 a 5 1 2 | 一 8 3 + LÉ
(RE » 4 JULLLET: 188271 1!
MM. Mum (Sir William), membre du Conseil de
AE linde, India Office , à Londres. |
“MDR (Max), professeur:à Oxford. ,
Neusauen, (Adolphe), à la Di Bod-
léienne, à Oxford.
Nouer (l'abbé René}, curé R Roëzé, par la
لظا
Orrenr (Jules), membre de l'Institut, profes-
seur au Collège de France, avenue d'Ey-
lau, Lo, à Paris.
* Pannor-Lavorssiène (Ed.-F.-R.), à Cérilly.
" Parsanorr (Kerope}, professeur de langue ar-
ménienne à l'Université de Saint-Péters-
bourg.
Paver pe LorgTEILLE (Abel), membre de l'In-
stitut, professeur au Collège de France, rue
de l'Université, 25, à Paris.
Penrseu { W.), bibliothécaire, à Gotha.
Perir (l'abbé), curé du Hamel, canton de
Granvilliers.
* Peurasre (P.), lieutenant de ‘vaisseau, in-
specteur des aflaires indigènes en Cochin-
chine, à Cannes.
Peux (le "لل Karl), docent d'égyptologie à l'Uni-
versité, à Upsal.
Punarrez, docteur et professeur de langues
orientales, à Leyde.
LISTE DES MEMBRES. 130
MM Pinanr (Alphonse), à Sun-Francisco. AL,
* Puarr (William), Callis Court, Saint-Peters, île
de Thanet {Kent}.
Poëson, consul suppléant de FA à Tri-
poli de Barbarie. |
Porers (Glaudius), rue de Téhéran, >, à
Ponres Surru (F.}, chirurgien, à Shepton Mal-
let (Angleterre).
Pnæronrus (Franz), Augusta Plats, 5, à Breslau.
Paeux, élève diplômé de l'École des langues
orientales vivantes, rue du وه Juillet, 3, à
Paris.
Priaucx (0. ve Beauvom), Cavendish Square,
8, à Londres.
Prym (le professeur E.), à Bonn.
Quextis (l'abbé), aumônier au lycée Louis-le-
Grand, à Paris.
Quenar (Amédée), consul général de France, à
Trébizonde,
Far, capitaine au long cours, rue Glacière, à,
à Toulon.
Ravarsse (P.), membre de la mission française,
au Caire.
Becxaoo | Paul), maître de conférences, pour
le sanscrit, à la Faculté des lettres, à Lyon.
* Reuarsex (Edward), M. C.E., à Bombay.
ta + JEILLET 8% |
MM. Renan (Ernest), membre dé l'institut, admi-
nistrateor du Collège dé France, à Paris.
" Revirour (E.), conservateur adjoint au Musee
égyptien, professeur à l'École du on à
Paris.
* Revsoso (Alvaro), docteur de la Faculté des
sciences de Paris, à la Havane:
* Rimmaun, rue de Versailles, 59, au da
près Versailles.
Hivié (l'abhé), curé de Saint-Nicolas -des-
Champs, rue Réaumur, 53,4 Paris.
RocumLEL (W. Woodville), à Montreux.
Rover (Leon), ingénieur des tabacs, rue de la
Collegiale, 1, à Paris.
* RouranD (E.), rue Vital, ,جد à Paris.
Rospor (Natalis), ex-délégué du commerce en
Chine, au château de Chamblon, près Yver-
don.
Rosr (Reimhold}, bibliothécaire à l'india Office,
à Londres,
Rora (le professeur), bibliothécaire en chef de
l'Université, à Tubimgue.
Runpy (Ch.), professeur, rue Royale, 7, à Paris.
"Rürren (Albert), avocat, rue de Spa, 4, à
Bruxelles.
Rrcanns [W. F8. À}, secrétaire de ذا Société
d'archéologie biblique. Hart Stréet, 11,
Bloomsbury, à Londres,
er + “4
LISTE DES. MEMBRES, lät
MM, Sarow(E. M.), consul العام à Bangkok
{Siam}. :! (M
Nacre (Henri), AR héfiprntens à Rober-
Dior par Montiort-sur-Argens (Var).
Scnacr (le baron Adolphe pe}, à Munich.
Scueren | Charles), membre de l'institut, pro-
fesseur de persan et administrateur de l'École
des languesorientales vivantes, rue de Lille, 2
à Paris.
Scaenzes (F.}, consul de France, à Canton.
ScamioT (Valdemar), professeur, à Copen-
hague.
Servez {le capitaine .ل ne), à Brünn.
SELIM GéouAmY, à Smyrne.
SeNABT (Émile), membre de l'Institut, rue
Bayard, 16, à Paris.
Si EL Hacaemt Ben Locuis, membre du Conseil
général, chargé du cours de berbère, à
Alger.
Siourrr, vice-consul de France, à Mossoul.
Socn, professeur à l'Université de Tübingue.
Srecer (Édouard), rue du Faubourg-Saint-
Honoré,-195, à Paris.
Srro, professeur au collège Sadiki, à Tunis
STEINNORDH (J. 日, W.), docteur en théologie
et en philosophie, à Linküping.
Taiveren, docteur en droit. ancien élève de
l'École spéciale des langues orientales, bou-
levard Saint-Michel, رق à Paris.
00 ا ان D À
EL PS rs 1 سا ar He DATE OT, EE با
所 FE 00 . A1 1 0-7 1
7 pi Le, ١ 3 De.
1 3 à » CET
Los HMELET 4885 ا
MM: Tevron عم Ravist (le baron), ras d'Annons,
7, à Saint-Etienne. Ent لكا
nrafhessacos-Borrrren (Félix), avenue de la Ré-
“publique, 40, مع أن يمال ann
عدون" (Edward), du service لت de la Com-
*pagnie des Indes, Victoria Road, 47, Ken-
sington, à Londres. | 4
Tuonerore )11( , professeur de langues orien-
tales, à Heidelberg. |
Tavonc-Vixu-Ki, professeur au Collège des
siagiaires, à Saigon. |
* 下 0aRETTINT (François), rue de l'Hôtel-de-Ville,
4, à Genève.
Tonnni (Giuseppe). professeur de sinscrit a
l'Université de Bologne.
VasconcéLLos-Asneu (pe), professeur de langues
et de littératures orientales, Jardim do Re-
gedor, à Lisbonne.
Vannes (Maurice), rue Fortuny, 33, à Paris.
Vicseur (Gustave), attaché au consulat de
France, à Damas.
Vaxsox (Julien), chargé de cours à l'École des
langues orientales vivantes, à Paris.
Vissrène (Arnold), interprète-chancelier de la
légation de France, à Pékin.
Vooüé {le comte Melchior ne), membre de
l'Institut. ancien. ambassadeur de France 4
Vienne, rue Fabert, 3, à Paris.
LISTE DES-MEMBRES. اا
MM. Vouaon | Leonce), président de chambre hono-
raire à la Cour d'appel, à Alger ب
Waonméron (W. V.), membre بعل l'Institut,
ambassadeur de : France à Londres, rue
Dumont-d'Urville, 3x, à Paris. |
*Wane (Sir Thomas), Cleveland Square, 4a,
Hyde Park, à Londres.
WILHELM (Eug.}), professeur, à Iéna,
Wüazreus (Pierre), professeur de l'Université,
place Saint-Jacques, à Louvain.
Weucur (le D W.), professeur d'arabe à l'Uni-
versité de Cambridge, Saint-Andrews sta-
tion Road, Cambridge.
* Wyse (L. N. B.), lieutenant de vaisseau, bou-
levard Malesherbes, 147, à Paris,
* Zocraraos (S. Exc. Christaki Effendi}, à Paris.
Zorensen6 (H.-Th.), bibliothécaire au dépar-
tement des manuscrits à la Bibliothèque na-
tionale, avenue des Ternes, 96, à Paris.
Ti
LISTE DES MEMBRES AK
s ÉTRANGERS.
SUIVANT L'OMDRE DES NOMNIRATIONS.
Rawzrssos (Sir H. G.), à Londres.
Kowazewse: (Jose ph-Étienne), professeur .de
langues tartares, à Varsovie.
5 2 LR
OUVRAGES PUBLIÉS PAR LX SOCIÉTÉ ASIATIQUE. 145
Lt
1 11 | , و سن D
LISTE DES OUVRAGES
UL PAR LA SOCIÉTÉ ASIATIQUE.
En vente chex Ernest Leroux, éditeur, rue Bonnparte, 38, à Paris
Jovtxar asiatique, publié dépuis 1812, Collection com-
Fe OA Sn A éd . 4,000 fr.
Chaque année... .. APE ROME EE Se AT Er Sd dc
Croix DE FABLES anMéniexxes du docteur Vartan, on armé-
men et en ic par .ا Saint-Martin et Zohralf 1825,
ان ل ا ع ل ل à fr.
ÉLÉMENTS DE LA GRAMMAIRE JAPONAISE, par le P. Rodrigues,
traduits du portugmis par M. C. Landresse, ete. Pons,
1825, in. 一 Re rave ur la grammaire japonaise, etc.
Pres, 1830, in8.,,:5,,,,400.44 00 SR 60e
Essar som ve Pur, où langue sacrée de ما presqu'ile an delà
du Gonge, par MM. E. Burnouf et Lassen. Paris, 18ali,
in-à", (Épuisé.).. . doper ss Leur sers A D fr.
MENG-TSEU VEL LES) latina interpretatione ad interpre-
tationem tartnricarm utramque recensifa instruit, اء per-
peluo commentano ع Sinicis deprompto illustravit Stars
las Julien. Latetiw Porisiorum, 1824, 1 vol. im-8*.. ن fr.
VaDINADATTABADHA, où LA Mont n'YADINADATTA, épisode
extrait du Rämävana, poëme épique sanserit, donné avec
le texte gravé, une analyse grammaticale très détaillée,
une traduction française et des notes, par 点 -上 Chézy, et
suivi d'une traduction latine littérale, par J.-L. Burnouf.
L
Li
Paris, 1826, in-4", avec quinse planches. ...... 1 او
VOCABULAIRE DE LA LANGUE GéonGiexxe, par M, Kinprotli.
Paris, يدوق in-8*,..,.,..,,,....,....2 7 m50c
wl: كال
RESSiELLE 1 لماكلاو؟ كه"
ج137 71 ]1 “ارما 18185 11e 0 IUIELET ونون
Écéons son a Prise عمو مثلم pan مغر Mosueuaxs, par ممع ال
ès Klmielsi, patriarche d'Arménie, publiée pour la pre-
mière fois on -arménién. révué PDA le docteur Zohrab,
Paris ; 1828 , ل ا “دس 444 us fou Tr 4 fr 50 c.
Là Recowvassance كم Sacouxrazé, drame sansorit et prû-
امع de Calidéss, pablié pour دا première fois sur un عق
nuserif unique de la Bibliothèque du Roi, accompagné
d'une traduction française, de notes philologiques, على
tiques et littérnires, et suivi d'un appendice, par A.-L,
,شان Paris, 1830, in-4°, avec une planche... . aff.
CunoxIQUE GÉONGIEXNE, tracluile par M. ع Par. Im-
primerié royale, 1836. granil in-8°. Qi fr:
عنصب برو كرون cHisoise (publiée par لادوملا Paris,
RAR ere Le ا Mc to o fr.
ÉLÉMENTS DE LA LANGUE GÉONGIENKE, par M. Brossel, Paris,
hoprimerie royale, 1837, in-B".....,,... 4.0. q fr.
Giochavme TABOD Lrens, teste arabe, publié par Reinaud el
le baron de Slunce, Paris, Imp. royale, 1840, in-4".. عبد fr.
Rämivrananemni: où Hhsrone pes aois pu Kacamin, publié
en sanserit et traduit en français, par M. Troyer, Paris,
loprimerie royale et nationale, 3 vol. in"... مح fr.
Précis DE LÉGISLATIOS MUSULATANE, suivant Le rite maltkite,
par Sidi Khalil, publié sous les auspices du Ministre de ما
guerre , quatrième tirage. Paris, .دما nat. 1 87 ."قصل G fr,
COLLECTION D'AUTEURS OBIENTAUX.
Les Vortaces جسا'م Barocrati, texte arabe et traduction par
MM. C. Defrémery et Saugumetti. Paris, Re na-
Honale, 4 vol. in:6”. Chaque volume, . 0 fr. do €.
Tape acpnañéTique pes Voraces pen Barouran. Paris,
1859, im", SH. à اك Se 8ه où on one 5 ف نه te Li m CRE 国 3 Fr.
COLLECTION D'AUTEURS ORIENTAUX 147
Les Paaimres EGR ne Macoum, texte arabe et traduction
par M. Barbier de Meynurd [las trois premiers volumes
en collaboration avec ME Pavet de Courteille).9 vol. in-8".
(Le tome IX comprenant l'index.) Chaque vol. :3fr50 ت
Le Manivasru, texte sanscrit, publié pour ja première 1
avec des Introductions ét un ودج ع وس
fort vol. in-8°.. Line te 1 .لآ Volume ناسمم
Le volume ][ est sous presse.
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Le Gérant :
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; 19:42
JOURNAL ASIATIQUE.
AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
SUR UNE VERSION ARABE
DU CONTE DE RHAMPSINITE,
Fin
M. G MASPERO.
Au mois de février 1885, un Européen établi à
Louxor m'afhrma quil avait entendu raconter, dans
le village de Neggadèh, un conte qui rappelait l'his-
toire de Rharnpsinite. Apris quelques délais, j'obtins
de M. Ibrahim Badir, agent consulaire de France
à Neggadèh, une rédaction de ce conte, faite par
un de ses fils, Jacques Badir, âgé d'environ qua-
torze ans. Une seconde copie, reçue plus tard, ne
renferme guëères que des variantes de mots insigni-
fiantes, ainsi an début même : ya il ف à =s كان
القديم , au lieu de la forme plus litléraire: $ أنه كان
الزمان وسالف العصر والاوان ess: plus loin dé pour
Jus, ete. Comme aucune de ces variantes n'ajoute
un détail nouveau, je me suis borné à donner en nûte
le dernier paragraphe de cette seconde version.
J'ai reproduit littéralement l'orthographe de l'en-
fant, avec ses confusions de sons = pour حرس
FL 11
mrraiséais BaTITUsLé
150 AOÛT:SEPTEMBNHE-OCTOBILE 1843.
à côté 16 Rs, ot; il peut y avoir là matière à حسة
observations curieuses pour les savants plus versés
que je ne le suis dans l'étude de l'arabe vuleaire,
Pay امون Al jeu
انه كان ى قديم الزمان وسالف العنصر والاوان ملك ذا اموال
كثيرة وكان جيل جدا ومع زيادة حبه فى المال اراد أن يبتى
له Labs Ris تكون من اجر لحفظ مالم فشيع SDS «li à
és si اثناء بناها كان Malo أى البنايين الشغالين
بتلك ais قد وضع بالخرينة المذكورة بر كبير بحدون بناء
لساعدته على السوقة عند اهام هذا Jet لعجعله مشل
باب JE ويخرج منه بسهولة Ets ما durs à
يشعر بغ انحى .-. ويعك اتتهام البناء وضع الملك #جيع اموالء
بها وصار sb rats ولكن البنا المذكو لما pe بان مال
الملك je جيغه من داخل لخوينة ابد ى السرقة Ir
abs كل نضف الليل وَيرق ارمس موضعة RS اما
يريت ودام على ذلك بدون مشقة ولا تعب واما الملك فانم
نظر بان ماله كل يوم فى النقصان فتحير لعجه انه لا يمكن الحدا
.٠. Jet الى هذ Hs dl
اما الينا المذكوز فانة ميض مرض شديك وقد عرف أن فذ!ا
ذلك حشر اولادة وقال: لهم .انا انشرفت الان xs ميض الموت
VERSION ARABE DU CONTE DE RHAMPSINITE. 5
على الموت Sols أن el بشى تشتهلرة لمعايشكم ولكن
لا lets ps وضوان حينها كنت ابتى Re à الملك
وضعت LE بالمدزينة بدون بناء وضشومن لجشبهة call
وسأعطيكم عنه البراشين اللازمة فان طلبتم دراهم يحون مشقة
فتوجهوا الى تلك Ru واحدكم يوفع اجر JO القشغات
ويد Je والاخر يكون واقغا له مى لخارج ed آخيه من واش
او رقيب y ذلك توق والدهم الى Res الله Cap des
الاولاد على السلب من خرينة الملك فى نصف الليل من كل ليلة
ما Pois Pal .قبل هاته .٠..
اما الملك لما نظر الى أمواله وى كل دوم فى.نقصان ضار Lo Lie
جدا وتغكر كيف كرقت امواله. وباب RE بجرون كستر فاميز
باحضاز وزبرة فا حضراوراه Roi واخيرة بجميع ها جرى
فطلب aie الراى & ضبط pli على هذا Jul فقال له الوزير
ابها الملك نهل شركا حول Rs لضبط من يد خلها فق
الوقت. وأخال JE شرك يدون ان بشعر بذلك احد| .اما
الاولاد els توجهوا على حسب عادتهم فد خل لدم
الذى كان مغتادا على الدخول فوقع فى الشرك pres على
اخيه فها حضر قال لع الان ضرت dus فالاحستن as
رأسى قبل ما يطلع النهار ويقتلونا نحن الاتنين فقطع راس
ألخيم Amie الى Mis Aie افه فقالمت له di #جهفر لى
LR
AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. 153%
حسة آلخيك لادفنها مع الراس Vis اتوجه di الملك وأشبرة
Le حصل من الابتدى الى المنتها فوعدها حصور Rd
Lil, الملك فأنه توجه ى الصباك الى دزينقه على حسب العادة
فوجد RE الذى ى الشرك من غير راس à pass ذلك فأمر
باحضار الوزير ds حضر dos معد ما ذا يفعلون بهذ RL
بدون معرفة صاحبها فأشار عليه الوزير go يعلق SRE
مشنقة والدى تاخذة الرافة عليها يكون فو الفاعل لهذ!
Jet
وأما Le كان من اخ الميت بالنسبة للوعد< الذى اعظاة x
ضير Et وايضا سمع بان il علقت على المشنقة Ab
له هلة -جير وكلة قرب ملانة dus وتوحه الى نحل المشنقة وفك
قربة وارماها di الارض لجعل نفسه كير هل duc مير
أو يربط القرب فطلب المساعدة من حراس المشنقة لحضروا
اليه ele er لمساعدته وايضا طمعوا فى شرب النبيخ
السكوب على الارضن وكها يظهر له ان القربة اللذكورة قرت
على oil يغك لهم خلافها وشكذ! حتى سكروا ee plis
الارض من السكر فاشرع ab جثة اخيه واراد أن يأترق
هولاء السكارى: gr Lib لق نضف ذقنهم وتوجه الى nie
وأسبعوا à دفن RE
ولا بلغ الملك ذلك past وزبرة وتداول معد كيف الهل فى loue
VERSION ARABE DU CONTE DE RHAMPSINITE. 155
ذلك الرجل فاتقق رابيها على ان الوزير ينل بصورة ذرويش
ar Jus النأس عن الذى جرى لهم فى مدة حياتهم ونا
بلغ it ذلك احضر ذراع ميت ولصقء ججائب ذراعه الامن
وتقابل مع الوزير وقصى عليه هذه القصة بعينها فطهاعين
El فنذا الشغض نهو Jet لتلك الواقغة فسكه من
ذراعه الامن اما الولك فانه ارب وترك ذراع الميت مع Spam
SR à pl الوزير ذراع الميت وتوجة الى الملك ssh
بالذي جرى At فتتجب الملك غاية cpl وقد أنسر مبن
ذلك الشخص فاقتضت ارادته بأن ينظر لذلك alt فاضدر
أمرة ى كل المذينة بانع من كان عل هذا الهل فحضر امام
الملك ويقص عليه DS Le جرى uns ذلك يزوحة الملك ab
ويكافيد بمبلغ من الدراكم فجا اتنشر هذا لخيرفى المدينة
حضر ذلك الشخص امام ال ملك وقص عليه بيع ماجرى
AG الملك بابنته واوئى لع ما xs) ذلك xs
١ Voici le dernier chapitre de l'histoire, comme spécimen de bn
seconde rédaction :
gite معه Jia وعند ابلاغ الملك الامر السالف ذكرة احضي وؤيبة
الذين عضووا اليه يقصرا gages الاي بان الرؤيب يطلع بصورظ درويش
بان الوزير قد تدروش EM استماع Sites غادتهم ses عليم ها حصل
الى sim 小 和 قت احبر لم ذراع اتسان ميت والصقه جيائب اذرعه الاهن
يذراعه عين حيت deg est حصل فيارد Le وقص عليه جميع nil
Le قد في هاريا اما الوزير بذراع اميت oil ذاتها اما lit اي
i5à AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBHE 1885:
11 y avait une fois un roi qui possédait de grandes
richesses, et 这 était très avare, et par suite de
l'amour excessif qu'il avait pour son bien , il voulut
lui bâtir un trésor immense tout en pierre pour l'y
garder; il POnTREREE donc à bâtir ce trésor, et,
däns le temps qu'on le bâtissait, lun des maçons
chargés du travail y plaça une grosse pierre non
cimentée, alin de se rendre aisé le vol après achève-
ment de l'édifice, car il en fit comme une porte par.
où entrer et sortir commodément pour prendre ce
“quil trouverait sans que personne en fût avisé.
Quand la construction fut terminée, le roi y dé-
posa toutes ses richesses et eut l'esprit tranquille;
mais le maçon, dès qu'il sut que le trésor du roi y
était enfermé entier, y entra el commença à voler : il
s'y rendait chaque nuit vers minuit, levait la pierre
de sa place, prenait ce qu'il voulait, et remettait le
mur en état sans peine et sans latigue. Le roi voyait
que son bien diminuait chaque jour et était stupé-
lait, car il savait que personne ne pouvait entrer en
cet endroit.
ماسك oi اخذ الذخراع واتوجم الى الملك sols جا nest bem نفدب
LUE خنيد! قد اقتضت ارادتع مشافدة ذلك التفص الثبيع اصدر Val
4 كلا اللحينة ga Us كان القاغل His القعل مهم الى GUN ويقاص
عليه ماقت جرى مي الابعدا! الى المنتها فيكافيه باعطاة مبلغ من النقود
وتزيجع بابتعه sims العشار LT 4 المدينة قد anses ذلك التفض
SU الى الملك وق قس عليعم ما جرى 4 ذلك شبيها فقد افا لع ها
VERSION ARABE DU CONTE DE RHAMPSINITE. 153
Or le maçon tomba grièvement malade et il sentit
que sa maladie était mortelle. 11 manda donc ses
enfants et leur dit : u Je suis sur le point dé mourir
ct je veux Yous instruire d'une chose qui est faite
exprès pour vous rendre la vie aisée, et dont pour-
ant personne nest informé. Lorsque j'étais employé
à bâtir au trésor royal, j'y plaçai une pierre non ci-
mentée;: elle est sur le front du côte droit et vous
cédera après les épreuves nécessaires, Si vous voulez
l'argent sans peine, rendez-vous au trésor et l'un de
vous lèvera la pierre avec précaution et entrera, el
autre l'enfermera du debors pour garder son frère
des espions et des aigrelins.» Puis leur, père dé-
céda à la grâce de Dieu, et les enfants continuérent
à piller le trésor du roi à minuit de chaque nuit,
comme leur père le leur avait recommandé avant de
mourir.
Quand le roi vit que son hien diminuait chaque
jour, il en conçut beaucoup d'ennui et il se de-
manda comment pouvait se produire ce gaspillage
de ses richesses, puisque la porte ne présentait point
de fracture. 11 ordonna donc qu'on amenät son visir,
et quand le vizir fut arrivé, il lui montra le trésor, lui
apprit ce qui se passait et lui demanda quelles étaient -
à son avisles mesures de précaution qu'il fallait pren-
dre en cette affaire. Le visir lui dit : u Ô roi, nous po-
serons des rets autour du trésor pour empêcher qu'on
y entre.» 11 posa les rets en temps et lieu sans que
personne en füt avisé. Quand les deux jeunes gens
sy rendirent selon leur coutume, et que celui qui
15% AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1883.
devait entrer fut entré, il tomba dans le filet, appela
son frère, et quand son frère fut arrivé, il lui dit :
Puisque je suis pris, le mieux est de couper ma tête
avant que le jour se lève et qu'on ne nous tue tous
les deux. » Son frère lui coupa donc la tête, et se
rendit À sa demeure chez sa mère: mais elle lui dit:
u Si tu ne m'apportes ici le corps de ton frère pour
que je l'enterre avec la tête, je me rendrai auprès du
roi et je l'informerai de cé qui s'est passe du com-
mencement jusqu'à la .مط { lui promit de lui ap-
porter le corps.
Quand le roi se rendit le matin eu trésor, selon
son habitude, et qu'il trouva ce corps sans tête dans
le filet, ilen fut stupéfait et manda le vizir. Quand
le vizir fut là, il délibéra avec lui sur ce qu'il conve-
nait de faire de ce corps dont on né connaissait
point le maître, et le vizir lui conseilla de le pendre
au gibet, et celui qu'on prendrait à s'apitoyer sur
le cadavre serait l'auteur du forfait.
Le frère du mort qui avait promis à sa mère عل
lui présenter le corps de son frère, lorsqu'il apprit
que ce corps était pendu au gibet, acheta quantité
d'ânes et d'outres, remplit celles-ci de vin et se
rendit à l'endroit où était le gihet; puis il délia ses
outres, Les jeta à terre, fit comme sil était fort em-
barrassé de savoir s'il valait mieux لمعا les ânes ou
lier les outres, et appela à l'aïde les gardiens du gibet.
Tous les gardiens vinrent donc à lui pour l'aider, et
alors ils eurent envie de boire le vin répandu à terre,
et quiconque l'aidait, quand une outre était finie,
VERSION AUABE DU CONTE DE RHAMPSINITE. 157
il lui en ouvrait une autre, jusqu'à ce qu'ils furent
ivres et s'endofmirent sur le sol par suite de l'ivresse.
I commença par prendre le corps de son frère, puis
voulant laisser sur ces ivrognes une marque plai-
sante, il leur rasa la moitié dela barbe, puis se rendit
à sa demeure, et ils se hâtérent [sa mère et lui} d'en-
sevelir le corps.
Quand le roi apprit cela, il manda son vizir et il
délibéra avec loi sur ce qu'il convenait de faire pour
s'emparer de cet homme, et leur avis fut que le vrair
descendrait [dans la rue] sous le déguisement d'un
derviche, et interrogerait chacun sur ce qui lui était
arrivé dans le temps de sa vie. Lorsque le jeune
homme apprit cela, 计 se procura ع1 bras d'un mort
et l'accola à son bras droit, puis sapprocha du vizir
et lui conta cette histoire même. Quand le عتمت sut
que c'était cet individu qui avait cause tout ce tracas,
il le saisit par le bras droit, mais le jeune homme
s'enfuit et abandonnale bras du mortentre les mains
du vizir. Le vizir prit donc le bras du mort, se rendit
auprès du roi et linforma de tout ce qui arrivait.
Le roi s'émerveilla grandement, déclara qu'il voulait
voir ce malin et proclama par toute ja ville : u Celui
qui a fait tout cela, s'il parait devant le roi et ra-
conte ce qui s'est passé, le roi lui donnera sa fille en
mariage et lui accordera en récompense une somme
d'argent. » Quand cette nouvelle se fut répandu par
la ville, l'individu se présenta devant le roi et lui
conta tout ce qui était arrivé; après quoi le roi le
maria à sa fille et lui paya ce qu'il avait dit.
- 0
-
158 AOÛT-SEPTÉMBRE-OCTOBRE 1585.
C'est, comme on le voit, le roman d'Hérodote à
peine modilié, saut sur un point : au lieu que la
lille de Pharaon se livre au premier venu contre une
histoire, le viaw descend dans la rue pour inter-
roger Les gens. Partout ailleurs, le récit arabe suit
le croit grue si, servilement que, dès le premier
instant, je ne doutai point dy reconnaitre une
simple transcription exécutée de nos jours, Restait
seulement à deviner par quel concours de circons-
tances un fragment d'Hérodote avait-pénétré jusque
dans un bourg perdu de la hante Égypte, Quelques
questions posées adroitement me donnèrent la so-
lution du problème, En 1883, j'avais eu l'occasion
de connaître, à Thèbes d'abord, puis à Erment,
un italien nommé Odescalchi, établi longtemps dans
le pays comme maitre d'école. Pour le remercier de
quelques services qu'il m'avait rendus, je lui avais
fait cadeau d'un petit ouvrage, où j'ai publié la tra-
duction de tous les contes égyptiens que nous con-
naissons jusqu'à ce jour !, M. Odescalchi les raconta
aux gens d'Erment et de Gournah, d'où ils passérent
à Louxor, puis à Neggadth, ot probablement aussi
dans les autres villages de la province, La chronique
de Rhampsinite est le seul de ces récits dont j'aie en-
tendu la version arabe, mais je ne désespère pas de
rencontrer bientôt sur mon chemin des adaptations
plus où moins fidèles du Gonte des deux frères, عل
celui de Satni Khämoïs et de tous ceux que renlerme
| PR sd . 8 ١ ل
١ Les Contes populaires de غاذرووذا] ancienne, Paris, Marsonneuve,
16h.
VERSION ARABE DU CONTE DE RHAMPSINITE. 150
mon volume. Ge-sera chose curieuse de les suivre,
si l'on peut, dans leur développement et de marquer
les péripéties de leur vie nouvelle : la suppression du
rôle odieux que joue la fille de Pharaon dans l'ori-
ginal antique prouve que la transformation n'a pas
tardé longtemps avant de commencer. En attendant,
jai pensé qu'il y aurait un certain danger à laisser
courir des histoires aussi connues, sans indiquer
l'accident imprévu auquel elles doivent de revivre
dans leur propre pays : cette note évitera bien des
conjeclures aux voyageurs et aux savants qui, je | es-
père, ne manqueront pas de les recueillir un jour
ou l'autre.
Saint-Paul, le 25 août 1885.
160 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
ua
TCHAO-SIEN-TCHE,
MÉMOIRE SUR LA CORÉE,
PAI UX CORÉEN ANONYME,
TRADUIT FOUR LA PREMIÈRE FOIS DU CHINOIS,
AVEC ON COMMENTAIRE MERTÉTUEL,
Pañ
M. F. SCHERZER.
CONSUL DE FRANOE, À Carton.
NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE,
اد ساسم 00
Les Coréens possèdent deux sortes d'écriture : l'une con-
sacrée aux œuvres littéraires et réservée à ln rédaction de
certains documents officiels, c'est l'écriture chinoise ; l'autre,
c'est-à-dire l'écriture coréenne proprement dite, est alphnbé-
tique et permet de représenter exactement les sons de ln
langue parlée. Elle est surtout employée par les Coréens des
classes inférieures et dans l'impression des éditions popu-
laires.
Le Mémoire sur la Cords, dont je donne ln traduction, a
été écrit en chinois, 11 a pour titre : Tchao-sien-tele fn À
et porte l'indication % # À #1: qui nous annonce un
autéar anonyme. 11 Ggure dans la vaste collection Y-lue-
tchou-tchen Se جر FK RE. qui ne comprend pas moins de
165 ouvrages différents, Cet important recueil n été compilé,
nu milieu du siècle dernier, par Qu-chan-lan HE 1 et
corrigé par Shu-y-yuen ff LLH. Le travail a été signalé .
pour la première fois, par le savant AI Wylie dans ses pré-
MÉMOIRE SUR LA CORÉE, 161
cieuses Notes on Chinese Literature : « Clinou-séen-che is an عه
_countof Corea, including geography and customs, by a native
x that country, whose name has not been preserved; but 让
rs Lo have been written in the lntter part of the Ming
Feu ٠ Tout ce que, pour ma part, je puis affirmer, c'est
que ce mémoire est postérieur à هل première des années
Shuen-te, c'est-à-dire 1465, et antérieur à la conquête de ها
Chine par les Tartares Mandchous, en 1616.
Ma traduction a été faite sur un manuscrit que, pendant
mon séjour à Pékin, je frs copier sur le texte original, el
dont l'archimandrite Palladius, de regretiée mémoire, a bien
voulu vérilier la correction en le comparant avec l'exemplaire
du Ÿ-had-tchon-tchen, qui existe parmi les trésors de ln belle
bibliothèque de In Mission russe, à Pékin'. Ce manuscrit
comprend deux kivens. Le premier kiven contient 19 feuillets ,
le deuxième kiven en contient 20. En regard du texte, j'ai
indiqué le numéro du feuillet traduit, et en alternant les in-
dices reclo, verso, j'ai pu marquer le passage du recto an
verso du feuillet, la pagination chinoise ne comportant qu'un
numéro unique placé h cheval sur ها tranche de chaque
feuillet double.
PREMIER EIVEN.
EL.
APERÇU HISTORIQUE ET GÉOGRAPHIQUE.
Tan-kun* fonda le royaume de Corée, qui plus
1 La Bibliothèque nationale, qui est très riche en Livres chinois,
possède un exemplaire de cette vaste collection [nouveau fonds chi-
nos, n° ودة À). L'ouvrage sur la Corée est relié dans le troisième
volume.
+ Mi &,. c'est-à-dire le « prince du Gattihers. Je trouve dans Île
Ko-ro-trn-che 2 EE Fil SE. manuscrit japonais ازعم en 1712, que
Tan- 其 mn fonda le royaume de Tchao-sien antérieur ) إن EN 鲜 )
ans l'année Ou-tchen du règne de l'empereur Yan de la dynastie
1689 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885,
tard fut donné à Ki-tze !: la capitale était alors Ping- ,
jang” Sous ET dynastie des Han’, la Corte fut divi-
تزع عه qualre kann *, puis en deux préfectures.
Jusqu ‘alors cette contrée avait été | entre
trois États appelés Han * : l'un, FRERE le nom
de Ma-hanf, contenait cinquante-quatre prinei-
pautés. les deux autres États appelés Tchen-han? et
des Tang*... Sa capitale était Ping-jang. : . Sa postérité régna Pen-
ilant RTE ans...n, kiv. 4.
M +. Lorsque Qu-ouang, fondateur de la dynastie des Teheou ,
eut détrôné Tehwou-ounng, لخ Æ. il offrit à Kitre, oncle de ce
dernier, le royaume « de Corée. Kite monta sur le irôoée la trarième
année du rigne de Ou-onang. soit l'an sun av. J.-C.
: ZE fi. en coréen Hpyeng-yang ..…. ville oourée à 566 lis de
la capitale; 6 cantonss capitale de la province de Hpyeng-an; لها
SR" 50', long. 123" 30°». Voir le Déetionneire coréen franpais des
مس 1م Yokolama, 1480.
5 Les Han régnèrem en Chine de +06 av. J.-C. 3 460 ap, J.-C,
١ FF. Comme division administrative, un un correspond actuel
lement à un teheuu JA jme ou sous-préfecture,
' C'était les San-han 22 É$, en conien Sam-han.
٠ 55 ج22 «Le Ma-han était formé des provinces actuelles de
فسا عدي[ et de Tehong-tsinp..,s, Voir le manuscrit japonais
Es-ru-teu-che, kiv. 4. Consulter lu notice consacrée au Ma-ban dans
li téaduétion que le marquis d'Hervey de Saint-Denys à faite du
Quen-hien-tong-has de Ms-tonan-lin, sous Le titre عل : Ethnographie
des peuples étrangers à ها Chine: Genève, 1876.
7 جل 88 «Le Khing-chang est la patrie dés Chin-ban. Tous Les
habitants ont In مانا carrée, Les hommes et les femmes ressemblent
aux 0 اوه Jan- -kokf-trou-ran-ta-sets, tradnit par J. Ela-
proth; Paris, 1852, .م 93. Voir dans l'intéressante traduetion de
Ma-touan-lin citée plus hat ln notice sur Îles Chin-han, pe 33 ef sur.
* بحن تي داك تلط ومن JC.
"ve RÉ Le mn 1# 1١ 7 nr nn
MÉMOIRE SUN LA GORÉE. 16
Pien-han !comprenaient éhaeun douxe principautés?,
Dans la suite, la Corée fut divisée en trois royaumes :
le royaume de Sin-lo?, celui de Kao-kndit et celui de
Pots,
SFR «Le Thsiuando est l'ancien pays des Pien-an qui,
pour ها langage, les mœurs et les habitudes, ressemblaient aux
Chanchan. Voir la traduction de Klaproth, .ذو بم C'est aux
Pien-hau que Ma-touan-lin a consacré une notice sous le nom de
Pien-tehen, Voir هآ tradurtion du marquis 二 Hervey de Saint-Denys,
P- 36 et suir.
FaLes trois Han contenmient soixante-dix-huit principautés: . و
Voir le Sse-tehe-tong-kien Ti اذ Æ. ki, عم ؛ و3 143 : Le teste
chinais porte le caractère 国 qui signifie “empire ». Eluproth traduit
ce caractère par le mot royaume: c'est plutôt une principauté dont
下 s'agit. L'expression «élan», employée par quelques sinologues عمد
Elus, conviesdrait égaletment.
* 700] 74 ٠ . . . Sin-lo, royaume dés barbares de l'Est, faisait au
trelois partie de l'État de Tehen-han: il était situé an nord-est du
royaume عل Kao-li. Sa capitale était Lo-ling-kon (#6 12 AN)...
Voir Île Sse-trhe-tong-kien, kiv. fo, p- à: Lo-lang-Lun est Fanrien
nom de Ping-jang. Consulter la notice de Ma-touan-fin dans ln tra-
duction citée plus haut, p.268 ét suiv, |
“高 RUE. c'est-à-dire «élégance exquises, Ce nom fut changé
au ommencémÈnt du + siècle dé note tro en celui de Kno-f
可 有 是, mo coréen Ko-rye, d'où vient le nom donné à tout Je pays
que les Cordens appellent, eux, Téhao-sien où فسا Tyo-ayen. Voir,
dans Li tradnétion de Ma-touan-tin, la notice consacrée au ropaumie
de Kao-ku-fi, p, 144 et suiv.
"CE Of“. Le foyanme de Pots provient de eslui de نامك
Un des sujets dû roÿmine de Fon-yu (HR ÉÈ), animé de -تاصفة
ménts d'humanité et de l'amour de ذا justice, fit de ce royaume de
plus poissant dé كع dé l'Est. Lorsqu'il monta sur de trône, ad-
ministrait cent familles Pokya (AK): de là vient le nom de san
royamme Sa capitale était Ku-pa-tcheng | FE AR 1). appelée aussi
Fal, à «”.
AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. إن
Le royaume de Sin-lo était borné au sud-est par
In mer’, à l'ouest par les montagnes Tche-y-chan*,
au nord par le fleuve Han-kianz 3
Le royaume عل Kao-ku-li était borné à l'est par la
mert, au sud par le Han-kiang, au nord-ouest par
le fleuve Leao-ho*.
Le royaume de Po-tsi était borné au sud-ouést
par la mer, à l'est par les montagnes Tche-y-chan ,
au nord par le Han-kiang.
Plus tard , le royaume de Sin-lo engloba les deux
roÿaumes de Kao-kuHli et de Po-tsi puis s'écroula à
son tour. Le roi Kong-y? installa sa capitale à Tié-
Yuens et son royaume fut désigné sous le nom de
Kou-ma-tcheng | 及 ون أ Var Île Sse-tehe-tong-hien ; Liv. y 1
(143. Consulter, dans la traduction de Ma-touan-fin, la notiéé con.
sacrée au royaume «le Post, p- agi el sui.
١ C'est-à-dire » par ول mer Jane «+
à 5 FL. en coréen Han-kany-
AT L'est-b-dire s par la mer du Japon.
3 2 cest Le fleuve qui se jette dans Va mer, non loin de Niou-
tchouang ) حك HE}, au fond du golfe du Leno-tong (3 TK |.
à C'est-à-dire هاه mer Jaurie s.
1 2 0 , . , , Les descemilants de Quen-ou-ouang régnéreni sur
&in-lo péadant vingt-cine générations jusquà la rene Tehen-cheng-
ouang, qui se rendit célébre par ses déportements et sa ernaulté,
Elle fut detrènée par ses ministres, Rong-y el Tchen-shuen, qui تمق
partagirent le pouvoir. Éong-Y fonda عا royaume de Kao-ku-h posté
peur, mais il fut mis à mort par +00 sujet Ouang-kien qui, dans je
règne Teheng-ming des Liang postérieurs, fonda le royaume de
Kno-...s Voir le Ko-ro-teu-che, kiv. À.
1 SR Mi. en coréen Htyel-omen « . . . ville à 180 lis de خا capi-
MÉMOIRE SÛR LA CORÉE. 5
Heou-Kao-ke-ti ؟ Le roi Tchen-shuen* fit عل Fing-
chan? la capitale du royaume de Heou-Po-tsi *,
Ces trois royaumes furent réunis en un seul par
le fondateur de la dynastie coréenne”.
La Corée est bornée ansnord-ouest par le fleuve
Ya-lu-kiang®, au nord-est par la chaîne des montagnes
Sien-tchoun-ling ’.
Sous le règne de notre roi Kang-hien-ouang”, la
capitale fut transféré à Han-yang *.
tale: o cantons; al 4° 15, long. 294" 54°», Voir عا Dhctionnere
١ 1 5-7 1] RE. c'est-h-cire « Kno-ku-h pésiérunur ».
ë K #.- [1 se soulen em méme temps que Kong-y contre قا
reine de Sin-lo. Voir ln note + de la page précédente,
ماعل كلا 454 murée à علللى « coréen Tyeng-san رن , []) عت د
long 124" 43 «. Voir de Fhietion- ,"زو 36° capitale; 6 cantons; lat.
“are des misaions étrangéres.
. 12 百 请 c'est-à-dire « Po-tsi posterieur »,
٠ . . . , Dans la vingt-cinquième année du règur Hong-ou de
l'emperbar Tai-tsou* de la dynastie des Ming, Li-ichenckouer (2
لير ÆË). sujet de تاممكا s'empurn dé la couronne. Cinq aus plis
tard, 11 changes le nom du royaume en ci de Tehao-sien, . .s
Voir le Ko-re-tsu-chr, kiv. À.
‘mn +4 2L, c'est-à-dire « le 人 eawe aus vaux vertes comme Îes
plumes du canurdr; en coréen Ap-nok-kang,
1 SE À. c'est-a-dire «le col du paotemps précoce»,
5 康 F Æ. C'est Litchen-koue: qui regna de دود à 1398 el
qui fonda là dynastie actuelle.
"JE en coréen Han-yang "+ capitale de tout le roçaume
de Curée depuis 1394; ville murée sur le fleuve Han, divisée ei
cinq arrondissements ou quartiers; résidencon de la cour et des six
" C'est-à-dire en 1492 de JC.
vi ia
66 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 18865.
Le royaume est divisé en huit provinces :
Celle du centre est appelée King-ki-tao!, celle si-
tuée au sud-ouest s'appelle Tchong-tsing-tao*. Ces
deux provinces sont hornées à l'ouest par la mer °
et formaient l'ancien État des Ma-han.
Les royaumes de Kao-kuwli et de Po-tsi ont fourmi
les provinces dont voici l'énumération :
Au sud-est la province de King-chang-tas *, bornée
au sud-est par la mer et qui formait autrefois l'État
des Tchen-han.
Au sud, la province de Fshuen-lo-tao *, bornée au
sud par la mer. C'était autrefois l'Etat des Pien-han
qui fut réuni au royaume de Po-tsi. À l'ouest, la pro-
vince de Houang-haé-taof, bornée à l'ouest par ja
mer. Cette province, qui anciennement faisait partie
du territoire de l'État des Ma-han, fut annexée au
royaume de Kao-ku-li. L'Empereur Kao-tsong 7 de la
dynastie des Tang* avait fait la conquète de l'État
de Kao-ku-li. Mais il ne sut pas عا défendre contre le
roi de Sin-lo qui s'en empara; dans la suite le roi
Kong-y reprit ce terriloire, qui fit partie du royaume
ministères; اما 37° Je", long. 124" So's. Voir le Dictionnaire des
missions dtrangéres. 。
١ Se نس , ورد coréen Kyeng-heui-to,
1 也 请 道 , ea coréen Tekyong-tehreng-to.
» C'est-à-dire « par la mer Junes-
8 Æ 4 道 , em coréen ]سه جومم كا
روف مادصل en coréen 2 إلا 2 1
. 0-7 جر 6. en coréen Hoang-hüt-t0.
* Cet empereur régna en Chine de 650 à 684.
# Les Tang postérieurs régnèrent en Chine de G18 à po.
MÉMOIRE SUR LA CORÉE, 167
de Kao-li, lorsque le fondateur de la dynustie coré-
enane eut réuni sous sa domination tout le territoire
de la Corée.
A l'est est située la province de Aïang-yuen-tno !,
bornée à l'est par la mer. Ce pays, habité primitive-
ment par les Hoei-mo*, avait été incorpore à l'État
de Kao-ku-li.
Au nord-ouest se trouve la province de Ping-
ngan-tao +, bornée à l'ouest par le fleuve Ya-lu-kiang
et au nord par le pays des Mo-ho*; c'est le berceau
du royaume de Tchao-sien: cette contrée fit partie
١ TE JE SE. en coréen Kang-auen-to.
1... Hoche [Ÿ2f عق [ eat Le nom d'un royaume des barbares
de l'Orient; on les appelle aussi Hoci-mo (J9é 4% |. On lit dans le
Chouo-yn LA Fe que م rovaumeé à contribué h former celui de
Tchén-han aussi bien que celui de Rao-li. . . ٠ Voir le Sre-tchetong-
رمم kiv. 8, [. 48,
DE Le à cn روه Hpryeng-an- 可,
. C'est un royaume du Septentrion. Au temps jadis,
PPS ER ) إن حت RS fh 8 [ passa le Leno-
ho et s'ampara du pays avoisinant le royaume de Kao-lr. Aprés sa
mort, son fils Tso-vong (WE %) en Gt un royaume et fut institué
roi de Pou-haë (#4 ME) par l'empereur Shuen-tsong* de la dy-
nastie des Tang. À partir de celte époque, l'on remplaça le nom de
Mo-bo par celui de Pou-haë-mo-ho. 11 est écrit quelque part que
les Mo-ho appatienaient au royaume de Sou-cheun-che | 51 1 K 7 3
éloigné de 10,000 lis de هآ capitale dans ها direction de lorient”.
Voir le Ssectche-tong-hen, kiv. 36, £ ga.
* L'empereur Shüen-tsoog régna de 13 à 356, .
* La capitale dont il est ici question فى la ville de Tchang-ngan (县 &).
actuellement dans la province chinoise سل Chen-si. Voir, dans قا ليم
la otice mir le royaume de Pou-had, p. جود et amiv.
Fol a r.
一 0 nf
EPL à + NÉS
LUE AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
de l'État de Kao-ku-hi } jusqu ‘au moment où Quen-ou-
Ouang?, roi de Sin-lo et Litshi*, général au service
de la dynastie des Tang, s'en emparèrent par la lorce
des armes.
Au nord-est se trouve da province de Hien-hing-
tao >, bornée, à l'est par le fleuve Tou-man-kiang *, au
nord, par le pays des Mo-bo; elle faisait primitive-
ment partie de l État de Kao-ku-li.
Parmi les huit provinces de la Gorée, les trois
provinees de Tehong-tsing-t1o, de King-chang-tao
et de Tshuen-lo-tao, sont remarquables par leur
étendue et leur richesst. Elles nourrissent une grande
population, leurs préfectures et so us-préfectures sont
vastes et populeuses, elles sont fertiles et prospères
au dernier point. On y a conservé la tradition des
études littéraires; aussi fournissent-elles des hommes
remarquables en plus gs proportion que les
autres Prov incés.
Les habitants des deux provinces de Ping-ngan-
من et de Hien- king-@v, voisines du pays des Mo-ho,
s'adonnent de préférence à l'équitation ‘et à l'exercice
\ À 武 Æ. Ce roi régnait vers 661.
SE D]. Le nom de ce général étut Li-che-tshl; il vivait sous ؟
le règne du second empereur de In dynastie des 26 On peut lire
sa biographie dans Le Sse-tche-tong-luen, Liv. 4o, € 3
١ D 28 2. en corden Hom-hrenyto,
ï F hi TL. en [كتكدروع Tou-man-kany 5 . . . Le Thou- -men-kiang
Init ln limits nord-ouest | ises aord-est] du rovuumé, Ses sources
1 au piei sud-est du Tchang-pé-chun, 11 coule au sud-est et
LES ns de و ؛ . ,عمسم Vour Klaproth, p. د 19.
: [+ trorseme en du Ko-ro-tru-che contient neuf pesntures qui
MÉMOIRE SUR LA CORÉE 160
de l'arc; les soldats originaires de ces الع for-
ment l'élite de l'armée.
L
H.
HESCRIPTIOX DE LA CAPITALE.
La capitale ١ : la montagne Hoa-chan* dominé مز
ville comme une armure formidable ; au sud , عل Han-
kiang l'entoure comme d'une ceinture; à gauche, #'é-
tend une chaîne de montagnes dont chaque passage
est gardé; à droite, se dessine le contour sinueux des
cûtes baignées par la mer.
Le King-fou-kong* est le palais du Roi.
Le King-tchang-tien est la grande salle du Trône,
représentent divers exercices de vollige exécutés par des Cordens.
On peut conclure de leur examen que فعا habitants du nord de سا
Corée n'ont pas négligé d'entretenir les dispositions à l'équitation
qui leur ont été léguées par leurs ancôtres louraniens, et qu'ils par-
lagent avec les Mongols les talents hippiques qui ont rendu fameux
les cavaliers du nord de l'Asie,
L'HÉ 4. Cote expression chinoise est traduite on coréen par
les mots Sye-oul employés par les Coréens pour désiguer leur copi-
tale dout, ainsi que nous l'avons vu plus hant, وا veritable nom est
Han-yang.
* ME JT, c'esth-dire «la montagne splendides. Il existé un
montigne de ce nos en Chiné an sud-ouest de la province du Chen-
si, تامس Join de ln frontière de celle du Ho-nan.
+ M c'est-h-dire «le palais du bonheur superbe ».
‘6h 1) ME «la salle سل trène du gouvernement diligents. Je .
teaduis par «salle du جل مما caractère tien qui veut dire » grande
salle, salle d'audiences, et, en général, les-salles les plus grandes
du palais
AU D وس ١ D اسه 11 اال و 07 نذا gs D RS Ce,
PS DRE Mona De AAA حون Len ع
到 سا 站 Ca. ed > م =.
170 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
عاذ Le $se-tchang-tien ! est une salle située au nord de
cette dernière; c'est là que les officiers de la couronne
se réunissent pour discuter les affaires de l'État.
Le Kang-ning-tien 2 est une salle située au nord de
la précédente.
Le Kio-taé-tien * est situé au nord du Kang-ning.
La salle Han-yuen-tien 4 est située au nord-ouest
de la précédente, +
La salle Fong-sin-tien” est 558 à l'ouest de la pré-
cédente.
Le Pihien-ko" est situé un peu à l'est du Sse-
tchang-tien ; latéralement à ce pavillon sont situés les
locaux où les explicateurs officiels? déterminent le
sens des passages obscurs des livres historiques et
classiques.
١ 7خ EX M «la salle du trüve مل gouversement rempli de sol-
Loturde ».
1 康 定 L4 à La salle du trône du repos bientsisant s.
1١غ 22 «lu salle نل trône de l'harmonie de l'univers ».
١ حث TC ME «la salle du trône de l'origine des choses ».
DE جار EE داء salle du trône de da nourniture iutelleetuctle بد
A Ed 14 “le pavillon de ها diffusion des principes. Je traduis
par «pavillons le caractère ko HF qui veut dire une construction
currée qui porte deux toits superposés, ke plus élevé abritant ane
vaste salle où عل souveram donne les audiences salennelles: tel est
le Taskouang-ko (SE JE FA). situé dans l'enceinte du palais impé-
ral de Pékin, où les ministres étrangers furent admis à présenter
leurs lettres da créance à l'empereur عل la Clrine, le 29 juin 1873.
13 يق 窒 Kiang-houan. Ilextste en Clune, à l'heure artnelle, iles
explicatenrs ofhciels; is sont ous membres دك Handin-vwan, c'est.
a-dire de l'aradémie.
æ Fe + =
L 57م LA سك جل fu اك his ré d 577 ” Ft 4
至 26 7
MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 171
Le Lin-tche-tang ١ est situé à l'est du Kiao-tué-tien.
Le Tze-ouei-tang* est aussi situé à l'est du Kiao-
tuë-Lien.
Le Tsing-yen-leon? est également situé à l'est du
Kiao-taé-tien. ,
Le Tehong-chun-tang * est situé dans une cour pos-
térieure. Le Roi a choisi ce nom pour marquer son -
respectueux attachement pour le Trône de la Chine,
vers lequel il dirige constamment ses pensées.
Le Long-ouen-leou® est situé à l'est du Kin-tchang-
tien. |
Le Long-ou-leou 5 est silué à l'ouest du Tehing-
tchang-tien. =/
Le King-hoei-leou ? est situé à l'ouest du Sse-tchang
ES DE, mot à mot: «le salon du sabot du Ki-lin;s cs qui
signifie le salon de la grande postérité, En effet, le Ki-lin hit BE.
animal fabuleux qui est la licnrne des Chinois, apparait sous Île
règné dés rois vertueux et ayant une nombreuse progéniture.
+ ER cle salon des Bignonin + ;
23 hi FE #8 «le parillon des réunions chasies لا
١ A ME «le salon de la prospérité Hidèle يه
"RE À #E cle pavillon de l'essor de ها littérature ». La situation
de ce pasillon est due à l'ancienne densmination des officiers civils.
Tong-pan عي HE vserviteurs de lEsts, Je traduis par le mot pà-
villon le caractère leo, qui sigaifie «construction rectangulaire à
étages», tandis que les pavillous ko FE], bien souvent consiriuts sur
une terrasse, n'ont qu'un seul élage. J'ai traduit, suivant les cas.
par Les mots salon, salle ou temple, le caractère bmmy à qui signihie
réellement «une sorts d'édifice rectangulaire composé d'unc pièce
unique, dont les parois sont formées de chassis mobiles .ف
> RE عاء 144 نل pavillou de l'essor de l'art militaire»,
١ لل @ ير cle pavillon des tes s :
Fol, 3 呈 。
17 AOÛT-SEPTEMBHE-OCTOBRE 1885.
tien; cé pavillon est entouré d'un grand et profond
bassin couvert de plantes aquatiques, au centre du-
quel se trouvent deux petites îles,
Le Kin-king-ho! est situé à l'ouest du Kang-ning-tien.
Au centre de ce pavillon on voit une sorte de petite
montagne coulée dans le bronze et haute de plus de
sept pieds. À l'intérieur de cette montagne est dis-
un mécanisme consistant en un jet d'eau * qui نكمم
fait tourner une roue se mouvant continuellement à
la facon des cinq 1 nuages autour du soleil. Des auto-
mites , représentant des soldats et des femmes, indi-
quent les divisions du temps. Au moment précis, un
des soldats frappe le nombre de coups voulu sur pme
cloche et une des femmes apparait en portant une
tablette sur laquelle est inscrite l'heure”, Douze gé-
nies assis quittent leurs sièges en même Lemps et ne
se rasseyent que lorsque , l'heure ayant été frappée,
ln femme a disparu. On se demande comment on a
pu construire le mécanisme de cette machine extra-
ordinaire; c'est à croire que les gËnies ont contribué
à sa fabrication. Sur les quatre faces du pavillon sant
disposés les tableaux qui doivent être consultés pour
fixer par le caleul, conformément aux règles de la
XX 2 pl le punllon du respect commandé ».
* Les horloges à eau à mouvement continu n'apparurent en Eu-
rope qu'a l'époque du bas Empire, elles y furent également intra
duites por lis Maures. C'est une horloge de ce genre que le catife
Haroun al-Haschid envoya en présent à Charlemagne,
* Cette deseription rappelle celle de ها fameuse horloge du paluis
de Pudour, constrnite en 1344 par Jacques de Dondi,
CENT ee ee Ne TE LE VERT
1 © 9 |] | ٠
AE -_ 14 E VE يا A n'a) # دو دق رن
MÉMOINE SUR LA CORÉE. 173
principauté de Ping', les époques propices”, au
moyen de l'observation des astres.
Le Pao-lo-ko® est un pavillon situé au sud du King-
١ Me... Ping est le nom d'une principauté qui était située sur
un plateau désert au nord de la montagne Ki-chan (R£ 1). dans
l'arrondissement de Yong-icheou (RE اك [ , Lune des divisions ter-
vitoriales instituées par l'empereur ,"ملا Sous lé règne de عه souve-
rain, un sujet de l'émpire, ommé Ki (€), lut proma Heou-tni°
K #8 ct envoyé à Tac! (6) en cette qualité, À ها chute de ها
dynastie des Hia 3 un de ses descendants, aommé Pou-kou A اه | k
renença à nes dignités et émigra chez les Jong-Ti (1 K). peuple
sauvage du Nard. fl eut un Ms . . . . . qui donna naissance à Kong-
lou (44 A). Ce dernier remit en vigueur les institutions de Ho-ki;
sous son administration, le peuple prospéra, ce qui Le décida à fon:
der la principauté عل Ping au milieu des montagnes, 11 trunsmit le
pouvoir h_ses desceudants qui régnèrent pendant dix générations.
jusqu'à Ta-ouang [天王 1,qui transféra sa résidences à l'est de
Ki-chan, Un des descendants de Ta-auang, nommé Ouen-ouang
(AC عد [ , reçut du ciel عا mandat de fonder l'empire. Son fils Ou-
ouang* devint fils du ciel. À Ji mort de Qu-oumg, son fils Tcheng-
ousng', empêché pür son jeune âge de s'occuper des عملم de
l'État, en abandonna la direction à son oncle Teheo-kong | 4] ...لحك
Ce dernier roproduisit, dans une pièce de veis, les préceptes de
Ho-ki et de Kong-leou. عنامت pièce fameuse es, appelée Ping-
ل ؟ لمع
Sons-entendu : à l'agriculiure.
3 3 15 pl ماه pavillon de l'horloge hydraulique ».
* L'emperour Vu régna de 2105 à 2190 av. J.-C.
٠ C'est-à-dire marquis de Tai.
‘ C'est actuellement le canton de Mihien ) FRE}. dans ia provinets di
Chen-ss. | |
1818 av. J.-C.
11335 1115 av. J.-C.
Vins À 1078 av. JC,
|
ع Voir Le Sortche-ton- hier Mir, 40 535:
de. she LÉ
0. 1 8 5
داوكا
174 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
hoi-lo. On y voit une estrade à deux étages sur la-
quelle sont disposés trois automates représentant
des génies. Toutes les deux heures, l'an d'eux frappe
sur une cloche; aux quatre veilles de la nuit, le se-
cond frappe sur un tambour; aux quatre divisions
de chaque veille , le troisième frappe sur un petit gong.
Toutes les deux heures, apparaissent, chacun à son
tour, douze génies en bois sculpté portant une ta-
blette indicatrice de l'heure; une fois cette dernière
sonnée , ils disparaissent. Cette machine n'est pas mise
en mouvérnent par la force de l'homme, mas par
celle de l'eau. Ses indications sont tellement exactes,
que c'est sur elles que les veilleurs de nuit ont cou-
tume de régler leurs mouvements lors des différentes
veilles !,
Le Tien-y-taë? اوم situé au nord-ouest, à l'intérieur
du palais. C'est une plateforme construite en pierre
et entourée d'une balustrade, au milieu de laquelle
reposent des instruments astronomiques montés sur
١ Mexiste, h Canton , un pavillon de عم genre appele ليل F5 1 1
mot à mot : « Massins de تكلس où l'eau tormbe goutte h goutte, د I
contient une série de bassins superposés, dont on peut lire la قعل
criplion dans le Chinese repositary, vol. XX, p. 430. Cependant la
clepsydre, décrite dans cet intéressant recueil, n'euste plus: elle à
été détruite pendant عا bombardement de Canton, en 1848, et n'a
été remplace qu'en 1860 par une machine construite exactement
sur Le modele de l'ancienne.
: ff LE REA داة terrasse des sphères célestes. Wells Williams
traduit l'espression Tien-y par carmillery sphere : an orrery or wha-
tever shows the movements ol the heavenss. Voir le Syllahie die:
سموة ef the Chonse nor pu. لاجد
CR AIT 1 . 2 0-7
MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 175
des piédestaux. A l'ouest est placée une colanne
de bronze dont fombre vient se projeter sur une
stèle divisée en tchang!, pieds et pouces : la lon-
gueur de l'ombre portée par cette colonne permet
de connaître les époques où commencent hiver et
l'été ©.
À l'ouest du Tchang-te-kong, on a construit un
observatoire où sont disposés des instruments de plus
petites dimensions qui servent à observer les signes
célestes et l'état de l'atmosphère.
Sur la grande rue, l'on peut voir, monté sur un
socle, un hémisphère de bronze, à l'intérieur duquel
sont gravées les divisions du ciel; à l'extérieur, douze
génies représentent les signes du zodiaque; dans la
direction du nord au sud, deux ouvertures ont été
percées dans les parois de eut hémisphére de façon
e les rayons solaires qui les traversent permettent
de lire l'heure, au moyen d'un cadran divisé, sur le-
quel ils viennent se projeter.
Le Tze-chan-tang 3 est placé à l'est du palais, C'est là
que les princes, fils du Roi, accompagnés de la Reine,
Le tchany 2 dont هآ longueur est en Chine de 37,15, con-
tient 10 pieds où tche ,ككل chaque pied étant divisé en 10 pouces on
tsoun 可. Quant au LH coréen, mesure itinéraire, il y en à 100
au degré; sa longueur est donc d'environ 667 mètres.
Ta-teng-hoci-tien 天 ii À JL une des- ع[ peut voir dans من ؟
criplion des instruments d'astronomie employés par les Chinois; ce
sont précisément ceux décrits par l'auteur coréen. Voir le kiv. 86
de la petite édition de 1374, L 42 et suiv.
# dE ع «le salon de la propeusion à la sugesser.
Fol. à er,
176 AOÛT-SEPTEMBRE.OCTOBRE 1845.
vont expliquer les auteurs avec l'assistance des hauts
dignitaires de la couronne.
Le Tchang-te-kong!, situé à l'est du Kin-fou-kong.
est aussi un lieu d'habitation du Roi.
Le J'en-tchang-tien 2 est-une salle du Trône.
Le Nhuen-tchang-lien® est situé à l'est du قرول
tchang-tien; c'est aussi un lieu d'assemblée où les
hauts dignitaires du royaume discutent les méthodes
de gouvernement.
Le Fei-kong-tang * est situé au sud de la porte Yen-
إن
Le Téhang-king-kong 3 est situé à l'est du Tehang-
te-kong.
Le Ming-tchang-tien® est une salle du Trône:
Le Ouen-thang-tien? est situé au sud du Ming-
tchang-tien.
Le Jen-yang-tien* est situé à l'ouest du Ming-
tchang-tién,
Le King-tchoun-tien* est situé au nord du Ming-
tchang-tien.
HE S «le palais de ln vertu éclatante ».
* tt Hi «la salle du trône du gouvernement humain ب
١ 5 EX A «lo salle du trône du gouvernement promulené
+ BE Gi «le salon de l'abuégation personnelle.
Æ : | ES ناه ؟* paluis des grandes réjouissanres و
* BB ik Mt “Ân:salle da trône du gouvernement éclairé ».
* 20 يتلا M «lu salle du trône du gouvernement Hittéraives.
| "CFE Htc salle du trône du principe bienfaiteur dé J'hrimia-
filé بد
٠١ 5 عاد Mt clin salle du iréne ول pPriniemps merveilleux ».
MÉMOIRE SÛR LA CORÉE. 177
Le Tong-ming-tien l'est situé au nord du King-
tchoun-tien,
Le Hoan-tsoui-ting* est situé au nord du Tong-
ming-tien. :
Le Loun-shu-ting”, situé dans une cour postérieure,
est affecté à la réception des parents et des frères du
Roi. |
Le Cheou-ti-tan* est situé à l'ouest, dans l'enceinte
de la capitale.
Le Sien-nong-tün® est situé à l'extérieur de la en-
pitale,
Le Sien-tsan-tan est situé à l'extérieur de مقع ها
pitale.
3 通 HA ME «la salle du trûne de la diffusion de la charté ».
KR #4 كك «le kiosque du disque aruré ».
+ 序 Æ «lo kiosque de Téchelle sociales. Je traduis par
«kiosque « le caractère ا F5 que les Chinois emploient pour dési-
uner les constractions légères h buse carrée, ronde où polygonale,
en forme d'abri surmonté d'un toit aigu; ces kiosques sont ouverts
de toutes purts,
UE 3232 M cl'ontel découvert dédié au génie tutélaire du leu ».
Heou-tsi, dont nous avons vu le nom cité dans l'histoire de la prin-
cipauté de Ping (voir plus haut, p. 173, note 1}, fut déifé après
sa mort, et c'est h lui que l'on offre des sacrifices, sous Île nom de
Cheou-ti, tous les ans, dans Le premier mois du printemps.
+ علك: BE قل «l'autel découvert dédié au génie de Fagriculturee.
٠ Sieu-nong est le surnom douné au successeur de Fouthi; on lui
uttéébne l'invention de l'agriculture. لا vivait dans Le تحت siècle avant
notre ère, 11 existe un autel de ce genre h Pékin, dans la ville chi-
noise, à l'ouest قل da parte Teheng-yang-men (JE FE F4) de دا
ville tartare. +
' HN «l'autel découvert dédié au génie de l'élevage des
vers à s0iés.
Fol. ñ Vs
1178 AOÛT-SEPTEMBRE.OCTOBRE IS85,
Le Litan est situé au nord, à l'extérieur de la
ville,
Le Tsong-miao * est situé à l'est, dans l'enceinte de
la ville,
Le Quen mino* est situé au sud du Teheng-kun-
kouan et du Ming-loun<ang *:
Le Meung-hoa-kouan® est situé à l'ouest, 4 l'exté-
rieur de la capitale; devant sa façade on à élevé la
porte Yng-tchao-men”, signe de vénération pour le
Trône de la Chine.
LEE.
DIVERSES ADMINISTRATIONS (énumération et attributions |.
Tsong-tsin-fou 7 : administration de a Famille
royale.
١ MK Ji «l'autel découvert dédié aux génies infernaux ب«
٠١ EE رهز «le temple des ancêtres royaux ».
1 长 大 «le temple dédié à Confacinss, [l euste un temple do
ce genre dans toutes les villes de ما Chine; à Pékin, il ést sitoé ou
قوع لصوم de la ville tartare, mon loin de la porte Ngan-ling-men
(RE 0 |
: 明 fi > «la salle des relations sociales», C'est probablement
un Lieu de réunion prive.
à 墓 يق ع mot à mot : a hôtel de l'amour du beau, » عن qui veut
dire lantel de l'affecton dé La Corée pour la Chine, le caractère hou
# étant employé en Css eoneurremment avec le carnétère
tcheng ,حك pour désigner ها Chine (中 国 ou jf 国 ).
M cl En
1 27 يك MF cadministration des ancêtres et parents royaux».
Cette administration correspond au Trong-jen-fon يوك A RE en
Chine.
10TT 07." NA. CA ITU PURE. TD OT SOIT Léa -
MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 179 het
Y-tchang-fon ! : cette administration exerce son 5
contrôle sur tours les fonctionnaires et a dans ses عاق
tributions Lx sûreté générale, le maintien de l'har-
monie entre les deux principes opposés et les rela-
tions avec les Etats voisins.
Fchong-shun fon? : cette administration récompense
les sujets qui ont rendu d'éminents services à l'État.
Y-pin-fou * : administration des gendres du Roï.
Toun-ning-fou * : administration des membres par
alliance de la Famille royale.
Y-kin-fou * : élaboration et publication des juge- Fol. 5 ».
ments rendus en dernier ressort.
Li-tsa0 : inspections des fonctionnaires civils et
propositions en faveur de ceux d'entre eux qui ont
mérité une promotion.
Hou-tsao” : recensement de la population; tribut
destiné au Roi; fixation de l'impôt foncier et des
taxes sur les produits destinés à la consommation.
Li-tsao * : les rites; la musique: les sacrilices de
١ يز 24 NP administration de la discussion des affires gouver.
SUR ». Cette ademmistralion correspond au ملاع دامس معطا ديه
كر SE 1 Æ chinois.
也 fl 府 ه nlministration de la Gdélité et des services rendus s,
à : 府 , administration de la réception honorable des hôtes v,
就 府 codministration de l'éncouragement à la paix ف
303 MF « administration des arrêts en cassation ل
للا عزو « ministère des fonctionnaires مه des emplois publics».
Ni-tje. Cette administration ét les cinq suivantes ont leurs ,
Chine, dont on obtient le nom en remplacant le caractère و
a 区 par celui de pou SG.
T 后 HS «ministère des finances», en coréen Ho-tje.
ministère des rités », on coréen Ryei-tje. « إلا 78 ٠
1
cornée ورم
180 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1845.
toute espèce; les bouquets ordinaires ou extraordi-
naires; les audiences royales; les ambassades; l'exa-
men des lettrés pour l'admission aux grades inférieurs
el supérieurs,
Ping-tsao ١ : les officiers de l'armée: l'administra-
ion de la guerre, de la garde royale et des postes;
l'équipement et l'armement des troupes; la fermeture
des portes et des enceintes fortiliées.
Hing-tsao 3 : les lois pénales ب l'examen en dernier
ressort des procès criminels et civils: l'administra-
tion des esclaves et des officiers de justice?
Kong-tsno* : cette administration, dont le sibge est
dans la capitale, dirige les ouvriers employés aux tra-
vaux des ponts et chaussées: elle a aussi dans ses at:
tributions la confection des cartes et plans, les ré-
parations des monuments publics, les fours à poterie
et les bautslournenux.
Han-tcheng-fou ® : la police de ذل voie publique,
des rues. marchés et fermes, des routes, des canaux,
des égouts et des fossés; les proeës intentés contre
dés débiteurs absents où insolvables; les rixes, les
١ He «ministère de ما guerres , en coréen Pyrng-tje.
3 刑 Li soministère de La justices, mot h mot : «les chiliments ,
en coréen Hyeng-tyo.
1 Bire, dans l'introduetiéu de l'Histoire ile L'Église de Corée, par
Ch, Dollet, le passage relatif aux préturiens et satellites, pu, tar it
ENTIL.
8 6 siministère des travaux publics, en coréen Konc-|ye.
٠ 1 Hé NF «la préfecture de la ville de Hans, La ville de Han
és Han-yang où Seoul
MÉMOIRE SUR LA CORÉES 181
rondes de police, les Di DE TRE le
roulage des voitures. -
Sse-hien-fou ! : examen des a aires urgentes qui
intéressent l'Etat: inspection des. fonctionnaires;
censure des mœurs; enquêtes dans les cas de déni
de justice, d'abus de pouvoir ou de corruption.
Kaé-tcheng-fou * : administration de l'ancienne ca:
pitale.
Tohong-y:fou 3 + récompenses aux sujets qui se sont
autrefois distingués par d'importants services,
Tohen-tchang-yuen ب أ cette administration reçoit
les ordres émanés du Roi; son chef occupe une po-
sion exceptionnelle; en effet, il peut aspirer au
poste de Ministre d'État ou préténdre soit à la diree-
tion d'un des six ministères, soit à un des emplois
attribués aux fonctionnaires du deuxième rang.
Tchang-liquen® : inscription et conservation des
dossiers individuels des esclaves et des officiers de
justice; participation à l'instruction des procès عع
minels:
' FI JF administration des fonctionnaires et des lois». Elle
correspoudrait au tribunal des censeurs énbli à Pékin sous le nom
die Tou-tcha-yuen 46 察 院 .
* 188 لآ HF “préfecture de Knéichengr, en coréen سرهم كل
Nous verrons plus tard que Kaé-tcheng u été autrefois ذا enpitale de
Corée. ها
fidélité ». ها protection due à دا عل EM JS “administration 4"
承 政 院 «cour de 机 réception respectueuse des ordres Teln- :
ف tés au Eouvermement
学 款 Bt cour qui adminittre los esolaves et les officiers de 3
يه jusber
FL 14
ا ةك رد APPUI
es si
Fol, 5 v"
a
اود
8 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
Sse-kien-yuen ١ : discussions relatives à l'opportu-
nité des remontrances à adresser au Roï : rédaction
de ces remontrances.
Houng-ouen-konan® : conservation des eartes el
archives du palais : organisation des lectures royales
suivies de banquets; rédaction des écrits signés par
le Roï.
Étant donnée la lourde responsabilité qui leur
incombe, les fonctionnaires de cette administration
sont choisis par les membres du Y-tchang-fou, du
Lilsao et des diverses cours et administrations
réunis à cet effet. Chacun de ces officiers est, à tour
de rôle, de service au palais, où il expose et déve-
loppe les principes de l'art de gouverner; le Roi leur
envoie, pour leur faire honneur, des mets de sa table
et du vin de choix.
Youen-konan ? : rédaction des lettres patentes et
des lettres autographes du Foi.
Téheng-kun-houan * : collège où les jeunes gens
sont élevés dans les principes de Confucius et où
l'on s'attache à développer leurs talents,
Chang-j0et-yaen* : labrication des sceaux et mar-
١ 5[ 8h Pc «cour des remontrances officielles ,و Cette adminis-
tration s'occupe spécialement des remontrances à adresser au souve-
ain, qui reutrént en Chine dans les attributions des censeurs.
+ عن عه PK «collège de la haute littératures.
+١ علد 2 8 cle college du style littéraire r.
١ Hk 5 FE «le collège universal , c'esth-dire que l'on y enseigne
à la fous دا litierature et Les arts musicaux.
à fi Er 2 «la cour des merveilles»,
MÉMOIRE SUR LA CORÉE, ا
ques de reconnaissance, des haches emblématiques
et des caducées.
Tohoun-kiou-kouan ١ + bureau des oMciers chargés
de noter les moindres faits et gestes du Roi.
Téhen-ouen-yuen © : rédaction des rapports et des
dépêches concernant les affaires importantes,
Tong-li-yuen ? : fixation de ها préséance et du دقع
rémomal à observer lors des audiences solennelles
accordées par le Roi.
Feung-tchang-sse" : les sacrifices offerts dans les
temples; les sacrifices en l'honneur des morts et le
choix des titres posthumes 4 donner à ceux-ci.
lsong-pou-sse : ce tribunal a dans ses attributions
les poursuites à exercer contre les membres de ذا
Famille royale qui ont commis des crimes ou des
délits.
Kiao-chou-fonan : Vimprimerie, la fabrication
des bâtons d'encens destinés aux sacrifices, le choix
8 أ ع2 ÊE «le entlège du Primemps ot dé lAutomoes, allusion
an cinquième livre canonique ou King.
7 KR AP «ln cour de la présentation des placets «.
8 通 Ne Fc ماه Cour chargée مل Fixer le cérémonial Lors des
orties du rois.
١ غ2 cle tribunal de l'observance des régles», Il corres-
pond à l'administration chinoise du Taf-tehang-ses KE So
‘grande maitrise des cérémonies du palags به .
1 جوز ع cla conservation des dossiers des mémhres de ها
tamillé royale ».
٠ He 8 84 cle tribunal de هنا correction dés عمسا
RU
Fol. 6 r°.
Fol, 9
AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885, يقر
des caractères tchuan! employés dans les inscrip-
tions et sur les cachets officiels.
Sse-yong-yuen 2: les cuisines royales et leur appro-
ViSIONnNnement.
Nai-y-yuen? : laboratoire où sont préparés les me
dicaments à l'usage du Roi.
Chang-y-yuen : garde-robe du Roi; conservation
du mobilier du Palais; administration de la cassette
du Roi.
Ssce-pou sse * : les écuries royales; entretien des pà-
turages affectés aux chevaux du Roi.
Kan-ki-sse® : fabrication des armes et des canons.
Nai-tze-sse? : conservation des approvisionnements
de riz, farine, vin, sauces fermentéés, huile et miel
destinés à la consommation du Palais.
Nai-tchan-sse : fourniture des vins qui sont servis
dans les divers palais et dans les salles du Trône,
1 Les caructères tchuan-tse sout divisés en deux espèces : les عه
ومسل et les بمساء مدق Les premiers ont été inveniés par Che-
tcbeot qui vivait dans عا 1x" siècle avant notre ère. Les caractères
tchuan sont actuellement emplovés dans Îles inscriptions des moou-
ments, ei pour la gravure des scœux officiels et même partien-
liers.
4 PF «cour des festins oMiciels ».
: f 7 PE «pharmacie du palais».
5 ١ 8 k 院 « garde-robe des rétements luxueux ».
he + adounistraton des écuries royales ».
eds = tribunal des arsbnaux ».
+ À EE حك ciribunal de l'entretien du palais».
: 5 نا 寺 ctribanal des substances du palais».
MÉMOIRE SUR LA CORÉE 185
Sse-tao-sse | : conservation du riz dans les greniers
l'OYAUX.
١ Lipinsse* : réception des hôtes et des parents
du Roi; organisation des banquets qui leur sont
offerts; réfection des officiers de service au Y-tchang-
fou.
Ssé-tchan-sse 3 : Fabrication du papier et de 1 toile
qui doivent figurer dans le tribut.
Kun-tze-lien : cette administration est celle des
quatre magasins d'où sont extraites les fournitures
nécessaires à l'entretien de l'armée. Deux de ces ma-
gasins se trouvent dans la capitale, les deux autres
sont situés sur le canal de transport.
Tsi-yong-kien® : le choix des objets qui doivent
faire partie du tribut , tels que la soie. la toile, le gen-
seng, les fourrures, les tissus teints ou imprimés,
Chan-kong-hien ‘ : les constructions en bois et en
maconnerie.
Sse-tsad-Kien * : l'entretien des viviers: la fabrica-
tion du sel et du charbon de bois.
Hi ع3 عله tribunal de la conservation du عع de l'État».
«... Les emplovés du gouvernement recoivent leur salaire en riz. ف
Voir Klaprotls. ouvrage déjh cité, pe مدن
/ 00-1 عد etribuonl de la réceplion des hôtes بد
2 [م ME عد ctribunal de l'entretien des fonctionnaires s.
UM EC Æ «contrôle de l'entretien de l'armée د
- 1 用 FE scontrôle des provisions qui doivent étre distri-
buves 于
" ج24 JL Æ « contrôle des travaux publics».
‘+ ES scontrode des abattoirs publics د
Fol, 3 Fr.
AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. وز
Téhang-yo-yuen | : l'enseignement des règles 1111151
cales et la fixation des tons.
Kouen-siang-kien * : l'étude de l'astronomie; les
travaux topographiques: la mesure du temps; la
fixation des différentes veilles au moyen de clep-
sydrés.
Tién-y-kien * : école de inédecine et de pharmacie.
Sse-to-yuen * : l'interprétation des diverses langues
étrangères.
Che:tze-che-hiang-yuen® : l'instruction et l'éduca-
tion des fs du Roi, auxquels on explique, dans ce
collège, les livres canoniques.
١ RE M BE toonservatoire dé musique ف
: 120 4 soontrüle des observations astronomiques بع
scontrôle des médecins légistes ».
à (ARR ou les inlerprètes s. av。。 . Le corps des عع ناز
prètes, c'est le premier ét le plus important, celui dont les em-
plois sont le plus courus, Leurs études ont pour objet quatre Inngues
différentes ; le chinois ) لمعيه , le mandchou [hon-kak}, le mon-
امع (amouy-hak) et 1e japonais ب [علما-تمم) et quand ils ont reçu leur
diplüme duns عضن de cts langues, ils ne peuvent plus concourir
pout عضن autre. ؟ 1ل 4 toujours un certain vombre d'interprètes avec
l'ambassade de Chine. Pour celle du Japon, qui depuis longtemps
a perdu de son importance, c'est un interprète qui fait lui-même
l'office d'ambassadeur. De plus, un autre interprete, qui à le titre
de houn-to, réside continuellement à Tong-uai, dans le voisinage cu
poste japonais de Fou-san-kui, pour Les rapports habitusls envre les
deux péuples Voir l'Histoire de l'Eglise de Corde, par Ch, Dallel ,
introduction, p. Lanv. فتاعنا administration correspoul à celle du
Hoci-long-sse-y-honan 合同 四 dE PE. à Pékin.
侍 请 院 “collège des officiers explicateurs atiachés à على 1 ؟
la personne des fils du rois,
MÉMOIRE SUR LA CORÉE. L7
Tsong-hiu ? : collège où les membres de la Fa-
mille royale achèvent leurs études.
Siou-tcheng-kin-houo-sse* : les réparations aux édi-
lives du palais et aux bâtiments des diverses admi-
nistrations; l'extinction des incendies dans tous les
quartiers.
Tien-chouo-sse * : lafabrication et la pose des tentes
el des barrières requises à l'occasion des sorties du
Roi,
Feung-tchou-sse * : la récolte du ri£, des fèves, de
la paille; la fabrication du papier.
Kouan- hing-sse 5 : les appointements des fonction-
naires , les salaires des ouvriers de l'Etat et la solde
des 上
Tien-kien-sse : administration de la navigation À
l'extérieur de la capitale.
Tren-kuen-sse 7 : cette administration veille à l'exe-
cution des règlements intérieurs du Palais.
Cheou-ti-chou 5 : le balayage et le service de pro-
preté des autels découverts.
١ ار كه «collège de la famille royale ». |
+ 4 عاد 28 ليق 2[ sadiministraionr des édifices poblies ét des
précautions à prendre contre l'incendie»,
: fi it nf administration de l'organisation des sorties du roi »
‘5 储 A] swlministration des récoltes fructueuses »,
“ KR 7[ “administration des libéralütés s. :
٠» SL 5[ “administration générale de ها navigation ».
: زم 183 بألا “administration du service de propreté du palais e.
"١ 711 22 8 sodmuustration du gene tutélaire du royaume ».
Fol “وج
| اي =
nf =
Fol, # r°.
188 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
١ Fsong-mino-chou ! : la garde du temple: consacré
aux Heetres rOYAUX. :
Ping-che-chou + : l'inspection des marchés, la véri-
fication des poids et des mésures de 有 ct de
capacité.
Sse-ouen-chou 3 : la fabrication du vin.
1 “ماما وار : la fabrication de l'huile, la récolte du
miel, dé la cire jaune ; la préparation à froid des di-
versés denrées végétales,
Tohang-hing-kou® : la fabrication desnattes et du
papier huile.
Ping-hou" : امم une glacière,
Tchang-ouan-chouT : la culture des fleurs et des
fruits dans les parcs royaux.
Sse-pou-chou® : la culture des Tlésumes dans les po-
tagers TOYaUX,
Fang-himn-kou 9 : les subventions en riz, fèves et
numéraire For aux élèves du Tchang-kun-
kouan.
‘ = 而 2 administration du temple des ancêtres royaun av
2 كت ff لك cadministration du service d'ordre des marchés ,م
* 5[ AE codrumistration de هل fabrication du vins. Le vin
des Coréens est un produit de la distillation des céréales.
1 30 库 «grenier 条 本 bondanees。
"HR fé «grenier du progrès soutenu s,
# 2 I «slcière.
” 22 A5 cadministration des jardins ».
" 5] [6 Æ codministration des potagers .د
VE DE EM «grenier de l'entretien des sages v,
MÉMOIRE SUR LACORÉE, : 189
Tien-cheng-chou ١ : l'élevage du bétail destiné aux
sacrifices royaux.
Sse-tchou-chou * : l'élevage de la volaille destinée
aux banquels royaux.
Tsao-tche-chou ? : la fabrication du papier à l'usage
du Roi, de celui destiné aux communications offi-
cielles, ainsi que du papier de tous genres,
Hoei-min-chou * : la fabrication des drogues et mé-
dicaments à l'usage du peuple.
Tou-hoa-chou : administration de la peinture,
Tien-you- chou : administration des prisons.
Houo-jen-chouT : assistance aux malades indigents ;
ces derniers sont nourris aux frais de l'État, qui leur
fait distribuer des médicaments, du charbon en hiver
el de la glace en été.
Oua-chou® : la fabrication des tuiles et désbri
Koui-heou-chou ؟ : la fabrication du double ‘cer-
"M PE Æ «administration générale du bétail déstiné au sacri-
, 司 و 团 waitlministration عل l'élevage des animaux utiles».
5 SE ME Æ «administration des Papeteries rs
: ل 民 27 sadimanistration de l'assistance publique 5+
00
FF + LE shrection des cartes ét plans. «Le To-hot-se on
éeole de dessm pour les cartes el plans, et surtout pour les por-
traits du vois Méstwire de "ل Église de Corde, par Ch. Dallet, intro-
duction , P. LEVEL
"il 12 署 , dusction générale des prisons »,
. 活 A 署 sdrection dés pensionnaires de l'État ».
de : ع3 «diréction des tuileries »,
"GIE Æ direction de l'encouragement à l'accomplissement
des devoirs funthres s.
, Fol. B v”.
110 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
cueil qui est fourni par l'État lors de la mort des
hauts dignitaires et des fonctionnaires et aussi des
gens du peuple qui n'ont pas laissé de quoi subvenir
aux frais de leur enterrement.
Tehong-hio À: cest un collège affecté à l'éducation
de ja jeunesse; tels sont les
Nan-hio :
Tong-hio :
Si-hio *.
Tehong-pou 3 : l'instruction des affaires criminelles ;
la fermeture et la garde des barrières de quartiers;
la constatation des décès; les expertises médico-lé-
gales. Ces attributions sont partagées par les
Tong-pou ;
Nan-pou ;
Si-porr,
Per-pou *.
Tehong-tchou-fou * : celle administration pourvoit
aux besoins des ministres qui, pour raisons de santé
ou tout autre motif, ont pris la retraite.
! 中 dil «collège cantral ».
Les collèges du sud, de l'est oi de l'ouest, ؟
3 中 部 atribuoni central, c'est-à-dire du quartier du centres,
1١ Les tribunaux dé l'onent, de mudi, de l'occident et du mord,
c'est-à-dire des quartiers de l'est, du sud, de l'ouest et du nord.
5 中 + mot à moi : «préfecture de l'axe de ما villose c'est
une administration qui réside مم cœur dé ما ville, Tchong-tchou
signific epirots; أكستة l'étoile polaire s'appelle Tchong-tohou-sin 中
He 2.
og أ فى
MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 191
Ou-ouei-tou-tsonq- fou! : administration qui préside
à l'armement des cinq forteresses.
Fol, gr.
Shan-l®n-yuen 3 : école destinée à former des سقط
cheliers militaires. Ces derniers y apprennent les
principes de l'art militaire et es différentes ma-
NŒUVTES.
Che-tze-y-ouei-sse® : garde du palais oriental,
Tan- -chou-tang" : c'est une retraile des plus pittores-
ques située près du lac oriental; c'est 1à que, sans tenir
aucun compte de leur position personnelle, l'on en-
voie à tour de rôle les jeunes gens recommandables
par leur savoir; les livres de ذا bibliothèque du Roi
sont mis à leur disposition, soit pour la lecture, soit
pour les recherches, de telle sorte qu'ils peuvent com-
pléter leurs études et se mettre en état d'occuper des
emplois élevés. Le mobilier, le papier, Les pinceaux,
l'encre, la nourriture, les boissons, l'éclairage leur
sont fournis, et le Roi, pour leur témoigner son in-
térêt, envoie continuellement des gens du palais leur
porter de sa part des mets de sa table et dés vins de
choix. L'on considère ceux qui parviennent à se faire
admettre dans cet établissement comme les habitants
d'un pays enchanté.
“五 本 #P NF “hôtel du commandant em chef des cm
lorteresses
= لو # Ft «école de l'instruction militaire ».
"LE ار DA 79 1 ماصع des princes, fils du rois.
2 8 21 学 temple de يا lecture s.
AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRHE 1889. كنم
IV.
COUTUMES. 9
Les Coréens professent un culte profond pour la
vertu, ils mettent en honneur les études litteraires
pour lesquelles ils montrent du reste un vif penchant.
Une aimable urbanité est commune parmi eux, et
ils gardent les traditions d'une exquise politesse. A
la mort d'un lettré, ou d'un fonctionnaire, ses pa-
rents se conforment aux rites de la famille de Tchou-
ouen-koung! dans l'accomplissement des funérailles *,
du deuil et des sacrihices.
La plupart des Coréens, lors de la mort de leur
père ou de leur mère, construisent sur leur tom-
起 Ce célèbre personnage de l'histoire intellectuelle «le عاد
la ie moquit en 1:30 et mourut cn 1400, sous la dynstie des
song du Sud. H'a expliqué et commenté des livrés classiques et
ques, Soû œuvre principale est la réédition, considérablement
anginéntée, de l'histoire de Sse-ma-kouang, sons le معنا de Tang-
hien-kang-maoi. Voir La notice que ."لآ Mayers lui à consacrés sous le
nom de Tchouhr, Chinese لين manmal, fe +9.
à Lire, dans l'ouvrage du rév, John Ross, Histary of Ceres, dans
le chapitre x : Corean املعم customs, les articles imtiulés : Dealh,
Mourning, Dying-dressing the body, The coffin, Colfining proper,
Complete mourning, Offermgs, Absent relations, Grave, Funeral,
CMermgs, The Gret spürits oferiog, secorul sparits offuringe, Third
spirits offer, Food offening, Second Yu-ji, Thard Yni-ji, Dsoo-kon
or after mourning, Light mans. Eh-hien or greit mournimg,
Dan-ji or sacrifice on Chunge of Clothing, Second funeral or Change
of grave, Sorting the grave or Change of Swo-to, p. 37 à 353,
Lire également AA l'Hetoire de l'Église de Care, les pages CXXXVI
et دكي de l'introduction, qui renferment d'intéressants détails
sur Le deuil légal, tel qu'il est observé en Corée.
MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 195
beau une maisonnette qu'ils habitent pendant trois
ans. Ceux d'entre eux qui manquent aux devoirs de
la piété filiale perdent toute considération aux yeux
des lettrés, qui cessent de les regarder comme des
leurs. |
Pendant tout le témps de ce deuil, les uns ممعم
nourrissent que de rix cuit à l'eau et s'abstiennent
totalement de sel et de mets apprétés, les autres
préparent de leurs propres mains leurs aliments: et
les sacrifices offerts sur la tombe de leurs parents.
Les mariages ! se font par le moyen d'entremet-
teurs et par l'envoi de cadeaux; aucune alliance ne:
peut être contractée entre deux personnes portant
le mème nom.de famille.
Les lettrés et les fonctionnaires ont tous chez eux
un autel où ils offrent des sacrifices en l'honneur de
leurs ancêtres aux qualre époques de l'année.
Les fils et petits-fils S'abstiennent d'aliments gras
les jours anniversaires de. la mort de leurs parents;
ils offrent des sacrilices devant leurs tablettes placées
au centré d'une espece. d'autel en forme de niche.
Les fonctionnaires au-dessus du sixième rang in-
clusivement sacrifñient à leurs ancôtres jusqu'à la troi-
sième génération.
Les fonctionnaires au-dessous du septième rang
intlusivement sacrifient à leurs ancêtres jusqu'à la
deuxième génération.
' Voir, dans l'ouvrage de Ch. Duilet, intéressant chapitre inti-
فلس :Conditon des femmes, mariage {Histoire de Église de Carte ,
introduetion, pr cuvr à exc),
Fol. و “+
AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. هاون
Les gens du peuple ne sacrifient qu'à leurs père
et mère défunts.
Si le fils aîné de l'épouse principale n'a pas d'en-
fants mäles, cette dernière adopte un de ses autres.
fils: dans le cas où aucun de ceux-ci n'aurait de
postérité mâle, elle adopte un des fils que son mari
a eus de ses épouses secondaires pour en faire lhéri-
tier du nom, au lieu et place du fils aîné.
Les Coréens offrent aussi des sacrifices en l'hon-
neurde leurs parents, morts sans laisser de postérité.
Dans le cas où ni leur épouse principale ni leurs
épouses secondaires ne leur auraient donné d'en-
fant ,علقم ils font enregistrer l'acte d'adoption de
l'un des fils cadets d'un membre de leur famille +
Dans les familles des lettrés, les femmes, à la
mort de leur mari, se vouent à un veuvage perpétuel.
Un lettré ou un fonetionnaire qui perd sa femme
principale doit attendre trois ans avant de pouvoir
se remarier, à moins qu'il n'ait dépasse l'âge de qua-
vante ans sans avoir eu d'enfant mâle, ou bien qu'il
n'en ait reçu l'ordre de ses parénts; dans ces cas il
lui est permis de convoler en secondes noces un an
après la mort de sa première lemme.
Le Roi offre chaque année un sacrifice en Fhon-
neur de Sien-noug ? et procède en personne au la-
١ Voir, sur l'adoption rt les lions de parenté, le passage intères-
sant de l'ouvrage de Ch. Dollet cité plus haut, introduction, fr, Gxxx
ln CXAXIL.
: Voir, حمل de Chinese renders mannal, p 187, ln notice que
Mayers a consacrée h ce personnage sous le nom de Chen-nma.
MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 195
bourage d'un champ consacré, dont les produits sont
destinés à servir d'offrandes lors des principaux sa-
crifices.
La Reine offre aussi un sacrifice, en l'honneur de
Sien-tsan". Elle élève des vers à soie dans les jardins
situés au fond du Palais: elle préside aux travaux des
femmes. , |
Tous les ans, À la fin de l'automne. le Roi convie
les vieillards à un banquet et profite de cette occa-
sion pour élever d'un degré le grade de chacun des
fonctionnaires chargés d'en surveiller les apprèts.
Le Roi donne aussi un banquet, dont il fait per.
sonnellement les honneurs, aux fils et petits-fils qui
se sont signales par leur piété filiale,
La Reine cffre de son côté un banquet, dans le
palais intérieur, où sont conviées les veuves fidèles
à Ja mémoire de leur époux; elle fait à cette occasion
une distribution générale de présents.
Une fois par an, le Roi envoie du rit, comme
cadeau , aux vieillards centenaires.
Fous les mois, il fait porter du vin et des mets
de sa table aux grands dignitaires âgés de plus de
soixante-dix ans aux pères, mères et épouses de ceux
de ses sujets qui se sont distingués par leursservices
et ausst aux épouses des grands dignitaires.
١ C'est Le nom sous lequel on honore en Chine Lei-tson (EX #4).
épouse de l'empereur Houan تاعع , de lu dynastie des Yu antérieurs
(a697 av. .ل On attribüe à cotte impérainiee ما populansation
des connaissances relatives à l'art de la sénmicendtone. Voir le Sar-tehe
dong-hren, عت +, ) 17
Fal. in عر
106 AOÛT:SEPTEMBBRE-OCTOBRE 1885.
Au printemps et à l'automne, de Roi donne un
banquet oux fonctionnaires du'‘premier rang qui,
arrivés à un âge avancé, jouissent d'une réputation
de vertu incontestée. Ce banquet est appelé le Ban-
quét سل mérite prouvé par l'âge نط 1110111
À ceux de ses sujets qui sé sont distingués par
leur piété filiale, leur amour fraternel, léur fidélité
à la mémoire d'un époux défunt ou par des aëtes
de haute vertu de Roi accorde, suivant les cas, une *
promotion ou des cadeaux: ou bien unetablette عمط
norifique, où encore une dispensé de corvées. 1
Le Roi décerne, de leur vivant, des éloges publics
aux fonctionnaires qui se sont fait remarquer par
leur intégrité, et à leur mort il pourvoit d'emplois
leurs fils et دلا هاناعم |
Les fils et petits-fils des sujets morts sur Le champ
de bataille reçoivent aussi des secours et sont dési-
gnés pour entrer an service عل l'Etat.
Ada mort d'un haut dignitaire, parent du Roi, le :
deuil est général à la Cour et l'expédition des affaires
est suspendue; le Roi désigne un maitre des céré-
monies® pour porter ses condoléances, offrir des sa-
crifices et présider aux funérailles.
Le Roi envoie également un maitre des cérémo-
nies présider aux funérailles de ceux de ses sujets
décédés loin de leur famille et dans l'accomplisse-
ment de leurs fonctions.
١ En chinois Lat-ynghoc 起 英和 但.
| 人 LT 1 ا
MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 197
Le Roi subvient aux frais des obsèques des mem-
bres de la Famille royale d'un grade peu élevé, mais
qui sont parents au moins au second degré.
Le Roi contribue aux frais des funérailles des
membres de l'académie et des censeurs sans distine-
ion de grade. 11 en est de mème à la mort soit du
père, soit de la mère de l'un de ces fonctionnaires.
Le Roi a fait construire un magasin appelé Hoei-
beou-chou qui contient des cercueils à l'usage des
familles indigentes.
Les noms des individus perdus de réputation, de
ceux qui possèdent des biens mal acquis, ainsi que
les noms des veuves qui ont convolé à de secondes .
noces sont inscrits sur les registres de trois tribu-
naux. Les enfants et les petits-enfants dont les noms
ligurent sur ces registres sont exclus de la société des
lettrés, >
Lorsque, dansune famille, cinq enfants obtiennent
des grades littéraires, le Roi fait distribuer chaque
année du riz à leurs parents; à la mort de ces der-
niers, il envoie un fonctionnaire assister à leurs funé-
railles et il leur décerne un titre honorifique.
Le Roi convie à un banquet, appelé Ngenn-jong-
yen !, les gradés civils et militaires; il donne l'ordre
aux autorités locales de donner des aubades aux pa-
rents de ces derniers et de leur porter du vin en son
nom ; cette cérémonie sappelle Jong-tsiñ-yen *. Le
HSE «hanquet des sujets distingués par Le souverains.
= & 2-5 «banquet des parents des sujets qui sont distingnés
pur Le souverain ».
FL. = 1A
Fol, Low",
199 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
Roï envoie également des ofliciers offrir. des! sacri-
ficessur le tombeau de leurs Parents cette cérémonie
s'appelle Jong-fenn !.
Le Roi fait des cadeaux de rix à ceux 34 و
qui sont classés les premiers dans les examens.
Il octroie des secours en numeraire à tous jes gens
du peuple que leur pauvreté empèehe de se marier,
où d'établir leurs enfants en temps utile, ou de عمل
ner la sépulture à leurs morts dans le délai voulu
par les rites.
Le Roi fournit l'étoile nécessaire pour confection-
ner des vétements destinés à ceux dé ses sujets qui,
| dépourvus de famille, n'ont pas de quoi se vêtir et
se nourrir, ainsi qu'aux vicillards sans soutien.
Les membres du Houng-ouen-kouan? vont tous les
deux jours, à tour de rôle, passer ها nuit à ce collège.
Le Roi s'y rend chaque jour et assisté à des lec-
tures, où sont tour à tour présents les ministres d'État
et les censeurs : il arrive méme que ces conférences
se prolongent, pendant la nuit, jusqu'à ce que tous
les points obscurs soient élucidés.
Les officiers du premier rang, arrivés à l'âge de
soixante-dix ans, se voient refuser l'autorisation de
prendre la retraite, lorsque leur concours est jugé
indispensable au au service de l'État; le Roi leur fait pré-
sent, comme témoignage de sa bienveillance, de
Livres, d'ufie table et d'un bâton de vieillesse ?
١ HA, mot à mot : «sépulture hanorable ». |
؟ Collège de la haute littérature. .
1 En chinois tchang EL. Ces hitons de wieillesse Pr terms
MÉMOIRE SUR LA CORÉET ١/١١ log
Le Roi décerne, jusqu'à ln troisième génération,
iles titres honorifiques aux ancôtres des hauts cr
taires et des fonctionnaires des deux. pren
Lorsque 0 père et mère d'un lettré nue
civil où militaire ont atteint l'âge de soixante- عع
dix ans, un de leurs fils recoit l'ordre de retourner
dans ses foyers pour prendre soin d'eux; lorsqu'ils
ont atteint l'âge de quatre-vingts ans. deux de leurs
fils leur sont renvoyés; mais dès qu'ils arrivent à
l'âge de quatre-vingt-dix ans tous leurs enfants re-
coivent l'ordre de Îles rejoindre, afin de les entourer
de plus de soins.
Chaque année, pendant les mais d'été, il est fait
une distribution de glace aux membres de la Famille
royale et aux hauts dignitaires civils ou militaires.
Cette distribution s'étend aux hauts dignitaires âgés
et en non-activité, aux malades du Houo-jen-chou
etaux prisonniers.
Fol; ss Fr”.
Sous les plus anciennes dynasties, comme sous ln
dynastie actuelle, on a réuni, dans un recueil appelé
San-kang-sin-che ١, le récit des belles actions par les-
quelles se sont illustrés les sujets fidèles à leur sou-
par une crosse, terminée elle-méme par une tite de tourterelle, qui
a été remplacée plus tard par ane tte de dragon.
١ = #84 fr À «les bons exemples des trois devoirs accomplis »,
Les trois kang comprennent : "د les devoirs du sujet envers, son
souverain; 2° du (ls envers ses parents; 3° de l'époux envers son
conjoint. Aucun بده عسبية و سس عه عا ج11 D راوس بج
correspond م notre « Morale en action بء
LE
200 AOUT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
verain, les fils pieux et les veuves qui n'ont pas voulu
survivre à leur époux, Ge livre est traduit dans toutes
les langues با il est distribué partout ; aussi bien à l'in-
térieur qu à l'extérieur de la capitale, de telle facon
que dès l'âge le plus tendre les enfants des deux sexes
ne peuvent ignorer les beaux traits de vertu qui y
sont relatés.
Le Gouvérnement a fondé deux établissements ,
appelés Tchang-kun-kouan et Yang-sin-kou, où sont
entretenus, en qualité de pensionnaires , cinq cents
docteurs et bacheliers qui n'ont d'autre occupation
que l'étude de ها littérature et de la morale. Ceux de
ces pensionnaires qui sont arrivés à l'age de عم
quante ans avant d'avoir réussi dans leurs examens,
se voient accorder un emploi par faveur spéciale du
Roi.
Le Roi nomme aussi à une charge, dans l'un des
quatre collèges du nord, du sud, de l'est ou de l'ouest,
où sont élevés les fils et frères des fonctionnaires , les
lettrés qui, ayant échoué dans leurs examens de مقط
chelier ou de docteur, justifient de la connaissance
parfaite de l'un des ouvrages suivants : le Siao-hio®
et les Sse-chou ?.
١ Le téxte porte J'ang-yen 方言 ,ce qui signifie «les langages
locaux دي paioiss, la prononciation coréenne variant suivant les
différentes provinces. Ce recueil est dés lors imprimé en caractères
coréens, ainsi que les éditions destinées à l'usage du peuple.
> Ce sont les livres élémentaires que l'on met entre les mains des
enfants, tels que Le Pe-kya-sin, le San-tse-kin, le Trien-tséconen,
7 Les iquatre livres par excellence, à savoir : le Long-yu, le Ta-
عط , قول Tchong-yang et Le ليلا
MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 201
Le Roi a installé les professeurs du Tong-meung !,
chargés d'instruire les enfants du peuple âges de plus
de huit ans dont les parents n'ont pas les ressources
suffisantes pour les envoyer à l'école.
Dans chaque sous-préfecture et dans chaque dis-
trict, est établie une école divisée en quatre divisions,
exactement sur le modèle du Tchang-kun-kouan.
‘intendant? fait une tournée dans ces établisse-
ments; il inspecte également les professeurs et les
élèves, il leur fait expliquer des textes en sa présence, ٠
et leur donne des sujets de composition; il se rend
un compile exact de leur application au travail, et از
les récompense ou les punit suivant leur zèle ou leur
paresse.
Au printemps et à l'automne, on offre le sacrihice
appelé Tche-tsai*, L'intendant, les préfetset les sous-
préfets y procèdent en personne et convient tous les
élèves à un grand banquet.
Deux fois par an, au printemps et à l'automne,
les hauts dignitaires du Y-tchang-lou, des six minis-
tères et des diverses administrations donnent ناك قعل
jets de composition aux élèves du Tchang-kun{iouan ;
après avoir corrigé les épreuves écrites, ils 16s clas-
1 جد SE. Ces caractères désignent « les enfants âgés de moins de
dointé ans»,
1 M 944 كلخ houau-tcha-che, fonction qui correspond à celle des
tuo-tai كير 2 actuels.
, Fr À. moi à mot : édite SE بق عمو لا ليت
ععتاق offert eu l'honneur de Confneims. Voir le Sse-tehe-tong-kien,
kive 30, £ 32.
Fol. 1i كو
202 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
sent par ordre de mérite, Les noms des auteurs des
trois premières compositions sont transmis À une
commission qui procède à un nouvel examen des
compositions et vérifie l'exactitude du classement.
Les élèves du Tchang-kun-kouan qui ont satis-
fait aux examens occupent des fonctions publiques;
ceux qui étudient dans les quatre collèges sont exa-
minés à jour fixe, dans la sixièmné lune dechaque an-
née; ils suivent en outre des cours quotidiens où ils
٠ sont interrogés et où ils assistent aux explications
des textes.
À la suite de ces examens, cinquante de ces élèves
sont normmés élèves de premitre classe; ils ont À con-
courir de nouveau pour l'obtention du grade de ba-
chelier où de docteur. Les mêmes règles sont obser-
vées dans chique province.
Le Prince héritier va chaque jour s'informer de
l'état de Ja santé du Roi son père et assiste À ses
repas. Trois fois par jour il va à des conférences, où
1 fait des lectures et discute les textes avec ses pro-
lesseurs et les hôtes du Palais, Il se porte à Ha ren-
contre de ses müîtrés et les reconduit jusqu'au bas
des degrés. Le quinzième jour de chaque mois, ces
derniers se réunissent pour faire une lecture en com-
mun; celte lecture est précédée d'un banquet. Chaque
fois qu'ils ont terminé la lecture d'un des livres نون
noniques, 531 est donné un grand banquet et il est
fait une distribution de présents.
Les fonctionnaires d'un rang inférieur récemment
promus doivent, dans un délai de dix jours à pur-
MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 203
dir de celui de leur nomination, faire visite aux
membres du Y-tchang-lou, du ministère des lonc-
tionnaires et de l'administration à laquelle ils appar-
uennent. هرة
On a élevé un temple, appelé Tchong-y-ten ?, mis
à la disposition des descendants des rois des dynas-
lies antérieures: il est accordé à ces derniers une sub-
sention qui consiste en rix, et le revénu de certaines
terres est affecté à leur entretien.
Il est formellement interdit de cultiver le terrain.
des sépultures des rois des dynasties antérieures de
Sin-lo, de Po-tsi et de Kao-ku-li.
Des temples ont été erigés en l'honneur des fon-
dateurs des anciennes dynasties et des personnages
qui se sont illustrés par leurs hauts faits et leurs ver-
,كنا Les autorités locales s'y rendent, au printemps
et à l'automne de chaque année, pour y offrir des
sacrilices,
À l'extérieur de la capitale, on voit, au nord, un
autel découvert* où, au printemps el à l'automne
de chaque année, les fonetionnaires du Han-tchang-
fou vout offrir un sacrilice aux. âmes sans asile, La
méme cérémonie s'accomplit dans chaque préfec-
ture ét dans chaque district.
Pendant l'hiver, عا Foi انظ distribuer des couver-
tures en-naltes aux prisonniers; pendant l'été, il fait
nettoyer leur prison et laver avec soin leur cangue
HSE ME. mot à mot : «le palais du calie du devoir».
* Cest le Li-tan.
FoL 123 r°,
204 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
el leurs fers, afin que ces malheureux ne soufrent
pas trop des rigueurs du froid, ni des ardeurs de ما
chaleur,
“Le Roi désigne un fonctionnaire expert dans l'art
de guérir auquel il donne une pharmacie affectée au
traitement des prisonniers malades,
Le Gouvernement distribue des vêtements et du
rie aux prisonniers que leur pauvreté empêche de se
nourrir par eux-mêmes.
En dehors de la capitale est situé un grenier ap-
pelé Tchang-ping-tchang!, où l'on trouve à acheter
du riz lorsque le prix des céréales vient à augmenter,
L'administration de ce grenier achète le riz lorsqu'il
est arrivé à son cours le moins élevé, ce qui lui per-
met dé le revendre bon marché aux indigents dans
les époques de disette.
Il existe aussi un grenier dont l'administration
prète, au printemps, aux cultivateurs la quantité de
grainés suflisante pour ensemencer leurs champs;
ces graines rentrent au grenier à l'automne et y res-
tent jusqu'au printemps suivant, époque à laquelle
on les prête À nouveau: par ce moyen les semences
sont renouvelées chaque année.
Lorsque des inondations ou une trop grande sé-
cheresse ont amené la disette, le Roi fait ouvrir dans
tout le royaume des établissements appelés Tchen-
1 常 æ ft egrenier du pris umformes, Cette ivstitution TE
.ناعون Voir ها Sie-tche-tong-hien, kiv, 6, 29.
— méfie ل PP à nat 9 Dr dr” 9 了 和 而 ; CS.
1 ١
MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 205
tsi-tchang!, où sont distribués des secours à la popu-
lation.
Chaque année, au printemps et à Patio les
chefs de district et les sous-préfets proctdent, eon-
formément aux rites, à la cérémonie du Siang-yn-
tsiou *. /
Dans les provinces, le peuple des villages élit un
chef auquel chacun doit remettre une contribution
qui consiste en riz et en toile. Au printemps et à
l'automne, Les habitants s'assemblent dans un ban-
quet préparé à frais communs, dans le but de res-
serrer les liens d'affection mutuelle et d'afermir la
concorde qui les unit.
Lorsque survient une maladie ou une catastrophe
imprévues, les gens du peuple s'assistent mutuelle-
ment, et lorsque l'un d'eux vient à mourir, ils se co-
tisent pour subvenir aux frais des funérailles et à
l'achat du double cercueil et du terrain de sépulture.
À la mort d'un fonctionnaire appartenant à la
troisième classe ou ayant exercé les fonctions de cen-
seur ننه d'académicien, ses fils et ses petits-fils recai-
. vent une promotion, et dans le premier mois de
2 HE 74 1 «établissement de l'assistance publique r. De sem-
blables institutions ont été fondées en 1859 dms les provinces di
Chantous, de Ho-uan, de Chan-s et de Tebedi, où la sécheresse
avait fait manquer les récoltes.
> SG FX TP, mot à mot : «les Hibations مل village,» Cette cou-
tume date de la plus haute antiquité et rappelle celle des agapes des
anciens. Voir عا Lich, علط ao, £ 45: voir les règlements édictés
par le ministère des rites, dans Le Tu-tsing-hori-hien, حا 32, (us
Fol 13 v°,
206 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
chaque année, ils subissent des examens qui leur per-
mettent d'arriver à des emplois en rapportavecleurs
talents. Si les enfants du défunt n'ont pas encore
obtenu de grade, les fonctionnaires du troisième rang
et au-dessus sont autorisés à s'intéresser aux plus stu-
dieux d'entre eux et à les recommander au ministère
des emplois publics qui les exumine sur les livres ca-
noniques et leur donne des emplois proportionnés
à leurs talents; dans le cas où, après leur promotion,
ls donneraient des preuves d'incapacité, le fonetion-
naire qui les a recommandés recoit un blime sévère.
Le concours pour le grade de licencié a lieu tous
les trois ans. L'examen se divise en trois épreuves :
la première consiste en deux dissertations sur les
livres de Confucius; la seconde, en une composition
poélique et le résumé historique d'un règne; la der-
nière épreuve comprend une série de questions aux-
quelles le candidat doit répondre par écrit.
Le concours pour l'obtention du grade de doc-
teur se divise en trois parties : d'abord le candidat
doit présenter une dissertation sur les Sse-chou اع
les Ou-king !; Quand cette épreuve a été subie d'une
façon satisfaisante , le candidat estadmissible aux "مي
mens du second degré, qui consistent em une com-
position poétique et le résumé historique d'un règne.
Poux satisfaire à la dernière épreuve, le candidat doit
٠ Les cinq livres canomiques, à savoir: Fking ٠ Le صقا des trans
Romatrons «+ Chef «Le Hivre dés بد معليه Chou-kine «Le lnre de
| فلار ناسح Hststori UL Li-ki onal des بمرجعاور Tehonn-liou
٠ Aunales dues à Confonus به
MÉMOIRE SUR LA CORÉE EP
répontire par écrit à dés questions posées sur toutes
les matières possibles. Le Roi en personne interroge
les candidats qui ont satisfait à cette série d'examens
et procbde à leur classement définitif.
Une session extraordinaire d'examen peut être
ouverte à l'occasion de l'anniversaire de la naissaner
du Roi.
Lors des grandes fêtes, le Roi se rend à Hio-
kouan ; il assiste aux lecons qui y sont données et y
trouve l'opportunité d'accorder des promotions ex-
traordinaires et d'examiner, par excéplion, eeux
qu'il juge dignes d'obtenir un grade littéraire.
Le Roï est dans l'habitude d'offrir de fréquents
sacrifices en l'honneur de Confucius et de se-réndre
aux différents collèges, pour assister à des lecons et
conférences où sont admis les professeurs et les
élèves, ou bien pour examiner ces derniers sur l'in-
terprétation des passages dificiles des livres class
ques, sur leur habileté dans l'art de tirer de l'arc, ou
encore pour leur donner des sujets de composition,
À ln clôture des examens, la liste des candidats
admis est proclamée dans la salle du Trône: le Roi
fait à ces derniers des cadeaux qui consistent en vin,
en (leurs dorées et en un parasol d'honneur: il tes
fait assister à une représentation théâtrale et les fait
reconduire aux sons d'une musique qui és escorte
en signe d'honneur pendant trois jours.
Fol. 13 r°.
Les élèves qui se sont distingués, lors de la visite ,
du Roi au collège royal, voient, le jour même, leurs
noms proclamés dans la salle du Trône; ils recoivent .
208 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
par ordre du Roi, un cheval sellé, une robe de cour
ét une tablette d'ivoire; cette distinction est d'un قل
gré plus élevé que celle accordée dans le cas précé-
dent.
Au commencement de l'année , ainsi qu'à celui des
grands froids et aux anniversaires principaux, le Roi.
accompagné des Princes ses fils et du corps des fonc-
tionnaires, procède à la cérémonie du Qusng-kuëli !.
A chacune de ces occasions, il envoie une ambassade
porter une lettre d'hommage à l'Empereur de la
Chine, Le Roi, toujours suivi des Princes ses fils et
du corps des fonctionnaires , fait le salut des quatre
prosternements en l'honneur du Trône impérial. Le
Roï, agenouillé, prend ها lettre qu'il remet entre les
mains de son envoyé, puis il fait trois saluts et ac-
compagne jusqu'en dehors de la ville la lettre adres-
sée au Trône; elle est renfermée dans une hoïte
jeune que précèdent des porteurs d'emblèmes.
Le Roi observe le même cérémonial lorsqu'il se
porte à la rencontre des ambassadeurs qui revien-
nent de la Chine. 11 les reçoit sous une tente décorée
de saieries aux cinq couleurs.
١ 27 ES 78: cette cérémonie est celle des trois agenomillements
et des meuf prosternations que doivent accompler, dans la chrection
de la capitale, les sujets de l'empereur, lors de ln nouvelle année ei
des anniversaires impérinux. Les ambassadeurs chinois à l'étranger.
ainsi que les autorités des provinces, ne sauraient manquer à cette
règle. Consulter, pour le cérémonial, la tradoetoo du Journal d'ime
كلم eu Corée, par Kuci-ling (Paris, 1853, E. Leroux, éditeur),
pe. 29:
MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 209
Le Roi préside en personne au choix des présents
qui doivent former le tribut destiné à l'Empereur de
la Chine.
Les membres de la Famille royale, dès qu'ils ont
atteint l'âge de quinze ans, vont étudier au collège
Tsong-hio. Chaque jour, ils tirent au sort les devoirs
qu'ils devront avoir terminés pour mériter une note
satisfaisante,
Le ministère des rites fait interroger, tous les mois,
les élèves des quatre collèges sur les matières qui ont
fait l'objet de leurs études. Les noms des élèves de
la capitale et de la province, les ouvrages qu'ils ont
étudiés quotidiennement, les noms, titres et qualités
de leurs professeurs sont enregistrés dans les archives
de ce ministère. Une promotion est accordée au pro-
[esseur dont trois, parmi ses élèves, ont été classés
les premiers dans le concours pour le doctorat, ou
encore si plus de dix d'entre eux ont obtenu le grade
de bachelier ou de licencié.
Les costumes portés lors de la célébration des sa-
crilices, les costumes de cour, les costumes officiels
sont en tous points semblables aux costumes chinois !.
Aux quatre grandes époques de l'année, aux huit
grandes fêtes et à la fin de chaque trimestre, le peuple
renouvelle le feu du foyer ?.
Ce passage nous montre clairement que ع mémoire à été écrit
avant que Îles conquérants matwdehoux nient modifié le costume
chinois, c'est-à-dire avant 16316.
3 En faisant toupmer vivement une roue en ler eur un TI
de bois ser,
Fal 3
Le,
210 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. ب >
Lorsqu'un enfant est abandonné pr ses parents,
le Han-tchang-fou ou l'autorité locale le recueille, le
nourrit, lhabille, le prend sous sa protection et se
charge dorénavant de son entretien.
| | V.
LES ANCIENNES CAPITALES. .
Province de King-kitno,
Kaë-tcheng-fou ‘: Au début, la capitale était située
au nord-est du royaume de Kao-ku-li: mais le pre-
عند roi de Kao-lila transporta de Tié-yuen à Kouamg-
١ En coréen باع رسك : ٠ . . Khaï-tebeou-tchhing est h 300 Lx au
اعدف له (pour nonl-onest} de la ville royale, C'était ها capitale des
rois Roof. À gauche, elle à une petite rivières à droits, elle est
adosste à la moutagne appelée Hian-kou où Soung-yô. Dans les pre-
عمس années Thmu-yeon (vers god de J.-C}, le bone Koung-i
d'en emparn. :.:. Sons los Thang postérieurs, ماعط Gn dés années
Tsingthai (935), Wang-kian tus Konng-i et lui suceëla; 1-nésidn
dans ها même ville, à laquelle il donna le nom de Toungling مه
capitale orientale. Elle portait aussi celui de Khaï-king, Sous jes
Souag, dans la troisième des années Tatchoung-sians-fou lion),
les Lego prirent d'assaut ,مط تمطع le roi Sion quitta le ville et se
retira à Phing-icheou, et les Leno mirent le: feu à Kli-king. Les
palais, tous les édilices du gouvernement, les mawasins et les عمط
bitations du peuple furent détruits duns cette occasion: leur armée
revint après ces exploits, Siun rebdtit alors Khaïking et y résida
comme auparavant. .... À présent, celte ville porte li non مك
Rhaïtebhing-fou Voir ha traduction de l'Histoire dles trois ren
de Klaproth, مم get 50; voir, dans هل traduction de Mn-tonan-tin.
déjà نضاك , une Notice sr le aille de رومع اعم p. 123. D'après ما
73" 55 long. 124" 1
MÉMOIRE SUR LA GORÉE.T 0 - Al
Lcheou! Le Roi Ouen-ts0-ouang?,. fondateur. du
royaume de Po-tsi, fit de Kaé-toheng-fou hi seconde
ville du royaume. TT
Province de Tchong-tsing-lao.
Tsi-chan ?, C'était autrefois Yulli-tcheng®, où Quen- pol. 14 v.
so, fondateur du royaume de Po-tsi et troisième fils
du roi Tong-ming-ouang®, transféra sa capitale, lors-
que. après la mort de son père, il abandonna Fou-yu,
près du Tehou-penn, et se réfugia vers le sud pour
éviter de tomber entre les mains de. Liou-li-ouang?,
- KE M, cn Corde Koang-tjrou : » . . . ville muorée à نا lis de
La capitale; io cantons ; lui. 35° hs long, 134 28,» Voir le عبط
عام لقنا des missions dtrangéres,
ID 8] Æ: cuit le troisième fls du roi Tong-ming-ouang,
anquel nous consacrerons عست note un peu plus bas.
“移出 ,mnien Tjik-san : >... ville à 183 His de Ja capüale;
١١ cantons: lat, "ناث 54", long: a24° 49°». Voir le Dictionnaire dei
١ Et 78 HE c'est-à-dire «ville de 和 poliiesse qui rassure le
cœur ».
“东明 32, nom qui signifie «le prince de la clté orientale ».
Ce prince, d'origine touranieune, fonda le royaume de Fou-yu
Lire la légende de sa naissance dans ذا tradoëtioa de Ma-touan-ln ,
p. do et di. :
“A 26. Nous verrons plus loin que Tchog-penn est un: des
noms du fleuve Fou-iou-kiang,
7 37# 34 3: c'est celui des fils de Tong-ming-ouang qui succéda
à son père sur Le trône de Kao-ku-li. Il est pour nous évident, تمستا
que Tétablit si judicieusement le marquis d'Hervey de Saint-Denys.
que Tong-mingouang et Teu-mong ne sont qu'un. seul et-même
personnage de histoire Mgendaire de la Corée: Voir la tradurtion de
+ Matonan-in, notes des pages 146 et 147,
212 AOÛT-SEPTEMBRE-OGTOBRE 1885.
Kong-tcheou ?. Son nom ancien est Hiong-tchuen-
kun*. Ouen-tcheou’, roi dé Po-tsi, y transféra la
capitale qui était autrefois située à Kaé-tcheng, au
nord du Han-kiang. Sous le règne de Chang-ouang,
elle fut abandonnée pour Nan-fou-yu*.
Fou-yu-hien®. Le roi de Po-tsi, Chang-ouang”, y
transféra sa capitale, qui jusqu'alors avait été Hiong-
tchuen. À partir de ce moment l'on désigna cette lo-
calité par le nom de Nan-fou-yu. Sous le règne du
roi Y-tze-ouang”’, un des sujets de Sin-lo, Kin-yu-
sin, aidé par Sou-ting-fang®, général au service de ja
١ 24 M, en coréen Kong-tjyou. « Koung-tcheou-tching est silué
à la frontière sud-ouest de Tehoung-icheou. Tout pres de là, au
sud-est, est Nan-fou-yu, dans ln province de Thsiuen-lo, Sous les
Ming, dans la vingt-cinquième année des années Wan-lÿ (1595),
les Japonais ayant occupé Nan-yuan, Ma-kouei envoya un détache-
ment à Koung-icheou pour les repousser : ce qui fut faits. Voir
Klaproih , ouvrage cité, .م 66:«..... ville murée à 326 lis de la
capitale. résidence du pouvernetr de la proie; 26 myen ; lat. 36°
33, long. 124" 55.» Voir le Etetionnaure des missions étrangères.
: 86 JIT EP «la sous-préfecture de ما rivière aux ours».
١ 9 ع3 84 où Fou-yu méridional, c'est Fou-qu-hien. |
١ HE مع , كلا جوع coréen Pou-yé : ..ء . ville à 386 lis de قا capi-
tale: 10 cantons; lat. 36° 14°, long. 104" 44°». Voir ها Dictiounarré
des missions dirangéres.
‘EL
RÉ TL. Ce roi de Pei célèbre pur sa piété filiale, vivait
vers La fin du wm siècle.
+ & MES.
"RÉ Dr. Voir, le récit de cette guerre, dans Ma-touau-lin,
traduction du marquis d'Herves de Saint-Denys, p. 283 et عتمم
MÉMOIRE SUR LA CORÉE. ), 213
dynastie des Tang, conduites pays, qui fut annexé au
royaume de Sindo RS le sg des PRE chi
noises. ١
Province de Tshuen-lo-tao,
Tshuen-teheou!. Ce fut la capitale du roi Tchen-
shuen, fondateur du royaume de Po-tsi postérieur.
Y-chan “+ Cette ville appartenait aux Ma-han, lors-
que le roi de Tchao-sien postérieur, Ki-tchoun,
quarante-et-umième descendant de Kidize, voulant
se soustraire aux poursuites de Quei-man*, se rendit
par mer au sud et fonda un royaume que l'on ap-
pelait Ma-han et qui fut conquis par Quen-ts0o-onang ,
fondateur du royaume de Po-tsi.
Tsi-tcheou*, C'était autrefois la capitale de la prin-
١ ال en coréen Tiyen-tyron : + . . ؛ ville murée à Sob lis de la
capitale ; 36 cantons; résidence du gouverneur; lat. 35° 37°, long.
24" 87 = Voir le Dhictonnare des nusuions étrangères.
. + للا en coréen, جع ديا ville à 450 هنا de ها capitale:
so canons; lat. 45° 56°, long, 124" 44 .م Voir le Dictionnaire des
missions étrangéres.
1 كلق M: سح تعدل était un réfugié chinois :oniginaire de la prin-
cipauté de Yen [ancienne province de Pékin), qui s'était d'abord
تلد ches les Hioug-nou ou Turcs, Voir هل traduction de Mi-tounn-
Min déjà citée, p. 5, 10 et 11.
7 请 H. en coréen Tiyei-tjyou : « . . . . Una description géogra-
phique dit : « Tsi-tcheou, dans le Tehao-sien, est comme Khioung-
icheou en Chine;s cest ancien Tan-lo, De Tan-lo jusqu'au fleuve
Ya-loû-kiang et de ذا jusqu'à Mei-kbeou, port prés du village Yang-
سكا 1 y à es tout trente lieues où l'on peut débarquer...» Voir
Klaproth, .م 56 et 53. — «Île de Quelpaërt; ville murée à 1,936 Hs
de [a cupitale + قثاو par terre et وجن pur mer. Ses murs sont en-
LE 下
1-8 913 811 11 ع !9 ها نقذ 9 800 2 CE
5
54
Fol. 14 v",
214 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
cipauté de’ Tan-lo?,: désignée dans la! suite sous de |
nom de Mao-lo?.
Cette ville est située dans une île au sud de ln pro-
vince de Tshuen-lo-tao.
Province de King-chang-tao.
King-tcheou *. C'est l'ancienne capitalé du royaume
de Sindo dont le fondateur, Ho-ku-sse, fit su ré-
sidence habituelle et où il installa sa cour.
Kao-ling-hien®. C'était Ja capitale de ja prinei-
pauté de Ta-kié-ve-kouof qui, depuis son fondateur
Y-tchen-ha-tche-ouang”? jusqu'à Chouo-tche-ouang,
compta séizé souvérains dans une période de cint
cent vingt ans: ce pays fut ensuite annexé au u royaume
de Sin-lo.
Kin-haé-fou *. Cette ville appartenait d'abord à la
tours d'arbres épineux; 4 cantons; lat 33° 33, long, à 24° 16.»
Voir Diet, des missions ctrangéres,
0 te principauté comprenait l'ile de Quelpaére,
* € #. «Tan-lo est nomme par les Japonais Tsin-ra où Tsin-
wmouras, Voir la note de Elaproth. Aperçu général des tréis royrmmmer ,
pe 56:
3: 0 M. en Coréca Ryeng-tiyou, c'est la capliale de à pronnie :
ينه ville murée à مجع lis de la capitale; قد cantons: at. 55" 46",
long, “ناذه 50°.» Voir Dhet. des missions étrangères,
‘ME
a, CL IT en coréen Ko-ryeny à... ville à 660 lis غك la: capi-
tale; 8 cantons; lat. 36° 4°; long. 125° .د 'م5 (Tes, des muis. éfr,|
et coréen 省 ni 和: ville munée à نتامقة de la
MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 215
principauté de Kia-lo ! où ,نوفيا puis elle fit partie
de la principauté de Kin-kouan? qui; depuis son
fondateur Tchou-lou-ouang? jusqu'au roi Teheou-
haë-ouang*, eut dix souversins dans une période de
quatre cent quatre-vingt-onze ans, à la fin de laquelle
elle fut annexée au royaume de Sin-lo.
Tong-lai-hien? appartenait autrefois à la principauté
de Tchang-chan
Ycheng-hien* faisait partie de la prineipauté de
Tchao-ouen .؟
T sing-tan-kun ° appartenait autrefois à la pue
pauté de زولا 19.
ا 7555:0521 52-2 5
الل ذا 0 5
capitale; 8د cantons; lat. 34" 48", long. 120° .م "د Voir Dico, des |
maso étranqéres.
Er:
EE
优 卖 王 |
: 31 3 على ع coréen Tong-nûr: ss... ville fortemurte à Fo lis
de la capitale; 8 cantons; fat. 34° 54°, long. à 26" إعبد "ده Diet. des
miss. étr.) — À 20 lis vers l'ouest de cœite ville est le port de Fou.
Chan, appelé par les Européens Fou-san et par les Coréens Fou.
sun, el qui a été ouvert par uné convention au commercé japonais.
L FR ll.
MR, eu cordon Eui-syeng: « . . . ville à Boo lis de la ca-
pitale: 19 cantons; lat. 36° 28", long. 126° 33° ينمز( | ,ء des miss.dtr |
#4 X:
" 77 EE. en coréen Tchyeng-te 7 . ١ Mile à ماعل مناءماج ca-
pitale ; ١3 cantons: lat. 35° 22°, long. 188" 10! [Dict, ممه هل dir |
1 4
æ
[ s
Fol 15 r”.
215 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
King-chan- .لمانا C'était la capitale de la prinei-
pauté de Leang*.
Chang-tcheou” était la capitale de la principauté
de Cha-fa*. |
Kaë-ning-hien 7 appartenait à la principauté de Kan-
ouen ?.
Hien-tchang-luienT appartenait autrefois à la prin-
cipauté de Kou-ning-kié-yé®.
Hien-ngan-hien * était la capitale de la principauté
de Ha-che-leang 10
١ 77 ][[ 98: , en coréen Kyeng-san: ٠. . ville à grolis de ln ca-
pitale; 5 cantons; lat. 35° 45°, long. 126" 17°». (Diet. des miss, dir.)
* SE. Ce nom est incomplet, car dans le texte que j'ai sous les yeux,
١1 manque un-caractèré qui aurait servi à préciser la principauté
dont il s'agit. [Ce caractère manque aussi dans l'exemplaire de ln
Bibliothèque nalionale, où platôt il a été effacé.) Leang est le nom
d'une des neuf provinces du royaume de Sin-lo. Voir la traduction de
Ma-touan-lin, p. 312.
% fi M, en coréen Syang-tyon: « ... ville murée à 4golis de
la capitale: 1 cantons; .اما 36° So, long. 125" Ag ». Voir Dicr. des
missions étrangères.
١
: 8 FE. en coréen Küi-zyeng : « .., ville à 560 lis de la ca-
pitale; 8 cantons; lat, 36" 4", long. 125* 50°». [De des miss. étr. )
‘#3
TREK, en coréen Han-tehang : « , , . ville à 45o lis de la
capitale ; 6 cantons ; lat. 36° 40’, long. 145" 47°», | Det. des mriss. dir.)
كلا هذا 42 8 '
"M. en coréen Hum-an: ٠. . ville murée à 810 lis عل
la capitale; 18 euntons; lit. 34° 54", long. 195" 52°, Voir Diet des
missions étrangérer,
تر وم *
MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 217
Kou-tcheng-hien ١ appartenait primitivement à la
principauté de Kié-yé; elle fut par la suite annexée
au royaume de Sinldo. |
Province de Kiang-yuen-tao,
Kiang-ning-fou* appartenait autrefois à la princi-
pauté des Hoeï?. L'empereur Qu-tit, de la dynastie
des Han, envoya, dans la deuxième Foi règne
Yuen-eung”, une armée pour s'emparer de cette
ville, dont le nom fut changé en celui de Lin-toun-
kun 0
San-tche-fon? faisait partie de la principauté de
Niu-tche* qui se soumit au royaume de Sin-lo.
回 6 Men coréen Ko-syeng : « . . ville murée à quo lis de
la capitale; 14 cantons; lat. 34° 35, long. 135" 48°, Voir Diet. des
missions dirigées. |
2 TC 29 JF. en coréen Éang-nemng: « . , . ville murée à 530 lis
de la capitale; 5 cantons; lat. 37° Ja’, ee 126" &a ». Voir Diet.
és emissions étrangères.
is
١ Cet empereur régna de 140 à 8G ax, J.-C.
* L'est-a-hre en مد av. J.-C.
٠ 55 A FR. « Linthuntchhiog est au sud-ouest de la ville royale.
Sons les Han, dans la seconde des années Hien-fung, on y établit
ها juridiction de la principauté Linthon-kiun, dont عا chef-lién était
Foung--hian, élugné de 6,138 lis de Tchhang-ngan aps des
Han}, Du temps de l'empereur Tchao-ti {de 46 à 74 av. J.-C),
l'administration de cetle principauté fut supprimée... », Voir Klap-
roth, ve cité, p. 53.
1 二: FF HF, eu coréen Sam-tchyek : «... ville à 670 lis de la
cils: 12 cantons ; lat, 37° 14", long, à 36° 55°». ) Diet, deu ins, dir, |
' عند 111٠ C'est le nom de la peuplade Niu-ichen, qui est iden-
Fol, 15 v".
318 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
Fchountchuen-fou! appartenait à lu principauté
des Mo*.
Tié-yuen-fou était autrefois la TDie-yuen-kun du
royaume de Kao-ku-li. Cette ville fut prise par l'armée
de Kong-y et la cour fut transférée, sous le règne
Taëé-feung*, à la capitale située dans la contrée de
Song-yo بف
Province de Ping-ngan tuo. \
Ping-jang-fou était autrefois la capitale desroyaumes
de Tchao-sien et de Kao-ku-li. Dans la vingt-cin-
quième année” du règne de l'empereur Yao, de la
dynastie des Tang antérieurs, un génie vivait au
pied d'un gattilier sur la montagne Taé-pe-chan sy ec
génie fut élu roi par les habitants de la contrée et
reçut le nom de Tankun7: son royaume fut celui
de Tsien-tchao-sien *.
tique avec celle des Mo-ho où Mo-ko; ce mom lui fut douné au com-
mencement du x° siècle. Voir, dans ls traduction de Ma-touac-lin
déja citée, les pages Aa et suiv,
١ JT HF. en coréen Tehyoun-téhyen : « ..: ville 205 lis de
ها capitale; 12 cantons; lat. 37° 43", long, 135° 25°», Voir Dict des
المت لكان dtrungérer.
مد كحلا « c'est-b-hre des 5 ع
3 2 HE. Cest le nom du règne de Kout-v.
0 根 نم ا Coréen Sony-uk , à la montagne aus purs اماه 38" 5";
long. 124° 18°», Voir Diet. des missions étrunqres,
Cest-hdiré en 3333 av. JC. ؟
* عك (6 lt: en coréen Fai-paik-san, |
* On désigne sons ce nom ses descendants qui réguérent امسقم
1,045 ans, jusqu'à l'arrivée de Kite,
1 Tchno-sien antérieur.
MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 3219
Après la chute de la dynastie des Chang, l'empe-
reur Ou-ouang, de la dynastie des Teheou, enVoyaen
Corée Ki-tre, qui y fonda le rovaame'deTehao-sien
postérieur. Les descendants de ce dernier régnèrent,
pendant quarante el une générations, jusqu'à Ki-
tchoun. Ge fut alors que Quéi-man , originaire de ja
principauté de Yen!, s'empara de Ping-jang et en
fit la capitale de son royaume; mais son petit-fils
Yeou-ku * fut vaincu et détrôné par l'empereur Out,
de la dynastie des Han, qui changea le nom de Ping-
jang en celui de Loang-kun.
Long-kang-hien® était autrefois la لاه de هل
principauté de Houang-long", qui fut conquise par
les rois de kao-ku-li.
Tcheng-tchuen-fou* était autrefois ها capitale du
roi de Fou-liouf, sppelé Song-jang 7, Tong-ming-
Ce pays état فل عنمل سنك nord de ذا provides chinoise du
Fohe-h; 11 format mue principauté qui a duré de nnas à حدم avant
Fare chrétienne,
+ HE Le دن coréen Hyong-hang : « :.. ville à 656 Lis do ln
capilule; a cantons; lat, JS يدن lons, 222" 58°. Voir. het, des
missions étrangères,
‘HE.
٠ للم ل١1 JF. en coréen Syenÿy-tehyen: «,.. ville à 700 lis-da ln
capitale; fo cantons; lat غود 1, long, عنملا ,54° "3د Dot, des
nussions étrangires.
“0 DE. Ce pays était arrosé par le Fou-tivs-Lia5é 了
daction de Ma-touan-lin déjà vitée. pe 98: voir Elaproth , ps 165
de l'ouvrage شلك plus haut.
١
430 AOÛT-SEPTEMBRE OCTOBRE 1885.
ouang, fondateur du royaume de Kao-ku-li, trans-
féra sa cour de Pei-fou-yu ! à Tchéng-tchuen, lorsque
le roi Song-jang eut abdiqué le pouvoir entre ses
mains.
VI
VESTIGES ANTIQUES.
Province de King-ki-tao,
Mien-yo =. Cette montagne s'avance jusqu'au cœur
dela capitale. Dans la sixième année du règne Chou-
tsong?, T'choui-sse-ts0 4, Yng-kouan® et d'autres re-
eurent du roi de Kaodli l'ordre d'explorer la partie
méridionale du royaume et d'y chercher un emplace-
ment propre à l'établissement d'une capitale. A leur
retour, ils présentèrent le rapport suivant : « Nous, su-
jets, nous nous sommes rendus à Lou-yuan-y°, à Haë-
isoun?, à Lons-chan “ et autres lieux, où la disposition
des eaux et des montagnes ne nous a pas paru réunir
les conditions exigées pour l'édification d'une ca-
a Fou-ra du nord, « Le pays de Fou-yu était situé au nord-est de
la Corée actuelle.» Voir la uote de La page جه de l'ouvrage déjà فلت
de Kliproth.
: 面 3 eu coréen Myeu-uk,
. C'est le vom d'un résume de Sin-lo,
, en coréen Hii-tchoung,
en coréen Frong-sun, c'est-à-dire «la montagne du dra-
ee.
4 C'est Le nom d'une نتمتاشاد de poste,
山 ,
MÉMOTRE SUR LA CORÉE. 34|
pitale; mais nous avons constaté que les montagnes
au sud de Mien-yo-chan, qui font partie de la chaine
San-kio-chan !, offrent une disposition qui s'accorde
avec la direction des eaux en conformité avec les
règles antiques. Aussi prions-nous le roi de placer sa
capitale sur la pointe sud de cette montagne, de
l'orienter dans la direction du nord au sud, Gette
ville devra s'étendre à l'est jusquà Ta-feuug-chan*,
au sud jusquà Chadi?, à l'oucst jusquà Ki-feung,
au-nord jusqu'a Mien-yo, ces quatre points devant
servir à liiter l'enceinite de la ville. »
Miën-yo est aussi appelée Pe-yo®,
Ma-yen-yng-tien . Ce monument est situé en face
du Tcheng-kun-kouan de Kat-tcheng. Le roi de Kao-
li, Kong-ming-ouang, fit construire pour la princesse
Lou-kong-tchouT ce palais, qui était très grand el lrès
beau et dont les ruines subsistent encore.
Le # [y chu montagne auxtrois cornes où pointes», Ce pas-
sage nous démontre l'importance que les Coréens, à l'esemple des
Chinois, ont toujours attribuée à la situation topographique de leurs
monuments ét hahitations. Nous ne saurions trop recommander au
lecteur l'intéessant اندها du docteur Ritel sur la géoscope متكت
noise : لد ودع" or the roulements af natural sevence en Cluna: London,
1853, Trübner and e°
4 大 K 1 en corcen Loi-pang-sen, dest-à-dire شاه moniligre
du grand pc».
3 4 里 ,en coréen Sa-ri.
, Né Æ,. C'est-à-dire «le pue lourchu د
HN = 2 eu coréen مسعلمسليةق1 , c'est-à-dire ele Mont-Blanc ».
= EÆE [FA EN. c'est-à-dire عله palais construit à l'ombre de ما
roche du cheval د -
١ 8 2+
Fol. 16 r°,
AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. ووو
Kiou-tchaë-hio-tang *. Les vieilles fondations de: cet
édifice existent au nord de Kaë-tcheng, sur li mon-
tagne Song-yo, à l'endroit où se trouve une caverne.
Postérieurement au règne de Hien-tsong*, roi de
Kao-li, lorsque la paix eut été rétablie, Ouen-sien-
kong, dont le nom était Tsoni‘etlesurnom Tchong”,
voyant l'état de décadence dans lequel était tombée
l'instruction publique, donna tous ses soins à l'édu-
cation de la jeunesse et rassembla un grand nombre
d'élèves qu'il distribua entre neuf écoles, dont voici
ب؟ les noms : Lo-cheng', Ta-tchong?, Teheng-ming
Kin-y°, Tsao-tao 1, Chou-sin 4, Kin-te ®, Taë-ho F et
Taé-ping #. On appelait ces élèves les disciples de
Tsoui-koug .Ts pouvaient ainsi se préparer aux
mort de ها examens pour la licence, Mème après
Tsoui-tchone, les candidats aux grades littéraires con-
tinuërent à fréquenter cet établissement; et ils recu
| À 次 JL , معتل شيع «le collège aux "لمعه disions »,
3 HE 2. Ce roi régna de 1095 à 1105.
Tir
= كله M6 sécale de la juin surnaturelle s,
1 k 中 «école de la perfection ».
* ji DA cécole du aile milliggent مه
+ يق Æ récole de l'application soutenue 8,
A م « école جفععة] عل de ها sugesses,
1 率 性 aécole de نيم تتفاعع تحسم سآ du carutisré رع
13 TE يق «école de la vertu acquise به
三 k 和 «école de l'harmonie universelle د
1 1 ا sécole عل La préparation à امنععة"! royale.
١ عار لل DE, eu chinois Fehoui-huniy-tun.
MÉMOIRE SUR LA CORÈE. © 22
rent, depuis, le nom de « disciples de Quen-sien-
kong." C'est ainsi que les lettrés et les gradués de
notre contrée sont redevables des succès de leur
carrière au fondateur du Kiou-tchaë-hio-tang,
Man-yué-taé!. Cette terrasse est située au pied de
la montagne Song-yo: elle précède la salle du trône
du palais Yen-king-kong* des rois de Kao-li, On voit
éncore les vestiges de cette terrasse,
Yen-fou-ting*. C'était un kiosque dont les londa-
ons existent en dehors de la grande porte de l'Est
de Kaëtcheng, au pied d'une plate-lorme creusée
dans la montagne. Y-tsong, roi de Kaoli, ayant en-
tendu dire qu'a l'est de la ville, au sud de La pagode
Long-yuan-sse de CGha-tchuen°, se dressait, تحط حلت
lieu de la rivière LongtchuenT, dont elle arrêtait de
cours, une roche appelée Hou-yen*, haute dé plu-
sieurs lois huit pieds et entourée d'une végétation
luxuriante, douna l'ordre aux fonctionnaires du pa
lais, Li-tang-tchou" et autres, de faire construire à
cet endroit un kiosque appelé Yen-fou etde planter
14 H Es «la terrasse dé la pleine به عنتما
١ ME HE = «le palais de la réception solennelle »,
‘EX re عل و kiosque de la réception propice ».
غات ل متره 1176 ذأ جؤ د عل ندونس ١ 0 宗 . Ce roi
1 HE 调和 洁 le tenvple, de l'étang du dragon ».
] nd 川 , EL لأتتحرمة Sa-tchyen, cesh-dine TAG sablon.
=
|
—
, معتضم دس 用 Po 可 证 We c'est-à-dire مله rivière du dr
كلقن 8
ع
0
c'est-à-dire à la roche eu عسنبدا de لجنا os.
29h AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
à l'entour les plantes les plus belles et les fleurs les
plus variées. L'eau n'étant pas assez profonde pour
qu'on put y lancer des bateaux, le roi en fit élever
les rives de facon à former un lac où, du matin au
soir, il passait son temps sur une barque, s'adonnant
aux plaisirs de la table et de la boisson; les orgies
se prolongeaient quelquefois pendant des nuits en-
tières: Les courtisans couronnés de fleurs s'enivraient
au point de tomber inertes au fond des bateaux où
ils oubliaient l'heure du retour. Par ces excès, le roi
s'attira ln haine de ses gardes du corps, 0 finirent
par se révoller,
Kouei-fa-sse!, Les vestiges de cette pagode existent
en déhors de la porte Tan-sien-men* de Kaé-tcheng-
fou. C'est là que Tsoui-tchong allait chaque année
chercher, danses habitations des bonzes, un refuge
contre la chaleur et une retraite pour l'étude, 11 lais-
sait aux gradués, qui n'avaient pas encore eu accès
aux emplois publics, le soin de faire étudier à ses
clèves les neuf livres canoniques et les trois livres
historiques. C'est [3 aussi que se réunissaient d'an-
ciens fonctionnaires pour improviser une pièce de
vers dans un temps donné. Tsoui-tchong dressait
une liste des compositions elassées par ordre de mé-
rite et proclarait les noms des premiers, qu'il invi-
tait à boire des vins d'honneur, pendant que, debout
sur les côlés, les élèves les plus jeunes et les adoles-
cents faisaient de la musique et servaient à table. ال
١ 295 DE عل «le temple des principes primordiaux s,
= (ra (] اللا «lu porte de la montagne ول charhim »,
MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 395
y avait un cérémonial fixé pour la présentation de
ja coupe remplie de vin, et ce cérémonial variait
suivant l'âge du convive. Des défis amicaux prolon-
geaient ces réunions jusqu'au soir; elles seterminaient
par uné composition, sur le thème Lo-cheng-yun?,
imposée à chacun des assistants, Ges fêtes ne man-
quaient jamais d'exciter l'admiration des spectateurs.
Province de Tshnen-lo-tuo.
Kong-chou*. Get arbre se trouve en dehors de ln
porte du sud de Kouang-teheou ?. Il offre l'apparence
d'un immense toit circulaire élevé à une hauteur de
plus de soixante-dix pieds. Dix hommes peuvent à
peine en embrasser je tronc. Les gens du pays pou-
vaient prédire d'après l'avance ou le retard de l'ap-
parition de ses feuilles, si l'année serait bonne ou
mauvaise. Get arbre a actuellement cessé de vivre:
Tsoui-che-yaen*. Ge jardin est situé à l'ouest de
Ling-ven-kun”, L'on raconte qu'un sujet du-roi de
١ عله جيل GK, ممت فييك «les rimes des étudiants de Lo-yaug».
Cette ville, qui fat autrefois la capitale de l'est de l'empire chinois,
était renommée pour la valeur des léttrés sortis de ses écoles, Lo-
vang fait actuellement parte de la province de Ho-nan.
=: ع 树 , ce qui signihe «l'arbre de l'arc.
١ 3 M, en coréen Koang-tjyon. Cette ville apparienait autrefois
à la principauté du Po-haé. « , . . ville murèe à 326 lis de la capi-
tale: fo cantous: lat. 34" ,"ل long. 工业 下 د "قو (Dict, des miss. étr,]
NE IE ]8[ : م1 jardin de la famille Tsoui »,
٠ 224 2 ون[ , en coréen Ryengam, c'est-à-dire « la sous-préfecture
ها عل roche des espritss. .ء ... ville murde à 810 lis de la capitale;
و cantons; lat. 34° 57, long. 153" حقو | Diet. كله mise, tr, }
Fal. 16%,
PPT Le Ji dos sfid.s di . CORSA] mic لوم
5 ني 95959 © D 7
Ve" F 2 202 7 3 | | | ل
tn + = F à d'à
, ١ -
4
206 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1883.
24 Sindo, nommé 了 soni, possédait autrefois un jardin
5 où croissaient des pastèques, longues de plus d'un
| pied, qui exituient l'admiration عل sa famille. Un
jour. sa file, ayant mangé en cachette un de ces
fruits, devint enceinte et, Le temps venu, donna mals-
sance à un garçon; mais ses parents courroucés de
cette naissance, survenue en dehors de toute. mter-
veation humaine, exposèrent le nouveau-né au mi-
lieu d'une forèt de bambous. Au bout d'une quin-
taine de jours, la jeune mère alla voir ce que son
enfant était devenu et elle le trouva abrité sous les
ailes de tourterelles et de condors! qui Planaient
au-dessus de lui, De rétour à la maison elle lit à ses
parents le récit du spectacle dont elle avait été te
moin: ces derniers coururent s'assurer de la réalité
de ce fait extraordinaire et ramentrent l'enfant dont
ils-prirent soin. Quand il fut grand, on lui rasa les
cheveux et on en fit un honte sous le nom de Tao-
sien; Halla au pays soumis aux Tang et y apprit,
du vénérable bonze Y-hing*, les lois de la géoscopie,
si bien qu'a son retour, il fut en état d'observer les
positions relatives des montagnes et des rivières, et
٠ ول téaduis par scondors عا caractere ,يق d'aprés W. Willinms :
« À large accipitrine bird, of'a black jlumage, described as having
vellow à head and piercing sight; tt 15 probably the condor or Inm-
mérgeir, fouuil an Manchuria.» Voir lé Syllabie dire. of the Chinese
Language, p. 1000.
"Est
MÉMOIRE SUR LA CORÉE, 337
de prononcer plusieurs prophéties miraculenses.
Dans la suite cet endroît fut appelé Kiou-lin!,
Mao-hing-hué*. Cette grotte est-située à deux lis
de distance au sud de Tsi-tcheou. Voici ce qu'on
lit dans les vieilles chroniques de Kao-li :
a Au commencement du monde, alors que la terre
n'était pas encore habitée par l'homme, trois génies
sortirent du sein de la terre; ils avaient nom: le pre-
,بعتت Leang-y-na;le second , Kao-y-na!; le troisième,
Fou-y-na°. Ces génies s'adonnèrent à la chasse, se
vétissant des peaux et se nourrissant de la viande
des bôtes qu'ils rencontraient dans ces contrées dé-
sertes. Un jour, ils virent surnager près de ln plage
de la mer orientale, une armoire en bois recouverte
d'une vase violette; ils semparérent de cette armoire
et l'ouvrirent: à l'intérieur ils trouvérent trois vierges
revètues d'habits violets, des chevaux et des hœuls
lout jeunes et des semences. Ges trois génies choisi-
rent chacun une des trois jeunes filles, de facon à
former une union proportionnée: ils semérent les
graines, élévèrent les animaux et eurent une nom-
breuse postérité. On voit encore aujourd'hui, au
nord عل la montagne qui dominé la ville, une grotte
qui est située précisément à l'endroit qu'ils habi-
taient, n
ou « }n groile aux fourrures se,
2
那
5.
TE
Fol-17 Fr”,
398 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
Province de Tchong-tsing-to.
Pao-mou-taé. Cette terrasse se trouve dans la pré-
fecture de Tchong-tcheou?, sur la montagne Foung-
leou-chan si elle est élevée de plusieurs centaines de
pieds. On raconte qu'autrelois une femme génie ap-
pelée Tsiang-oueit, qui s'était donnée à elle-même le
surnom de Pao-mou, prenait plaisir à se promener
sur cette montagne et à se reposer dans une caverne
qu'elle remplissait de senteurs embaumées, L'empe-
reur Ming-houangs de la dynastie des Tang, én ayant
entendu parler, envoya vers Pao-mou un Fao-sse”,
qui la conduisit au palais impérial où elle reçut le
nom de Tchenouan- fou-jen 7.
Tien-tchang-taé®. Cette terrasse est située à en-
viron dix lis au nord de Fou-yu-hien, Sur la rive
nord du fleuve, l'on voit une montagne escarpes, ter-
minée par une plateforme surplombant l'eau. L'on
# fi BE où «la terrasse de ln mère aux bulles».
lis de مود M. en coréen Tchyoung-tyou: «ville murée à 5 ؟
Sye-oul; 38 cantons; ancienne capitale de la province avant 15q2;
long, 125" 36 +, Voir Duct, des missions étrangères. ,5% 36° خا
LI. c'est-à-dire «la montagne de 3 agile ». 86 ار
L لس c'est هل nom d'une espèce de rose
5 Cet emperèur régna de 13ج à 556.
3 Mot à mot: «docteur de ها raisons La doctrine de Tao n été
fondée par Lao-tée. Lire la notice que F. Mavers n consacrée à ce
fameux philosophe dans non Chinese readers Manual, p, 110, 12,
152,114.
1 الا & À. mot à mot: «dame séritablement accomplie. »
1 天 EC. c'est-à-dire «ln terrasse du gouvernement céleste ء
MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 229
raconte que, sous les rois de Po:tsi, lorsqu'il s'agissait
de nommer un ministre d'Étar, l'on écrivait la liste
des fonctionnaires capables de remplir ce poste et on
la plaçait, dans une boîte cachetée, au sommet ملعل
montagne. Au bout de quelque temps la boîte était
descendue, puis ouverte, etle nom sur léquel on trou-
vait l'empreinte d'un cachet était celui qui devait être
choisi. Aussi a-ton donné à cette terrasse le nom
de Tchang-ché-yen.
Kiao-long-taé. Au nord de Fou-yu, au pied du
mont Fou-sou-chan?, se trouve, suspendue au-dessus
du fleuve, une pierre extraordinaire sur laquelle on
voit l'empreinte des griffes d'un dragon. L'on ra-
conte que Sou-ting-fang, général au service de la
dynastie des Tang, marchant à هل conquête du
royaume de Po-tsi, fut obligé de s'arrêter sur les
bords du fleuve par un orage violent, Le général
ayant jeté dans l'eau un cheval blane en guise d'ap-
,ألم ramena un dragon au bout de l'hamecon.
Après quelques instants, l'orage cessa, les nuages
se dispersèrent et l'armée put passer le fleuve. Telle
est l'origine du nom de Pe-ma-kiang? donné au
fleuve, et de celui de Kiao-long-taé que porte la plate
forme qui surmonte ce rocher.
Lo-hoa-yen*, C'est une roche gigantesque, en forme
VI ME مله عله terrasse de la pêche du dragon »
+ HR 82 IL, c'est-à-dire «la montagne alliée (du général) Sou
ting-fang به
1 让 Le IL. c'esta-dire «lo fleuve du cheval blaré .د
UE TER. سال فاع cle précipies de la pluie des fleurs .و
FL 1
Silisbois. سدسرم هه
Fol. 17%
339 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
de terrasse, située à l'ouest de Kiao-ong-taé, L'on ra-
conte que, lorsque le roi de Po:tsi, Y-17e-ouang, eut
été mis en fuite par l'armée impériale des Tang, ses
fommes.se réfugitrent au sommet de ee rocher d'où
elles se précipitèrent dans le fleuve : dé ذا vient le
nom عل Lo-hoa-yen.
Sou-ting-fang-pei!. Gette stèle est située à deux lis
à l'ouest de Fou-yu-hien, L'empereur Kao-tsong, de
la dynastie des Tang, qui avait envoyé le général
Sou-ting-fang pour faciliter au généralissime de Sin-
lo, Kin-yu-sin, la conquête du royaume de Po-si lit
ériger cette stèle en commémoration des services
rendus par son général. |
Province de KRing-chang-tno,
Chedin®. Cette forêt est située au sud de King-
icheou. To-hat-ouang*, roi de Sin-lo, ayant entendu
parler d'un coq qui, perché sur lesarbres du Che-lin,
faisait entendre son chant pendant la nuit. envoya
quelqu'un s'assurer de la réalité du fait; puis il alla
en personne au pied de l'arbre; là il vit, suspendue
aux branches, uné caisse عنمل sur laquelle était per-
ché un coq blane qui chantaït. Le roi prit la caisse,
l'ouvrit dés son relour au palais et trouva dans l'in-
térieur un petit enfant du sexe masculin ; il s'écria,
le cœur rempli de joie : « C'est le ciel qui m'envoie
1 说 جل جه LE هاه stèle عل Sou-ting-fang ».
: hé *. c'est-à-dire «la forët du début s,
١ 192 88 E où To-kiéouang, savant ما prosonciation de Pékin.
MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 3231
un .د !فاط à loi donna عا surnom de Ngo-tche! et
le nom de Kin*, en souvenir de la caisse dorée dont
ilétait sorti. Depuis, cette forêt fut appelée Ki-lin® et
donna son nom à une principauté.
Kin-song-taé*. Gette terrasse est située au sommet
dela montagne Kin-ngo-chan*, dans la préfecture de
King-teheou. OQuang-pao-kao 3 sujet de Sin-lo, allee-
tionnait cet endroit. Pao-kao se retira sur les monts
Tche-y-chan et y étudia la harpe, pendant cinquante
ans; durant ce temps il composa trenté-quatre mor
ceaux. Lorsqu'il faisait entendre son instrument, des
grues cendrées venaient planer aux environs; aussi ces
morceaux furent-ils appelés les morceaux dela harpe
aux grues cendrées, ou encore les morceaux de la
harpe grise. L'on conte et l'on raconte que Pao-kao
fut métamorphosé en génie.
Pao-vhe-ting*. Ge kiosque est situé. à l'ouest de la
montagne Kin-ngo-chan sur des rochers, qui affec-
tent l'apparence du poisson Pao-in, d'où leur nom
de Pao-che, et au milieu desquels l'eau coule en ser-
pentant. Le roi de Po-tsi postérieur, Teheng-shuen,
Et
1 全 , c'ost-a-dire à Le dons,
1 $£ #. en coréen Tjek-rum, c'est-b-dire هاه forët du coqs.
: ES à ماه ج30 terrasse des sapins et de la harpe.
١ للا ع حك a la montagne du poisson d'ars. Le poisson nome est
une esphce dé Seorvene |Pierois}; on l'appelle aussi eu chinois هما
leou-yu ل 988 il où «poisson à tête de dragons.
1 & 7 le pavillon des pierres نف forme de poisson ‘al,
ce poisson est une des variétés عل la perche.
1 فا
232 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
après avoir incendié Kao-yu-fou!, entra directement
dans lacapitale de Sin-o, dont le roi, Kin-ngaë-ouang*,
suivi de ses femmes et de sa famille, était allé en
excursion au Pao-che-ting. Au milieu des fêtes et des
festins retentit un cri d'alarme : « Voici les ennemis ! n
Ne sachant où s'enfuir, le roi et ses femmes se diri-
gent vers un palais, situé un peu plus au sud, où
ils se cachent; mais les serviteurs, les musiciens, les
servantes du palais sont pris par Teheng-shuen, qui
les emmène au palais du roi. Le vainqueur envoya
des soldats à la recherche du roi fugitif avee l'ordre
de le forcer à s'étrangler. IL s'appropria les concu-
bines royales, abandonna aux gens de sa suite les
femmes du palais et ordonna à Kin-tchouan*, cousin
du roi, de monter sur le trône autrefois occupé par
son parent.
Tchan-sin-taé*. Cette terrasse est siluée à l'est de
Kingtcheou, au sommet d'une tour qué Chan-te-
quang”, roi de Sin-lo, fit construire par ja superpo-
sition d'assises de pierres. Cette tour, ronde à la base
et carrée au sommet, renferme un escalier intérieur
qui permet d'atteindre la plate-forme et'd'y observer
les étoiles.
4 高 汐 府 . Cétait probablement la résidence d'un haut fone-
- 2 12. Cè roi régna de ذدو à gaû ap. J.-C.
"+.
١ 172 كل Æ «la terrasse de l'observation des étoiles n,
اا #5 王 . Ce roi régna de قدو à ga7 up. J.-C.
MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 233
Fué-ming-hiang !est situé au sud de King-tcheou. Foi 15 r.
Hien-kang-ouang*, roi de Sin-lo, se promenant à
Hao-tcheng”, rencontra, à Kaë-yun-pou, un individu
doué d'une physionomie extraordinaire et revêtu
d'un costume étrange. Arrivé en présence du roi, ce
personnage se mit à chanter ses louanges, et il le
suivit jusqu'à la capitale. Il se donna à lui-même le
nom de Tehou-jong *. Chaque fois qu'il faisait clair
de lune, il sortait, allant chanter et danser par lesrues
de la ville. Lorsqu'il eut disparu, le peuple en fit un
génie et, dans la suite, l'on désigna sous le nom de
Yué-ming-hiang les rues qu'il avait égayées par ses
chants et ses danses. On a recuelli les danses et les
chants de Tchou-jong après la mort de leur auteur,
et on les a rassemblés dans une pièce de théâtre.
OQuan-po-si-ki$, Sous le régne de Chen-ouen-ouang!,
roi de Sinlo, une montagne surgit du sein des flots
sur lesquels elle se mit à flotter. Le roi, étonné de ce
fait prodigieux, sembarqua et trouva, au centre de
cette île, un bambou qui y croissait isolé, Il donna
l'ordre d'en couper la tige et d'en faire une flûte.
١ A BA «la rue du clair de lune »,
‘ER.
2 AE JM هله ville aux grues».
VE Æ 请 ,en corden Küi-oun-hpo, c'est-à-dire «la rive aux
uünges didaipés 2.
& =
+ de Je EL, mot à mot : «la flûte qua fut tomber les dix
mille vagues. م
MX LE.
334 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
Les sons tirés de cet instrument dispersaient les
troupes ennemies , faisaient tomber la pluie en temps
de sécheresse, éclaircissaient je ciel lors des grandes
pluies; ils apaisaient les ouragans et calmiuent lés
tempêtes : aussi celte flûte était-elle appelée la flûte
qui calme la tempête. Toutes les dynasties se trans-
mirent successivement comme un trésor inestimable
cette flûte qui, sous le règne de Hiao-tehao-ouang !,
recut le surnom honorifique de Quan-ouan-po-po-si-
ki, Actuellement, cetle flûte n'existe plus.
Yu-ki*. Cette flûte est longue dun pied et de
neuf pouces; elle est remarquable par la pureté de
ses sons, L'on raconte qu'elle provient du dragon,
génie de la mer orientale. Les différents rois se sont
transmis cet instrument, auquel ilsattachaient le plus
haut prix. 11 existe encore de nos jours,
Yu-taé*, La première année du règne de Tchen-
ping-ouang”, roi de Sin-lo, un génie descendit du
ciel dans Le palais du roi ‘auquel il adressa les paroles
suivantes : « L'Étre suprème m'a donné l'ordre de
vous apporter cette ceinture de jade.» Le roi s'age-
nouilla et reçut ce bijou que, depuis, il porta lors
8 2 本 2 234 息 . "Ce non difere du mot qu plus haut
par ها doublement dés deus caractères امعد أن ممه à affirmer et
à cualter ا vertu de celle Müte qui apaise dis mille fois les dis
milles vagues amonceises.
: HAS «la flûte de jade.
١ جد 772 «la عسامع ornée de jade»,
RFE
MÉMOIRE SUN LA CORÉE. 23à
rrands sacrifices offerts soit aux والح soit
au temple des ancètres.
Tsing-tien*. Ge champ est situé dans le distrie d
King-tcheou. C'est sous les rois de Sindo que fu
rent placées les bornes de ce champ, bornes qui
existent encore maintenant.
Chang-chou-tchoutmg*. Ce village est situé au nord
عل Kin-ngo-chan. Tsoui-téhe-yuan, sujet de Sin-le,
prévoyant que le fondateur du royaume de Rao-li?
augmenterait sa puissance, écrivit à son souverain
une lettre, dans laquelle étaient ces mots : x dans le
Ki-lin.les feuilles jaunissent, tandis que sur le mont
Ho-ing® les pins sont toujours vertsw. Le roi, à la
réception de cette lettre, futirrité contre son auteur,
qui se rélugin et se cacha avec sa famille sur le mont
Kié-yé-chan *, dans le temple Haé-yng-ssef, qu'il ha-
"JE ou cle champ divisé comme عل caractère وهنا Dans
l'antiquité, les terrains étaient divisés en lots carrés et chaque loi
en neuf champs dé dimensions égales, le produit du champ central
étant réservé à l'empereur.
* ES NE cle hormeau de l'envoi de ها lettres.
5 C'est-à-dire Quang-kien.
9 ل 党 «le mont aux grues cendréess, On saisira l'allusion de
Tsoui-tche-yuan en se rappeluit que la forèt Ki-lin était située dans
lé royaume de Sinlo, tandis que le mont Ho-ling faisait partie du
territoire de Kao-li.
"أمد lu. 367 66, long ل ل coréen لك للا 1 1 5
#4" Voir Lhct. des missrons étrangères.
5 海 印 5 c'est-à-dire «la pagode du sceau nmvérscls, Ce
scéat اعد كتمهم est قل somastikn si souvent roprésenté sur les statues
de Bouddha, Il convient de constater ici lu similitude du nom de ها
montagne ,str laquelle le monastère est construit. avec celui de « انا
Fol 8 w°.
230 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
habita jusqu'à sa mort, Comine il jouissait d'une
grande influence parmi le peuple de Sindo, l'en-
droit où était sa première résidence reçut le nom de
Chang-chou-tchouang.
Houang-long-sse*. Ce temple est à l'est de Yué-
tcheng® de King-tcheou. Tehen-ping-ouang, roi de
Sin-lo, avait donné l'ordre à ses architectes de con-
struire un palais nouveau à l'est du Yué-tcheng, lors-
qu'un dragon jaune sortit d'une citerne. Détourné
de son projet par cette apparition, le roi ht de ce
palais une bonzerie appelée Hoang-long-sse. Un des
hôtes du couvent peignit sur le mur un vieux pin à
l'écorce couturée et aux branches tortueuses : les
oiseaux, à la vue de cette peinture, volaient vers l'ar- *
bre qu'ils croyaient exister en réalité et venaient se
heurter contre le mur, au pied duquel ils témbaïent
étourdis, Au bout de quelques années, le dessin s'ef-
faça et les bonzes firent retoucher la peinture avec
des couleurs; mais depuis cette restauration, les oi-
seaux ne se laissent plus prendre à ce trompe-l'æil.
Ti-cheche®. Cette pierre est située à Hia-tchuen-
yah, an ancient city in Judia, where Budidlha lived seven years : it us
a famous monasters, which is still visitéde. W. Williams, Dictio.
arr, p. 370.
1 黄 fé =." en coréen Moang-ryong, c'est-ädire « la pagode سك
dragon jaunes. |
"8 x. c'est-à-dire ville murée cu forme de loués : on appelle
ainsi l'enceinte semi-cireulaire qui esiste eu dehors des portes de
certaines villes,
0 题 诗 石 ; c'est-b-iré «la roche de la composition poëtique ».
MÉMOIRE SUR LA CORÉE, 237
kun !, près de la caverne du اع de Haë-yng-sse,
dont le nom vulgaire est Houng-lieou-tong*. A l'en-
trée de la grotte se trouve un pont appelé Ouiou-
kiao*, Quand on a passé ce pont, à cinq ou six lis de
distance, dans la direction de la pagode, on trouve
une roche sur laquelle sont gravés des vers de Tsoui-
tche-yuan. Voici cette poésie : « Dans toute la vallée
on n'entend que le IDugissement des cascades ét le
fracas des torrents: la voix de l'homme est étouflée,
et les paroles prononcées, même à la plus petite
distance, sont perdues; autant je crains que des pa-
roles vaines et mensongères ne trouvent accès jus-
qu'à mon oreille, autant j'aime à voir l'eau courir
en bondissant dans la montagne.» C'est pour cette
raison que l'on a donné à cette roche gravée le nom
de Tche-yuan-tang".
Tou-chou-tang*. Ce monument se trouve sur le
mont Kié-yéchan, dans l'arrondissement de Hia-
tchuen-kun. La tradition nous apprend que Tsoui-
iche-yuan, qui s'était retiré sur la montagne, sortit
un matin pour ne plus reparaîitre : l'on retrouva son
chapeau et ses chaussures sur une roche dans la
lorèt. Les bonzes de Haé-yng-sse, frappés de cette
٠١ عم JIT 85, en coréen Hap-tchyen; à... ville ددن lis de ln ca-
pitale; g cantons; Int. 35° 32°, long. 225" 36°». (Diet, dles miss, dr,
5 3 证 1 «la grotié du torrent rouges,
1 عن EE 122 cle pont de Ou-liou ».
١ HE SE C'est-à-dire «le temple dédié à Tche-yuans.
9 où 78 ,“زه c'est-à-dire ماه temple de سلا lectures,
Fal. gr.
AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. هون
disparition mystérieuse, récitèrent des prières, le jour
anniversaire de cet événement , et firent peindre son
portrait qu'ils placérent dans le Tou-chou-tang; qui
est à l'ouest de leur temple,
Koua-ting'. Ge kiosque est situé au sud de Tong-
laihien, Un des fonctionnaires du royaume de Kao-li
nommé Tchen-hu, ayant été victime d'une fausse
dénonciation, sé retira dans sa campagne pour 了
cultiver des fruits et y planter des pastèques; il oc-
cupait ses loisirs en jouant de la harpe et en compo-
sant des poésies où il exprimait son dévouement
pour son souverain. Ges chants ont été collectionnés
et figurent dans les recueils de morceaux choisis.
Province de Hoang-haë-tao.
Kétcheng® est située à vingt-cinq lis au sud de ,
Hoang-tcheou*. Les troupes du roi de Kao-li, après
avoir défait, au nord de cetteville, lesbrigands Hong-
kin 5, les mirent tous à mort. Grâce aux combats in
cessants dont cette localité fut le théâtre, le sol fut
bientôt couvert d'ossements blanchis. Par un temps
sombre, ou. par un ciel pluvieux, alors que les es-
1١ If Le «le kiosque aux pastéques ».
١ 3 «la ville aux jujubiers »
M. eu coréen Hoang-tirou «.-. ville mure à Aüb Mis de
ما capitale; 18 cintons; lat. 38° “مد long, 133" Jo’, Voir امال des
missions étrunqéres.
3 0 ل «les Foulands rougess, Ce nom est قل à ها coiffure que
ces rebelles avaicat adopire. Les rébelles chinois qui iorent attsquer
Shang-bai بن 1853 portaient bo méme mom,
MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 230
prits apparaissent sous des formes sépulerales, des
exhalaisons pestilentielles émanaient de ces champs
et répandaient des maladies meurtrières. Le roi ayant
envoyé, au printemps et à l'automne, des officiers
pour brûler des parfums et adresser des prières aux
ombres qui hantaient ce lieu, le terrible fléau ne
tarda pas à disparaître.
Kong-to-kou'. Cette caverne est située à trente lis
à l'est de Haë-tcheou *; elle a vingt pieds et plus de
diamètre à l'orifice. Comme il y fait très sombre, on
ne peut y pénétrer sans le secours d'une lumière; au
bout dé cinq lis, cette caverne devient tortueuse et
savance plus profondément dans les flancs de la
montigne, jusqu'au moment où l'eau dont elle est
remplie empêche de continuer l'exploration. On ra-
conte que le généralissime Kong-to s'aventura dans
cette caverne et parvint jusqu'au sommet de la mon-
tagne Kicou-yué-chan, où se trouverait une issue, à
dix lis de distance de l'entrée, Si l'on allume du feu
à l'orifice de cette caverne, l'on peut voir, au bout
de dix jours, la fumée sortir du sommet de Kiou-yué-
chan ?.
15 2 8 cestà-dire la caverne de Kongtor.
: 6 MM, cn coréen Häi-tjyrou., Voir dans Klagroth, p. 54, le pas-
sage relatif à cette ville; ». . . ville marée à 475 كنا de la capuiale;
35 cantons; lat. 37" 53°, long, 123" 25°». (Der, des nes, tr.)
: JL À ][[ هلاه montagne aus neuf mamelons tu foerwe عل lunes.
Nous verrons plus bas que celte moutagne porte plusieurs autres
noms. Voir le fol. 9 du 2° kiven,
Fal, 19 v°.
5 a
240 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1#85.
Province de Kiang-yuen-ao,
Che-tsao !.
Che-lche*,
Che-tsing*. Ces trois monuments sonts situés à
Kiang-ning-fou, aux environs du kiosque Han-song-
ing*. On dit que quatre génies s'arrêtèrent en
voyage à cet endroit, pour y prendre le thé.
Tsiou-tchuen-che®. Cette pierre est au bord de la
route, au sud de Tsiou-tchuen-hien‘, dans l'arrondis-
sement de Yuen-tcheou ”7; elle a a forme d'un frag-
ment de cuve. La tradition nous apprend que cette
pierre était autrefois placée sur les bords du Si-
tchuen ؟ et que l'eau qu'elle contenait avait non seu-
lement le goût du vin, mais encore pouvait plonger
les buveurs dans l'ivresse. Les autorités de Tsiou-
tchuen-hien, voulant épargner les allées et venues
occasionnées par la qualité extraordinaire de cette
eau, faisaient transporter la cuve dans un endroit
1 看 Ti «le fourneau de pierre ».
3 1 2 cle bassin de pierre s.
1 نك ول «le puits creusé dans la pierres.
١ + 194 Æ cle Liosque des pins au feuillage persistant »
ITR وم «ha roche de la source du vins.
1 11 008 ماه district de ها source du vins.
1 原 H. Pi COPCET Ouen-tjyou : t... ville murée à 240 Hs de La
capitale ; 20 cantons; capitale dela provincede kung-ouan: lat.37° 33",
long. 125" "حل +. Voir Dhet des mrssions Étranperes,
١ 8 川 , EU coréen Sye-tchren «la riviere occidentale ,,
MÉMOIRE SUR LA CORÉE. 241
plus rapproché, lorsque la foudre tomba sur elle et
la brisa en trois morceaux, dont l'un tomba au fo
de l'eau; le second disparut sans que l'on ait jamais
pu.en retrouver les traces; le troisième fragment est
celui que l'on peut voir actuellement.
Province de Ping-ngan-tro.
Ki-lin-kou'. Gette grotte se trouve au-dessous du
pavillon Fo-pi-leou*, dans la préfecture de Ping-jang.
Le roi Tong-ming-ouang y élevait un cheval appelé
Ki-lin-ma?, dont le souvenir a été perpétué par une
stèle érigée en son honneur. La tradition nous ap-
prend que le roi Tong-ming-ouang pénétra dans
cette grotte, à cheval sur le Ki-lin-ma, jusqu'a ce qu'il
vit surgir une pierre appelée Tchao-tien-che * à ce
moment il fut transporté au ciel, Les empreintes
du pied du cheval sont encore à l'heure présente
visibles sur la roche.
Tsing-tien 5. Ces champs sont situés dans les fau-
4 LL ÈS Hi. en coréen Keus-rm-hkoul, c'est-ä-dire ول gratte سل
Kin-lins,
. * 92 98 44 cle pavillon du nuage vert».
RENE cle cheval Kiine.
١ 8 K 49 «lu pierre de l'admission au داعت La Gu de Tong-
ming-ouang ne pouvait manquer d'être aussi surnaturelle que sa
naissance. | Note du traducteur. )
* Cest le nom générique des champs divisés, ainsi que nous
l'avons décrit plus haut, suivant les règles établies par l'empereur
Tu-oumng, au Au siècle avant notre ère, Voir le Chou-king, kiv. a,
É. 11,
4% AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885,
bourgs de Ping-jang. Ki-tze en avait placé les bornes
qui ont été conservées jusquà présent.
Tsing-yan-kiao !.
Pé-yun-kiao 2. Ges ponts se trouvent à Ping-jang,
dans le palais Kiou-ti-kong?; ils ont été construits à
l'époque du règne de Tong-ming-ouang.
(La suite à un prochain cahier.)
CHE 146 cle pont du nuage mms
‘À Œ «le pont du nuage blancs,
١ ل AN SE le palais aux neuf escaliers ».
ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 4
sun
ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES #,
PAR M. JL HALEVY.
INTRODUCTION.
Les inscriptions du roi Piyadasi sont notoirement
les plus anciennes que l'on ait découvertes jusqu'à
ce jour dans l'Inde, Elles sont rédigées en deux éeri-
tures différentes dont l'une, usitée principalement
dans l'Ariane et dans la Bactriane, est nommée ario-
indienne, ario-palie, bactrienne ou arienne: l'autre,
répandue surout dans l'Inde propre, est appelée
indo-palie ou simplement indienne. Le genie de
Prinseps a réussi à déchiffrer l'une et l'autre de ces
écritures et, depuis lors, la science paléographique de
l'Inde n'a pas cessé de progresser et de s'aflermir, On
connait aujourd'hui presque toute la série des trans-
formations que l'alphabet indien de Piyadasi a par-
courues pour produire l'alphabet sanserit moderne
où dévanagari, ainsi que les autres alphabets, très
nombreux, qui sont en usage chez les diverses po-
pulations de la péninsule gangétique et des pays en.
vironnants, influencés par le brahmanisme ou par le
١ هنا mémoire est accompagné dé deux planches.
Ji AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885,
buddhisme. Mais, tandis que, à partir de Piyadasi, la
paléographie indienne abonde en faits et en rensei-
gnements importants, elle rencontre un vide absolu
et des plus régrettables aussitôt qu'elle essaie de وم
monter à l'origine des écritures employées par ce
prince et d'en rechercher le lien avec les autres syst
mes graphiques du monde oriental. Abandonnée
par l'histoire et lancée à travers l'atmosphère crépus-
culaire qu'on nomme époque védique ou antébrah-
manique, l'imagination des savants, qui les premiers
s'étaient occupés de la question d'origine, avait dé-
passé toutes les bornes en affirmant que l'écriture
indienne était la source de celle de la Grèce et de tous
les autres alphabets analogues, Plus tard, desopimions
plus sensées se sont produites de divers côtés et l'on a
commencé à soupçonner qué l'origine du dévanagari
était, au contraire, dans certains alphabets de l'Ocei-
dent; mais à l'exception de M. Albrecht Weber, dont
l'opinion sera discutée plus loin, on n'a fait aucun
effort pour sortir du domaine de la conjecture et du
sentiment personnel. Aujourd'hui même, c'est-à-dire
vingt-sept ans après la vigoureuse tentative de M. We-
ber, il y a encore des savants qui, repoussant l'idée
que l'écriture indienne ait pu être empruntée à un
peuple étranger, aiment mieux faire les eflorts les
plus incroyables dans le but de conserver aux In-
diens la gloire d'avoir inventé une écriture natio-
nale, L'écriture arienne seule est généralement con-
sidérée comme venant d'un alphabet sémitique,
mais à encore on na jamais tenté d'en préciser la
ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 245
source. Ges circonstances étant données, je crois
utile de faire une nouvelle tentative dans cette voie,
afin d'attirer l'attention des savants sur un problème
longtemps délaissé et qui mérite certainément toute
leur sollicitude. Je crois aussi que, dans une question
si éminemment paléographique, ce sont les prin-
cipés de paléographie seuls qui doivent avoir voix
au chapitre et que les considérations de mythologie
et de littérature doivent être reléguées à l'arrière-
plan. Au fait, il ne s'agit pas de décider si les In-
diens étaient capables de se créer une écriture, mais
de déterminer si l'écriture dont ils se servent au
moins depuis Piyadasi se rattache ou ne se rattache
pas à l'une des écritures de l'Asie antérieure et, dans
le cas aflirmatif, quelle est cette écriture. Voilà le
point de vue auquel j'ai cru nécessaire de me placer
dans le présent mémoire dont les idées essentielles
ont été exposées, از y a trois ans, dans la séance an-
nuelle de la Société asiatique. La question me sem-
ble avoir sufhsamment عشم à l'heure qu'il est. Le
Corpus inscriptionam indicaram publié par M. Cun-
ningham et complété par le travail magistral de
M. Sénart sur les textes de Piyadasi, où les faits d'or-
thographe et de phonétique sont lumineusement
expliqués, fournit désormais à l'étude des écritures
indiennes une base aussi vaste que solide, D'autre
part, grâce à la publication du Gorpus inscriptionum
semilicarum et aux travaux de MM. Renan, de Vo-
,غنم Jules Euting, Lenormant et autres sur les di-
verses branches de l'épigraphie sémitique, la paléo-
se. 13
ERLEFRENRS SRNSSREE-S
346 AOÛT-SEPTEMBR E-OCTOBR E 1685.
graphie de l'Asie occidentale à atteint une solidité et
une précision inconnues à nos prédécesseurs. Toutes
ces circonstances favorables m'ont permis de laisser
parler les faits par eux-mêmes et d'écarter tous les
arguments qui reposent sur des appréciations per-
sonnelles.
Les problèmes dont nous allons chercher la solu-
tion séront donc les suivants :
Pour l'écriture dunord-ouest ,ario-palieouarienne,
dont les allures sémitiques sont évidentes, nous tä-
cherons de trouver l'écriture qui lui a servi عل type
et d'expliquer, en même temps, les faits de vocalisa-
tion qui, au premier aspect, lui donnent une phy-
sionormie non sémitique.
En ce qui concerne l'écriture du sud-est, indo-
palie ou proprement indienne, notre tâche sera
plus compliquée, Après avoir indiqué sommairement
les traits généraux et énnméré les diverses opinions
qu'on a émises sur son origine, nous aurons à en
étudier le rapport avec l'alphabet du nord-ouest, Le
rapport mutuel lixé et les éléments communs préci-
sés, nous montrerons lequel des deux a emprunté à
l'autre, Geci établi, nous aurons à rechercher l'origine
des éléments qui semblent particuliers à l'alphabet
indien. Tous ces résultats combinés nous fourniront
enfin des moyens sûrs pour fixer la limite supérieure
de la date que la formation de cet alphabet ne saura
plus dépasser.
ESSAI SÛR. L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 347
PREMIÈRE PARTIE.
L'ALPFHARET OU NORD-OUEST ARIOD-IXDIEN nu AMIEX,
1
Le caractère exotique de cet alphabet n'a jamais
fait l'objet d'un doute; son origine sémitique et tout
particulièrement araméenne à aussi été supposée par
quelques-uns ; seulement personne na Jamais tente
d'en donner une démonstration méthodique. Comme
la plupart des alphabets sémitiques. l'alphabet arien
se dirige de droite à gauche et plusieurs de ses
lettres rappellent des formes sémitiques communes,
mais très réduites et cursives. Les voyelles initiales
ont toujours pour support un gutturale presque in-
sensible qui répond à Talep sémitique et à l'esprit
doux des Grecs. À ce fond de sémitisme évident,
l'écriture arienne joint une particularité qui lui est
propre. C'est je procédé de superposer les unes aux
autres les lettres de ها même syllabe, principalement
les lettres initiales; quand ها syllabe se termine par
une voyelle, on suspend aux consonnes le trait li-
néaire qui représente cette dernière, La superposi-
tion des lettres apparait plus tard dans quelques ecri-
tures sémitiques d'un caractère cursif, comme l'arabe
et lhébreu populaire, mais on n'en connait pas
d'exemple dans l'écriture araméenne.
De prime abord , la manière d'indiquer les voyelles
au moyen de petits traits aecrochés aux consonnes
174
948 AOÛT:SEPTEMBRE-OCTORRE 1885.
semble quelque peu singulière; quand on regarde
de près, on ne tarde pas à s'apercevoir quelle ne
constitue pas en réalité un procédé différent de
celui qui est usité dans les autres écritures sémitiques
pour marquer هل prononciation vocalique. Je ne parle
pas, bien entendu, des points-voyelles qui sem-
ploient en hébreu, en syriaque et en arabe pour
préciser la vocalisation des lettres-consonnes, D'une
part, ces points-voyelles sont d'invention trop ré-
cente pour entrer en ligne de comparaison avec les
signes-voyelles ariens: d'autre part, ils constituent
des additions purement extérieures et n'aflectent pas
les consonnes afférentes, Je ne parle pas non plus
de la ponctuation éthiopienne, où les voyelles se
joignent inséparablement aux consonnes, au point
d'en modifier parfois Les formes primitives, La com-
paraison de ها ponctuation éthiopienne n'a pour
notre étude qu'un intérêt purement. psychologi-
que en tant qu'elle prouve que l'idée de former de
la consonne et de la voyelle, e'est-ü-dire de la syl
labe, une unité graphique indivisible, peut naître
indépendamment chez des peuples tout à fait diffé-
rents. Le procédé sémitique par excellence auquel je
fais allusion est celui qui consiste à employer les
consonnes faibles y et w pour indiquer, Fune les
voyelles 1 et رع l'autre les voyelles a et os Gette façon
de marquer les voyelles, notamment les voyelles
longues, rare chez les Phéniciens, plus fréquente
dans l'ancien hébreu et dans l'orthographe moabite,
est devenue systématique dans l'orthographe des
ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES, 430
peuples araméens. C'est elle qui constitue suns aucun
doute le point de départ de la vocalisation des écri-
tures ario-indienues. Je ferai voir tout à l'heure que
limitation a été aussi stricte que possible et que les
traits minuscules qui représentent les voyelles dans
ces écritures ne sont au fond autre chose que de
légères modifications des consonnes y et v.
Le fait que toute lettre ario-indienne privée d'appen-
dice vocalique se prononce invariablement avec la
voyelle a revient aussi dans l'écriture éthiopienne et
est dû, dans un cas comme dans l'autre, à la mème
cause, savoir à l'incapacité des écritures sémitiques de
marquer dans je corps du mot la voyelle a par une
lettre faible particulière comme cest le cas pour les
autres voyelles. Le manque même de tout indice
vocalique suffit parfaitement pour annoncer au lec-
teur la présente de l'a, voyellé unique qui ne pos-
sède pas de mater lectionis. Voilà fa cause naturelle
du phénomine qui a conduit quelques savants ‘à
présumer une connexion entre la vocalisation in-
dienne et la vocalisation étiopienne, Ge paralle-
lisme dans le mode de vocalisation chex les peuples
éloignés montre aussi combien 计 serait imexact d'at-
tribuër, par exemple, l'unité indivisible de la syllabe,
dans les écritures ario-indiennes, à une sorte d'ins-
tinet philologique, grâce auquel les scribes indiens
se seraient doutés que, dans les langues aryennes, la
voyelle fait partie intégrante de la racine. La pone-
tuation éthiopienne est là pour prouver qu'on arrive
au même résultat sans la moindre notion linguis-
350 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
tique et en parlant une langue dans lnquelle les
voyelles n'ont qu'un caractère adventice. 11 faut
plutôt y voir le résultat indépendant d'un besoin
identique, à savoir le besoin de distinguer les lettres
qui fonctionnent en qualité de voyelles de ces mêmes
lettres ayant la puissance pleine de consonnes, Les
premières ont été de plus en plus rapprochées de
leurs consonnes aflérentes, au point que, réduites à
l'état de petits traits et d'appendices, elles semblent
avoir perdu toute existence isolée. Tout eela sera
démontré en détail dans lu suite de ce mémoire.
IL
L'alphabet araméen qui a servi de modèle à l'écri-
ture indienne du nord-ouest, où arienne, est un
alphabet de transition et de forme cursive. Sa phy-
sionomie générale rappelle l'écriture des papyrus
araméens d'Égypte, pendant que quelques formes
partielles fottent entre celles des monnaies de Ci-
licie et celles de l'alphabet palmyrénien. L'apparition
de formes que l'on ne constate que tout au plus un
siècle avant l'ère vulgaire, c'est-à-dire environ cent
cinquante ans après Piyadasi, ne doit pas étonner
outre mesure, l'expérience ayant souvent démontré
qu'en fait de paléographie, il y a des modifications
anciennes qui ne deviennent fréquentes que beaucoup
plus tard et peuvent ainsi échapper longtemps à ,
l'observation, Sur ce point, comme sur beaucoup
d'autres, l'argument a silentio est le pire des angu-
ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 251
ments. Ce fait a néanmoins un intérêt capital pour
نا localisation géographique de l'alphabet emprunté:
par les populations ario-indiennes, 1 nous fournit la
preuve langible que cet alphabet n'a pas son origine
dans la Mésopotamie, comme on serait tenté de le sup-
poser de prime abord, mais dans la Syrie moyenne
et occidentale, Le caractère araméen des poids assy-
riens appartient à un type antérieur qui ne permet
aucune comparaison avec les formes constitutives des
écritures indiennes en question.
Comme touté écriture sémitique, l'alphabet ara-
méen se compose de vingt-deux lettres, toutes con-
sonnes. Conformément au principe que nous avons
exposé devant l'Académie en 1833, à propos de l'écri-
ture phénicienne, et que nous avons vérilié à plu-
sieurs reprises sur d'autres écritures, un alphabet ne
passe jamais intégralement d'un peuplé à un autre.
En général, le peuple emprunteur n'adopte de l'al-
phabet exotique que les lettres qui expriment les sons
qui se trouvent dans la langue qu'il parle. Toutes Les
autres, qui expriment des sons étrangers à sa langue,
sont repoussées du nouvel alphabet et finissent par
se perdre. Dans le cas actuel, les Ario-Indiens n'ont
vu accepter de Falphabet iraméen que les lettres
suivantes : aleph, bét, gimel, dalet ,wdte, thét ,yod, kaph,
lamed, mem, noun, samek, pé, résch, schin, tüw; en
tout seize consonnes, dont la plus faible est l'aleph.
qui équivaut à l'esprit doux ,de l'écriture grecque.
Les cinq lettres zaïn, hét, ain, cade, goph, qui re-
présentent des sons inconnus aux idiomes indiens,
252 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885, .
n'ont naturellement pas trouvé place dans l'alphabet
“arien. Une lettre araméenne enfin, le hé, a été re-
poussée par une cause non pas phonétique, mais
purement graphique, savoir parce que sa forme est
identique avec celle du sehin du nouvel alphabet.
Cette circonstance a obligé les scribes ariens à créer la
lettre ha au moyen du procédé de dérivation qui sera
expliqué quand nous traiterons des lettres dérivées.
ILE.
Aprés ces préliminaires nous pouvons aborder
l'exposé détaillé des éléments constitutifs de l'alpha-
bet ario-indien.
À. Les lettres primitives !,
Aleph. La forme de l'aleph arien, 9, est presque
aussi réduite que celle de l'aleph syriaque (1), Elle
consiste en un trait vertical replié au sommet et
tourné à gauche. Cette forme rappelle l'aleph le plus
cursil du papyrus Blacas et presque l'aleph palmy-
rémien, sans le petit trait de droite. Ce petit trait
manque déjà dans l'aleph du papyrus de Turin; 让 sn
peut néanmoins qu'il ait été éliminé dans le but de
rendre possible l'adjonction de la voyelle م qui a
précisément la forme d'un petit soubresaut oblique
surgissant à la partie supérieure droite de la lettre.
Bét. Le b arien, ل(" coïncide entièrement avec
le bét du papyrus du Louvre; le pli inférieur a été
un peu raccourci.
١ PLI,A, 1:16, L'asiérisque marque les formes théoriques de tran- 。
sition, non constatées dans l'usage,
XV مه
+ قي 和
2 ا ل
4
à
10
1
ٍ
He à À
FR
4
HN Lu:
F À L, dE À 2 二
ER 0
1, 14; 11, Jo
د
fra ا
1
ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 353
Gimel. Le dj arien, N, rappelle distinctement عا
و nabatéen, sauf que le trait de gauche est plus re-
levé. Cette forme se constate déjà sur des sceaux
araméens du troisième siècle avant l'êre vulgaire.
Dalet. Le d arien, ], conserve fidèlement la
forme du dalet du papyrus Blacas et de celui de Tu-
mn Sa position oblique ainsi que l'effacement des
saillies dans sa partie supérieure, témoignent d'un re-
lächement considérable dans la tradition graphique.
F@w. La forme arienne de la lettre v, 7, est au
contraire plus substantielle que le صقف des papyrus
qui a presque perdu la petite barre supérieure, Gette
forme se constate à la fois sur lesmonnaies de Cilicié
et dans l'inscription du Sérapéum, monuments sé-
parés l'un de l'autre par un intervalle de trois siècles.
Thét. Cest ها première forme du thét dans le
papyrus du Vatican qui coincide le mieux avec le
لا arien, sauf cette petite dilférence que les lignes
de l'angle droit se prolongent au dehors, la ligne
horizontale très peu, la verticale beaucoup plus, au
point de former une haste.
Yod. Les papyrus montrent plusieurs variantes,
d'ailleurs très légères, de cette lettre. Deux d'entre
elles ont dû être connues des scribes ario-indiens.
La première, qui ressemble a un petit schin renversé,
conserve encore quelque tracé de la forme phéni-
cienne et se rencontre dans Île papyrus du Vatican
et dans le papyrus Blacas. La seconde, ayant tout à
fait perdu le soubresaut du milieu, revêt la forme
954 AOÛT-SEPTEMRRE-OCTOBRE 1485.
d'un angle ouvert A. Gette dernière forme, usitée
tout particulièrement dans le papyrus de Turin,
coïncide très exactement avec le » arien, Nous dé-
montrerons plus loin que la première forme, relati-
vement moins usée, a passé dans l'alphabet indien.
Kaph. Cette lettre a été introduite dans l'alphabet
arien sous la forme qui est commune aux papyrus
d'Égypte, 4: mais les scribes ariens ont dû la renver-
ser, ,جل afin d'en empêcher la confusion avec la lettre
dj ,ل qui a une forme analogue. Le trait supérieur
a été ajouté afin de rendre aisée la suspension كفل
voyelles, de ذا la forme h.
Lamed. Le L'arien, 7, est la copie du lamed ara-
méen, {, renversé et tourné à droite. On a évité la
confusion avec l'a (9) en prolongeant la partie su-
péricure de la hampe à la naissante du petit demi-
cercle. Le L, 1 se distingue del'e, 1. en ce que, dans
celle dernitre lettre, le soubresaut est poussé à
gauche.
Mem. Le type du m est celui qui hgure sur le papy-
rus Blacas : 4; mais la lettre a été couchée sur le dos,
ainsi: .عع La ligne oblique qui traverse la paroi droite
a été transportés tout d'abord sur le bout gauche;
puis elle à été séparément adjointe au-dessous de la
lettre , où elle n'a pas tardé à se réduire à un point
où à disparaitre complétement. Toutes ces variantes
se constatent dans l'inseription de Piyadasi, et leur
identité a été pour la premitre lois reconnue par
M. Senart. Sans les formes plus complètes il eût
ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 255
été presque impossible de deviner le type de cétte
lettre,
Noûn, Le narien, ( ne dillère en quoi que ce
soit du noûn des papyrus.
Samek. Le + palatal arien, 7, est le samek le plus
usé des papyrus, mais il a été couché sur les jam-
3 TT.
PE Le pé araméen , 7, coincide avec l'aleph arien.
On à évité ها confusion en retournant là lettre type
et en en relevant la hampe, aïnsi : Fr. Une moditi-
cation analogue a été opérée dans le même but sur
le lamed araméen.
Hésch. Dans le papyrus du Vatican, le résch se
présente tantôt sous une forme ondulée qui le rap-
proche beaucoup du noûn, ( , tantôt sous celle d'un
trait légèrement incliné. L'une et l'autre de ces formes
ont dû être en usage dans l'alphabet modèle des éeri-
tures ario-indiennes. Le r arien a conservé la forme
ondulée qu'il rend, en-exagérant quelque peu le tracé
des angles, ainsi : 7, circonstance qui fait qu'on a
peiné à le distinguer de la lettre & On verra plus
loin que la seconde forme à été accueillie dans Tal-
phabet indien.
Schin. Le sh cérébral arien calque strictement
le sein des papyrus, surtout celui du papyrus
de Berlin, où le trait moyen est fixé sur l'angle.
Cette lettre type a élé renversée par les seribes ariens,
évidemment dans le but de جا distinguer dé ذا syl-
labe % me.
.885 ا AOÛT-SEPTEÉMBRE-OCTOBRE, ووو
Tüw. Les formes de cette lettre sont peu variées
dans les papyrus araméens. Le { arien, À, en vient,
sans aueun doute, sauf qu'il a perdu la partie de
la hampe qui est au-dessous du crochet. L'aban-
don de cette partie essentielle de la lettre a pour
but d'éviter ln confusion avec le k h primitif, mais
cette mutilation a eu dès lors pour conséquence 3
possiihté de le confondre avec la lettre r 7, laquelle
est toutefois plus anguleuse. Ajoutons que la forme
primitive et intacte du سنا araméen a dû persister
pendant quelque temps puisqu'elle a éte introduite
dans l'alphabet indien.
L'analyse qui précède nous permet d'établir la
statistique paléographique suivante, qui présenté
exactement le procédé que les scribes ariens ant mis
en œuvre en empruntant à l'écriture araméenne les
éléments fondamentaux de leur écriture. 1
L'alphabet arien primitif a emprunté à l'alphabet
araméen :
1 Huit lettres n'ayant subi aucune modification :
aleph, bét, ,اعساو dalet, wûw, yod, noûn, résch ;
an Une lettre dont les lignes formant angle ont |
été prolongées : thét;
3° Une lettre diminuée d'un trait : té;
١ Une lettre retournée et augmentée d'un petit
trait + pé;
55 Deux lettres renversées : samek et schin ;
ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 357
6° Deux lettres renversées et augmentées d'un
petit trait : kaph et lamed;
7" Une lettre rénversée et finalement diminuée
d'un petit trait :
Somme toute, seize lettres consonnes dont la va-
leur phonétique est identique en araméen et en
arien, L'emploi du gimel pour exprimer le son dj ne
forme point uneexeception, mais un fait de phonétique
générale, puisqu'on le rencontre aussi chez les Sé-
mites eux-mêmes, notamment chez les Arabes qui,
sauf en Égypte. prononcent dj ou } au lieu de 4.
B. Les lettres dérivées !
Les seize lettres empruntées à l'alphabet araméen
étant tinsuffisantes pour rendre les nombreuses con-
5 + عل leur idiome, les scribes ariens ont. dû
songer ‘dès le début à en combler les lacunes. Is
atteigmrent leur but par ce moyen aussi simple
qu'universel qui consiste à modifier légèrement les
lettres fondamentales ou à y ajouter des traits dia-
critiques. Les lettres dérivées peuvent elles-mêmes
être l'objet de modifications analogues en vue de
produire de nouvelles lettres.
Les modifications opérées sur les lettres ariennes
dans le but de complèter l'a] phabet sont les suivantes :
L'esprit doux ou aleph 7, augmenté d'une petite نا
gne à droite مفعل base ? , exprime la gutturale douce,
8 .2 ,]لم 1
Les
254 AOÛT-SEPTEMRRE-OCTOBRE 1885,
Le لا dj écrit d'un seul trait, en commençant par
l'appendice à gauche, donne Ja gutturale sonore Ÿ 4.
Augmenté d'un petit trait oblique à draite, au-des-
sous de l'angle, il donne naissance à la palatale
sourde ce, où les formes angulaires se sont adoucies
en demi-cercle. Ces lettres dérivées produisent cha-
eune à leur tour une lettre nouvelle, savoir : le Ÿ بن
augmenté d'un crochet à droite, forme le $ qh as-
piré, tandis que lee, sous sa forme primitive, prô-
longe vers la droite son trait horizontal et produit
ainsi de 52 ch aspiré, dont l'angle supérieur a et
également adouci en demi cercle.
Le 7 d se dédouble pour former le % dh aspire.
Le (h laisse tomber sa ligne supérieure pour
produire la cérébrale sonore ,ل ا où la petite ligne
à droite de la forme primitive a aussi été éliminée.
La nouvelle lettre se modifie ensuite de deux façons
différentes. En premier lieu, elle abandonne à la fois
les deux traits verticaux de sa partie supérieure, pour
donner naissance à la cérébrale sonore aspirée T dh.
En second lieu, elle conserve le trait vertical de
droite et, en prenant lg forme d'une croix, produit
la cérébrale sourde sspirée + th'. Gette dernière ,
enfin, fait descendre La partie droite de la ligne ho-
risontale au-dessous du niveau dé la moitié gauche,
pour marquer la cérébrale sourde simple له t.
La forme primitive de ,]ا c'est-à-dire E,, perd la
١ Le prolongement vers la droite du trait harirontal dés lettres
T dei T th, 0 pour but d'en faire éviter la confusion avec Jre
ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES, 259
partie inférieure de sa haste et donne naissance au &
kh aspiré. 了 se distingue des lettres analogues 51 5
et ‘7 r, par la longueur de sa partie supérieure,
Le 1 n dental donne naissance aux deux autres n
que possède l'alphabet arien. Le م cérébral f, noté n,
ne diffère de son type qu'en tant que son sommet est
arrondi vers la droite. Le n palatal 9 noté à où ny,
est dû, au contraire, au dédoublement du petit cro-
chetqui en forme le sommet, Le crochet additionnel ,
placé au-dessous du premier et dans une position
oblique, est naturellement le plus grand. Le n guttu-
ral, correspondant au sanserit ny, ne sesl pas ren-
contrée dans l'inscription de Capurdigiri.
Le PF م sourd produit les Jabiales aspirées ph et
هآ[ :زا première, en prolongeant la ligne horizontale
vers la gauche : يك la seconde, en surmontant cette
dernière lettre d'une ligne horizontale : 8,
Enfin, le Ÿ sh cérébral devient le type du s den-
tal .م On a obtenu cette forme en redressant le cro-
chet de telle sorte que l'angle en est placé à droite.
La ligne verticale un peu prolongée dans un sens
plus ou moins oblique forme ainsi la base d'une sorte
de triangle. Dans les monuments plus récents, cette
base tend à disparaître, et il n'en reste que la partie
inférieure, P.
En lout, seize lettres nouvelles, dérivées comme
il suit :
1” Par une légère modification de forme : ® q
el 0 ni;
260 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
n° Par un changement de position : P s et بط
3 Par redoublement : 3 dh et S à; |
Par l'augmentation d'un trait : 1 h, Te + عن
ch, +, Tph, P bh;
5° Par l'augmentation d'un crochet : تك
6° Par diminution de traits : 4 ,ل T عط 6 ,لل
Au point de vue de la filiation, ces lettres dérivées
se divisent en quatre catégories qui sont les suivantes :
1" Formes primaires, qui viennent irninédiate-
ment des lettres fondamentales; ce sont dans l'ordre
alphabétique des types : 4 À, Ÿ g, “ec, 4 dh, 4
جا ,4ك 18,7 2 9 ñ, 7 ph, P ft =
as Formes secondaires, ayant pour source jes
dérivées primaires : À و F ch. T dh:;
% Formes tertiaires qui viennent de formes de
dérivation secondaire : + th, F6;
Forme quatérnaire qui est puisée à une forme ثفن
tertiaire : + t.
C. Consonnes combinées ,
Quand la syllabe se compose de deux où trois
consonnes mues par Une seule vayelle, comme par
exemple bra ou bar, stra ou star, Ces CONSONMES fo
ment alors une sorte de ligature graphique qui donne
lieu à des abréviations plus ou moins considérables
dans la forme des consonnés qui suivent la première.
Celle-ci reste généralement intacte. L'examen de
l'inscription de Capurdigiri permet de formuler à ce
sujet les règles suivantes :
١ 11م
ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDMENNES, 261
1" Les consonnes combinées se superposent l'une
à l'autre sans subir d'autre modilication, si ce n'est
que la consonne souscrite est d'ordinaire quelque
peu rapetissée, afin de ne pas trop dépasser la hau-
teur des autres lettres. Ainsi dans les combinaisons
khs et st les lettres initiales 4, P sont superposées aux
lettres finales P s et 7 &.
4° Le © m souscrit faisant fonction d'anusvara,
prend en général la forme d'un angle obtus; exem-
ples : ل na, composé de 1 م et de "ا m; $ بسن
composé de de إن بن قا “ m; 了 ma 而 , composé de ] r
et de m. Quand 11 se combine avec A y, il perd
toute sa partie inférieure et ne conserve que ses deux
sommets, ainsi بي ya. Placé au-dessous d'un autre
ب m, il sabrège en un petit trait rond : © mari.
3 Le] r, combiné avec une autre consonne, perd
toute sa tige et ne conserve que son trait horizontal
qui surgit du pied de la consonne supérieure, à
droite, ainsi parexemple FE sr pour 1°); À prpour
5: % dhr pour 7
Le procédé de la superposition des lettres "نز
combinées ensemble nest pas mis en œuvre pour
Dans cette combinaison, le 了 mw au .مص la syllabe
lieu de saccrocher au pieddu Jr, se place à sa droite,
mais si prés que son trait supérieur en traverse la
tige, ainsi . Cette combinaison a évidemment
pour but de prévenir les confusions possibles entre
le 了 um et les autres consonnes de forme analogue.
vi. 18
369 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
D. Les voyelles *
Les écritures sémitiques anciennes ne pouvaient
marquer les voyelles que d'une manière très Impar
faite au moyen deslettres faibles, dites matres lectionis.
L'alphabet araméen se sert à cet effet des lettres
ww et yod; la première marque à la fois les voyelles
i ete; da seconde, les voyelles م et u. La voyelle a
n'est point marquée. Cet usage a été adopté par les
scribés ariens quisont, en outre, parvenus à fixer la
prononciation vocalique en mettant en pratique le
même procédé de modification dont ils se sont servis
pour différencier les consonnes. Ils sont partis de ce
principe simple que la combinaison d'une consonne
avec une lettre-voyelle ne diffère en rien de toute
autre combinaison de consonnes, sauf que la voyelle
éstencore plus intimement liée à la consonne qu'elle
meut et qui serait inexprimable sans elle, Tout le
système de vocalisation arienne répose sur ce prin-
cipe, ainsi que le prouvent les détails qui suivent :
. La lettre faible noto On a vu, il ya un instant,
que le 7 v, en se combinant par exemple avec 7 r, se
place à droite de celni-ci : ainsi +. Cette combi-
naison aurait pu marquer au besoin aussi bien rv que
ro, puisque le » araméen امع indifféremment con-
sonne où voyelle; mais grâce au degré supérieur
d'unité subsistant entre la consonne et sa voyelle
motrice, de ,م réduit à ما forme d'un petit angle, a
٠ PL IS D:
ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 263
été suspendu au sommet du 7 r, de facon à faire
coincider les parties supérieures et à ne laisser voir
que la petite tige : ainsi ro pour 77.
La voyelle a est encore la même que le نس consonne;
mais afin d'établir une distinction entre les voyelles,
on l'a d'abord renversé : ainsi بل puis on l'a fait coin-
cider avec la tige de la lettre précédente, de sorte
qu'il n'en reste que le trait horizontal : ainsi 7 ru
pour "ل (. La distribution des valeurs vocaliques م
et u entre les deux formes réduites de », est un simple
fait d'option et n'est pas le résultat d'une considéra-
ton physiologique.
2. La lettre faible yod. Le A y, fonctionnant
comme voyelle, est également accrochée à la lettre sui-
vanté, mais son côté droitest entièrement éliminé, sim-
Plification analogue à celle que nous avons déjà signa-
lée à propos du 5 م souscrit: ainsi : 7 ‘x, M ct, F Pt.
Pour marquer la voyelle e, les seribes ariens ont
simplement retranché la moitié inférieure de l'é,
ainsi : Ÿ'e, ® رمن # the, ] le, À he. L'attribution
de la valeur # à In ligne entière et de la valeur 6 à la
ligne raccourcie, est encore un fait de convention, et
il serait oiseux d'en vouloir donner la raison.
An point de vue de la filiation, les voyelles £, 0,
a sont de formation primaire; la voyelle م seule est
de formation de second degré.
E. La voyelle a.
Avec l'introduction des quatré voyelles 6 à, به u,
les serbes ariens ont épuisé les ressources que F'al-
15.
AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. كوه
phabet araméen leur avait fournies, et le nouvel al-
phabet avait déjà sur son modèle cet avantage que,
la notation vocalique étant devenue de rigueur et la
voyelle faisant désormais partie intégrante de la con-
sonne, il fixait d'une facon permanente et en loute
clarté la prononciation des mots. Quant à une nota-
tion spéciale de la voyelle a, pour laquelle l'alphabet
sémitique n'a pas fourni de signé particulier, il était
superflu de s'en préoccuper, puisque cette voyelle
était suffisamment indiquée par l'absence même de
tout autre indice vocalique. C'est ainsi que s'établit
l'habitude de prononcer avec a toutes les lettres
ariennes de forme simple, mais sans que, pour cela,
cette voyelle y füt inhérente , ainsi qu'on serait tenté de
l'imaginer au premier aspect. L'aleph lui-même con-
serve toujours son caractère de consonne qu'il a dans
les écritures sémitiques et, conformément à l'esprit
de ces écritures, toute voyelle initiale de l'alphabet
arien doit avoir l'aleph pour support, ainsi: 9 a, Ÿ à,
de, 9o, Qu. Enfin, en ce qui concerné la dis-
tinction entre les voyelles longues et les voyelles
brèves, l'alphabet arien ne semble pas avoir fait de
sérieuses tentatives pour y parvenir; c'est à son des-
cendant direct, l'aiphabet indien, que l'honneur a
été réservé d'introduire cette amélioration impor-
tante et de former ainsi, au point de vue phonétique à
l'alphabet le plus parfait du monde.
ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 265
CONCLUSION.
CARACTÈRE GÉNÉRAL ET ÂGE DK L'ALPHABET ARIEN,
1١ اطلدد de jeter un coup d'œil sur les faits paléo-
graphiques qui viennent d'être exposés pour se con-
vaincre que, malgré certaines apparences contraires,
l'alphabet arien demeure foncièrement sémitique et
araméen, aussi bien par la forme matérielle de ses
consonnes primitives que par le mécanisme ét l'es-
prit de sa vocalisation. Si le cadre ancien a été con-
sidérablement élargi et l'équivoque de la pronon-
ciation remplacée par une ordonnance fixe, d'une
netteté considérable, cela a été exécuté d'une façon
naturelle et parle seul principe de l'analogie. Repré-
senter les sons analogues par des formes analogues,
voilà ce qui constitue le procédé fécond que les
scribes ariens ont mis en œuvre pour adapter l'al-
phabet araméen-à l'expression adéquate dé leur .
langue. Î n'y a pas trace de connaissance linguistique
où grammaticale dans la méthode au moyen de la-
quelle ils ont créé les lettres supplémentaires. La
moindre notion réfléchie de ها phonétique aryenneles
aurait empèchés de faire dériver, par exemple, 9 À
de 9 akeph, عاط م de Ÿ ph, et $ و de Y dj. Les
études grammaticales n'existaient donc pas dans l'A-
riancau moment où l'alphabet y fut introduit. D'autre
part, l'élargissement de l'alphabet araméen par les
nombreuses lettres dérivées n'a pas l'air d'être le ré-
sujtat d'un perfectionnement lent et successif, car
on n'imagine guère qu'on ‘ait pu écrire une phrase
366 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1883.
prâcrite avec le seul secours des seize lettres primi-
tives; c'aurait été absolument indéchiffrable, On peut
dire Ja même chose au sujet de la vocalisation qui à
du être parachevée en mème temps que le système
des consonnes. Tout tend done à nous faire présu-
mer que l'alphabet arien a été composé presque d'un
seul trait et sous l'empire d'une nécessité soudaine,
qui rendait très désirable au peuple arien la posses-
sion dune écriture nationale. Mais la création pres-
que instantanée d'une écriture est habituellement
déterminée par un événement extraordinaire qui en
fait sentir l'urgence. Or, étanthistoriquement prouvé,
d'une part, que l'écriture cunéiforme perse était res-
tée en usage jusqu'a Darius Codoman, le dernier des
Achéménides; de l'autre, que les Achéménides n'ont
fait de l'araméen la langue officielle de leur chancel-
lerie que dans les provinces occidentales de leur em-
. pire, il en résulte avec une entiére-certitude que la-
raméen n'a pu pénétrer et se répandre dans l'Ariane
qu'après la chute de cette dynastie et depuis la for-
mation de l'empire d'Alexandre. Avec la domination
macédonienne, l'usage de l'écriture cunéiforme Cessa
tout d'un coup à Suse et en Perse, La barritre tom-
bée, l'écriture araméenne pénétra dans la haute Asie,
avec les fonctionnaires occidentaux que les conqué-
ماسم grecs entrainaient à leur suite. Le besoin d'avoir
une écriture nationale s'était fait alors vivement son-
tir, car l'administration grecque, excessivement pa-
perassière, exigeait que les actes publics fussent
rédigés soit en grec, soit dans la langue du pays,
ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 267
quelquefois dans les deux langues ensemble. Nous
avons, à ce sujet, un exemple très instructif dans
ce qui s'est passé en Egypte sous le régime des Pto-
lémées. Jamais l'usage de l'écriture populaire ou dé-
motique n'a été plus général, jumais le métier de
scribe n'a été aussi estimé et aussi bien rémunéré.
Tous les actes qui réclamaient une certaine publicité,
surtout ceux qui devaient être présentés devant l'au-
torité, n'élaient valables que lorsqu'ils étaient rédi-
gés en grec où en égyptien. ÎLest à présumer que là
politique macédonienne a eu, dans les provinces asia-
tiques, les mêmes conséquences pour l'inauguration
d'une littérature nationale parmi les populations qui
uen n'avaient pos jusqu'alors. Ces inductions histo-
riques sont de tout point confirmées par les faits pa-
léographiques éxposés plus haut dans les détails les
plus minutieux. L'analyse de Falphabet arien montre
qu'une seule de ses lettres se rattache aux légendes
des monnaies de Gilicie, frappées par le satrape Ma-
2103 ) 330-م ول ١ ( , mais que toutes les autres, et je fais
abstraction de quelques formes encore plus récentes,
coincident exactement avec les lettres araméennes des
papyrus ptolémaiques. La création de l'alphabet en
question est donc tout au plus contemporaine de
l'installation de gouverneurs macédoniens dans l'A-
riane après la mort de Darius Codoman, vers 330
avant Jésus-Christ.
' Je ne parle que des monnaies qui portent en caractères aru-
méens ها légende VD Masdai — Maraios, Vou l'excellente étudé de
M .ل P. Sin, intitulée Le satrape Masatos, p. 52.
AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885, إل
DEUXIÈME PARTIE.
L'ALFHABET INDIEN.
C'est celui dans lequel sont gravées toutes les in:
scriptions de Piyadasi trouvées dans l'Inde propre,
ainsi que les légendes monétaires de Pantaléon et
d'Agathoclès, qui ont régné au delà de l'Indus. Con-
trairement à l'écriture arienne, l'écriture indienne se
dirige de gauche à droite et a un aspect monumen-
tal, étant composée detraits droits et de cercles. Cet
alphabet se distingue encore de l'alphabet de l'onest
par une vocalisation plus parfaite qui marque les
voyelles longues. Cependant la façon dontles voyelles
sont indiquées est commune aux deux alphabets : ce
soul toujours de petits traits accrochés aux con-
sonnes, lesquelles, étant isolées, se prononcent aussi
avec la voyelle رع tout comme les consonnes ariennes.
Les voyelles initiales, sauf deux, ont, au contraire, des
lormes distinctes et ne sont pas chargées d'appen-
dices vocaliques, comme c'est je cas de l'autre alpha-
bet. Outre le système de vocalisation , Les deux alpha-
bets ont encore en commun la lettre “ل sh et plusieurs
autres qu'on na pas jusqu'ici reconnues. لآ en résulte
que l'un a fait des emprunts à l'autre, mais il faut dé-
aider lequel des deux est l'ainé et le plus original,
La question relative à l'origine de l'alphabet in-
معتل a été diversement résolue: mais, à l'exception
de M. Albrecht Weber, personne n'a essayé d'établir
son opinion sur une sérieuse étude de paléographie
ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 469
comparée. Nous allons passer brièvement en revue
les principales hypothèses émises à ce sujet et nous
ne nous arrêterons avec quelque insistance que sur
la tentative de M Weber qui, bien qu'inadmissible
au fond, a fait plus que toutes les autres pour l'avan-
cement de la solution.
1. Origine indienne.
Prinseps, l'ingénieux déchiffreur des inscriptions
de Piyadasi, tint pour positif que cet alphabet était
un produit du génie indien, [1 aflirma même que
l'alphabet grec n'était que du dévanagari renversé,
Inutile de dire que cette thèse est démentie par l'his-
toire de la paléographie gréco-phénicienne, qu'on
peut suivre sansinterruption depuis le “جر siècle avant
l'ère vulgaire, Lassen soutint également l'origine in-
dienne du dévanagari tout en niant qu'il y eût la
moindre parenté entre ce dernier et l'alphabet grec.
. La même thèse a êté tout récemment défendue par
trois indianistes anglais : MM. Dowson, M. Thomas
et À, Cunningham, Les deux premiers savants n'ap-
portent en faveur de leur opinion que des réflexions
abstraites et cet aveu singulier de vouloir contrécar-
rer la tendance que montrent certains érudits à mé-
connaître l'originalité et la haute antiquité de la عله
vilisation indienne. M. Cunningham voit l'origine
des lettres nugari dans des images hiéroglyphiques
dont plusieurs se rencontreraieut aussi dans les hié-
roglyphes égyptiens et dans les cunéiformes archaïques
des Accadiens, Ainsi, par exemple, l'image de deux
LES LE), غير 4ك
Se D ف"
À mn À هر
270 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBHE 1885.
pieds en attitude de marche aurait formé la lettre g
parce que ga est la racine sanscrite qui signifie u mar-
cher». Pareillement, la lettre kh aurait pour hiéro-
glyphe primitif une bèche parce que khan signifie
“creuser n; من représentant une cavité viendrait de
gagan u voute céleste» ou de qaphe, guha « cave”; ya
serait la yoni ou bien viendrait de ja, yava «orge»;
cha dériverait de chatra « parapluie » et ainsi de suite.
Un pareil système est si commode qu'on pourrait
l'appliquerau premier alphabet venu, qui deviendrait
ainsi da production spontanée du peuple chez lequel
il se trouve, malgré ما protestation de l'histoire et
du bon sens. Mais M. Cunningham préfère les In-
diens et il les gratiñie d'un alphabet national. La
science n'a rien à voir aux كفرع لاهلا plus ou moins
intéressées qu'on distribue à telle ou telle race hu-
maine; mais ce qui est plus curieux, c'est que Fab.
sence de tout monument à hiéroglyphes, dans l'Inde,
inquiète cependant M. Cunningham. Pour écarter
cette objection qu'il qualifie lui-même de « formi-
dable», ilne produit qu'un seul monument, savoir
un sceau trouvé à Harapa dans le Pendjäb et portant
la légende Lachmiya. Malheureusement, tous ceux
qui ne sont pas aussi complaisants que l'auteur n'y
voient ni bêche, ni parapluie, ni n'importe queélautre
hiéroglyphe, La légende est d'ailleurs indistinete et
la forme des lettres lisibles est sans aucun doute plus
récente que celle des inscriptions de Piyadasi,
ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 471
+. Origine dravidienne.
Gette origine est supposce par M E. Thomas.
D'après lui, les Aryens n'ont jamais inventé un al-
phabet pour leur idiome, mais ils ont toujours em-
prunté l'écriture et la civilisation des peuples au mi:
lieu desquels ils s'établirent après leur migration. Le
dévanagari a été introduit chez les Dravidiens de
linde méridionale par des envahisseurs seythiques
qui avaient précédé les Aryens védiques. L'écriture ب
mventée en principe pour exprimer une langue tou-
raño-dravidienne, fut adaptée plus tard à l'expression
de Fa langue sanscrite. Get auteur attribue le progrès
réalisé par ja grammaire et la littérature sanscrites à
l'alphabet du nord, que les envahisseurs aryens de
Fade auraient tiré d'un type phénicien très archaïque
et répandu rapidement par l'usage commode de Te
corce du bouleau.
M. Burnell, dont la mort récente est une perte
iwréparable pour la paléographie indienne du sud,
n'eut pas de peine à démontrer la fragilité de cette
théorie. L'origine dravidienne du dévanagari, dit-il
avec raison, serait seulement possible à ها condition
que l'alphabet spécial du sud, le vatteluttu, en fût
le prototype. Celui-ci, étant notoirement une ex-
pression imparfaite du système phonétique des lan-
_gues dravidiennes , ne peut pas être une création in-
digène, mais un emprunt fait à un autre peuple. Une
autre dificulté également insurmontable, est l'ab-
sence de toute trace, dans l'Inde méridionale , d'une
5 Ze À à À Se ا a
LL 4 9 8 5 007 ff
١ 3-3
372 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
écriture antérieure au vatteluttu. Tous les monu-
ments écrits, que l'on connaît jusqu'à ce Jour, attes-
tent l'invasion successive, dans le sud, de brahmanes
et de bouddhistes apportant avec eux des alphabets
plus parfaits, qui s'établissent à côté du vatteluttu et
finissent par le supplanter. 11 est surtout digne de
remarque que ce dernier alphabet n'a jamais pos-
sedé des signes particuliers pour exprimer les lettres
sonores g, أن b, ete, ce qui aurait dû exister si la
théorie de M. Thomas était exacte. Nous n'y ajou-
tons qu'un seul mot, c'est que l'idée émise par
M. Thomas sur l'origine phénicienne de l'alphabet
arien est tout aussi imaginaire que sa théorie dravi-
dienne, L'origine araméenne de l'écriture du nord-
ouest, entrevue par MM. Weber et Burnell, est dé-
un fait incontestable.
3. Origine himyaritique,
Les traits communs aux alphabets éthiopico-him-
yaritique et indien, comme la direction de gauche
4 droite, la notation des voyelles, l'inhérence de ln
voyelle «, et surtout la forme matérielle de plu-
sieurs lettres, avaient déjà fait supposer à sir W. Jones
(Asiatic Review, t. III, 4} que l'écriture éthiopienne
s'était développée sous l'influence indienne, Gette
opinion, adoptée en partie par M. Lepsius, a été for-
tement combattue par Ropp, qui ramena les simili-
tudes en question à l'origine sémitique commune des
deux alphabets. Rodiger, Gesenius et M. .طلخ Weber
se sont ralliés à cette opinion. L'idée que Fancien
ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 273
éthiopien ou himyaritique ait été la source de l'écri-
ture indienne, est défendue par M. François Lenor-
mant, dans son grand ouvrage sur la propagation de
l'alphabet phénicien. Ces écritures formeraient se-
lon lui le tronc indo-homérite, caractérisé par l'ap-
parition d'un nouveau principe, la notation des sons
VOCaux au moyen d'appendices conventionnels qui
sattachent à la figure de lu éonsonne ét en modi-
lient quelquefois assez notablement la forme, M. Le-
normantma pas encore donné la démonstration de
sa thèse!; mais, en attendant , on ne conçoit guère la
possibilité de rapprocher deux systèmes de notation
si différents qui sont séparés l'un de l'autre par un
intervalle d'au moins sept siècles; car la vocalisation
éthiopienne n'est, en aucun cas, antérieure au ry"siècle
après Jésus-Christ. On a vu dans la première partie
de cette étude que les appendices vocaux ariens, si
intimement liés aux appendicés indiens, loin d'être
conventionnels, représentent en réalité des matres lec-
Ponm plus ou moins réduites. Quant à la prétendue
inhérence de la voyelle a à la consonne, dans la vo-
calisation indienne, on a vu plus haut que c'est une
illusion : la vérité est que cette voyelle n'est pas no-
tée du tout, et cela, par cette raison péremptoire,
que, dans l'alphabet qui lui servait de modèle, l'al-
Phabet araméen, ln voyelle ن n'avait pas de mater
١ Au moment où j'écrivais ce mémoire (en à 884), la science n'avait
pas encore perdu M. Lenormant. La thèse du savant régretié a té
réprise et développée par ML Taylor dans son ouvrage intitulée The
Alphabet,
374 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
lectionis particulière. Enfin, la ressemblance entre les
“écritures himyaritique et indienne se borne, en réa-
lité, aux trois lettres suivantes : D b,1 يو 14, lettres
qui, la première exceptée, sont en même temps phé-
niciennes. J'ai à peine besoin d'ajouter que la direction
de gauche à droite de l'écriture indienne ne peut être
attribuée à une influence himyaritique, attendu que,
d'une part, l'écriture himyaritiquecommence toujours
parse diriger de droite à gauche et ne permet la direc-
tion inverse quedans les lignes paires ou boustrophé-
don; d'autre part, la direction de gauche à droite de
l'écriture éthiopienne elle-même est un fait relative-
ment moderne el a été réalisé sous l'influence du grec.
ñ. Origine cunétiforme,
Nous enregistrons pour mémoire la thèse que
M. Deccke a tenté de soutenir dans le Journal asia-
tique de l'Allemagne et qui est le pendant d'une autre
thèse du même auteur sur l'alphabet phénicien. Se-
lon M. Deecke, les écritures séoitiques se compose
raient de deux alphabets, l'alphabet phénicien au
nord, l'alphabet himyaritique au sud. Ces deux al-
phabets dériveraient parallèlement des cunéiformes
eursifs de Ninive. L'écriture indienne viendrait égale-
ment quoique d'une façon indépendante, de la même
espioe de cunéiformes ninivites. Le-défaut de mé-
thode ainsi que l'inesactitude matérielle de la plupart
de ses comparaisons est tellement évident, que nous -
croyons pouvoir NOUS dispenser de discutercettethèse,
malgré l'autorité du recueil où elle a été publiée,
ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES, 275
5, Origine grecque.
Prinseps avait annoncé que quinze lettres dévana-
gari ressemblaient à autant de lettres grecques ren-
versées et en avait conclu que l'alphabet grec venait
de linde, Ces similitudes servirent d'argument à
Ottfried Müller pour tirer la conclusion contraire, Si
la parenté, dit-il, du vieux nagari avec l'écriture grec-
que est assez étroite pour qu'on ne puisse l'expliquer
par une dérivation commune du phénicien, on est
forcément amené à conclure que ce sont les Grecs
qui ont apporté cet alphabet aux Indiens, et que,
par conséquent, l'écriture divine des Brahmanes n'est
pas antérieure à Alexandre. L'argumentation était
irréprochable, mais comme le fond de la comparai-
son était singulièrement exagéré et qu'en outre elle
ne rendait pas compte de la notation vocale, cette
conjecture fut bientôt écartée comme nulle et non
dvenueé,
6. Origine gréco-phénicienne.
M. Cunningham mentionne cette opinion comme
ayant Été émise par le docteur .ل Wilson, de Bombay.
J'ignore si ce savant a fuit une tentative sérieuse pour
démontrer sa thèse, En tout cas, elle doit s'appuyer
sur d'autres considérations que celles qui ont pour
base l'épigraphie, attendu que la juxtaposition d'élé-
ments grecs et d'éléments phéniciens dans. l'Inde
constitue un singulier anachronisme. Nous pouvons
AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. وح
chercher à مدع donc laisser cette hypothèse de côté
en connaitre les détails.
7. Origine phénicienne.
Nous arrivons enfin à la dissertation de M. Alb.
Weber, la seule étude vraiment scientifique qu'on ait
jamais consacrée à l'écriture indienne, M. Weber
cherche l'origine du dévanagari dans l'alphabet phé-
nicien et dans ce but il compare, en premier lieu, les
caractères phéniciens d'après la table de Gesenius,
en second lieu et subsidiairement , les alphabets italo-
grecs et himyaritiques. Le résultat qu'il obtient est
que Les vingt-deux consonnes phéniciennes sont toutes
passées dans l'alphabet indien; les autres consonnes,
propres à celui-ci, au nombre de dix, ainsi que les
signes de l'anusväraet du visarga, dérivent des lettres
primaires au moyen de légères modifications. Gette
, formation s'applique aussi à la voyelle initiale 1 qui
vient de بم Il va sans dire que M. Weber ne néglige
vien pour établir chaque détail de son énoncé sur
des comparaisons nombreuses et bien choisies; nous
le reconnaissons hautement. Cependant, malgré la
valeur incontestable de la démonstration du savant
indinniste, nous ne saurions aucunement nous ral-
lier à ses conclusions. C'est que, au moment où il à
écrit son mémoire, la paléographie sémitique était à
peine née et que, par suite, bien des choses qui pa-
raissaient possibles et même probables alors, dispa-
raissent aujourd'hui devant les connaissances plus
exactes auxquelles nous ont initiés les monuments
ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 977
originaux découverts depuis lors dans diverses con-
trées du monde sémitique. |
Le vice capital des comparaisons dont il s'agit
consiste en ce que les lettres phéniciennes qui leur
servent de base appartiennent à différentes époques
et à différentes régions. Ainsi, par exemple, les lettres
qui figurent sur li première colonne de la table de
M. Weber réunissent pêle-mêle des formes propres
aux inscriptions de Chypre, de Grèce, de Carthage,
voire des formes néo-puniques qui ne se rencontrent
pas en dehors dé la Numidie. Ge double défaut est
encore plus sensible dansle rapprochement des écri-
tures gréco-faliotes et himyaritique, si différentes
d'âge et de génie. Et cependant, l'alphabet introduit
dans linde ne peutvenir des quatre coins du monde
à la fois, ni se composer de fragments appartenant
à tous les âges. [y à plus: malgré ذا latitude qu'une
diversité pareille de formes oflre à la ب لامكل تسمه
il reste assez dé lettres dont toutes les complaisances
imaginables ne sauraient retrouver les types phéni-
ciens; ce sont les lettres À a, pd, à vw, FRE où à
ds,lr, T sh, c'est-à-dire plus du tiers عل l'alphabet.
En second lieu, ta comparaison réciproque de
lettres puisées à deux alphabets différents n'aboutit
4 un résultat solide qu'à la condition que la simi-
litude de forme”soit accompagnée de la similitude
de puissance phonétique. Il paraît inimaginable 可 De
les lettres qui passent d'un alphabet à un autre expri-
ment dans la nouvelle écriture autre chose que leurs
Fi. 14
1
18 11 و وساتط مي -صجوم لسوج إزار يوم
378 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
sons natifs ou des sons rapprochés. Aussi voyons-
nous, par exemple, les nombreux alphabets euro-
péens, dérivés soit du grec soit du latin, conser-
ver présque sans modification la, valeur’ des lettres
de l'alphabet modèle; par eillement, pour citer un
exemple d'une écriture orientale, les lettres coptes
4, x, 6,2, transférées en arménien sous la forme
J,%4,$, gardent à peu près leur prononciation na-
tive. Dans la table de M. Weber cette condition essen-
tielle est souvent perdue de vue; on y voit identifiés
le he (palmyrénien) avec l'a, Le sain avec le € ÿ, le
het avec le 可 c, le ‘ain avec le b €, Les coude avec le
F jh. Encore moins estil possible d'admettre que
le لل jh renversé soit devenu غ1 h ny palatal. En un
mot, les comparaisons que nous discutons se bornent
en partie à la forme extérieure des signes et, par con-
séquent, elles sont très insuffisantes pour trancher la
question d'origine.
Mais voici un nouveau fait digne de remarque.
Quand on défalque les huit lettres a, رس رك k,s,r,sh,
à cause de leur dissimilitude matérielle, et lus quatre
lettres j, c, €, jh, comme entachées de dissimilitude
phonétique, il reste encore dans la table de M. Weber
dix lettres, savoir رو d, به th, y, |, m, n,p, qui coïn-
‘cident passablement dans l'alphabet indien et dans
‘divers alphabets phéniciens de l'époque gréco-ro-
maine. Pour la thèse indo-phénicienne, ce résultat .
‘fuelque incomplet qu'il soit, aurait encore un cer-
tain poids, Malheureusement, à l'époque greco-ro-
ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 270
maine , le phénicien est partout remplacé par les éeri-
tures araméennes et ne se conserve que dans 3
Phénicie propre et dans les colonies de l'ouest. Pour
admettre des influences phéniciennes sur l'Inde, il
faudrait remonter à l'époque de la prospérité coloniale
dé la Phénicie, à l'âge de Salomon et à la navigation
de la mer Rouge par les flottes hébréo-phéniciennes :
or, si l'on prend comme base de comparaison lal-
phabet du roi Méscha' ou celui des anciennes patères
de Chypre, qui ne sont pas très éloignés de ladite
époque, les similitudes de forme entre les lettres
phéniciennes et indiennes diminuent au lieu d'aug-
menter, En phénicien archaïque, les lettres we, yod,
mem, ,مدنا figurées respectivement 4, 757 x. ou
+, ne ressemblent plus en rien aux formes indiennes
3 )] ١١ وبل 8, À: de sorte que les similitudes réelles,
et encore non sains quelque efTort, se réduiraient
اذا
à trois lettres seulement, savoir, aux lettres A 不 me
A dalet, Ÿ thét, que rappellent les formes indiennes
N ,و D dh, © th. Mais comment admettre sans dif-
١ a l'A 天 sf
liculté que ces trois lettres seulernent aient été tirées
par exception d'un alphabet éloigné, tandis que toutes
les autres ont été emprunttes à une source voisine
et araméenne | Cette c onsidération suffirait déjà pour
faire sentir la nécessité d'une auire ex plication ; toute
fais, afin de donner plus de solidité à notre démons-
tration , nous continuerons, jusqu ‘a ce que nous ayons
produit la preuve contraire, à regarder les trois lettres
19:
980 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
en question comme des caractères en apparence phé-
niciens.
Avant d'aller plus loin, il sera bon de résumer les
résullals sommaires qui ressortent des considérations
qui précédent.
1 L'alphabet mdien ne contient que trois lettres
de forme analogue au phénicien;
Il contient su contraire un nombre considé- "و
rable de caractères purement araméens;
3" Quelques lettres, en petit nombre, revétent des
formes encore inexpliquées ; :
4 Toutes les autres ont été produites au moyen
de différenciation et de dérivation postérieure.
RAPPONT MUTUEL DES ALPHARETS DE MITADASI,
Ayant écarté les hypothèses de nos devanciers,
nous allons démontrer la solution que nons propo-
sons nousmême, solution qui rattache le gros de
l'alphabet indien à un type araméen plus ou moins
transformé. Comme l'écriture araméenne n'a pu
être introduite dans l'Inde que par la voie de terre
et à travers l'Ariane, on se convainc bientôt que
le type en question ne peut être autre que celui-
ذا même qui fait le fond de l'alphabet arien. Mais
pour déterminer lequel de ces alphabets est le plus
ancien et lequel a emprunté à l'autre, 1 n'y a que
deux moyens eflicaces: d'abord analyser dans les dé-
tails les plus minutieux les éléments communs: puis
ESSAI SÛR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 281
établir dans lequel des deux la notation précise des
consonnes et des voyelles montre le plus de suite ou,
s'explique عا plus facilement, | |
LES ÉLÉMENTS COMMUNS AUX DEUX ALPHABETS.
Jusqu'à présent on croyait que la lettre 4 seul
lait commune aux deux alphabets. Un examen at-
tentif y ajoute les quatre lettres suivantes : À jh, r d,
h ay, Lu. La forme du لإ jhindienrappelle distincte-
ment celle du لا j arien; les valeurs phonétiques de
ces lettres sont tellement rapprochées qu'il est impos-
sible de les séparer l'une de l'autre. Une identité pres-
que complète de forme et de prononciation réunit
également le À d cérébral indien au )d pulatal معي
Le h ny indien n'est visiblement que le . ny arion
renversé et mieux équilibré, Enfm, il est difficile de
nier que le | 4 indien soit identique avec le 7 varien
renversé. La circonstance que, dans l'un de ces 村-
phabets, cetté lettre fonctionne comme voyelle el
dans l'autre comme consonne, n'en saurait Fire mé.
connaître l'identité primitive, une double fonction
analogue étant aussi dévolue à TV latin et au ww sé-
mitique.
Outre ces cinq lettres, dont l'une sert de voyelleini-
tiale, les deux alphabets, ainsi qu'ilest dit plus haut,
ont cela de commun que la notation des voyelles,
dans l'intérieur des” mots, est réalisée au IOVen
de petits traits accrochés aux consonnes. Sans par-
venir à une identité parfaite, la parenté mutuelle
est trop étroite pour qu'on puisse l'attribuer au ha
AOÛT-SEPTEMBRE -OCTOBRE 1885. 0ت
sard Dans l'une comme dans l'autre de ces écri-
tures, le mème trait marque les voyelles m etu, sui-
vant qu'il est suspendu à l'apice ou au pied ملعل
lettre, Semblablement, le trait de la voyelle م ‘a
son siège dans'la partie supérieure de la consonne,
La seule différénce notable consiste en ceci, que
la barre de li indien ne traverse pas son support,
comme le fait l'écriture arienne, et est ainsi réduite
à la forme d'un petit trait surmontant toujours 13
consonne, absolument comme la première moitié
de li arien. Pour la voyelle a, les deux alphabets
sont de nouveau d'accord à ne la noter par au-
marque extérieure, mais à la sous-entendre. عستت
chaque fois que la consonne ne porte pas de اندها
vocalique. 11 y a enfin un dernier accord fort remar-
quable entre les écritures que nous étudions. en ce
qui concerne l'habitude de réunir deux consonnes
ensemble صن les superposant l une àl'autre. Exem ples :
arien % dhra, rva; indien, ya, بل sta, etc.
En un mot, la parenté des deux alphabets se ré-
vèle d'une manière évidente dans les traits communs
que voici :
1° La possession des caractères qui expriment les
sons sk, j (jh), d (d), ny, ur. |
2" La notation des voyelles au moyen d'appen
dices en formé de petits traits.
à La superposition des leltres d'une méme syllahe.
—
ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 283
DÉMONSTRATION DE LA FLIONITÉ DE L'ALPHABET ANIEX.
Lesanalôgies que nous venons de signaler sont trop |
nombreuses éttrop fondamentales pour ne pas exclure
toute idée de rencontre fortuite. 11 est incontestable
qu'elles viennent d'une source unique. Mais quelle est
cette source De prime abord on pense à l'alphabet
araméen qui est le type commun des deux alphabets ;
mais la plus légère réflexion ne tarde pas à montrer
qu'iln'enest rien. En eflet , trois des quatre consonnes
communes, savoir j (jh), d, ny, expriment des sons
particuliers aux Ario-Indiens et sont inconnues aux
Araméens; elles ne peuvent donc pas être venues du
dehors, mais elles doivent avoir leur source dans l'in:
térieur même des alphabets dé cette région. Pareille-
ment, le procédé qui consiste à suspendre les voyelles
aux consonnes où à superposer les consonnes les unes
aux autres, est purement ario-indien, et ne se re-
trouve. pas dans le type araméen. Il devient ainsi évi-
dent que les éléments précités ont été empruntés par
l'un de ces alphabets à l'autre, et que le vrai pro-
blème consiste à établir auquel appartient la prio-
.فاك La question ainsi posée, la réponse n'est pas
douteuse, car la priorité de l'alphabet arien, SOUS Ce
rapport, peut être démontrée par les considérations
suivantes :
1“ Lhabitude de faire des emprunts à l'alphabet
arien est chez les Indiens un fait avéré. Ainsi les
chiffres indiens archaîques de quatre à neuf sont
38à AOÛT-SÉPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
formés des lettres ariénnes اع ch, F P, Pe, M $,
؟ ,نا با n, initiales des noms de nombre respectifs
en prâcrit, tandis que rien ne témoigne jusqu'à pré-
sent que les Ariens aient empruntés quoi que ce soit
à l'alphabet indien.
2° L'emploi de la lettre 4 est dans l'alphabet in-
dien extrémement flottant etsoumis à de nombreuses
hésitations. M. Senart a parfaitement démontré
que le 4 de Khalsi n'est rien de plus qu'un signe
équivalant purement. et simplement à .يل etquil
exprime à titre égal ها silllante unique du präcrit.
Nous voilà en face d'une lettre arienne bien déter-
ininée qui passe du nord au sud, où elle forme un
doublet vague et superflu. La valeur du 4 comme
sifllante cérébrale serait du reste tout à fait inexpli-
cable, si cette lettre venait de l'Inde au lieu de venir
immédiatement de l'alphabet arien, où elle forme
une consonne chuintante et fondamentale.
3° En ce qui concerne les quatre letires P jh, 1 d,
hay, Lu, leur origine arienne éclate évalement avec
la plus grande évidence. Déjà par leur puissance pho-
nétique seule , elles s'annoncent comme des lettres de
formation secondaire tirées de lettres primitives ex-
primant dès consonnes simples. Or, les lettres pri-
mitives existent effectivement dans l'écriture narienne ,
soit sous leur forme araméenne comme ا 1 0
١ Cette béttre-chilfré se trouve déja dans les inscriptions de Piya-
dasi, privée de sil demmi-cerde et presentani la forme d'un: 3 ta:
chinée, X, Forme qui l'empêche d'étre confondus avec Le +, k
ESSAI SUR L'ONGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 285
71, soit sous une forme secondaire mais transpa-
rente comme le S ny: Dans l'alphabet indien, au
contraire, lesdites lettres demeurent entitrement i50-
lées et ne peuvent être ramenées à aucun type imä-
ginable. Pourquoi? évidemment parce qu'elles n'y
forment qu'un élément étranger introduit dé toutes
pièces par ع1 hasard des emprunts dans un milieu 由 全
férent.
Enfin, une dernière preuve, ot des plus con- كنز
cluantes, de la priorité de l'alphabet arien, résulte de
la notation des voyelles. Dans le système du notd,
tout est clair ét naturel. Les deux lettres faibles y et
produisent chacune deux voyelles internes appa- مد
réntées : il, ecto,u, pendant que, conformément
à l'esprit de l'écriture mère, les voyelles initiales ont
toujours l'aleph pour support. Contrairement à cela,
vocalisation indienne, considérée en elle-même, ذا
est pleine d'obscurité et d'inconséquence, Les deux
classes de voyelles qui se distinguent par leur posi-
tion relative. soit en haut soit en bas de la consonne,
n'ont le moindre rapport de forme, ni avec les lettres
v'auxquelles elles devaient se rattacher, ni & ان :ز يل
avec toute autre lettre qui aurait pu leur donner nais-
sance, Les voyelles initiales montrent en apparence
une agglomération de trois éléments sans cohésion
entre eux, savoir Ha, be, et Lu: car ainsi que l'a
déj vu M. Weber, les voyelles 。 1 et 1 5 sont fo
mées subsidiairement des deux dernières. Un tel
de logique montre bien que ln اه manque de suite
#86 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
notation vocalique de l'écriture indienne n'y est pas
originale mais empruntée au système arien, où elle
est en situation, conséquente et d'une clarté parfaite.
Le fait que l'alphabet indien a puisé plusieurs de
ses éléments dans l'alphabet septentrional, nous met
en mesure d'expliquer la genèse de deux signes indiens
très importants, mais dont la forme est tellement
réduite qu'on serait tenté de les considérer comme
des marques arbitraires. Le premier est l'appendice 2
qui, surmontant les consonnes, exprime je son r :
ع pr, &sr, 8 ur ou ro, et qui ne saurait venir dur
indien qui a la forme d'une ligne verticale, |. Aucun
doute n'est possible : c'est bien le 7 ع arien, très ra
petissé, qui a été emprunté par les scribes du sud, Le
second est je pen ee: dans l'écriture indienne,
marque l'anusvare, 72 tout me fait croire que c'est la
dernière réduction Fi ذا ligne inférieure du m
arien, restée seule après l'élimination du demi-cercle
supérieur, On sait que, dans plusieurs autres inscorip-
tions, la ligne est également réduite à un point. Chose
curieuse, la forme presque intacte s'en est con-
servée dans le signe ” (anunaika) qui marque la na-
salisation de la consonne en dévanagari et où le point
seul a été déplacé. Toutes ces considérations réunies
permettent done d'affirmer que les emprunts maté-
riels faits par les Indiens à l'alphabet du nord com-
prennent en réalité sept lettres : sh, 7, d,nÿ,#,r, m!,
Quant au mode de fonctionnement, il est tout entier
١ PL Il: A,
CR. NL" PORTO N ARS |
M sh
0
١
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FL x.
UE
7 /,. M : في" ١١ لاقم
ET nf é4 rer
ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 247
calqué sur celui de l'écriture septentrionale, et les
innovations sy bornent à la notation des voyelles.
longues.
LES ÉLÉMENTS ABAMÉESNS DE L'ALPHABET INDLEN | +.
Les éléments originaires de l'alphabet du nord
étant maintenant exactement définis, nous procéde-
rons à dégager de l'écriture indienne ceux qui sont
directement. empruntés à l'alphabet araméen, type
commun des deux systèmes graphiques de Piyadusi.
Ces éléments nous sont déjà connus en partie par
l'analyse que nous avons faite de l'alphabet du nord.
Nous avons aussi relevé à cette occasion que, lorsque
les lettres araméennes avaient deux formes, les Ario-
Indiens emprantaient tantôt l'une, tantôt l'autre, sui-
vaut ja convenance de leur écriture. En ce qui éon-
cerne tout particulièrement, l'alphabet indien , voie
les lettres qu'il a tirées de l'alphabet araméen.
Yod, Ainsi qu'il est dit plus haut, de yod dés pa-
pyrus 'ل Égypte se présente sous les deux formes sui-
vantes; 3 el À. La dernitre est passée sans aucune
modification dans l'alphabet arien, tandis que la pre-
mière a été choisie par les scribes indiens, Ceux-ci
l'ont seulement couchée sur le dos et prolongé le trait
du milieu, ainsi : 证 je. Certains seribes substituent
au demi cercle unique deux demi-cereles minuscules
s'unissant à la base du trait moyen; de Ki, la forme
secondaire mais plus usitée ميل
' PL, B
288 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 18845.
Kaf. Le 4 | araméen tourné à droite, conformé-
ment à la direction de l'écrituré indienne, coineide
exactement avec le À jh. Pour l'en distinguer, on a
laissé tomber le trait de droite et prolongé le trait
horizontal vers la gauche afin d'établir un équilibre.
On a ainsi abouti à la forme + ka.
Lamed. Le lamed araméen, L, n'a subi aucune
modification, il a été seulement tourné dans le sens
de l'écriture indienne, .لد بل
Mem. La genèse du 8 nt indien a été exactement
expliquée par M. Wéber, C'est le & m araméen dont
les traits inférieurs ont été réunis ensemble.
Pé. La lettre araméenne 1 a été renversée en in-
dien, ريا mais elle n'a été l'objet d'aucune mntilation.
Réseh. La forme du résch araméen adoptée par les
scribes indiens ressemblait à un gros trait vertical
un peu tremblant. La forme indienne | n'en diffère
que par une attitude plus équilibrée,
Sehin. La siflanté unique du prâcrit ést copiée sur
le # des papyrus, dont le trait moyen est oblique-
ment suspendu au côté gauche, En traçant d'un trait
la première moitié de la lettre ainsi : L, et en ratta-
chant au côté gauche le quart de cercle restant, les
scribes indieus ont obtenu la forme d, ىا .
Ti. Cette lettre araméenne h. quelque peu ré-
gularisée, a donné sans modilication aucune Le À 『
indien.
ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES, 389
Les huit lettres aramééennes qui précédent ont aussi
été adoptées dans l'alphabet arien ; mais la, ellesontété
traitées d'une manière différente, où bien introduites
sous une autre forme. Ainsi les lettres را lamed, %
schan, À lé apparaissent presque intactes en indien
et considérablement modiñées en arien, Semblable-
ment, les léttres & mém et 1 pé sont mieux conser-
vées sous leurs formes indiennes 8, L que sous
celles de l'alphabet du nord, #, ,م Pour la lettre 4
kaf, les modifications qu'elle subit dans chacun de
ces alphabets n'en affectent pas les mêmes parties.
Enfin, les lettres yod et résch ont effectué leur intro-
duetion dans l'écriture arienne sous une forme qui
n'était pas tout à fait identique avec celle qui fut choi-
sie par les scribes indiens. Le tableau ci-dessous fera
mieux voir la différence des deux procédés. 0
ANIEN. ] 0 Anamées. | INDIEN.
|
#3 9 “رلك ريلك | عر
Fa ad
(BH) h 4 4 kaf LH) F4
(9): L عدا J,lJ!
Œ) 8 م - mêm ع8
(PP م 1 pô LL
了 r 7 résch 05
T° ch | اع “نا dr.
了 1 L réa À 1.
“290 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
L
LES ÉLÉMENTS D'APPANENCE POÉNICIENXE.
On a vu plus hant que trois lettres rappellent dans
l'alphabet indien des formes véritablement phéni-
ciennes. En effet, entre les signes indiens À 4, D dh,
© th et les caractères À gimel, À ,لماو © thét du
phénicien archaïque, la coïncidence est frappante et
indéniable, Cependant , de graves et nombreuses con-
sidérations s'opposent absolument à l'identification de
ces deux éléments, J'ai déjà signalé ci-dessus combien
il est invraisemblable d'admettre que es Indiens
aient üré ces trois lettres d'un alphabet éloigné qui
n'était usité à ce moment dans aucun des pays envi-
ronnants. Ge n'est pas tout : un pareil emprunt, em-
éore possible sinon probable dans la haute antiquité
où les léttres dont ils s'agit avaient les formés que
nous venons de tracer, devient tout à fait inimagi-
nable à l'époque vers laquelle les nombreux caractères
araméens dont se compose l'alphabet de l'Inde nous
conduisent forcément. Or, à l'époque relativement
tardive de kiprédominance de l'écriture proprement
araméenne, le dalét phénicien s'était augmenté d'une
courte haste 4 et le شل avait ouvert son sommet
de telle sorte qu'ils ne ressemblatent plusaux lettres in-
diennes correspondantes. Il ést donc matériellehent
impossible de rattacher ces deux écritures géographi-
quement séparées, dont la ressemblance réelle se
borne à la seule lettre À .و D'autre part, on est égale-
ment peu fondé à supposerque cestrois lettres se soient
ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES, 291
par hasard conservées, sous la forme du phénicien an-
tique, dèsune époque reculée : d'abord, parce qu'une
pareille conservation fortuite d'un petit nombre de
lettres, au milieu d'une immense majorité qui porte
la trace de gravesmodifcations, est contraire à toutes
les analogies paléographiques; puis, parce qu'un dé-
veloppement identique de l'écriture phénicienne en
Syrie et dans l'Inde est Lout à fait inimaginable; en-
fin. parce qu'une telle hypothèse supposerait l'exis-
tence, dans llode, d'une forme d'écriture antérieure
à celle de Piyadasi, existence que les recherches les
plas consciencieuses ont démentie d'une manière
absolue.
Le problème que nous disculons peut done être
formulé comme il suit : trois lettres de l'alphabet
indo-araméen sont matériellement identiques au phé-
nicien archaîqué sans, toutefois, venir de la Phéai-
cie; d'où viennent-elles ? Mais dés que la question
est ainsi posée, elle est aussitôt résolue; on se re-
porte naturellement et sans le moindre efort à l'al-
phabet grec qui remplit toutes les conditions; car
d'une part, il se compose de lettres phéniciennes à
formes très archaïîques, de l'autre, il était pendant
plusieurs sièeles usité comme écriture officielle et sa-
vante dans toutes les anciennes provinces perses el
dans l'Inde elle-même, à côte des alphabets ara-
méens qui formaient le gros des écritures populaires
dans ces éontrées. Effectivement, le © théta grec
coincide entièrement avec le © th indien, tandis
que le À و indien correspond exactement au F grec
ME
用
999 : AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
incliné: la similitude entre la lettre indienne D dh
et le A grec n'est pas moins évidente, On verra tout
à l'heure que cés lettres ne sont pas les seules que
les Indiens aient empruntées aux Grecs
ÉLÉMENTS À FORMES ORSQUILES ET ISOLÉES.
Quand on laisse de côte les lettres expliquées jus-
qu'ici, il reste un groupe de huit letires isolées dont
les formes ne paraissent se rapporter à rien de ce qui
nous est connu dans un autre alphabet : ce sont les
consonnes © b, à v, €j, de, kh, L'uct les
voyelles H a et D .م Je me réserve de traiter des deux
dernières dans le paragraphe consacré aux voyelles.
Quant aux six consonnes qui précédent, plusieurs
d'entre elles ont une nombreuse descendance et sont
pur conséquent des éléments très importants; on
se demande s'il ne faut pas les regarder comme ayant
نان créées tout d'une pièce par les scribes indiens, En
réfléchissant quelque peu, on trouve pourtant cette
conjecture très improbable, En principe, l'idée d'une
invention arbitraire est exclue de la palcographie,
laquelle n'admet que les développements réguliers
d'untypéantérieur,et, en effet, j'espère le démontrer
plus loin, les lettres d,-€, d et 1 appartiennent à
des formations de second ou de troisième degré: 口
al 工 nseujlesdoiventatre considérées comme primiti-
ves, la première, paree qu'elle exprime une COnsOnna
fondamentale; la seconde, quoique représentant un
son particulièrement ario-indlien, paree qu'il est im-
ESSAI SÛR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 295
possible de la ramener à un type propre aux مث
tures de ces peuples, Ceci établi, on comprendra
facilement que ces lettres problématiques doivent
venir l'une et l'antre d'un mème alphabet, notam-
“ment d'un des alphabets auxquels l'écriture a déjà
fait d'autres emprunts. Nous repoussons donc sans
plus de façons l'idée émise par quelques savants de
rapprocher le © b indien du À b sabéen ou himya-
rite, bien qu'il y ait analogie parfaite, et cela, par
celle raison péremptoire, que le sabéen est impuissant
à expliquer ja [orme du إن + ل comme les écritures
araméenne et arienne sont également incapables de
fournir les éclaircissements que nous cherchons, il
we nous réste qu'à nous adresser, cette fois encore,
à l'alphabet grec, dont la contribution au système
indien a été reconnue dans le paragraphe précédent.
Arrivé là, le mot de l'énigme n'est pas difficile à dé-
couvrir, car Le Q indien ne diffère du B grec que par
l'effacement des ondulations du côté droit, fait qui,
ainsi qu'on vient de le voir, s'est aussi produit en sa-
béen, tandis que, d'autre part, le 1 indien figure
visiblement le N grec couché sur le dos, >, dont
on à redressé le trait moyen. Ici, nous avons de
nouveau des preuves tangibles constatant (intro-
duction d'éléments helléniques dans l'alphabet in-
digne de بعلم ]ا
Nous allons maintenant résumer les résultats qué
nous venons d'obtenir relativement à l'origine des
consonnes primaires de l'alphabet indien.
WE. di
204 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTORRE 1580
1. Éléments araméens; huit lettres : بل + k, d
lSm,bp,lr ds, At
+. Éléments ariens: six lettres :下 jh, ud hh ny,
# sh, 5 r, * 7
3. Éléments grecs; cinq lettres : D b, À q, D dh,
th, T'at.
En tout, dix-neuf lettres fondamentales, dont les
trois suivantes, jh, 二 下 ny, sont de formation se-
condaire dans l'alphabet générateur.
LES LETTRES DÉRIVÉES *.
Comme son prédécesseur arien, l'alphabet indien
s'est complété par des formes secondaires, produites
par la modification des lettres fondamentales. Ces
modifications sont en général assez légères quand on
compare la forme primaire à son dérivé immédiat ;
elles deviennent plus considérables à mesure que le
degré de dérivation va en se multipliant, On peutal-
lirmer néanmoins qu'à aucun degré lafinité des
lettres d'une même elasse ne devient tout à fait mé-
connaissable. D'autre part, toutes les lettres primi-
lives ne sont pas également aptes à produire de
nouvelles formes ni en égale quantité. La prédilec-
tion des scribes pour certaines formes fait qu'ils ne
se laissent pas toujours guider par la seule analogie
de son, mais s'adressent dé préférence à une lettre
PL, C,
» PL 1, D,
ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INIMENNES. 5
qui se prête plus aisément aux diflérentiations, On
comprendra mieux toutes ces transformations en
suivant l'exposé ci-après, qui rend un compte détaillé
de chacune des lettres dérivées, Les lettres primitives
sont rangées daus l'ordre alphabétique.
Le © b produit parallèlement deux caractères se:
condaires : H ou nm bh et à بع le premier, en aban-
donnant la ligne inférieure; le second, en prenant
une forme circulaire. Le trait qui surgit en haut 。
des deux caractères sert de support aux appen-
dices vocaliques et n'appartient pas au corps de ces,
lettres. :
Le À q redresse son pied droit et arroodit son
angle pour produire le 1 khaspiré. Celui-ci. renversé,
donne l'aspirée ,ا عا laquelle affecte à son bout droit
un petit trait horizontal qui l'empèche عا ل confon-
due عمجم le .م Enfin le عا À lui-même, en plantant
son trait diacritique sur lu base du demi-cercle, donne
naissance à la gutturale aspirée L gl.
Le هر d cérébral forme deux autres lettres en sue
mentant sa haste d'un crochet. Dans l'un de ces cas,
le crochet tracé dansle sens ascendant s'arrondit en
forme de spirale, ainsi : 6. Dans l'autre, le crochet
conserve la position descendante, ainsi : 4. La pre-
mière forme exprime la dentale cérébrale aspirée ناك
la seconde, la dentale sonore ,ل La position retournég
du م ne semble pas être primitive.
Le © th produit une forme nouvelle, C'est celle
10
306 AQÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
de la cérébrale aspiree 0 ik, dans laquelle le point
intérieur a été omis. La moitié gauche de cette forme
constitue la cérébrale sourde € £
Le بل y donne naissance à deux lettres secou-
daires. D'une part, en sinclinant vers la droite, il note
le son € j(dj), son qui s'exprime d'ailleurs trèssouvent,
dans les inscriptions de Piyadasi, pary. D'autre part,
en fermant ses boucles, sans changer de position, 十
* produit le لل ch (tschh) aspire. Cette dernière lettre
laisse tomber la boucle de droite à l'effet de figurer Le
ء ل" (tsch} simple.
Le م ل cérébral se dédouble pour produire les
nasales dentale et gutturale, وم 21ل la premièré
en abandonnant la ligne supérieure; la seconde, en
éliminant les demi-lignes parallèles à gauche.
Le م يا replie son demi-cercle vers la gauche pour
indiquer le L ph aspire.
Le بل s enfin fait remonter son demi-cercle infé-
rieur vers la droite et obtient ainsi le y ع palatal.
Les consonnes dérivées sont donc au nombre de
seize, ainsi distribuées :
1* Dérivation primaire : ,ذا لم à v, 1 بلك 6 بهذا
4, Oth, €j, b ch, Lan, ] 26, وا ph, الا ©
a Dérivation secondaire 4 h, Ct, ء ل
. 3° Dérivation tertiatre يا : gh.
ESSAL SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES. 7
LES VOYÉLLES |.
11 va sans dire que les matres lectionis de l'araméen
n'ont pu trouver aucun emploi direct dans l'écri-
ture indienne. Celle-ci a donc dû recourir à cet effet
aux systèmes vocaliques plus fixes de ses deux autres
sources : l'alphabet arien et l'alphabet grec. La vuca-
lisation arienne avait cet immense avantage de pré:
senter en grande partie un ensemble compact et
régulier qui se prêtait facilement à une amélioration
reconnue urgente, Savoir à l'expression des voyelles
longues. Aussi at-elle été empruntée en bloc en ce
qui concerne le mécanisme des voyelles internes,
toutes brèves, représentées par de petils trails sur-
plombant les consonnes. En ajoutant un trait paral-
lèle à ساعه de la voyelle, on a obtenu né notation
très distincte des voyelles longues. Au commence-
ment des mots, les voyelles ariennes avaient un
inconvénient qui les rendait impropres à l'usage de
l'écriture indienne. Ces voyelles, comme on sait,
ont toutes, sans exception, un 7 aleph pour sup-
port:7a, Ti, de, 20, Ju; or, cette lettre arienne
coïncide pour la forme avec le ” kh indien, ce qui
rendait impossible de l'accueillir en qualité d'esprit
doux. Cette circonstance matérielle forca les seribes
indiens à chercher dans les voyelles grecques appoint
que l'alphabet arién ne pouvait leur donner. Mais le
mécanisme de la vocalisation arienne était tellement
familier à leur esprit, qu'ils le transportérent sur les
PL, E.
298 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
nouveaux éléments dont ils allaient enrichir leur
écriture, Hs remplacèrent ainsi l'akeph arien par l'A
grec, couché sur le dos, et dont In barre moyenne, rap-
prochée de l'angle, fut prolongée en guise de haste,
ainsi : M إل( ع à. De cette voyelle type, ils formèrent,
au moyen d'une légère modification ,la voyelle be, en
faisant passer à gauche la barre verticale, et le D, à
san tour, donna naissance à la voyelle ٠ مغ dans ja-
quelle les trois angles sont indiqués par autant de
points, Ces formations secondaires ont été nécessitées
par l'impossibilité d'admettre les voyelles grecques
E, 1, à cause de leur analogie avec les consonnes in-
diennes € j, | r. Pour la création des autres voyelles,
le grec ne possédant pas de lettre simple pour à (ou),
né pouvait fournir que le seul 04, mais cette lettre
coincide tellement avec le 0 th indién, qu'il a été
impossible d'en faire usage: elle fut laissée de côté,
et l'on choisit le ] 8 arien, Par conséquent, la forme
renversée, L, figure l'u, tandis. que l'o est représenté
par celle même lettre, augmentée d'un trait à gauche,
ainsi: L.
En résumé, les éléments fondamentaux de la no-
tation des voyelles indiennes se décomposent de lu
manière suivante :
٠١ D'origine arienne : le mécanisme de la vocali-
sation interne, au moyen de petits appendices, la
voyelle initiale- Lu et, indirectement, la voyelle L 0.
' Les voyelles longues H et قل u'enirent pas en ligne de “owple,
ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDIENNES 299
2° D'origine grecque : la voyelle initiale À a et,
indirectement, les voyelles De, si.
CONCLUSION.
CANACTÈNE GÉNÉNAT ET ÂGE DE L'ALPHABET.
Le fait d'avoir puisé à trois sources différentes les
éléments dont il se compose, range l'alphabet indien
dans la catégorie des écritures éclectiques, telles que
le copte et l'arménien. Mais il se distingue avautageu-
sement de celles-ci par la quantité de formes dérivées
qui témoigne d'une activité considérable de la part
des inventeurs. La méthode par laquelle les scribes
indiens sont parvenus à développer les types qu'ils
avaient empruntés aux étrangers, ne diffère guère de
celle que nous avons observée dans l'alphabet arien.
Ce sont toujours des formes analogues que l'on choi-
sit pour présenter des sons analogues. Pas la moindre
trace chez les inventeurs d'un système arrêté, el
encore moins d'une science phonétique où gramma-
ticale; à moins de vouloir fermer les yeux à l'évi-
dence, l'on peut affirmer en toute conscience que les
études grammaticales n'existaient point dans l'Inde au
moment où l'alphabet meéridional de Piyadasi fut in-
venté,. |
Quant à l'âge de cet alphabet, les éléments grecs
qu'il renferme , attestent qu'il n'est pas antérieur à
lan 330 avant l'ère vulgaire. D'autre part, sa dépen-
car leur acceptation aurait détruit la règle fondamentale qui con-
siste à marquer la longueur des voyelles par un trait additionnel.
300 AOÛT-SEPTEMBBE-OCTUMRE 1885.
dance de l'alphabet arien prouve d'une manière cer-
taine qu'il est également postérieur à celui-ci. De
combien? La marge ne doit pas être très considé-
,عاطم bien que le témoignage de Néarque, suivant
lequel les Indiens écrivaient leurs lettres sur des toiles
apprètées, se rapporte vraisemblablement à l'écriture
arienne qui a été en fréquent usage dans F1 nde, ainsi
qu'on à pus en convaincre par la nature des emprunts
faits par les Indiens à l'alphabet arien, On ne se trom-
pera pas de beaucoup en affirmant que l'invention
عل l'écriture du nord coimcide avec le début de
l'administration maccdonienne en Ariane, vers 330,
et que celle de l'écriture du sud date tout au plus du
commencement مل régne de Sandracattus ou Tschan-
dragupta, allié de Seleucus Nicator, vers 425 avant
.ل C. Je parle ici des écritures exprimant des dia-
lectes präcrits. Pour écrire le sanserit, l'alphabet
du sud-est a dû être enrichi des caractères rt, br et du
visarga, ce qui revient à dire que le dévanagari pro-
prement dit est postérieur à 250 avant ,نا .ل date
communément admise pour les inscriptions de Piya-
dasi. ال en résulte, avec une certitude presque ma-
thématique, que le Rig-Véda, et, à plus forte raison,
la littérature qui s'y rattache, ont été mis par écrit pos-
térieurement à cette date. Et comme men ne force à
croire que les hymnes vediques qui forment des
poésies de circonstance et dénuées de tout caractère
national se soient longtemps conservés dans la tra-
dition orale, on est induit à penser que la com-
position même de ces hymnes est également posté-
ESSAI SUR L'ORIGINE DES ÉCRITURES INDHENNES. 301
rieure à Alexandre !. Une conclusion pareille, Je ne
me je cache pas, est dé nature à indisposer plus
d'un indinniste, et surtout les savants Indiens, qui
se font de l'antiquité du Véda un point d'honneur
national. Le calme ne manquera cependant pas de
se rétablir, et la vérité finira par avoir raison de
tous les scrupules. En tout cas, ceux qui voudront
désormais voir dans le Véda l'empreinte d'une an-
tiquité reculée, sans compter ceux qui le prennent
pour le représentant du génie aryen en général, au-
ront à démolir au préalable les preuves paléogra-
phiques qui établissent l'introduction postalexan-
drine de l'écriture dans l'Inde.
Paris, avril 1883 *.
١ عم لل faut pas oublier que l'Inde ne posséde point de système
graphique antérieur aux alyphabets de Piyadasi. En Perse, la situa-
tion littéraire أن bien différente : l'écriture sende propre aux édi-
lions officielles du Zendavesta, n'a été arrangée que vers la fin de
l'épique sassanide, mais le livre attribus à oronstre existait anlérieu-
rement en écriture pehlevie.
# Bien que le mémoire de M. Haléry ait été rédigé depuis plus
de deux ans, comme l'indique la date ci-dessus, la Commission da
Journal n'en à rec communication que duns le courant du second
semestre de eette année.
(Note de سا rédaction. |
302 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885,
LEXICOGRAPHIE BERBÈRE,
M. Arxé BASSET,
CHARGE D COURS À L'ECOLE SUPÉRIEURE DES LETTRES M'Alith.
TROISIÈME SÉRIE.
DIALECTE DES K'COURS ORANAIS ET DE FIGUIG.
AVANT-PROPOS.
Le dialecte que j'étudie ici est parlé dans les ousis sui-
vantes du Sad oranaïs et du Maroc: Tiout, Aïn Shsifa, Bou
Semr'oun, Moghar {Tah'inni et Foukani). Chellala (Gueblia
4ع Dah'rania), Djebel Tseldj, ملعف , Ich et .عفص On avait
déja signalé l'usage du bérbire à cette extrémité de l'Algérie,
ouais aucun travail ma paru sur ce dialecte dont j'indiquerai
plus loin l'importance.
En 1883, après un rapport de M. Barbier de Meynard! et
sur l'avis de ln Commission du Nord de l'Afrique, l'Académie
des inscriptions et belles-lettres voulut bien me désigner au
Ministère de l'instruction publique pour être chargé d'une
mission scientilique à l'ellet d'étudier les dinlectes du nord
* Compier rendus de l'Académie des Inscriptions, 1883, — Journal عليه
tique, 1884, 1١ 1+ p.130.
NOTES DE LEXICOGRAPHIE BÉRBÈRE. 303
dé ها province d'Oran et du Maroc seplentrional‘. Eu pour-
suivant mes recherches sur le premier de ces terrains, je pus
constater que le berbère n'était pas complètement éteint,
comme ننه l'avait dit, ختمنه qu'il disparaissait peu à peu et
qu'il était grand temps de l'étudier dans les quelques فافلا
qui subsistent encore : Beni Dergeun, Achacha, Beni Ourar’,
Bel H'alima, ete. J'étais à Frendah, occupé à recucillir ce
que je pouvais de l'idiome des Bel H'alima, lorsqu'un con-
cours de circonstances favorables me permit d'étendre le pro-
gramme tracé par ذا Commission et d'aborder le dialecte du
Sud oramais fermé en ce moment à une exploralion scienti-
lique, Mon hôte et ami, M, Mohammed Aklouch, interprète
militaire près du feu bach-agha Ould K'adhi, amena un
jour le قلط du L'aid de Bou-Semr'oun, interné avec son père
à Frendoh, pour avoir pris part à l'insurrection de Bou ‘Amé.
mal Pendant انما Je temps que je passai dans cette ville, je
le ونا venir chaque jour el je pus ainsi réunir, outre un vo-
cabulnire et des notions de grammaire; un certain nombre
de textes écrits dans عا chelh'a des K'çours.
De Frendah, je partis pour Tiharet, Oran أن Tlemcen :
dans cette dernière ville, je pus heureusement compléter mes
études sur عا dialecte des Qusis grâce à deux individus, l'un
de Figuig, l'autre de ‘Aïn Sfisifa, que m'envoya le directeur
de ln Medersah. Les textes que me diclérent ces deux indi-
gènes, absolument illettrés d'ailleurs, me permirent de re-
connaitre que j'avais affaire à une seule et même longue,
parlée depuis la limite orientale de la province d'Oran jus-
qu'au Tahlalet.
Cette nouvelle série de Notes, ajoutée à celles que j'ai déja
ubliées * sera complétée par des travaux analogues sur les
dialectes des Bel H'alima., des Bot'ioun, du Fif, du Sous, de
١ Les détails de وم voyage اسه été publiés dans Le Halletin de la Socidié de
géographie de Est, 3° et "ا trimestres 1883; 2° trimestre 1885. CL. aussi
Journal asiatique, 1883, ا 1, p. 529.
+ 1883 : dialectes du Alf, de Djerhab, de Chat et des Kel Oui: 3885 د
da
30 AOUT-SEPTEMBRE-OUTOBRE 1885,
Taroudant et des Beni Imacen, étudiés pendant ma mission
de 1883, et por des recherches sur le mxabi, la senntia de
Touggourt, le tagouarjelent de Quargla et le touareg des
Aovelimunden, résultats de la mission que m'a tout dernié-
rement conbée M. le Gouverneur général de l'Algérie. En
fournissant des documents-sur des Se FRE pour la
inconnus jusqu'ici, j espère contribuer à faire avancer 5
queslion de la grammaire comparée des dialectes berbères,
question qui ne pourra être traitée d'une façon sérieuse que
lé jour où Îles philologues auront en mains les matériaux
nécessaires : textes et vocabulnires de chacun de ces dialectes,
Comme source de comparaisons, duns le vocabulaire, j'ai
eu à ms disposition, outre les auteurs cités dans les Notes
déjà publiées, ln suite du travail de M. Broussais sur هل
langue des Aït Khalfoun ' إن les glossaires inédits que j'ai
rapportés du Mb, de Ouargla et de Touggourt, J'ai cru
superflu de reproduire les rapprochements que j'avais précé-
demment indiqués dns des travaux auxquels je renvoie une
fois pour loutes.
Lunéville, در septembre 1885.
‘Bulletin de correspondance afriminie, sepiemhre-novembre 1844.
NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERMÈRE. 405
|
Les seuls documents que nous posstdions sur
l'antiquité de l'établissement d'une population sé-
dentaire dans les k'eours du Sud oranais sont les
dessins hiéroglyphiques |?) rudimentaires qui ont ete
relevés pour la première fois en 1845 par le docteur
Jacquot!; ceux de Tiout et de Moghar, décrits par
le docteur Armieux?, et d'autres qui ont été signalés
' dans le Taseroualt*, au sud du Maroc, et à لمت لظا
Mimoun, au nord de Figuig*. On les a divisés en
trois séries datant chacune d'une époque différente :
la première comprend des dessins obscènes et des
sujets de chasse représentant des animaux aujour-
d'hui disparus du nord de l'Afrique : l'éléphant, la
girafe, le rhinocéros®; la seconde se compose des
١ Mustraiion du 3 juillet 1845.
2 Topographie médicale du Sera de la provinces d'Oran, Alger,
1866, is 证 بم 29-33. La découverte de dessins semblables à Taxe
roualt, dans le Sous marocain, où les Romains pe paraissent pus
avoir pénétré, infrme Fhypothèsé du docteur Armieus sur Tree
égvplo-rouinine de ces dessins.
* H. Duveyrier, Sculptures anliques de la province de Sous. déco.
vertes par le rabbin Mardochée | Bulletin de la Société de géagraphre,
août 1896, مم 129-147).
١ EST. Hamy, Norte sur les مسوم et les insertotions grandes dans Le
roche à El-Haij-Minoun , Paris, 1883, in-8"; — ,ال de ها Blanchire,
Sur Fdge des gravures rupestres { Bulletin de 人 africaine,
.م1 أ 553-465), CE aussi Gacerte arc'énlogique, 1885, نهدل مم
١ Cette présence de l'éléphant n'indique pas forcément une adlj-
quité très réculée, puisque l'existence de ces animaux est signalée
dans لدو عا de ذا Mauritanie et en Libye par Hannon |Hannonis
naviquiio éd, luge, Lipsie, 1829 ,p. 21). Hérodote 人 ÎV, ch. gxcr)
et Pline l'Ancien | Mist, muf.. ddl Littré, 1 Vie. 1, 181
sl 9
. | 8 1
HN ف دحي
306 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
inseriptions qu'on à proposé dé nommer rupestres
ét dont on ia trouvé les analogues en pays touareg”;
enfin la troisième renferme les inscriptions modernes
en caractères tifinar’ et arabes. Malheureusement lés
deux premières sérics n'ont pas encore été déchiffrées ;
mais il n'est rien moins que certain qu'elles puissent
nous fournir des renseignements historiques sur les
populations qui les ont tracées*. -
L'expédition de Suetonius Paulinus, qui aboutit
sur les rives du Ger (vers 4a de notre ére), passa au
nord des L'cours?, et si ce général romain a parlé
de ces derniers dans ses Commentaires*, la perte
de cet ouvrage nous interdit toute conjecture à leur
sujet. Tout au plus peut-on supposer que les K'cours
étaient peuplés à cette époque par des familles ap-
partenant à la tribu des Nigritai, probablement des
Senhadja, mentionnés par Denys le Périégète” et
١ 01: Barth, Reisen اهن Entdeckungen in Nord und Central يمارا
Gotha, 5 vol ,"قسز 2869, L 1, pu 910-216; — Duveyrier, Les Town
regs du nard, Paris, 1864, ,"قم p. 389-390.
» Le déchilrement des deux premières séries dé ces inscriptions
serait peut-btre facilité par une comparaison avec celles découvertes
dans es Canaries: ef Berthelot, Notice sur les carmctères Nés pe
* ques gravds sur les rochers rolcaniques aux iles Canaries | Bullrtin de
la Société de géographie, février 0 p. 177190); id, Norvelles
découvertes d'inscriptions lapadacres à l'éle de Fer {Bulletin de ln موق
cité de géographie, soptembre 1876. بم 326-Ïh); il, Antiquités
يعمس سدس , Paris, 4839, vol. "ادها
عله بعك ١: ملا mat. مانا Pline, 3
١ Pline (4, 1 فلك Suétonius Paulinus comme un des auteurs quil
21 10000 pour Le V° livre, traitant عل l'Afrique.
5 Vers sa5sv, dos de la traduction de Festus Avienus (GE. Dho-
nysins Poriegetes, éd, Bernbardy, Lipsia, 1428, in", وو ديم — Festus
PAL
NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÈRE. 307
Pline? : ce pays faisait partie de ln Gétulie de Pto-
lémée. C'est tout ce que l'état de nos connaissances
nous pérmet de supposer avec vraisemblance, à
moins de nous lancer dans des hypothèses reposant
sur des ressemblances lortuites et souvent fausses
‘de noms propres?
La conquête arabe amena la conversion des وم
pulations de cette contrée parmi lesquelles Ibn Khal-
doun ? nous signale les Matghara, fraction des Beni
dvienus, Autitius Namatinus, ete, éd, Despois et Saviot, Pans, 1845,
in-8°, p. ,قد L'expression Nigretæ est traduite h tort par «dés nègres
nomades » |.
١ fist, nat., LV, ch. watt, 1.
+ Pour qui sait comlnen rapilement disparait, sans laisser de
traces, un L'çar sahurien, les identifications des listes de Pline et de
Plolémée avec les appellations modernes, proposées par certains
géographes, n'ont ancuue vraisemblance : à plus forte raison lorsque
ce sont حمل noms arabes qui forment le point de départ de ces iden-
tifications. 11 est bien difficile, «ou moins au point de vue phidologique,
que la ففرسية de Piolémée réponde à Tadjmout [et non Tégémout,
comme l'appe'le M. Vivien de Saint-Martin, Le Nord de l'Afrique
dans Cantiquité, Paris, 2863, 108", وز قلق mais rapprocher Frioua
عل Laghouat, El Aghouat” [ud c'est ignorèr que ce dernier moi
est le pluriel de l'arabe [اغراط) غليط et que le fa qui lé termine
n'est pus une detire servile; il en est de même de Ouadil Khaïr
(ibid. ,p. 445), qui est arabe et non berbèreet n'a aucune ressem-
blanee avec Ghir. L'identification de Feiss avec Goerars est aussi
hasardée (ibid. د 4&1-44 a), puisque la ville mrabite ne date que de
ردق (ef. À. de Calassanti-Motyhnski, Gudrura depuis sa fondation,
Revue africaine , 1884 مم 373) Ou pourrait citer nombre d'exemples
de ces identifications precipitées : aussi je ne puis qu'indiquer lhypo-
thèse par laquelle ML Vivien de Saint-Martin (td, .مر 463) semble
placer sur de territoire des L'çours, vers Figuig, les Suburpares
(Zavévipæopec) de Piolémée.
«+ bn Kholdoun, Hartocre des Berbéner, tr. عل Sluns, Alger, 183 t-
1856, 4 vol. in-8°, L E, p, 540.
308 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885,
Fat, issus de Temzét, lils de Daris, fils de fahhik,
fils de Madghis el-Abter, apparentés par conséquent
aux Zénata et aux tribus qui furent Fappui des Ros-
temides de Tiharet!, Mais le fond principal était
formé des Beni Badin, rameau des Beni Quacin, nom
sous lequel on-comprenait aussi les Toudjin, les Bent
Mérin, qui fondèrent plus tard nn puissant empire
(uuexvi siècle) qui sétendit un moment jusque
Tombouctou. Lors de l'invasion hilalienne, les Beni
Ouacin quittèrent le Zab de la province de Cons-
tantine où ils s'étaient établis et durent rentrer dans
leurs territoires primitifs, qui s itendaient depuis le
Mozab et le mont Rached {Dijebel Amour) jusqu'à
la Molouia et de là jusque Figuig et Sidjilmessa. Les
Beni Badin, qui formaient cinq branches : les ‘Abd
el-Quad, d'où sortit la dynastie des Beni Zeyün
qui végntrent à Tlemeen (xr-xvr sièele), les Tou-
djin, les Beni Zerdal, les Beni Mozab* et les Beni
Rached, occupèrent le pays situé entre Figuig, le
Mzab et عل Djebel Amour”. Continuellement en
guerre les uns avec les autres, ils passèrent sous l'au-
١ ها أن premiére série des Notes de Lecicographie berbire : Paris ب
1883, Ts nat., io 8", ch, د p. 24, Dialecie de Djerbak. Les ren-
seignements qui suivent, et qui sont empruntés à ملا Khaldoun,
montrent que Moh'ammed Abou Ras à singulièrement exagéré quand
it dit que سا population de Figuig et de la plus grande partie du
Muab descend des Seshadja { Berne africaine, 1883, p. 83).
importe de distinguer ces Beni Moiab des Manbites d'aujour- ؟
d'hni, issus en partie des Zenaia, mais composés des émigrants qui
prirent, en quitlant Ouargla, le nor du pays où ils allérent s'éta-
اانا
٠ [bn Khaldoun, Histoire des Berbères, ٠ FE, بتر 508,
NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÈNE. 309
عاسو des Almohades et essaimérent vers le Tell où
ils finirent par s'établir, les Beni Merin à Fez, les
Beni "Abd eOuul à Tlemeen, les Beni Toudjin sur
les bords du Haut-Chélif (Nabr Ouasel), dans Je
plateau du Seressou ,ا C'est le grand historien orabe
qui nous fournit ln première mention cortaine des
k'éours du Sud oranais?, En 774 hèg. (1871 JG),
جا tribu des Douaouida, jointe aux officiers mert-
nides Quenzenmar et Ibn Ghazi, se mit à la pour-
suite du sultan ‘Abd el-Quadite Abou H'ammou.lt,
dont ja capitale, Tlemcen, venait d'être prise par
“Abd el-Aziz, et l'atteisnit à Ed-doucen, dans la
partie occidentale du Zab. [ls surprirent son camp et
le pilltrent : à leur retour, comme les Beni ‘Amer
tenaient pour les ‘Abd el-Ouadites, les Mérinides et
leurs partisans oceupèrent el ravagérent leurs kçours
du désert, parmi lesquels Ibn Khaldoun cite Rehä (les
Arbäouat) et Bou Semr'oun*. Le mème historien dit
ailleurs
«A l'onent de Figuig et à une distance de plu-
sicurs journées, se trouve une suite de villages qui
s'étendent en ligne droite vers l'est, en remontant
graduellement vers le nord, Le dernier de ces vil-
lages est situé à une journée au mmaidi du mont Ra-
١ سلا Khaldoun, مسالل des .لاما امال p. معش
١: لم moins que l'on identifie uvee Tiont le Djebol ,تممكل" ulle
ruine ou. pied d'anc montagne, à cinq journées dé marche di
Tiemesn, sur la route qui allait de eette ville à Suljilmassa par عا
désert [Édriss, Description de [Afrique et de TEspagne, علث Dory et
de Gore, Leyde, 2866, pu Ar}: :
3 Histoire des Borhèrer ااا نا 459,
Vi. 1
ها بطع قجس قو sanacprur
310 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
ched, dans cette partie du désert que les Beni Anner
tribu zsoghhienne, parcourent avec leurs trou:
peaux ! بن
A ها lo du x siècle, Figuig, que ne mention:
nent pas les géographes antérieurs, paräit avoir hé-
rite de la prospérité commerciale de Sidjilmassa,
dont la décadence avait commencé. Elle était com-
posée, comme aujourd'hui, de plusieurs bourgades
et possédait beaucoup de dattiers et d'eau courante:
Tous les produits de la civilisation nomade y
affluaient + cétait une des principales villes du dé-
sert et elle avait fini par reconquérir son indépen-
dance. Elle était gouvernée par une famille des Mat-
ghara, les Beni Sid el-Molouk, dont l'histoire nous
est malheureusement inconnue *,
Léon l'Africain et son copiste Marmol ne nous
upprennent rien sur l'état des k'cours aux xv° et
xvr siècles ?, mais l'établissement dans ce pays de قا
célèbre famille des Oulad Sidi Cheikh, nous pro-
cure quelques maigres renseignements. D'après a
tradition, vers les premières années du "كد siècle,
un certain Si Mo ammar ben ‘Alya vint se fixer à l'en-
١ Ibn Khuldoun, Histoire des Berbères, 1. 1, p. 240. Le souvenir
de l'invasion hilalienre s'est conservé dans une légende rapportée
par M. de Colomb (Exploration des ksours ef du Sahura de la pro-
mince d'Oran, Alger, 1856, .م “قم 6-7) et qui s pour héros Be
Eedim el Raï, l'Ibu L'ediom 及 ai du roman des Beni Hiläl.
5 Ibu Kbhaldoun, Hest. des Berbères, À I, p. 240341, Les Mat.
سقطع dominant également à Elsoléah.
* H ouest pas sûr que l'anscdote des Cent puits, que l'an trouvern
plus foin , ait eu pour théâtre la colline d'[lls-Ifa.
NOTES DE LEXICOGNAPHIE BERBÈRE. 311
droit où s'éleva plus tard le k'car des Arbaouat. 1
نه disait descendant d'Abou Bekr et frère du sultan
h'afside de Tunis, avec qui il se serait brouille à
propos d'une pastéque. Le village qu'il construisit et
qui portait le nom de K'açr ech-Cliaraf est aujour-
d'hui détruit. M laissa deux fils, “Aisa et Saïd, dont
le premieg hérita du don des miracles qu'avait reçu
son péré et qu'il exerça même après sa mort. Néan-
moins ses descendants entrérent en lulte avec leurs
cousins les Oulad Sad qui les obligérent de seu
Charaf et d'emigrer à Beniän, sur l'Oued Tar'ia :
ils eurent successivement pour chefs EELah'ya, خم
Leila et Abou Semalra. Mais عا départ des Oulad
ستل" avait affaibli les Oulad Saïd : ceux-ci ne pu-
rent résister à une ineursion des Zegdon qui détruisi:
rent leur k'ear. Is le rehâtirent sur Les rives de l'Oued
Gouléita et lui donnérent le nom d'Arba TFah'tami.
Quelque temps après, Sliman (vers 1560) ramenait
du Tell les Oulad ‘Aïsa, qui construisirent près
d'Arba Tab'tanile k'ear d'Arba Foukani. Il eut pour
fils Moh'ammed, père du célèbre ‘Abd el-K'âder, qui
changea son nom en celui de Sidi Cheïkh, sous le-
quel est connu sa tribu, par suite d'une contestation
avec Sidi Abd el-N'äder el-Djilam à propos d'un
miracle, Son successeur fut Abou H'afs, son fils.
mort en 1071 hés. (166111 Cest à crtte date
1 Leclerc, Les onsts de la province d'Oran, Alger, 1658, "قاعم
بم 7-39: De Colomb, Exploration des koowrs, بم 15-16: Tramelet,
Les Saints de Ulslam, *ة partie, Les Sainti du Sahara: Guenard, Les
Ouled Sidi Cheïkh, Oran, 1883. 1-8",
ع لاا لا
AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1845. فرق
qu'on peut rapporter l'accession des K'couriens à la
confrérie religieuse des Oulad Sidi Cheikh. ,
Figuig, nous ne savons à quelle époque, avait été
soumis par les sultans du Maroc, mais sa prospérité
n'avait fait que s'accroître etses bibliothèques étaient
renommées. En revenant de la Mekke (1074 heg.,
de J.-C}, ElAiïachi, après avoir passé par 1663
Bou Semr'oun!, ainsi nommé, d'après Mouley Ah'-
med, du ouali Ec-Çalih' Abou Zemäoun (pour
Semr'oun) qui sy était établi le premier, s'arrêta
quelque temps à Figuig. Il sy rencontra avec Tl'au-
leur d'une histoire des quatre premiers Khalifes :
Ab'med ben Abou 了 Bekra En 1709 (1221 hég.),
cette ville était administrée par le k'aïd Moh'ammed
ed-Draï elL-Djezeri, pour le compte duchérif مسرم es
‘Abd el-Melik ben Ismañïl, Gelui-ci gouvernait pro-
bablement le Taflelt au nom de son père Mouley
Ismaïl, fondateur de la dynastie des Chérits Filali.
I y trouva un certain nombre de livres, parmi les-
quels les commentaires du &l;42.hs par Ahmed
ben Abou Bekr el-Mekouni, du pe aan d'Ah'med
ben Abou Bekr ech-Chérif el-Fegouni, et du traité
d'Es-Senousi sur l'unité de Dieu par le k'adhi de la
ville, Mohammed Es-S'ah'raoui, des Beni Thour*,
Le père de ce dernier avait déjà commenté le Da-
* L'ignorancé des copistes à uliéré ee nom, qui est tntôt ertho-
#raphié سجقفون أن 00 1 فقوا ,
4 Voyages dos عأ sud de L'Algérie ct des états berbaresques , trail,
par Berbrugger, Fans, 1546, in", pe 200. |
3 Cf. Ler نال كسمه arabes du أغقط areas de Djelja, Alger, 1883,
gr. تقس p. 0, n° ur.
NOTES DE LEXICOGRAPIIE BERBÈRE, 313
läilel-kheirät et composé une pièce de vers sur le Sora
d'Es-Senousi!. En 1710 (122 hég:); le Kid de
Figuig “tait Abd Allah cebh-Chaont, qui ne paraît
pas avoir vécu en bonne intelligence avec ses admi-
nistrés, puisque Mouley Ab'med se crut obligé de
prècher la concorde aux uns et aux autres.
La discorde régnait également à Bou Semr'oun,
lorsque le pèlerin s'y arrèta : il crut avoir réconcilié
les Oulad Si-Sliman, les Qulad Ank'i et les Oulad
Mousa, emais la paix fut de peu de durée, carles der:
niers durent peu après s'exiler*. Ce furent peut-être
ces luttes intestines qui décidèrent le bey turk,
Mohammed el-Kebir, vainqueur d'Oran, de. La-
ghouat et de ‘Aïn Mâädhi à tenter d'établir son au-
torité sur les k'cours. Il saccagea Chellala, mais les
Achaount furent défendus par Ja k'oubba de Sids
Mo'ammur : un tourbillon noir sortit de lédihice et
alla renverser la tente du bey qui dut renoncer à son
projet *.
Bou Semr'oun devait, à cette époque, jour d'une
certaine importance, car il fut pour ainsi dire le
berceau de Tordre des Tedjini, rivaux des Ould
Sidi Cheikh, En 1382 (1196 hég,), Sidi Ahmed
commenca, dans cette ville, à établir sa contrer,
en vertu de la permission de son cheîkh, Mahmoud
مقو تن l'Algéree, pe عا اسه Le عسل Voyages '
# Leclerc, Les we عن lat province d'Oruire , fs G=-64; إل ل
ها sul de l'Algérie, p. أله ددة
١ Guorgues, alice sur de bey Mohamed eLKehir 【有 are كله
cube, 1897-1824). -
314 - AOÛT-SEPTEMBNE-OCTOBHE 1885.
el Kordi, Après un voyage au Touat, il revint s'éta-
blir à Bou Semroun jusqu'en 1786 [1300 hég );
sy lin avec Si Ali eLH'adj ekHarazimi el-Fasi, qui
devait être le plus illustre de ses disciples et écrire
la vie du saint!; c'est sur ses conseils que Sidi
Ahmed retourna à Fas où il mourut après divers
voyages. Pendant que son fils ainé s'établissait à ‘Ain
Mädhi, le second, Si Mohammed es-S'rir, parait
avoir choisi Bou Semr'oun pour résidence : du moins
il sy mariait, lorsque son frère Si Mohammed el-
Kebir, qui avait été blessé dans une expédition inu-
tile contre Oran (1238 hég.), vint |y retrouver.
Ge fut encore de Bou Semr'oun que ce dermier لهم
tit pour une seconde campagne, qui finit plus mal.
heureusement que la première ; car, trahi par les Ha-
chem, ses alliés, از fut tué sous les murs de la ville
en 1827 (1242 hég.} Si Mohammed es'-S'r'ir qui
lui succéda quitta alors le kK'oar?
١ Cet ouvrage, connu sous À nom de Aounnach porte aussi le
nr de .جوافر المعال 5 متاقب أنى العباس الشود الجد التبان J'en ai
un exemplaire dans la تنمت de Temacin, prés de T
م ال ouvrage مع 1798 [ain à hég.}el le termina
en 17090 人-
01 هل perfidie des Hachem, habitants de T'Eghris, prés de Mascara.
avait déjà été stigmausée par Sidi Ahmed ben Yousel :
Un dirhem de cuivre | GE puéce fausse |
١ Wai enieus qu'un t'aleb de l'Egbns.
١ Arnaud, Histoue de lonali Sidi Ahmed et-Tidjant | Rerié afri-
exine, 1861, 0 V, p. 468).
NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÈRE, 315
Je passerai rapidement sur li conquête francaise :
en 1847, عا général Cavaignac établissait notre au-
torité dans les k'cours, en vertu du traité conclu
après la bataille d'Esly, traité incomplet et regrettable
à tous les points de vue, puisqu'il laissait au Maroc
Ich el Figuig qui devaient devenir des centres d'in-
surréctions et qui doivent de toute nécessité ap-
partenir à la France : en 1849, le général Pélissier
achevait la sonmission des k'cours soulevés par les
Qulad Sidi Cheikh : Tiout est occupé le 6 avril;
‘Ain Sefra, le 9: Mor'ar et-Tah'tani, le 12; Mor'ar
ekFoukani, le 15: "Aïn Sfsifa, le 20, et les djema'as
de ces divers villages s'empréssaient de reconnaitre
notre domination!. On trouvera, dans l'ouvrage
aussi complet qu'exact du colonel Trumelet, les dé-
tails des phases de l'insurrection des Oulad Sidi
Cheikh jusqu'au moment (1881) où un marabont
de Mor’ar, Bou ‘Amémah {l'homme au petit turban),
dirigea سن des plus graves soulèvements que Îa
France aît eu à réprimer dans le département d'Oran?.
١ Trumelet. Votes pour servir à l'Astotre de l'insurrection de [864
à 1859 (Revue africuine, 1882, n° 193}.
* Op. land,, 1881, n°148.
16 AOÛT-SEVTEMBRE-OCTOBRE 1883.
1
PHONÉTIQUE ET MORPHOLOGIE.
Le dialecte parlé dans les oasis du Sud oranais et:
de Figuig était sans doute à origine une branche
عل la langue qui, sous Le nom de chelh'a ou tamazurt,
domine dans le sud et le centre du Maroc!: maris
des immigrations de £enata, refoulés par les Arabes
des Beni Hilal, amena un mélange des deux idiomes,
où l'élément zenatiu ne tarda pas à dominer, quoique
duns des proportions moindres qu'au Mzsb et sur-
tout à Quargla, après lémigration des Abadhites
dans le premier de ces pays. Mais tandis que Île
mali, parlé par des populations hérétiques, deve-
nait une fangue presque littéraire *, le dialecte des
Ousis, dans la bouche de populations sans culture,
se corrompit peu à peu sous l'influence de l'arabe ب
١ صلم Ras {voir plus haut, p. 308), dit que les populations مغل
L'oours étaient Senhadja, mais il est impossible d'almettre مناعة affir-
mation dans toute sa rigueur, cu présence des détails donnés par
人 bn Khakloun sur les migrations des Matghara ét des Zenata de la
seconde râce.
2 Le امار es-Sier d'EchChemäkhi et Le Kitdb el T'abagt font
mention d'ouvrages composés en berbère par les Abudhites.
١ «Lours guerrés (des Zenäta) avec les autres tnibus furent عقتجيرد
les par des batailles et dés combats que l'on ne peut indiquer avec
précision, vi عل pen de soin qu'ils cut mis en conserver des détails.
عيسنى 4لا de عل négligence fat le grand progrès que fit l'emploi dle la
aigue زع de ldoriture arabes عاق suite de troumplé de l'islamisme : elles
fire per prévaloir à انا couv des princes filières , éd, pour cet.
no, fe danger berbere ne sortit point de مممعاسم وس prünctives | ln
حسمل املا . Hirtoire des Berhbres, ١ بألا p. 405-306}, Le passage
“
NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÈRE. 317
Comme en mzabi, en ehaouia, en touareg, les
nuances les plus délicates de la prononciation de cer-
tainés consonnes, qui se sont consérvées chez les
Beni Menacer, dans Le Rif et mème en chelh'x, ont
disparu: les ث etles ذ qu'on entend siffler si souvent
dans la bouche des Zouaouns du Jurjura sont deve-
nus des as et des .ى Toutefois عا renforcement des
consonnes douces en fortes n'a pas lieu, ce qui se
passe également en chelh'a : le d, sil est devenu un
ce, nes'est pas mouillé en ير comme en rifain et
chec les Beni Menacer, La langue, du reste, est assez
pauvré, et j'aurai pu tripler l'étendue du vocabulaire
que je donne ci-dessous, si j'avais fait entrer tous
les mots arabes qui ont cours, méme quand on
s'exprime en berbère. Elle nous apparait comme
une sorte de patois non littéraire, fortement mèle
d'arabe, mais néanmoins un des plus curieux à con-
naître; car, sous cette apparence inculte, €'est le seul
reste du dialecte parlé sur les Hauts-Plateaux et dans
le Sahara d'Alger, d'Oran et dé Maroc, avant l'inva-
sion des Beni Hilal et l'émigration des Abadhites,
parlé aussi pendant quelque temps à Tlemcen, à la
cour de Yar'morasen et des Beni Zian, originaires de
la tribu ouacinienne des “Abd el-Ouad.
Les règles grammaticales sont les mêmes qu'en
“nb ndiquer que, contrarement à l'opinion de M. de Slane, ls
cénéalogistes berberes. فعس تانر مع par bn Ébhaldoun , compostrent
SR ouvrages dans leur langue matronale, car l'bivorien oppose ١ bei
l'itsouciance des £erata do la seconde tac au ملف des Senhadja et
dus écoaia do lu premire,
318 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885,
zouaous; malheureusement l'ignorance de ceux qui
parlent ce dialecte les transgresse souvent, Dans les
substantifs, la formation du pluriel en ouen paraît
dominer : ainsi ism ml nom, pl. ismaouen تأسماون
arerem معب عا 6 اغيم , pl. ir'ermaonen usa: ikhf
يخف utêten, pl. ithfaouen بخفاون til تيط «œiln, pl
tilaoun (ss; afer # naile mi ب يفريون :101111" كل On
rencontre quelquefois des pluriels internes + alr'em
achameaus, pl. tler man ul: ameddakout الك
غورت «amis, pl, imeddoukal JSsxe ; tumourt أمحكول
adrar 3e! 1 montagne 1 :يرأ ulerren, pl. tire
pl. iourar ss.
PRONOMS PERSONSELS ISOLÉES.
(١ 1" .ء.م Moi nitch, neteh, netchin, netéhint, #, من ب
3 بد .م Toi che, chekki, chekkint, de, Las, eus
Sing. { 2°p.f Toi Chem , chément, chemmint , ré, soit,
Lui nette, نما
. Elle nettat, تعلت
. Nous nechnn, nechuint, 4225, etes
: Vous cheknum, chekoumin, عكين
: Vous chenunh, sé
. Eux netnin, الل gr
Elles neélnins, or. 14
Plur. :
أب يب ب يداب
8 مم TE
' Une des stutions de la route عل Lsghouat à Ghardars عد nomma
Tir هذه إتيلقت] ند chamelles, tandis qu'on maahi cet animal se
nomme talemt .كالمت Ce fait prouvesque ce didlecte des k'çours عمل
vait s'étenilre beaucoup plus loin qu'aujourd'hui,
NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBERE 349
FRONOMS SUFFIXES.
1° Compléments directs d'un verbe :
pers. com. Mor...,....... li
: | 2" pers. maso, Toi, م مع بد vs. Eh À
“ef ا Toi. ,.,...,... امعط ré
3" pers.com. Lui, ae 4,1, سن
. | 2 pers. com, Nous...,;,,,... nar قلق
5 | 2" pers. com. Vous. ......... hour ين
A | 3" pers: muse; Eux... ...: .: my
3" pers. fer. Elles... a +" «Pen es
À
2" Compléments d'une préposition :
1" pers. com. De moi... ...... Nour ينيغ
| ROUE pi
Sing. { 2" pers. muse, De ,لما . . , ... . . . ennech انش
a" pers نمضا De toi... .... vu. CNE gril
3" pers.com. De hu, d'elle... enner انس
" pers, com. De nous... ...... سوه I
化 a" pers-com. De vous. ...... enkoun انكون
Plur. Fig : à D'eux.......... dnsen اتسن
1.5 pers. .هذا D'elles,........ ensent انسنت
3 El indirects d'un verbe :
" pers. com, A MM des di, 11 ان
5 ا Atos. 2; . اش هه
ons 2° pers. fém. A lot.....,..... am pl
3° pers. com A lai, à elle... dar, بيلس , مف ii
1" pers. com. Afhous. ...,.... اناغ يدن
2° pers. com. À vous, ..... ... afoum اكوم
| 35 pers. masc. Altlx.....,..., اسن او
à" pers, fem. لم elles:,,..:... اعون see!
Quelquefois la préposition marquant le rapport
À مآ » — WE ” ا 9 117 9" . ال"
بر الجر يوني :用 二 an 10 TM 9 . . / La
330 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1585.
d'annexion du pronom au substantif disparait : ع
mourtes هورتسن , pour temourtenneés à sa terre n. Dans ce
cas, un ١ s'intereale après les mots baba EL wpère»,
umma Le 0 mères, lord نوما u frère عد babatsen Lb
ms “leur pères; ioumatn'ar يوما تناغ notre frère 和
Les pronoms et adjectifs démonstratifs sont :
ia Où و (invariable) «ce, celui-ci, celle-ci, ceci ل
Ex. : ucet homme-cis argaz ou s 53; uves hommis-
دن irgazen où» (js: «cette femmmeé n tumet l'out où
زقطوت و 1 CES fermmesn tsednan où wei cecl
a été écrit en kabyle» ou élla ttouari stemazirt ويلا
سقائغت sl. Employé comme adjectif, ou est tou-
jours placé après le substantif qu'il détermine ;
a" Oagt,oùs Ss ب celui qui, ceux qui, celles qui n:
u celui qui mourra » ougi Emmouten ss :وى “il don-
nait habituellement au pauvre qui venait chez lui n
idh'a on r'eres ad iousen sqt méchert akid touch as
ge يوش DAS! مشرأ (a Su يوسن si عرس s hs (in, à mi. :
ail avait coutûme célui venant chez lui par pauvreté
il lui donnait»);
3° In ين celui-là; cela, celle-là, ceux-lh, éelles-
ؤس ذا argus in بن 3B5lu cet homme-o; timet Col بانة
+ قطوت cette femme-là », Quelquefois tn pre-
عل le substantif qu'il détermine.
Le pronom relatif est onennt رون fém. thenni د تغى
Ex. : “le bouc qui était dans l'écurie a ete Épurgé 1
azlar ouenai بلاطل à tiddart r'arsen es Se ون 85!
ينيد آرت عرسنس Dams la construction des phrases
NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÈRE. 421
bn supprime souvent le: pronom relatif. compli-
ment direct, Ex. : «le lait aigre que j'ai bu hier m'a
rendu malade سويخ اغى يناض اليخ وزمييغ 30017 7
innadh ellir! ouzmirer!, ببس قامس a j'ai bu hier du lait
aigre, j'ai été malade n.
Les pronoms interrogatits sont :
«Quiv oarain ورأين , manain زماناين uquoin mala Le
Ex, : uqu'a-t-il dans sa tasse » ma- | 3 , ماناين manain ,مانا"
nain r'eres g. oufendjal ennes (mit Jess غيس pile. -
Pronoms imdélnis : 1
121
“Quiconquew manis in مانس وين . Ex. : a qui- \
conque volera, nous le ferons sortir de notre pays »
manis ouir éouchér à nsoufer't 3 temourt ennar تائيس
ù Personne » oula ل h'ad هاد 5 Ms. u Personne ne 5
nous a vus » oula d had ou "به ل izeri ولا ذ حاد و داغ A
«Quelqu'un» idjen عجن Quelqu'un La-t-il vu n |
idjen ieri تجن بؤرى ش نات | 3
٠ Quelque » se rend par kera شرا نان كرا «chosen et
se construit avec-n «des. «Quelques jours» مما
11 00550171 (plane .خم :كرا à on. : «chose de jours ». 7”
Aucun se traduit également par chera شرا avec la .
négation où #. هكم لله aucun troupeau » ou r'eres la
chera noullé dé .و غيس ياذ شرا
«L'un, l'autre n uljen, idhen cr : Gr -
« Autre» (ès idhen.
Les K'couriens ont perdu, à partir de trois, le
Ja AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
système de numéralion indigène : ils emploient les
noms de nombres arabes.
«Un» né or. fém. ticht تبيشت , qui devient sou-
vent ريشت انام ٠» deux sin ,سين fé: 5104 سينت
“Moitiés azgen ol «un et demi ١ idjen d
يجن دوزكن : idjen el irht servent aussi d'adieetifs i indé.
finis : اذه vint un t'aleb» ioused ijen Faleb ss
.يجن طالب
« Premier w amzonaruu امزوارو . Les noms de nom-
bres ordinaux se forment de l'arabe en préfixant tou :
« quatrième » tonarbi تواريع .
VERBES,
Le dialecte des k'eours n'a qu'un seul temps qui
prend le sens de l'aoriste ou du prétérit, suivant
qu'il est précédé ou non de la particule ad. Dans le
premier cas, il faut signaler quelques changements
vocaliques.
IMPERATIF,
2" pers. sing. com, Crains.. +. ou كود
2" pers. plur. .عقهم Craignex. . . gout TA 4 |
2" pers, plur, ممصا Craignex.. . gouderni ia
PRÉTEMIT.
"pers. com, J'ai craint... .... goidar" توداغ
38 a" pers. com. Tu aseraint.,.,. tonggowled 534
&: | 3“ pers. عكمم Îla craint. دنم tonyqoud 0
3" pers, fém. Elle à عد + مياضتةع tou ggou 3
| بن pers. com. Nous avons craint. rougqoudl نيديد
| 2" pers. com. Vous avez craint, fouggondem يدم |
3° pers. masc. كلا ont craint... . ougqouden
Flur. |
' 3" pers. fém. Elles ont craint... goudent كردت
NOTES DE LEXIGOGRAPHIE BERBÉHE. 323
Souvent la consonne finale du prétérit est mar.
quée du son 1. Ex. : enr'ir أنقيع «jai luén; outir
وتيع j'ai frappé»; air يسيع »[81 apportén; كمع
يزرى “il à vi n. à
L'aoriste, précédé de la particule ad, est ordinai-
rement marqué du son a. Ad outar' وتاغ al «je frap-
perain; ad enr'ar اد انغاغ uje tuerain. Excepté aoui,
où le es fait partie de la racine, Ex. : « demain je
t'emménerai » atcha ad chem aouir al اذ شم Let.
. Quelques verbes terminent par ou la 3° personne
de l'aoriste, « Il verra » ad iserou DE ss œil rit u tdhson
يرضسو 4 il (rouvera n toufou 5%, ) اناه ]زه يوق )نان 0
Certains verbes commencant par u changent au
prétérit cel à en ou; اتف alef wentrerv, ioutef :يوتف
ah إلى monter», touli de; ar El uprendren, وغى
ouren «ils prirents, Quelquefois cet a devient & :
aout «emmener », 2" pers. fém. fiout 4945. |
À Figuig, sous l'influence du voisinage des dia-
lectes du Tañlelt et de Taroudant, le É de la 1" per-
sonne se prononce souvent Comme un +:
Le participe se forme de ها 3" personne de Tao-
nisle en ajoutant ren; il est invariable : emmout
أموت ps mourir», immout عجوت , imriouten urs<. Pré-
cédé de la particule ad, il s'emploie pour marquer
l'obligation + at (pour ad t) ikeffen oujellil أت يكفن
وزليى wle roi lensevelira, le roi s'engage à l'ense-
ET 05
On rencontre des verbes d'état conjugués ainsi :
Berch جوش يج . ...ا il est noir
Therch as, بوش اس و élle est noire
3% lAOÛT-SEPTEMBRE:OCTOBRE 1885.
On forme des verhesavec des adjectifs arabes pour
exprimer un état. Dans ce cas, ils se conjuguent avec
le verbe يل ile étre n. Ex, : uje suis malade » يلات
mardhur البع مرضباغ .
Quelques verbes s'emploient comme semi-auxi-
liaires sh Figuig, khlak' Gus, Ex. : لله était malade
je lui ai fait ranger du raisin, il a guérin 1khlak
ouizrmur silcher't ail tepjt ونيز مه ساصغت أديل يرّى GS ;
dans les K'cours elh'a LE, et surtout four” En et ses
dérivés : ainsi la forme tar'it تغيت , parait s'être eris-
tallisée et s'emploie indifféremment pour le masculin
et le féminin. « Il voulut le tuer» tour'et 6h at inr'a
توغيت خات ينعا , «il fut pour le tuer»; «un homme
était دام idjen ourgaz tar'it d'ajellid يجن وركاز تغيبت
.د أثليى On rencontre aussi la forme tard : « j'étais
la femme d'un سام" nétchint tard tarmettout n rdjen
oujellid وزليد jy تغيئ غطوت eus, et la forme
“haple tour! توغ : ulout ce qui se trouvait نا 000 ougt
tour وق توغ D.
À Figuig et à ‘Aïn Slisila, ased ai est euploys
souvent dans le même sens : «une panthère voulut
manger un bœuf» ioused arilas itch afounas يوس
اغيلاس & افوناس mot à mot : «une panthère fut, elle
mange 3 bœuf ».
Le sujet se place d'ordinaire après le verbe dans
la proposition principale. Ex, ؛ «le roi bai dit w RE
ias oujellid Suis ياس Les.
A l'impératif et au prétérit, le complément di-
rect se place après le verbe, Ex. : « tue-esw enr ten
ah تن «je les ai tués « 10“ ten : انغيتن
NOTES DE LEXICOGRAPHIÉ BERRÊNE. 399
À l'aoriste, il se place entre le verbe et la particule
al. Ex. : عز» les tuerain a fer (pour ad ten) enr'ar’ اتى
انغاغ : «tu les tueras » a ten tnar'at أتى تنغات .
De même lorsqu'un participe est employé avec
un pronom relatif ou interrogatif, Ex. : « qui t'a lésés
onarain ch idhelmen قن يضطن pts.
Les noms d'action s'obtiennent en modifiant les
voyelles du thème : etch اع manger», outchou =
“nourriture n, où en préfixantun ss : ri نابي écrire »,
tire تيرأ x écriture ,أل
Le passif est souvent remplacé par la 3° personne
du pluriel de l'actif, Ex. : « je n'ai pas trouvé le pain,
il a êté mangé أنه د oufir chei ar'ercum etchen t midden
ge .ول وفيغ شى اغروم أجنت Onobtient aussi le passif
en préfixant la syllabe toua à la forme simple. Ex. د
art sl «écriren, touari تواجي » être écrits; sera voir
زور touazer 355 être سما adhlem bel nlésern,
touaulhlem تواضط u être Jésé n. |
Comme dans tous les dialectes. l's prélise marque
la forme tr'ansitive ou factitive: larsque le verhe
commence par un ay cet a devient d'ordinaire un r.
Ex. : alt 4 «montern, sili سيك «faire monter n:
اتف. إعاة ventreru; site] سيتف 0 faire entrer بن azel
ازل secourir n, zizel زيزل u faire courir »; eteh gl uman-
ger», sh سج u faire manger». Cf. cependant d'aoual
اوال , saoual ساوال à parler»; عراث » انو عو vendu», senz
js etzenz 55 «vendre»; ekker اكو use lever», sekker
“boire”, essor « faire سو faire 16986234 son سا
_boiren. Ex. :«ïl a fait boire son cheval à la fon-
taineh نمكم ts énnes st fit تبط ge (PT يسو بش
Vs k 23
la فيط قاف هذه ny iso nf
336 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
La réciprocité s'indique en préfixant un m. Ex. :
ta لقا urencontrer su se rencontrer mutuellement»
وملقا واوا «il se rencontra avec le roi» imlaka ملت
oujellil اكين وزليت Like, mot à mot : «il se rencontra
ainsi que le roi ». Mechkan مشكان uils se sont plaints
l'un de l'autre», de chka شكا use plaindre v.
En préfixant un { « on obtient la forme d'habi-
tude où d'intensité. Ex, : essin أسينى savoir», lissin
“être très versé dans... ره onggoud 3,5, u craindre »,
tougqouil « craindre habituellement زم ourar gs
“ujouer», tourar! قوراغ «avoir l'habitude de jouer ».
Ex. : «il passe ses journées au jeuv ümlou 1tlourar
يتوراغ ke. De eétch اع a manger», on forme تت انما
“manger d'habitude». Ex. : ules Arabes ont cou-
tume de manger des sauterelless atraben tetten te
mourr'in LÉ GS ul .
Les formes en & et en » se combinent quelque-
fois;ainsi{menr' منغ racine “روم Ex. + » ils sesont battus
comme des femmess tmenr'an am tisednan «| تمنغان
On obtient aussi la forme d'habitude en interea-
lant an où avant la dernière radicale du verbe. Ex::
28112 区 Teamdrem,Zzenogz js u vendre habituelle-
ment». ١ك
Le redoublement de la 1" radicale du verbe
marque la répétition. Ex. : ar قار «crier», ekk'ar 5
“crier à plusieurs reprises 37
PRÉPOSITIONS ET PARTICULES.
La particule s sert à appeler l'attention sur un
NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÉRE 397
mot. Elle précède d'ordinaire les adjectifs : d'aberchan
أبرشان sinoirs, d azouggar 3; > a rouge n. On La
trouve jointe à certains verbes où elle joue le rôle
de particule séparable : as ed s أس «venir, soused
51نات , وسنت 01/501 , بوسيل 0 asus. Quand le verbe
est accompagné de pronoms aflixes et régi par une
particule, دعا le précède : Ex. : «personne ne nous
a vusn gp و داغ st عانبه ولاد d Kad ou d ar izeri.
Les principales prépositions sont : |
« Chez» rer بغر semploie comme is en arabe;
غرى «chez moi», Avec عا relatif, il devient postpo-
sition : ma r'er Æ ما u pourquoi; a devant zut sh,
ezzat زاؤات «dés (marque du gémitif) n 4. La pré-
position 4yindique aussi la matière dont une chose
est faite. Ex, : «une serviette de soies achennial n
elh'arr اشنيال نالحرير : « des, marquant. la prove-
nanCe, 501 :سك ude, à cause de» soug :سوك a il ail
de 365 paroless معطلا soug ouaaual ennes بخضسو سوك
ئ واوال انس » dans, env d ,د dis ess; ueñnluis, deg ds,
il بس »> ,بَى «parles-tu berbèren tsaouell د temnazirt
,حساولت سقائغت mot à mot: parles-tu en berbère»:
ou saouler ch s temazut ,وساولغ شه سقازغت «je ne
parle pas berbère n; g ك (sans mouvement) بن oufendjal
PILES أنس Jus u dans son verre n.
«Surn Eh, akhkh >, باخ enmalen kh idjen n ourguz
نوركاز us gilet, mot à mot :«on raconte sur un
homme »; g بك q idjen n oubrid تويريت GES «sur un
chenain v.
«Av, signe du datif, i &. Le datif pléonastique
se rencontre quelquelois. Ex. : «il dit à son fils ainé
75
328 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
le khalifahw ممم dns à memmis ممم اسه lkhalifah
RAA ,ينا ياس عميس امقران nil lui dit, ä son fils aîné,
le khalifahn: J, marque la direction, d'ordinaire
avec mouvément£.
u Pour» ala ,ألا employé généralement comme
postposition, manain ala di ماناين « pourquoi ».
a Jusqu à» ad ‘si.
« Avecn akid as.
x Quand » relmi hs.
à D'oùn manis pile; ٠» d'où viens-tun manis toused
عاش حرقة 3
« Pourquoi» manaïin alu ماناين الا ; mana“h ala
ماناش الا a pourquoi fais-tu cécin; ماناض الا تيى و ma-
nach ala tried ou.
«Ou, ou biens ner &, iner' Rs.
“Ne, ne pasw, ons, où. ..chei gs. Avec la né-
gation, le prétérit se construit comme l'aoriste par
rapport aux compléments,
«Sin ma Le. Ordinairement, cette conjonction est
supprimée dans les phrases conditionnelles. Ex. :
u Si tu laisses ton mulet dans le jardin on le volera»
tedjid aserdoun ennech id ourthi a t'achren كجيث أسرخون
أنش ين ورق | اشون , mot à mot : «tu laisseras ton
mulet dans le jardin, ils le voleront n,
NOTES DE LEXICOGNAPHIE BERBÈRE. 399
11
VOCABULAIRE,
\
AsaTroin, ar'erus أغراس , rac, r'ers غرس » Égorger ,ل
.تابرست عتما ÂBEILLE,
ABOYER , “énabah' تنباح (forme d'habitude), عل l'aor.
AssOLOMENT, 1L تلدع , “laboudde لذبت
AcHETER “ودع äul; Mazabi,sar: زساع Ouargla, “رودم
El.
AGNEAU, amer, ismer PE
M6ce, ijider بؤيدر , pl. fideren nesi ijoudar PÈRE
Lotaoux, iqider يكبت , pl. igoudur HET Bougie,
idjider 33%, pl. idjoudar \sæ. *
AIGUILLE, disinefl .أن ,تشينفت (Lin fQouin تسينفاوين :
Zouaoua, thésgnith نمث Su 5, pl. Chisignathin
تسيكنائين Aït Khalfoun, thésagenith تسكنيث À pi.
thisegnat ؛ تسكناى Chaouia , tisagenit تسكنيت : Bou-
gie, الانوعكهنا , pl. tissegnitin تسكنيتين + à Ouargla,
tisegnit, pl. lisegna ÉCART à désigne une petite ai-
quille; Mzabi, tisejeneft تسزنفت : Lénaga, echagn
KE, où la forme simple a été conservée, pl.
achognoun اشكنون :
Ait, damersout تمرسوت .
330 AOÛT-SEPTEMBHE-OCTOBRE 1885. *
AILE, afer آفر , pl ifriouen يفريون : Ouargla, afer, pl,
afrionen أفريون .
Aer, ehhas +أقاس
Aissezee, tad)h'alt dl ; Zénagu, tadhoudhat تضوضت
ALLER, égqour ml , Zénaga, tejeggech{aor. | LS.
ALLOMER, serr ,سرع factitiVe de err’, اوع «brûler به
ALons, HOU يوكيت , rac. akid; ioudou يوذو
ALOUETTE, toujoultit توزولتت , pl. toujoultain .تو زولناين
Au, ameddahkoul أمدكول , pl. imeddoukal مدوكال
Au (Érnx), mdokoul مدكول rac. .د كل
Ascrex, وال ملع" 中, 后 nm。 اننأل لها css; am-
zouarou أمؤوارو , dérivé de la racine ,زور d'où vient
en -Chelh'a amezouer أمزوار « premier »; atzouaren
us « d'abord bi foire توازرا 1 COMMeENCE-
ment»; zouar ؤوار « commencer »; zouaren زواون pl.
زوارنين 1100 7نامع » premier»; zoutr ,زوز aor. izouar
زوز précéder »; izaour يزاور “ être le premier ny en
Zouaoua, amzouaron «antérieur», pl. ünzonoura
be; aor. our «être antérieur»: forme habit.
20001 5. CE Aït Khalfoun, amezgaron sp.
par le renforcement du بو Bougie, ezouir أزور « de-
vancer »; amezouer à premier » Quargla, amizouar
أميزوار , pl imizouaren cei Mzabi, amzouar, pl.
imézonar عؤوار « premier »; fém. timzouar تجمؤوار
ANNEE, “dm عم
APPARENCE, FORME. "1/01 صفة .
NOTES DE LEXICOGRAPHIE BEKBÈRE. 331
APPORTER, oui جاى Quargla, .لض forme d'habitude
Ançent, azerf أؤوف
ARGENT, MONNAIE, هوذونين ا -
Ançice, “élakht ss Zouaoua, thaker'th ak:
Ouargla, .الماع
Anrêren, at l'af ؛ أطف Zouroua, Ouargla, id. ; Bou-
gie, attef; en chelh'a, atl'af a le sens de porter.
ARRETER (S°], “rgebed كبس , cf. à Bougie, bed à:
Louaoua, abed' a.
Auntver, aoudh باوض “hhlak ge: ‘etdjera LE,
forme factitive sioudh .شيوض
Assisten, “h'adhar حاضو
Arricnen, ak'k'in Qt; Zouaoua, ken LA; Aït Khal-
foun, iek'k'en رزيقنى Syouah, akan راقان Mzabi,
ak Ken; Quargla, akk'an: Bougie, لقن ماله
ATTEINDRE, ar”.
ATTENDRE, ard :ازع “erdji sl.
Aciounn'uur, assou أسو , de as njournet où, adjectif
démonstratif. we
Aupanavanr, “Æ'abla قبلا
Aussi, ouden :وحن “oula Ms.
Avrne, ulhen .يصن Laracineestiedh يض quon rencontre
dans les formes du Zouaoua et des Ait Khalfoun,
ouaiedh ويض , fém. thaïedh ثايض , pl. ouiadh وياض ét
.حصنا thiadh |,LS. On le retrouve renforcé par la
particule ñ qui forme le participe présent : idhen
532 1 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
— idh + عم cf, en Zouaoua énnidhen 一 enni +
6ل + en. Le Zénaga nous donne li forme idhan
,يضان composée comme idhen. À Bougie, le ض
sest renforcé en kb, aïel ,رايط fém. thaïet LL:
avec le suflixe n : iten يطن et nil'en نيطن — en-
midhen.
Avec, akil :اكيت id ou: did ous.
Aventure, “lakhlak al,
AveveLe, aderr'al Jé;st; Quargla, dd. ; Mzabi, éderr'al
يدوغل nil est aveugle n; Chelh'a, derr'el Jé,s « être
aveugle ».
| 1
Baie pe Fusil, * تروصاص , de l'arabe رصاح .
Banse, tmart .يمرت
Bannace, “sed سك
Bas, trabek قوابق , '
Bas ) 5 [ , aloudai الوداى , soudat سوداى , soneddut سمودأى
soWlou :سوذو miourlai glass “d'en .دعقط Le thème
paraît être ad ou ou, allonge en oudai et oadan
٠ et combiné avec les prépositions |, s, n. CI. Zou-
aoua, adda اذا uen bass; Bougie, daou ذاو « bas»:
ouudda 13%, sadda سذا wen basn; Mzabi, eddai
أذاى 6 sous», soueddai سوذاى u au-dessons à.
Bir, “iberd PTS:
BAT ve cuameau, lah'aout ككحاويت ,
BarTaitze, “l'erul sil.
Barreau, “sefinat سفينة
NOTES DE LEXICOGRAPHIE BÉRHBÈRE. 333
Br (Êrne), shout سكى :
Bârin, sehk .سك Le rapport entre باع et shou est
remarquable et semble indiquer une trace d'une
formation passive interne, aujourd'hui perdue.
BaTTEntE DE Fusit,, ar'anim أغانم , mot à mot:u roseau »,
Beaucour, “hezzaf بالزاف : “khirallah AN as .
Bravré, icabh'é sus.
Béaue, d atoutan اتوتان >; Ouargla, dgengin |
pl. éqengan يتكنكان .
| . تسياح "1م مها Bècer,
Bénémicriox, tezilla Ms.
Besoix (Avoin), “estah'ahh" أسكسعق , se construit avec
l'accusatif.
Beurre, oudi :يديع Mzahi, Bougie,” id. : Aouaoua,
Aït Khalfoun, oud'i avec le sens de «beurre
fondu»; £énaga, ondhr وضى , eadou أذو .
Brex (Ërne), SURPASSER , 1] رز يفت Zouaoua, ÿ Lu;
Chelh'a, eff الى u s'élever, être lort n.
Bcanc, amellal JAat, :نكا tomellalt :تاملؤلت pl. imel-
lalen علالن , fém. timellalin تجلالين + Miabi, td.
BLÉ, terden Cp Mzabi, trden.
d'azeqzaou , داوكنا à Bougie, d'azeqra رازيزا aziza , تسدظ
a le sens de «verts. 5 ;5
Bœur , afounas أفوتاس , pl. ifounasen يفوناسن .
Borne, عد sul; Rifain et Ouargla, sou.
Bois, aser'rou أسغرو . pl. isr'aren :يسغارن Chaouia,
Mzabi, Zouaoua et Aït Khalfoun, asr'er sul, pl.
“4 NOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885,
isr'aren; Bougie, açr'ar jet, pl icr'aren :يصغاين
Zénaga, achcharen أشاون (GE Broussais, Recher-
ches sur les transformations du berbère, Bulletin de
correspondance africaine, با Il, .م 428, note 13.
Bors DE coxsTRECTION, aremmour ازمور . Dans les au-
tres dialectes, ce mot désigne l'olivier sauvage,
d'où le nom propre Zemmorah.
Bois À enûcen, K'ohid'an يقشيد أن .
Borreux, d aridan Joss! زد Zouaoua, arejd'al أرثذال ,
suivant d'autres ar'ejd'al أغجذال
Box, “douçhih" .كنا , دوصبم touçhilt توصبححت , pl.
douchih'en دوصبككن , fém. toucbih'in توسبيككيسن .
Boncxe, 8 iious .د يلكوس
Bossc, tfarag Spa .
Bouc, azelar” اؤلاغ , pl. &oular بيزولاغ Chaouta, zalar
5
Boucee, ini €; Mzabi, id; ak'moum أقموم
Bourancen, tougga يوقا (aor.),
Bnaxcne, tarida lus, pl tiradoun تيغكوين . Au
Mzab, tar'eda lo désigne une canne de palmier.
Bnas, or'il Just; Quurgla, àd.; Aït Khalfoun, vr'ell
Je, pl ir'allen يغالى .
Bnisé (Érne), erz 331: Mzabi, Bougie et Zouaoua, id.
De là des dérives 645610112 y « premier labour »;
thimerziouth عرزبوث et tharoust ه تاروؤى cassure »;
forme habituelle tserouzou رتسروزو Aït Rhalfoun
(aor.), 1erza 55; Zénaga (aor.) iorza جيرزا Ouargla,
1111472 هيرؤ ١ Être CASSÉ n.
NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBERE. 335
Baurr, "has pe.
تددن (n.), emr FR aetitif SP سوغ : 201130133, 1.
d'où le dérivé thamerr'iouth شرغيوث 0 brülure » ;
Bougie, rer! ررغ fact. esrer أسوخ , d'où ترغى ةا
“brûlure م , aserr' اسرغى «incendie ره Quargla, td.
M. Broussais, op. laud,, p. 37, n. 17, En à rap-
proché avec vraisemblanee les racines أرغ etourar
وراغ Hu Or et jaune 15
.لخن سما * Cacuen,
Came," meh'allet حلت
Caupane, “houfer كوفر .
Carucrox, tak'elmount GS; Zouaoua et Bougie,
afelmonn dsl, diminutif tak'elmounts :تقطونت
c'est de هآ que vient l'arabe vulgaire quélmounah
Carsranse, “Kobtan قيطان .
Caravane, “gafilah al.
Cauroveurère, fichont تيشوت pl tichiouin تيشموين
Casser, arrez أرؤ
CassenoLe, fat ,قات pl. ifaten .يفاتن
Cause (À) DE, 367 le, soug.
Cavenne, ak'hou ss, pl. K'ouban يقوبان -
CenNDRE, red day: Bougie, Muzahi, Chaouïa, x. :
Zouaoua, tr'ed' بغت
Cexr, *“miat .ميات
3% AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1845.
Cénéaues, imendi SA ; Mzubi et OQuargla, أن
Cuueur, L'ammou =.
Caamare, *tarorfa تغرها .
يلفان نمم ما pl. , الغى يدم عله Cnameau,
Champiéson, arsel ابسل , pl: trislen: La forme com-
plète s'est conservée en Zouaoux, agoursal اكورسل , ,
pl. igoursalen ny 5 .
CHaxDeLIER, jébet hist.
Cuar, mouch موص , pl. imouchin بعوشين Muabi, ا
pl, imouchen رعيشيى Ouargla, id., pl. imouchien.
(HATIMENT “ékoubah عقوبة .
Cuarre, tmoucht قوشت pl timouchün عوشين ; Mzabi,
id, pl. tmouchin; Ouargla, tmouchit عقوشيبت , pl.
timouchin.
Cusvn [Erng), ah'mou أحجو ,
CHAUSSURE (ka), tarkast .آم ,تركست tirlasin توكاسيين :
Ouargla, trik'it توحيت .
Cuauve-sovais, boubara #بوباوا pl. iboubar يبوباز .
Gaesix, abri Si, pl ibriden :زيبريحن Ait Khal-
foun, abrid' So, pl. iberd'an يبرذان . ١
CHERCHER, rizz رذ
LiBEVAL atts, يس , آيس , كنا pl. tan ريسان Quargla,
اليل
Caeveux, izzafen يزافن . La forme du singulier azzaf
off se rapproche du mot employé dans le Mzab
et à Ghdamès, azaou sf; Ouargla, zaou ss.
Cuevicce, “hikdbet تكعبت
NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÈRE. #37
CHÈvre, fr'at ,تغات pl. tr'atten تغاتن
Cuez, rer .
Cunex, aïdt st, pl. iedan يدان
(ETEN (Per), متم عله pl, pl. tk'zinan cry.
Cuose, chera برشا Zouaoua et Aït Khalfoun, kera
ا Zénaga, كارا , küre كار
Cuou, “krouroub كروزوب .
Canérien, ‘arouni ايوق , pl. wroumien برومين .
Grec, ajenna زازنا Ouargla, بعلن Aït Khalfoun, igenni
Mzabi id. CE le :تنيسا pl. Linisa , تناست tnast , انا
qui, dans ce dialecte signifie « ser- اناس mot annas
ruré n; Ouargla, tenast.
Grou, “amesmir أمسميي , pl. imesmar aus .
Cœun, oul ,ول pl. oulaouen رولاون Aît Khalfoun et
Ouargla, vd.
Course, taourirt تاوريرت , pl. fiouririn :تيوريرن Beni
Menacer, éd. : en Mzabi la forme simple s'est con-
servée : aourir أوري , pl. ionriren يوريرن .
CoLoxez, لمهم" yes
Comsarrne, emdongga Bsoul (se construit avec akid).
Coue, am |; Zouaoua, Aït Khalfoun, Bougie, id. ;
amech :امش Aït Khalfoun, anech بابش Bougie,
annecht cast,
Commencer, bedda 13; Bougie, ebdou east Zouaoua,
ebd'ou انكو
Coweteren, “hemmel كَل
AOÛT-SEPTÉMBRE-OCTOBRE L885. ورد
Coxoumt, eggour 351, forme hab. touggour توقور
Conxairne, essin زاسن Ouargla, id.: Zénaga et Aït
Khalfoun, issen (aor.}; Bougie, essen; £ousoua,
ISSU يسسن : MIzabi sin. CE Haoussa, sant,
CoxrixteLLemMenT, “lebda lol.
Cosvexm (SE), metfak متفاق .٠
لسعم OQuargla, زيزذان pl. tidan ,يازيت انتما Coo,
. ياذيضين 1021011611 pl. ,ياؤيض
Conseau, adjaref EE tedjarf & =, pl tedjar/ioun
GE : Zouaoua et Bougie, agerfiou ip.
Conve (en poil de chameau , (بيعة , tinelli LS; Ouar-
,هام 14. : Mzabi, An Dans les autres dialectes, ce
mot signifie un fil ».
Cov, , “1 بيغ Zouaoua et Aït Khalfoun, &ri; Rïfain,
ler L.
Cocuren, endhed أتضبك
Coures, enkad Sa,
Cousce, ajarroud 3,51, pl. jarronden جز رودن :
Coumm, azzel راذل forme d'habitude, tazzel HE.
Counnren, areggas ؛ أرقلس ireggasen بركاسن
Cranone, ouggoud 35%, forme d'habitude, tougqouil
:توكون Chelh'a, بخسض ؛المدمط OQuargla, egged NS.
Cnéen, “hhlak gl.
Cneusen, urz 361, forme d'hab. akkez ph passif,
toaar'ez تواغز .
Cnorssasr, tour يور Dans les autres dialectes, ce mot
signifie lune et mois.
NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÈRE, 439
Cow, مما k: Une forme plus ancienne, bien
qu'elle-même intermédiaire, s'est conservée en
.Mzabi : adjlim RSI.
Coisse, fimecçont leg; Chaouta, amsat lt: Aït ,
Khalfoun, amçadh bed; Rifain, amsir أامسير à
Bougie, amessat امساط , tamessat'et SALLE, En
Zousoua, thameçal' قصاظ désigne le gigot de
mouton.
Cuivre, “nahas Le, م8
Conreux (Êrne) DE, h'ar حار
1)
Dasse, “refil ds.
Danser, “rh'el .رقت
Davre, رتينى :نا Bel H'alima, thaïni east
De, n زن soug .سوك
Dérié, imourdas ,عورداس pl. imourdasen جور د اسن .
Désednen, ammechlé أمشلكلى .
Décivnance, “lac is,
DER aitcha Lt; Bel H'alima, id: Aït Khalfoun.
azekka أذكا : Lénaga, tidjigen يعملا . حكن 6 — Ton
= ع dans les dialectes du nord,
Deur, موده 453; Zouaoua, Bougie, à; Mzabi,
azdjen (=.
Dexrs, tirmest ms, pl. tor'mas +تفاس Ouargla,
ul, pl. tirmas.
١ 01. Notes de lenicographie berbère, "د série, دمن
AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. ند
Dexrs (MoLaImEs), tsar FRE Ouargla, tusirt تسيرت ,
isa las.
Deanien, * khar =: ٠
Denmène (Pan), zdeffer FE Mzabi, sr deffer pe:
Bougie, r'er ,غردفر املك 89 deffir زوك دفر Zoua-
oua, r'er deflir.
Descexone, ÊTRE 1580 Dé, effour’ sl (se construit
avec s6q .اسك .
Désmen, “hrak حرق -
Dessécré (Êrne), K'er اتقو Zouaous, k'or رقي Bougie;
ek'kour أقور .
Dessous, essoudai set.
Deux, sen, fém. sent, سن , aies.
Devanr, sat es.
Devenu, d'hab; Zouaoua, dhah'i ls; douel كول
Diven. mounson mis; Zouaoua et Bougie, imenst
Dire, tnt ريق 301: inna.
Dinicen (Se), “azem ss.
Dowxen, onch روش Quargla, id.
Donwin, ettas ji; Bel H'alima, ad: Aït Khalloun
et Quargla, efles.
Dos, tadinit تقدينت .
Drorr, “h'alk ححق .
NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÈRE I
1
,جام 0011 ا ب كظانا ناجلا Eau, aman jbl; eaux
Éconce, tak'ehourt تقشويت , pl, tiak'ckar نياقشار : Bou-
,عام dukehert sas, pl. thik'chertin تيعشرتين .
Écame, ari ,أبي nor. iouri Se, passif fonari chi
Louaous : arou sl; Quargla, ari, passif muouri
erITONE tarit ca, lire Te nom d'action de أرى
14" forme)"; Quargla, به
Éconcen, r'ers :عرس Miabhi, erres CCE
Eumesen, anef اتف . Dans les autres dialectes ce moi
signifie نه laisser à,
Euronrer, aoui sl, قلاممة .نامهد gb: fouaoux, id,
.امه (DOUÉ يبوى , =- OÙ + OÙ: Bongie, 2ه avr,
10140111 يو -
Eurguxren, allef alt.
Excone, dd ,عد cette particule s'emploie ave la né-
galion en fouaoua : our dd عي 3.
Evscnien, “tadonat تدوات
Exranr, arrou أرو , terou ,يرو Pl. terouen (335. La ra-
cine de ee mot est تومته « enfanter. engendrer »,
Chelh'a, Zouroua; d'où les dérivés أناروا مودعم , te.
roua قروا , pl, iterouan ls, en Ghelh'a, «enfants بد
en £ouaoua, arraou sl et tharoua ه ثاروا enfante-
ments; Bougie, tharraouth ه كاراوث enfantement »,
١ Sur cette formation, ef Hanotenu., 下 ra de grammaire kabyle,
م 17218, |
[LE 1)
امو شفط ةق 8ق له 81 لل هاه
ÿ41 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
Exruis ) 5'( , erouel أرول . ١ 7
Excexoner , arou si Zouaoua, Ghelh'a, Bougie, td.
ENLEVER, 15i Bi
Ensecnen, mar ,مار aor. imar je; Zouaouay mel Je.
Exseweze, neaucour, فاع أنهو
Exseveuin, “keffen كفن
. ست ]1د ExTenDRE,
Enrennen, emdhal ja .
Exrouner , "douar ذور ٠
Ewree, “djaret :عجارت D'enTRe, ezzik sl: Zouaoua,
qur 36: Bougie, gaigar SE : Zénaga, qaré; Aïl
Khalfoun, ger Pi Chaouïa, jar 5.
Evrnen, atef اتف , aor. iatef ياتف el ioutef :يوتف
Ouargla, مكنا
Evrnen (Fame), sitef Lin.
Exrasrexm (S'), causen, teh'ser ii, Zouaoua, ser
(forme simple) قسر ,
Exvoren, aren ,أو nor iouzen (je: passif tonazen
côtes; Mzab, id. ; Aït Khalfoun, iizen UE لاقع أ
Chelh'a, zend ss.
Évas, azouar 55; Aït Khalfoun, id; Zouaoua,
azouran زأؤورآن Zénaga, zoor 为; Chaouia, tour
زيزوار Bougie, d'azahran زدأزقران Maabi, aziouar
Da -
Épauce, tar'erint ب تغرنت Quargla, tar'eront, pl. tir'e-
routin cp pl. rés ps .
ÊPée, tafrout تغبوت
NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÈRE, 343
Érousen, erchel JS).
Esr, “chark' .شيرق
.د كه Er.
Éraxe, telachat ,تلاشت pl télicha Las, “madjen
ue.
Érarzs, “k'onak' sl. :
Erorts , 1171 يترى téran ul:
lraaxcen, “ar'erib أغريب .
0000 (Être), zegga Es.
ÊTRE, se TROUVER, منت Juél, aor. 1ourxd يوغيد .
Cest de ذا qu'est tirée la forme impersonnelle
qu'on rencontre en zénatia et en chelh'a, tour’,
lourd توغيى , توغ nil était une fois»; dl ريلى aor.
illa .بلا
Exisrence, (hhf Li; mot à mot : têtes.
1 9 EF
Face (Es), “Fabil LB.
Ficuer (Se), addik" أديق .
Faur (Avon), ellouz 591; Meabi, laz :لاز illouz 5;
illouz sb,
Fans, لى ننه , factitif tu d تبى ذ . Cétte racine ne se
retrouve en Zouaoua que dans les dérivés thimeg-
geth Ses et thimegga Les « cohabitation», dé la
racine A G; Aït Khalfoun. iga (aor.) زيكا itteq
يتك . Chez les Beni-Menacer, ta L (aor. |.
FamiLces, osoun أسون . CE Chelh'a du Sous, osoutin
أسوتين 0 générations ».
æ
اهَل
sta AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
Fame, aren زاون Zouaoua et Bougie, aouren أورن .
FariGue, ar à); Zouaoua , dgqou 5.
Favcon, “Fair el-h'arr pe .طير
Fée, “djunnt ححنتت ٠
Femme, tamett'out قطوت , tumellot قصلت pl. tisidnan
Fexoui, asiar أسيار , Dans le Jurjura , le fenouil (/œnt.
culum vulgare, ar. Us porte le nom de sem-
30115 سهسوس 011 thamessaont ass !,
Fin, ouzcel js.
. أقان ذه لاع Fenmen,
Feu, temst gum.
Feuice, afer أقر pl. ifriouen .*يفغربون
Fèves, baou ,باو pl ihaouen ريباون Mzabi, tbavuen
زيباون OQuargla, aou ,أو pl. aouen أون
Frouen, رتؤارت ا/قعه! pl. tasarin ذتؤزارين akhellidÿ أخلي .
Fiouien sauvage, cactus|?), tazart 1١ troumuin تؤارت
.نيرومين Les indigènes, Arabes et Berbères, donnent
le nom de figuier de chrétien إكرموس النصرى) à 8
plante que nous nommons fiquier de Barbarie.
Fiz, tinelli 3: Bel H'alima et Ouargla, 14.: Mzabi,
nelle.
- Fizue, touachchount ,تواشونت Bougie et Zouaoua,
thak'chichth تقشيشت : Zénaga, togzit تكزيت , tait-
١ Hanoteau et Letourueux, La Kabylie, 1 1, p. ga.
5 Cf. Notes de lecicographur berbère, ]]+ Le dialecte des Beni Me-
nacur, $. V. AILE.
NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÈRE 345
21001 تايزيوت , pl. ouar'chat جوغشات Ouargla, oua-
choul واشول «enfants ».
:ميس memmi 4; Bougie, ammis سيمأ , mis ,كلا"
واشون Ait Khalfoun, memmi: ous; ouachchoun
mouch (fee.
Fix, azdad أزذاد .
FLEUVE, w'zer يغور pl. ir'zaren يغؤارن .
For, *cadak'at sos .
Foie, tesa تسا , pl. tésaouin :تساوين Ouargla, id, : Zou-
soua et Bougie, thasa ,تسا pl. thasiouin :تسيوين
Mzabi, tasa.
l'oxpre, sefsi سفسى (factitif de كك sul}: Zouaoua.
Aït Khalfoun, Bougie, Mzab, id,, d'où asefsi
أسفسى u fonte n.
Foxou [Erae), 5 :أفسى Zouaoua, Aït Khalfoun,
Bougie, Mzab, 总,
Fosse D'mRiGaTIoN, tarqa Bb,
Founur, tchtfat تشتغات , pl. tichitfin تشتفين : Mrabi,
tigedfet تكدفت : Ouargla, tagdefit :تكدفيت Cha-
oula, agedfet SAS: Aït Khalfoun, aout ouf
اوطوف Dans le dialecte de Bougie, ce dernier mot
désigne une fourmi rouge; Zouaoua, Aït Khal-
foun, thaoutt'oufth _تاوظوقت La racine parait avoir
Üte GDF, qu'on retrouve en Chaouïa, À Ouargla
etau Mzab et dont la première lettre s'est, d'un
côté, mouillée en ch (K'cours) et, ailleurs, affai-
blie en où, renforçant le d en t (Aït Khalfoun,
dt 1 2-2 L ١ ع جه .م à | r Eee
1 | - A = 1 er يذ 8 = =
À 更 =
. dé |
+
D سسا
1
AOUT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885. وين
- Bougie, Zouaoua). En Zénaga une forme inter-
médiaire s'est conservée : loutfou 5%.
Fnarren, ououet جوت Ouargla, id.
Fnèse. iouma Less, pl. achtema LAS. La composition ,
du singulier cou « fils n, ma «mére», nous permet
de reconnaître dans le pluriel achtema (acht, ma)
le mot acht, qui est probablement à rapprocher
d'un thème ch, d'où est dérivé onachchoun «en-
fants». CE. aussi en touareg ahaggar le mot chet
+5 « filles» (var. + set, comme dans le composé
AGO éatma «filles de mère, sœurs), employé
dans les expressions figurées, comme dans ce vers :
十 | 号 + -O 3: +9
Chét ahadh معنم hetisenet.
Lus Gilles de la nuit (les Plémdes| sonl sep 4
Front, “djibhat خبهات .
Form (Fame), saronel سيول
"medfâ axe, pl. medaf aile ,ريون"
06
人 AZELLE , chourim “, pl ichourimen LE pos à
ierzer مزرزر , dimin. thizerzerth 537$, Zouaoua,
thiserzert 55785 Mzabi, tizer y.
Genbr ou San'ana, tileggout SAS; DOuargla, tilegget
١ Duveyrier, Les Touaregs du non, Paris, in-8°, p. his.
NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÈRE. 347
(ENEVRIER zinba L,.
Génie, سجن سمارل" ‘amchidhan امشيصان , pl imche ا
dhanen passe, de l'ar, .شيطان
Genou, foud 25; Quargla, cd.
Gess, af ,ات forme syncopée de ai el; idou :يشو |
medden مدن Aoudjila, ameden ه أمحن homme ».
Gineciène, “tachhouart sh, Las, pl. tichkouarin
تشكوارين , de l'arabe شكارة .
Gocnar, agerbi 35
Grano, amek'k'eran .أسقراأن fé. tamek'l'arant
قرانت : pLimek Karanen هقرائن fém. timek'k'aranin
Gnaxom, mr'ar ta, aor, tmr'ar بعغار Bougie, emr'er
tal; Zouaoua, imr'our عغور (aor.),
Gnarpes DE RAISIN, armas أرماس pl. irmasen برماسى .
Gras, tk'onan :يقوآن Aït Khalfoun, ak'ouan ol Zou-
aoua, tk'abboran Li,
GnexoureLe, moulh'anouch pr
Gairron, “änk'a عنقا .
Guénr (Êrne), أنه «5; Bougie, id,; cf. Zénaga,
tejtjek (aor.) يزيذك M guérir M.
HamLen. Inad سيرخ 51700 :يرد “«# habiller ».
Hasiren, “sken سكن
Hicue, aelzim الزيم pl. tilzam el.
Hase, 101072151 ms تأي , pl. tiarzrsin :تيارزيسين Mzabi,
AOÛT-SEPTEMRBRE-OCTOBRE 1885. فيح
La forme primitive était peut- “tre . تأيرزست laterzest
16 اكرزيس tagerzict; cl. Chaouïa, ‘agerzis( {t)
Ouargla, tagerzizt ess: Ait Khalloun et Rifain,
pl. 127212611 Gps livvre ».Cetteexpres- , أبرؤيز aier2iz
sion, bien que très répandue, ne parait pas être la
et la hase : elle me عضرا véritable pour désigner le
ou n 2 + u trembler n. ددا semble dérivée de la racine
aierziz ou agerziz sigrifierail «le trembleur ». De
méme aséroual وال 5! (fém. tazeroualt تنك , | تازروالت
ployé dans le Ghelh'a du Sous marocain, provient
de la racine عم ou أرول) erouel ufuirn). CE en
Ahaggar :1ا+ 03+ tameroualt «la hase » : azeroual
ou ameroual signifie done simplement « le fuyard s.
Le véritable terme nous a été conservé dans les
dialectes des Zaouaoua et de Bougie : aouthoul
ss.
Hiren (Se), "äédiel .ل
Haur (En), sennej .سنن oujenna Lis, oujennan
وزنان . CE Zénaga, idjak dle “hauts; Bougie,
senqgu سنك , zennig dl.
Hexsé, “h'ennah Rs.
Hexsim, tnahnoh ialis; Zouaoua, senah'nah
-bi Bougie, naknah sb; onomatopée,
ot. 1141 ينسى , Pl. instien سين : Quargla, 17
Hien, tdh ennat ,يض انات idhennadh .يض أناض mot à
mot : «la nuit dernière»; Bougie, & elli الى Las :
Zouaoua, idh elli ريض ال chez les Aït Khalfoun,
idhell signifie «hier matin»; Zénagn. endjioud
NOTÉS DE LEXICOGRAPHIE BÉRBÈRE. 349
Hinonpezce, Uiflellest تغللست , pl tilellus تفللاس :
Ouargla, teslellaft تسطلافت pl. tislellafin .تسطلافين
Houwe, argaz أرقاز , pl. trqazen Gé: terras تراس .
Hoxre (Avon), “tha ke, de l'arabe &.
Huménes (de l'épaule au coude), tazemmoumt تزصومت
Hvine, dis يفيس , ifisan يفيسان , dimin. fist تفيست
pl. tifisan :تفيسان Zouaoua, بكارلا Bel H'alima, ifis.
lei, da ls (sans mouvement}; Chaouta, Mzab, Bou-
_gie, id; Zousoua et Aït Khalfoun, d'a نذا £e-
_naga, dhadh LE. R'eldalshe (avec mouvement;
Zouaoua, r'erd'als,é; Bougie, r'erda ,غردا r'erdayt
lo, r'erdayint غردابينى Ait Khalfoun, r'ord'a,
r'ord'ayt غرذأى .
Ie, "1 sp. *dzirt Sp:
Inniouen, mel d عمل د Zouaoua, Chelh'a, mel; Aït
Khalfoun, imela Me (nor. |; ETRE INDIQUE, lou abder
JS: |
Inrenteon, n .ن # تمع |
Ixronuer, “éllem ke.
Puvsrice (Coumerrre 0NE), “adhlem يأضم (SOUFFRIR
UNE), touadhlem تواضط .
Insunnecrion, “h'arakat ss. ,
INTENROGEN , (Es ,تيس
350 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885
Javais, “abadeon lat.
ourlou ss; Zouaoua et Aït Khalfoun, ourthi الصهداء
en Rifain, orthan ul si- رويق ds: Chaouia, ourti
gnifie « massif d'arbres ».
Jeren, echt أشت egger F3 Bougie, ger زكر Ghaouïa
et Aît Khalfoun, gra يكرا (aor.); Zousoua, dheger
:ضكر Aït Khalfoun., idhier يضير
Jorsone (Se), (se jeter en parlant d'un fleuve) “ab
Te, azlaf SM).
Jour, aggai أخاى , pl. agqaïen AS; He id el
igqain :يكاين Mzabi, adjai LA, pl. adjuin :احاين
Zouaoua, amaig li, pl. :عوياك وتسم Quar-
gla (dim.) émaggaz ,كاز pl. émagqazin om。
Cette dernière forme semble indiquer un terme
priaitif قو dont دا dernière lettre s'est affaiblie
plus tard en 1 par l'intermédiaire de la consonne :
mouillée zi ou si,
Jouen, attourar اتوراغ (forme d'hab.); Ouargla, drar
رار
Jouer Duow ixsraumenr, eggateh = اكاج . Le À provient
sans doute d'un doubles du رو marquant
une forme d'habitude, C£. le Zouaoun, kath lé,
forme dérivée de la racine outh وث «frapper»;
٠ Bougie, ekhath :اكات Beni Menacer oukth ss .
Jour, ass pi, pl. onssan وسان .
NOTES DE LEXICOGRAPINE BERBÈRE. 351
Joyeux (Être), “ferh فوح
Jucen, “l'ukem لى
Jose. “oudai ss. fém. toudait تودايت .
سارلل sauvace (5), tarougart ess. pl. be
zougqarin RONDE
Jouenr, taimart تاعارت , pl. taimarin اتاماري Mzalbu.
tajmart .تازمارت
Jusou'a ce que, alad ألاذ
L
Lacs, “Ibéh'our yy
Lune, todouft :تدوفت Zénaga, todhod n talhen تضط
ut.
Laissen, edji st, aor, idja يجا et idjon €; Quargla,
_ راز رن lorme hab., tid} #5; anef à}; Éouaoua et
Bougie, 10. : Aït Khalfoun, iounef يونف (aor.).
Larr poux, achifai راشفاى Aït Khalfoun, 1 أكفاى
Zouaoua et Bougie, aifki ايفك , par métathèse; Le-
naga, on) و3 :
LAIT تطمماة باق مم عدون , 14. chez les Mit Khal-
foun, ri يى signilie «lait n en général.
Lames. LanTenne, “kandil Jos.
LANGUE, ils يلس , pl. tlsaouin ريلساوينى Duargla' td L., pl
ilsaonen يلساون .
Laurier nose, lili اليلى ,
Laven, sired سيرد | : Bougie, id. ; Zouaoua et Aït Khal-
foun, sired ب سيرة CGhaouïa, sierd; Aénaga, tsouret
LS pan (aor, 小
353 AOÛT-SEPT EMBRE-OCTOBRE 188%,
Lécen, efsous أفسيس . La raciner s(peut-être la même
que celle de fous فويس «mainn, d'où le sens pri-
mitif aurait été «adroit»] a donné en Zouaoua
afessas أفساس » léger n, fessous فسوس ١ être léger n;
thefses تفسس u légèreté n; à Bougie, fesous et afse-
san افسسان “léger رد Cufsest شاع نون 1» تفسست
Lesen, r'hen رغبن passif, ttouar'ben يتواغبن (aor.).
Lervee, tra Les. Le pluriel “tibratin تبرأتينى est formé
de l'arabe .براق
Levain, “lahkhmit uses; à Bougie la forme عخميرت
est plus rapprochée de دا racine arabe مر
Lever (Se}, Fim رقم ekker راكى Zénaga, ankara اتكرا .
Lézano, *tazelmoumit sols, pl. tizelmonmien
ترطومين . À Bougie, thazermemmouith تزرشويث de
l'arabe algérien زرمومية , désigne la tarente ow
gecko de murailles (Platydactylus muralis), dont
le nom berbère est thanejdamt .كنزدامبت
Lézann (Gnaxo) (ee), ak'erdan ls,=t; ih'ardanen
a+.
Lièvre, aiarzist أبارئيست , pl. iarzisen بارؤيسن
Lisceu, *kefen كفن .
Lion, atrad ايراد , pl. üraden يرادن .
Lionne, tairad ,قابراد pl. tiradin تيرادينى |
Loxe, ازيرار مامه , ém, tazirart 9,51; Chaouia,
aciqrar ازيكرار : Meabi, agjerar ؛اؤززرار d'ak'oudid
ssl, dem tak'oudid تاقوديت .
Lonsoue, melmi ke, ouden وذن , oudni 35e.
Louer (en location), ,كرا م" aor. kr sy.
NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÈRE. 255
Lour, ouchchen ,وشى pl. ouchchanen بوشائن Bougie,
id. Il y a ici une confusion analogue à celle de
l'arabe vulgaire sur le mot .اذتب
Luwère, tfaout «tas; Zouaoua, thafath SL;
Bougie, tufat وتافات en Zouaoua, thafoukth dis
particulièrement le soleil, et par suite {afoht
تافكت en Chaouïa, tfouit تفويت à Quargla, dans
les K'cours et au Mzab, thafoukth à Bougie et chez
les Aït Khalfoun ; hafouith sy chez les Bel Ha'-
lima, loufoukt توفوقت en Zénaga; thfoucht تفوشت
en Rifain signifient usoleiln. Le terme national
il يطين sest conservé seulement chez les Ait
Khalfoun etenZouaoua. CE le vers d'une chanson
kabyle :
اطع (يطيز) غف مدن يغلى
fr anif d'eg oulupgan
t'a r'ef medden لأ "نا
La Gerté s'est éteinte dans les cœurs.
Le soleil est tombé sur les hommes *.
L'existence du mot toufoukt en Zénaga prouve qu'on
s'est trompé en cherchant à faire dériver thafouhth,
tafokt du latin focus. 11 Faut rattacher ces difté-
rentes formes à une racine principale # ou et r 4,
et à une racine secondaire F où ع qui existent en
١ CE Notes de lemicographie berbère, كن série, a. "لا CtaraL.
٠ Hanoteau, بمو populaires de la Kabylie du Jurqura, Paris,
1867, im-B", p. 134.
SRI AOUÛUT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1845
touareg : I effou ) Ahaggar) « faire jour»; afa (id. )
«lumière » d'où + 11+ tufou , én Ahaggar: +: : 工 二
tafoukt en ReLOUuL; tafak en Aouelimmiden , signr-
fiantu soleil». .]نا en Chelh'a, asafou نه أسفى tISON 17.
الاقة) Ouargla, زتؤبرى ]لها Lune,
Lors, “léond تعود .
3
Maux, fous فوس , pl. 1/1486 يفاسن .
Mas, “oualakin ولاكى
Mis, tefsout تالبسبوت .
Mason, توقا ما اعسمة pl. tiser'onin (55855; teddart
Mairne, “baba Li.
MAirag D'écoLe, danimar .ذاغار Rac. ma رم enseigner.
Marine, “mardh ميض se conjugue avec. u Je suis
malade » اليع مرضغ ellir mardhar; tznur :يمير u jé
suis malade » “سعتسميه وزميرع + Mzabi, امو "متهت
« matadie ». 3
Manoen, azen pl.
Mancen, etch اج Quargla, vd.
Mancnanb, amr'ar أمغار , pl. imr'aren (y.
Muse, tar'zert 3535.
Ma, اغنام dé. pl. vrehelen ويرشلن en Chaouïa, à
Bougie et chez les Aït Klalfoun, terchel (nor, | «il
s'est marié n.
Marwurre, “taïddourt syst, pl. touddar زتيودأر
tkhabhit sus .
NOTES DE LEXICOGRAPIAE BERBERE. 455
Manteau, thadoant تكلذونت .
Mir, azekhour 3,55). |
Mensur, ÿedé #55, pl. géddan يزدعان : akarzoud ,أكرزود
pl. ékarzad يكرزات .
Merox, tamelloult تاملولت , pl, timelloulin :تجلولين
Ouargla, amlonl أملول .
Mexrm, sarrehs سركس .
Mexros, tar'ésmart! تغسصارت ,
Men, “bar yes .
Mène, “emma Le.
Méne (Gnaxn'}, nanna Us,
Mésioionar, “tageblit ا تكبليت
Miaucer, tnaoua اوانت, forme d'habit.; Zouaoua,
sméou :سمعر Bougie, esmidousxssel; Mzabi,smdoua
[yew .
Mhec, tamemt بحافت à Quargla, tamamt «miel de "
- dattes n.
Marie (Au), gonmmas بكوماس Zouaoua, alemmas
الملس : Bougie, dalemmas دالماس .
Zouaoua et Ait Khalfoun :تفسوت tafront ,سا3
* .ابسيس 655
Mine, “maden {yes .
Misène, “charr PE
Mois , tour ,يوز pl. iouren Gy:
Morssownen , nejjer 355; Zouaoun, megger مكر et am-
ger pi « faucille », thamgra تامكرا x moisson 1 ; Bou-
١ 01: Notes de lemicographoe berbère, "د partie, 8. v: Jour
Li
3560 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1845
sie, amger : Mzabi, majar مازار et amer ه أموان mois
5013 n.
Mornié, azqen رأزكن Bougie et Zouaoua, td.
Mozcer, bouibhas بويباس .
Mosve, “dounit ذونيت ٠
Moxraese, adrar .أن ادياو idourar Jow,
Mosracne (Penre), tar'erout تاغروت épaule ,لا
Mowren, ak dl, aor. ioult de: Quargla, id.; lorme
factitive, stlt سيلى .
Mowren {sur un bateau), ani a ao. ÉMÉOU ينيو Ait
Khalloun, isnegniq à
Mowrier, “tluhht تللخت
Mosquée, “timezqula NS, de l'arabe se,
لبا
Moveur, ii gs, pl Lan (hs.
Mounir, emmout أسوت , net .فحت
Mourow, africh تاللخملا : أفريشض , td.
Muse, “taber hit تابغليت , pl. tibrilien dames. =
Mucer, “aberli as, pl übrilien :يبغيلين aserdoun
أسردون , pl. iserdounen (spas; Aït Khalfoun, ul. ;
pl. iserdan :يسردان Bel H'alima, aserd oun أسرذون .
M
Naîrae, zaid as.
Narre, ajartil ازرتيل , pl. yartilen زيؤرتيلن Quargla,
ajertil, pl. yertal Ji natte d alla n.
Nez, tinzert تبيؤرت . pl. tinzar jt.
Nom. aberchan FPE pl. fem. tiberchanin تمبرشانين
NOTES DE LEXICOGHAPHIE BERBÈRE. 957
Nomeun (Se), berchen برشن , iberchen زيبيرشن Zoun-
oua, seberek, sabarik سبريك , سبرٍك "noircirni Bou-
gie, etberrek أسبرك unoircir uw: ebrek dl u se
noircirn; Maabi, shertch سبرج u noiroir ».
Now, “esm nl, pl. ismaouen uses.
Nousnz, fimmit يت : Zouaoua et Bougie, thimmif
bé: Ouargla, émant ce,
Nommen (Se), “lousema توسها
Nono, عمسم la, s'emploie dans les expressions com-
posées : altioua النيوا : ntoua .ستيوا 1010 :ننيوا
Norame, ‘âdhel عامسل
Nocanirune, amomd sa outéhi ns; Aouaoua, Aït
Khalloun et Bougie, td.
Nouveau, ‘ajdid 35%, fém. tajdit .تازذخيط Un des
quartiers de Mostaganem, comprenant le village
. nègre, porte le nom de Tijdid هله Neuve ».
Nouvezues, “khbar خبار .
Nové, ir'rak'en ,يغراقن de Far. Gé.
Nuaces, tabrouria تبروييا
Zouaoua, Chelh'a et Bougie, id ريض idh ,جنار
.يظ 11 Bougie,
Norr (Passer LA), ens رانس Zouaoua, Mzabi et Bou-
gie, 10. De cette racine 5 s est dérivé amenst
امنسى «repas du soirn; forme factitive sens سنس .
Nour (Faune), لزه fait nuits toutou 107 يوتو يض : Bou-
sie, touet 用 بوط يض .
FL 11
359 AOÛT-SEPTEMBRE:OCTOBRE 1586.
Ü)
Oeurcarion, "fardh فيض
01511: , tit تيط , pl. til'aouin تيطاوين .
Ocne, amza let, pl. imzionan زعزيوان Ouargla, ul.
Ocnesse, tamzat قامؤات , pl timzioun ses: Ouar-
,هماع cd.
Oiseau, “afroukh 5,5}; aberdal اببدال .
Quvien sauvage, acemmour أزهور , pl emmouren
Once, ichcher يشر , pl. ichcharen يشايرن .
Onex, “ah'dach الحداش .
On, ourar' توراغ Maabi, 1d.; Ouargla , oura ودع -
Maabi, : تفجين timeddjet es, pl. timeddjin , كاسعو
تامزوغغت tamezzour't
Onencen, “taousad تاوس , pl: tiousadin os, de
l'arabe وسادة .
شرق لإعصلاء* Ontexr,
Once, fimzin 43,8; imendi sx.
(REFHELIR moujil Riel, pl. tioufilen تموزيلن : Zouaoua
et Bougie, agoajil 5,51, pl. igoujilen يكوزيلن .
Cette forme qui paraît la plus ancienne s'est con- ,
servée dans le nom arabisé de la petite ville de
Goudjilah, à 60 kilomètres S. E. de Tiharet, an-
cien dépôt d'armes de “Abd el-K'ader.
Orrueune, taioujilt ss jt, pl. tioujilin (524 3985 .
Os, t'es (puis, pl. ir'san ريغسان Zouaoua, Bougie,
NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÈRE. 859
Ait Khalfoun, Msabi, id. : Zénaga , :كن aus; Ouar-
,هاعم ikhsan ges. '
Oran, kes نكس Zouaoua et Bougie, ekkes 9
Ov, iner ,ينم ner الغ
Oo, elmen 4; Mzabi, r'elmant غطان
Ovesr, r'arb .غرب
Quranne, tijerimna تعزرينا
OcvERTURE, ENTRÉE, Emi QÆ
Ouvrir, erzem أرؤم : Chellh'a, rezem #3): c'est à cette
racine n 2 M quil faut sans doute rattacher le
Chelh'a, razzam وذام « attaclier w,
Panice, loum لوم .
Pain , ar’ercum et.
PALMIER, tasdait تردايت , pl, tisduin Gosse Mzabi, td.
Paupiren, tehiat eg-
Panruène, oriles أغيلاس , pl. ilasen يشيلاسس ..
Panrous, “bolkhour شور .
Pancen, siouel :سيول saoul ساوال
Panoze, aoual Mt; Mrabi, vd.
PaancutiÈènement, “khçiat lues,
Panrie, chera يشرا Bougie, fera كر « quelque chose ».
Panrin, “rah زراح zoua hs; Aït Khalfoun, dde 1,
eggouÿ 5); Zénaga, gjiqieh يزكيش (aor.).
Pauvre “damechcharou .دمشارو Nous avons probable-
2F.
Ars
560 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1843.
ment ici une forme berbère participiale tirée de
la racine arabe .شي : |
Pays, K'çar, arerem ,اغسرم pl. w'ériAAQUEN Lys
Zinagn, mis, pl. armoun أرمون . En Mb,
arrem signilie u ville ».
Paysan, “akhemmas Slt.
Pécenmace, “hadd) .كاج
Penone (act.), SUSPENDRE, ü à.
Pension, “nafal'at نفقت .
Père, tdi يدى
Peng (Gaaxn), dadda ss.
Pensonxe, vie, iman رعان Zouaoua et Bougie, .ا
Penr, amezzian أمزيان , imezzianen زياف : ak'eddid
Hs! .
Peu, dourous زخوروس Bougie, derous زذروس Zouaoua,
d'rous بخروس Aït Khalfoun, d'arous; Chaouïa et
Chelh'a, iderous psy; achek'k'at ul Zou-
aoua, chouet شوط .
Pièces DE MONNAIE, “étmaizounin قوفن . Fac. ar. con:
Pro, dar ,ذاو pl. dlaren jy; Bel H'alima, d'ar ;\s,
pl. i'aren ريذاين Aït Khalfoun, adhar أضر pl.
Prennk, adr'ar احغاغ , pl. idr'ar'en Useosi Mrabi et
Bougie, il; Zouaoua et Aït Khalfoun, ad'r'ar
أذغاع . pl. ul r'ar'en يدغاغن . ES
Pigeon, atbir es, pl. ithiren يتبيون , fém. titburt;
Pire et Ouargla, ul.
NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÈRE. 361
Prucen, “haouace Cols, passif touh'aonaçe توحاواسن .
Piment, “tfelfelt تغلغلت .
Pisracmier sauyace (ar. ls), agüj اكيز , pl. igijjan
Praise, afser أفسر , pl ifseren pps.
بنط (Graxo), en bois, {ziona تؤيوأ , pl. tiziouaouin
pol.
Puar (Pevrr), tajera ,قروا pl. tjarouin ب تيزاروين Maabi,
üd.
PLeuren, r'erred عرد
Er tuat تايات .
Pious, aldoun ,الحون Zousoua, Zénaga et Ait Khal-
foun, üd.
Pioues, izafen ,ريزافنى cf. Ghdamès, azaou أآزاو «che-
veun; Chaouïa, ؤأو ممع à poil n.
Pocue, “djib حب .
Poëze À rnine, “l'adjin =.
Porenée, تقبحيت اتام كلما" , de Far.
Porssox, aselm اسل , pl. iselman ms: Chaos, td, :
Zouaoua et Bougie, aslem; Aït Khalfoun, islem
bus. Le Zénaga chigmen ا si la forme a été
correctement transcrite, paraît-être un pluriel
d'un singulier chegm Sa. dont les radicales قوع
M répondent à s & M. Le G est peut-être à rectifier
en ps, qui en Zénaga représente souvent le L des
autres dialectes par l'intermédiäire du Rifain D et
pi !.
"CF. ها première série des Votes de lerirographie berbère, p 6.
1 يه
ee ' _.
36% AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 188$.
Porrmine, tdhmaren يضماين .
Ponc-éric, arou ssl, pl. trouten (ms.
Ponte, taflout تغلوت , tafellont. |
pl. tillin dus, 。 , تيلى ti , عمط
Pounee, “baroud >
Poure, tazit Lil.
Pounsurvre, défler d 3,35; Zenaga, tetfeur (aor.)
:يطغر Aït Khalfoun, fafar :يطفار Bougie, effer
Poussiène., chan Le A
Poussin, foullous فيلس pl. يفولوسن #موسمالانمم؟ din.
tafelloust تفلوست . :
PRENDRE, ettef ab, aor. Wlef ae: Quargla, td. :
ar بسي ]14 :أ .
Parranes, soudjed su; Bougie, el, ; MR eT
soujed 55%; Zouaoun, hegqui LS.
Proche, عله 51.
Proccamarion, “brik Én-
PaocLamarion (Faine UNE), erzem br! أرزم برج mot
a mot : «Ouvrir une proclaruation nm
Phouenen (Se), “addour ,اذخور de l'arabe ,دار 5500.
Promesse, Pacte, لمأن" 38e.
Par, الهم" =: “htimet قوست .
Porrs, anou 5, pl. anouten أنوتي
Poxuse, chouourdon 35355. pl. ichonourdan ناذروشي
Dans les autres dialectes xoüréd كورد 1; akoured
؛ أكورد akourd ssl, etc, رات \ puce n.
Puum, “dk'h عقب
NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÈRE. 3603
1
Raconren, emmal أمال , rac. M L.
Bars, adil Jos; Mzabi, id; Chelh'a, adhil أضيل
dérivé probablement de la racine pa بن Le dhla
“être noir دف
Rasoïn, “mous ميس .
Rassasien (Se), erouou رازو Bougie, id. ; Chaouïa (aor.)
troua جيروا Ait Kbalfoun (aor.), ieroua; Zouaoua,
rouou s;, d'où rebbou ربو asatiétew, par contrac-
tion des deux و en es.
Rar, ar'erda أغردا , pl. 'érdain يعرداين Mzabi, ar'erda.
H est probable que cest de ce mot qu'est tiré le
nom de Ghardaïa Us, la ville. principale du
Mzab.
Réac, taouk hit تاوقيت , pl. تاوقيتين عا لامها .
Recevoun, “kseb ]ا بكسب cou.
Recanven, akkal زاقال Bougie, mok'k'el Jâs; Zous-
oua, mouk'k'el موقل .
Récime ve parres, aziona أؤيو , pl. &iouam (pl:
Zouaoua, agazt sl, aiazi أيازى , pl. igouza يكوذا .
Au Mzob azioua désigne le palmier fécondé.
Rempuin, edchar =; Bougie, id.; Zouaoua, tehar
=; Mizabi (aor.), ichar ريهار Ghaouia, tetchor
(aor. | عجر At Khalfoun, wtchour جور
Resren, “ek'h'um أقم .
364 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
Rerounnen (Sex), “doual Js; r'aoul بغاول Zouaoua
et Aït Khalfoun, our'al Jés; Bougie, ek'kel اقل
FEuxin, “djem ينم
Revexin, ملاع el: oud 54, aor. ioud :بود
Quargla, idjiouen : تحجيوانت fém. tamedjiouant معنا
.ف QE ü r'ASSASIÉ
Rucuesse, “mal Je.
Fiten, oualou ls; Zenaga, odou wal .
Faune, edhs افضس. , aor. idhsou ss; Ouargla, eççou
+}, par contraction du ض et du دس
Rocuen, touent زتونت azerou sl: Zousoua et Bougie,
Rou, qellid Sa,
Rosear, r'anim غانم , pl. i'animen ele; temdja
Rouce, azouggar جاؤوخار Mzabi, azougqar' EBs5l.
Route, abrid أبييت .
Rusrs, “iak'out ياقوت .
Rose, “th'ilet ls.
5
SADBAT, “stbl سبت . |
SagLe, aberda sl; Mzabi , id.
SABRE, laferout تافروت , pl. tiferouin تيغروس
Sac, tadiout تايليوت . Le ت initial du diminutif est
tombé en Zénaga, ايكيت الدونه , où le لك corres-
NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÈRE. 305
pond au ل des autres dialéctes:; Bot'ioua, aiddid'
Sd .
Sacé, “mellah ph.
Sauve, ichoufton يشوفتو : Maabi, tchouffist :تشوفست
Zouaoua, thisousaf :تيسوسف Bougie, (hisousfa
تيسوسفا -
SALUER, “sellem bu, se construit avec = Kh.
SaLuT, “selan su .
Saxe, idamen (ya. Ce masculin pluriel est em-
ployé comme collectif dans presque tous les dia-
lectes: Chaouïa et Bougie, idammen; Mzabi, ida-
men : ouaoua, id'ammen يكأمن : Zénags, demmen
w+% chez les Aït Khalfoun, le singulier id'im
يديم , s'est conservé.
Sans, “bla w.
SAUTERELLES, قورغين :"ادها Mzabi, imourr
gare, sert de pluriel à atcheb راحب Ouargla,
tmourr't Es « bandes de sauterelles n.
Savom , éssin أسين , aor ريسين واكك Rifain, id. ; Zoua-
هنان LS ب يسين d'où amousni أموسثى «savant ét
thamousni موستى usciencen; Chaouta, issen يسن
(aor.); Ouargla et Chelh'a, essen أسن ou ess,
où tamesna سنا u connaissance n; louer تاواسن
«science»: Ait Khalfoun et Bougie, essen, d'où
thamousni «connaissancen; Mzabi, issen (aor.);
Zénaga, wena يسنا (aor); Haoussa, sant.
Suorrion, tiardemt تغردمت , pl. tir'ourdmaouin
366 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
:تغوردماوين Maabi ان Qued Rir', trardemt, pl. نا
r'ourdam تغبوردأم . |
Sec, ak'ouran بأقورآن Zouaoua, for as; Mrabi et Aït
Khalloun, iek'k'or; Bougie, ik'kour ريقور Zénaga,
our .يمر Dans les dérives, le 5 devient un غ :
arourar اأغوراء , et thar'arth تغايت « sécheresse ».
SEIGNEUR , "510 سيت , “rebli .وى
. فراع “بعر , SECOUEN
SE, 1 ,يف pl. ifaouen ريفاون Mizabi, ijan يفان (pl);
Zouaoua, 1ff, iffan; Ouargla, ff, pl. iffen .يفن
SEL, disent cam: Mzahi. Quargla et Chaouta, vd.
Séranen (SE), “msaferk مسغرق , forme réciproque du
transitif, obtenue par la combinaison des formes
a-i?, de l'arabe .فرق
Senvierre, achennial أشنيال ,
Si, 1716/1 شن .
SiLO , “tametmonrt قطمويت ,
Six, عاام:" Lan.
Sœur, outma Lés; tichtma Las: ouitna Lis, pl. oltou-
min ولثيمين : Mzabi, onctma, tisetma Lis.
Sore, “h'arir PP | |
Sorr (Avon), foud ؛ فود ellir fouder اليع فودغ a j'ai
soifn; Quargla. id,
Sorxawre, setlin سقيس .
SOLEIL, ffouit, tamzir't du Tafilalet, id, : cf. 8. v. Lu-
MIÈRE.
' CF Hanotean, Essai de granunaire Kabyle, p.154.
NOTES DH LEXICOGRAPHIE BERBÈRE. 367
Soumur (Avon), tsa Les: Zouaoun, dhes ريفس et
Bougie, dés يطس 4 sommeil ».
Sos, loum 35 1
Sonrm, ,"قله effer, al: Ouargla, dd. ; u faire sortir n
501001" سوقم .
Sort, 1 017 re) 5.
SOURCE, ut, dit, صطيط , تيط , pl. tfaouin تيطاوين .
Srarone, tüidi gs.
SunrremenT, q tessdat cases .
Suemencé (Être), عرق كلم"
Suivre, أضفاغ “ماله .
Sur, اخ الطتلم ,ع لذ
Tes, “foulan قلان
Teurêre, dzad} عاج
Tewes, “zéman زمأن .
Ténèenes, tallest :كلست Bougie, 14. : Chaouïa, tlles
يلس «obscur»; Ghelh'a, تلاس كمال 760353 , telles
تلس ٠ obseur »; Ait Khalfoun, itsoulles اذه يتولس
fait sombre v: Mzabi, soullis ه سولس ténèbres 1,
TENiR penout (Se), bedda جبحا Zouaoua bed 小,
Tesre, tamort قرت , lemourt قورت . pl. timoura تجورا .
Tère, ak'alk'oul اقلقول : hf .خف *
Triaea, “jbed زبى de l'arabe جدب
Toison, قزرت 5e
368 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
Tombeau, émadhlin :قاضلين Zouaotua thamd'alt
محالت pl dumd'elin ذلين , |
Tounxer (Se), ezza زأزا Zouaoua et Bougie, ezzi sy.
Tocareseice, tmallalt JE, pl. timellioun .غليون
Tour, "koul زكل rous, ,قاع هو" nemda né.
Travarzcen, “khdem Xe.
Tree, faammaïit تامايت , pl tümmaien (es;
Ouargla, timoutit قوتيت u scion ».
Tao, at st (pluriel de où « fils»); ‘tak'bilt تقبيلت
Jelfat Sa; ârch .عرش
Trois, “tata تلذنا
Tnoure, ah'k'ar pt.
Trovrsao, oulli ول , pl.oullan بولان Chaouïa et Mzabi
idem,
Trouver, af Gi, aor. 100010 يوقو Et iouft زيوق Ouargla,
em.
Trouver (Se), ètre, “khalk خلق
Taueue, talgout تلكوت , pl. tilongga Bis .
Tuen, enr il; Quargla, id.
10
Un tdjen dE: fém. تيشت لاعن Et ICE يشت .
=
Vacue, tofounast تافوناست , pl. tifounasin تفوناسين :
Chaouïa, Mzahi et Ouargla , id: Zouaoua, Bougie
et Aït Khalfoun, thafounasth ثافوناست .
_ NOTES DE LEXICOGRAPHIE BERBÉRE 309
Vauncez, .غلب اما"
-توبيب (اتبانانه! , نانفك ددا
Vavroër, tisouant تسيوانت , pl. 1151010181111 تسبوانبن .
En Zouaoua, asiouan اسيوان désigne 16 u milan
royal » (Milvus regalis, ar. زسيوانة , le « milan noir »
(Milvus niger, ar. Gls), le «milan d'Égypte » (Mil-
vas ægyptius, ar. زساف et le «buzard des marais»
{Cirous ærugenosus, ar. Glen)".
VENDRE, $enz ju; Ouargla, zenz 分,
Vexou (Érne), enz ÿl; Ouargla, id.
Venim, ased sl, aor, toused sus; Mzabi et Quargla ,
id. « Lorsque la nuit fut venue » melmi toutou tidh
Vexr, adou رادو Ouargla, id.; Chelh'a et Mzabi, adhou
. أضو
Ven, tachitcha nas, pl tichüchaonn Guess;
Mzabi, takcha نكشا pl. tikchouin ر تككشوين Zouaoua,
thaouka ثوكًا , pl. thionhouin ؛ تيوكوين Bougie, tiouk-
hiont تيوكيت , pl. een الموكروس taketchaout
رككياوت pl. tiketchaoun es.
Venne, “afendjal Net, pl. ifendjalen يفتجالن de Far.
Veur, azizaou ls, fém. lasizaout تاؤيزأوت , pl. ta-
zaoun :يؤيزاون Aït Khalfoun, azegzaou 5, pl.
izegzaouen :يزكر أون d'où thizigzouth تريكزوث « ver-
dure». C'est de là que tire son nom le Bou Zegza,
١ Cf Hanoteun et Letourneux, La Kabylie, LE, ps 146.
370 AOÛT-SEPTEMBRRE-OCTOBRE 18845.
montägne de 1,033 mètres d'élévalion, au pied
de laquelle est bâti le village du Fondouk, dans
le département d'Alger,
Vérement, tord ,يرد red, aserd :اسرد Mzabi, aired
Pt; Chaouïa, aroud أروذ .
Viande, aisoum أنسوم 1
Vineu, senr'al Jens; Zounñoua, dl.
Vie, loudera تودوا . Bac. pr, d'où edder u vivre»; Bou-
gie, thameddourth so .
Vincr, âcherin عشرين -
Vivre, “alfdr au, pl. ilfüien. Dans ce mot, comme
dans l'arabe vulgaire d'où il est tiré, le. عل ل l'ar-
ticle a été considéré comme lettre radicale.
Visace, akhenchonrh (ist: oudem =. pl. ملسن
ouen :ودماون Maabi el Bougie, id: Zouaoua,
oud'em وذم
Visrren , رركت امو Maabi, id, avec le sens dex voir »,
Vivre, edder 351; Aït Khalfoun et Bougie, id.
Voncr, ai d 5 أى
Von, zer Dr dur. HE Sy el 1gerou DE Ait Khal-
foun, ira يزرا (aor.): Zénaga, iezzor زر (aor.).
Vorsin, amezder pl, pl. imezder'an يمزدغان . Rac.
جر ع en. Cf Zouaoua, عليه à habiter »: Bougie ,
ezder :لكآ , اردغ Aït Khalfoun, amezdour! امزدوع et
Zouaoua, ‘amezd'ar بأمرذاغ Zénaga, cdd gadh
clés w habitant ».
VoLen, peRogER, oucher y: Zouaous, akour اكور
sn (avec des sé af ايو 03 “101 باق To Se
oua, Chaouïa, Aït Khalfoun et Bougie, afeg افك
aor. ioufeg dis, d'où afoug افوك «vol». ben 1
Voconré, “bar gb. عل l'ar. Le. LTÉE
Woacoia kis وكيس por kisan كسان , ekhs الخس 26 Fa
Mzabi et Ouargla, td TI
57 suite à un prochain cahier.) +
373 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBHE 1885,
NOUVELLES ET MÉLANGES.
En vertu d'une décision prise par la Société dans la séance
générale du 25 juin 1885, les séances de juillet et d'octobre
ont été supprimées.
M. LUDWIG
ET LA CHRONOLOGIE DU RIG-VEDA.
Fan
M. Auez BERGAIGNE.
L'histoire de la littérature sanscrite dite classique د peu de
chronologie et celle de la littérature védique n'en a pas du .
tout. Cependant, en ce qui concerné particulièrement le Rig-
Veda, on est généralement d'accord pour admettre que la
composition des hymnes compris dans ce recueil a dû deman-
der plusieurs siècles, et, à de rares contestations près", pour
reporter la date des plus anciens aux environs de l'an 1000
avant notre ère, sauf erreur possible de quelques siècles dans
un sens où dans l'autre, On appoie la première de ces conclu-
sions sur la mention dé chants du passé opposés, dans سرون
tanins hymnes, aux chants nouveaux; la seconde , sur l'impos-
siblité d'e xpliquer dans son ensemble Le développement litté
raire ét religieux dont l'Inde a été le théâtre sans placer, non
١ Voir, par exemple, le mémaire de M, Halévy aus l'origine dés derit
indiennes, ci-dessus, ps 400. 了 IT l'origine des écriture
NOUVELLES ET MÉLANGES. rh]
seulement le Rig-Veda, mais probablement aussi tout un en-
semble d'ouvrages qui عل supposent, avant l'avènement du
Bouddhisme, dont la daté est à peu près fixée entre le YY
et le v° siècle, Co sont ذا des résultats peu précis sans doute,
mais qui doivent à ce défaut de précision même l'avantage
de ne souléver guère de contradictions.
| M. Ludwig, dans une communication récente [nite à l'Aca.
démie de Bohème’, s'est proposé, non de les contredire,
rois de les confirmer en les précisant, 1 a cru pouvoir, non
seulement assigner one durée minima à la composition des
hymnes du Rig-Veda, mais fixer la date exacte, je dis l'année
et mème le jour et l'heure de certains événements célébrés
dans quelques-uns de ces hymnes. De telles découvertes
seraient incomparablement les plus belles qui nient jamais
été faites sur عل domaine de la chronologie indienne, I est
malheureusement à craindre qu'il n'en faille un pen rabattre,
Je passerai rapidement sur le premier point, qui est de
beaucoup le moins important, comme il est aussi le moins
nouveau. M. Ludwig avait déjà cherché? à dresser les généa-
logies des familles royales mentionnées dans divers hymnes.
et à en déduire un minimum de deux siveles et demi pour ln
période dans laquelle ces hymnes ont du être composés.
Mars ses généalogies sont loin d'étre sûres dans toutes leurs
parties”, et il est luimème obligé de recourir à la méthode
' Siteungeberichie der kwnigl جلها Gesrlinchaft dr Wirsenschafien ,
di ربس 1885. Firage à pari, 15 qu inf,
+ Der Fig-Vede, vol, 111 35 مث et 41.
" Les deux plus longues sont celles de Suds et de Trasadasve, Pour ln
première, M Lodg reconnait lui-mème (Der Hig-Veda, LE, pe 176) que
Devavant pourrait à هأ rigueur se confondre avec son prétendu petit-fils Di-
vodües, et il ne parvient à Güre de cebui-ci lé gesnil-père de Sucläs que par
ane miorpréation au moins horde du vers VE, avr, 证 二 Le nom de Pai-
parana, donné à Sadäs, est-il un potronvmique où un môtronvmique 2 En
tout cas, il ny à awene moyen sûr de déterminer de rang que Fijavana عل
voit occuper dans la généalogie, L'anteur du Nirakte, مسن il on fait le
pére de Suds, ]1 , ur, ve s'appane sur aucune tradition : il fait de Fétrmo-
logic comme dune tout be reste du .عومسم -- De in géméalogie مل "1
dasvu, je retrancherais مه moins Durgalu. L'existence ممأل personnage de
WI. 35
nie 129 سه ES وتسور
374 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885,
approximative pour additioaner des chiffres de générations أ
empruntés à des généalagies différentes, De plus 11 reconnait
que rien ne prouve Fexistence d'hymnes remontant a l'époque
dus ancètres les عملم éloignés *. Enfin j'ajouterai que ما plus
longue généalogie, celle de la famille de Trasadasyu, em-
prunte son appoint à ها fois عا plus sûr et le plus considé-
rable à un hymne, X, 35, qu'on a toutes sortes de raisons
de considérer comme trés postérieur à l'époque moyenne de
جا composition du Rig-Veda. Bref, 11 semble que ما matière
ne comporte décidément pas la précision, méme relative, que
M. Ludwig a l'espoir d'y introduire.
Quant nux événements dont il croit pouvoir déterminer
exactement le jour et l'heure, 让 est à peine nécessaire de
dire que ce sont des événements astronomiques. Ce n'est pas
la première fois qu'on cherche dans l'astronomie la base d'une
chronologie de ما littérature indienne : c'est même par li
qu'on a commencé, Un traité nommé Jyatisha, rattaché à la
ce nom, comme anéétre d'antres pérennes d'ailleurs innommés, VII
كنا 12, n'uupose pes nécessairement l'interprétation de duurgohi comme
سه potronveique ou vers [1], ann, 8, si cette explication, comme c'est Île
cas en Tel, convient mal su conteste, عل minvoquera pas l'explication
ioute différente du Cataputhalrälunan, XL, 5, بعد 5 : je la cilérats
اململتر comm va ecemple مل carncttre arbitraire de l'exégése indienne dés
une Époque recule, A mon avis, Île pastage en question, où le ootvran-né
Trasdasyu est formellement comparé à Indra, renferme une allusion au
vers 2 de l'hymne vous dla عماس livre sue سا naissances d'Indru, qui ne peut
sortir سل sein de na mère ) بك bacdhydmäne), parce que la voie est تنما dun
gorousr, durgdha : عا dérivi للموسمل désgnerait celui qui est engagé dans
une voie dangereme, c'esl-bdire Indra lni-mème, dont la nasmsaner nurxit
عا لسعم لاك autrefois, عسصة celle de Tmsadasyu lui-même, pur Timier-
vontion des , ) تلمع : où sait que les sept riahis sont duns le lig-Vela
des sortes de — Le vers تددح رلا &, est trop obscur pour justi-
fer, au moius d'une ففوظ qui ne lime Place à aucun doute, l'attribution
à Trassdasqu d'un ancètre Girikahit et d'un Gls Hirwgin {eur les auires des-
ere Sem 4 dre fait encore entrer en ligne
cape bomonymes rt de synourymies, سه du
de fond qu'il x à à عتما sur ces rudiments de pénéalogies. ENG 4 à
ŸHys d'ailleurs eutre les chiffres du travail ancien (js. 183} et du nou-
veau (ju. à) mu désaccord qui reste pour mi inexpliqué.
١ der Mig-Vedke, NUE, qu 182.
NOUVELLES ET MÉLANGES. #75
littérature védique, quoique certainement très postérieur à la
période des hymnes, renférmait sur les divisions du zodiaque
lunaire en usage che les Hindous des indications qui parn-
rent d'abord impliquer une observation des colures remon-
tant au 5“ siècle avant notre ère, Mais les conclusions qu'on
avait tirées de là sur l'antiquité de la science, et par suite de
la littérature indieanes, sont depuis longtempsahandonnées,
et AL Whitney‘ a indiqué les raisons décisives qui enlévent
toute espèce de signiñcation aux dounées du Jyotishx : mcer-
titude sur le point de départ des divisions, même chez les
astronomes modernes; incertitude sur la concordance de ces
divisions chez les astronomes modernes, élèves des Grecs, et
chez les anciens: incertitude sur l'existence mème de toute
division géométriquement rigoureuse dans une période anté-
rieure à l'introduction de l'astronomie grecque: enfin. et
par dessus tout incertitude sur l'origine du zocdinque lunaire,
que les Hindous penvent très bien avoir emprunté stelque
autre peuple,
M, Ludwig ne perd pas son lemps à tenter de rajeunir un
système suranné, Cest sur des données nouvelles qu'il veut
, fonder sa chronologie, et ces données, il croit les trouver,
non plus duns des traités astronomiques, mais dans les hym-
nes mêmes, sous ja forme d'éclipses totales de soleil.
Les éclipses totales de soleil ne sont pas communes, su
moins dans une contrée assez étroitement limitée comme
celle où l'on s'accorde généralement à placer la cumposilion
de la plupart des hymnes sédiques, c'est-à-dire le bassin de
lodus. On comprend qu'il puisse dire assez facile d'identifier
les événements de ce genre. dont il serait question dans le
حل أ مانا surtout si, à ln mention du phénomène, les poètes
ont pas soin d'ajouter lindication de l'heure, ou tout an
moins de ها partie dé la journée où il a eu lieu, I: parait ee-
pendant que la chose ne va pas loute seule; car M. Ludwig,
١ Clans une des noles dont il د enrichi la seroncle édition des Miserere
ددس de Colebrooke, 1, p. 136. |
25,
© اراي
7
#76 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
muni d'une table des éclipses dressée par ML le professeur
von Oppolzer, de Vienne, ma, de son propre aveu, ob-
tenu les résultats qu'il nous communique qu'après avoir
essayé bien des combinaisons diverses (p. 14). J'ai d'ailleurs
loutes sortes de raisons pour ne pas entamer la disoussion
avec Jui sur cas combinaisons mèmes. J'admettrai sans autre
examen les dates du ود avril 1029 et du مد avril 1001, ainsi
que la limité inférieure de l'an 1200 (où s'arrètent les tables
de M, le professeur von Oppolrer | pour deux autres dates
réslant à déterminer; j'admettrai, disje, ces dates avec
les conclusions que ML Ludwig en tire sur l'âge précis d'un
certain nombre d'hymnes védiques, à ln triple condition qu 1|
s'agisse réellement dans ces hymnes : 1° d'éclipses : 2° d'éclip-
ses tofales; 3° ععوم تلعة 'ل totales actuelles.
Quatre éclipses différentes seraient connues des poètes du
Rig-Veda. L'une serait mentionnée au vers V, xxxnr, 4. Les
autres formersient Île sujet des histoires bien connues de
Kutsa et de Cushna, de Rijigvan et de Pipru, des Atris et de
Svarbhanu.
Sur jes quatre cas, لز en est trois où l'interprétation de
M. Ludwig lui est exclusivement propre et me semble bout
ñ ait arbitraire. Le soleil peut être obscure: عل plus d'une
façon. 11 l'est, selon les idées védiques, pendant ln nuit : on
l'appelle alors lesanoirs où lenveugles"; quelquefois on
suppose qu'il عنعن معطم chemin d'occident en orient sous une
forme noire”. Pendant le jour mème, 11 peut étre caché par
les nues, particulièrement dans l'orage. On s'entend méme
généralement, à travers mille divergences "ل interprétation ,
pour reconnaitre que l'opposition du jour et de la nuit d'une
part. et les phénomènes de l' vrage de l'autre, jouent عا rôle
principal dans la phrasédlogie des hymnes védiques.
11 7 a longtemps que l'histoire de Kutsa et de Cuslna , en
particulier, à été expliquée par Adalbert Kahn comme "un
١ Voir mi Religron مموطوهم , 11, 560-166 et dur
1 Vocr ci-dessous. p. 357, note 3.
NOUVELLES ET MÉLANGES. 377
mythe météorologique ' J'en ai donné moi-même une inter-
prétation qui diffère de celle de Kuln sur bien des points,
mais dans laquelle l'éclipse ne jour pareïllement aucun rôle.
Je juge inutile de la reproduire iei ,؟ et je me bornérai à re-
lever l'argument capital que M. Ludwig apporte à l'appui de
la sienne le demande au vers IV, axvut, بد où ne sont
nommés d'ailleurs, ni Kutsa, ni Çushna, mais qui, je l'ad-
mets avéc fui, Git allusion à la méme légende. Pour res-
treindre rigoureusement la discussion au seul point en qués-
lion, j'emprunte sa propre traduction :
a Avec loi comme compagnon, Indra a tiré en bas la roue
du soleil, violemment, sans retard: ln roue qui roulait sur le
haut plateau, ln roue commune à tous les vivants n été en-
levée au méchant puissant, «
Ce versest adressé à Soma. Or Soma est devenu à l époque
classique, et est quelquefois déjà dans les hymnes, un nom
de هلا lune : notre passage signifierait donc qu'Indra s'est
servi de la lune pour produire une éclipse de soleil.
On ne s'altendait pas à trouver dans un morceau qui,
d'après les conclusions mêmes du mémoire, devrait remonter
à plus de douze cents ans svantnotre ère, des idées si exactes
sur lu véritable cause des éclipses. L'astronomie des rishis
est en général plus rudimentaire, Par exemple, la prétendue
notion d'un cercle complet décrit par le soleil autour de la
terre”, que M. Ludwig leur attribue, se réduit en réalité à
١ Die Herabhunft des Fours, p. 55 اع muiv.
© Voir Religion védique, 11, 333-338 اف pour les passages où figure Étaçu ,
et que M. Luchwig rattache avec plas où moins de raison à La méme légende ,
bed. pe 350-333, J'ai sculement à reconnaitre qu'au vers V, tu, 10, 1
s'agit réellement de deux roues du spp {apparemment de deux formes,
l'une visible, loutre invisible: بك les trois مغدم du char de Sürya, X,
ani, 14-16, ct La foros brillante et ln forme noire du soleil, note ci
لله 8 本
gets .د Les vers À, vi, 3-3 s'expliquent et se complètent par le vers
4, car, 5 (feligion védique, 1, مم 7} Le passage de l'Aïtareye-Beühmans ,
للا au, 6, que M. Ludwig alligue duns صف commentaire sur l'hymne
全 TI | Der ,مهم اجن IV, مم 133), dit précisément le contraire de ce
578 AOÛT-SEPTEMBRE-OCUTOBRE 1885.
celle d'un seul et même demi-cercle parcouru successivement
dans les deux sens, le jour par la forme brillante, ln nuit
par la lorme noire du soleil". Ponr نع revenir à notrwsujet, le
vers IV, xxvut, د , ferait d'ailleurs plus d'honneur aux con-
naissances astronomiques du rishi qu'à son style, et ce serait
une singulière Icon d'exprimer poétiquement In notion
scientifique de loccultation du soleil par In lune, que de re-
présenter ja home + tirant le soleil en buis ». |
Mais ce qui métonne surtout dans l'interprétation que je
conteste, c'est qu'un védiste consommé ait pu s'abuser sur
la valeur d'une formule aussi simple que celle de l'alliince
de Sora avec Indra. Car enfin le nom de Soma, dans le Rigr-
Veda, ne désigne qu'exceptionnellement ها lane; c'est avant
tout le nom du breuvage sacré. Or le breuvage sacré qui
enivre Indra et laide ainsi à accomplir ses œuvres divines,
devient naturellement, quand on le personnihie, l'allié du
dieu”. Le passage en question fait justement partie d'un dé-
veloppement plus étendu qui rapporte à l'alliance de Somn
l'honneur des différents exploits accomplis par Indra , el par.
ticulièrement de sa victoire sur le démon Ahi, dont le prix
est l'épanchement des eaux de la pluïe, ét où la lune n'a que
faire.
L'histoire de Rijigvan et عل Pipru est également interprétée
qu'il veut ui faire dire. Le soboil, سان Go du jour, هذه retournés et fait In
met «par en bass; à la من de La nuit, il se retourne de nouveau et fil le
jour, toujours par em bas, 11 اع clair que هل terre na là qu'une seule face
regardée tour à tour «par en bass par La fee كمه et pur lu fe brillante
du soleil, Quant à عن que regarde la face tourude du côté opposd, c'està-
dire «par en houle, c'est un mrysière, ef A. 1 1+ xxx, 75 ü ne faut pas
sea à La cosmographie vétique plos qu'elle معان sait ou n'en eroit
savoir, |
1 M. Lodwig ne دوجا" pos que toui le monde ne voie ps comme
lui, dans un passage Lrés obscte de Dhymse WII, Lexar, (vers 1%131),une
LL de lu conjonction de {a lune RTE le subril HE temps de مسجم وول
velle tune, La ressemblance uvee ,أ ,علط ,لمم 6, iv, 14, me me TianHi qu
du tout frappante.
Religion vodique , 11 , pe 263-263,
NOLUVELLES ET MÉLANGES. 370
dans ma Heligion védique, et je.bornerai, ici encore, ma
discussion aux passages où M. Ludwig prétend trouver la
description formelle d'une éclipse.
Au vers À, exaxvo, 4, ln lune est bien nommée par so |
propre not, .نشم Mais c'est sur li construction de la phrase
que nous ne pouvons nous entendre, Îl s'agit de la déstruc:
tion des forteresses de Pipra par Indra aidé de Büjigvun :
يتهج sÉryo ven ,عامل م مسجم M Ludwig traduit + La ri:
chesse des forterusses à été prisé, comme le soleil par lu
lunes, ot il conclut à une éclipse de soleil coincidant avec
le combat, « La richesse» est un neutre, visu, qui peut être
en effet un nominatif aussi bien qu'un accusatif, et le verbe
لق dude, un parfait moyen qui peut être pris dans le sens passif,
bien qu'il ne le soit, à on connaissance, dans aucun autre pas-
sage du Rig-Veda, Mais pour construire ainsi, il faut : 1° rom
pre ما symétrie de La stance commençant par deux proposi-
tions et terminée par فصن quatrième qui ont toules pour sujet
Indra; 2° sous-entendre l'instrumental agent عل l'action qui
devrait correspondre à l'instrumental de la. comparaison,
Qu'on traduise simplement, en se laissant aller, pour ainsi
dire, au courant de la phrase : « Pareil au soleil accompagné
de ما Lane, ils (avec Rijiçvan *} pris pour lui la richesse des
forteresses », et voilà l'éclipse fort conpronise.
M: Ludwig, ilest vrai, cite an autre passage où Indra st-
دوت جزؤة ps لا '
. nn à livstramental حصفك lu stance précédente, et représenté مضع
core هه même عت dons celle par Mnstramental vinékmatt « heillinit s.
M. Ludwig rapporté, il est vrai. cette épüthéte an disque obscurci du soleil,
en la traduisant eprivé d'éclats. Mais dans cette ésplication il ne tient
compie, ni des wutres emplois du mot, ni de sa formation {rükmaont existe,
mais comme udjectif, et non comme substantif signifiant «éclats } Ce n'est
pus Li seule fois que le mémoire prète à ane critique grammaticale, L'ex-
plication de mécom, |, و يحنت (p..0) fait de cette forme an géromdif de
la racine عمه sroulers {Der Rig-Ved, بلا p. يز مق Or la racine var (forme
faible) né peut avoir d'autre forme forte que raie De plus elle m'a que le
veus neutre, el M, Ludwig fui attribue une valeur irausitive. Je ne pris
non plus lasser passer sans protestation Finterpettation des formes en lt ct
autres comme des indicatifs (pe so).
380 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
rail représenté s'approchant du soleil, at se faisant ainsi ré.
congaitre, ÎV, ذا : 14 عد c'est Indra lui-même qui repré-
senterait ها lune prête à cacher le soleil. L'identification
d'Indra et de fa lune est une nouveauté au moins hardie. Pour
s'en passer ic, d suffit d'entendre qu'indra brille, même
quand il est près du soleil, en d'autres termes, qu'il na pas
à redouter la comparaison avec de soleil .Indra est en mème
temps comparé à un éléphant et à un lion, et il faut beaucoup
imagination pour voir, dans ces derniers traits, un combat
du soleil et de ها lune sous Les formes d'un lion et d'un élé-
plant. Lastance, du reste, quoique précédée d'une autre qui
fait mention de fopçvan et de Pipru, peut n'avoir aucun rap-
port avec celte légende : on sait que les rishis changent vite
de sujet.
La troisième éclipse seruit célébrée au vers V, xxx, 4, que
M, Ludwig entend en ce sens qu'indra auruit donné au so
Veil ln nature d'un ,مهنا Les Düsas, ou indigènes du pays
occupé par les Aryas étaient notrs : donc, donner au soleil
la nature d'un Düusa, c'est le rendre noir. Je reconnais que
la construction de ها phrase est dillicile; mais In solution
proposée est toute nouvelle *, et, je crois pouvoir ajouter, très
buarre*. Peu nporte d'ailleurs, puisque l'obscurcissement
du soleil, en admettant qu'il puisse jamais étre l'œuvre d'In-
,“دعل est dans la phraséologie védique susceptible d'interpré-
lations très diverses.
Reste l'histoire des Atris et de Svarblhünuu, Lei, Le cas ist
tout autre, et je suis obligé de reconnaitre que l'hypothèse
d'une éclipse repose Sur UN fondement séneux. 用 He s agit
plus d'une occultation du soleil par حا lune imputéé contre
toute vraisemblance au personnage essentiellement lumineux
La méme chose est dite d'Agni, PV, au, à.
+ M. Ludwig on avait lui-méme adopté d'abord une autre dans sa هنا
ducbos du بهلت اعت :
* Le rapprochement قل vers 2], اتتتعدت , 3, ne prouve cum : 放风
cune raison de croire que Le moi düsé désigne Là le soleil,
Voir Riqgioa اواو ةلف , In, Pre 192
NOUVELLES ET MÉLANGES. 381
d'Indra. L'obscurcissement du soleil &st, comme il convient.
l'œuvre d'un démon, l'Asura Svarbhäou V, x£, 5-9. Dh
plus, ce nom de Svarbhanx est emplové dans In سانانا
lassique comme un synonyme de Rähu, et Müh est préci-
sément عل démon qui passe, dans la mère périole, pour
causer les éclipses en dévorant le soleil et ln lune: IL se pour
rait, à la vérité, que l'identification de Svarbhänu et de Räbu
lüt due uniquement à une explication plus où moins tardive
de ما légenile védique, et que l'Asura de cette légende eût été
simplement, selon une conception plus fanilière aux hymnes,
un démon voleur du soleil dans la nuit où dans l'orage. L'in-
lerprélation du phénomène comme une éclipse n'en reste pas
wons soutonable, vraisemblable si l'on veut.
Mais cé ne serait pas assez d'avoir mis la main sur une
éclipse authentique : il faudrait encore être sûr que cette
éclipse füt totale. Sur ce point, M. Ludwig me parait trop
facile à contenter, 1 déclare d'avance! que les quaire éelipses
dont il va parler ont di toutes, d'aprés ln description qui en
est fuite, être des dclipses totales : et 1 n'y revient plus. Je
ue reviendrni pas non plus,.et pour cause, sur les trois pre-
mères. Pour la quatrième, c'est-ä-dire pour ذا seule qui
puisse être prise en considération, je suis obligé de chercher
mor-tnême je trait caractéristique de l'éclipse totale, M, Lud-
wig ayant négligé de l'indiquer. Sernit-ce que les êtres
étaient pareils à un. homme égaré, et qui ne sait plus où il
est? Qu que le soleil était caché par l'obscurité, et سل نان
fallu le retrouver? Ce serait, à mon avis. attribuer à la عنام
sbologie vélique une précision dont elle n'est pascoutumière,
que de nier que des formules de ce genre aient pu s'appliquer
à une éclipse partielle aussi bien qu'a une éclipse totale *.
Mais füt-il certain que nouseussions là la description d'une
١ Page Ge,
2 FE Brahmanes, رك ra pprertumt مل indus jgenele {voir las lune, pr Ka,
ct Ludwig, لا ,تاودال عمط pe زقدة insistent, il est vrai eur ln clusquirition
du soleil Mais combien de légendes des Brübmanns n'ont d'untre valeur
que celle d'un commentaire !
389 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1883.
éclipse, et d'une éclipse totale, il resterait encore à prouver
que l'hymne est contemporain du phénomène, et mène qu'il
s'agit de telle ou telle éclipse déterminée. On concevrait bien
que l'observation d'une ou de plusieurs éclipses dans une
autiquité plus où moins reculée eût donné lieu à an mythe
de Searbhänu , anologue au mryihedeRaha et que ce mythe
Ggurät dans la poëse védique au méme titre que les autres
mythes d'origint naturaliste, celui de Vrilra par exemple.
I est mème permis de dire que ln conception du démon
Srarbhanu, à elle seule, suffirait à prouver la généralisation
du phénomène et ls constitution du mythe,
M. Ludwig allègue les nombreux passages des Brahmanns
où عو retrouve la légende de Svarbhanu, et y cherche le sou-
venir d'un événement relativement encore récent dans cette
période mème. Je ny puis voir, comme en cent autres cas
semblables, que la reproduction plus où moins amplifiée d'un
cliché emprunté au livre des hymnes. [l s'appuie surtout ”str
le rôle attribué en cette affaire à نا famille sacerdotale des
Airis, et à un privilège dont elle jouit d'après les Braäbmanes
et qui en est la récompense, Mais qui conlestera que l'imagi-
ation de cette funulle, muse au servicé عل sa cupidité, ait
pu trouver plus au moins tardivement des litres clans le texte
de l'hymne védique plutôt que dans le fait mème qu'il est
pposé célébrer ? En somme les Atris, s'ils sont dans Le
présent une famille réelle, ont dans le passé, comme la plu:
part des grumdes كملا نسم de كتناكم , des ancétres mythiques.
et je crois à ln réalité des Atris qui ont retrouvé le solcil
perdu, exactement dans la même mesure qu'à celle des
Bbrigus qui ont fait descendre le feu du ciel sur la terre pour
le communiquer aux hommes *,
M. Ludwig, au contraire, croit si fermement à l'événement
“Page 7.
* Dans les passages des Brülananas relatifs à la mème légende, 到 وتاك par
M Leading | Der Hig-Fede, V, .مر Boñ}, Air est عل botar dus çishis (appa-
remunent des sept piske mythiques), et les dieux mime ont recours à sin
appui.
NOUVÉLLES ET MÉLANGES. 383
célébré dans hymne V, د (je me dis pas, bien entendu, à ln
كته نالك qui, selon ها prétention des Atris, aurait unis fin à
l'éclipse), qu'il من caleule à pprocimalisement ها durée, C'est
méme le seul moyen qu'il ait d'identilier cette quabrième
éclipse, Pour les autres il savait l'heure + « Indra قر frappé lus
Dusyus avant midi*s, ete. Pour celle-ci, il avait d'abord
adopté l'heure de midi, donnée para stancc 4: mais il s'ést
déculé depuis à complétement La première partie de
hymne de la seconde *. À défaut de l'heure, ذا durée rolati-
vement très longue de éclipse serait indiquée par عن trait :
« C'est avec In quatrième prière qu "Atti a retrouvé Île فت
caché. »
À mon sens, نع détail a exactement la valeur, au sérieux
près, qu'aurait chez nous, dans une séance de prestidigiintion,
ja formule : une, deux, trois. On né contestorn pus quenous
soyons ici en pleine magie. C'est done j ici ou nulle part qu'on
peut sattendre à rencontrer صن nombre mythique. J'ai
montré ailleurs comment, dans ce que j'appelle l'arithené
tique mythologique, le moment décisif est exprimé par l'ad-
dition d'une unité à un nombre consacré tel que trois ou -
neuf. Le soleil est retrouvé à la quatrième prière, comme
Rebha est sauvé le dixième jour, 1, cxvi, 24, et pour la
mène مكلمع
Tout notre est l'interprétation de M. Ludwig. Selon lui,
d'autres prêtres avnient récité pendant l'éclipse des prières
destinées à y mettre fnn. Mais ils n'en savaient que deux on
trois, et ils avaient fini, que l'occultation duraittowjours. Les
Atris en savasent une quatriéme, et perdant qu'ils ln تعس
tient, lé soleil reparut.
'arrbte : on touche du doigt le principe mème de ln عل
querelle, Dans bien des détails de l'interprétation védique,
jui le plaisir de me rencontrer avec M. Ludwig, parce qu'il
IV, cam, 5, Veir pu 8 et ge
" 17, 7. Disons eu passant, malgré l'routilité de l'observation, que la con
ومتعة des vers د et 1 de l'hymne ÎV, ,قو west guëre mieus prouvée.
٠ Meligion védique, 11, p, 128, note 3,
Fe
|
ä 2
as AS > 置 1 一 1 د = 1 |
1 سح
人
384 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
CET bétucoup mains que les autres interprètes de cette mul-
tiplication indélinie des sens d'un méme terme, contre laquelle
jai entrepris et je poursuis depuis longtomps une campagne
en règle, Mais pour l'esprit même de l'esgése. nous sommes
aux deux pôles opposés, Ma lendance est, si on peut s'expri-
er anst, mythologiste, celle de M. Ludwig est réaliste. J'ai
pu commettre des excès dans mon sens : mais je crois qu'en
tout cas M. Ludwig vient d'en commettre un dans le sien, Or,
aprés loul, les solutions mythologiques sant en elles-mêmes
‘wses inoffensives, ne معنا que parce qu'elles no sortent
guère d'un petit cerele d'initiés, Les solutions historiques sont
plus graves, el il ÿ a toujours un public prêt à se jeter sur
cles comme sur une proie, Je ne sais si je m'abuse, mais
je me igure qu'un arbitre impartial, en présence des deux
وميه coulraires, sera lent de dire :
...Sil vous faut tomber dans un extrémilé
Péchez plutôt eucor dé cet autre côté,
lave ave wonss or Aisxavoen Csowa ve Konos, by Théodore
.يننا Trübuër ami "نا London ب 15885, in-#", NLI-2 84 pages.
Onsest quelque peu occupé dans ces derniers temps du
* fondateur des études tibétaines. Le centième anniversaire de
sa mauissanco n eu lieu le À avril 1884 : l'Académie des sciences
de Hongrie l'a commémoré jrar ln publication d'une collection
des œuvres diverses [analyses et notices) du célèbre voyageur,
traduites en madgyar el précédées d'une biographie, À cette
occasion, le Rév.S,C, Malan, recteur de Broadwinsor {Dorset},
a offert à ladite Académie les livres tibétains qui avaient ap-
partenu à ,مدعنا soit quarante imprimés où manuscrits qué
le savant hongrois, touché de l'intérét que عا Hév. Malnn avait
lémoigné pour le tibétain (Csoma n'était pas gäté sur ce
. point), lui avait donnés en 1854, lorsque M. Malan prit congé
de lui pour relourner en Europe, Avant d'être expédiés à
NOUVELLES ET MÉLANGES. 385
Budapest, ces volumes ant été exposés aux regards des assis
lnnts duns ln séance de la Faval Asiatie Society du 16 juin
1884, à Londres, et M. Théodore Duka, ancien chirurgien
major de l'armée déBengale, y a lu Some تامجه on the life
and labours of Alexander Csoma de Kürës, M. Duka.. qui est
d'origine hongroise, ne s'est pas contenté de cette notice de
huit pages; il a écrit une biographie complète de Csoma qui
vient de paraitre, et sur lnquelle nous appelons l'atteotion du
lecteur,
Jusqu'à présent la vie de Csomn n'était contine que par des
relations incomplètes, des données éparses, le tout dissé-
miné dans des recueils divers, difficiles à trouver. plus diff-
ciles encore à réunir, Le livre de M. Duka (auquel j'associe دا
biographie madgyare publiée par l'Académie hongroise, dont
a dû s'inspirer; mais qui peut la lire en dehors de la Hon-
gnie?), est le premier ouvragé qui nous présente un tableau
complet de la vie de Csoma. Outre les relations déjà connues,
l'auteur à consulté des rapports oliciels et des lettres qui
sont conservés soit aux archives du Gouvernement de
l'Inde, soit à la bibliothèque de ما Société asiatique de Cal-
cutta. لآ a donc pu utiliser bon nombre de documents inédits :
il les reproduit presque tons : de plus, il donne intégralement
cértainés pièces importantes dont on n'avait publié que des
fragments, Son livre très documenté, riche en laits. dans te.
quel plusieurs points importants sont discutés avec soin et
compétence, animé d'une vive et sincère admiration pour
Dintrépide et parfois singulier voyageur, est très attachant:
on peut dire que c'est anssi un monument élevé à la gloire
de Csoma.
Nous ne donnerons pas ici la vie du savant hongrois; mais
il nous parait utile d'insister sur divers points,
1. Le nom du héros est Kürési Coma Sundor {Sandar
Csoma Kôrôsien|, Cromun est le nom, Sandor le prénom: Kë-
rés (qu'on emploie quelquefois seul pour désigner ce per-
sonnage) n'est qu'un qualificatif d'origine et se rapporte nu
350 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1845.
village de Kürûs, son lieu de naissance. ALexaxonn Csowa
ve Koros, qu'on trouve en tèle des ouvrages de Csoma, est
ها traduction latine du nom hongrois donné plus haut.
Csoma était de la race Szekely, prédominante en Transyl-
ننايد؟ où au moins dans une partie de cette contrée. Celerme
se présente en allemand sous la forme plus connue Szeckler,
en latin sous la forme Siculus; de là vient la qualification de
Sicalun où de Sicule-Hungarrun que prend Csoma où que
l'on trouve accolée à son nom en tête de ses OUVrAgES عنام
bhiès en anglais,
L'inscription de la colonne octogonale élevée à Darjiling .د
sur les restes de Csoima, colonne dont M. Duka nous donne
une reproduction photographique, et classée parmi les « imo-
linde, attriboe à Csoma une durée de عل numents publics,
qui le ferait naître en 1598, عن vie dé quarante-quatre ans,
puisqu'il est noloirement décédé en 1842. Mais on vient de
voir qu'il était né le 4 avril 1784. Son épitaphé ui retranche
années d'existence, Le fait est qu'il mourut مكملسي done
à l'âge de cinquante-huit ans.
3. 11 résulte de cette rectification que Csoma, qui حدق
mença son grand voyage en 1819, et qui l'aurait enirepris
à l'âge de 1د ans, st l'épitaphe avai raison {ce qui serait un
peu tôt} ne l'entreprit en réalité qu'a l'âge de 35 ans (ce qui
semble un peu tard}. 11 est à noter qu'il partit dans l'année
qui suivit celle de son retour de Gôltingen, c'est-dime
presque nussitôl oprés avoir fini ses études à l'aniversité de
cette ville. Ses études se seraient done prolongées jusqu'à
l'âge de 34 ans. Nous sommes bien obligés d'accepter ce ré-
sultat. (avait lait ses premières études au collège de Nagy
Enyed en Transylvanie, En 1807, âgé de 21 ou 43 aus, al
termina sa carrière nu Gymnase et commença ses éludes
académiques (p. 6). En 1815, âgé de 31 ans, il passa le
مهو public qui lui valut l'autorisation de continuer
ses études dans ane université étrangère: ce fut alors qu'il
عو rendil à Gôtlingen. La période scolaire de sa vie a donc
NODVELLES ET MÉLANGUES. 387
été مما longuo : il est vrai que, en méme lemps qu'il suivait
des cours, il donnait des lecons, L'étude ot l'enseignement
semblaient devoir.se partager, ou, pour mieux dire, دوعت
sa vie;cesten عع اعلا qui arriva.
À. On a parlé des études médicales de Csoma. Je n'ai pas vb,
dans le Gvre de M. Duka, on seul mot qui y fasse allusion.
L'étude des langues, des littératures, de l'histoire, semble
avoir été le principal, sinon l'unique objet de ses prévceu-
pations. Dons ع1 troisième paragraphe de ذا lettre qu'il écri-
vil à son arrivée dans l'Inde anglaise pour عو faire connaître
ات rassurer les autorités britanniques (qui avaient tout d'a.
bord redouté en lui un espion russe), il s'ésprime ainsi;
« Ayant fini mes études plülologiques et théologiques au collège
Bethlen à N. Enyed, dans le cours de trois ans, du 1° août
1615 au à sêptembre 1818, jé تملكت l'Allemagne, et avec
la peroussion de Sa Majesté Impériale, à l'université de Ga
tingen en Hanovre, je suivis plusieurs cours du à à avril 1816
à la fin de juillet 1818.5 A.t-il assisté à dés cours de méde-
cine à Gôttingen ? Nous l'ignorons. Mais nous ne voyons rien
qui vieone confirmer l'assertion relative à ses études de mn 上-
decine.
9. Il existe en France (je veux dire dans l'orientalisme
français) une sorte de légende sur l'influence qui aurai
poussé Csoma dans ln carrière qu'il a suivie : Ja phrase de
Blumenbach sur l'origine asiatique dus Hongrois '. 11 est à re-
marquer que, de lui-même. M. Duka ne parle ps de Blu-
menbach; mais il cite une phrase de Théodore Payie appelant
Csoma «l'élève de Blumenhach » (p. 125) sans se rendre
compte sans doute de la portée de cette expression. Voici ce
que nous apprend sur cette question l'historien de بحسم
Cest pendant ses «études académiquéss, commencées en
1807, que le désir de voyager en Asie se serait « allumé » (was
Mobil, forma anatique, join 1449, pe ع وقول Foucaux, Histoire du
ملك سوا Sly Moss, -mirod. 1.
144 AOÛT-SEPTEMER E-OCTOBRE 1485.
kindled} dans son esprit {p. 6). À Güttingen las leçons de
Eichhorn auraient müri ce dessein depuis longtemps caressé.
Csomn entendit ce professeur parler de «certains manuserits
arabes qui doivent fourair d'importants renseignements sur
lhistoire du moyen âge et de la nation hongroise lorsqu'elle
était encore en Asie +. Ces indications décidérent Caro à se
mettre à l'étude de l'arabe, Il est probable que ce .مون Duka
rapporte de Eichhorn est ce qui د donné heu anx dires de
Mob et d'autres orientalistes français sur Blumenbach, Du
reste M. ملسا désigne à deux reprises (p. 8 et 140-142) un
compatriote de Csoma, M. Sxabo de Borgata, qui étudiait
avec lui à Gôttingen (et qui était encore vivant en mai 1884 |,
comme ayant donné formellement à Csomn le conseil d'en-
treprendre umvoyage en Orient.
6. Csomn commençs son voyage par les provinces slaves
voisines dé son lieu de naissance. poussa de là à Constantinople 5
purs enm Évypte, d'ou 11 remonta en Syrie. C'était prendre
un singuliér chemin pour rejoindre le berceau asiatique de
la race nongroise, M. Dukan explique cet itinéraire par lim-
pression que les leçons de Eichhorn avaient faite sur l'esprit
de Csoma, Csoma lui-même, dans sa lettre de justification,
أثل qu'il avait voulu s initier aux langues slaves pour recueillir
dans les écrits faits en ces langues les renseignements qui
peuvent s'y trouver sur l'histoire des Hongrois. I déclare
aussi étre allé en Égypte pour se familiariser avec l'arabe,
sans dire que ce fut dans la même intention: mais celn s'en-
tend de soi, La peste seule l'empécha do réaliser son dessein
a cet égard et Le contraignit à un départ précipité.
7. On a quelqne peu exagéré en un sens l'influence de
Mooreralt sur les études de Csotnn Toute l'initiative du fonc-
Lionnaire anglais se borne 7 3111 mis entre les mains dé son
am, nous pourrions dire de son protégé, l'A lphabetum tibe-
fan du P. Georg. Je ne sais Pas s'il exsle lin poissant
moyen de séduction pour attirer à l'étude du tibétain. mais
OU 116 peut cerles as reprocbrer 1 Moorcralt de l'avoir OT -
NOUVELLES ET MÉLANGES. 389
ployé. D'autres eussent pu êlre dégoûtés da tibétain pour
loujours; Csorna fut captivé: son esprit perspicace et avide
avait découvert de l'or dans ce tas de fumier. Plris tard lors-
que, éclairé par d'autres lumières que celles qui jaillissent
du fatras du moine augustin, il songés à aborder résolu-
ment cétte étude, il consults Moureraft qui «après mûr exa
men, donna son approbation à ce projet» (p. 19). Voilà
quelle fut la part عل Moorcroft dans la détermination de
Csoma, moins grande qu'on n'a paru le dire, mais réelle.
Cependant, si l'on ajoute à ce concours intellectuel un autre
genre d'intervention, Fassistunce Pécuniaire dont Moorcroft
seconda les premières ttudes de Csomn , la lettre de recom-
mandation émanée de Moorcroft que Csoma remit aux auto-
نام anglaises et qui certainement dut peser d'an grand poids
dans la délibération dont le résultat fut favorable au voyageur
hongrois, on peut dire que la part de Moorcroft à la fonda:
tion des études tibétaines a été fort large: car si c'est à Csomn
que nous devons la connaissance de la langue et de la litté.
rature du Tibet, c'est en grande partie à Moorcroft que nous
devons Csomna !,
5. En réponse à une assertion plus que basardée qui at-
tribue à Csomn « onze années de séjour dans un monastère
bouldhique du Kanaurs (p. 18}, M. Duka établit que
Csoma ه fait trois Yoyages ou séjours au Tibet,
Le premier, antérieur à ses relations avec les autorités an:
glaises à duré seize mois, soit un an quatre mois,
Le deuxième, accompli sous le patronage anglais, a duré
Quinee mois, soit un an trois mois. 1
d Dans une note en répoase à un article ملعل Revue critique qui cocstatait
le rôle un peu effacé que su vie de Csoma prête à Moorcroft, ML Druka nous
apprend que, bien loin de là, ce fut Moorcroft qui engages Csoma à pré-
Parèr, pour le compte du Gouvernement de l'Inde, Uné grammaire اع un
dictionnaire de la langue tibétaine. L'influence de Mocecraft عه trouve dune
موجه été, en fn de compte, plus grande même qu'on ne l'avait dit, C'est un
point qu'il nous parait important de noter st que M. Duko a eu tort de me
pas meltre plus en évidence dans son livre.
VE. 36
+90 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
Le troisibtme, efectué dans les mêmes conditions, a duré
trois ans ct deux mais.
Total: cinq ans et neul mois.
Dans le premier de ces voyages, Csoma avait déjà fait une
riche moisson: le second, dont il rapporia force livres ét
notes, ne lui fut pas favorable en ce sens qu'il avait eu pour
Lens ou maitre un lama insouciant et négligent. Le troi-
sième voyage lui [ul exirémement profitable à tous érards et
fu le couronnement de ses études.
Toutelois il existe sur les lieux où Csoma résidé quel-
ques petites difficultés que M. Dukn ne résout pas ét qui em-
borrassent un peu le lecteur, Je commence par reproduire
sn résumé de la page 18.
« Au monastère de Yanglu en Zanskar, Csoma a demeuré
du 230 juin 182% au 42 octobre 1844.
« Au cwonasière de Pakdul on Pukhtur, également en Zans-
bar, il a demeuré du 12 août 1825 à novembre 1426.
« À Kéuom, dans Le Besarh, autrement dit Bussahir ou
Bausahir supérieur, d'août 2547 à octobre 1830. s
Voili qui est chair et nettement déterminé: seulement on
appreml dans la suite du livre que Csoma, se rendant à Yan-
gla. lors dé son douxième voyage, passa par Kanum et :و
constatn l'existence de grandes richesses fttéraires (p- 6g-
7e). عت qui suppose qu'il s y arrèta quélque peu. Mais voici
qui est plus grave : le [y Gérard , médecin philanthrope ani-
فتماع qui parcourait les contrées himälayennes ravagées pur
la petite vérole, pour 了 propager la Vaccine et coinbattre le
fléau, parle « des privations telles qu'on en nm rarement en-
duré م subies courageusement par Csoma au monastère de Yan.
gla en Zanskar, en 1827 (p. 8a), par conséquent lors de son
troisibiné voyipe. Est-ce alors, où bien lors du premier
voyage qu'il le vit dans ce monastère de Yangla « où il pussa
toute une عغصمه ٠ ,جر Ad) 8 restant pendant trois où quatre mais
d'un hiver rigoureux renfermé, avec le مسجل et un domestique
dus une chambre de neuf pieds carrés, sans métire le pied
dehors, sans leu ni lumière, sans autre tit que le sol, sans
NOUVELLES ET MÉLANGES. 381
autre abri contre le froid extérieur que les murs de l'édifice ,
lisant du matin au soir, envéloppé dans sa peau de moutan,
les bras plié+ et obligé de faire un grand effort chaque fais
qu'il fallait sortir la main de son enveloppe de laine pour
tourner les feuilleis du livre 25 Cette description se rapporte-
t-elle à l'année 1837 qui appartient au troisième voyage, ou
à l'année 1823 qui appartient au prenuer 7 Cela n'est pus
clairement indiqué, Au fond cela importe peu. H n'es pas
douteux que Csoma a passé ainsi nn hiver, peut-être deux.
Mais, ce qui m besoin d'être échuirei , cest le point de
savoir si le séjour de Csoma au Tibet, dans son troisième
voyage, s'est passé lout entier à Kanum, comme il est
dit page 18, où s'il s'est passé partie ج Yangln (1827-1828)
et parle à Kanum {1828-1830}, comme erla parait résulter
de ce qui est dit aux pages مق et 83. 11 م al quelque chuse
qui n'est pas bien précisé, une sorte de contradiction qu'il
fallut éviter ou expliquer,
M, Duka sé préoccupe beaucoup, et Sas. raison, .ن
des intentions réelles de Csoma et de celles qu'en ui à
prètées gratuitement. JE y aurait beaucoup à dire sur ec
de nous en tenir à l'in- ان point. Nous tächerons d'être bref
dispensable,
Dans sa lettre de justification on, si l'on veut, de confes-
sion, du 28 janvier 1825, Csoma déclare ovoir quitté. son
Pays pour + vouer loute sa vie à des recherches qui puissent
par ها suite être iililes au monde savant de l'Europe en ضع
néral el, en particulier, éclaircir quelques faits obscurs de
notre propre histoire (celle de la Hongrie) » (p. .زد Dans
ln lettre de recommandation de Moorcroft datée du a4 avril
1823, il est représenté camme ayant conçu un plan , jour
le développement de quelques points obsturs de, l'histoire
asiatique et européennes (p. 35). Ces lettres, عم ممعم مل
surlout, subordonnent chirement jn question particubière
où hongroise à la question générale des progrès de l'érudi-
bon : quand elles furent écrites, Csoma avait déja résolu de se
392 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1885.
livrer à l'etude du tibétain. Or, il est bien évident que ce
n'est pas cela qu'il était venu chercher en Asie. Son inten-
tion première était d'atteindre les confins dela Mongolie et de
la Chine, principalement la terre des Quigours, pour y cher-
cher le berceau des Madgrçars, Deux causes l'empèchèrent d'at:
teindre ce but: 1° des obstacles extérieurs arrétérent sn
marche : 2" l'intérêt qu'il reconnut à l'étude du Gibétain fixa
ses pensbes qui jusqu'alors n'avaient pas eu d'objet bien
précis. Crut-il trouver nu Tibet ce qu'il avait espéré trouver
en Mongolie? Je ne le pense pas. L'intérêt évident da ln
science doi fit uègliger, pour un temps, l'intérêt patriotique qui
occupait une grande place dans ses méditations et ses pro-
jets. Son premier désir était de fuire avancer la science, son
second désir ماعل faire avancer au point de vue hongrois: Si ln
recherche du befceau des Madgvars avait été chez lui une
préoccupation exclusive, tyrannique, n'admettsnt pas de par.
lage, 1} est à croire qu'il n'eût jamais rien fait pour la science.
Mais voyant un moyen de la servir utilement par l'étude du
tibétain, il saisit l'occasion qui s'offrait à ui de faire une
œuvre sérieuse, ne sachant pas quelles conséquences imprit-
vues et favorables à ln poursuite de son but patriotique pour-
raient en sortir, complant du reste sur une extension شالس
neure de ses travaux.
Eu effet, quand il partit de Calcutta pour son dernier
voyage qu'il ne put effectuer, paisqu'il fut arrèté par la mort
dès le début, il avait l'intention d'aller jusqu'en Mongolie,
mais en passant par Lhassa pour s yarrétér et ajouter ce qu'il
pourrait aux travaux déja accomplis par lui sur Le tibétain,
Ainsi la pensée patriotique de la récherche du berceau des
Madgyars a dû longtemps sommeiller dans son esprit. elle
ne l'a jamais abandonné: mais jamais aussi elle ne l'a égaré
au point de hu faire abandonner des travaux utiles à In
1 nthdaocrermaent utiles à حا poursuite de TELL
10, est singulier que, la carrière de Csoma ayant été ve
-NOUVELLES ET MEÉLANGES, 393
que nous savons, On Jui ait prêté l'intention de découvrir en
«Asie suné nation partant la langue madgyare ». el qu'on l'ait
représenté comme مله victime d'une spéculation philologique
n'était pas mûres (p: 157): Nous n'entrerons pas ici dans
05 discussions sur l'origme et les affinités du madgyar. Il
est constant que Csoma cherchait dans toutes les Inngués
qu'il étudiait des analogies avec le madgyar, et c'est pour
pousser plus loin ce travail qu'il cherchait à pénétrer dans
l'Asie centrale. ]1 me reste d'autre trnce de cet ordre de re-
cherches qu'un vocabulaire de mots hindeus {sansorils pour
ذا plupart) desquels il rapproche des mots hongrois, conservé
en manuscrit par l'Académie des sciences de Hongrie et re-
produit dans son entier par M. Duaka à la fin de son volume
(p. 218-227). Cet essai-meé parait indiquer assez bien des
visées de Csomn. Quand on le voit rapprocher du mot sinskrit
IJ s éclats les vocables hongrois tüz, رسال et عن même
lerme hongrois عن de la racine sanskrité رينم on n'ira pas
مهومن" qu il considérait les Aryas comme parlant madgyar,
11 notait tout simplement les analogies qu'il croyait aperce.
voir avec عل hongeois dans Les Inngues qu'il étudhait, Jé ne
veux pos faire la critique du vocabulaire indo-hongrois de
Csoma; mais je ne puis m'empêcher de dire que, à première
vue, ce travail (très rudimentaire du reste) ne mme parait pas
fort convaincant, et, bien qu'il ait ajouté à هل fin une note
qui exprime une confiance à mon sens eagérée : Matercaæm
dedi, formam habetis, querite glorum si placet, je doute
qu'elle l'ait pleinement satisfait, et je pense que s'il tenait
tant à visiter ها Mongolie, c'était avec l'espoir d' Y lrouvér
une « matière» plus riche et répondant mieux à ses désirs.
Tout au moins cette conbance prouvetelle qu'il na pas
éprouvé l'amertume et le découragement dont quelques uns
de ses compatriotes ont parlé (p. 153). Csomm se rendait
compte de la valeur de ses travaux sur le tibétain , étsans doute
aussi du résultat négatif de ses recherches sur l'origine des
Madgvars. Mais la tüche qu'il avait accomplie et علا dont il
poursuivait, laccomplissement ne se uuissient pas lune د
394 AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1883.
l'autre dans son esprit et entrétenaient d'un commun accord
l'activité de son intelligence et l'entrain de son caractère: car, .
au moment où هل mort l'arrèta, il ne songeait qu'à perfec-
tionner ce qu'il avait fait et à reprendre sur nouveaux frais ما
poursuite des résultats imparfaitement ncquis.
au M, Duka consacre un long appendice aix œuvres de
Csona (p.16g-227), donnant une notice sur chncune ; mtiné
sur Îles moindres d'entre elles. Je n'insste pas sur ce point:
je signale seulement la mention (p. vi) de l'idée exprimée
par leu Nicolas Trübner de donner une édition complète des
“œuvres el essais de Csoma ٠. Sera-til donné suite à celte ون
verture? C'est ce que je ne puis dire.
12. Outre le vocabulaire indo-hongrois cité plus haut, il
euste un autre ouvrage manuscrit de Csoma. C'esl un dic-
lonnarre à colonnes, sanskrit-tibe tnin-anglais de 686 feuillets
(papier écolier, foobcup), dans lequel les mots sont distribuës
par ordre de matières en 471 chapitres dont M. Duka repro-
انسل les titres (pe 208217). Il est évident, d'aprés ces don.
nées, que ce dictionnaire n'est autre que le Mahävyutpatti.
La partie sanskrite Y est donnée en transcription.
Je ne pousse pas plus loin ces observations sur le livre de
M, Duka. 11 + aurait sans doute encore bien des choses à
dire, principalement sur le caractère de « incroyable original
hongroiss, comme l'appelait Jacquemont:; mais je n'ai pas
prétendu tracer un portrait du courn geux et infntigable initin-
teur ; J'ai simplement cherché à élucider ou déterminer quel-
ques points importants dans la carrière de Csoma qui inté-
ressent l'orientalisme. L. Feu.
PUBLICATIONS SOUVELLES,
Thors ART عورم tradüites du dialecte ريه صععة عمسا Persan, par
rés Sie publiées , Re Fédition de Téhérin, avoc mn
خمتمددماع ot des notes par C. hier de Meynard et 3. Guyard.
Paris, Massonenve ei Ch. BEC, 158515 . Er volume. زعو 8.
Cet ouvrage offre un spécimen du persan moderne et sur:
NOUVELLES ET MÉLANGES. 305
tout de Fidiome parlé à Téhéran ét dans عا nord de lu Perse.
On sait combien les livres rédigés en jangue vulgaire sont
rares en Orient. C'est donc one bonne fortune de trouver un
texte comme celui-ci, où, dans le développement d'une fable
dramatique souvent un peu naïve, mais loujours amusante,
on rencontre à la fois les formes exactes de l'idiome vi-
vant, des locutions provérbiales et une foule de traits de
mœurs pris sur le vil, toutes choses qu'on demanderat vaine
ment aux ouvrages classiques. Par leur caractère essentielle
ment pratique, grâce aux notes et an glossaire qui les accom- '
pagnent, ces trois comédies sont avant lout destinées aux
écoles des langues orientales ,ب où elles Ggureront utilement à
côté des modèles filiéraires qui doivent réster In base de l'en-
seignement. Le texte original sur lequel à été faite la traduc-
tion persane n'est pis non plus déporrvu d'intérèt, puisqu'il
ést rédigé dans ce dialecte ture متعم qu on He 0 0 1
fen du Cuucase, Un extrait en sera meot |
dans le Journal asiatique.
Anvaces pe Tasanr, "لل section, 4° parte, Leyde, Bril an vol.
in-8".
Ce fscicule, publié par les soins du savant orientaliste italien
M. Goidi, comprend les années de l'hègire 39 à 96 (6q6 à 515
de notre ère}. C'est, comme on le voit, la plus grande partie
du règne du khalife omeyyade Abd el-Mébk et tout le règne de
son وانا Walid 1. Grâce à lactive impulsion que lui donne
M. de Goeje, cette grande publication des Annales de Tahari
marche d'une allure rapide et non interrompue, La seconde
et la troisième série touchent à leur terme el l'impression
de la première partie, qui avait élé quelque temps suspendue,
vient d'être reprise. Tout permet done d'espérer qu'avant
peu d'années, le public sera en possession de l'ouvrage en-
lier, Mais, sans attendre jusque Li, le savant éditeur devrait
bien donner le plus tôt possible pour les deux séries, dès
quelles seront acherèes, ln division délimitive par volume.
396 à
ADUT- * برح اي OCTOBRE Lo FA
C'est'une indication indispens l'usage
cette immense chronique.
7 ا L |
RECTIFICATION AU CAHIER DE JUILLET 1885, PAGE 11.
La Liste des membres du Conseil doit être rétablie ainsi
qu'il suit : |
MM. Ch. Scneren.
Fern.
بن رسع وآ
تع مرعرل)
E. Sexanr.
SPrrao.
JL. Harévr.
Michel Bnéar.
Bencen,
Houras.
BenGaiGxe.
Hauverre سخا
Rover.
LOTESLENS.
l'abbé Bances.
Foucaux.
Denexsoovac. .ل
v Henver be Suinr Devvs.
Luenmostr-Ganxean.
le D Leccenc.
Marcel Device.
À. Banru.
Runexs DowAr。
H. Denrxeounc.
Le Gérant :
Banner pe مسن جوع لا
JOURNAL ASIATIQUE.
NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885. 1
LA BRIHATKATHAMANJARI
KSHEMENDRA!
PAR M. SYLVAIN LÉVE
一 一
Les récentes destinées de Kshemendra caracté-
risent, pur un exemple frappant, l'état actuel des
études sanscrites, enveloppées de téntbres en appa-
rence impénétrables, et cépéndant éclairées chaque
jour d'une nouvelle lumière par les conquêtes ra-
pides de la science.
Il 2 a quinze ans, Kshemendra n'était dans l'his-
toiré litiéraire qu'un nom. La Räjatarañgint® citait
sous ce non une histoire du Cachemire: sous وغ
nom, Weber cataloguait un lexique « moderne et
insignibant « (n° 804); les manuscrits d'Oxford men-
tonnaient une Vrihatkathä, composée par un Kshé-
١ H est impossible de neu écrire sur Kshemendra sans le sécotire
de M. Bübler à qui le pobte doit presque sx résurrertion, Atesi نه
je dû renoncer partout à indiquer les emprunts faits à som Report
a our in يتح of sensertt mur. ك ,877لا à son article dans l'Indan
Antiquery (1873, p. 40),
" Mäjaiaraugin, éd. Trover, À, v د
71 27
398 NOVEMBRE-DÉCEMBRE. 1885.
mendra (846), mn livre «de ritibus» : intitulé
shemendraprakäça, œuvre d'un Kshemendra cache
mirien (388), et un « Kshemendra poela » cité dans
la Cärñgadharapaddhati. Entin Burnouf, grâce ف
une correction, légère, ilest vrai, attribuait 4 Kshe-
mendea un recueil d'Avadänas, de date incertaine !.
Mais personne ne songeait à identilier tant de kshe-
mendras, auteurs d'ouvrages si différents de carac-
tère, à n'en juger que par le titre même. <
En 18745,Burnell annonçait par une lettre pu-
bliée dans l'Academy (a 5 sept.) 1 qu'il avait découvert
au palais de Tanjore un manuserit de la Brihatkatha
de Kshemendra. Dès lors, par une suite ininterrom-
pue de découvertes, le nom et l'œuvre du poîte
passent, d'une existence vague el problématique,
dans le domaine de la littérature et de l'histoire.
M. Bübler découvre immédiatement après Burnell
un autre manuscrit du même ouvrage dans le Guye-
rat, et en publie l'année suivante, daus lndion An-
加 may (1872, p. 302), un aperçu accompagné d'hy-
pothèses sur l'auteur et sa date. Räjendraläla Mitra
signale dans ses u Notives of sapskrit Mss. » une nou-
velle œuvre du même poète, le Kaläviläsa. M. Bübhler
déeouvre en Guzerat la Bhäratamañiart, et, dans sa
féconde exploration du Cachemire, trouve la Rämä-
yanamañjart, le Dacävatäracarita , la Samnayamaätrika,
le Vyäsäshtaka, le Suvrittatilaka, عا Lokaprakäca et
lntroduction à l'Histoire da Buddhianse Indien, section. VI. Las ؟
fermes priscutées par le ms. de Paris, que Burnouf, avait sous les
yeux. sont Ksbyomendra et Kshvemendra.
HA MANIA 5357 كع انان تلم CEA
مولام ف صميو ,1884 مع" TENiGkatpattriitL
+. Le
iles manuscrits bouddhiques de Cambridge assurer
Kshemendra la paternité incontestée de l'Avadanit.
Kalpulatä£; l'an dernièr, M. Schônbe ع publiait ue
analyse détaillée du Kavikanthäbharana qui faisait
connaître am moins par leur titre huit productions
énvore ignorées de cet écrivain 3: Enfin, ‘il ya quatre
mois à peine, M. Peterson, en analysant l'Aucityä-
lamkära, y trouvait six nouveaux ouvrages de Kshe-
mendra cités par Kshemendra lui-mémet.
Si surprenante que soit une telle fécondité: il \est
ML Uhle a publié en 1883, dans des Alan. dd. Morgenl, Gesell.
les diverses recunsions de la Vetälapañcarineati, parmi lesquelles celle
de Kshemenilra. |
* Cecil Bendall, Catnl, of Budilhist sunsk: mur. in Canersity Li-
brary. Cambridge: 1883, ju-#°. له ؛
* Vienne, 1684, in-$",
The Ancityäluplära of Kshemendrn د Bombay, 1885. —
Grâce à متا série de rafat le lite des œuvres مل Kahetmenedtra
actuellement connues de non ou de fait s'établit ainsi : 2" Biba
kaihämañjart; *د Bhäratimuñjari; “ل Hämäyanamanan: 4" Dai.
vatäracarita; 5° Samayamätrikä; 6“ Vyüsishtaka; -* Suvritimitals :
8” Lokaprukäças 9° Nitikalpataro ; "ند Cirucaryäcataka “د Cater-
vargesamertha; 12" Raläriliss; "3د Cacivamsa:; 14° Pactyakäcans-
bar; 25° Citrabhäratu: 16° Livançuvati; 17° Kanakajanabi;
1° Deçopadécça ; to" Muliivall:; 0° Acrittiarügs; 21° Aucityä-
جمقطهما 22° Kavikanthähharaut: 13° Avadänakolpalaiä; 24° عوط
padälana;, 25° Avasarasära; 26 Monimatamimämsà; 37", Lalita-
rutnanäls; 48" Vinayaralli; “ود Vätspayannsütrasärn; "مد Rüjävali.
— Nous né compions pas ta Nitilaia, mentionnée par l'Aucityüls-
رقاب qui nous parait étre identique ou Nitikatpataru. D'aillenrs
Plonieurs d'entre ces ouvrages présentent dans les divers mas. des
tirés légèrement différents. Telle l'Avstienkatpalats où Bodhisat-
trätadäns — نه Banddhävadänalos. |
27
400 NOVEMBRE-DÉCÉMBRE 1885.
impossible d'attribuer ces écrits à uné pluralité d'u:
teurs homonymes. Par ln précision des détails relie
tif au poète que répète chaeur des manuserits,
Kshemendra semble s'être assuré avéé un soin jaloux
la propriété de ses œuvres. Si quelque doute s'est
élévé sur leur nombre, cé n'est point qu'on ait térité
d'en retrancher, mais bien d'en ajouter. Weber a
ساد identiher Kshemendra avec Kshemamkara,
l'auteur d'une des récensions de la Sinhäsanadrätrin:
cika, et Peterson, avee Kshemaräja, auteur d'un com:
mentaire sur la Simbapañeaciks À Quoi qu'il en soit
de ces identifications vivement contestées, l'œuvre
de Kshemendra, telle qu'elle nous est connue par
les publications déjà faites et par les éxtraits imsé-
rés dans les rapports de MM. Bühler et Peterson,
nous permet à la fois de restituer lhomine ét le
Potta。 |
Kshemendra Vyäsadäsa appartient au x1° siècle ; né
au Cachemire, il paraît avoir toute sa vie résidé au
pays natal. Sa carrière littéraire, commencée sous le
règne long et glorieux quoique troublé d'Ananta,
se prolonge et sans doute s'achève sous son fils Ka-
liée. La Bhaäratamañjart daté de 1037 ap: J-C:
(an va de l'ére cachemirienne et huitième année
du règne d'Ananta); la Samayamatnki de ro66,
L'Burnell (Cat, of sœuk. mue. at Tanjure, p. 168 的 مه اقلم
passant la question de savoir s'il ne couvient pas d'identifier avec
notre poëte l'auteur da Candakauçika, ordinairement désigué sous
le nom de Kshemeçvara, mais que les mes, de Tanjore-s'arcotent
à nommer Eshemendrs |
LS
LA BRIHATKATHAMANJARL. ap
lAvadänakalpalaté de 1052, et le: Dacävaläracarits
dé 1066 (deuxième année du règne de Kalnça}. ٠
+ Par un privilège malheureusement trop rare dans
La littérature sanscrité, la famille de Kshemendra 0
participé à limmortalité du poète, Nousconnaissons;
au moins de nom, son aieul Sindhu, son père Pra-
käçendra!, et son fils Somendra. Rien n'est resté de
Sindhu que cette mention, L'histoire du Cachemire
nous présenté un personnage de ce nom, qui, mi.
nistre des finances sous le règne purement nominal
d'Abhimanyu,; et grâce à la faveur de ln reiné-mèêre
Diddä} mit au pillage le trésor royal 2. Peut-être
couvienl-1l d'expliquer ainsi la fortune énorme de
Prakäcendra: Celai.ci: à en croire son fils, distrib
1 l'occasion d'une éclipse du solei 3 معطمل à des
brabmanes, en y joignant le présent vraiment royal
dé 3 peaux d'antilope noire (Krishnäjinäträy am),
نك بنك d'autres circonstances, dépensa jusqu'à 44Ko-
is (6 millions) en œuvres pies : érections de sta:
es, donations à des couvents, etc, Sa modes-
tie, d'après le même témoin sans doute un peu
trop partial, dépassiie encore sa richesse, car il
انقلا jusqu'à s'accuser d'avarice après de telles 1ibk:
١ ralités, Somendra n'a survécu que par greffe; il à ‘eu
Meufeuse idée d'ajouter aux 107 récits paternels’de
l'Avadänakalpalatä un cent-huitième, moins pr are
bition littéraire que par désir de parfaire un nombre
١ Le nom de Cana, que lai denne Bühler (In: Antig.) n'est
qu'une usse lecture corrigée pui ls les autres martiscrits,
Fiäjatarañssint, éd, Trover, VE, v: 64 el suiv.
ne RE a
403 NOYEMBRE-DÉGEMBRE: 1885.
heureux !. Sa piété l'a sauvé dé l'oubli. Nous retrou-
vons encore autour de Kshemendra quelques-uns de
maitres : le célèbre Abbinavagupta. le poète Gañ-
ادم et aussi de ses amis : عا brahmane Rämayaças,
sur la demande duquel il composa plusieurs de ses
ouvrages; le brabmane Devadhara » qui semble avoit
occupé une position éminente dans la commüenauté
brahmanique du Cachemire» et qui le détermiba à
écrire la Brihatkathämaüjari; le bouddhiste Nakka,
pour qui ل versilia l'Avadänakalpalatä. Ainsi, nous
voyons Kshemendra en relations d'amitié avec les
deux religions qui, même à une époque voisine de ja
sienne, se livraient dans le Cachemire une guerre
cruelle, C'est là une preuve de sa tolérance, dé sa
sagesse de juste milieu dont ses œuvres font égale-
ment foi.
Ce n'est point toutefois que Kshemendra füt in-
différent à la religion. Ses premières années furent
fidèles au culte civaité, dont son père avait été un
fervent adepte. Mais il se convertit plus tard au vish-
nouisme, أع reçut de l'illustre icarya Soma la doc-
hägavatas. Peut-être ne faut-1l recon-
naître dans ce وس lerme qu'une appellation
générique, ét pouvons-nous préciser la secte où il ,
sénrûla. Le surnom de Vyäasadäsa, que la plipart
des manuscrits joignent au nom du poète, avait été
١١ V. Bendall, ap. نه adil, مكدو
poète بط Faut-il aussi compter comme ua frère de Kshemendra ؟
Cakragäla dont le Kavikanthäbharans cite quelques vers qu'il intro-
(ء duit par ces mots: « yathà caitud hhrätug rakrapalasya
LA BRIHATEATHAMANJAREL
多 aikh
nisas, celui même que le Ga TT
nous représente vainew dans une controverse. us
Gañkara. La doctrine des vaikhänasas touche de: si
près aux hhägavatas que Wilson m'essaie mème, pas
d'en marquer les différences; le seul trait caractéris-
tique de la secte est l'adoration spéciale de Näräyana.
Or Kshemendra s'intitule lui-même «le fervent ser-
viteur de Näräyana » (näräyanaparäyanah, colophon
du ms.-B). Le surnom de Vyäsadüsa, pris par le
poète, serait ainsi un acte de foi vaikhänasa plutôt
qu'un titre littéraire orgueilleux et vague. Demeura-
Al du moins fidèle au vishnouisme? Quelques in-
dicés conduisent à croire que le bouddhisme l'attira
dans la suite : ses ouvrages bouddhiques, exécutés,
١1 est vrai, sur cormmande, et la doctrine dont il est
lepremier témoin !tdansia littérature sariseriteactuelle-
ment connue, qui considère le Bouddha comme un
avatar de Vishnu. Cette doctrine flottante convenait
peut-être particulièrement à son esprit en balance.
Quelles qu'aient été les fluctuntions religieuses
عل Kshemendra, 11 n'a point dû connaître les an-
goisses d'une ämeen quête de la vraie foi. Ses œuvres
nous le révèlent comme un esprit aimable, enjoné,
moraliste sans prétentions, satirique sans fiel, ami
dé là sagesse et de l'indépendance, aussi bienveillant
pour ses émules que sévère pour lui-même, samu-
sant aux contes, aux causeries, épris surtout de poé-
١ Dans Le Ducivaiiracarita.
EU NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885.
sie, de beaux-arts el de seiences!, S'agitil de le
comparer à quelqu'un des classiques (j'entends par-
kr du caractère seul|! Horace n'aurait point désa-
voué ces deux vers, qui résument toute. sa, philo-
sophie pratique : |
| vrittya jivati lokah seva vrittir nijaiva Leshärpeit
asthane Gvratara nindya tu tndarthinäm sevi.
Chacun vit de son métier; d'aucuns ont pour tout revenu
le service. Mais il n° ça d'amer et de blimable qo'un service
sans dignité, (Caturvargasamgrabha, cité par Peterson, Rep.)
Il serait puéril et ridicule d'instituer un parallèle
en règle éntre deux poètes d'époque, de race et plus
encore de valeur si différentes. On ne peut mécon-
naître toutefois que le Kavikanthäbharana, sorte
d'art poétique composé par Kshemendra, présente,
à travers un fatras de recettes et de formules à rendre
jaloux Quintilien et Vida, quelques préceptes où se
reconnaissent la sagesse et le goût d'Horace. Est-ce
bien un Hindou dédaigneux des barrières où la routine
pédantesque des lc enférme le poète et
lisole du monde réel, est-ce un Romain impatient
des chimères et des monstrucuses imaginations où 86
complait l'enseignement des rhéteurs, qui ordonne
à la poésie de se retremper au sein de la foule, d'em-
prunter son langage ل de goûter ses contes et de
CE surtout le Kavikonthäbharans où Fauteur, en trnçant l'idéal
سل poète el qu'il le conçoit, nous révile ses goûts, son caractère el
SES HA pirate,
" Janasapghäbhigemanamu deçabhäshopajivanum.. | 天 re 法, بللا
20. |
LA BRIHAMKATHAMANJARE 105
préter l'orville à ses chansons}? Cette intelligence
pratique se manifeste dans l'œuvre entière de Kshe-
mendra, qu'il enseigne l'art de former un poète ou
qu'il compile simplement un dictionnaire, le: Loku-
prakäça, u Le lexique nous donne sur la vie quoti
dienne des Hindous une quantité d'informations que
nous chercherions inutilement ailleurs. I nous pré-
sente des formes pour hundi, traite, billet, ete., les
titres de presque tous les fonctionnaires cachemi-
riens, parlois avec des explications, la liste des par.
ganès ou districts du Cachemire, ete. On ne saurait
méconnaitre l'importance de pareils renseignements
alors que tous les autres koshakäras (lexicographes)
vivent trop haut dans les nues pour se soucier de
choses aussi triviakes que la géographie, l'adminis-
tration et le commerce de leur pays. » (Bühler, Re-
port, p. 75.) Ce seul caractère suffit à marquer
Kshemendra d'un trait parfutement original dans la
littérature sanscrite et à lui mériter la reconnaissance
de la science qui lui doit plus d'un renseignement
précieux.
Si paradoxale que doive paraître l'affirmation, il
nous est plus aisé aujourd'hui encore, à huit siècles
de distance, de connaitre l'homme que d'apprécier
l'écrivain. Des 30 ouvrages auxquels est attaché le nom
Mivkiikhysrikärasah, dd, 15, où amas EL, ad fin. Schünbherg
ne donne que l'analyse et non le teste de مع passage L'apprenti-
poëte doit entendre : « Gedchie in Volksdialocten and ناته besonbe-
rer Vorhiebe dus Wiodorgeben und Dndichton solcher Gedichte معط
معنا melche die Bevunderuag dir Welt erregi hüben, »
406 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885.
de Kshemenden, il en est 4 dont nous ne connais.
sons que les titres; les 1 6 autres sont encore inédits
et les manuscrits en sont fort rares et par suite fort
difficiles à consulter. Le seul publié, le Kavikanthä-
bharana nous est présenté dans un état fragmentaire
d'après un original unique; de plus, أغه ouvrage si
important pour la chronologie littéraire ne nous ap-
prend pour ainsi dire rien sur le style propre de l'a .
teur. Les seuls éléments dont nous disposions pour
cette étude sont : la Brihatkathämañjari, dont nous
avons le texte sous les veux, les extraits cités par Büh-
عزنا et Pelerson dans leurs rapports, et enfin les vers
cités par ذا Carñgadharapaddhati et reproduits par
Aufrecht (Zeitsch. der Deutsch. Morgent, Gesell
vol. XXVIT, 1873)!. Nous parlerons tout à l'hoïde.
et séparément, de la Brihatkathä; nous devons tou:
tefois déclarer dès maintenant que ce serait trahir
Kshemendra de le juger sur cet unique exemple.
Son œuvre est trop variée pour se prêter à ce sys-
me, d'appréciation, Kshemendra est un des plus
polygraphes parmi les polygraphes. H dépasse Var-
ron et Lucien, Pline et Plutarque. Auteur drama-
tique, il écrit le Citrabhärata; lexicographe, ‘il
compile le Lokaprakäca; didactique, il écrit le Ka-
vikanthäbharana, l'Aucityälamkäre, traités de pot-
tique, عا Suvrittatilaka, traité de versification, et re-
manie l'Art d'ummer de V ttayayara: moraliste,. il
١ Les recension de la Vetlapañenvinentil publiée par Ulble pe
ré aussi cousulée, mais avec proraution, car elle ne nous offre
pas tin spécimen authentique مل stvle de ksbemendra.
LA BRIHATEATHAMANJART. , 103:
versilie le Gärucaryäçataka, le Caturve داوم
le Nitikalpataru un traité sur la politique de Vyäsa;
satirique, il étale en plein jour les ruses des courti:
sanes dans le Raläviläsa et la Samayamätrikä: abré-.
viateur d'épopées, il compose la (Mahä-) Bhäratamañ-
Jariet la Rémäyanamañijart; traducteur ou arrangeur
de contes et de légendes, il versilie la Küdambari, la
nihatkathämañjari, le Dacävatäracarita et TAvadä-
nakalpalatä; historien, il expose la série des dynas-
Lies cachemiriennes dans la Räjävali; poëte raffiné,
il élabore la Mukiävali et la Lävanyavati. Restent
5, ouvrages de genre incertain. Et peut-être la liste
n'en est-elle pas encore complète !
La seule inspection d'une telle liste porte à croire
qu'en dépit de ses préceptes sur la lente élaboration
etles corrections répétées, Kshemendra s'est plus oc-
cupé de produire vite et beaucoup que bien. C'est:
en elfet le reproche que, dis le siècle suivant, Kalhana
adressait aux œuvres historiques de l'auteur :
kenäpy anavadhänena kavikarmani saty api
apço pi nasti nirdoshah kshemendrasya nripävalua.
Par suite d'un certain manque de soin, la Rsjavali de Kshe-
mendra ne présente pas une seule partie exempte de fautes,
quoique عه soit pourtant l'œuvre d'un poète. (Rüjatarañg, L,
Lo
Kalhana, on le voit, ne conteste pas les qualités
Bübler à eu l'obligennee de me sgualer cet ouvrage, court .آل ؛
NOVEMBRE-DÉCEMBRE. 1885. نايا
poétiques de Kshemendra; les manuserits d'autre
part lui accordent le titre sans doute traditionnel de
mahäkavi (grand poñte). Gardons-nous toutefois de
demander à Kshemendra la haute envergure, l'essor
puissant, les grandes inspiralions: nous serions trop
déçus. Esprit pratique et positif, il était peu fait
pour des rèves sublimes et les grandes paroles. Son
tempérament ne ly portail pas plus queses apti-
tudes. Son plaisir est de conter : abréviateur ‘de
Vyäsa ou de Valmiki, satirique ou professeur: de
imorale il conte toujours et non sans charme. Malgré
les apparences didactiques, la morale semble n'être
qu'un prétexte au récit. C'est ainsi que sont compo:
ملظ sis le Kaläviläsa et la Samayamatrikä;.que M:
ler n'hésite pas à placer au premier rang parmi-ses
œuvres; tel est encore le Cävucaryägataka ١ où Kshe=
nd devancant un genre secondaire exploité dé
nus jours, s'est plu à présenter sous une forme sou:
vent piquônte, enfermés dans un seul distique ;
l'esemple et la leçon. J'en emprunte quelques-uns,
pour les citer, au rapport de M. Peterson,
beahme muhürtte purushas tragen nidram atandrital
prütah prabuddharp kumalam agrayec chrir gunaçraya.
Secoues dès l'aube كا paresse et le sommeil; Île lotus s'é-
veille (sépañnouit) dé bonne heure: aussi voyez : Cri (ls
Fortune), déesse judicieuse, s'y pose.
nobaräyam prabicyämn va kurvita çayyance cirah
cayraviparyaygüd garbho diteh cakrena patitah.
Ne dormez pas ja tête au nord ou à l'ouest; Diti s'était mal
ton CPE | | Eh EL 635 الوا"
LA BRIHATÉATIAMANTART. og
couchés; Indra en a profité pour frapper l'enfant qu'elle por:
tait duns ses entrai ؛ |
paropaküram samsärashram kurvila sattvavän j''ar
aidadhe bhagavän buddhah sarvasattvoddhritan dhiyam..
Rendre service aux autres, c'est là vraiment vivre; le امت
Buddha n'avait qu'une pensée : le salut dés créatures !,
bandhünäm värayed vairam naikapakshäçrayo bhavet
kurupändavasamerüme yuyadhe na lala yuilhal.
Évites les querelles de famille ct gardézvous dé prendre
aucun part; pendant la guerre des Kurus ot des Pandavas,
Halayudha resta neutre.
Ces maximes de sagesse et d'hygiène courantes
prennent une saveur nouvelle à être illustrées de
noms si véneérables : dieux, saints et héros. Les vers
extraits par Aufrecht de la Çürügadharapaddhati
présentent le même tour d'esprit ingénieux et bril-
lant, l'art de lancer le trait avec une douce malice :
meruh sthito dire nnnushyabhômim parityaÿyn
bhito bhuyenn cauryac cauranûm hemakaränäm.
Savez-vous pourquoi de Méru {montagne d'or} s'est planté
tout au bout du monde, loin des hommes? C'est qu'il ده
peur d'être volé par les orfèvres.
celi tato beti paccad bluavati kuttant سكسم
sarvopayaparikshina véçya jath tapasvini.
ها , Servante d'abord, puis courtisane, puis entremetteuse >
belle a usé toutes les cordes : elle se fait religieuse.
Enfin cette stance qui nous offre un tableau de
genré si vivant el si curieux :
äkhyayikanuragi vrajati قلف puyyapustakam crotum
OCT. plus haut sur les tendances boudlhiques dé Esheméndras
ga
re
k=
م
d—
لها
للا
50
0
*
h10 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885 |
١١١ مط هإطفمق krishnasarpail) palaçate dünadhear oh
ce dativ dici dici drishtim me er A
aura TV kufilacart palayate kutilarathysblub, ب ب ,
=
S'agit-il d'entendre عمد lecture suite notre homme fui
aime les histoires y acecurt, S'agit-il dé pratiquer Les marines
de charité il se sauve comme s'il avait tous les plus terribles
serpents à ses trousses, ]1 عناءز les yeux à droile, à gauche :
خا vor d'un mendiant Le fuit trembler: عمل cache, et, comme
un voleur, comme un misérable, filé par une ruelle dé
tournée. rire
Nous avons parlé jusqu'ici des qualités littéraires
de Kshemendra; la Brihatkathä va nous obliger de
parler de ses défauts. Elle en présente un recueil
malheureusement trop complet, L'ouvrage appar-
ent au groupe des mañjarïs ou bouquets repré:
sentés dans l'œnvre de Kshemendra par deux ناته
poèmes : la Bhärata- et دا Rämayanamañjart, Toutes
trois nous. présentent de grands poèmes réduits,
pour ainsi dire, à leur plus simple expression. Kshe-
mendra se proposait sans doute de rendre Vyüsa,
Välmiki et Gunôdhya plus accessibles aux lecteurs
et dé concentrer en quelque sorte leurs parfims et
leurs couleurs; par malheur, il a desséché les fleurs
pour amincir mieux le bouquet. 11 à beau nous af
firmer que Vyaäsa lui est apparu dans un songe et lui
4 promis son appui : Vyäsa n'a point tenu parole.
‘Ce n'est que de fa Prose, et mal versihiée n (Büh-
ler, p. 47.)
La Bribatkathämañjari n'est connue de fait par
les savants curopéens que depuis s 4 ans. Un in-
EL ES te سيان(
LA BRIHATEATHAMANJARE, si
dex عل Puranas, rédigé pour Willord et catalogue
par Aufrecht parmi les mss. de la Bodléienne, en
mentionnait lenom. Le commentateur du Dacaräpa,
Dhanike, et Dhuondhiräje, dans son commentaire du
Mudräräkshasu , la ciluient.-En 1851, Burnëll én dé-
couvrait un exémplaire au palais de Tanjore; en
1872, M. Bübler en achetait un autre dans le Gu-
2erat et un troisième à Bharuch [Bronch) en 1875,
pour le gouvernement de Bombay 1 Outre leur عور
reté excessive, les manuscrits actuellement décou-
verts sont tous incomplets. Toutefois, réunis ils per-
mettent de reconstituer l'œuvre dans son intégrité.
Dés 1872, M. Bühler publiait dans l'Indian Ant
quary (octobre, .م 301) un article sur la nouvelle
Brihatkathä. Kshewnendra n'était alors qu'un nom
vague dans la littérature; aussi M; Bübler se préoc-
cupait-il surtout de préciser l'époque de l'auteur, Le
probléme était en eflet d'une haute importance,
L'œuvre récemment découverte présentait une col-
lection de contes déja connue par une autre rédac-
tion, celle de Somadeva Bhatta*. Somadeva, qui
écrivait au début du xm siècle, prétendait n'être
Les deux derniérs mumuserits mentionnés nous sont parrenns
trop lard pour cn faire à temps un examen détullé. Nous romeétions
par suite à un articke prochun la description conipilete les 四 ji-
muscrits de la Brihatkatha que nous avons entre les mains,
* Publiée par Brockhaus, 1839-1866.
à Cest de moins la date donnée par Buckhaus. NL Bühler, dans
un travail intitulé Ueber das destalter des Somadeva | Stauogsberchie
der phil, hist. Closse der hais. Akademie der Wisseuschafon,
Virane, 1885), lise entré 1063-1064. et 1081-1063 après J.-C. la
date de ln competition du hailäsanitsägars, Nous ons cocuperons
at? NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885.
qu'un simple traducteur; à l'en croire, il avait trans
porté en sanscrit, en l'abrégeant, une Brihatkathä
composée au temps jadis, en langue paicact, par
Gunädhya. Fallait-il admettre l'existence de ce Per
soanage à demi-fabuleux, ét reportér à des siècles
plus lointains la composition originale d'un recueil où
se seraient trouvés réunis tous les éléments du Pañ-
catintra, dé la Vetälapañcavineatikä et d'autres ou-
vrages analogues? Les avis se partageaient : Wilson,
Brockhaus, Lassen niaient Gunädhya; Hall prouvait
par les documents littéraires que-ces contes étaient 位-
meux au vi siècle. Aux pièces qu'il cite jen و
térai une autre, inédite, fournie par les inscrip
cambodgiennes. L'inscription cotée 了 工人 peer
provisoire de M. Bergaigne (à qui j'en dois là com-
munication) et qui se rapporte au règne de Yacovar-
man (an 811 و88 كملق ap. J.-C), porte sur la
première face au vers 34, ce vers en l'honneur du
101 :
päradah sthirokalsanc gunadhyab prakritapriyah
mnitir جور viçülakshac معدو ayakknitabhimakal.
Quel que soit le sens des autres allusions par cm-
lembour réunies dans ce vers, celle relative à Guns
dhyä et à son ouvrage en präkrit est évidente. 7
Mais les arguments indirects ne sauraient empor-
ter la conviction. La Brihatkatha de Kshemendra
pe spécialement de ع récent travail et des conclnsions de
« Bübler dans notre prochain urticle.
LA PRPAE RIRE AMAR 1413
encore un | décisif Restait à h re. qu'on
avait sous les yeux deux rédactions indépendantes,
emprutées À un original commun et non point l'une
à l'autre, La date de Kshemendra interdit, il est
vrai, de le considérer comme un simple abréviateur
de Somadeva. Mais ce dernier, postérieur à Kshe-
mendra d'environ مج ans, s'est-il contenté de rema-
nier ja Rathämañjari et de la développer? L'accusa-
tion d'imposture littéraire, ou du moins d'invention
romanesque portée jadis contre Somadeva au sujet
de Gunädhya et de sa Brihatkathä paicäci ne serait-
elle levée que pour retomber de tout son poids sur
l'auteur de la Mañjari? Une comp raison attentive des
deux narrations suffit à ruiner cette hypothèse 11011
velle. Ge nest pas seulement par les différences de
faire, de procédés, que le premier lambhaka dés deux
rédactions justifie l'application des vers fameux :
Faces non ommibus din
Nec diversa tamen, qualem decct asso بتسضمعقة
À n'examiner même que les récits communs aux
deux auteurs, la narration détaillée de Somadeva
parait difficilement s ètre inspirée de la sécheresse
obscure. da Kshemendra. Tel est lé récit de Käna-
bhüti{ Ksh., a ,5-5; Som., 2, 3-24) où la prédiction
de Giva, samplémént mentionnée par l'un, est rap-
poriée par l'autre avec un grand luxe de circonstances;
tel le récit des deux brahmanes | كا a, 2004: .بق
2,41-54), où Somadeva expose En généalogie des
7 18
pare til اردور روجهم
ali NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1845. |
deux personnages, les aventures de leurs parents,
omises par Kshemendræ; telle encore la prophétie
elative à Vararuci (S., à, 64 et suiv.). Kdhemendra
jaisse également de côté la généalogie de Putrakn
les aventures de sa mère et de ses tantes, la prédie-
tion de Civa(S., 3,4-25), les rapports des servantés
de Pätala, la ruse de son père pour surprendre l'a
mant (S., 5, 69-72). Les ciréonstances où Vararuci
rencontre Üpakoca, l'apparition de Sarasvalti qui lui
révèle ses liens antérieurs avec la jeune fille, l'entre-
vue de l'amant avec une amie d'Upakoca, ne se
trouvent aussi que chez Somadeva (4, 2-20); de
mème les efforts de Pänini pour acquérir ln science
(4, 20-25] et la scène où le roi Yogananda humilie
Cänakya (5, 115-119).
Mais ce ne sont point seulement les détails de tel
ou tél conte qui manquent dans la Manjari; cer
taines histoires raconutées tout vu long par Somadeva,
ÿ font complètement défaut, Ainsi, le récit où Civa
expose pourquoi il aime les crânes et les cimétitres
(S., 2, 10-16); ainsi, la légende du roi Brahma:
datta (S., 3, 25-36); ainsi, l'épisode de Pushpu-
dantaset du rishi {S., 5, 132-140); l'histoire du
marchand de souris tieot dans un seul vers chez Kshe2
mendra, et en prend 24 (6,28-5o)chez Somadevas
celle du brahmane qui chantait le Sämaveda (ibid,
50-65) manque totalement dans ta Mañjari; tel ان
aussi le cas de la légende relative au jardin Devikriti
(S. 6, -2-85), du récit des austérités pratiquées pur
Garvavorman, des circonstances relatives ننه Kia
3
LA BRIHATRATHAMANTARL. dis
tu, de l'existence antérieure de Gätavähana (5:16,
155-6n et 7, 1-22). Enfin l'histoire du roi Givi qui
n'est indiquée chez l'un que par allusion, est chez
l'autre contéé tout au long (S., بج 88-98).
De telles différences empêchent de supposer que
Foriginal du Kathäsaritsägära soit la Kathamañjart
La fidélité scrupuleuse dont Somadeva se targüe ne
saccommoderait guère de ces développements ét de
ces additions; saus compter qu'il serait au moins
étrange de voir un auteur reprendre à soixante-dix
ans de distance l'ouvrage d'un autre, ét le rémanier
sans même lui donner un souvenir, et toute une sé-
rie de générations complices dissimuler ce plagiat.
Au contraire, les procédés narratifs des deux auteurs
que nous étudions plus loin expliquent à merveille
ces différences de leurs ouvrages si on les suppose
emprontés au même original. Mais il y a plus : cer.
taines divergences purement verbales déji relevées
par M. Bühler viennent non seulement corroborer
ces arguments, mais prouver définitivement l'exis-
tence dé In Brihatkathä paicact qu'elles laissent en
quelque sorte apercevoir par transparence, Le rai
Dipakarna de Kshemendra devient chez Somadeva
(tar, 6) Dvipikarni : tous deux sortent directement
d'un prototype paiçäca, Tippakanna. Les formes pa:
rallèles Vedagarbha et Vedakumbha partent égale-
ment d'un original Vedakabha !. Mais l'exemple عا
1 Les deus lambhabas offrent plusienrsuutres exemples وعم عل va:
riations verbales: Agmigikha (S., 3, So) et Agniçarman | (E.,s, 18h
Alurshikä 5. 2, 53) et Ayajfakn (KR, .د S2}s Pal (8... 3, 54]
د
“16 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885.
plus frappant, parce qu'ilporte, non pas sur un nom
propre, mais sur un substantif commun, et par là
sur leconte mème ,se présente dans l'histoire d'Indra-
datta (S., 5, 14; K.,4, 23). Chez kshemendra, le
roi aperçoit une des reines qui demande à un brah-
mane la date du jour (tithipracnam dvijanmänam
bhäshamaäanäm), Somadeva dit que la reine interro-
géait un hôte brahmane (brähmanätithim ). Par une
erreur d'interprétation, la forme paiçäci traduite 在
غلا «jour» pur Kshemendra a été comprise et tra-
duite ملقم « hôte o par Somadeva. Tous les alamka-
ras de Somadeva ne valent pas pour l'histoire litté-
raire cet heureux faux-sens,
Si Gunñdhya doit à Kshemendra ها confirmation
de son existence si longtemps contestée, il n'a pas
moins À se louer de la fortune qui a préservé l'œuvre
de Somadeva, Sans elle, à le juger d'après la seule
imitation de Kshemendra, on l'eût sans doute ap-
précié avec autant de sévérité que d'injustice. Kshe-
mendra na pris à tâche de resserrer dans les plus
étroites limites, füt-ce même au prix de l'élégance et
de la clarté, la longue compilation du vieil auteur.
Somadeva qui déclare abréger la Brihatkathä origi:
nale, Ta réduite en 21,526 vers! d'un style relative-
ment sobre, où les ornements sont restreints au mi-
et ,د :)"كلوط 53); Pañcagikha (S., 7,76) et Pañcacüqn (K:,6;
a1}, Suçarman )5., 7, 78) et Vasuvarman .(K., 6, u1}, ete, La
lecture Vedakumbha +, 12 do monueernt À, est anna doute resti-
tuée d'aprés le Kathüsaritsngara. (
١ Chiffre donné par Brockhans.
LA BRIHATRATHAMANJARI. 417
سنت dés exigences de ها rhétorique sanscrite. Et
pourtant le Kathaäsaritsägura est encore trois fois
plus étendu que la Mañçar, car celle-ci ne comprend
que 7,500 vers environ. Et pour arriver à ce chilfre,
kshemendra n'a supprimé presque aucun récit de
l'original. Son ouvrage comporte :8 livres, comme
celui de Somadeva, désignés par les mêmes titres,
à de très légères variantes près, mais disposés dans un
ordre différent : ce qui paraît indiquer dans Forigi.
nal une division précise des parties et un état fot-
tant de l'ensemble. Les livres ou lambhakas LV de
Kshemendra correspondent aux lambhakas IV de So-
madeva: le VI au VIE, le VIT au VE, les lambhakas
11-11الا aux XI-XIT, le X au XVI, le Lau XIE, le
XI au بالا Le AU عا الس XIV au VIH, le AV
au IX, le XVI au X, le XVII au XV, le XVII نس
XVE La Mañjari ne présente pas de subdivisions anit-
logues aux tarañgas.
La différence عل proportions constatée entre les
deux poèmes se reproduit à peu près exactement
si l'on compare entre eux les hvres correspondants,
Le premier livre de Kshemendra contient 394 vers,
au lieu de ادق dans Somadeva; le deuxième fa:
chez l'un et 871 <hez l'autre; ke troisitime 468 en
face de 1198; le quatrième 143 d'une part et 501
de l'autre; le cinquième 258 contre 8: 7. Il est done
. permis de rechercher dans un des limbhakas sans
distinction les procédés de Kshemendra et détu-
dier son art de tresser les houquets. Etudions, par
exemple, le début du premier livre. :
LI
SOMADEYS.
| Préambule. Vers 1-13 1-5 :
Invocation et annonce سل sujet:
&-10 : indes des lambhakas: هه
3: nature dé l'ouvrage.
14-17: Description de l'Hima.
lave et du Kuailüsa, sms re-
cherche ni éclat.
Description de Giva, : ونور
souvemur de ses exploits. عل par
21-25 : Entretien de Cirva et de
Porvali, récit d'un style élair et
29-33 : Histoire de Brahmñ et
Närivana.
33-43 b : Histoire de Pürvai.
4368-49 : Lébut de l'histoire
des Vidyädharas.
49-63 : Indiscrètion de Push:-
padanta, son châtiment; maté-
diction de Mälyavän.
63-66 incl. : تلصو s'enquiert
de leur sort.
de Eümabhüti.
Récit dé Esnabhüts, : روه
Rencontre
24-30 : Kätyäyana commence
son récit.
do-dui: Son enfance.
NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885.
ESDEMENDAA.
1 Vers 1-5 = 1 cloks, invo-
calionÿ د trishtubh ورم د et 1
cardülavikridita de réflexions lt-
térairesz 1 cloku sur le sujet de
l'ouvrage.
5-12 : .لم mais recherche de
la couleur et du trait,
1١1:10 x id, séne d'images,
de tableaux, de détails pito-
resques.
19-24 : ul, mais abréeé au
profit des épithètes à imiges,
14-27 + il, écourté dé mai-
HE,
27-48 : td: Le récit est écourté,
mas à vers pour déco en
longs composés Les symptômes
de la passion et les troubles de
l'amour. |
4850 : ul, Fauteur névlise
d'indiquer les précautions de
Civa qui agyravant jn faunte de
Pushpandants.
50-56 + ul.
66-40 inelus + al
11 قد : dd, rouis lo songe qui
l'explique est supprime.
54 +: a, mais la relation de
l'entretien de Civa avec Pürvaii
est sappri
B1Ë : dl,
14-20 : il,
LA BRIHATERATHAMANJART.
Histoire des deux brah- : ؤاق١ دلق
54-04 : Réent de ln feinme
le Varsha.
64-835 inclus : Kütyüvann part
chés Vars.
Türañgu [TL 1-4 + Transi-
lion.
hab: Prémuères aventures di
Putraka.
25-30 + Histoire de Brahma-
ilot,
36-15 : Complot contre Pu-
traka.
45-33 + Histoire des deux Asu-
ras.
58-70 incl. : Puiraka séduit et
Patali. مكلاسن
يلل
نيمك id, mais très : ؤرونوة
Les détails relatifs à leurs pa-
rents, leur songe, لس ال
3ه 2 0,
3437 : ul, les inquiétudes de هل
عماس , a prédiction du لفك , lès
détails relatifs à le Hp de
néalogie, des aventures dé da
mére, de ها prédiction céleste,
A3-48 : il, mails le drame,
les discours des personnages sup-
primés.
48-52: يلس même sipprémian
du drame,
53-08 incl, : dl, Los serranies,
laruse du roi. supprim rnb + ritsés
5 vers (55,56, 65, 63, 64]
employés à dépeindre Pütaln.
Prolonger ce tableau, cè ne serait que, confirmer
par. de nouveaux exemples les résultats qui en res-
sortent, S'agit-il de raconter? Kshemendra resserre,
résume, élague et substitue à un original vivant , mou
vementé, dramatique, uné narration stche et laco-
nique. S'offret-il un prétexte à tourner quelques
vers descriptifs? Kshemendra s'empresse d'en proliter
sans aucun souci des proportions générales. بن
Comment expliquer un pareil manque de goût
chez un esprit d'ordinaire judicieux? Comment un
homme de talent at4l pu écrire une œuvre si, peu
420 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885.
estimable? Peut-être est-il permis d'en fixer la rai
son, Nous avons vu Kshemendra recommander
comme exercice à l'aspirant-pobte عل remanier et de
retravailler les poëmes qui ont excité les cris d'ad-
miration (camatkära) du monde, La Brihatkathà,
selon Kshemendra lui-même, a provoqué cet enthou-
siasme (Introd., v. 3 , satäm camatkritikrit. . . evam
. kila... crüyate قطامط v, 4). 11 en est de mème du
Mahäbhärata et du Rämäyana. lei encore, Kshemen-
dra aura donné en exemple sa propre conduite. Les
mañjaris seraient ses premiers exercices poétiques,
écrits moins pour s'assurer l'estime des connais-
seurs que pour se rompre la mäin au maniement
du vers. Ge seraient des œuvres de jeunesse , presque
d'écolier. Et, en elfet, la Bhäratamañjari est la pre-
mière des œuvres datées de l'auteur, antérieure de
وه ans au Dacävatäracarita. Si le poëte attribue aux
instances du brahmane Rämayacas la composition
de la Kathämañjari, ce n'est sans doute qu'une for-
mule de politesse et de dédicace; il se peut même
que son ami lui ait particulièrement recommandé
l'ouvrage de Gunadhya comme un excellent thème
à versification, Quoi qu'il en soit, l'ouvrage n'eut pas
une fortune brillante et fut assez vite oublié : In ra-
reté des manuscrits Le prouve, et plus encore ce fait
que, dans le Cachemire même, dans la patrie de
Kshemendra, un demi-siècle seulement après lui,
un poëte sans présomption réprenait la Brihutkathä
CF. supra, page ko5, note. ؟
LA BRIHATEATHAMANJARL sal
pour la traduire en sanscrit sans donner même un
mot de souvenir à son prédécesseur.
Aïnsi, ce ne sont point les beautés littéraires qu'il
convient de chercher dans cet ouvrage; mais pour
l'histoire de la littérature des contes, il est de la
plus haute importance. La comparaison des deux
versions, en même temps qu'elle confirme l'exis-
tence de Gunädhya, permet de reconstituer son
œuvre, ou plntôt dissipe les soupçons quon pou-
vait avoir sur la fidélité du Kathäsaritsägara, L'allir-
mation de Somadeva se trouve justifiée د
yatha mülam tathaivailan na manñg apy atikramal
granthavistarasamkshepamätram bhäshä eu vidyate (+. 10).
Tel l'original, télle cette copie; pas one ligne où elle s'en
écarte, Toute mon œuvre a été d'abrégèr et de traduire,
Mais si c'est à Somadevaæ que nous devons la co-
pie la plus fidèle de la Brihatkathä, nous ne devons
pas oublier que c'est sans doute à Kshemendra que
nous devons Somadeva. C'est l'initiative judicieuse
du polygraphe cachemirien qui appela l'attention
sur. le-recueil paiciea restreint jusque-là par sa
langue même à un petit cercle de lecteurs. Sil ne
réussit pas à en donner une traduction définitive,
il provoquæ chez le publie lettré Le désir de con- |
naître mieux l'œuvre de Gunädhya; de ce désir na-
quit Somadeva. Ainsi s'expliquent ces deux versions
presque consécutives de la Brihatkathä isolées dans
un long espace de siècles.
Nous publions à la suite de cetie etude le texte
\
7 “0 26
7 Le 0 Cr
لس NOVNEMBRE-DÉCEMNRE 1885.
complet du premier lambhaka de la Brihatkathämaü-
Jari Si nous avons cru devoir le présenter dans son
intégrité c'est que notre argumentation, dans l'étude
qui précède, s'appuie surdes témoignages empruntés
à toute l'étendue de ce lambhaka: c'est en outre que
des extraits isolés, toujours choisis sons l'influence
d'une idée préconçue, auraient établi avec moins de
certitude les caractères et ja valeur de l'ouvrage et le
profit que la science en peut tirer. Nous y avons
jointune traduction déstinée À faciliter les recherches
et d'autant moins superflue que le Kathäsaritsägara
attend encore lui-même un traducteur français, Les
divisions en sections ne sont pas arbitraires, car
elles se présentent dans les manuscrits d'origine dif-
férente qu'il m'a été permis d'utiliser, Elles me portent
point de nom caractéristique comme les tarañqus
de Somadeva.
Les manuscrits d'après lesquels notre texte a été
élabli sont :
生 Le manuscrit laissé par Burnell à l'India Of
liceet qui reproduit le mss. n° 4880 du palais de
Tanjore, copié lui-mème, selon Burnell, sur Le
10,291: |
B. Le manuscrit acquis par M. Bühler dans la
Gusetat en 1873. /
Le premier livre matique dans le manuserit frag-
mentaire trouvé par M. Bühler également à Broach,
en 185.
Qu'il me soit péres, avant de terminer, de re-
A
‘a ' ارط ١ ؟
= .有
ds À «
-- |
C2
LA BRIHATEATHAMANJARI. 423
mercier iei M. Rost et M. Bübler عل lnbienveillance
qu'ils m'ont lémoignée et des secours qu'ils n'ont
fournis pour ce travail.
5
نوات en
1 ump nains | 1
لد انيت ivabhati 8 yat su Fu givib
à sarasvalivibhramadarpanunsm
Re وروي ودب ب دجوو
| 1 حي سين eye prakarshab
à bisdoshalokananipupah parushagiro durjanaç ea dhükäc ca
darçanamapibhayajanonam yeshamanimeshapiqunänam
35 مزه rañjanam eva varqnracanagcitra na kasya تومن
aänälarmkpinyas ca kasça na manahsamioshan dlanvate
kavye kim سملب سا camatkritikritah sükliprabandhäl
{sphutarn
SR EN çgrutipranayinnh käntakataksha دل
4 evam kilu puraneshu te
vigraçäsanagülinyarn crutau ca çrüvaté kathä
5. nsti vidyadharavadhävilasthasindyutls
jähnayinirjharoshnishab çarvänäjanako giril
6 nicékarakarasmeratushäraruciratvisha
© AG dhonnpater Yenn vibhäty aniçaeandrikit
+ vah çubhraçgikharo bhali éivamaulinduelarçanat
tarañgälingitabhrngril kshirñrnava ivotthitah
8 باهو pramçuraçminicayair vidadhäti يلسلسم عليه
٠ taidivodyanaharmsanam mrinalakaralabliramen
+ praküçah Le à bis vers omis par À. — à varaasvanbe À.
Aritayo pa kasva hrulaye À — à .ذا قطنمو 一 5.aste 人 一
ER 所 — 7 La مدعنا tadrañga lotrnie pur time 人 Catal.
de Tanjore, n'est pas justifiée, — 8 nivahair 11
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1 NOVEMBHE-DÉCEMBRE 1885.
01 Jasyaçmaküfasmghal{avigimantr harotthitähe) جب اك
جتمامةطلسه tarakäyante vyomni gañ, ikaral
10 phenshäsaviläsinyale phuilstkuvalayeksbaah
vibhänti katake yere ابلمام تاطحطفسسم ويد
il uttare tasya ai ET atikaçekhiare
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yah prenne اح 8 عو |
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karnucamaratäm yanti Laïläsasiradantinal
tam kadseid girisuta eahah pran |
ممم au DS RS TT اسصدج جهو
devakhilajagatsnshtesthitisnnntür
asva vedah states tram slotum ka igvaral
ل
anainyakarnitan cet كت
it privavncalh crutvu harshavyékogalocanh "٠ |
praha knitva karmñgakshion sûke citamçneekh
kim tavaviditorn devi citlasägaracandrike
tram hi piyüshahnsite jivitain mo bahiccaram
F
À, sphu- بلسقه 14 一 كا vicirnapatanotihitälr 8. amburäçayah و
dits 一 14étäsilhe À; punah A— 15 mavdalotthitt À. —
Ar هفةناأسازد 18 ع prauritiahäradreyäjihäkehae À. vyaceshitatn BH, 16
حاو 1 H mn ce À ميد 30 تلا amavibhremamn رو
LE d OR
Las jam B, — 25 je - bis B. no BF. bic cire A
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4 انو 所 | " 07 3
: 1 اا
- 1 1 75
3 | , |
4 | bd A 1 3
2 ا ا | 1 be
pâtülan antarikshann ca da
25 anäsadyaiva paryantam mahnto mabhase mana
mahädero ya. ity nktva- cnkrate ها tatah stavann
26 madekabhaktir modrakyad abhüt pujyatamo lun
sutare سم ihamano bbüd apüjyag ca prjapatih
27 | mé سمدم حفن lolaksbhi dati Vagaa tar
mama bhägah sihasramçuh توي tava queismitie
#8 Fes din lanoya para bhotra mama priya
deham pitur mikarena tyaktavnty as bhiamini ١
ag sa hi vajñe suraganam samñnayya prajapatil
ملسا hf coke priqitägeshabandhaval
50 tatra | vagilunaidite
caham kapälamnäliti piträ te on nimantritah
Bu tratkopadishtamargens mama krodhabhuva raakhals
_ganenäküri dâkshasya kathaçesho mahotsaval)
35 matparivädakopenn tyakia dakshabhava tunul)
قلع tu himagçailasya jatüsi yaçasam nidluh
3% combhob çarirardhahars bhaviniyam tavatrnia
iti çucräva çailendro naradaj janakas tava
34 tatas tvim yauvanñrambhavibhramodyamamañjarim
saparyäyai tapahsthasya dideça himaran mama
54 bis atrantare tarakena bandikritajayagriyal
معنب tridaças tränar bhüvinam trayi me sulam
35 tadartham atha çokrena preshito rativallabhal
tuporanan samajushat sabharyo madhuna sa
36 tatah kusumahasinyo vilolalikulaiakat
ragadvihamgavalaya barin bärinye vibabbur latäls
ntakapolasacchäye praudhatäm yati campake
le
3 3
المي
Ge تكماءء iva: مممتسقط açoke gadharige ca
netraprabhäkuvalayar yäsañgikusumänjalion Æ 38
kshipantim prauatim devi tram npacyam ahum parab Me
25 pargantamahato mama À. ln À. tapas tatah B. — 26 su
dharmam A. — 7 dhäma B Ja tuhinaçailnsya Beuilheh B.
= 53 hhaväni DB, — 34 bis dois par À — 5 atrénture Mirs-
kens À. comajushab samäyün A. ع 35 prabhub A.
53
53
NOVEMBRE-DÉCÉMBRE 1883.
bite سمط nigitagrosya karnäntsparisarpinas
Lkshyatär tvatkatäkshasva vätah smaraçarasva ca
harshan me teadmokbämbhéfabhringalis tvayi sotsukà
disbtils popata livanvakalloläkulità صصق
pranidhäya mana pagcid apaçyarn kusurnä سهد مس
bhoiñgamaurvyathitäravatirakreñkärakärmokau
td akari ronma krodhäd mtha loeanavahnini
aéganäpañgnvasali yenannñgo bhiavat smarah
manastkshobhipavane plushte makaraketane
lnjakopakripacokavyäkule tava cetasi
dagdho mdhakadvishä roshat smaras tatrasmi käranam
ذا dhyätva tnpas Gvrami taptovaty asi bliämini
mayÿi prashdasubhagän jéatrà te niceitim matin
Yatah kritarihatam devi taväyam pranayäj janah
Eee ماما himavatoh tvadvivahnmahotsave
te tarakavadhaikägra nonandur nandanaukasah
Prapta maya viblramabhüh smarassmjivansushadhih
vyamaaushasambandhän سدقي citram kathän سقس
ودر manasi valganti vismayainandasampadah
جار uktva vividhaçcarçan vidyadharadharablhuian
atrantare samayatah pushpadunto gauagranih
man mahegvaram drashium nondinñ dvari vavituh
na kadacn miruddho lun ki etad ثلث kautukat
vayubhütal pravicyäntah svniram cuerava 二 my kathäm
دودر nus مقططهم devyalk ketikalä snkhi
Katharp tam eva dayitat pushpadantad athäcrinot
açcarvaçrnvaganandaphüalliadradanpankaja
am evakathayan magdhà prishtü girijaya jaya
kabitsdhiarans D — 41 maurvimadhokarsrava B. — £a yanà- مذ
À, تمتمهقط Lshobha B. blayakampakripa JB tva 45 — .لا paugo
B. سوبلا ماصع 48 — 1 vidrishé roshät À. Pirvati مهما ؤلؤل ب
misiic و5 一 So diüry rt 是, 一 一 يلا me srbharänanda
dho 15
es 4 عي" = ge 52 pa ل اح ف
一 :
LA BHIHATEAT HAMANJANI. 427
54 çrutvà وه kupita devi babhüshe çaçgiçekharam
ananyakarnita citra tvaya me kathitä مطامط
F5 pagynitam kath thayanty et rahab kridasu yoshitals
ity ukiva kapatasmeracchannakopakulabhavat
«in kopahäsatvishä 20 pranamanatagekhurals
caçañkacado pyabhavad viçaçgañka kaladharals
97 pushpadantals praviçyäntar vayubhulaly قم سقطلاما
١ cograva مطله مهم me priviun ty ملة dhürjatil
58 pushpodantom athahayn bhrikutidhüman ibhramam
çaçapa çailalanaya dudhati kopaparakam
*5g martyalokam pat kshipram ir sata sanurile
kärunyadainyasantrasasphuratkannkukundule
Go ٠ حم hi airvahanam yanti prabhünam agrite rushali
prasida den mutrarthe mälyaran ولا abhäsliata
Gr vayasyagapanirs apayactapranatacekharan
kruddha bn api cudrh دبعي ganaçekbharam
Ga vaksho dhanadaçcapena cinhyätaryäur ار
avaptab نلدوناقدسي tvattahs ممطاشط |
63 kämabhütir هلحر çapanirvanam lapsyase قانما
(kim kmromi ms kopo var dirgho nirvananishthural )
GA punns lun eva cu kathar سيفاسلاها kanabhütimi
cruivaive malyavan esha capasyhninn avapsyali
65 it DEEE devi capamokshan akalpayat | 7” ©
ao calanmauts نموم إمتافقام لوو فملقنة
اذا aksharavratais tuu krishiav ia vepatuls
uote. cirasya çapena سقط ل سكف avatiranyoh
67 tadvritlantam هوه زفي prishlah prüba . جلمد صلخا
kauçgambivasinah تصاتلبى pulratan agrajanmanl;
prayatah somadattasya pashpadhnto mahitale قثا
katyayanul grutidharas نظاها vararucig va sal
6g guninäm agramur loke nürmalliis Wibhir ucyate
26 çagharah شاعنا abhaval وذ — تآ loké vishanno عمسم ٠
يآ علشمسم -一 سجوطاتعدمقع. رن À صتقطلها دنا ع ‘cürakatham À.
63 kim karorni. عم غداء باقتسفط اهبا se trouve. pas dans Bi, 一 ü4 دبا
vakahyati A. — 65 td vacitan devrcapasyantum B. vyakuls E.
7.
لحل
79
En
s 5
3
NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1883.
pralishthnnperc jte ممحمولقى dikshipäpothe
gunndhya ii مع loke vicruto gunagauravat
MT EINIQAVACO DICAMIYA LHUTI 1
مات مالك ستمقرصا api babhüva يماط
pativirahakrica sam gamma
prayalatayä ca jayä عممها cakära
kshmendraviracitä säembrihatkathümañjaryan ثلا
kathäpithe kathavatärah
avatirya dharär çapat pushpadanto ganñgranih
حبست bhütea mahamatyo yoganandasya bhüpatelh
mubhur nilsärasamsärakalpanäm kalayan dhivah
katyñyanñbhidho drashtum prayayau vindhyaväsinim
tapasi darçanum pragya devyas ldvacasa guhäm
gatvipacyan malhabhütem pioacamenvactamn
känabhütion tar asadya püjam prapye yathocitæm
papraocha vikatäküram atavivasskurannen
sa prisblah prähu vaksho ham papamitranishevanat
capto dhanadhinäthens ghoram praptah piçcacatäm
dam nirudakam sthanarm çushkukantahki pda pur
Gapopanatar atyagram papenadhish{itarn maya
bhavita çapamoksho me puslpadantasamägamat وا
gmagçanaasinal) cambhoh çrutam kathayalo maya
nicamyaivamn vacas tasya Ççanaih katyayanalh kathärm
sasmara pushpadanto كنز سحا samvidain ästhitals
känabhütis tatas témac chuçravadbhutaçälinim
katham vidyädharendeanim saplanamn cakravartinäm
ا
70 devi BE vishannacdtà 到, 33518 B. pravatadhiya ,ذا 一 bri-
” +8 ؛
An
sa À — 4 dvijocitäm & — 5 Ahawärhipatinä B. 一 8 miçamyeti
B-— ÿ âtearmcälinin H.
LA BRIHATERATHAMANJART. نكل
10 سدح abhyetya هلهم mani brähimano اكلاوترةوأناعليبل
gmoadhynh croshyati tvattah تسمظطامط etarn mayaditänn
tu tua Gipantan asadyn bhavan sa eu | gamishyatalr
ناه katyüñyanah pralia kathänto tar udäradhi
12 tyaktukümamn سنا alakshyn sahas martyavigraham
papraccha janmavrittintars kanabhatih kotühalat
13 satena prishto kathayan nijam âçenryasarpkathüm
drasbtum apy utsukah çambhum avapya nijrsamvidam
14 kaugämbyäm abhavad viprah somadattiparabhidhah
agnicarma çruteh kshetram pavitracaritaviatels
19 Casyaliam vasadattäyam jatah çrutidharäbhidih
*kätyñyanc vararucig جام anvarthakrithvayal
16 pauvanam mayi sampräple vite pitari تامع قم
pratigra yarthinau path viprau viviqatur gribam
17 vyadindradattanimäanan tu mn mntimatäen varam
سوك vadriechaya Yitam nalarityänukärinnm
15 7115001 ين hante gitsbhiemnboidaun
vismaÿam jagrmatur قل مجامطة PSS يحب ادس
19 vicintyn vismitau ot un prahorshotg k
vijéäya namndheyn atarann nv
20 brahmanau العام بسع ة امنا متديك ام
karambho devayannc دع claghynmanan babhüvatit
21 tolas tuyos tu tannyau bhrantau vidyñrthinen mahion
porn palaliputrakhyam kartikeyavarad gatau
22 وول varshad dvijad vo sta prapyeti shindacäsanann
٠ prabhnshtavadanau tatra بلطف ةدعم varshamandiram
3د “nivedyn jnnrmavrittantam varshopadhyayagehini
avabhyüm guravrittantam Prisht prahn pripmvadi
44 tapas À, — 13 apy B. — 14 ngnisumah B, kshatrums A. نس
6, — 16 bälasya mama külena ا prayaçoittirthinan B. —
17 008 D. varsu E. fato B. nauduvrititä À, — 18 vismayam etc. Cet
hémistiche manque dans À. — ود affa BR تالسعم A هما À.
مسد سقس À. — مد devasomac B, dà- ghyñcäenn BR. وا ätns
这 Yo eva ال١ vurodgatim À, — +3 varshadvtje santi M. — +3 00
سحتممتيم B, spashii À.
重用 ai)
ARIFinills 31111211 ا
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he
430 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1585.
24 comkarasväminamäbhüd bräbmano vedaparagah
varshopavarshan tasyeman tanayaY بلعناى مجلم
(sammprapya idra atulin vigruto loknprrtali }
25 kaniyan upavarsho هرو mac bhartor dhoni bull:
jyeshthag casav avijfano maurkhyad dénidryamandiran
26 tainh kadacid vibhavonmatin taralucetase
upavarshasya doyiti svayarn varshäya nistrapa
27 bhakshyam jaghanamudeaükam vishodvartananirmitam
dada prabrishtas انا prapya هد cn mahyam nynvedayat
. 28 snantprayasacakilà rajaso vinivritiaye
kurvanti citakäleshu strivas لها vigatatrapah
29 td vilokyasmi nirvinna Lys phütkrityn bhütale 。
قط bath mürkhabhoryaham ty acocam adhocmtk hi
30 vimriçya lajjitah Een د cakre tatas tapali
varsho venasya bhagavan abhavad varado guhnh
31 deyam crutidharayedam jüanam ity aptacasanal
sarvajialum avapyäsau punah praptoh svamandirun
33 il apidhyayinivakyam crutvavam pronatmt gural
درس çrutidhorahvane مودعم bhrantau malo imäm
33 kalona tvadgrihe matar drishto san tanayas دما
vatlurthanama matimän tava çrutidharals cul
34 avi vararücig cayem traddatto varshamandiram
vidyarthinah svastimanto gacchamah çamsa جلمد çivam
39 tabhyam abhyarthita conta kathampoid atha mama çicurn
tatyüja saçrovadans pratyagravihitavralann
36 hrishlas tadanugah prapya varshaveçma çanair aham
tasmät prapyakhilan vedan vidyanam agrave bhavam
3+ tutah kadncil ekante bhuktyottaranx avasthitah
prish{ab pataliputriyam me gurul
38 anavrishtihate غلقط bralimana ERA trayal
tisrah parityaj sa sur ie digantaram مق قراط
samppräpya, ele. Cet hémistiche manque dats À. — 15 jyeshine 24
tam älokya B. thütkritys B. ود A 一 26 sarala B. 一 مامز tadavadhir
Bi — موجه 33 — يلا À mahitalan هما avocam À. — Ja crute
PR édit — 35 âdideciçrn بآ 一 37 euya bukhio niarasihi-
tab À.
LA BRIHATRATH RER bal
hemaläbhah sd ةقد لكين ARMES varal ٠
ño bhenmi مع ري sahasrena sa باداخلونا
kilena hikhyah دوزم مركم janapriyals
hu tasmin barärcanarate dütari vyaktim agale
bhrantva digantün ajagemur bhikshartham le dvijas trayals
دز vijéaye jananivakyat putrakas tin malripati}s
٠ pilarmm ca pitrivyau ca مإنافصط ملسا bhyapüjayat
43 sukhoshilas te çanakaih sambhogad driptatin pr
kam va nabhinava lakshrmr variniva
hâ RS ln
+ svayarm rajyam avashthabhya sthasçame it niceitah
45 te rindhyavasinipüjant apadiçyatmajam nripam
ninyur güdham samadhaya tadvadhäya mahébhatsn
46 “re vijääya gurünarp sa protikarapariämuklab
vindhyätavin viveçaikas tyaktarajyo tha putrakah
07 بورح ماده ta pe tsham a SE"
48 putrako py alavimi präpya nirjnnän dhairyasägarah
amartyocitasupicñram avapa girikandaram
49 bhrätror asurayoh paitrye dhane vividamänayol
dhävater adhiko vege yab sa تسق dhane لمزم
نز iti tadvacasi vegagamane drutapaayoh
upanahañ ca yashtim ca prüpa pâtram ca لها sali
51 yashlim samastanirmäne nabhagatyäm 7ت
مصاقم nikhilibbogeshn sa prapyepsili
53 |
rt tn gerw tal 3 |
54 anahau samäadhäya ratra utpatya khecaral
让 age mandiragato tm privicya dadarça sal
39 tnpe B— 43 وملسي B. — 44 viginm B- 463 av B
一 46 vrittikära ب بلا 47 tha yatba بلا 一 قن aranyam 二 =
ون paitradhane B, ribhub A. 一 و5 tac en À 一 54 vamjaha A.
. 一 54 iiya استحاق gate اما 8
33
Ga
ba
55
07
SOVEMBRE. DÉCEMBRE 1885.
0 المي
A AE SA مي iva
Khecurair iva vinçastün manasikarshanaushadhinn
pauvanodyänasamendhan viläsalatiküm iv
tm vilokya sphuradratnakapicilokamantire
sahansñ bodha yümy enarg sukhasuptäon ahar katham
citranyastäm ira kshipram iti dhyanaparo bhavat
cintdolayite tasmin bahil agit prasamgatul
vamiko yämikam Fraha svairam nijahathäantare
nidrämudritalolalocanarucim bhräjishn jishnukarnotpalüm
ardhävrittanishedhahurmkritipadäm jrimbhabhiraman
[mabah
vab prprendomukhim svavam na sahasa kanthe sarna-
[lambabe
sa präyo موحستطاة nidagdhavidhins srisbtals çilaputrabkal:
ity akarnya prabrishto tha putrakah prabn vismitals
kenäpi dhimats مله evoddiçya sidhäktan سمس
y uktva pülaläm kanthe jagraha madanakulak
navotkampikucanyastahastasvastikakañcukäm
sa tena trüsacapulalocnnar vakulotpals
kantänatänanambho;jà gajeneva sarajini
visphuracchinnahäramauktikatäraki عسوي
smérnsmayabhayabbrantibhäjanan subasablhiavet
evam pratiniçamn çyämi s SV TA GAS
حدما käntavasantens svairam s8 pushpitabhavat
kälena sa parijfäto عرزت pracchannakamukal
ädaya pataläm vyomna prayayau jahnavitatarnn
sukhoshitas tatra taya sevyamano tha putrakalh
cakära oagaram yashiilekhhäbhir bomansandiram
9 55 gänty À gatigamäm À. gatih sa مسقا 8. — 66 smera I —
57 san püdhäm B. kapilälokamandiran 8, — 58 nyastam B. nyasta
AE,
üm À.— 60 rucir À. purs À. stomayü À. prayah samayäya B.
13 tasya مهدا B.kenäpidhimats manquent dans À ب ع
63 AR B. — 64 clianna A. mahäblränti A. — 65 bhai-
gioû DB. 一 67 yashtya À.
05
LA RRIHATRATHAMANJART. A4
patalävocasà räjña putrakenñiha nirmitam
iti pütalipatrakatha
HIT.
il grutyv guror vidyab prâpyn sarvah sukhoshital
avaparm wpakocakhyam upavarshaguro sutam
upakocam avapyäban nilanirajalocannm
smarasämraÿyan abhajar bhajanam sukhasampuelaun
vyadindradattasahite sarvajie mavyi victulé
pâninir näma varshasya cishyah pürvan jadäcaval
bipasä çarmkarat prapyn nova Loups ans var
nn asbiau vivade me prativadi samo bhavat
maya jité tatas Lasmin humkärena vimohayan
jahära no harah kopad aindravyahkaranasmpttuon
sahasa vismité lasmirns tapase kritamiocayals
drashtum smaraharam سمععساط varadum parvatipatun
hiranyagaptanimno Cha vanijal prativecmanalh
مامضنا griharyayadhanam vinikshipyu gate mayi
upakoça viralini navayauvanaçalini
cratijna proshitayogyam vralam cakre Jérome
väti علق kadäcit lp tarinim bunsagaminim:
imusvacéhäsbarmimerasphärghenavilisinien
| nan قصلت netranavolpaliq
ssisisaiSyinin guñgäm wrajatin yamunam TYE
yuva lakshmimadonmattah Lshapater املو ييه 7
purohitag ca mantri ca dadriculs
tam rikshya mannx häveçästhiteshe witha prithak prithak
teshu mantrisutal) praha pratharmarp bhaja miam iti
68 vinirmitam لآ mivecanam BH,
, 4 aväpa upareci À. — 3 svarasñyajyam À. — 3 vyülendra sèr- 7
موز B. sarvajadäçayah À. — 5 مم hurahkopäl manquent LT
— 6 bharyans À. — 8 crotane B — ستمسمط و À. 一 14 danda:
mäsikah PB. — 13 manmathavegs A.
E
nd 1
AA NOVEMBRE - DÉCEMBRE 1885.
13 suñnât pratinivriliñ قد vikshya samdhyäm upästhitam
bhità mrishabhyadhad astu tritive hi samägamalh
14 nicègame tava maya vareaitveti tam yayan
tnsmat pratinivrittathe parohitam
15 dvitivyayame yaminvyas tritiye bi vaçasmmi te
uktveti tasmäd uttirnà dandapäcikum abhyadhät
6 ١ tritiye hou tritiye mçe carvaryä vaçagäsmi te
ii samviden àdhaya rukta عتما nviçad griham
17 kirnotpala iva موتك vidha ya cakitekale جلتمب
prastatnpahnavah Papo nijabhartridhanarthinion
18 Hhiranyagupio pi grihe mn ayacatn sa
tritiye hni riçägeshe svädhana te smi kañkshità
19 ityuktvû tam parijane kathüm سقاء nynvedayat
tatah praplas tôiliye hni nsyñ mantrivaro gril
56 vianshtatdiparn säkarnpo viveça vivaço
upakoça tain avadan nüsnüte tvayi me ratih
1 111 tasyé تملع suatum viveçandhagrihäntaram
tatrodvartanam ädäya سملدززدظملتها ججحب مقي
33 lilipug cetikas lasya ممق Batrani بلممتسقط
athanyasmin nicayane türoum prapte purohite
23 mañjüshärtpar sandicya vivritarn dârukoshthakam
Praviga prayica kshiprumn asau prüpté gribädhipah
24 ity uktva koshthake jyeshihanm سوقط فيه nyaveçayal
kalalohärgaläm tasmin purohitam uväca ده
25 nésnato rhasi mam sprishtum iti s0 pi tatha kritals
tusrims tailamashilipte triliyo pi samayayen
26 سولق smaravidagdhenn musdhah kena vidambitals
purohite pi vinyaste tatraiva bhayavibvale
37 36 pi kramena lenaiva piçacasadriçah kritah
hiranyagupte samprüpte rülriçeshe vanigvare
13 tam abhyadhäd 8. — .تا تيد لاد — 15 dandaväsiham 县, 一
16 tritiyamee B. ,نا درقلة tenaviql 及 — جد haayopi BE —
18 tavadhiaüemi قط kéhatih M. — 19 mijajane À. صقم À. prapte E,
mantrisulo À. — 24 vive- çâtha À. gribodiram مدو - ,قا gaminah A,
— دعملسة 3ع vitatam B. yäto BE. — 34 upakocä B. datträ Hohär-
galam نا 一 26 iasmin A. mfrkhah ما na vijambitah B.
8
06
ع
18
Jo
31
33
33
Hi |
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LA BRIHATEKATHAMANJART. 435
darubliande tathaivasai nihito Se
athopakoga vanijarn s
Lkoshthiakabhinukh abs so dE dt it
hiranvaguptas Lim ah bhaja mam carul
lava bhartra vonikshiptam vidyate subhru me dlanam
sa crutvety avadat دعقا érinvantu grihadevatalh
bhütani بلموت جاجد santu widyate smin dhanamg mama
ity تحاط snänakütena kritrü tam api kajjalaih
dubpreksham abravit kslina kshapa gaccheti satvaram
vanik. | janabhayät prayayou sarnvritänanalh
ns ee marge kritakolübalaih grabliils
iti rokshitacanitra gate tadmin manasvini
prütar nandasya aripateh sarvüsthänasabbüm vayau
upavarshasya duhità bhäryä vararaceh sati
praptety Evaditi tatra münita bhüblhujävadut
ديسا سنصناتض vanija râjan mama bhartridhanam bahu
myaslam hiranvaguptena pramanam adhuna nripal
tatas tnsmin samahüte prapte vitathavadin
upakoçavadad devu sakshinalh santi me grihe
aniyantäm voa gribad devatuls Eushthahasthitäh
pravaksbyanti yatha tattran ity uktv virarama si
ذومة رسكيه samanite mañjüshäkoshthake naraih
vinyaste ca sabhamadhye punar aba pativrata
bho bhob satatnpajarhäh satyam me brüta devatals
kshipram dabarma mañjüshüm sakshye cen muunam
[ahitamn
çgruiveti bhitäs te prahuh: satyam asty eva te dhanam
baste hiranvaguptasya sakshino tra trayo vayam
ity akargyadbbutam surve Yismitis te sabhasadah
dudriqus مها samutpadys masbiliptam digambaran
tato viditavrittantas سما nigrihyn malupatih
28 dundaräsihalh B, ود ب mukham À — 3: قيش À. — 33 lus.
byamänä- À. koläbale janaih يلآ | 34 daviti B. — 36 nyüsam قا —
38 ذا B, جام وري حت nayam vayam À. 一 upakorakhyà-
Was = عل مرء- /
A 30
A3
#4
NOVEMBBE-DÉCEMBRE 1885.
dhanena dharmabhaginin upakogän apüjnynt
atrantare varac chambhoh"smritavyäkaranc pr abam
Srutva mijagrihodantarn probrishto gurum abhyagäm
it upakoçhcaritan
TV
pratiçrutya guros سلما hemakotim aham svayam
vyädindradattasahitah prayälo nandabhüpatinn
ekonam jatarüpasya yasya kolicatam grihe
tasyatha nandanripater ekakolyarthinnh eanaih
praviahtà nagarum brislhlä yasminn eva dine Ya
tasminn eva dine daivat sa bhüpalo vyapadyata
akalaçanisamkäçan tac chrutya dubkhita voyam
dinaikajivané rajüo lobhäd سما samasthitsh
athendradaltih sammantrya saranyasya مس فيه
Yivega من زكر vogena Cariram
tasmin pravishie سيق قتعمافة 计生 rahipatih
(açgcaryakari lokasyo sarnsüracaritopamab} ,
vyädim nidhaya rkshürtham indradattakaleva
pratyetya yacito raja sa زنط Duel hp
indradattasamavishtah suptotthitn ivätho sal
mantrinnn cakataläkhyarn divatun ity ablhäshata
Kenapy âvishtadebo yam 证 niçcitya buddhimän
adähayat so tha narair su pretavigrahan
(tato nandacarirastho ماعل tidulhklhitalh [
indradatto rahab priba سهد vyädim باملسيلدوسموة
ce bbatva katham lobbad ami thüdrakalevare
asyami çakalalena nirdugdhe nijavigralhe
ti dubkbäkulam vyadir aham eu nripatin çanaili
à jivino بق — 5 sumptrajya BR. 一 6 sa bhüpatib B. Le duixiome
hémistiche manque dans 及 . 一 了 vyälam A idam datta À, — à
بلسطشة À. cokntäläksham A. — 4 adähavas mauntrivarah so 用
tata, eh, bémistiche opus par À — 10 asmarchüdra À: 一 11 عرف
dasñavigrabah 1
30
31
13
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25
aG
27
LA BRI HATEATHAMANJART A7
vitaçokam sarmachisya ترك لها mantritäm çritau
dridhar mibaddhomülo pi vinaçobhayaçgañkitah
تسناضلوة nripolir varram ملمافعاب vyacintayat
voganando tha kilena mantrayitva cirarp mayn
baddhvandhaküpe cikéhepa çohatalamg sutaih sabn
بلدا مط Patrasatam praha prapyaikapurushaiganam
so gnatu yalr pratihüre çakto bhümipater تلد
açakta vayam ity ukte til sa لما bluktaväms tada
upavisakriqingaäg ca Le tatra nidhanam gatah
voganando pi semprapya vibhütio ration äyavau
kumbhesh ca karindranam kuceshu en ممع ف كعنم
gutave dakshinam dattva vimukho bhaynsuptatelh
vyädir viraktahridayuh samaMmANtrya Nip vayau
iti nandasye sacivyam präaplasya mama jähnavi
bhakty babhüve varadä soda hemacatapraela
راملا kalens ksronakünitens mayñ nripam
vibodhya gakatalo pi tata küpod vimokshitah
punar inantripadar prapya NES sada
pradadhyau manass vairamn çukatälo mahipatau
kadacid atha gañgayamn karam pañcanijäñgulin
darçayantamn nripo drishtra مسقم apricchat sakautukalh
adarçanar kararg mitva samdarçya svaigulidvnyam
dear apy ablhédyau tishthantu pañcety aham athabhya- .
it me buddhivibhavarm drishtea vismaynm syavul
rajà ca çekaileg ca ve canye tatra nas NB
ah s
jrhyklor وما فة ١ nniva EEE pi cg
sa kadäcit سقومم tuñgavalahhicikharasthitah
tithipragne dijanmanam bhäshamänam açañkitäm
vilokya krodhavidhuro bhrikutikutilanansh
2 متم À. نمسالقع 11. — :6 yayub .ا 一 وه sambodhya 县。
vivakshitah À, — 2252 جمد À, — لمم ذه B, — 23 cncaukalüem عط
NOVEMBRE. DÉCEMBRE. 1885. كا
38 brahmanasya vadhe kehipram dandupaçgikan
sa tivracasanenäqu rajäädishtah purad bahib ١
minaya migrahasthannm bribmannm sembhramäkulim وو
krishyamänam mahakäyair dvijam alokya vartinani
30 jahäss vikrayanyasto malsyo vigatajivitah
ta drialitr “mahud à açear an nivritto dandapäçikal
(vvajijéapan muhipalun rajaa prishli vayam ex tat)
34 cokatalaprabhritishu kshmäpater kshanam antike
vismayadhyänamükeshu dhyatva prishto hamabbyadham -
32 nivarçatäm madvacssä brähmuno vadhasahasat
pravakissmy adbhotan pratar matsyahäsasya küranam
33 ty abtvähan tripathagem gatva niginiçitadhih
apriecham matsvahäsasya hetum prishlabravie ca sa
34 vo yam cikharisamkacal gäkhävalayesarpkulah
karälns tülavitapi channo tra groshyasi sthitah
36 ity aharn tadgira güdharn sthitus tlataror adhah
ardharatre mahokayamn apaçyan rajamicarin
36 kritanuyatrum vikulakärai rakshusaputrakails
di ptordhvakecanayanam külaratron ivaparam
3+ tato matub pranayinüm nivida dimbharakshasam
bhojanam dehi dehiti teshäm açrinavam girah
38 pralar vigasitah putral sa vipro rüjaçasanat
dinam ekam pariträto mantrinà mats palisatal}
tasyaiva mamsaih shagmasar triptim Lens es و3
matuh crutreti papracehus te matsyasmili am
fo sabravid irshynye raja mürkho dvijavadhe vibluh
antahpurestiu stirüpün na velti purushäan stlutan
etan matsyena hasitam grutvaitad rakshasivacah رق
prätar viditavritiinto norendram avadarn rahal
ha ajatngmacruvadann devinim dayrta naral
antabpureshu stirüpalh sthitis te ma dvije krudhab
38 dandaväsilam B, puorädlapah À — 3o väsikah .ا vyajijna-
pan, ec, vors ous par À — Sa pravakshyamy يلا — 37 prani-
بل لبقت مه قشنا — 39 vüsgunti À. — jo dvijavarair ماع نل çma-
cravo deva ذا
43
45
46
07
45
ag
51
55
53
LA BRIHATKATHAMANJARL: 439
matsyasya hasite hetur Aya eva nareçvara
crutveti tan naran دز nijograhn privac ca th
matsyahüsali
atha kalena bhüpâle survasthünasamasthite
بتمويتتهم citravaicileye kritwi citrakaro viçat
sa cittva citrasütrajñn râjanam dayitäsakham
libek lun tekhäkuçalah pratibioban ivambuni
tatah kadñcit tad rajüab pratimapatom adbhutnm
apaçyam aham ekünte nütanäntahpure sthitan
tatra sarvagunopetarp drishiva narapates tanum
vidruddyotbhidham devim vilokya sphutalakshana
manonmmanapramanaiing citravaicitryasiddhaye
dhvütvähar tilakar tasya guhyadeçe nyaveçayam
قمعا sampürnalfvanyamn kadacid avalokya سما
citrastham mahishim raja cukopershyavinashtadhh
jaghane lakshanam devyah kenedam upapaditam
tan drishtva vihitmm manye prahety antabparagrayan
deva kätyayanenedarn nyastarm mantrivarena te
it varshavarac chrutvà cakatalsm uvaca sah
papo vararacih kshiprar han yatam iti tadvacab
pratigrihyaiva mäm etya çakaialo grihe vadat
tava vadho dishtag citre tilakakarigal هدرت
kart na حا asmi tadvakyarn tram hi devo na manushab
ayatoena samarthas trac mihantum apakarimam
it مطفوز maya blitya rakshito si na gauravat
durnayäbhihato raja dhruvam مداق vinakshyati
DuT ivakarnadhara érir mantrihina hi sidati
asammikshitakaritiac chocyo nandas tvnyi vin
semer räjüab ki kathô na çrulü لها
43 basans B, — yoganande maisvuhäsuh HE 一 44 äçnite H.
— 45 vintaygitvé citrajno .لآ — 46 ekügro EE — وق tatah B —
50 nädrisbhtra B, — 51 varshadharge D — 52 protiguhyena À. —
53 devo ها À.
ee
ناا NOYEMBRE-DÉCEMBRE 1885.
57 ity تلن cakatälo mäm dhritvà güdham svamandire
hato smnyeti rajänarn coram hatvà vyajijfapat
58 nigrihitar tu mam raaa jüatvà puraniväsinnh
cuçucur dubkhassmtapta bandhuhin iamigam
39 pracchannacar sauhardat tato ham avadam توه
çakatälam sakhe dishtya svabuddhya rakshito bhavan
تن asti me rakshaso mitrar sa hanti mama himsakäin
bhuvata rakshito 5 ation vartamänens maddlite
Ga ينث uktvü diptanayanam dhysnsmäträd upasthitam
karalakaravisphäramn rakshasam tam adorçayam
ba tatas laddarçanad بلماساط çokatalo bhyabhäüshata
atrantare maya prishtah katliän adityavarmanal
03 ädityavarmano فيكم بأمدزكم svairavalité ya .
apraptasamgama bhartra garbham âdhatta néstrapé
64 sa tm vinashtacariträm jüitrantal
vacasa çivavarmakhyan malsanontyf içañkata |
05 如 中 vayasyasya nagaram nripater bhogavarmanal |
güdhalekhodituvadhom baddbarmulo visrishtavan
66 bhogavarmanam ôsidyn givavatmäpy açañkitah
gudhalekhahitam rajüa viveda vadham ätmanah
67 so brad bhogavarmünam وفرعت chindhi ciro mama
na cet prabhubhitodyuktah svayars chetsyümi mastakam |
08 çrutveti vismitenaça prishio rüjñäbrnvit punah
patarni yatra nihatns tatravrishtibhayamn bhavit |
69 ty äkarnyn bhayad rajs viciatyn saha mantribhil |
prayatnens svapuram visasarja main | en À
70 atrantare عدم كباله sthitan ontabpure marmrn
achtyararma vijñays paçcattäpa samäayayau
adityavarraakatha
#8 cuçruvur B. 一 و5 rakshitas ravi B 一 ون kuhäntare ءيقلا —
63 pur svairavati لظ قيقر aväpta B — 65 güdhamäloditam À
ساف لي 11 7 66 étradhanms B — 7+ drutan يل — 68 va-
زات À. — ون pure BE, visasorja tar 县。
LA BRITATRATHAMANIANL
. 3
‘city evam كلمرم مجعمط madändha tijakuñjarah
viçriükhalñ vinaçyanti patitäh smaraçasané
2 kamncit kalam bhavän ästäm pracchanuo raadgrilie
[saik Hum
viçuddharn bhuvato bhävan bhüpo jaasyati sanugsh '
3 kathorn te rakshaso outram sbhavat kautukam ram
ity سمه çakalalenn prishto vicrabdhum sbhyadhäm
4 tandasya rajüo nagare pratyaham danilapaçike
bhakshite rakshasa pürvam dhrito هنا tntpade kramat
5 dandädhipatyam üsadyn räjüäham svavam arthina
rakshasa ghorarüpena tenniva niçi samgatal
ذا sa conm uvacu cakitarn vañcanayogravigra als
rüpenabhyadhika mari ki satyam kathyntäm it
7 ya vasyabhimata loke sa tasyädhikarüpint
sa nicomyeli لها vakyam tushto me mitratam agat Te.
8 jly uktya cakalalasyn vacasà prayatäçayah
pradihyatamatramn sahasi sakshäd gañgam adarçayan
3 هه OA REA J Jananiva mm
samaçrisya yayau haravalli nabhabçriyal
10. kadacid atha ا hariguptihhidhah stah
تمصي turamgnmaknshto Yivera mrigayärasat
10 tnsmims tnmalagahane gajogandalimandalnaih
mürcchite ca niraloke tasya ratrir avartata
12 هلها vanecarabhayad &ruhyæ torum asthite
rajaputre samabhyayad rikshal simbabhayadrutah - ' 3
13 tam eva larum arabyn tam uvaca vanecarüh
مم bhetavyam ديدج bhratar vatsyavo rajanim iha
14 karälakesarasalah spashtadamehtramçusamenvaih
ipalayann iva مسنا mpigendro yam upasthital
à ورتين B. — 4 väsike 8 rakshite À. مات B 25 arpitah B. 1:
käla D. — 7 yasyahi A. mad B — 8 prayatäsanah À. — g nabha
À, 6, 一 مد potraguptä À, ددح vaniralokü D. — 15 torakshinn À.
— 14 kesaravarolasad À. samjaynib À. cirdüls ذا
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,. Sasmära Miam vipatprüptah cakatälas tato vadat | NS
NOYEMBRE-DÉCEMBRE 1885,
ملكتم bhaja svarätryardhamn rakshyamänal sakhe LD IT
tvayi prabuddhe ratryardhann alarm svapsyannt mirblayal
ti tadvacasä tatra supte rijastte harih
riksham äha prasupto yam mar me Cyajyatam iti
so vadad dhanta nihsattro harinñdhipate bhavan
na hi miträdruhah papam câmye) janmacatair api
ity uktva so pi sushvape pratibuddhe nripatmaje
räjanyam ha sipho فتلا tyajainam tram suhrin mama
iti sirthavacah crutvä mitram suptam açañkitaon
ütsañganyastamürdhänam rajasanur apatayat
riksho tha pâtitas tena nakhair vishtabliya pâdapamn. -
mttiroo balavan daiväd dahkha hi khalasamgatih 3 |
çaçapa kupito bhyetya tam riksho vigatatrapam sh
yo jôâsyati kathäm etam sa te tränam iti bruvan
pravicya vigatacchäyah cokadats kshmäpater abhnt e 2
Putrim unmädavidhuramn voganando vilokyn tam © h
deva jivaty asin mantri hitah kütyäyanns tava
cratreti nfipatih patram prähinot tam madantikan
hatharp jñâtas trnyi eapah prishto ham iti bhübhuÿa
yathà te tilakam vadhva baddham cety ablyadhäm ممه
قد
ا
athn rajanam nmantrya rajakaryaviraktadhil
prapto Smi pâlalaparim acrausliam gribaceshtitans
Yoganandena nilate لظتل vyaktion gate trayi
mal Le عدي yayau انقلا upakoçägnim äviçat 1
upavarshena kathitam grutvety açanidarunam
agamarn lapasa drashtum nibsañgo vindhyäväsinio
>
18 râjänam À. — قممطمه ود pâlitas 8 dobkhäblih A; أنسقى ددح '
dhravam À, — قو budhapravaram À.
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LE جد سيو Eolien
tatas tapovanastho han voganandapurohitenn
varitam vadricchayäyätan aprechars kuutukükulah
sa uvüca maya prishitas tai vate sa bhüpatih
prajéaya cakatilenn saputro vinipätitah
caranäghätakopena smülodduritakuçam pathi
上 drislit kopanam vipram jfatva eraddhe mahipatel:
nyavecayan moktacikham cinakyam mama duhisaliom
upavishtan adhah pañktyäm cnkatälas هما abravit
räjfavamänito at sa cn jnjvaln tacgira
cânakyanämn tenûatha çcakatalagrihe rabah
vidhäya saptahät saputro nihato nripah
vogänande yaçahceshe pürvanandasutas tatah
candragupto vrito rajye camakvens mahaujasa
evam antarjvaladvairals çakatälo mahipatim
nipatya sanogarn buddhya tapase prayayau vanam
çrutveti kalikallolasamsararaavavibhramam
rudrantm agamum drashtom jaramaranavarinin
ماما devyah prasadena drishtas tram capamuktaye
svasti te stu tanuim tyaktrü prayimy esha nijam padam
sarpgatas tva gunädhyens na cirat prpsyasi çriyam
uktvety amantrya sarmhristhah künabhütir vanam yayau
maharshibhir mokshakahlih kriteñ hrishlñ ca pürvati
sa tatro jéananirdhütivikamh svupacam yayun
it vararucir ugraçapamukto
ghanapatalad ten nirgatah çacinkal
avikalanijabodhadugdhasindhuh
civapadam etya babliüva a pe
Ja procaca 了 — 33 matva 日: 一 55 camikya B 一 39 dhrito B.
cânikyenn B. — 38 niyojya À. kalitälolasamsaräsars À. — مشا وة
متم À. devi 8. 一 و PrarisYimi ,ذا priyam 8. 一 41 drishiri ca
1 Fi, — ka sarvaira À, 村 一 好 mugdha À. — 一 iti kshemen-
brihatkathivan vararaeiouktir nama 全. لكر د
pârvatiapad avatirya malhitalan متحدراسم
anatyah suciram bhütvà <ütavahanablhapatels
gurur gunavaiam lake gunadhya iti viceutah
apabhütim samasadyn Gapabandhäc anmcyata
jetismaral sa prishio tha kathänte Kanabhütina
nijavritlantam kathäm çrutvä haroditäm موعن
abhütam dakshiqntynsya dvijateh somaçarmanah
“atsagulmäbhidhan putrou crutärthà kanyaka tatlis
yate sabharye kälena tridivam somacarmani
crutürtha yauvanavati bhratrog cintavahäblavet
kadacid atha kanvyaira garbhini duhkhadä tnayok
babhüva sa piodumukhi garbhajrimblaskhaladgatih
lujjita ملسم جد parasparam çañkitayor bhratrols
svayamypitüham nâgens talo me garbhasarnhhaval
ity ukEtwa dhyanam asthäya tayor nügam adlarçayat
so bravid vasakibhratur putro bam dayitä ea me
apad vidyädharavadhüh kanyeyam yuvayol svasa
bhavishyati gunadhikah كرد ganävatärah patro
(ya cäpamoksham yuvayor darçaneon vidhäsyati)
د bhujange müm asûta نادم uktvety adarçanann
majantmavadhiqupan cn vatsagulmau nijam tatah
ca me للامسشل praptau vidyädharapadan küléna
tato miklilavidyänam açrayo vedapäragah
rte ER drashtum vato si ta tptirem
batragripavarm agenryarn kalividyägrayim kathäm
path Panyavaliadyitagitnnityadijivinim
knçcid حطة ghanätodyatataradye sai kovidalh
kagcit Priha prigalbho harn eka eva dhanärjane
2 bandhñd vyammeyata B, — 3 narema samprishtäh À. bhivodi
Fam 8- 一 8 سس ةبالق B — 10 yub, Cet hémistiché manquo dané B
— 45 全 caryam 15: ccayah B. pusvägrihadyüta تا
vecyägriheshu matimän dâtitiva bhaje smfitim
15 çrinvann ii giras tatra nripamn. Varavanopamam
praricya cshyasshite drishto ham سحا ممه grital
185 Latrn mantripadenn prapya drashtum تمجضةيلين utiamann
maya godävaritire kätyävanya verni
١13 où çrotva kothamadhyo künabhütir uvaca tam
catnvabanam abhikhyäm.kathar präpto nareçraral)
"7120 iti prishito gunädhyas tarn provica vikacadyutih
TL va çaktimati dut vallabhabhüt sitasmiti
| Er
2 yasyüh ممعصةطمطمطمامط jajrimbhe تدز smarah
anandasindhau ae
33 tatal kadwcid 5
amodamandire مملقتطتلمط علما
33 devikucasthale raja phulle ca bakultsthale
aarn emarodärah svairam harini härini
14 rajapatri ratiçräntisrastakarpotpeli tutals
avapa cidram adyane bals معاملما
0 sukhaprasuptäm shhyetya tn bhujamgo dagat kare
PCT
ramyap chinatti sahasa papah PE EN
26 tava virahito raja virahs |
brahmacaryavratal svapne dadarga es Givam
27 sumhadhiradho vipine saptavarshah جلاعت sthitals
nputrusya sa te putro bhavishyati waran قتصقط
28 让 uktayantarn Ann pranatah camkararm nripah
1 أدوجممه 有 ذا blue موده جسم
39
13 عملاأسطافسس 8 eanakair 13. - 16 5-3 سسااصه À, — 17 Gi-
shyah B. drisbtva D. — 19 s0 Gütavähanäbhikhyäm B — 21 chn-
ciamitä B,— 3 :nanalasnigdbo À. kelihälah مثا B.=— 33 phullo-
calikucasthalé À, — 34 ةد — ذا قاتعسف sx tuy D — وا قو
uktrà vükyam PB, — 29 shonda A. didrihshur FR,
VI. io
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AS
本 5
NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1 885.
simlhibhiütvs قد kanyä çieum harinnlocanam
ajjanad imar käle matta eva mahäbalam
traccharäpätaparyantacäpal präpto nijämn criyam
itvadinam ämantrys çätayakshnm narecgvaral
çätavsbanam sdäya putram präpa nijàm pürim
ityanvarthäbhidhah käle dipakarpasuto nripali |
rarnkslin vasadharn dhanvi dhairsabhäh catavahanals
sa kadäcid varodyane vimâne pushpadhanvarnals
vasante kaminikäntajalakelirato bhavat
nishiñcan kañkanamaniechäyäçabalavarins
aruninam stanatalion vijahära stnaropamah
tatraikä mahishi najaa hata sâvegam ambunà
ma modakena räjendra tädayety abhyadhän uripain
çrutveti mürkho bhüpälah kshipram âhritamodaknh
mu värineti devyäs معد هم jñatvà brivarp yaynu
cabdajñabhih sa devibhir bbrityaic crutiçalibhih
hasitan manäg drishtyä babhüva bhricadubkhitah مسد
asprishtatirthasnlilai rajapauratapasviblils
trilotanam anäridhya kathaïn vidyadhigamyate
sa cokodgntisamtaptah “rautsaritasevakal
avijñatamayo waidyais tasthau mauni divaniçu
kalena çarvavarmakhyo mantri saha Dayä nripam
Provaca rüjann asthäne ko yam <okagrabas tava
svaÿim çikshitayä kim te vidyaya cakravartinnls
vibudhäs trim nishevante pagya cakram ivecvaram
athñham avadarn dhyütvya gunadhye سمط yatharthavak
panditar tram vidhasyami pañcabhir vatsaraie iti
34 npipa B. kanyakäkämi B. — 33 pramukta À. — 34 ämantrya fi.
7
一 39 .8 مامقط 36 B, 一 سقرم
42 مد tha gokigni 8. — 45 yathärthavän 8
. ع يلآ santarhäsam مل 一 با قتع
加
49
51
Ra yadi mme na phalishieat عند شي
pratiffayets tapas vilokya varadam gubam
sa kätantrenn nripatim mäsaig cakre bahuçrutam
tata: parajité mauni nripena sthätarn arthitah
cabyabhyarm sahito dubkhad yato han dicam uttsräm
tapasä tatra rudrani drishiä tadvnensä tatah
tam asadyn gaté عمري mayä jatih smrtissakhe
jhatva PH SET rene Py abam
paicacim D a Mt
VIT.
gunadhyeneti kathüitem çrutva sambrishiamänasah
kaoabhütih panah praha mumukshub cépabandhanat
tradägomannm adyaiva mitrena kathitnm niçi
mama divyadrien dhanyam rakshnsä bhütrrarmann
idam kathaya هنذا tram vipularn kautukam hi me
katham malyavän nämnë pushpadantah kathom حسما
[mu ssh
it Prishtab picscens gumadhyah praha divyadhih
dvijägrahäre jähnaryäs tire babusuvarnake
vipro pra re عو babhüva crutipäragah
dvijal لسري ا ب اا 0 مقط عا وده
vaiçranaräbhidhas tesham nininda pitaram krudhä
Sr rodranim drishtei عل
1 bandhanarn À. — 3 tévnt B. ca لود 8
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NOVEMBRE-DÉCEMBME 1885,
وهنا ty abliyetyn qrasadyn nddham agrajam
ge tanayam mant مملماجى va vacayan ٠
aa kanivän jyeshthag ca putralau tusya “رهزم
jagrnataa tapasa drashiuin devadevars trilocanatt
vichtramalyavalayair aresyiträ mabieçraram
tadvaran mälyavan فسهم Yo bhavat-so han agrajah
dhanyo parag ca vatadhir wararn prapya امع نأمط
Külens bhuktssumbhhogo ganatäm prapsyasiti sal
candeamauler sara prapyn sidyarjanarnto moto
sa kndacie chriyarn mama bhüpater vasuvarmanah
dadarçca yauvanavaliqi tanayäm atanudyutir
sâpi siarenäbhihatä tem rüpavncikrita |
sabjñarn dantena تجعم لمجم khagdiyatt muhur vyadhat
sunjñanabhijfo vivacal pushpacipacilimukhaih
tatsarn)üärtham upadhyayad vives saralicayal
adyäne püshpadantakhye güdham sampit قجما kpiti
guroh çrutreti tatraiva prayatas هذا avaptavän #
tam ashdya sudhüsiktacarie iva käitarah |
jograba kanthe sotkantham akanthasmaralälasah
قد babliäshe tam âänandid nmañdasmitasundaram
عر 2
| adbvivens dhimata
crotveti ذه vrisham mene tam vishänavivarjitnn
tato bhayäpadlegens tyaltvi tar hamsagämins
ayayau mügdhamanusä ramante na hi voshitals
uras tadvivogägnitapitah
aträntare vrajan-vyomni bhaguvän järvafipatih
tar vilokya kripavishto devyi ca svayam arthitah
eg pañcacüdakhyam ganar tadviñchitäptaye
sa dhürjatisamadishtalh sauctyn bralimanantikann
Le second hémistiche de 8 et le premier de ن manquent dans A.
ave varng À, — رو velakumbham À — ود attimadyotion لآ
4 سجنلامةكوهلنها À — 17 inandumaodiean smarasandort ذا
prishta B, |
4 لسع يق
M re 7
| LA BRIMATRATHAMANTAR, | 49
13 tam. Snmiigvidya : vihitabralimavesho jarann ليلل |!
جسمزتحل minva vadhüveshar vasavarminim abhyagät |
له lan uvaca سخلةم ةلس imam raksha وكناسحة mnma
ciratn valu sutam صقر bhrantyi drakshyan bhütale
35 ity ukto nyäsabhütän tan bhüito jagraha bhüpatils
kanyakantahpure räjño dativà tm brahmano voyais
15 sa räjapatrun dliñgys vadhüveshah çanair niçi
prb kim تمكقم vijiatas traya projñämadah kva te
27 pur sapjäänabhijho سخلا mürkho siti vidarmbitah
tvayasmy avasare sublru sadû sarvo hi رتاس
38 ukiveti دمتست سوه sundar ya sumentas كنا
yayay alakshital prütar dvijaveshadhran ganam
8 39 Sano pi عمسيهها دجمل تسد وها jarjarakritih
مدان Satva rajanam praplo jam tanayo man
30 saushäm dehiti tac chrutva raja jiatvü ea tam gatäm
cyenarüpens cakreqa çivir auçinarah purû
5 31 parikshito blramanty evam devi iti bhayan si
dvijun prasdyn pranatas tasmai dubitaran dadan
Sa YU gonaprabhavena Peipya rajasutämn بلدزة؟3
سدرمه utpadys جديمهها malipalarn
33 ganak so bhüt tayaivodyatinsamiaayh
(so panapañkiyà mokshenn Lhavabhaktys Éronnath)
ti pushpadantemälyavannänmakutha
:WILL
L
1 وناب gunadhyakathitam kännbhütir PA tam
çonitena Likha kshiprup suptanam cakravartinam
3 kathümg vidyadh هر kathayami sthirotbhavn
iti crutra blekhäqu saptalakshäny ananyadhih
213 jvalün À. سمملدول B. 一 :5 dhritri B — 26 praj
jiite B. 一 قود جد smaraçarath B, 一 39 ومس B, 一 So لدم ع >
UE D, 一 3: nijam le 35 sopaua, Cot hémistiche
جرحدجاك لمك اننا 103ل À. 一 pashpadantamätyaranniroktih B,
HR 2
١5
5
5 budhäs tyajanty nnisidya mürkhäc cäcarvanakshamälh
crotäro naprasiddheshu rajate kva subhâshitam
5 avamänivadhütäm tam jñatvà mani bribatkathäam
(calyäyamänsm hridaye tarunim iva kanyakam)
7 vyäkhyäya cisyasahito gunädhyo väcayat svayam
jubävägnau mahäkopal patram patram anäratam
8 tasmin vyäkhyätari katham nihçeshamrigupakshinah
tyaktähäräh samabhyetya tasthuh süçruvilocanäh
و tatas tacchushkamänsägi nripatir bhriçam âturah
10 drashtum tatas tad écearyam ayaltah catavahanah
(pushpiçisbläm gunädhyena grathitäm açrinot kathän)
؛١ lakshaïkageshäm âsädya tato râjà bribatkathäm
13 sadà pürnah kva citémeuh kva drishtam amritam babu
Eva Ya baramukhodgità labbyate nikhilä katha
13 Gruträ gunädhyäd akhilam vrittantam koutukakulah
yayau lacchishyasahitah samädiya brihatkathäm
14 günodhyah paramajñanavalninirdagdhavigrahah
mälyavatpädam äsidya vijahära baraprivals
19 rajapi taccishyasamarpitagrir
aviplapürvabhyadhikaprabhäval
10 Lathäm trinetrinannpadmasatäm
endraviracité ya brihatkathäyäm kathäpitharn
sd”
LA BRIHATRATHAMANJARE. 451
BRIHATKATHAMANJARL
PREMIER LIVRE.
kathapitha.
E.
Comment ما Brihatkathà descendit ici-has.
{1-6} Puisse le dieu sur ln tête de qui la lune brille, telle
qu'aux heures crépusculuires, rougie par هآ laque des pieds
d'Uma devant quil s'est prosterné, poisse Çiva vous protèger |
Gloire à la grandeur des princes des poètes, miroirs des
charmes de Sarasvaü, océans de lait d'où sort lambroisie
des expressions délicates, réservoirs-de-nectar {lunes) pur
qui s'épanouit l'esprit des honnètes gens! {(Méchantes gens
et coquins sont races de mauvaises langues, hobiles à vous
surprendre en faute: leur œil vous guette sans chigner jamais ;
rien qu'à des voir, on frémit). La force plait : qui donc
w'aunernit une œuvre où les couleurs éclatent? Quel est Le
cœur où les multiples Üigures de rhétorique. n épandraient
la joie? Que sera-ce donc d'un poème où le long enchaine-
ment des belles expressions aux pointes aflilées, bien aimées
(voisines) des oreilles comme les longs regards d'une belle
(dont les yeux sont fendus jusqu'aux oreilles}, provoque les
cris d'admiration des bons esprits? Et cest ainsi même que
dans les Puranns où sont ex posées toutes les connaissances ,
et aussi dans Les Livres révélés si féconds en utiles enscigne-
ments, est contée cette histoire :
(5-29) H est un mont, pére de Çarvani, éclatant comme
le sourire des Vidyadharis en leurs coquets manèges, et
qui porte pour diadème la chute des flots de la fille de Juhnu,
Avec la splendeur ttincclante de ses neiges, souriantes comme
ف
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9
+
452 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885.
les rayons de l'astre des nuits, 这 illumine d'un éternel clair
de lune la région du تجعزنا des richesses, À voir la lune qui
couronne la tête de بدت on je prendrait pour l'Océan de
lait dont les vagues soulevées cmbrasseraient les nues, Ses
milliers de rayons élevés trompent les flamants des jardins
du troisième ciel, qui les prennent pour des tises de lotus,
Brisées dans leur choc contre le sommet de ses rocs, les
cascades du Gange rebondissent en fines gouttelettes dans le
ciel que soudain elles constellent d'étoiles, Dans ses vallées se
jouent, avec des sourires d'écame, des rivitres dont les Yeux
sont des lotus épanouis. Sur la plus septentrionale des cimes
cristallines de ce mont, cime qu'on norme Kaïläsa, blanche
comme un collier de perles, se divertissait fara, l'amant de
la علانا du mont. Sur وا joue dé Gauri, lune: ود reflète, inche,
l'éclat du poison Été à In gorge du Dieu plus splendidement
nor que le noir lotus. Les serpents de sn parure sont cotmme
des çaivalas déserts par les finmants crânes qui ont pris pour
une racine de lotus son croissant de lune, Suren tête. ln lune,
enveloppée des vagues que soulèvent les cascudes de ln rivière
divine, coûte la joie de se retrouver, comme à sa Naissance,
dans une mer d'ambroisie, Tandis qu'il danse le tandava, js
montagnes, couvertes de la cendre {ascétique| tombée cu
cercle de ses bras, ressemblent au pie des neiges. (l'Hima-
laya}: Le serpent de son collier tourne un regard oblique
vers le paon de Skanda qui s'agit joyeusernent à ها vue de
son gosier noir comme un nuage. Les gouttes d'eau du Gange
qui bouillonnent en lournoyant dans les cavités des crûnes
sont comme des Nakshairas qui l'honorent par amour pour
ها lune, son dindème, Ses éclats de rire, d'une blancheur
aussi éclatante que In mer de lait agitée, font à 1 éléphant di-
vin du Kailisa comme une oreille dont il s'évente.
(19-24) Un jour la fille du mont (Hinilaya), d'une voix
qu'on eût prise pour un bourdonnement d'abeilles attirbes
par son visage lotus, interrogea, dans une retraite uys
térieuse , le dieu alangui par Les plaisirs amoureux: ٠ Lieu
Par qui nait, se maintient et périt l'univèrs, de qu est sorti
وا BRIPATRATHAMANIAE مد
عن te louer? Ma ponsèe désire عل le Védn. qui est enpuble
enfarités par كفل مقس récit des multiples عل “démiment entendre
laomivh, récit que nol outre nn jimnis entends." Le
“dieu dont la lune est le dindèmo répondit à ln décsse aux
موف سن veux 'antilope, en ln plaçant dans son giron, avec
Qu'y at-il d'ignoré de toi, décsse clair « :مامز gard épanoui de
de lunë de l'océan intelligence ? Toi dont lesourire est d'a:
broisie, tu es en effet ma propre vie en dehors de moi, " - |
«Jadis, curieux de me voir, moi l'infini, Hati et SR )24-40(
le dieu aux quatre visages allérent et dans les mondes souter- 1
limite ما et dons l'atmssphère. Mais nnyant pas trouvé كمته
dé ma puissance que rien ne limite , ils chantèrent mon tloge
es éoriant : « C'est fui le grand dien (Mahädeva) s, Hart qui
n'avait de dévotion qué pour mot obtint par mon ordré les
plus grands honneurs, Mais Prajäpati qui m'avait demandé
مقاط dé devenir son fils ne reçut plus d'hommages, Toi, ma
aimée à lol vif, to es un corps de Vishon. Mod lot, &moi, > Œ
c'est le soleil aux mille rayons; le tien, c'est la lune, fente =
au pur sourire, Jadis quand tu étais ln fille «de Dak- a —
sha ét mon épouse, lu rejelas par courroux de cÔrps 1
ton père, à belle! Car un jour "quil 000002 عل كتمحذمة سا que
Offrait un werihee accompagné de grandes fètes, alürs que |
lès troupes des Suras et tous ses parents satisfaits entouraiènt NTI >
le Prajäpati, et qu'on entendait retentir les chants et lès 0
m'invitér & قل danses des ballerines célustes, ton pere dédaignd
en m'appelant à l'enguilandé de cränesr. Un Gana, né de 一 NY
conduite à suivre, 2 ها ma colère et à qui ton courroux indiquait
ne resta plus qu'un كذ détruisitsacrilice et granles fètes dont
souvenir. Initée par suite de mes reproches tu abandontis -二
le corps qui te venait de Diakshn : et ty maquis fille d'Hinif-
laya, réceptacle de toute splendeur : «Cette El qui te nait ne
moitié du corps de Cambhu», teflés furent. {es Fa- NE ذا “est
bouehe 1 خا robes que Le roi des sommets, ton père, entendit de
de Närada. Puis, comme je me livrais à des austérités, l'Hi. -
mavat Le désignn podr mon servie, loi bouquet du jaretii dus |
coqueltaries de la jéanvsse naissante, C'est à ée moment que les à
54 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885.
dieux, dépouillés par Taraka du prestige de la victoire, ap-
prirent qu'ils trouveraient un sauveur dans le fils qui naitrait
de nous deux : sur l'ordre de Cakm le bien-aimé de Rati
sinsinua dans mon ermitage avec sa belle ét Madhu son
compagnon. Alors les linnes avec leurs sourires de fleurs,
avec leurs tresses d'abeilles coqueites, avec leurs bracelets
d'oiseaux chantants, se mirent à ravir le cœur. Le campaka
prenait les teintes provoquantes qu'a la joue d'une bellé et la
rougeur de l'açoka avait des ardeurs violentes comme le cœur
des amants. Je te visalors, prosteraée, répandre devant moi
des poignées de fleurs julouses des lotus de tes yeux éclatants.
Tes regards obliques, et aussi les flèches de l'amour, aux
pointes afhlées, qui frülent les extrémités des oreilles, me
prirent pour leur cible, et regards, essaim d'abeilles
de ton visage lotus, longtemps battus par les vagues de
la beauté, tombèrent aves passion sur toi. Je concentru
bientôt mon attention, et je vis عا dieu qui s'arme de Heurs
et dont l'arc, ayant pour corde une abeille, retentit du son
aigu de ses bourdonnements. Alors, saisi de colère. je con-
sumai du feu de mon regard les membres de l'Amour,
qui eut désormais pour retraile les yeux des belles, Ainsi
cousumé le dieu qui a pour enseigne le Makara, dont le
soullle bouleverse Le cœur, ها pensée se remplit de honte, de
courroux, de pitié et de douleur, et tu pensas : «Si l'a
mour. a déconsumé par l'ennemi d'Andhaka dans sa colère,
à moi جا faute! مااع د te soumis à de dures sustérités. Je sus que
ton âme, heureuse de me chérir, ne s occupait que de moi :
l'objet de tous mes désirs était atteint, grâce à ton affection.
Dans la demeure d'Himavat, où se célébraient les grandes fètes
de lon maringe, les habitants des cieux, tout à ln pensée du
meurtre de Taraka, se livrérent à ln joie, C'est ainsi que je
lobtins , toi dont la besuté est irréprochable, rivière de l'am-
broisie amour, plante sortie du sol charme et qui ressuscites
l'amour. Écoute cette histoire variée, qui a trait au ciel et
à la terre ensemble el qui éveille dans l'esprit égayé l'éton-
sement ct la joie.»
LA BRIHATEATHAMANJARTI. ASS
(49-66) Çiva se mit alors à conter l'histoire aux maltiples
mervoilles des sept Cakravartins, princes des Vidyadharns. À
ce moment se présenta un des premiers entre les Ganas, l'or-
gueilleux Pushpadanta, qui voulait voir le Lieu, Nandi à la
porte le repoussa : « Jamais où ne me refuse l'entrée, Que se
passe-tl donc?» pensa-til, et, saisi de curiosité, 1l se trans-
forma en soullle, entra et écouta librement le conte. La por-
tière Jaya, folâtre amie de la déesse, entendit à son lour نت
récit de la bouche de Pusbpadanta, son amant. Le lotus de
son visage tout épanoui d'entendre ces merveilles, Java, dans
sa folie, raconts l'histoire à 1n Glle d'Himavat qui l'interro-
gesit, La décsse irritée alla trouver le dieu qui a ln lune
pour diadème : « Personne ne la connait cette histoire que
tu m'as dite | Eh bien voici ces femmes qui la répètent en se-
cret dans leurs jéux, » Son courroux, que voilait un sourire
trompeur,débordait. À ce rireirrité le dieu courba sa tétedont
le sommet porte la lune; il réfléchit et parle ainsi : «C'est
Pushpacunta qui transtormé en souflle a pénétré jusqu'à nous
et a entendu mes paroles; je n'ai point commis d'oflense envers
lois; ainsi dit à son épouse le dieu dont Les cheveux ont la
forme d'un fardeau. La fille d'Himavat üt alors venir Fush-
padania, et sombre, les sourcils contractés, elle maudit le
Gaun en proie aux feux de sa colère : « Tombe lout de suite
au monde des mortels!s+ Ainsi s'écrin In dévsse, tandis que le
génie aux pendeloques d'or tremblantes frémissait de pitié el
de tristesse, car les colères des grands ne s'apaisent pas dés
qu'elles ont frappé, « Gräce, déesse, pour mon amils s'écrin
Malyavän en courbant la Lète, pour détourner la malédiction
de son compagnon. Irritée, Budrüni maudit à son tour ce
génie, vrai diadème des Ganas. «Lorsqu'un Yaksha,
transformé en Piçaca par la malédiction du dieu des richesses ,
retiré dans les forèts du Vindhya et nommé Kanabhüti en-
tendra de ta bouche ce récit que tu as entendu à la dérobée,
alors la malédiction qui te frappe prendra fin, Mais que fais-je ?
une telle colère n'est pas longue et le terme n'en a rien de
rude! Puis quand Malyavan entendra ce récit de la bouche de
١ نيك
١ NOVEMBRE-DÉCEMBHE 1885. وؤد
Künabhüti, alors viendra l'expiration de sa peine.» Telle fut ©
la grâce que ln déesse accorda à leurs prières, tandis qu'ils
baissaient la tête, le diadéme chancelant, leurs guirlanc
trurmblant avec les abeilles qui s'y posent. Etils se mireol
à frémir comme saisis par la troupe ipérissable des malé-
dictions,
.(66-fin), Hs étaient depais longlémps descendus tous deux
sur terre pour subir leur châtiment, quand la lille de l'Hi-
mavat interrogen sur leur sort le Scigneur aux trois yeux qui
it : « O belle, Pushipadanta est devenu sur terre le fils
du brahmane Somadatta, établi à Kaucçambi, Kätysyunsa,
Cratidhoru, Vararuci : tels sont les trois noms dout on ap-
pelle li-bns ce génie vertueux. Mülyaväan est né à Pratishiluana ,
duus le Dekkan. Ses grandes vertus l'ont renilu تنغ صما sous
le nom de Gunädhya.» لل ces paroles du dieu dont unémon-
tagnë اف la résidence, Gauri se séntit le cœur ému de pitié.
Et Jovä, armaigrie par le chagrin d'être séparée de son époux,
se مدنا à des austérilés en vue de se réunir à lui.
Telle est dans la Brihatkathämañjart, ouvrage de Kshe-
mendra, au livre appelé Anthäpütha, la Descente des Contes.
LL.
Légende de Fatahputra.
(a-14} Descendu sur terre à ما suite de ln malédiction,
Pushpadanta, Le premier des Gars, devint ensuite le princi-
pal ministre du roi Yogananda. Toujours et garde contre les
Ulusions de ce monde où tout est vanité, ils'en alla, sous le
nom de Kutyäyana, voir ها déesse qui habite le Vindhyn. Ses
austérités lui valurent de voir apparaitre la déesse; sur sos con-
svils, le Gana entra dans une caverne où il vit un grand dé-
ton, pressé d'une quantité de Piçacus, Is'appracha dé Rann-
bhüti (eue c'était lui sous cet air monstruoux), roçut de lui
les hommages pessorits et lui demanda pour quelle ruisanil
habitait cotte forêt: L'autre à cette question répondit “Je
= عن NE SON ie Es لسع
5
ليخ 0 عه JR عي
A. 一 月 !لوب pd ال | r 4
5 37
ك7
Re MAN En
LA BRIRATRATHAMANJAR I. 457
suisun Yaksho : pouravoirfréquentédesméchants, le souverain
des richesses m'a mandit ot m'a translormé en un horrible
Pico, Ce bio privé d'eux, se, aux arbres desséchés et épi-
”eg souris à ذا malédiction, épouvantsble , est ma demeure
depuis ma .متنا La défirranee doit venir pour moi quan je
rehcontrerai Pushpadanta: j'ai entendu Cambhu qui habite , 1
= les cimetières le dires. A ces paroles, Kätyayann peu à pes
| se rappela son histüire, reprit conscience de lurmème ct so trs
dit: Je suis Pushpadanta. Ragabhüti apprit alors du bi Fluis- Vu
toire toute pleine de murveilles des sept Gakravartins, princes ١| , LV
des Vidyallhiaras. « Quand un brohmene voué au silence venu = #
du Deékkan, Gonadhyn entend de ها bouche cctte histoire 72 ra
que je ما conte, alors fui et loi vous serez délivrés de la ms-
lédietion qui pèse sur vous. « Ainsi parla le généreux تلمكا 8-7
vous à ln En de son récit, Et Kämabhüti qui le voyait fort 5
Aliens ds dépouiller auplus tôt son corps mortel linterro- 4
gen avec curiosité sur نف naissance ol ses aventures, Ni
impatient qu'il lüt de revoir Çambhu, le génie qui avait |
اند conscience de ؤاضمه نمآ محصمغوصدتم] son listoure mer:
(añao) «1 y avait à Kouçambi on brabkmane nommé |
Agoiçarman où encore Somadatla, vrai dépôt de la science +
sicrée, pur dans ses aclions at dans ses œuvres Ties De san 7
union avec Vasudatth noquit an enfant qu'on appela d'un 4
nom significatif: Crutidhara (qui retient rien qu'à entendre). Le
où encore Kätyayans où Vararuci. Cet enfant, «était moi, Un -
jour, j'étmis nlors à L'âge de jeunesse ét j'avais perdu tic
père, deux brubmanes qui voyagenient entrorent chez nous
en quête d'un asile. [ls s'appelaient Fun Vyadi, l'autre An:
déadatta, Or j'étnis allé par hasard nu spoctacle et je répétais 7
le jen des acteurs nvec l'accompagnement de musique, de ١ 4
chant et de gestes, Témoins de ce Hit, tous deux furent
stupéfaits d'une mémoire si prompie et si Bdèle chee un 3
jeune enfant, Pensifs, surpris. le regard épanoui de jaie, 5
frappés de mon nom, ils dirent 4 ma mère : 31 dé
lao-a4) ١117 voit à Vetasapura deux brahmanes de la rate
RS عدي
NOVEMBRE-DÉCÉMBRE 1885. 458
de Vasishtha, fameux sous le nom de Karnmbha et de Deva-
yana. كلا eurent deux fils qui, avides de s'instruire, & mirent
à parcourir jn terre. Arrivès par la faveur de Rärtikeva à la
ville de Patalipatra, Skanda leur rendit cet oracle : « C'est dits,
brahmanc Varsha que vous recevrez la science.» Les deux
jeunes gens (c'était nous) allèrent, la joie sur le visage, à
ln maison de Varsha. Nous disons qui nous sommes, notre
histoire: alors هل femme su doux langage du professeur
_ Varshn nous racontn, sur notre demande, l'histoire de son
لق
brabmane nommé Camkarasvamin, هن était 11 )24-32(
très versé dans la connaissance des Védas. Ce personnage au
grand éclat eut deux fils : Varsha et Cpavarsha. Upavarsha,
le plus jeune, était riche et de grand sens. Savant sans égal,
il était honoré de tous. L'ainé, qui est mon mari, était né
ba سنا incapable de discernement; sa stupidité avait fixé chez
thte tournée par sa fortune, sans ها misère, Un beau jour,
crainte ni honte, la femme d'Upararsha pétrit, pour son
beau-frère à l'esprit pou solide, an gâteau en forme de phallus,
reçut avec jnie, m'en para ع1 11 fait de poison et d'onguents.
dit : « Les femmes qui craignent la fntigue du bain, pour عدم ét
se débarrasser des souillures (mensuelles) font, sans aucun
scrupnle de pudeur, des gâteaux de ce genre pendant 3
saison fraîche, » À cette vue, prise de dégoût, la tête basse,
criant : « Ah! je suis morte! مع je pleure, je tombe à terre
je suis la femme d'un foul» Alors Warsha se sentit pris de
honte: brasquement il partit et il se soumit à des austérités
qui ui valurent une grâce du seigneur Guhn. « La science,
dieu, que tu possèdes désormais, tu dois la com- ع1 lui dit
moniquer à on Grutidhara. « Ainsi mis en possession de touté
science, Varsha retourna chez lui, »
7 (32-37) À ce récit de ها femme du maitre, nous nous in-
chinämes tons deux; puis nous primes congé du professeur
pour parcourir la terre entière, sur son ordre, à ln re-
cherche d'un Çrutidharn. Enfin, avec le temps, nous avons
vu, d mère, dans ما maison cet enfant qui mérite si bien son
LA BRIHATKATHAMANJARI. a50
pour y recevoir la science : souhaite nous bonne ehanee. «
. Ma mère, qu'ils prinient, consentil, quoiqu'avec peine;
elle me quitta toute en larmes, encore enfant, quand je venais
de prononcer mes vœux. Bientôt après, j'arrivai, joyeux, en
leur compagnie, à la demeure de Varsha; je reçus عل lui tous
les Védas: bref, je devins un puits de science.
(37-48) « Un jour, après manger, comme nous étions seuls,
je questionnai mon maître sur l'origine de Pütaliputra. Il me
1 it: « Autrefois, à une époque où la sécheresse ruinait
tout, trois brahmanes frères quittérent leurs trois épouses
et changèrent de pays. Une d'entre elles qui était grosse
accoucha à terme d'un Gls. L'enfant reçut de l'époux de Gauri
le don de trouver toujours de l'or sur sa tète, Grâce aux
mille pièces d'or qu'il recevait ainsi chaque jour, il frnit par
monter sur le trône sous ke nom de Potrakn et régna chéri
de ses sujets. Dévoué سم culte de Hara, il devint fameux par
sa libérolité; nos trois frères qui avaient couru jusqu'au bout
du monde vinrent solliciter ses aumônes. Sur les indications
de sa mère, le roi Putraka reconout son père et ses deux
oncles, et joyeux les traits avec honneur. Comblés de pla
sirs, ils passèrent peu à pen de la satisfaction à l'arrogance.
Quel est l'homme qu'une fortune subite memivre pas comme
de l'alcool ? Us se disuient en secret : si nous le fnisons tomber
du trône, c'est nous qui y monterons et qui serons rois, Sous
prétexte de rendre hommage à ln déesse qui habite le Vin-
dhya, ils amenèrent leur fils et leur neveu dans un Heu
écarté où ils avaient disposé des sicnires. Mais le roi pénétrn
le dessein de ses parents: se venger d'eux lui répugnait; il se
réfugia seul dans une forët du Vindhys, abandonnant ها
royauté. Ces liches brahmanes s'ermparérent du trône déserté
par Putraka; mais ils ne tardèrent point à le perdre, baitus
par des ennemis plus forts.
(48-53) « Or, Putraka, vrai océan de courage, s'était en-
font dans une forèt solitaire Il s'engagra dans un ravin de
à
上 Ter علا 86
So NOVEMBRE-DÉCEMBRE. ل 85,
مدني اص ها , où jarnais mortel.ne لوجم Deus
0-0 " L 21
dipulaiont l'héritage. paternel. «Que le vainqueur. à ln بوه
5-5
avis جلا se mirent à courir de toute la vitesse dis leurs ja: ER.
Pendant ce temps, ilenleva les sandales, le bâlonset le vase,
course obtienne toul le patrimoines lour dit-il,-et sur, cet
٠ objets du Litige. Avec مماقط عل on pouvait tout ;créer avec
les sandales s'élever dans air, avec جا vase avoir tons وغل
plats désirés. 11 se rendit à la ville d'Âynjñika, ot demeure
en secret dans la maison d'une vieille femme qui le: traitn
boanétement en retour de l'argent qu'il bn: fournissait chaque
matin. |
(93-68) « Un jour, 让 entendit vanter la Alle dirai Mua-
hendravarman, personne de rare beauté, aux lèvres roses,
nommée Patala. 11 chaussn les sandales, s'envole pendant
la nuit comme un oiseau, et par عا chemin de l'air pénétra
dans le palais, Iaperçut la princesse : Elle était étendus sur
une couche loule pure, sans nuire voile que sa لاسكا en-
dormie, pareille à la divinité lunaire cgarde dé sn route
céleste: on eût dit le fleuveamour, où sourient Les flots grâces,
ou quelque plante magique puissante à ravir les cœurs
échappée an boc d'un oiseau, on encore جا liane معلا سيمع
éclose dans le jardin jeunesse. Dès qu'il l'eut aperçue. dans
le palais que rougissaient les feux étincelants des [Peerrerles ,
il songes : « Comment faire pour l'éveiller à l'instant. de ce
sonaeil si cul qu'on la dirait pante sur un tableau e
Tanilis que sa peusto faisait la balançoire, deux veilleurs de
nuit cousaiont au dehors et l'un se mit à dire par. Lusard.:
«Onebelle dontle sommeil à fermé les veux dclatants et عضت
quets, dont les oreilles lotas ont une splendeur éclatante,
dont ja bouche entr'ouverte et par là plus charmante encore
laisse échapper des cris entrecoupés qui défendent. d'agir,
dont le visage est pareil à la lune, qui la rencontre et عد عم
jelte aussitôt à son cou, celuidà est une.stalue de. pierre
Con un Puotraku de pierre) faite comme de عتمطة ot dos par
un Créateur habile, s À ces mots. Potrakn joyeux el surpris
se dit: « C'est moi qu'il désigne; il à raison: c'est un sagé,
on |
LA BRIHATEATHAMANIARI. 501
quel qu'il soite; et, pris de passion il ssuta au coù de فلضوط
qui croisait ses mains comme un bouclier sur ses jeunes seins
frémissants. Telle qu'on tapis de nymphéss sous les pas d'un
éléphant, ses yeux agités d'émoi imitaient les Lis én désordre
ot son gracieux visage incliné par son amant semblait un
lotus qui se penche; telle que In nuit brune, les perles عل son
collier, étailes, scintilluient dispersées: soudain elle devint
l'asile عل l'amour, de ها surprise, de la crainte et du trouble.
Ainsi se livrant chaque nuit à l'amour (compagnon de l'Amour),
son amant, printemps, la faisait épanduir, fleur, Mais à La
longue, le roi éventa l'amoureux clindestin, Putraka prit
alors avec lui Pütala et ها conduisit à travers l'air jusqu'à ls
rive ماعل (Gañga) fille de Jahnu. 11 y coula d'heureux jours,
entouré de soins par la belle. Il éleva üne ville avec des
paluis d'or en les traçant sur le s0l avec son bâton. Cette
ville, élevée par le roi Putraka sur la demande de Patala,
c'est Pataliputra, te sanctuaire de la science.
LIT.
Histoire d'Upal oc.
(1-8) C'est ainsi que je recevais de mon maître toutes les
sciences , heureux de séjourner près de lui, Enfin j'épousai
Upakogs , ها fille du respectable Upavarsha. Dés que j'eus ob-
tenu cette beauté dont les veux étaient pareils au lotus sombre ب
je devins le domaine de l'amour, le réceptcle du bonheur.
Or, j'étais fameux par ma science universelle, ainsi que Vyñdi
et Indradatin, quand un de nos condisciples ب d'esprit obus,
notnmé Panini reçut de Çamkara, à force d'austérités et de
continence, une grammaire nouvelle. Pendant huit jours
nous discuiämes tous deux nosthéories sans avantage marqué :
à la fin je l'emportais quand Harn, inspirant le trouble par
un fracas effrayant , fit disparaitre de ma mémoire le souve-
عتم même de ma grammaire Aindra. Pänini demeura stupé-
fait: quant à moi, Je pris la résolution de vivre en nscète
wi. 4
IE قد هه نك Robin
aëg NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1385.
afin de voir m'apparaitre l'époux بعل Parrot, Blharga. le
dieu destructeur de l'amour [om : qui en'avait ravi ls mé-
moire) el qui accorde des grâces. ول partis en remettant aux
mains du marchand Hiragyagupta, mon voisin, l'argent né-
oéssaire aux dépenses de ma maison.
(844) Ainsi délaissée on pleine fraicheur de sa jeunesse,
Upskoçä, qui connaissait les saints préceptes ,obserwa par.fi-
délité gonjugale les pratiques qui conviennent à l'épouse dont
le bien-aimé est au Loin. Or Le temps s écoulait. Un jour, cetle
belle à ln démarche de flamant allait comme d'ordinure
se plonger dans la Gañga:; semblable à ln Yarvuna. ses vêle-
ments légers et transparents imituent le blanc sourire عم اهل
cume gonflée: ses henches, les bancs de sable: ses veux: le
lotus frais éclos, son teint le bleu sombre des ondes. quand
le chef de la police royale . jeune homme emvré de sa fortune:
et aussi le chapelain du roi ainsi que son ministre, uper-
curent ce bouquet de l'amour, À sa vue, chacun d'eux fut
subjugné par ln passion. Le ministre! dit à Upakocë : « Ac
corde moites faveurs avant tout autre. s Comme elle revenait
du bain à l'heure du crépuscule, prise de peur, elle lui ré-
pondit perfidement : « Soit! rendez-vous dans trois ] jours à la
tombée de ها nuit.» L'amoureux ainsi berné, elle s'en alla.
Délivrée du ministre, elle dit au chapelain : « Dans trois
jours à la seconde veille ماعل out, je suis à ta disposition.»
Sur ces paroles elle je quitta. Puis elle s'adresss ou chef de În
police : + Dans trois jours, lui dit-elle, à ما troisième veille
dé la nuit, je suis à .توا ٠ L'accord ainsi conclu, débarrassée
des poursuivants, elle rentra chez elle, encore tremblanter
et répandant en quelque sorte avec ses regards inquiets des
lotus sur tous les poims de l'horizon. Elle alla ةع
Hiranyagupta un peu d'argent sur le dépôt que hi avait confié
' Le teste désigne ici par mantrisuté «le fils du einistren le personnage
appelé au vers précédent mantrin «le ministres. Cetie iaconséquence. tend
enns doute à la Bçus cavalière dout Kabemendra traite le mie eh
GE VI, Lo où ee ht de pb “lions ext بصضصط
quement appolé scrdülas «tigres.
|
LA BRIHATRATHAMANJARE 4617
son mari. Mais Le coquin متم le dépôt et réclams un rendes.
vous cher elle en retour d'un versement : « Dms trois jours,
lui dit-elle, معتمعع ل سه quart dela غتسه je t'appartiens , paisque
je suis Libre et que tu me veux. » Puis elle conta à ses domes-
tiques toute l'histoire. Le troisième jour venu, à la tombée de
جا ouit, le ministre se présenta en tremblant, pires qu'à ragret ,
dans La maison où toutes Les lumières étnient éteintes, Upa-
koçä jai dit : « Je ne puis me livrer à toi sans que tu te sois
baigné.s L'amoureux obéit et entra dans une chambre reti-
réeet sombre pour y prendre un bain. Là, on l'endinst
d'huile et de noir de fumée. Des servantes | en frottèrent
les membres pendant an long temps. Mais voici qu'a la se-
conde veille le chapelain arrive bien vite, La cat-se au bois,
en forme de coffre, était ouverte. « Entre là-dedans, entre,
dépéchetoi, crient les femmes au ministre; r'est le maître de
Ex maison qui arrive. » Et Cpakocä fit entrer ce haut person
nage duns ها caisse, qu'elle ferme avec un verrou de fer. Elle
dit ensuite au chapelainr + « Tu ne me toucheras pas avant de
te baigner, ٠ À son tour à obéit. Tandis qu'on Le frottait d'huile
et de noir, Le troisième survint. En vérité, quel est de roué
d'amour qui pourrait duper même une innocente? On vous
jette le chapelain tout eflaré dans le cofire. Par le mémepro-
cédé, le chef de la police ne tarde pas, son tour venu, à
préndre ane mine de Picica An dernier quart de la nuit,
Hironyagaptn , cet excellént marchand , arrive. Le policier, à
son tour, est enfermé dans la caisse au bois, Ujakoch frit كه
seoir غ1 marchand à son aise sur un besu siège et lui dit en
ince du coffre + « Remets-moi l'argent que t'a confié mon
mari.» Hirançagupts lui répond + « Livretoi d'abord à moi,
femme à l'aimable sourire, L'argent que m'a remis Lon époux
est à moi, 6 tdi dont Les sourcils sont beaux. » Alors Upakoca
élève An voix : « Entendes-le, divinités domestiques! Démons,
soyér témoins! ma fortune est chez cet homme.» Ensuite,
sous prétexte d'un bain, elle le fit dgalément eaduire de noir,
Quand il fat bien horrible à voir, élle Lui dit : « Voici la nuit
passte, va-ten.» Le marchand partit bien vile au lever du
ETF
NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885. ذقنا
jour, se couvrant le visage par crainte du monde, les vète-
ments lout déchirés par les chiens qui l'escortaient en aboyant.
Après le départ d'Hiranyagupta, Upakoça, qui ra sauvé
son honneur avec tant d'intelligence, s'en alla dès le matin
à la salle d'audience publique du roi Nanda. On, annonça
que la fille d'Upavarsha, هل verineuse épouse de Vararuci,
était .ذا Le roi lui fit bon accueil: elle prit ensuite ها parole :
«Mon mari, ditelle, a déposé sa fortune chez le marchand
Hiranvagupta: cet homme le nie ; au roi de juger maintenant.
Le marchand fut appelé, vint et mentit. « Eh bien! ملعن د
Upakoca, j'ai des témoins à la maison. Qu'on apporte mes
dieux domestiques enfermés dans leur caïsse, Ils diront ce
qui en esl.s Ayant ainsi parlé, elle attendit, Le roi, or
donna à des serviteurs d'apporter le coffre désigné. On Le dé-
pôsa au milieu de la salle, et l'épouse fidèle s'écrin: « Allons]
divinités qui mérites tant d'égards, parlez! Dites L vérité! Je
vous brûle à l'instant avec le coffre si vous gardez le silence
qund je vous appelle en lémoignages. Épouvantés ils
répondirent : «Qui, c'est vrai, ton argent est aux Imuains
d'Hiranyagupta; nous en sommes les témoins. » À ces voix,
à ce prodige, les assistants furent stupélaits. On ouvrit La
caisse et les prisonniers parurent, frotiés de noir et tout
nus. Le roi, informé de l'histoire entière, Les pumit, trastn
Upakoçi comme sa sœur et l'honora de riches présents. En
عم même temps, par la faveur de Cambhu, le souvemur de
ma grammaire me revint. À ها nouvelle de ce qui se passait
à ما maison, je retournai joyeux chez mon maitre.
LV.
Le poisson qui rit — Hisuire d'Adityavarman.
(113) Nous avions promis au maitre 10 millions de pièces
d'or comme honoraires. Nous allimes, Vyadi, Indradatta et
moi, wouver le roi Nanda qui possédait dans sun palais
990 millions de pièces d'or, espérant obtenir de ja nos
10 millions. Le jour même où joyeux nous entrames dans
LA BRIHATRATHAMANTARE s65
la capitale, le roi vint à mourir. Cette nouvelle , imprévus
CGOE كنا Cp de foudre, nous plongen dans ln tristesse.
Noûs chérchions tous les moyens pour ramener un seul jour
le oià la vié alin d'avoir notre argent. Enlu, sur nos con-
toils, lndradatin, à l'aide de li magie, quitta son propre
corps et entra sous În forme d'un souffle dans le corps du
roi. Aussitôt anime d'une vie nouvelle, le monarque ressus-
ينات tout le monde de orier au prodige, comme s'il accom-
plissait une nouvelle existence, Je luissai à Vyadi le soin
de gurder le corps nbandonné d'Indradatia et j'allai de-
mander au souverain le montaut des honormres de mou
maitre, Le roi, en qui s'était insinué Indradatta, pareil à
un homme qui sort d'un profond sommeil, dit سم ministre
Çakatüla : «Qu'on lui remetle celle somme.» Le ministre,
esprit sagace, # dit : « Quelqu'un s'est glissé dans le corps
du roi,» et il envoya des agents chargés de rechercher les
cadavres et de les brüler tous, Le corps d'Indradatta fut dé-
trait, et Indradatta condamné à garder celui de Nanda nous
prit à part et nous dit avec des pleurs et des sanglots : « « Com-
end! moi, غم brmhimane, il va me falloir rester dans cé corps
de Güdra que j'ai pris par convoilise, maintenant que Coka-
täla a fait brûler mon propre corps! + Nous finimes, Vyadi et
, toi, par consoler عع malheureux ménarque abreuvé de cha-
grin et nous l'aidämes, en qualité de ministres, à gouverner.
(13-21) Mais, quoique son empire أن établi sur des bases
solides, Le roi, toujours inquiet pour sa vie, nourrissait des
sentiments hostiles contre Cakalala. Après en avoir longue-
. went délibéré avec moi, Yogananda (le fœux Nundn) se dé-
cida à faire couvrir de chaines et jeter dans des oubliettes
Gakatalo avec ses fils, en leur donnant de quoi nourrir un
homme seul. L'ancien ounistre enchaîné dit à ses cent fils :
«Que celui-là seul mange qui est capable de nous venger
du lyrante — «Nous n'en sommes pas capables», répon-
direntils. Et Cakatala dut se nourrir seul, landis que ses
fils, amuigris par un Jong jeûne, succomibaient l'un aprés
l'autre, Cependant Yogananda devenu riche se livra à la vo-
466 NOVEMBRE-DÉCEMBREÉ 1885.
lupté, tant en éléphants aux tempes larges qu'en femmes au
sé honoraires et dont le cœur se détai des choses ter-
restres où درفم n'est mnmuable, dit adieu au hi et retourne
chez lui, Or, comme j'étais seul ministre du roi Nanda, ها
fille de Jah, touchée de ma dévotion à son culte, m'ac-
corda par faveur le don de cent pièces d'or par jour. À În
où Calatile Fit sauvé des oubliettes, puis rappelé su poste
de ministre, grâce à mo seule protection. 11 n'en resta pas
moins au fond du cœur l'ennemi du ro.
(21-24) Un jour, Yogananda vit flotter sur le Gange une
main dont les cinq doigts s'offraient au regard. Comme il
m'interrageail avec curiosité, je lis disparaitre cette main en
lui présentant deux de mes doigts ot j'ajoutai : « لآ en eut-il
cnq en face, ces deux-la scout inséparables.s À cette preuve
de vigneur de mon esprit, létonnement les pémétrn tous,
Nanilu, ملقتخطقي) et les autres assistants.
(2433) En demeurant ninsi dans le corps du lou roi, 5
pensée attachée عه voluptés sensuelles, Indradatio oublin sa
condition dé brahimnne et se laissa aller à la cruauté. Enivré
et aveuglé par la fortune, tout entier au pluisir des sens, des
vents même, tant il était jaloux, ne voyaient pas son sérail.
Un jour, du haut d'une terrasse levoe, ilaperçut une de ses
femmes qui interrogeait un brahmance sur la date du jour,
sans In moindre inquiétude. Témoin du fait, le roi, dominé
par la colère, les sourcils contractés, le visage bouleversé, عدت
donna au chef de ln police d'exécuter sur-le-champ ce brah-
mans, Le magistrat, dés que le roi eût exprimé cet ordre ,
cmmena le #ممسطوعط tout consterné à la pluce des exécutions
en dehors de la ville, Tandis que Le malheureux s'avançait
trainé pur des éléphants, un poisson mort, exposé en vente au
marché, le vit et éclata de rire, À ln vue de ce grand prodige,
lé chef de in police s'en retouraa vers lo voi, Le roi, informé,
nous interrogen, Cakatals et les autres ofhciers du rot res-
térent soudain muets de surprise, plongés dans leurs ré-
LA BRIHATEATHAMANJARI. Ctrl
flesions, Questionné à mot tour, je répondis : « Si vous m'en
croyei, préservés ce bralimané d'uné exécution ainsi précipi-
.عفن Domain matin j« vous dira pourquoi le poisson à Ti.»
Puis je m'en allai de nuit, l'esprit bien afilé, vers la rivière
au triple cours ét je lui demandai pourquoi le poisson avait
ti, Elleme répondit : « Tu vois ce palmier pareil à uhe mon-
tagne, orné dé bracelets de brarches ét qui inspire la terreur:
caché dû, tu entendras ce que tu désires, s Sur cét avis, jé
m'installii en cachetté au pied du palmier.
(55-44) À minuit, je vis une femelle noctambule au
corps énorme, éscortée de petits Rikshüsas monstrueux à
voir, liérissée, les yéux et les cheveux en فاستمخفلا : on eût
dit حا nuit suprème du monde, Puis j'entendis les piaille-
lemenls des petits Rükshasas qui criaient à leur mère د
« Donné-nous, dontenous à manger.s—« Demaiii, mes èn-
fants, on va couper an morceaux, par ordre du roi, عن brah
mané que le ministre a préservé pour un jour à causé d'un
poisson qui a ri. Avéc sa chair, vous auret de quoi biën manger
six mais, més chéris, و Les petits demandérent alors pourquoi
le poisson avnil ri. C'est dit-elle, que ce roi qui, par jalousie,
traite follement les meilleurs des brahmanes , ignüre que dans
وه sérail s'introduisent des hommes déguisés en femimes,
Voili cé dont le poisson à ri.» Instruit par ces paroles de la
Rakshas, je racontai, en secret, le lenclemain matin, loule
l'histoire au roi, « Les amants de tes femmes, la barbe rasée,
déguisésen femmes, s'introduisent dans ton sérail, Point de
colère contre Le brahmane! Voilà, ن roi, ce qui a fait rire le
poisson, و Sur ce récit, le roi fil saisir et punir les amanis
élindestins et leurs belles.
(44-55) Quelque temps après, lé roi ténait une audieñec
publique, quand un peintre 4e présents, en se vüntant
d'étre un artiste consommé, [nstruit dans les principes
des maîtres. il représenta d'un pinécau habile le souverain et
son épousé chêrie, ressemblants comme une image reflètée
dus Peau. Un joûr,je vis, dansunt cofn retiré du sérail, ce mer-
veilleux portrait du roi; lous Îles caractères spéciaux de sa
À
PE | | 1 1 |
468 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885.
corps: seul, un signe plus mystérieux, dont je -suvais-les.di.
mensions en longueur et en largeur, manquait : je m'en aper-
كني el je l'ajoutai pour compléter l'exactitude, Le roi remar-
qua.ce détail du tableau qui rendait la reine plus gracieuse
ncore, .ات l'esprit égaré par la jalousie, il semporta et عل
manda aux gens da sérail : « Quel est celai qui à ajouté au
portrait de la reine cette marque intime? Nul n'a pu de faire
sans l'avoir vue.» Un eunuque lui répondit : « Cecoup de pin-
ceau est l'œuvre de Kätyäyana, ton excellent ministre, » Ans-
sitôt le prince dit à Cakatala : « Que le criminel Vararuci soit
mis à mort sur-lechompls
(92-63) Gakatala vint me trouver dans ma maison. « Le
roi, me dit-il, fa condamné à mort pour avoir ajouté une
marque au portrait, Je n exéculerai paint cette sentence, car
qui Loffense; jo le sais et cette crainte m'a retenu plus que
le respect. Le roi est perdu par son manque de sagesse: il
عم va pas tarder à périr : car, ainsi qu'un vaissesu sans pi-
lole, une puissance sans ministres coule à fond. Nanda, qui
ne fait rien de ce qu'il doit, privé de loi, ne sera plus bien-
tôt qu'un objet de pitié, Ne sais-tu pas l'histoire du roi Adi-
tyavarman?» Cakatala me Gt alors transporter en secret dans
5 Iaiusopni puis il out à mort un voleur et annonça ay FO
que j étais exécuté. Quand les habitants de la ville apprirent
l'ordre du souverain et ma mort, ils pleurérent comme s'ils
avaient perdu un parent. Une nuit, pris d'amitié pour Gaka-
lala chez qui je vivais caché, je lui dis : «0 mon ami, votre.
intelligence, par bonheur, vous a sauvé, car j'ai pour ami
un Rakshasa qui tue quiconque veut me nuire. Vous vous
êles préservé vous-même en m'épargnant.» À peine j'avais
parlé que je fs par la seule force de ma pensée apparaitre ee
Bäkshnsa, Tes yeux enflammés, la bouche énorme et béante.
Effrayé à ce spectacle, Çakatüla me conta alors sur ma
prière l'histoire d'Adityavarman.
LA BRIHATEKATHAMANJART 169
{63-70} pan de mot RS الا الجا
nocmée Svarrarali, devint grosse sans s'être anie à son mari
Convaincu de sa mauvaise conduite, le roi, sur le rapport des
gardiens du-sérail, soupconna de complicité son premier
ministre Givavarman. 卫 lenvoya à la cour du roi Bhoga-
varman, son ami, avec un ordre de le meltre à mort écrit
en caractères secrets, onraciné qu'il était dans ses تفصوو نيام
Acrivé au palais de Bhogavarman, Givavarman, qui ne s'y عله
tendiit guère, allnit trouver la mort en vertu du sens caché
des lettres royales. 11 كثل alors à Bhogavarman : « Coupe-moi
bien vite li tête, sinon, dans l'intérêt de mon maitre, je me
la couperai moi-même, ٠ Le roi surpris lui demanda bien vite
pourquoi, répondit : « Là où je tomberni mort, il y عمل ه
ger de sécheresse et de famine, Aussi, le roi effrayé de cette
prédiction, après en avoir délibéré avec ses ministres, m'a
envoyé à ‘grand soin et sous bonne garde jusqu'à ta ville, s
En ce même moment, Adityavarman trouvait dns le sérail
un botime déguisé en femme, et il se repéntit vivément de
sa cruauté,
ا
iction. — Su délivrance finale.
Vararuei sauve le prince de La maléi
(1-4) « C'est ainsi que les (éléphants-) rois, trop disposés à
en croire leurs oreilles {secounnt leurs oreilles), avouglés | par
l'orgucil du pouvoir [aveuglés par le mada}, franchissent
toute borne {brisent leurs chaines) et se perdent, une fois
tombés nu pouvoir de l'amour | pendant le rut). Reste quelque
tempsesché à ton aise dans ma maison: le roi et sa cor ناسنا
ronl par savoir ton innocence. Mais comment le Rakshasa est-il
devenu ton ami? Je suis curieux de l'apprendre.s À cette
question de Çakataln, je me mis à raconter sans défiance
cette histoire :
(4-10) 11 y avait dans la capitale du roi Nanda un Rak-
shasa qui, tous Les jours, dévorait le chef de la police. Dé-
signé à mon tour pour cette fonction, j'accepltai sur les in-
页 了 0 NÜVEMBRE-DÉCEMBRE 1885.
ce Rükshass à l'aspect effroyable. Sa vue me fit frémir. Fa-
rouche, il me posu cette question insidieuse : « Quelle est La
plus belle des femmes? Je répondis : « La femme qu'on aime
est toujours la plus belle». Satisfait de ma réponse, le Fak-
Gakatala , je كنا par un effort de volonté apparaître la Gañga :
à pdine eus-je pensé à elle qu'elle se montra. La rivière, qui
couronne les tresses en forme de bourrelet du dieu dont la
chevelure imite un fardeau, me consola comme فقن mère,
puis se rétira en grande hâte, onduleux collier de la nue Cri,
[tea37) Un joor, Le مل علط roi Nanda, nommé Harigapia,
entrainé par son cheval, pénétra dans une forêt par fol amour
dé هل chasse, La nait vint le surprendre dans un sombre
fourré de tamäalas où son cheval s'était abattu. élourdi par un
essai d'abeilles qu'attirnient les tempes d'un éléphant. Par
crainte des bêtes fauves, le prince monta sur un arbre. Un
ours de la forët grimpa sur le mème arbre pour se préser-
ver des lions, ét il dit au jeune homme : « Sois sans crainte,
طقدت frère; nus allons passer ln nuit ici, Vois-tu ce lion,
roi des fauves, à ln crinière effrayante, qui dissipe l'obseu-
غات par l'éclat de ses dents éblouissantes, أدرها au pied de
Farbre? Dors à ton aisé une moitié de la nuit, je veilleraï sur
li. La seconde moitié, سا veilleras à ton tour, mon cher ami.
et je godlerai un sommeil tranquille. » Le prince approuva la
proposition et s'endormit, Le lion dit alors à l'ours :
« L'homme est endormi, faisle tomber.» L'ours répliqua : à
» Ru des animaux, tu n'as pas de cœur, Trahir un ami est
un pêché que des centaines d'existences me sauraient expier. »
Puis, son tour venu, il dormit tandis que le prince veillait.
Le Bon dit alors au jeune homme : « Mon chor mi, fais-le
donc tomber, هه ce discours du lion, le prince fit tomber
d'en haut son ami qui dormait sans erninte, ln tte posée
sur son sein, L'ours ainsi précipité s'accrocha par les القع
3 Parbru et se releva de to sa foree , pur grand! hasard,
car le contact dés méchants est toujours funeste, et, saisi
i RICE |
LA BRIHATKATHAMANJARE. A7}
de ‘colère, maudit le prince qui avait perdu lhonneur.
suuver. s Ainsi dibil, et le prince, bouleversé par cette malé-
diction, retourna le matin à da ville, pâle, objet de douleur
pour sou père. En voyant son fils troublé أن abattu, Yoga-
مده donsson malheur pensa à moi. ÇGakutala lui dit alors
« Roi, tan sage ministre, Ratyayaua est vivant. » À celle nou-
velle, de roi envoyu son fils vers moi; comme je savais l'his-
toire du tion et de l'ours, je la délivrai de ها malédiction,
Puis j'allni trouver Yogananda qui s'inclins tout confus. « Con-
ment donc as-tu connu l'origine de cette malédiction? قصب
demanda-il. de répondis au monarque : « Comme j'avais عل
viné de signe de In reine.»
(a7-31} Après ces événements, je dis adieu an rüi, et ln
pensée détachée des affaires publiques, je revins à Patals-
pütra où j'appnis ce qui s'était passé chez moi, « Le bruit s'é-
tait répandu aux quatre coins du monde que Yogananda t'a
vait fait périr : de douleur, ta mère est partie au ciel ét Upn-
موقا est montée sur le bücher,s À ce récit d'Uparursha qui
me frappait comme un coup de foudre, je men allai,
détaché de tout, pour voir à farce d'austérités la déesse qui
habite عل Windhya Ceux que consume le feu de l'absenée,
cœux que brüle ln soif des richesses, la renonciation "au
monde est pour eux une cascade qui leur verse l'ambroisie
du conténtement et du bonheur.
(31-38) Comme je séjournais dans l'ermitage, le chape
lin de Yoganandn y vint par hasard. Je lui demandai les
nouvelles nvec enriosité. IL me répondit : « Après lon départ,
Çakataln par san intelligence a précipité du trône Yoga-
nanils et ses fils. Un jour, le ministre vit, sur هل route, tn
brahinans en colère déracinant une tige de kuça qui lu
avait blessé عا pied: à ce trait, 1 le connut irascible. Le roi
célébrait justement un eraddha; Çakatala y Bt entrer ce
brahunane énergique, nommé Canakya, qui portait les che-
veux dénoués. Le roi عل Btasseuir au bas de La table. Cakatèln
lai dit alors : ء Le roi t'a traité de mépris. د Le brahmant s'en
433 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1985.
Mamma de colère à cotte parole. Secrétement retiré dans ln
mmison de Cokatala , il Gt périr en sopt jours par des pratiques
magiques le roi et ses fils. Après la mort de Yoganands, le
redoutable Canokya choisit pour régner Candragupta, fils
du véritable Nanda. Et quand Cakatäln , inspiré par la haine
qui le consumait, eut renvérsé le roi et sa famille, it s'en
alla dans une forét vivre en ascète. |
(38-42) À ce récit, frappant exemple de l'instabilité de
l'océan des esistences, où s'agitent toujours les vagues hnines
Jallai visiter Audrani qui préserve de la vieillesse et de 4
mort. C'est là que, par la faveur de la déesse, je l'ai rencon:
tré pour être délivré de la malédiction. Salut à toi! Müinte:
nant que j'ai dépouillé mon corps, jé m'en vais repréndre ma
condition propre. Bientôt tn rencontreras à ton tour Guna:
dhya, et ln recouvrems fn dignité première,» Après ces
adieux, Käünabhüti rempli فك joie se retira dans une forêt.
Et Pürvati fut heureuse d'enténdre les grands rishis conter
sa délivrance. Ainsi dégagé par la science de sa transformn-
ton passagère, le Gana reprit ses fonctions, Voilà comnient
Vararuei fut Bbéré de la terrible malédiction, comme la
lune qui sort du voile des nuages, et, parvenu au séjour de
Giva, la mer de Init de sa science, revenue à son plein, n'eut
plus de vagues.
Lai di Ca
VI.
Histoire de Gonñdhya.
(1-4) Par suite de ها malédiction qu'avait prononcée Pär:
vati, Mälyavan était tombé sur terre, Il y devinf bientôt
le ministre du roi Çâtavähana, Objet de réspect même
pour les plus vertueux, il réçut le nom dé Gunädhya, Enfin
la rencontre de Känabhüti le délivra de هل malédiction qui
Tenchainail Rappelé au souvenir de son existence antérieure:
iléntendit de la bouche de KRanabhütilles histoires dont Hara
lait l'auteur: puis, sur ls demande du Yaksha , il raconta ses”
aventures, Gunädhya dit : |
(423) «l'était un brahmance nommé Som
LA BRIHATKATHAMANJARE. 413
ثانا dans le Dekkan, qui avait deux fils : Vatsa et Gulma, et
sa femme, La jeunesse de Cratürthä devint un sujet d'inquié-
tudes pour ses deux frères. Ilarriva que sans étre mariée elle عمل
vint grosse; nouveau thagrin des jeunes gens. Son visage
pälissait, sa démarche s'alourdissait à mesure que l'enfant se
développait dans son sein. Chacun des doux frères se mit à
soupoonner l'autre: elle qui s'en apercut leur dit alars saisie
de honte : « Un Naga m'a épousée; c'est lui qui m'a rendue
mère.» À peine eut-elle pensé au Näga quil apparut. ide
suis, leur dit-il, عا Gls do frère de Vasuki; ma bien-imée,
qui, était une Vidyädhari, est, par suite d'une malédiction,
devenue votre sœur sur ln terre. Le Gls qui naître d'elle, riche
en vertus, sera l'avatar d'un Gana, Dès que vous l'aurez vu,
vous serez Lous deux délivrés de jn mulèdiclion qui vous en-
chaîne.» À ces mots, 这 disparut, Je maquis, et comme. ina
naissance marquait la fin de leur malédiction, علا retours
nérent à leur condition première de Vidyädharas, et plus tard
aussi ma mère. Dans ln suite, dépôt de toute science, en. pos-
session des Védas, j'allai à ln capitale de Çatavahans pour
voir de roi. 10-6
(13-19) En entrant dans la ville, j'entendis le lang des
ruestoutes les histoires merveilleuses quedébitaient, à lappur
de leur art où de leur science, colporteurs, teneurs dejeux.
chanteurs, acteurs, ete, L'un criait : Je connais ln, batterie,
les bois, les cordes, les cuivres. Un ‘autre : Seul je sais les
moyens de s'enrichir, Un autre : J'ai commencé par trals-
quer sur une souris morte de la valeur d'un pois chiche,
et aujourd'hui je donne de l'or par kotis à l'heure, Un autre
encore : J'ai trafiqué sur les amoureux naïfs et riches dans les
maisons de débauche: maintenant en homme sage, je pra-
tique la lai et donne de tous côûlés, Parmi lous ces cris,
j'allai jusque chez je roi pareil à Vaiçravaun, escorté de mes
disciples. À peine m'eut-il vu qu'il ft de moi son ministre,
Élevé à cette fonction, j'allai un jour sur le bord de la Go-
davart voir un jardin merveilleux dû à Ratvayani...
ww
aa NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885.
Käünabhüti l'interrompit au-milieu de: son récit et lai زود
demanda : + Pourquoi lé roi portait-il ce nom de Cätavähenne ? «
Ainsi interrogé, Gunadhya au vif éclat répondit : ,
{20-35} + [l'était un roi nommé Dipakarpa tont dévoué-au
culte de Hara. Son épouse bien-aimée était ln reine Gakti
ati au blanc sourire, L'amour, grâce aux flèches de. sés re-
Erds obliques, s'épanouissait vainqueur. Un jour, c'était ng
printemps, saison dont la volapité est le fleuve. et la joie de
palais , dont les abeilles sont l'escorté et Les مهنا croissants de
lune La parure; le roi, bean comme l'amour, goûtaif عا par-
Bit bonheur, sous un bosquet dé bakulas épanouis, appuyé
sur les seins de la reine : fleurs et seins rivalisaient decharme-
Les lotus qui ornaient les oreilles de جا princesse étrient
lombés, tant elle était épuisée de volupté; elle s'ondormit,
un vent faible agitnitles boucles de ses cheveux. Pendant.ce
calme sommeil, un serpent-la mordit à هل main. Le büche-
ron Temps se plalt وا sa crunuté à briser en on-instant les
plus belles choses. Séparé de sa favorite, consumé Far La
douleur, عا roi pratique la chasteté, Un jour il vit en songe
Giva qui accorde des grâces, « Par ma fveur, lui dit le dieu,
tu rencontres dans la forèt un enfant de sept ans monté sur:
on lion: ce sera là ton fils, à toi qui men as pas.s Le roi
مه prosterna devant Camkarn qui lui parlait ainsi: puis il vit
en marchant par la forêt un enfant qui avait un lion pour
monture et qui fusaitretentin en s jouant une trompette faite
de roseaux, Le roi, avide de: saisir d'enfant, sbuïttit d'une
seule ècho le lion. Le lion tué se transfarma en un Yakshn :
+ متسس" délivré, dit-il, à roi, merci! Je عا كمد Yaksha Cüta:
sntrefais je marchais à la suite du Dieu des richesses: mais
des munis m'ont maudit pour avoir enlevé une jeune fille,
et m'ont transformé en lion. La jeune fille, métamorplhiiséer
cmlionne, enfantu de mes œuvres cet enfant-aux veux de
selle, dla force irrésistible, La malédiction fat aussitäé levée
pour elle et voici qu'à mon tour, rmintenant que j'ai élevé cet
enfant, ذا Aèche me délivre: je suis rever à ma condition
première, » Ensuite le roi dit adieu سد Yaksha Gain, prit avec
LA BRIHATRATHAMANJART. 47%
lui l'enfant à qui Cats servait de monture et Femimenn clans
sn هد © تنا ]تهت
) [دقذة Lefils du roi ميصماهم؟0] régns à son lour sous le
l'énergie. Un jour, c'était au printemps, le roi, dans le pare
charmant, palais de l'Archer aux traits fleuris, se jouait ai
milieu de l'eau avec tout son sérail. Pareil à l'Amour, il
s'amusait à lancer sur les seins de ces jeunes femmes une
eau que nuançaient les feux des pierreries de ses bracelets:
« Ne jette pas si fort de l'eau sur mat, Indra des roîiss, lui
crinune des reines. Le roi, peu intelligent, fit aussitôt ap
porter un gateau. «est de lou que je parle s, 6 éCrin
la reine‘. Le roi fut alors saisi de confusion. À voir les
reines savantes en grammaire et les domestiques instruits
dans la Crati se moquer de son ignorance, une vive douleur
le pénètra_ Comment rois, citoyens, ascètes, pourraient-ils
acquérir la science sans toucher à l'eau des tirthas et sans se
concilier ما dieu aux Frois-Yeux? Consumé par un chagrin
croissant, repoussant tous ses serviteurs, en proie à une mn-
ladie inconnue des médecins, il restait silencieux jour ét nuit.
Le ministre Garvavarman vint avec moi le trouver et lai انل
a Ù roi, quel est ce chagrin qui té saisit hors de propos?
A quoi bon acquérir toi-même هآ science, puisque هنا es Cn-
kravartin. Vois : les sages (dieux) t'honorent comme عا sei-
gneur Indre. s Je pris alors ls parole après mûre réflexion :
«Je suis, disje, Gunädliya au parler véridique, En cinq ans,
je veux faire de toi un savant. + Garvavarinan reprit : + En six
mois, je prétends faire du roï un érudit: que tous tes pareils
restent tranquilles ». J'éclatai de rire, ان pris de colère je ré-
pliquai bien foet :e Si tu parviens à tes fins, je m'engage âne
plus parler les trois langues.» Garvavarman de répondre :
. «Sijé ne remplis pas ma promesse, je veux porter dousenns
tes souliers sur ma tète. » Cetengagement pris, Garvavarman:
١ Le mol émodakenus, résultat de La combinanon eaphonque de smas |
sudabenss (pas امع نمك pris par be roi pour linstrumental de فحاصم :
4
M
470 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1845.
à force d'austérités vit apparaître Gaha qui lui Gt une grâce.
Au moyen du Katantra, le ministre instraisit le roi dans le
délai Dxé. Vaincu, j'observai le silence, Le roi eut best me
relenir, je partis avec deux disciples vers Le nord, chassé
par ها douleur, À force d'austérités Rudräni m'apparul: c'ést
sur ses conseils que je t'ai rencontré, 6 mon ami, et que J'ai
repris conscience de HO , désor mais affranchi de la malédie-
ion. Grâce à la Déesse, j'ai appris un quatrième langage, le’
paiçäca, maintenant que j'ai dit adieu à l'apabhrarmça, an
sanskrit et au präkrit, les trois dialectes que je n'ai plus le
droit d'employer. 0 |
VIL
Origine du nom de Pushpadanta et de Mülyarün.
(1-4) Le cœur réjoui au récit de Gunädhya, Känabhüti.
impatient de secouer les liens عل ls malédiction, lui dit +
«Cette nuit méme , un Räkshasa de mes amis qui se connaît
en astrologie, Bhütivarman, m'a annoncé l'heureuse nouvelle
de ton arrivée. Et maintenant, mon cher, dismoi, car je
suis curieux de le savoir, pourquoi tu l'appelles Mälyavän et
l'autre Pushpadanta.» À cette question du Picäcs, عقون
dhya à l'intelligence merveilleuse répondit :
(4-12) + Sur Les bords de la Gañga. Glle de Jabra, à Ba:
husavarnaka, dans-un territoire concédé por le roi, vivañt le
brahoane Govindndattn, versé dans În connaissance des
livres sacrés. 11 avait cinq fils aussi besux qu'ignorants, Un
brahmane de passage, nommé Vaicvänurs, qui les vit, dans
leur folie, manquer م tous les égards, bläma rodement leur
père dans son emportement, Govindodatta لله trouver le
religieux irrité, apaisn son courroux et gémit sur ses enfants,
dans son orgueil les évitant comme des Candalas, Alors l'aïné
elle plus jeune des fils se sentirent pris de honte. Is s'én
allèrent pour obtenir à force d'austérités une apparition
du dieu des dieux, de Civa au triple œil. L'un d'eux offrit at.
seigneur comme offrande de nombreux bracelets de guirlandes
BRAHATEATHAMANTAR «7: وبر
temps, lui dit le seigneur, tesdésirs seront satialaits : lu dewien-
dns un Gaga. » Ainsi favorisé, par celui dont ln lune-est-le
diadème. avide. d'acquérir la science, sans autre, pensée que
l'étude. il parcourut ها terre et rencontra le professeur Ve-
[TT FA 1 8 ال كن
(13-20). Un jour, il aperçut la jeune معنا filé au vil éclat
du roi Vnsuvarrann, La jeune fille, docile à la voix de Farm,
fut séduite par la beauté du jeune homme, el, recourantau
Inngage des signes, se mit à déchiqueter des fleurs (pushpa)
entre ses denis {danta). Egaré par les flèches de l'archer aux
traits de leurs. lé disciple au cœur simple ne comprit pas 5
signe et en demanda l'explication à son mailre : « Elle te donne
ainsi, d'une façon voilée ; rendez-vous au jardin Pusbpacdanta s.
Ini-répondit عل maitres il se rendit à ce jardin et la rencontra.
Le-corps du timide élève semblait tout arrosé de néctar ;l lun
sauts passionnément au CO, مع pros à Un AMOUr muet. Er
画 用 -ONECT
consumais, répomditil, mais mon maitre, homme intelligent .
me l'a expliqué.» À ces mots. la princesse juges que-son
taureau manquait de cornes et sous prétexte d'une frayeur
subite, ln belle à ls démarche de amant s'esquiva, Les
femmes n'aiment point les esprits .كتمهم Confus. accablé du
pris de luismême , consumé par حل douléur d'étre séparé
d'elle, le regard perdu dans le souvenir do la princesse au
visagede عمسا 1 perdit Ja Lèle. , là
{10-32} En ce mème moment, l'anguste époux de Prvai
qui-passait dans l'air le vit, fat saisi de pitié, et, sollicité par
ln Déesse. لذ charges Le Gaga Pañeacüdn du soins de réaliser
es veux. Désigoé par le dieu dont la chevelure imite on fax.
deau, le Gana partit vers L'étudiant, ls consola , prit Lollure
el جا costume d'un vieux brahmans, déguisa , l'autre. et
femme. se rendit chez. نعل roi. Vasuvarman et, lui, dit:
LLE 31
1ermels 5 ésELdiie,
as-tu compris le signe, d mou taureauls عله مس me,
LL
CET NOVEMBRE-DÉCEMBARE 1885.
a Voici ma bru; sois son gardién; je vais courir le monde à la
recherche de mon fils parti depuis longtemps.» Le roi, ef.
fravé. accepta le dépôt, Le brahmane ainsi introduit dans le
sérail, 16 Gana partit, La nuit venue, هط fausse jeune femme
embmssa la princesse en lui disant doucement : «Eh quai,
tu ne me reconnais pas! où donc est cette intelligenee dont
ع سعد لوو pour n'avoir pas cormpris un signe-de
, tu m'as traité de sot. Vois-tu. ma Alle, au bon moment
RL nie Puis, en compagnie de cette
belle, vrai bouquet d'amour, 让 Sen alla de bon matin, sans
étre vu, vers عا Gana déguisé en brabmane. Le Game prit
avec fui le jeune homme, et, la mine cassée, se rendit chez
le roi: « Voici que j'ai retrouvé mou fils ; donne moi mn br»
Le roi apprit alors qu'elle était partie, « Jadis, dit-il, Çakra,
sous Le déguisement d'un faucon, a éprouvé Ci, fils d'Ugi-
nara. Les dieux se plaisent à errer ainsi s, et saisi de crainte,
لز inclina devant le brahmane. et pour l'apaiser lui donna
sa propre Bille. Ainsi mis en possession de جا princesse par jn
puissance du Gana, le jeune brahmane eut d'elle an fils qui
fut Le roi Mahidharn. M devint dans ja suite un Gana appelé
«Pushpadanta, en souvenir du signe qui indiquait le jardin,
aprés que sa dévotion à Bhava l'eût élevé jusqu'a ot rang,
affranchi des cinq su 全 es corporels.»
VTIT.
(1-19) Quand Gunadhya eut termine son récit, Kanabhüti
bai dit : « Avec ton sang, écris au plus vite l'histoire des sept
Cakravartins. princes des Vidyadharas. Attention! je com-
mence. « Et sous sa dictée, Gunädhva, sans عد laisser distruire
un ii. écrivit en hâte sept cent mille vers L'œuvre ter-
minée, il l'envoyan au roi Çatavahnna, Mais le roi, égaré
par l'ivresse de ها fortune, perdant toute retenue, n'en
fit aucun cas, « C'est du paiçäca, dit-il; l'encre est du sang et
le silence a rendu fou l'uuteur.s Ainsi parla le roi. Et qui
pense à exsminer les choses à fond? Les sages les lnissent de
LA BRIHATRATHAMANJART. 179
côté sans y toucher, “et Îes sots sont incapables mème de es
goûter: Sortanrde l'ordinaire? plus d'anditeurs! Où: estime
Lou à son prix: dieu lang re Cia Là SP دعرو سي
que نحص عل avait répoussé avec mépris la Brihatkatha, telle
qu'une jeune fille frappée d'un trait au cœur, 1l se mit, en
cotnpagnie de ses disciples , à la bre à haute voix, jetant au
fur et à mesure chaque feuille dans le feu, sans s'arrèter,
tant était vive sa colère. Ettandis qu'il lisait, toutes les bites,
tous les oiseaux accoururént et, les veux en larmes, restè-
rent ,شا oubliant de manger. Et le roi, violemment irrité de
n'avoir hs table que des viandes sèches, apprit par ses chas-
seurs ce «qui desséchait ainsi le gibier. Cätavahann s'en vint
donc-voir ce prodige et il entendit le conte transmis par Push-
padlarita et écrit par Gunñdhya. Le roi obtint les-cent mille
vers qui restaient encore de l'ouvrage, et les regardant et les
كسما تامع mot par mot, se Inménta. Ou est-il loujours dans son
plein, l'astre aux froids rayons Où se prolonge-t-elle abon-
dante, l'ambroisie } Ou trouver tout entier le conte ماعل تاعفد
bouche de Hara ? Quand Gunädhya, par le récit de sa propre
histoire, eut satislnit la curiosité du roi, Gitavähäna partit en
possession de ها Brihatkatha, accompagné des RE MA
Gunadhya délivré du corps par le feu ماعل connaissance
prème, reprit sa condition de Malyavan et se giant chéri
de Hara, Quant au roi, afflermi dans son empire par les deux À
disciples. devenu plus puissant que jamais, il se réjouit à à ré-
citer ces contes, sanctifiés par la bouche lotus du seigneur aux
Trois Yeux, qui bes a le premier racontés,
LEE
NOVEMBRE -DÉCEMENE 1885. . : ووز
L'ORIGINE DE L'ÉCRITURE PERSE', |
FAR
M.J. HALEVTY.
Origine et formation des l'alphabet perse, .1 ؟
L'alphabet perse des inscriptions achéménides est
la seule écriture cunéiforme qui ait été adaptée 4 Tex-
pression d'une langue indo-européenne. Il fait son
apparition avec Cyrus{(?), le fondateur de l'empire, et
atteint le maximum de son extension sous le règne
dé Darius Hystaspe; puis il décliné graduellement
sous Xerxés el ses successeurs et s'éteint [rmale-
ment à la mort de Darius Codoman et à l'avènement
d'Alexandre le Grand. C'est en quelque sorte un
météore épigraphique ayant brillé pendant un court
espace de temps et réfléchi les vicissitudes de la dy-
nastie qui lui donna l'existence. Outre ce mérite, il
a encore celui d'être le seul alphabet du monde qui
ait sa source dans un système syllabique. Son alpha-
bétisme est, à la vérité, fort imparfait et bien des
١ Voir Journal لاقنت 1 août-sept.-octo مكحا ١ 885 pe 011
NOTE SUR L'ORIGINE DE L'ÉCRITURE PERSE. 48l
traits du: syllabisme originel. y adhérent encore; tou-
tefois, le principe fondamental de l'alphabet, l'ex-
pression de la consonne séparée de la voyelle , 5 了
fair jour. La reconnaissance de ce principe par Îles
scribes perses est due à une particularité de l'idiome
perse qui, contrairement aux idiomes sémitiques , ad-
met les combinaisons de deux ou trois consonnes tu
commencement des syllabes, circonstance qui eon-
duit naturellement à concevoir la consonne comme
une entité séparée et indépendante de la voyelle !.
$ .د Origine néo-babylonienne.
M. Jules Oppert a été, si je ne me trompe, le
premier à proclamer l'origine néo-bahylonienne de
l'écriture perse. Le savant assyriologue, dont les im-
portants :travaux sur les inscriptions ariennes sont
connus de tous les orientalistes, à constaté dés 1858
que l'idéogramme perse du roi, 2 (khsäyathiya),
qu'on savait Lu مامد n'était autre chose: que la copié
un-peu môdiliée de lidéogramme royal bahylonien
pa (sarru). Vingt-sept ans plus tard, dans une
عاو insérée dans le Journal lasiatique (février-mars
1874, p. 298-245), M Oppert à été en mesure d'y
ajouter une série de sept autres idéogrammes perses
se rattéchant par leur forme aux idéogrammes cor-
ب cunéiforme babylonien , مع أنه a tiré
cette conséquence inéluctable que l'écriture perse
|
"Voir Mecherches critiques sur les originés de la civilisation px Ar
IEEERE , P. 99: “Qi:
8 UROVEMBRE DÉCEMBRE هرق 70
érivait du système babÿlotien: Ge résulte jar
0 été sérieusement éonitesté et l'a pris Place
pârmi les découvertes les plés D جد æ le
minent académicien. |
$ 5. Mode de formation.
Sr, pour le point de départ, 1 y a unranimitéentre
les hommes compétents, l'accord n'existe plus énscé
qui concerne fa facon dont l'alphabet perse dérive
du type babylonien. On distingue deux opinions très
diverses à cet égard. M. .ل Ménant avait tenté dés le
début , de rattacher les signes perses aux syllabes ba-
byloniennes éiivalentes et il est revenu à da même
idée dans un travail récent sur des langues perdues
de la Perse et de l'Assyrie, sans nouvelles preuves à
l'appui. La même opinion a été défendue par M. 46
D" Deecke )2. D. M. G., XXXIF, 2 , 1878) et M: À:
H. Süyee dans ln Z 57 Jar Keilschriftforschany
(1884, .م 19-27), où la comparaison s'exerce avec
plus ou moins de vraisemblance sur un grand non:
bre de caractères, sans parvenir toutefois à un it
sultat d'ensemble, À cette explication par ذا méthode
phonétique, M. Oppert (ibidem, .م 63- -G4), arguant
de Ja dissemblance matérielle entre la plus grande
partie des signes dans les deux écritures, persiste
dans sa première explication qu'on peut appeler la
méthode idéographique. D'après M. Oppert, les scribes
perses auraient choisi trente-six mots pour lesquels
ilexistait des idéogrammes babyloniens et ils auraient
donné à chaque idéogramme la valeur dé la lettre
NOTE SUR L'ORIGINE DE L'ÉCRITURE PERSE. 483
qui commençait le mot perse correspondant. M. Op-
pert-a réuni dans une table les trente-six idéogram-
més. babyloniens qui auraient fourni les trente-six
signes de l'écriture perse (Journ. as., L c., p. 142-243).
Degré de vraisemblance des deux hypothèses. .4 ؟
Avant. de se prononcer sur la valeur intrinsèque
des. deux explications rivales, il sera utile d'en con-
sidérér l'apparence générale et extérieure, afin d'éta-
blir laquelle des deux paraît plus vraisemblable, À
cette! question préliminaire, je crois que la réponse
sera unanimement en faveur de la dérivation pho-
nétique, D'abord, tous les alphabets dérivés que l'on
connait jusqu'ici empruntent à l'écriture modèle
les signes phoniques; pourquoi l'alphabet perse seul
ferait-il exception? Ensuite, puisqu'il s'agit, nous
dit-on, d'un choix prémédité d'une quantité déter-
minée de mots perses et d'idéogrammes babylo-
niens. il faudrait du moins nous dire comment il a
pu se faire. Chose curieuse, l'impraticabilité du عورم
cédé apparait encore plus évidente dans la tiche de
trouver les mots indigènes qui soient aptes à former
les trente-six sons de l'idiome perse. Comment les
inventeurs ont-ils pu connaître le nombre exact des
sous que possède leur langue ? C'est précisément ce
que l'homme illettré, quelque intelligent qu'il soit,
ne peut jamais distinguer et, dans cette condilion,
le choix des mots nécessaires devient pour lui une
impossibilité absolue, En ce qui concerne le choix
des idéogrammes correspondants en écriture babylo-
“SA Ve NOVÉMBRE:DÉCEMBRE 188511 0
miénne , bien qu'ilsoitstrietement possible! ne voit-on
pbs dans quel embarrasil aurait jeté les scribes perses
au -milien du nombre considérable de synonymes ?
A moins de leur attribuer من parti pris extraordinaire
qui équivaudrait à l'arbitraire le plus illimité, مم
ne saurait jamais expliquer comment ils ont pu ac-
complir une tâche aussi ardue. Ges réflexions seules
suflisént déjà pour faire pencher la balance en fiveur
de l'explication contraire qui ne donne aueune prise
dax difficultés insurmontablés que nous venons d'ex-
8 5. Examen de lu table comparative. |
7 Quand on regarde de près la compusition dela
table’ des comparaisons proposées pur عل fondateur
dé l'hypothèse idéographique! on ne peut pas s'em-
pêcher de faire les observations suivantes : |
La’ majorité des idéogrammes qui y ligurent,-ex-
primént des rdées abstraites: telles sont:-souverain
{x}, grand (3), puissant(8}, éléments{ Lo), édit(sah
brillant (141, cinq {15}, matière (v6), récompense
(21), mystère fa 5), parole | وله },/mémoire (46 }, para-
dis (27); renotmmée (28), bien (30), firmament(8 r},
éternité (32), temps de In vie (43); météore (#4).
Le reste, quoique exprimant des idées concrètes.
néglige la plupart des objets qui frappent naturelle-
ment la vue أن se rattache à ceux qui sônt moins
PÉTOAPOULES. Ainsi, parmi les parles dur corps hu-
main, il y a le talon (7), le eil (19), le poing (24 );
les “parties les plus importantes comme: a tête, Les
NOTE SER L'ORIGINE: DE L'ÉCRITURE PERSE, ١ 4855
“yeux, هل bouche, les mains; les pieds, ete, fouten-
qués, on rencontre la brique {a}, le tuyau (r8)4 le
char {29}, le charbon {44}, mais ni la pierre, miun
ustensile ; ni aucun des métaux. Tout celu ne manque
pas de paraître bien singulier. Quand il s'agit de
choisir. des: idéogrammes, on préfère d'ordinaire
ceux qui figurent les objets les plus communs et
les plus saillants.
Les mots perses de cette table sont également de
nature à provoquer de graves contestations, tantôt
au sujet de leur emploi, tantôt à cause de la signili-
cation qui leur est attribuée. Ainsi, touchant le pre-
mier point, on est étonné de trouver entre ‘autres
idée de u grand exprimée par le mot rare نايت (5)
au lieu du mot ordinaire vazarka (=>) 6t celle
de u maisons par tacara (9) au lieu de hadis. Relati-
vement à la signification, on remarquera que furryo
(10) signihe seulement « quatre s et non « quatre élé-
ments بد que bévana (16) est lu tre v ét non «la ma-
tibre ns que mathista (20) عل plus grand », n'est pas
absolument identique 4 uchefsn: que valustæ (27)
seul ne signihie pas « paradis »; que zarutarnû ) 32| 1651
le «tempsnet non l'u éternité»; que havana (35) est
lé «mortier n au heu d'être le u sacrilice, J'aurais pu
allonger cette énumération; je pense toutefois que
cela suit pour mppuyer:mes remarques.
١ Mais le côté le plus vulnérable de la thèse que
j'examine: consiste évidemment dans les valeurs as-
signées aux idéogrammes babyloniens qui corres-
486, YAUNOVEMBRE-DÉCEMBRE) 1885. ب
pondraient aux. mots perses mis en regard. La liste
qui-suil fera mieux comprendre le motif de mes hé:
situtions 0: | 1 | | | ا
CAES 0
corde, lien, êlre souverain. s ص
(a). baisser, suspendre, brique, اماد
= gi (7) pied, talon,
LIT dar (8), mur, ville, puissant.
TT su (in), CHA HALSSS
lis (16),
QE di (ar). paix, | ,مقط ات سمه عفار
EC cak {23}, côté, poing.
pays (?). mystère. ,|25( مساح
— mu (14), nom, parole.
œil, face , mémoire. « سملي
æ/— mar {19}, demeure, char,
as (41), malédiction, firmament. ع
vie. ما pul (33), transporter, temps de <{—
Si l'on ajoute à cette liste les signes à sens dou
teux comme sul($),ur (10}),e(11}.æ (27) زر (a8}:
Y (a) dont les figures cunéiformes sont inutiles à
reproduire, on acquiert la conviction que vingt-trois.
d'entre les trente-six signes comparés doivent abso-
lament disparaître de la table et ne peuvent avoin
NOTE SÜR L'ORIGINE DE L'ÉCAITURE PENSE. 487
contribué encrien à du création de l'alphabet perse:
Des tréire signes qui réstänt, six se trouvent dans la
catégorie des mots trop cherchés ou inexactement
rendus dont nous avons parlé plus haut: les sept
suivants : kak (4) = karta «œuvre», ut (5) 一 تامس
usoléitn, KV (14) = thukhra «brillants, ya (15) =
panca ueinqr, mis (13) = frâtha «multitude», pin?
(25 }==lakthsa u fondement م si(36)=thraviu corne 2,
pourraient, avec un peu de bonne volonté, se prêter
à l'explication que je discute, si, par malheur, le
choix prémédité de ces mots par les scribes perses,
désireux de représenter tous les sons de leur langue
au moyen de leurs lettres initiales, n'était pasen lui:
méme matériellement impossible, ainsi qu'on l'a 0
dans le paragraphe précédent. |
L'ensemble de ces considérations nous autorise
done à conclure que l'alphabet perse ne doit pas son
existence aux idéogrammes babyloniens,
$ 6, Exposé de la thèse phonétique.
Cette thèse a le double avantage de faire rentrer
graphiques connus par la formation d'autres alpha
bets dérivés et de ne laisser aucune place à l'arbitraire.
En effet, pour que deux signes correspondent l'un à
l'autre, il fut qu'il y ait entre eux analogie de son et
analogie de forme; or, ces sortes de coincidences sont,
trop rares pour que l'on puisse être embarrassé du
chôix à faire. L'analogie phonique est le guide le plus”
sûr pour découvrir le modèle babylonien. 11 s'agit
| 0 1 a!
EM | ut j D EN شذظر
488 l“''NOVEMBRE-DÉCEMBINE LS85 1100"
quant aux signes perses qui expriméentiles sons kh ; th}
fe, w, à, thr, lésquels sont inconnus à l'idiome de
la Babylonie, ils ne peuvent pas avoir été puisés dans
le système graphique de ce pays, mais doivent avoir
été ajoutés par les scribes pérses: La comparaison
peut done se restreindre à vingt-six consonnes seu-
lement, Au sujet des rapprochements à faire. لت fut
prendre en considération les trois points suivants ا
1" Les signes perses employés devant une peu:
Yent être rapprochés que de syllabes babyloniennes 、
se terminant par u ou um, attendu que cette yoyelle
est rarement indifférente en éeniture cunéiforme.
رك Les signes perses qui s'emploient devant à, “د
et ceux qui forment de vraies consonnes doivent avoir
leurs modèles soit dans les syllabes babyloniennes se
soit dans celles où la voyelle pré: نارين terminant par
cède la consonne,
3" Les formes diverses du mème signe babylonien
peuvent produire divers signes perses qui expriment
des sons analogues,
Comme on le voit, ces règles de dérivation, justi-
héesen.elles-mêmes, laissent fort peu de place à ! عه
bitraire; aussi nous hüterons-nous de les mettre en
œuvre dans les investigations détaillées que nous
abordons dans la suite.
$ 7. Les transformations graphiques.
En adoptant l'écriture cunéiforme, les sc 4
perses ont largement simplifié les signes qui leur ser-
NOTE SUR L'ORIGINE-DE L'ÉCHITURE PERSE. 489
valent. de. modèles, L'examen du nouvel, ob
permel de formuler les règles suivantes : 0
. Aucun signe perse n'a moins de deux sHmants
ni De de cinq.
.-Les.croix, 4 et les ligues géminées ee 41
nai conservées. Les premières se résolvent mi
dinairement en 一 | 一, les secondes soit en deux
lignes superposées, soit en une ligne unique »—:
Le double ناماع vertical, 2 est toujours réduit à une
ligne simple ]
3. Les pilons >, les elous obliques < et les petits
crochets € deviennent habituellement de grands
crochets €.
h. Sayf une seule exception, deux elous. verti-
caux TT ne suivent jamais un ou plusieurs clous عوط
rizontaux. Des combinaisons telles que TT ou a I |
sont généralement évitces.
5. Pour obvier à la confusion des signes à forme
analogue, on emploie des moyens diacritiques : : dé-
placement des éléments constitutifs, addition où
diminution de traits, changement de traits obliqués
où crochets en traits droits et dé traits droits en
crochets.
Tout ce mécanisme, d'ailleurs fort peu com-
pliqué, sera mieux compris par l'analyse des signes.
NOVEMBRE-DÉCEMBRE 18850000 7 وود
بهي "F8, Les consonnes nettes de ras M. su
L'écriture perse possède sept signes. de cette. ca |
gore. Voici comment ils ont été. formes :
{Au}. 11 vient du babylonien 1 kul m}; (8 clou
oblique équivaut au crochet; la forme 二 二 投放 en
est =], mais le clou horizontal a été éliminés à
l'effet d'éviter la confusion avec Île signe 7 2
(a, a).
《一 qlu). Son modèle babylonien est مح qu:
l'un des 1 crochets, remplaçant les pilons أ initiaux,
est omis; les petits clous obliques qui terminent le
caractère sont rattachés l'un à l'autre et couchés au-
dessus des clous horizontaux.
| IT du). C'est une forme simplifié du babylonien
ET tu, dont le clou horizontal inférieur a été
placé après les clous verticaux; le reste a été rejeté,
aln de ne pas trop alourdir la forme.
— | du) 11 est tiré du babylonien سير du, dé-
composé en trois clous horizontaux =, un crochet
et un clou vertical ! ainsi : a de crochet à
été transporté vers la gauche afin de le bien 1
guer de ديح miu).
(= n{u), Il “es les traits éssentiels du bs-
bylonien 2 nu(m}; les lignes obliques sont cou-
chées de niveau ; le 1141 de droite est transporté
4 gauche, et le clou vertical entiéréement omis,
| T- min), Tous les traits du babylonien 4, TER
LT! !" دهع
NOTE SUR L'ORIGINE DE L'ÉCRITURE PERSE. 491
SAVOIT : =, 4, &: sont parfaitement conservés, mais
disposés je l'ordre inverse : d'abord les trois
obliques couchées dé niveau, ensuite le elou oblique
complété en crochet, enfin le clou horizontal Inissé
intact. La raison de cette disposition se comprend
sans difficulté. Le signe babylonien devait donner
régulièrement (=, mais cette forme coincidait
par hasard avec le signe (5); il a donc fallu dépla-
cer un de ces éléments, et comme le clou horizontal
ne مد joint pas facilement à un autre clou horion-
tal, on a placé les deux premiers éléments vers la
droite et de facon que le crochet s'interposit entre
les clous incompatibles.
—{{ ru). La forme babylonienne à laquelle il se
rattache est = TIT, dont les deux petits clous ont £té
agrandis et placés l'un à côté de l'autre: les trois -
horizontaux ont été éliminés.
$ .و Les consonnes affectées des voyelles #,
Îl existe cinq signes exprimant les consonnés de
cette classe; le mode de leur formation sera compris
par l'exposé ci-après :
|] عد ka, i). Ce n'est pas autre chose que le baby-
lonien =T ka, dont le clou oblique a été mis de عنص
veau, ce qui devait donner |; mais comme. cette
forme est propre au signe b, on a été obligé de trans-
porter le clou vertical à gauche, de 4 |=. |
{ff qla,i}. I a pour source le babylonien rs
dont les معط ممه perses ont rejeté la moitié supérieure ;
agé NOVEMBRE-DÉCEMBRRE 1885. 0 0
bn مجعم , x été décomposé en quatre éléments :
un clou horizontal =, deux clous verticaux T}, etun
pilon v. équivalent à un crochet €; l'ensemble devait
faire =—[<; mais comme l'emploi de deux clous ver-
teaux après le clou horizontal n'est pas de: mise en
écriture perse, on a fait changer de place aux deux
éléments extrêmes, ainsi 4)! .
1 da, à). Ce signe a été obtenu du épars
A ta, que les seribes Perses ont décomposé en
23 ا de ee complexe, ils ont rejeté le groupe Ta
du milieu, parce qu'il est contraire aux règles de
transformation , et ils ont redressé le 4 restant; ce qui
donne 111. Si le clou oblique était tranformé en
crochet, ainsi = [{, on aurait pu le prendre pour
l'expression des deux syllabes ba-ku,
€ nla, à). La forme babylonienne 4 ni, sui-
vant la façon perse, se décompose en TT, donnant
ainsi un groupe impossible; en éliminant un clou
vertical, on est tombe sur le signe TT. b: pour em- -
pêcher la confusion, on a changé le يمك vertical
en crochet.
=] re, à). Ha pour modéle le babylonien
EE] ra, qui, suivant ln règle de simplification, se
décompose en TT, le serond clou vertical,
rendant le groupe impossible, a dû être retran-
| 1] ma). Son modéle babylonien , JT ma , :
été allégé du clou horizontal qui lui sert de base,
NOTE SUR L'ORIGINE DE: L'ÉCRITURE PERSE. 403
tinidis que 16 petit trait bôvisontal du milieu à “pris
من position verticale.
NZ mi). La orme primitive de ee signe qui ré:
pond à celle du babylonien QE mi, devait étre €,
mais comme ee dernier signe coincidait avee l'idéo-
gramme de « fils », on lui a adjoint un clou CHERE
du côté gauche.
|] di). Il se rattache au babylonien 22 qui
exprime ja syllabe di; après avoir rejeté le clou
oblique initial et mis de niveau le clou obliqué su-
périeur, on a obtenu la forme | ب[ puis, les serihes
perses ont réuni eusemble les deux clous verticaux
du 有 droit.
fr da). Le signe babylonien لس" "1 da, après l'a-
mission du petit crochet, fait ETT, et:se rencontre
ainsi avec le signe précédent. Pour obvier à la confu-
sion, on a fait remonter les lignes horizontales surles
deux verticales, puis on à relranché deux des pré-
mières, afin d'éviter les formes déjà placées, © 7
et 5 fhr: de cette façon, ine reste que la forme pr.
$ 10. Les consonnes mvariables.
La formation des signes qui appartiennent à cette
cjasse s'effectue par le mème procédé que les signes
SEE jusqu'ici.
= .م I tire son origine du babylonien = pa,
dép en 2 dont les trois clous horizontaux
ont ete places sur la verticale du milieu, =; le qua-
trième est allé renforcer celle-ci, en pesait la posi-
tion verticale; de 14, la forme 2
WL. 34
amas قددز ل نوه ds.
NOVEMBRE-DÉCÉMBRE 1585+ 01 ند هون
一 人 6. C'est purement et simplement le babylonien
| ba, dont le trait horizontal du milieu a élé
omis. L'origine de ce signe a été reconnue dès. le
début des études cunéiformes. |
-一 和 1 On y a reconnu depuis longtemps بها co:
pie du اليم la babylonien, allégé de l'horizontale
moyenne, |
1) 5. 11 a pour modèle le babylonien 《人 48 les
scribes perses n'en ont retenu que les trois premiers
éléments, et ils ont rejeté les trois autres.
[二 ,م 11 se ramène encore au babylonien su, mais
sous sa forme plus usitée, 2-2 ; d'après la règle,
il devait faire ETT. complexe réservé à d (i}; pour
l'en distinguer, la seconde verticale a dû être retran-
chée, ce qui donne |; mais comme, cette forme
est appropriée à la consonne r (a, 1}, on a déplace à
gauche la verticale restante.
{TT kh, Son type babylonien TS ha est d'a bord
réduit suivant la règle à TT; ensuite , les seribes
perses ont réuni les crochets à part et les verticales
ñ part; de là, IT.
1-1 3. Le 开 مع babylonien devant donner 11 دك
perse, aurait prêté à confusion avec le chiffre TT, les
scribes ont dû recourir au signe de la syllabe fermée
En az, dont ils n'ont admis que les éléments 5 —
fr qui avaient l'avantage de rappeler la forme de
za: Mais comme le signe y est approprié à, .la
voyelle à, la double ligne horizontale a été placée
entre les deux verticales, d'où la forme [-=1,
NOTE SÛR L'ONUIGINE DE L'ÉCAITURE PERSE. 4905
Si. Les signes de formation secondaire.
Pour représenter les consonnes que les Babyloniens
ne possédaient pas, les seribes perses ont légèrement
modifié les signes primaires qui exprimaient des sons
analogues. En voici l'exposé détaillé :
Le signe m{u), sous sa forme primitive <=. pro-
duit, en changeant le crochet en ligne verticale, le
signe 一 | 一 vla, u); celui-ci, placé debout et dimi-
nué d'une verticale, donne le signe Ÿ v(i), où les traits
supérieurs s'entrecroisent afin de diminuer la hauteur
de ln lettre, Le fait d'assimiler l'une à l'autre les con-
sonnes m et v se constate déjà dans le syllabaire baby-
lonien, et les scribes perses, tout en cherchant à
les différencier par la forme, en ont Hdélement ad-
mis l'analogie.
Le signe primitif du kh, ({<, couche sur 1e dos
ses deux verticales entre les crochets, afin dé pro-
duire Le 《四 Le mème signe primitif, diminué
du dernier crochet, TT, exprime le son th. Cesigne
nouveau change à son tour sa dernière verticale en
crochet, et on obtient ainsi la figure |, qui rend le
son f L'analogie des sons th et f s'observe déjà dans
les formes des lettres grecques € et ®.
La figure primitive de ,ع y, sépare en deux Et
sa doéble horizontale 0 ا et les _superpose
l'une à l'autre, alin de produire le signe F th, Ge-
+ On sait que Le tk perse devient souvent À en persan; ملعم prove
Fanabogie des deux sons pour l'organe perse.
33.
LU UINOVEMBRE-DÉGEMBRE 1885.10 ووه
lui=ci descend ensuite l'une des horizontales vers lu
نت عور droité, pour marquer le son
Le signe [2 رم en changeant sa verticale en cro-
chet =, qu'il fait précéder d'une horizontale,
afin d'empêcher de le confondre avec = زهان
produit la figure عدت qui exprime le son # (5):
Le signe & s(u), enfin, donne naissance au eat-
ractère = Ha, u), en descendant Ia ligne supé-
Heure et en changeant Le premier crochet an une
ligne droite, afin d'éviter la rencontre avec = r(w).
Le nouveau signe =] transporte à son tour sa ligne
horizontale vers la droite et produit ainsi le carnctèr
. f@= y. L'analogie des sons y et # {j) est un fait ob-
servé dans beaucoup de langues.
$ 12. Formation des voyelles.
La langue perse ne possède que trois voyelles : به
1, 有 Pour les exprimer, les scribes pérses n'ont pu
faire usage des signes babyloniens afférents, par des
wotifs purement graphiques. En effet, le Tf a فتك
forme faisant nécessairement |] en écriture perse,
coïacidait exactement avec le chiffre à; les scribes
ont recouru au signe de la syllabe aspirée ah. Ce signe,
écrit ordinairement @T, se compose du carac-
tre وم hi et d'un élément 1 Tr; c'est
cette dernière partié qui a été adoptée; mhis la ligne
transversale a été placée au-dessus des trois verti
cales, ce qui empèche de les confondre avec le chif-
fre Y]T: de ذا la forme جوم Les deux autres voyelles
NOTE SUR L'ORIGINE DE L'ÉCRITURE PERSE. 407
éimpruntent leurs figures à celle-cr, afin مفعل con-
former à l'usage babylonien ,où le signe = ah
se ككس اتا dk et uk, En rattachant le troisième trait
à la ligne supérieure, on a formé le y EL Le signe
pour la voyelle دن été obtenu en changeant la verti-
cale de gauche en crochet, ainsi, pr. Gomme on
le voit, les trois signes vocaux perses qui précèdent ب
expriment proprement les voyelles ah, ik, uh, et c'est
seulement en faisant abstraction du À, qu'on a pu les
employer en qualité de voyelles simples. Toutefois,
l'inhérence coustitutive du 8 n'a pas été perdue de vuc
par les seribes perses, qui s'en sont servi en mainte
occasion, Ainsi, dans le nom du dieu national, Or-
mazd, en ounéiforme, ppp ét = آر]- Il
vrr. Les soribes ont certainement eu l'intention de
faire épeler Ah-a-ra-mez-dé, c'est-à-dire Aharamazdi
et non Auramazdä, comme on l'a transcrit jusqu'à ce
jour. De même, le mot {rl y — rl semence,
rave n, doil se lranscrire tauhma, au lieu de tuuma.
En ellet, le )ا de ces vocables à toujours été bien
senti dans la prononciation du peuple perse; cela est
prouvé : 1° par les formes modernes, 5,4% Hr-
muzd, << tokhm; 2° par les transcriptions ex au-
ditu dés nations contemporaines; comparez le bahy-
onien RIT MIE RE عق لاح 14+
ur-ma-az-da', et le grec Aproxçuns 一 Aryaltauhma.
Enfin, le nom géographique {UK ET] رن <=
rl 97١ € se transorit, sans aucun doute, Ha-
rauhoudis; autrement les formes gréco-babyloniennes
408 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885:
Àpayarrla et 下 ذش ta 2 《人 Aruhattt nau-
raient jamais existé. L'espace me manque pour pro-
duire les autres exemples de ce genre qui se cons-
tatent dans les inscriptions perses.
CONCLUSION.
L'analyse qui précède met hors de doute que
l'alphabet persé 4 sa sources dans les فقول phoné-
tiques des cunéiformes néo-babylomiens. La grande
majorité des caractères perses, au nombre de vingt-
quatre, est de formation primaire. À ce nombre ant
été ajoutés six signes de formation secondaire etsix au-
tres de formation tertiaire, ce qui parfait les trente-six
signes de l'alphabet, On remarquera que le mode de
dérivation est, en principe, le même que celui que
nous avons signalé à propos d'autres écritures dé-
rivées, entre autres les écritures indiennes,
La physionomie néo-bahylonienne de l'écriture
perse prouve que l'invention de celle-ci n'est pas an-
térieure à la conquête de Babylone par Cyrus, car
autrement, les scribes perses auraient pris pour mo-
dèle l'écriture susienne qui était plus à leur portée.
Peut-être ne date-t-elle que du commencement du
règne de Darius, comme le soutient M. Sayce, qui
considère l'inscription de Mourghab où le nom de
Cyrus est mentionné, comme ayant été rédigée long-
lemps après la mort du fondateur de l'empire
perse.
NOTE SUR L'ORIGINE.DE L'ÉCRITURE PERSE. 499
st PR!
APPENDICE,
La preuve que les Perses faisaient réellement
usage du néo-susien avant l'invention de leur écriture
particulière, ma été tout récemment fournie par
l'inscription n° 7 dela planche XXV faisant partie de
l'atlas qui accompagne l'ouvrage de Lajurd, sur le
eulte de Mithra. Le cylindre, aujourd'hui au British
Museum, contient un dessin grossier, représentant
un cavalier coiffé d'un grand bonnet, pérçant de sa
lance un lion rampant. L'inscription, rédigée en
néo-susien porte, d'après la révision de M: Sayce,
ce qui suit :
1. Acer = Aya
a. tu fu
à. ser Pr fs de Fr-
0 انلا
D. 下 -可 tus
انان 13
Le caractère perse des noms propres saute aux
veux. Le groupe phr, fr est aussi rendu dans la
version néo-susienne de l'inscription de Darius par le
signé à pr: ainsi Pir-ra-da = Frada , Pir-ru-vur-ti-is
= Fravartis (Phraortes). Le nom Phraates où Aphra-
ütes نأك nn des plus communs chez les indigènes عل
la Perse ancienne.
D'autre part, l'inscription د de Bisoutoun qui
n'existe plus qu'en néo-susien et dans laquelle on à
cru trouver l'annonce de la publication du £enda-
١ NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885. يون
vestu pur Darius, me semble se rapporter plutôt à
l'invention de l'écriture perse, Le texte vaut la peine
d'étre cilé :
1, | Dur: كعنم | (idéogr. royal} mon-re zu-u-
2. min an Céromas-da-na | à ع dip-pi-mus |
3. ماءعا اميسل hu-ud-da hur-ri-yu-nea
À. 让 ini on-ri سب ابل تدعا hn-tu-
5. معان ان ku-ud-da same سملم ku-ud-du
G. — huis fu-nd-da é-ip-pi hu-ud-da ناكأ
+. ساس ri-lu-f Ra-ud-da ] ù ti-
8. db ba وبا سسا ]نا marais كمد ومسل am
امنا mar-ride ا da-a-yuii | وان لسن 7
so. me | à din-giya | tai-sn-tum-bi تعد
Je traduis -
Le roi Darius dit: sous ln protection d'Abhuramnadä, jai
fait faire sulleurs des tablettes en aryen, qui n'existaient pas
auparavant, Puis j'ai fait faire de grands écrits, de grandes
collections pourvues de signatures el des bibliothèques: et
(tout cela) a été écrit et je l'ai publié. Ensuite j'ai fail par-
venir ces tablettes-là dans toutes les provinces et le peuple
les à comprises.
termine par quelques remarques philologiques : عل
daeikki (3) «autre» a ici le sens de lieu : «en autre
lieu, ailleurs»; hatuat (4-5) est le mot assyrien hattu,
pl. hattätu «style, écriture, écrit »; l'idéogramme su-
mes « corps » désigne naturellement dans ce contexte
les M$ «noms » زه des corps d'écrits, des collections «
sont les signatures des ouvrages; e-ip-pt est le plu-
maison »; il s'agit évidemment de maisons « م niel de
destinées à conserver les ouvrages dont il est question,
لأسا c'est-a-dire des bibliothèques; la formule riluik
NOTE SUR L'ORIGINE DE L'ÉCRITURE PERSE. 501
à tibba bibraka répond à l'assyrien satèr bâri « écrit et
publié LP
On le voit, Darius est le vrai créateur de l'écri-
ture et de la littérature perses qu'il protégea géné-
reusement par l'établissement de bibliothèques dans
les provinces aryennes de son empire, Ainsi, la men-
tion des annales de la Médie et de la Perse dans le
livre d'Esther répond à l'état réel des choses, Pour
la date des écritures indiennes, le fait de la domina-
tion presque exclusive de l'écriture cuncitorme en
Babylonie, à l'avénement de Darius Hystaspe, fait
bien voir que l'écriture arameéenne n'a pu pénétrer
dans les provinces orientales de l'empire perse
qu'après la mort de Darius Godoman. |
ho ١ NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885.
LES QUATRAINS
DE BÂBÀ TÂHIR URYAN.
EN FEHLEVI MUSULMAN,
POBLIÉS, TRADUITS ET ANNOTEN
PAR M. Grémenr HUART.
me |) كلك د
L'anthologie poétique persane recueillie par Lutl-
‘Ali-Beg et connue sous le titre de Atech-hédéi Azer!
contient, sous La rubrique de la province de l'Iräq
persique, quelques quatrains de Bill Tähir Uryän,
qui sont, d'après le compilateur, en dialecte de Ré
(zh). Ge dialecte, comme on peut s'en assurer à ln
sample lecture, est fort voisie de ces patois du nord
de la Perse qu'on a désignés sous les noms de guilek,
mazendéranien, talyche, etc, Ge sont ces idiomes
divers, apparentés de très près entre eux, que nous
proposons, à l'imilation des auteurs orientaux, de
réunir sous la dénomination commune de pehleut, à
laquelle nous ajouterons l'épithète de musulman, pour
éviter toute confusion avec ملاع des langues anciennes
de la Perse que l'on désigne communément sous ce
nom: nous justiherons le choix de cette appellation
١ Édition lthographiée à Bornbay. 1277 de lhégire.
LES QUATRAINS DE BABA TAHPR YURYAN 505
tout à l'heure !. Comme le provençal à l'égard du
français, ce dialecte ou, si l'on veut, cette langue
Sest maintenue seulement dans la bouche du peuple,
et elle n'a guère d'autre littérature que des chants
populaires. Le présent travail n'est qu'une très
modeste contribution à létude d'un petit coûté,
bien négligé jusqu'ici, du groupe des langues 1ra-
Nous rangeons les dialectes de Réï, du Guilän,
du Mazendérän et dés autres provinces avoisinant
la Caspienne, et en général ceux du plateau cen-
tral de la Perse actuelle, sous le nom générique de
ملاعم musulman, parce que cette dénomination
s'est maintenue, én Orient, à travers les âges pour
désigner l'ensemble de ces divers idiomes. IL est
même fort probable que le pehlevi des auteurs mu-
sulmans est une forme altérée de l'ancien: pehlevi,
ayant subi fortement l'empreinte du persan m0-
derne. Les investigations les plus récentes sur [TE
pehlevi où médique, tel qu'on le trouve dans les
commentaires de lAvesta et les livres historiques عق
rapportant à la période sassanide, tendent à en faire,
non pas un intermédiaire entre le end et le persan
moderne, comme on l'a cru longtemps, mais Un
dialecte collatéral au persan des inscriptions ache-
ménides, co-existant, par conséquent, avec la langue
qui, sous une forme un peu dillérente, est encore
١ La Commission du Journal, en publiant lintéressant travail de
M. C. Huart, décline toute responsalilité dans La de Fauteur
relative à ee qu'il nomme pehleri الت ننه {Note dé La rédartion. |
14 ‘ NOVEMBRE-DÉCEMBILE 1885.
aujourd'hui la langue officielle de In Perse!, C'est
exactement ce que disent les auteurs musulmans,
qui font du pehlevi la langue de ها Médie, tandis
que le persan est celle de la Perse propre, Le Fihrist*
notamment est on ne peut plus net, et son aflirma-
tion ne laisse guère de place au doute : c'est, pour
lui, ها langue de la contrée de Fahla (forme arabe
correspondant à un mot persan Pahla’}, nom qui
embrasse cinq pays, à savoir : Ispahân, Réi, Hama-
مدقل , Mäh-Néhäwend, et l'Adherbaidjän, par consé-
quent l'ancienne Médie (Iräg-adjémi où Djébäl des
Arabes} et l'Atropatène*, Le dialecte du Khorassän,
suivant le même passage, était la base de cette langue
déré qui se parlait à ها cour du roi et qui constituait
la dingue de convention dont on se servait dans des
différentes cités dont l'ensemble formait Gtésiphon.
Les princes et les nobles employaient le dialecte su-
sien où du Khouzistän entre eux et en particulier,
ou bien dans leurs jeux et leurs divertissements, et
avec leurs serviteurs; enfin les scribes et les agents
de la correspondance parlaient le syriaque, mais un
١ Voyez notamment M. de Harlez, Manuel in pehleer, Paris,
١ ممق pu ve, var, بعلت de Dillon, duns le Journal asiatique , ET
seplembes 186%, p. 272,
١ Éd. Fluegel, LE, p.13.
* Donnée d'ailleurs sous ها forme ييلم par le Farhénps Dréhän-
quiré, éd, de Luknau, 1696, pi ui.
* Co sont ces rensemmements, plus iurd déligurés comme à
pars, qui forment la base de ceux que Ton retrouve chez les عتدما
cographes plus modernes, notamment dans le Borhdes Qt (radar.
نهنا turque d'Agim, p, هك .أن de Farheng-s Déhéngnr ) وعدا fond.)
LES QUATRAINS DE BÂBA TAMIR ‘URYÂN. 50%
syriaque particulier, mélangé de persan, le mime
probablement qu'on écrivait an moyen de cette eryp-
tographie en idéogrammes que les seribes avaient,
selon toute apparence, héritée de leurs prédécesseurs
assyriens, el à laquelle l'auteur du Fihrist, qui cite
l'autorité d'Ibn-el-Moqalfa', applique particuliérement
le nom de huzvarèch!. Les traductions en arabe des
ouvrages de Manès, de Bardésane et de Marcion,
faites par le même Ibn el-Moqaffa' sous le règne du
khalife Mehdi, étaient. d'après Mas’oüdi, basées sur
les textes pérsis et pehlemis *, c'est-à-dire, d'après
définition du traducteur que vient de citer le Fihrist,
en dialectes du Fars ét de l'Iräg-adjémi, autrement
dit de la Perse et de la Médie. |
La Bactriane est parfois comprise dans la mème
dénomination: D'après l'Ulém-t Eslâm, la religion de
Zoroastre est la « religion pehlevie*», En traduisant
péhleré par médique, cette religion serait donc la
religion médique: or, en tout cas, l'on sait qu'elle
viént du nord.
Depuis qué le persan moderne est devenu ln
langue مالعل تلان des royaumes qui se sont formes
aux dépens de l'émpire des Arabes, le pehlevi a co-
existé avec lui, et l'on en saisit des traces dans la lit-
à Édition Fluegel, درل نا 14. ligne 13 vi sur.
s Prairies d'er, traduction de M. Barbier de Mevynard, +: VIE
p, 29%: |
» Dans les tetes relatifs à ln religion de Zoroaswe publiés par
Olshamsen ét Mobl, بم + du texte در كيى يملؤيركه زرتشعيان شر آن
DS مدقب
508 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885. ::
térature persne. Des chants pehlevis sont cités par
ىق She ذوش درس مقامات معنوى
Le rossignol, perché sur la branche مل cyprès, prenait
hier une lecon de littérature mystique en récitant des chants
Le même poëte dit encore :
تا حواجه كم خورد به غزلهاى يهلوى
Les oiseaux du jardin riment des pluisanteries joyeuses,
pour qué mon maitre عامط le vin an son des cantilènes peh
levés...
Khädjé Abhari a composé des vers en langue
peblevie, dont on peut trouver un fragment dans je
Tarikhi-Guzidè*, Enfin ce nom a persisté jusqu'à nos
jours. Polak appelle pehlevi les dialectes du nord?
Les Guilanis donnent à leurs chants populaires le
١ Häfia, Der Diwon, dl, Rosensweig-Schwannau, با 11] p.64:
علث de Bombay, 1257, بم +73. Je ne sais sur quelles autorités s'est
appuyé M. Chodzko pour attribuer le dernier de ces vers à Sal
(Popular poctry of Persia, p. 455.)
* Ms. de ma collection, fol, 343 "و Voyez, sur Abou-Bekr ben
Tibir eLAbhari, le Nafañdt ul-Ons de Djâmi, ma. de ma cullsetion ب
fol, 8+ v°,
5 #Doch hat sich in manchen Gegenden dus Pablevi noch rien
باعلا uüverflscht vom Arahischen erhalien, 40 in Masanderan ,
Takisch, Nätans {Gehirge bei Kaschan ke اماما , Persien, عم #68:
LES QUATRAINS DE BÂBÂ TÂHIR ‘URYAN. 304
nom de pileves 7 سيم EMILE لم
poésies écrites en persan”, عه qui prouve bien que
c'est une différence de langue que ce mat indique.
Le chanteur de profession qui récite ces poésies po-
pulaires s'appelle pélevikhän 2:
Nous pensons avoir suffisamment justifié le nom
de pehleui musulman sous lequel nous réunissons les
dialectes du nord de da Perse, et qui n'est, comme
on vient de le voir, qu'un emprunt fait à l'usage cour
rant de la langue persane. Les citations qui précé-
dent prouvent, en eflet, que les Persans ont toujours
désigné sous le nom de pehleri les dialectes parlés
dans le territoire de l'ancienne Médie. À d'autres,
plus érudits ou mieux informés, le soin de recher-
cher la filiation qui unit ces idiomes modernes aux
anciennes langues de l'ran. Nous nous bornerons à
indiquer quelques rapprochements avec les dialectes
encore parlés aujourd'hui,
Les particularités les plus saillantes de la langue
dé Babä Tâhir sont les suivantes :
٠" Le changement presque constant لعل long en
: Dre: تومة pour kel « livre ni كد, pour JS à le:
quel 2 » (talic ma Bin p- 26), surtout
devant le عا فا ان 5 «je me plainsi
(comme en mazen SR p. 83); ساريون pour
١ Chodeko, Popular poctry of Persia, p. 454.
؟ Chodæko, op. land, p. 474, note 3:
١ Chodako, ul. opus, p. 478, uote 1.
à Recherches sur les dialectes persans, par .كا éresme; اعت
1453.
508 _:/ NOVEMBRE-DÉCEMBRETrSES 2!
ه سازبان chamelier ». Toutelois-dans notre texte, ولك
loin d'être une règle absolue: il est probah e que lés
>opistes Ont plus d'une fois rétabli Forthographre
Persane Ge phénomène سل changement de den oû
est très fréquent, notamment en انوع ماها devient
où, 0, quelquefois # (Bér. p. 6}, tandis que’ d'au:
tres fois il persiste, comme dans dsmän (Bér. جام
en taliche on trouve كايبان ص نما كواوتن era
van » (Bér, مور ;)48 .م ٠ serpent» —sle(Bér. جه .ور
نان = ممه نون npain n (Bér, p. 28), ) fan
2° L'emploi de ; consonne pour ,ب soit a com-
mencement de ما syllabe, soit à la fin de a تاقلل
fermée; par exemple dans les préfixes du verbe :
وريزم Pour بريزم a je verserain; dans la préposition, L
qui devient :وأ dans des mots comme + تملأت pour
re init di, وديم صملا pour pes ü Je verrai, les
deux <>, celui du préfixe et celui de In racine, sont
devenus deux .و Comparez le tate où «eaun — «À,
el var Uventu= رباد le taliche ss “forêt” pour
AIS (Bér. P- 19}; سبو ١ pomme D — سيب , et beau-
Coup d'autres exemples, ainsi qu'en guilek, en maä-
zéndérant, en Enebre (Bér. p. 101), en kurde, où
l'on trouve لو « lèvren 一 لب (Bér: .م 1204, Houtum-
Schindler 1, p.97), ماله = ne à (H.-Sch: p.48),
khan = حواب (H.-Sch. .م 65), etc. son
3° La suppression totvle de la: lettre à à da fin
d'une syllabe fermée: il ven a de nombre exe
9 A = 7 Eu |
1 Houtam -Schindler, dans la Journal de la 03 “à f Eu, 7 alle
male. 1 11. 1201000 LR 网 1 . 1١ هاا كد «| NT
11
و
LES QUATRAINS. DE BÂBÀ TÂHIR ‘URYAN. 509
ples : سوته pour us cbrûlén (de même en tali-
che; Bér, .م 26}; al pour ais soul uamassé n;
ريده pour = i VETSÉ CE آميته pour Kiel ه mêlé 05
comme x) pour ax) «suspendu», ete. Cf. guilek
ساتن pour سالخعن “fairen (Bér. p. 5g). Le mazen-
dérani donne également سوتن pour سيكس (Bér.
مم 79); le même phénomène est constant en kurde
(idem opas, .م 134).
Le s est presque toujours remplacé par uns, فز
comme dans l'ancienne orthographe persanc : 55
pour als «il saite, cf. taliche zodnèh «savoir»
.)26 .م (Bér.
5° ز est fréquemment ج ou 3 : سوجم est pour
سوزم «je brûle» (cf taliche جير djier pour ؤير «sousn
Bér. p. 26, 45; 5! pour 5} “des; e—5 pour زئم “ je
frappe», ibil.). On trouve, une seule fois, JS pour
3! (voyez ci-après, n° xcvin).
La conjugaison n'offre pas matière à d'amples re-
marques. Nous ferons observer que la particularité
la plus caractéristique, déjh relevée par M. Chodzko
dans sa Grammaire persane, est l'emploi constant de
ع comme 3° personne singulier de l'indicatif présent
du verbe être, au lieu de أست . Cette forme existe en
tate à côté de la forme pleine ul (Bér. .م 12}; en
guilek on trouve s وك (Bér. .م 63), de même qu'en
guèbre. Le s se retrouve en kurde (Bér. p. 126|.
La première personne du même verbe est ., mais
avec le zhamma au lieu du fatha; il en est de même
pour le sufhixe de ها première personne dans les au-
vi. +4
BIEN in 158 83 58 8ه هار
bodom « ral harom x je faisw (—
57 ses 1 ppm» pe
parez le tate mkhououm “je veux n-(Bér, p:-5); mt
ليق “ je n'allai pas » (Bér. PF. 11}, ete. De
méme | au prétérit du pérsi, umbert En de ©
dier, Z. D. M. G.,t. 36, p.81).
Le suffixe de la 3' personne singulier de 和
est souvent s, كنوه parfois بو au; ainsi nous avons, les
formes ais konèh (= 353) u it faitu et ميكرو mi-Keroi ;
أبع «il vient » et el (pour si); ss «il sait n et نرويو
“ne croit pas» à côté de ربزة , 5 DS 3
sy خورد , جرد [ et beaucoup d'autres. Comparez le
tate me | transerit mhhouu (Bér. p, 1 3) pour رمتخواضت
D. بد DE لاعلا تيان pour si {Bér. p.17}
Les final de ka 3° personne du pluriel disparait
totalement, comme en taliche, en mazendérani, en
pârsi et dans certaines formes du guilek et au سيدا
sl eéxémiple, pyès pour Ris.
| On sait peu de chose sur le poète dant nous nos
occupons; on ignore rnèrne le temps où il a vécu;
peut-être quelque document ignoré viendra-t-1}, am
jour, révéler ce détail qui nous ‘échappé: tout عم
qu'il est permis d'inférer d'un passage du Nozhet el
OQoloûb!, c'est qu'il est antérieur au var siècle de
l'hégire (xzrw de l'ère chrétienne), Bäbi Tahir: était
Ms, de ma collection, اذا ١1 Hamdutlalh Mot auteur
de cri ouvrage, ail mort dn +50 ةا
LES QUATRAINS DE BABA TAMIR TURYAN 51
Orient; et quépourcels, tout le monde révère et
réspeëte; peut-être ce nom de Uryän sous lequel il
est parfois désigne, lui venmtal de ce que, comme
beaucoupdeses congénères, 让 se promenait sans vé-
téiments dans les bazars et-dans les rues. « Ibétait,
dit l'Atech-kédé, originaire de da ville d'Hamadän,
dontil futl'ornement-par sa sagesse etson érudition!;
iest- mentionné dans bon nombre de livres, etest
célébre-parmi les savants. Ge fut un poète mystique
exalté شيد! قشاع , dans les vers duquel les transports
de. Fame apparaissent bien, » Son tombeau, à Hn-
اوم صقل هم un des plus vénérés, au dire de 了 am
dubah Mustauf?, On chante encore en Perse les
vers mystiques de Bäbä-Tähir; mais, chose étrange,
il y paraît: être devenu un des saints de cetle secte
singulière des Ahki Hayg ou Nocairis de Perse sur
lesquels le comte de (Gohineau nous a donné quelque
hümibre. Sa sœur, Bibi Fâtiméh., est également l'objet
de la vénération de ces sectäires 3, Pour les-uns, ses
quatrains sont en dialecte louri*, pour les autres,
en patois du Mazendérän ”; mais nous persons que
١ wa dans le texte tn jeu de mots iniradaisihle, entre fm
مق squi sait معدم et le nom même de la ville de Hamadôn. E
ést asses singulier de voir مه fou renommé pour sa sagesse! que
n'en est-il parfuis de même en Occident ?
ودبيو هذارات collection, Ê 19h r°: هده el-Ooloub, os. de ناجوز ؟
2 Comie de Gobinenn, Trou ans en .عنمل p. 344.
à Thu.
5 Chodsko, Popular parte of Persur, p, 434. Les vers de Hal
+4
52 ‘' NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885. 1
Lutf-Ali Beg, qui les range dans l'idiome de Réf,
doit avoir raison contre ces autorités.
Le texte que nous donnons ici comprend, non
seulement les quatrains cités par l'Atech-kédè, au
nombre de vingt-cinq, mais encore plusieurs autres
retrouvés dans un manuscrit moderne appartenant à
Mirzû Habib Icfahäni, savant persan bien connu de
ses confrères d'Europe, et dont la compétence, en
عب de ne locaux persans, nous a été fort
Ges fragment: supplémentaires proviennent de .م
diverses : sources qu'il n'a pas toujours été facile de
déterminer, telles que le Medjmu-i Fosahä de Riza-
وو Qouli-khän, publié à. Téhérân, et un ee!
primé à Bombay. Les corrections proposées sont
toujours indiquées avéc la plus grande rigieur, ”
LutÉ"Ali-beg (loco laud.) fait remarquer que les
quatrains de Bâbä Tähir sont écrits « sur un mètre
particulier»; en effet, notre poète a renoncé à la
scansion traditionnelle des rubd' تفجو pour adopter
l'une des variétés les plus simples du mètre hazad).
Tähir traduits par l'auteur de cet ouvrage ve se retrouvent point
, parmi Îles quatrains publiés ici.
LES QUATRAINS.DE BÂBA TAHIR/UBYAN 513
Lu troll chaudes dl ent Act À
رب و عمال ducs bed tr لوجتو
ته كه نا By 3 در خرابات
ته كه سود وزيان خود نذون
ou É usé ضشيهات فيهات
١ Toi qui n'as pas étudié la métaphysique, qui n'as
jamais mis le pied dans un cabaret, toi qui ne con-
nas pas tes propres intérêts, comment pourrais-tu,
hélas! compter parmi les hommes de Dieu?’
D = تو stois, On trouve كا en guëbre pour ته (Bér,
p.108), ainsi qu'en kurde. dans des formes comme يم تا
bo-ta «à lois (Bèr. p. 149). تضوق cnrresheand au pérsan
تداق par suite des transformations que nous ayons indiquées
plus haut. مردون est le pluriel de ا فرت
IL.
ailes بيته كر دل ختده لب
رخش از خون دل شركز مشوياد
Sans toi, à ma maitresse! puissent les fleurs ne
point croire au jardin; si toutefois elles le font, que
Slh ‘ NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885.
personne n'aille jamais les sentir! Sans loi, si mon
cœur venait à sourire, puisse-t-1l ne jamais effacer les
regrets cuisants qu'il en ressentira!
Ce quatrain nous offre une série de ‘précalifs en سوماق
alé est le persan كماتى Lei ethe 3* vers indiquent
que l'est bref dans ais.
LEL
aus sus = À kan ذل كنع ايناد
EN 5 —S JL زقم بر ديدة
+ Au secours! contre mon œil et mon cœur, deux
calimités; car ce que voit l'œil, le cœur en garde la
mémoire, Je me ferai un poignard à la pointe d'acier,
et je men créverai les yeux pour que mon cœur soit
libre,
his. .كنم #55 sont respectivement pour has , sé,
53. Nous avons expliqué plus haut la présente du zharmma
sur l'ovant-dernière letire de, san معنا dela pronon-
ciation persane besdzem.
HW.
قل نقش à lle ياز
Jus خط مخالنت دو ls gts
LES QUATRAINS-DE BABA TALERURYAN, 515
GE اودر anas sys اشام sen
نشي يار pelle 55 كه ون 0
La peinture, de tu-beauté ne peut sortir de ma
mémoire, © mon amie; ni l'image de tes attraits;
autour dé mes yeux, je placerai une barrière formée
de mes cils, pour ممص عون saug coule sans que ton
image s'échappe, 6 mon amie !
Last ب Das DDN إلى — ER ainsi qua HAUTS le verrons
plus. loin, 8%; اكع le persan SR)
V.
جره اجازى يدم زقهم بع بير
سيم حشمى برد بريال موتير
شرو غافل مجر در كيهسارون
خوره تير Ji هر آون غاقل لحبة
[magine-toi que) j'étais un faucon mâle; j'allais à
la chasse, et là, un homme dé mauvais augure me
lança une flèehe dans l'aile, Ipsouciant, ne vas pas
te promener dans les montagnes; car celui qui y va
sans s'en douter, ces flèches l'y atteindront sans qu'il
le sente. | |
Pour ppt forme qui se retrouvé an tate عفظط) p. pi. et
en guilek (Bér. p. 60} gs 1ه le sens عل « se promener »
el non فل paitres, commen persal, ee qui-n'aurail guëre
de signification acceptable. أون est pour “أن |
516 رن NOVEMBRE-DÉCEMBRE.L885.
out ” |
ناممبى قلندر RS موآن رنحم
| كرد كيتى pro جو روز أيه
Les g , تي
Je suis le bohème mystique qu'on appelle galen-
der; je n'ai ni feu, ni lieu, nul point d'attache. Le
jour, j'erre autour du monde, et la nuit je m endors
une brique sous la tête.
on trouve en taliche be (Bér. p. 36). : بوث est pour ى
répond au persan ss, par suite d'une sorte 1 شو “لفاس
= uit, COMITE en fliche (BE p. %a}.
VIE
سرشك از sous بارانوم شو وروز
نع كو ديرم نه re ميكرو درد
يحى ذونم كه نالونوم شو وروز
Moi qui, nuit et jour, erre dans les déserts, je
verse sans cesse des larmes de mes yeux; je n'ai pour-
tant ni fièvre, ni douleur dans aucun membre: tout
ce que je sais, c'est que je me plains nuit et jour.
La forme وم pour = est une seriptio plena, wb part.
prés, de le. est une sorte d'antnalie, peut étre dae à
LES QUATRAINS DE BABA TÂHIR URYAN. 517
l'inadvertance des copistes. 5 pour تب n'offre aucune diff-
culté La forme de بحن est curieuse; comparez le
pârsi Aekerek « je fais» (Houtum-Schindler, die Parsen in Per-
sien, dans la Zeitschrift der Deutschen Morgenläni. Geselbchaft,
t XXXVI, 188a,p. 81),et le kurde (dialecte. qoüräni) ma
شدي «il fait» (H. Schindler, Beiträge sam kurdischen Wort-
schatze, dans le même recueil, & XXXVIIE. 1884, .م 100).
VI.
in أكر دسم فتى خونت
وويام_تا جه رنكى ايدل ايدل
Peut-être es-tu une lionne, une panthère, à ma
belle! puisque tu es sans cesse en lutte avec moi. Si
tu me tombes sous la main, je verserai ton sang pour
voir de quelle couleur il est, à mon cœur |
Ce quatrain est Le premier de-ceux qui sont cités dans
l'Atech-kédé. Lg nous indique une forme ut pour أفتادن .
وويم correspond lettre pour leitre à 所 se,
LA.
دل pi) خداوتد! زبسس زازم
شو وروزآن در ازارم اين ذل
زيس ناليم از تاليدنم كس
JS y pire زهو بسائون كع
‘ NOVEMBRÉ-DÉCEMERE 1888. كاد
Ô seigneur! je suis bien allligé, 4 cause de ce cœur
qui me martyrise nuit et jour; dogs à gémi. et pour
ces plaintes, . . prends-le moi, car j'en suis dégoûté.
Le mot كس est jusqu'ici rebelle à toute analyse: nous
Re son rôle dans ces vers. Lier ( ادع l'impératif de
A.
دلا يولم )+ شرت Ra نشيل
م res زم وين جم és
belle, vêtu de vétéments bleus, je pleure قم لذ
abandon: les chagrins qué tu me causes sont un مما
poids comme un vétement sur la robe. Je parle de
ل ton amour comme lé matin annonce le soleil,
puis le moment où nous sommes jusqu'à pere où
Isräbl. sounerx. de la trompette,
Tel qu'il nous est donné, ce qualrain est en persan pur.
AL
مو أم pres
يسوم عالم ار 人 pr بال
les deus sens du mot és amor s ot #sleihe, مده de mots مول"
Je suis cet oiseau dé feu qui, en battant des ailes,
embrase immédiatement tout un monde. Si un peintre
traçait mon portrait sur la muraille, l'impression de
ma figure seule suffirait à réduire en cendres la maison.
Non élue correction nu texte, suggérée par Mirrû
Habib | أخشقطماء : l'original porte :غاجزين qui est une fornve-
étrange et offre ممغى مه peu satisfaisant. On peut croire qu'il
y o.dans ف quatrain quelque allusion éloignes à la fable du,
Phénix,
"XII.
Viens, illumine, une ouit, ma chambre; ne me
laisse pas dans les transes du jour de ls séparation ;
je jure par la double voûte de tes sourcils arqués,
que les soucis sont mon seul compagnon depuis que
je suis séparé de toi. |
qui semblerait au premier abord correspondre à sp : بورك
se trouve commeinipératifde cat dans le-dinlecti kurde de
.)105 .م S6, village entre Kächân et lspshän (H.Sehindler,
. فشني persan pur: c'est l'impératif négatif de مل تاوع مهيل
-: NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885. 530
XIE
مسو DU 让 ول ar” oise
lis أ سرك us! بيش ديرم
5 35 كن ثومة سر ذر بيش ديرم
Je suis tout troublé en entendant cette parole : u Hs
ont dit oui/ ». Car mes péchés sont plus nombreux que
les fouilles des arbres. Lorsque, demain, les anges
de la résurrection Hront le livre des actes humains,
j'aurai mon livre à la main et j'en serai tout honteux,
Le sens primitifde داو est «arbres (cf le Dict. de Richard.
son et le Borhdn-t Qt |; de est dérivé le sens de « gibet »
qu'il a pris plus lard. On le retrouve en tate (Bér. p. #1); il
devient ذاي en taliche (Bér. p.25 et 48). Il a la forme ddr
dans les dialectes kurdes (H. Schindier, Kurd. W'ortseh.,
p. 65). Fr pour دارم comme plus haut, خونون ay , تنام
riel qe كون Ati pour خوان AE (l'ange) qui lit le livre.
ge équivaut à خوأننظ
XIV,
M € بشم أز حاجيان
كه اين ديري بسه يا ديرت هم
Je men vais, je disparais, je sors de ce monde;
LES QUATRANNS DE HABA TAB ‘URYAN. 521
je vais à un endroil plus éloigné que Îa Chine et
l'Indo-Chine; oui, j'irai là, et puis je demanderaï aux
pèlerins qui reviennent de visiter In demeure sacrée
si je suis allé assez loin, ou si je dois marcher encore.
qui, dans tous les dialec- ,شدن عل شوم est le persan م
tes, a conservé lé sens d'anllérs en méme temps qu'il 5 pris
el. - 5 + بس décompose en عد celui de «devenir», Aus
XV.
بوره سوتم دلون فون ثا بتالم
ets Le allés آكر يليل
Venez, d amoureux épris de l'idéal, allons, gémis-
sons, pleurons l'abandon de cette teudre rose! Allons
au jardin avec-le rossignol amoureux, et si l'insen-
sible ne pleure pas, nous, au moins, nous nous
plaindrons |
Ce quatrain porte le n° 3 dans le nombre de ceux qui
sont cités par le Tezkére-i Azer. Le 1° vers a une variante :
... ذلهاى 5 زعشق asp, qui n'est pas satisfaisante. — La
forme سوته pour سيشقة 1 été expliquée plus haut. شمن 一
pers. .هان prés est pour ee be-rhevfm « allons »,
XVI.
مزه ير اشك خونين تا كم بودم
Fe
52 NOVEMBRE DÉCEMERE 1883.
人 一 سوا كه ji م كو دز <
تو كم أزدن ببرلق. واكم بينم
Seigneur! qui suis-je et vou qui suis-je! Jusques
à quand aurai-je mes yeux trempés de larmes améres!!
Si l'on me chasse, j'irai vers toi; mais toi, si tu ma-
bandonnes, qui irai-je trouver?
Fr est le persan 一 بسيو قال CN deux mots. rorres-
pond] à بسوىتو VE ML, - براتى = Sole “ils répoussent »,
X VIT.
ناي > وجرا نمت ككازم >
Sabre أكرآون دردى 2000
Si tu viens, tu trouveras ici toutes les caresses de
mon âme; situ ne viens pas, ton abandon me ré-
duira à néant, Les soucis que tu peux avoir, mets-les
sur mon cœur; je mourrai ou je brülerai, ou je pa-
tenterur.
Jci tous les sont remplacés par des ;, à l'exception du
dernier hémistiche où ]ىه بسوحم pour :بسوةم d'ailleurs le
texte porte à زلا يسا où notre édition donne ,بسازم change
ment Tim é pur ln rime,
LES QUATRAINS DE BABA TAHIR UBYAN, 523
| | 1 | | ,
€ RU Ben ee 1
جم ى. خواق ازين. mis Je
ls gl شر نهه شو Le
Je ferai. de tes deux boucles de بسسععطء es
cordes de mon violon; peux-tu me demander autre
chose, dans l'état d'abattement où je suis? Toi qui
n'as pas l'intention de vivre en paix avec moi, pour-
quoi viens-tu, au ع تائم dé chiqué nuit, me retrou-
ver dans mon sommeil?
La forme حو pour كار est rémarquables -peut-êlre este un
oublidu copiste. إل عت y +: dans ces vers une allusion ععبة
Leu commun des poètes d'Orient. qui consisle à représenter
image de la bien-aimée venant visiter en songe son amant,
XIX.
بورة pu دلون كرد ثم ei
عدن (PS ويام Lt كسفنايكم
ترلزو اوريم ها pis
شرآن Cr Se سنكيوتر ايم
Venez, amants mystiques, réunissons-nous en
cercle: cnusons familièrement et dissipons nos soi
sgh ١ NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885.
.فك (Tenez, par distraction,) faisons apporter une
balance et pesons nos chagrins : plus nous serons
amoureux, plus le plateau baissera.
Ce quatrain nous donne dans le mot كريم la 1" pers, pl
de l'impératif de كرحن ٠ faire».
XX.
اشيان بر كيانهدم On
Files خاماق بر à باين
pi هم ازدر برانن سوتته
ته كر از در يران بر كيانهم
Dans ma pauvreté, qui irai-je trouver? À qui de-
mander, dans mon état de vagabondage? (Si) tous
me ferment leur porte, j'irai vers toi; mais si tu me
repousses à ton tour, qui me recevra?
Second quatrain de l'Atech-kédé.
Les deux derniers vers se retrouvent presque textuellement
dans je quatrain n° XVI. — Le mot كيانتم se décompose
saliér و — La varinnte كم 一 كم مرا donnée par l'Atech-kedè
parait préférable à » (au 4 hémmistiche}, qui est dans notre
manuscrit.
XXL
بروى دلبرى جر ماتلسم
LES OUATRAINSUDE BABA TAFIR ORYAN. 985
TT, 55
بن ]ا 11
11 روبك
+ 80 تمان quelque penchant pour le visage de ma
belle, ne m'empèche pas dé la voir, car j'en suis fol:
lement épris, De grâce, chamelier, pousse tes cha-
meaux moins vite, car je suis un attardé, abandonné
par cette caravane,
Remarquer la forme aflixe = correspondant au persan
per sr ques) Leu est le persan ونع :ساويان 5 équrvaut à
ميران impératif de continuité de وأنضن « sa — Dans
مر حدم . منعم est عا compliment diréct clé مكن
XXI
Je suis cette mer qui est entrée dans un vase, ce
point qui est entré dans, une lettre; à chaque mille-
naire, il se montre un grand. homme, à la taille
droite. Eh bien! c'est moi, cet homme, qui ai paru
en ce siècle,
25" quatrain de l'Atech-hdde. Notre manuscrit a, aux deux
premiers hémistiches , cl pour :أن on sait en effet que,
mème en persan, عع pronom démoustratif se prononce dn. —
«L'Atech-kédè à انك pour af, an 4° héemistiche.
VE. LE
DL LL LL: | ونه مر جد فهر
520 ‘ "NOVEMBRE: gear
| 0 ١
LAPS RE nn
ANS xx. 8 ét وت
ar SSSR En lag
à Joly La 5 امون
ao} "pans af هرا ملعت"
Si nous sommes ivres-morts, nous sommes Îles
tiens; si nonsn'avons plus ni force, ni xolonté, nous
sommes lestiens. Guébres, chrétiens où musulmans,
quelle que soit la secte à faquelle nous Uppartenions,
nous somimes les tièns.
Le Le"
“ 二
M الطب
à quatrain de l'Atech-kédé, qui donne les variantes su
vantes : a pour أذ كو de notre mannscrit: UE au lien de
ul: au 3" hémistiche, وز مسطان MA ds -
| AXIV,
gris خم آنان كه شر زامان ته
خون وا تد كين وا تمع نشنين
Heureux ceux-là, qui te voient sans cesse, conver-
sent avec toi et sont admis. en ta présence! Si je n'ai
pas la force d'aller te voir, au moins ] Iral voir ceux
qui ont le bonheur de te contempler.
5" quatrain de l'Atech-kédè. Les variantes n'ont pas d'im-
LES QUATHAINS DE HÂHÀ TAHIR (URYAN. 547
portance : ديت نين POUr نك نى Le , au 3° hém., et انار
au 4". تع ls = persan :يأ تو 5 est une crase pour يم 5.
XX V.
مرا خوشتر زيوى سنبل ايو
بِشَوْ كيرم خيالش را در آغيش
et م بوى كل 3! >=
Le zéphyr qui a passé sous cette boucle de che-
veux parfumée me parait plus agréable que l'odeur
de la jacinthe. La nuit, je presse ton image sur mon
cœur. et le lendemain, l'oreiller exhale une odeur de
rose,
N° 15 du recueil de Lutf*Ak-beg. Variunte ST pour nf:
au 3" hémistiche, جو شو pOur بشو : correction pour شر شي de
امم manuscrit qui est contra métram, خيالترا au lieu de
..خيالشرا |
| XXVI
ds ديرم كه بهبوذش مييو
CMS >- سوذش ES
يباخض ميدهم نش ميبرد باذ
بو PA تن انهم ذوذش هيبو
J'ai un cœur qui ne sait pas ce qu'est la vie sage;
j'ai beau lui donner des conseils, cela ne sert de rien.
45.
538 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1883. 一
Si je le jette au vent, celui-ci refuse de l'enlever, et
si je Le précipite dans le feu, il : n'en sort mème pas
de la fumée.
N° 7 de l'Atech-kéde, Variantes : 1" hémistiche, jls 3° خط
mustichit, بياخش et, à la fin, ls, au lieu de sb. ماران
امعصفعتم décomposer en أووا = نه أض as.
XXVIL.
عدم أنكدوته ذونو ail; نوا
عيار زر خالص يوته ذونو
plié Pl بوزة سوتم دلون
L'homme aflligé connait bien la mélodie des plain-
tes, comme le creuset sait la valeur de l'or pur; ve-
nez, cœurs épris des ardeurs mystiques, gémissons
ensemble : celui-là seul qui y'a goûté connait l'extase
de l'amour divin.
6 de l'Atech hdd, — انى وتم el سوته sont respective
ha OS et As qu, tandis que مه يوتى conservé
sa forme persane. ذونو = persan 38 on trouve en taliche
counéh « savoirs | Bèr, زائم :)54 بحر «je sais ١ et عفد زأنى
voirs en kurde (Bér. p. 120 et 140; comp. Houtum-Schind-
ler, ÆKurd. Wortrch., p: 71, v° zdnin).
XXVIIL
بعالير شعو مو يروانة نه
نم Ales مو se جهائرا
LES QUATRAINS DE BÂBA TAHIR ‘URYAN. 529
جم مارون ومورون لانم gr
من بيجاردرا ويرانةٌ نعم
IE n'y a point dans l'univers de papillon aussi
étouedi, de fou aussi étrange que moi, Les serpents
et les fourmis ont tous une retraite; mais moi je nai
pas même, infortuné! le mur d'une maison en
ruines.
N° du Tezkerdi-Azer de تلط “لأسا beg. Variantes : au 1 hé-
mistiche, لجو من يكسوته ذل 011 LT بعالهر : ant 3", Ubb
3 一 本 qui se décompose en Ai + بق
équivaut au persan sut :
XXIX.
ديرم زعشقت كيز ووبزه 中
مزه بر زم حيدم جمره
دل عاشق مثال حوب ترى
ريزة Ales سرى سورة سرى
J'ai un cœur que ton amour a jeté dans une étrange
confusion; quand je ferme mes paupières, il coule
de mes yeux un torrent de larmes. Le cœur de l'amant
est, en effet, semblable à un morceau de bois hu-
mide, dont une extrémité brüle, tandis que l'autre
verse du sang.
N° 16 de l'Aterh-kädè. Variantes : 1 hém., عشق 让 Ms
خوبان كمي وجي : 3“ bém., Les *3-:سيلاب héne., UL
au heu de Je: 4° hém., سوج 时 LE y.
So NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885. |
XX. pal
ai as دلم 35 قودائم
LAPS ين جرمم كد مو تد دوست
نه شوكت دوست دارة حالش Ki
Mon cœur est perpétuellement plongé dans les
chagrins par ta faute; j'ai pour oreiller une brique
et pour couche la terre, Mon crime est de t'aimer;
n'est-il pas vrai que c'est là le sort que tu réserves à
ceux qui sont tes amis?
Le s dans زمينة . كينة . etre. esi la 3° pers, sing. du verbe
ER correspondant au Persam au |. ,كت ب crase pour
— Remarquez, dans la même pièce de vers, les formes
مو ël ديرم افق et دارة employées simultanément.
XXXL
بريشان سنبلان بر تاو مكه
نركيسان خوناو مكم er
وريق ته كه مهر ازما ورينئ
Ne recourbe pas tes cheveux épars, ne jette pas
des regards sanglants de tes veux mi-dos. Tu es dans
l'intention de rompre toute amitié aveë nous; oh! ne
te hâte pas, le temps suffira à nous séparer.
LES QUATRAINS DE BABA TAHIR 'URYAN. 53]
Haut Ure aa, avec ممصم وليه def. à cause du mè-
tre, Cet impératif négatif de ل pos est remarquable. Le 8"
train de L'Atéchkedé à pour variantes, à ln rime, fe
persan > وري mots entre عل aunjeu ]1 :اشهاب ام بيخواب
Que je rattache au persan Us وريتى cp ét
XXXIL
آكر دل دلبرة دلير جه تومم
تر دل ازجه يومه
ذل RUE : أميهم PSE
Si le mot cœur veut dire la même chose qu'amanté,
comment nommer celle-ci? Si lamante est on cœur,
d'où vient ce dernier ? Quant à moi, je sais bien que
mon cœur et ma bien-aimée sont si intimement unis
que je ne les distingue plus l'un de l'autre,
N° 14 de l'Atech-héde, Variantes : 1° hém., Sy > € à La
rime, UNS: 2° hém., sb ذل را جه ds: # ., égale.
ment, 了 à lu rime.
XXXIIL
بيته. اشكم. زمركان .تر آيو
بر ايو à pol Je a
وروز des بيته در كنم
ml نشيتم 5 5 كيم بر سر
Quand tu es absente, mes larmes coulent عل mes
538 NOVEMBRE-DÉCÉMBRE I8h5.
cils humides, et mon espoir est sans [ruits, comme
un palmier stérile. Sans toi, je reste assis, nuit et Jour,
dans un coin solitaire, jusqu'à ce que ma vie soit
terminée,
n'y a guère à remarquer duns ces vers que lu orme 并
= pers. AT; de al CE kurde 如 of (H-Schindler, Kund,
Vortsch., p. 103].
AXXIV.
بوهم تا بسك هتوم دلت را
در آنش حوب تراتنها نسوجه
Ton cœur, Ô cruelle! ne brûle pas pour nous; quoi
d'étonnant? Est-ce qu'un rocher brüle? Moi, je con-
tinuerai de brûler jusqu'à ce que j'eoflamme ton
cœur, puisqu'un bois humide ne brüle pas seul dans
le feu.
Ici l'aoriste de سوجه 651 سوكتن 一 persan Sig, 0 le cad-
satif du même verbe يسوجوتم 一 Ters- بسوزانم . Le mot نبوة
= pers. نبود doit étre باغسعامه سا pour le mbtre.
X X X V.
pos qe JS je ps
LES QUATHAINS-DE BABA TÂHIR 'ORYAN, 533
17 ميذى ثم 有 5 كيه
Dans le champ de ma pensée, il ne croît que des
inquiétudes; dans mon jardin , il ne pousse que des
fleurs de deuil. La plante du désespoir ne vit même
pas dans mon cœur stérile !.
11 se peut que اع كل ماتم cdi كياء نا soient dés noms
de plantes; mais il n'est pas facile de les identihier.
XXXVL
5 بندم A5 خوم عونه
وثر روى تو ويتم غم نمونهم
آكر 53 دلمر كسمت مموين
à d درد.در عالم ميقه
Sanstoi, mon cœur ne reste pas un instanl joyeux;
mais si j'aperçois ton visage, mes chagrins disparais-
sent. Si l'on partageait les soucis de mon: äme entre
toutes les âmes de l'univers, il n'en resterait pas une
seule mdemne.
محاينت 3° : عاق , N° 19 de l'Atech-kédè. Variantes : 1° hém.
, بيثم = représente le persan She, ot pus وزع 一
١ C'esthdlire : Je n'ai méme pas le courage de lu désespérance.
534 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE. 1885...
Pr |
XXXVIL à
. M لكت حل ER,
pain r نوينن روى زيبا
جه ذونو دل كم خوبون در ALES
Quelle calamité, quelle calamité que le cœur! Les
yeux péchent et le cœur souffre; si les yeux n'avaient
pas vu ce beau visage, comment le cœur aurait-il su
où sont les belles?
N° 18 de l'Atoeh-kédè. Variantes : 1° hém., 54: 2° hém.,
:مبنادق بكرن d'hèm,, حشمان نديوى ; 4" bem, بذع
et خوبان
À À À VIE.
شاية Loge mu حشمون So قد كنا"
ads ته كت بالندة بالا
ai — 0 > &ls à)
Toi qui as des yeux gracieusement entourés de
surmèh, cette taille élancée qui ravit les esprits, ces
cheveux noirs comme le muse qui descendent sur
la nuque, es-tu donc sans parole pour te promener
«insi étourdie?
N° رد de l'Atech-hédé. Variantes : 1 hém,, 一 حشمان
LES QUATRAINS DE BABA TÂHIR fURYAN. 685
بمسان 2° hèm., :دار باق 4° hèm., كران نه , واج — Le hé-
mistiche est presque incompréhensible. als PE sær her
du taliche واس «mot» (Bèr. p. 52). de وأتو vôton ٠ parler »;
بدواج signilie « mauvaise parole» [Bèr. p. 30). CE kurde
wdtin et pârsitutmuin. Mais al semble un verbe à ln 3" pers.
sing. de l'aoriste: nous le rapprochons de مسجريطن 25€ Pro
mener» que nous avons déjà rencontré avec ce sens. Cet ثانا
mistiche est rebelle à l'analyse, et notre traduction très con-
XAXXIX.
قزارانت جكر خون كردة ويشه
شى Aid أز mins 05e
Tu as ravi plus de mille cœurs; tu as plongé dans
l'aflliction plus de mille fmes. J'ai compté plus de
mille douleurs; mais cé qui na point été encore
nombre. عن compté dépasse de beaucoup
N° 2. Variantes : 1" hém., نور به تيشق 2 bm iis 和 ss;
:شنو parait correspondre au persan شاى ع ..ويشى , بسغط عم
dans le méme hémistiche, il faudrail correctement, pour Va
rime, écrire أشجردة .
X L.
a كوهفسارون ضفتةٌ MI
a جو كنارون هفتةٌ ENS
Le sd se منادى فى كيم
a ris وفاى كلعذارون
53 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885.
Le colchique des montagnes ne dure qu'une se-
maine, ainsi que la violette des bords de la rivière ;
Je veux crier de ville en ville que la fidélité des
belles aux joues rosées ne dure qu'une semaine.
N°17. Variantes : 3° hém.. :كوهساران 3", 3%. 一 及 e-
marquer la crase de l'izdfét dans AM et Ress, où der et cher
ne forment qu'une syllabe, 一 ى correspond au persan بود
de même qu'en taliche {Bér. .م 36). CF kurde اع bdt (EL
Schindier, Kard. Worth, p. 101).
XLT
gi أذزكم Sy à ES
GS بران ار خوارى اذكه
مو وآ أبن نهم ذل أذ كس نتسم
دو عالم دل ته دارى از كه ترسى
nous tues dans lés souffrances. qui crain- كنا اث
draistu? Si tu nous chasses misérablement , pour-
quOi aurais-lu peur? Avec mon pauvre petit cœur,
personne ne meffraie; comment serais-tu timoré .
toi qui as un esprit qui embrasse les deux mondes?
N° 20, Variantes : 1° hé, كشهان + 2° hérn, نون 3" bém.,
Fer مو ds كشجون أر- .يباين نهة correspond à ln
phrase persune .آكر كشى مارا
LES QUATRAINS DE BÂBÂ TÂHIR [URYAN. 537
١
دلا رأة تع يو js ونخسشك à
بر افكن تاكم يارت كقرك a
Ô ma belle! tes voies sont pleines d'épines et
d'obstacles, tandis que tu chemines au sommet du
firmament, Situ peux arracher la peau, jette-la pour
que ton fardeau en soit allégé.
N° 21. Variantes : 3" hém., contra metre : Si. — Le
diminutif du comparatif dans d,% ést à notcr.
XLIII.
ماننت في ى ds Dose
فى à) sil À مدامم درت
| | مرا سوز وكدازه تا قيامت
ذونو قيامترا كه كن [RES
Par ces plaintes, ma pensée semble exhaler les
douces notes de la flûte; li douleur que me cause
ton abandon me poursuit toujours. Je continuerai de
souffrir ét de peiner jusqu'à ها résurrection des morts,
et Dieu seul sait quand elle aura lieu.
N' .وو Variantes : 1" hém., بنك ès (2); 3" hém. , :كدازت
4 hém., de «ؤوتو تا
NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885, 538
XLIV.
مسلمسمل زلف .بر رواريته ديرى
كل وستبل يهم أمينه ديرى
بريشان حون كرى .اون تار زلغون
Tes cheveux tombent sur ton visage en boucles
ondoyantes: on dirait les roses et les jacinthes mélées
en fraiches guirlandes. Lorsque tu sépares les che-
veux de tes nattes, on trouve on cœur suspendu à
chaque fil.
.أن كرى أن hém., 3° نويتة hém., “د : N° 23. Variantes
XLV.
شر اون باغ كه Lis سر 332
مدامش باغيان géré جكر نى
RL كندنش از بي واز بن
Tout jardin dont les arbres ont la tête qui dépasse
les murs, plonge dans le désespoir le jardinier, qui
le soigne. H faut l'arracher, le déraciner de fond en
comble, quand même ses fruits seraient tous des
rubis et des perles.
N° 24 de T'Atech kédb.
LES QUATRAINS DE BABA TAHIR 'URYAN. 539
XLVL
ol
a كار شون AN .وقل .هو des
.در تمسازن is خوشا انان كه
à بهشت -جاودان باؤلز شون
Bienheureux ceux dont Dieu est l'ami, et dont
toute l'occupation est de célébrer ses louanges par ces
mots: با Dis : il est le Dieu (unique)!» Bienheureux
ceux qui sont perpétuellement en prières! Ils aché-
tent par là le paradis éternel.
Le troisième hémistiche nous donne un exemple de la
troisiôme personne pluriel du verbe auxiliaire ن 一 persan
A SE ودر ممازن persan تمازنك 1
ام ل
مدامير دل بر آذر ديدة à y
À ور اد عون حكن
ببودت pl SN يس از مرك
ترا كر برسر as pile
[MO cœur est plein de feu, mes yeux pleins de
larmes ; ma vie n'est qu'un vase rempli de tristesses
et d'ennuis. Eh bien! si, après ma mort, tu viens à
passer près de ma tombe, ton parfum me rendra
la vie.
540 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 18845.
XLVIHIT
مهريان شر دو سر بى aus جو
3 كه يك سر مهربان درد سر
دل ليلى ازان شوريدهترنى
Pour que l'amour soit agréable, il faut qu'il sait
réciproque, car un amour qui nest pas partagé ne
peut engendrer que la douleur, Si Medinoun avait
le cœur épris, celui de Leïla en concevait deux fois
plus d'amour.
N° ao de [ Atreh dde.
يا ابا
Si 25 جرخ لكر
كم دائم pas نهم ير نمك a
C'est grace à la tyrannie exercée par la fortune
éhangeante que la lèvre de mes blessures me semble
toujours imprégnée de sel. Mes soupirs montent sans
interruption jusqu'aux cieux, mon corps gémit et
mes larmes coulent jusqu'au poisson qui supporte le
monde,
LES QUATRAINS DE خشقط TAHIR URYAN. SA
L.
عم دوران نصيب Le gl بى
a آخر بدرمون درد شر كس
Les soucis du monde sont le lot de notre me ;
se débarrasser de nos peines, c'est chercher la pierre
philosophale. Chacun trouve un terme à ses souf-
frances: notre cœur est fait de telle sorte que le seul
remède qui puisse le guérir, c'est l'anéantissement.
LH.
à سيه نام كم كام سر نكون
à US توه رورم كه روزم
CCE 5 Lee 3 نشم خاو
à زدست دل كه يا رب غرق خون
Je suis bien malheureux de voir que ma fortune
est à bas, et hien infortuné depuis que la roue a en-
core tourné! Je suis devenu les épines et les ronces
croissant sur la montagne de l'amour, grâce à mon
cœur; puisse-t-il, à Seigneur, être plongé aujourd'hui
dans le sang!
55 — persan .تبأ
VI. 3h
ps ss =
SE ——.. مذ6|6ه|إ/ ا
512 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885,
LIL
يودى جم بودى do آكر درذم
بودى A وكر غم اند بودى
:دو كرايك. بودى. جد بودى (5
Si ma souffrance n'était qu'une, elle serait peu de
chose; si mes soucis étaient peu nombreux, que si-
gnilieraient-ils) Je suis couché sur mon oreiller; de
mon amie ou de mon médecin, si l'un des deux était
présent, serait-ce si mal?
Le mot ريق au quatrième hémistiche. ligurant déja dans
le premier, la rime est très imparfaite.
LTEL
à ST كه اشكم el
كو سوته دل. اشكش ته اين بى us
So ونه شامم حنون روزم
Je suis cé flambeau de cire qui laisse couler des
larmes enflammées: n'est-ce pas là l'état de celui don
le cœur brûle Toute ذا nuit, je suis dévoré par Îà
fièvre ardente, et je pleure tout le Jour; el c'est grâce
à toi que mes nuits ot mes Jours se passent dé cette
facon.
LES QUATRAINS DE BÂBA TAUIR 'URYAN. 543
LEV.
à بهار ابو بهر 6 كلى
à بهر شائ عزاران بليلى
als بهر مرزى نيازم يا
à do مياد از مو بتر سوته
Le printemps vient; il y a des roses dans chaque
jardin, des milliers de rossignols sur chaque branche.
Je n'oserais pas mettre le pied dans tout pays; plaise
à Dieu qu'il n'y ait pas d'amant mystique plus mal-
heureux que moi!
LV.
3 فل تارك بسان ميشه آم
ms حب webs سرشكم كر بوة
J'ai دزتا cœur aussi fragile que lé verre, et je crains
qu'il se casse si je soupire trop fort. Rien d'étonnant
que mes larmes soient brülantes : je suis cet arbre
dont la racine est plongée dans le sang.
Au 5° hém.. » répond au persan بود ConrmE plus laut
.تبود à نبوة
.36
544 7 XOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885.
LVL
اا ته ديرى ln 2%
آين 'ذرد أز شع ديرم RS se ند ونم
Ô ma belle! c'est toi qui possèdes ma vié et mon
cœur, més pensées secrètes et mes actes publics. Je
sais d'où provient mon mal, mais ce que je عم
bien, c'ést'que tu en as seule Le remède.
LVIT.
خور اثينى جهرةات أفروتءتربى
tbe ai ji Al دوتعتب بى
Que ton visage, pareil au soleil, soit de plus en
plus brillant, et que mon cœur n'en soit que plus
percé par les traits de ton amour! Sais-tu d'où vient
que l'éphélide de ta joue est noir? C'est que plus ou
Sapproche du soleil, plus on brûle, |
LES QUATRAINS DE RÂBA TAHIR 'URYAN. 545
LVHEL
تعب 5 شغخصيت أزما جه ديتدى
C3 SAR اشنشت وحارت
زمو بكذر شتر ديدى انه ديدى
Depuis ce jour où tu nous a créés, Lu n'as Vu parmi
nous que désohéissance et péché. 0 Seigneur! pour
l'amour de tes douze imäms !, pardonne-moi; as-tu Vu
le chameau? Dis que tu ne Tas pas vu (fais comme
situ ne me connaissais pas)”.
LAX.
تون سرمقرب مو ان
ma beauté nouvellement éclose, Ô ma belle aux م
où es-tu? Tahir est à Tago- ب yeux poudrés de collyre
nie; où done es-tu, au moment où Je vais mourir?
١ Littéralement : «dés huit et quabrers c'est une adiition Ppar-
fatement juste. |
* Loeution proverbinle. La sagnsse oncutale ensaisne qu'il est
parfois dangereux d'avoir va on chameau échappé, téméin Fapo-
loge de Zadig et du cheval du voi علا Babylone.
550 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885.
NOUVELLES ET MÉLANGES.
SOCIÉTÉ ASIATIQUE.
SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1885.
La séance est ouverte à quatré heures et demie par M. E.
Renan, président.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et la ré-
daction en est adoptée.
Lecture est donnée d'une letire de M. Charmes, chef du
secrétarint au Ministère de l'instruction publique , annonçant
une allocation de 300 francs à ln Société.
Sont reçus membres de la Société :
M. Paronx:, interprète du gouvernement général, rus
Saint-Angustin, 17, à Alger, présenté par MM. Bar-
bier de Meynard et René Basset.
M, ML-A, Durighello, antiqunire, à Saïda, présenté par
MM. Barthélemy et J. Darmesteter,
11 اكع procédé à la nomination de la commission du Journal,
Les membres de ها commission en exercice sont rétlus.
OUVRAGES OFFENTS À LA SOCIÉTÉ.
#
Par ها Société, Transactions of the Asiatie Socrety of Japon,
toute la collection d'octobre د Sn à juillet 1895, 12 vol, el
parte | سل 13° vol, Yokohama. In".
NOUVELLES ET MÉLANGES. 547
一 Proceedings of the Auiutie Society of Bengal, n°1, 2.
+, 4.9, jenvier-mai 1559. Calcutta, [n-6". |
一 Journal of the Asiatie Society of Bengal, partie philolo-
gique, vol. LIV, part. HIL, n° 1-1, 1885, Calcutta. In-8°,
-一 Idem, partie scientifique, vol LIL, part. Il, n° 5
1884, Caloulta, In-8".
Transactions of the American Plilologicul Assocutiôn , ب
vol. XV, Cambridge. ln ,1885
The American Journal of archavalagy und of the history 可 ب
the fine arts, n° 1-9, janvier-juillet, 18489, Baltimore. In-8”.
— Journal of the American Oriental Society, vol. XE, n° 3,
1885. New-Haven, In-#°.
一 Jourtetl and proccedings of the Humilton Association ,
1882-1883, vol. E, part. 二, Hatuilton, Canada, 1884. In-r2,
— Heitschrift der Deutschn Morgenländischen Gesellschaft ,
1885, n° 4, Leipzig, In-8".
__ Jutisché Studien, vol. XVIE, 3° el 3“ cuhier, Loipaig.
1885. In".
— Mitiheilungen der Deutschen Gesellchaft für Natur- and
Vélkerkunde Ostusiens, 42° cahier, mai 1885, Yokohama.
— Het Kongsimezen van Bornes, par M. le docteur de
Groot. S'Gravenhnge, 1885: "قم (Publié par عا Aonin-
glijk Institut voor de Taal- Land: عن Volkenkande van Neder-
ةماع فسملسهما
Bijdragen de ln, même société, part X, 44, SGra- ب
"ها .1889 vénhoge,
— Comptes rendus علا lu Socité de géoyraplue, n° 13-14,
1885, Paris. In-14.
— Hulletin de ler Société die géographie , 1885, 2" trimeslré,
Paris. lu-12.
_ Bulletin de سا Société khédieiele de géographie, 3° série ,
n° +, juin 1885, Le Cuire, In-B*. |
- sas NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885.
Par l'Académie impériale des scionces de Saint-Péters | =
bourg. Bulletin, ا XXX. n° بد avril 1885, Soint-Pétérs-
bourg. In-4°. 1
Par l'East Indin Office, danam Sakki or The Biography of
Garu Nannk, founder of the Sikh religion, Dehra Dun, 1885.
In-8°. Deux exertplaires. |
The Journal ofthe Bombay Branch of the Royal Asiutie So-
ciety. Extra number, Prof. Peterson's réport of the search وال
sunskrit mes, in the Bombay circle, 1883-1884, Bombay.
In-8",
二 so。 1,1885. An-8?,
The Nirakte, ed. by Pandit Satravraia Sämacrami, ب
قن :1885 vol. IT, fase, VI: vol. IL, fase, TI
一 KA Médhew, by Pondit Chandrakänte Tarkälonkära .
اسم , 1885. In-8*.
Mohammed ممه Biograiphieul Dictionary of personewho ب
Hajar, fase. 6 (vol. Il, 8}, Calcottn, 1883. 1n:8. مط[ by
— À catalogue of sanshrit mannscripts on the library of the
Dekkan College, par Kielhorn et Bhandarkur, 1884. عتما
— Sélections from the records of hr Govértimaent of India,
n° 66. Reports on publications issued and registered in the
several provinces of British India during the year 1843. Cal-
outta, 2885. In-8°.
Foview of forest adrinistration in British Indie for the ب
“سمط .1885 by B. Ribbentrop, Simla, ,1883-1884 دمر
一 Annual administration reports of سلا forest department
(Southerx and northern cireles), Madras Presidemey, for the
dfficiel year 1883-1884. Madras, 1885. In-f”.
Par Je Ministère de l'instruction publique. École des
langues orientales vivantes, Chneitomathie persank, par Ch.
Scheler, 2 11, Paris, 1885. In-8*
一 Supplément aux diétionnaires tunes, par À. GC, Barbier de
Meynard, à 1 fase, [V. 1885. 5ط[
全
NOUVELLES ET MÉLANGES. 549
Pour l'École française d'Athènes et de Rome. Étude sur
Chistoire des sarcophuges chretiens, par René Grousset, Paris,
1885. In-8°. jeun
— وعلة مسد8 tuner scientifiques, V, 0° 3, 4:5,6, 7.
Paris, 1885. mk
— Bulletin de correspondance africuine 1884. fasc. VE,
Algèr, 1884 In.
— Jour des Savants, n°7 juin-octobre 1885:
= Annales du musée Guimet, هذ VIN, Le Yi King, traduit
per P. L.F. Philastre, 1° partie. Pons. 1885. “سا
Par da rédaction. Reewe africaine, n° 130-173 (mars-avril,
mai-juin, juilletaoût}, 1885, Alger. In-8".
1885. In”,
— Polyhiblion, partie techmque, 1° sie, À. XI, livr. 7,
8, 9. 10 (juillet, août, septembre, octobre); partie littéraire,
a" série, & XXI, د بد سنا 3, À (juillet, août, septembre,
octobre}, Paris, 1885. Inë”.
— Johns Hopkins University Studies, a° séries II, 1884;
34 séries VII, IX-X, Baltimore, août-septembre-octobre,
1885, “سل
The Andian Antiquery, vol. XIV, octobre 1885, Bombay. ب
In-4".
Par l'éditeur. Revue critique, 1985, 1° semeste; 1° se-
mestre, n° 27-45, Paris, librairie Leroux, In-8°.
— Revue archéologique, 1885, “د semestre; 3 semmesire .
— Revue de l'Extréme-Orient, t Ill, 0° يه avril-juin,
1885, Paris, Leroux. 18-8"
LIL, Paris, Leroux, 1685. In-8°.
— Excursions ef reconnaissances (en Cochinchine), n° 2323-
13 mursavril, mai-juin. Paris, Chllemel, 1885. .“نمل
— Annales ddr That , 11 1 Levde. عقو .1845 5 اانا
7 كن م تحت
الف
330 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885.
Par l'auteur, China and the Rom Orient, by F. Hicth,
Leipaüig et Munich, 1885, Inis.
一 Bharat Rahasya, or Essuys on. 1e لمعيه lien dé
warfares of Andia, by Ramdns Sen, Calcutta, 1885 —
— L'histoire des origines et du développement des custes de
l'fnde, par Charles Schæbel. Paris. 1884. In-8°. -
— Salomon Azubi, rabbin de Carpentras: lettres à Peirese,
par Tamizey de Larroque et Jules Dukes. Paris, 1885. In-8”.
— Account of a short journey oust of the Jordan, by Guy
Le Strange, Londres , 1885, In-19.
— Luerura dupuis sa fondation, par À. .نا de Motylinski.
Alger, 1885, In-5*.
一 Kb el-Ahatdt alarabiya, spécimens d'écriture arabe.
Bévrouth, 1885, In-12, (Deux exemplaires, | |
. ب Vodi Chrestomathie, von D' Alfred Hiebrandt, Berlin,
1889. In-19.
— Lettre sur deux derhams hamdänites inédits, par H. Sau-
vaire, Mâcon, 2885. *قم]
一 Extraits de l ouvrage d'Et-Qalqachamdy, Marseille ,1885 ,
pat le même, Broch. in-8".
Par M. Robert Cust. Olservations npor the grammatiedl
structure cn use of the Umbundu, by Rev. Wesley M. Sioves
1409. fu-18.
一 Vocabalary of the Umbundu language, prepared by Rev.
WW, 82 Sanders, 1885, In-5"
Par Fauteur, The Anchityalumkara of Kshemenra , PA
Peter Peterson, Bombay, 1885, Brochsin-8%
Par le traducteur, Titulo de los señores de Tolonocupan
(Titre généalogique des seigneurs de Toloticapan}, traduit
de l'espagnol par M. de Charencey, Alencon, 1885. In-22.
— Patents, Frida, Ceylan ,Straits-setlementsanid Hong: Kong,
by H, RS ae Caleutta, 1885. la-18,
1485 ln.
يما
NOUVELLES ET MÉLANGES. 591
, Par le Gouvernement des Indes néerlandaises. Noder-
ndsehchinecsck Woordenbosk :.. in het Tsiang-isin diuilect,
door ] G. Schlegel; L, 1, Leiden, 1885.:1n-8",
Par MM. Barbier de Meynard et Stanislas Guyard. Trois
comedies permines, عم لق UN glossaire et des notes, Paris, Mai-
sonneuve, 1-19
SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1885.
La sénnce est ouverte à quatre heures et demie par ML كا
Renan, président.
Le procès-verbal de ها séance précédente est lu; حل rédae-
lion envest adoptée,
Lecture est donnée 中 une lettre du Ministre de l'instruc-
on publique annonçant l'ordonnancement de ln somme de
500 francs, montant du quatrième trimestre de la souscrip-
tion du ministère. |
Sont reçus membres de ها Société :
MM. Max ve Bencues, à Leipzig (membre à vie}, présenté
par MM. Schefer et Barré de Laney ;
Gauvor (Octave), géomètre au-service topographique,
rue Rovigo, 8, à Alger, présenté par MM. Basset
et Houdus.
M. Zotenberg lit des extraits d'un mémoire sur l'origine
du livre de Gulad et Chimus : roman arabe mentionné par
les écrivains du “جر siécle de l'hégire : Macoudi, Hamzah, Îe
Fihrist, et qui offre cet intérét d'être arrivé aux musulmans
par l'intermédiaire d'une rédaction chrétienne. La question
de savoir s'il à existé du livre de Koliln et Dimnn d'autres
traductions, lailes directement sur le sanscrit, que ln version
pehlevie, donne heu à quelques observations de MM. Duval
et Barbier de Meynarid.
M. Halévy présente une interprétation nouvelle et quelques
détails importants sur l'inscription de Teima. 11 lit enoo, le
mot douteux lu RnYD et le rapproche du عق de l'inscription
a |
而 = 只
ل
552 NOVEMBRÉ-DÉCEMBRE 1883.
de Tyr. Le sons général de l'inscription seraït : « Les dieux
de Téima nt donné un droit (lire 1973) à Çelem Shenib et
à sa postérité, dans le temple du Çelem de Hagam: celui qui
détruira ce Sipte, des dieux de Teima le déracineront de la
face de Teima et voici ce qu'ont octroyé. .: etc, e
M. Renan doute que l'inscription se rapporte a ‘on objet
matériel désigné par le mot KNDO : le rapprochement avec
l'inscription de TYyr peche en ce que celle-ci est placée sur
l'objet lui-même, qui était un bassin offert à la divinité + ici
ل faudrait admettre que l'inscription est séparée de l'objet
anquel elle se rapporte. D'ailleurs, ln lecture elle-même est
cncore douteuse. A
M. Halévy propose pour l'inscription de Ma“soüb le sens
soivant : « Portique du côté du Levant et ses annexes (lire
bot = hébreu 195%) construits par je magistrat (nn). Ma-
Yak-Melik-Astart (nom propre, signifiant littéralement mes-
sager de Melikastart) et son serviteur BaalHammon (nom
d'homme identique au nom sai en l'honneur d'Astarté,
dans le sanctunire d'El-Hammon À rad: Melikastart dans
دا 2° inscription d'Oumm el Avwärmd).
M. Halévy croit retrouver trois nonvenux dieux DT
dans les noms : ny, en grec Afy, qui aurait donné son nom
à la ville de Palestine transcrite par les massorètes تدم مز
(ire PE ny Athé est seigneur): "د ]D 其 Asir contenu dans
le nom propre phénicien uw ox (Asir n gardé), dans le
palmyrénien p2x2, formé comme 027 (Asir est grand),
et dans بردتم de l'inscription de Teima, différent d'Osiris:
3° 0%, qui a donné son nom aux villes palestiniennes de
Samarie, et de Shomron Meron, 3N70 OS (Shamar est
noire seigneur) أء à un nom d'homme phénicien de l'inscrip-
tion de ES que M. Halévy Bt Fasor Shamar, 9089 اذل"
(Shamar aidera).
La séance est levée à ci heures et demie.
L À مم
NOUVELLES ET MÉLANGES. 553 0
OUVRAGES OFFENTS À LA SOCIÉTÉ.
Para Société. Proceedings of the Royal Creogr
ciéty, n°12, décembre 2885, London. ب“قم]
一 Zeitschrift der Deutschen Morgenltndischen Get
1885 .3* cahier, Leïpaig. In-8°.
‘Par les éditeurs. Cochinchine frunçuise, excursions et recon-
اليس vol. 3 5* 4د , judlet-août 1885, Saigon, impri-
Par l'auteur. Étymoloqies latines et_fran
Devic, Broch. “قم
Inscriptions sanscrites du Cambodge, par Auguste Barth, جب
etiranit des Notices et extraits, L XX VIL, 17 te. In-4°. At-
las Lana in-4". Paris, 1885.
Ibn Loyon's Lehrgedicht von dem spanisehk-arabüchen Land-und
Gartenbau. (Extraitdes Comptes rendus de la Société royale des
sciences de Saxe, classe de philologie et d'histoire, 1885.
Broch. “قدصا | |
Par l'éditeur. Revue critique, 1885, n°43, 48. 49, Paris.
Leroux. In-8".
一 Revue archéologique, 1885, septembre-octabre, Paris,
Leroux. [n-8",
一 Polybiblion, parlie technique, novembre 1885, 11°
livraison : partie lltéraire, novembre 1885, 5" livraison.
In-8°.
一 了 he Indian Antiquary, Bombay, novembre 1885. In-4”.
Par ln Société des sciences de Batavia. Mealie. Requter of
de generale resolultän van het Kastrel Batavin, 1631-1809,
Tweecde-Deel, La Haye, 1885. In-f".
一 Tijdschrift voor indische Taal- Land. en Volkenkundo ,
val. XXIX, ثم 4,5, 6: vol. XXX. n° 1, 2, 1884: n°" 3,
À: 1885.
一 Notalen van de ælgemeene en Bestuursvergaderngen van
het Batomirasch Grenoatsehup , vol. XXII. 1884. n°, 2, 3:
vol, XXII, 18895, n° 1.
9
0
55% NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1885.
Par M. J. A. van der Chijs. Nederlandsch-indisch Plakuat-
boek, 1603-1811; 1" partie, 1602-1642, 1885. In-8".
Par M. A. Haga. Nederlandsch سسالا Guinea en de Papoe-
sche Eilanden, historische Brjdrage 1501-1883; 1" partie,
1800-1817: 2° parlie, 1818-1883, 4 in-8°, 2884, Batavia,
一 Vorhandüngen van het Batavinasch Gencotschap van
Kunsten en Wetenschappen, partie XLV, 1° livraison. Batavia,
1885. In-4°.
Par le Gouvernement de 【Inde Archasologioal Survey of
India, Report of a tour through Behar, Central Jadia, Pahavar
and Fusufeur, by H. RW. Gorrick, vol. XIX, Calcutta,
1885. In-8*,
— Liste of sanserit mannseripts ên private Ubraries of Soathera
Thin, by Gustav Oppert, vol. Il, Madras, 1885. 1n-8°.
一 The sacred books of the Ewt, vol, XX, Vinuya Texts,
translated from the PA, by 了 W,Rhys Davids and Hermann
CHdenberg, part DE, the Kullavaggn, FV-XIT, Oxford, 1885.
In-#°.
一 Vol. XXIL, Jaune Sutras, translated from präkrit, by
Hermann Jacobi, part 1. The Afdringa Sétra, the Kalpa
“étre, Oxford, 1884, In-8".
一 Vol, XXIV, Pahlavt Texts, translated by E W. West,
part I, Oxford, , 185513
مجلا ا و =
TABLE DES MATIÈRES
CONTENUES DANS LE TOME VI, VIT SÉRIR.
(MRES ET TRADUCTIONS,.
Sur ue version du cote de Bhampsinite. | M. G. Masreno.) 149
Tsao-sien-iché, mémoire sur la Corée, par un Corcon anonyme,
traduit pour la première fois du chinois, [M, F. Sonwuren. |
Essai sur l'origine des écritures indiennes, (AL .ل Harévr-|….
Notes de lexicographie berbère. (M. Rex Hasstr.)..........
La Brihatkathäronfjun de Ksbemendra. (M. di. Sr Liv.
Note sur Forigine de l'écriture perse. (M. 3, HarEYY | .…
Les Quairains de Bäbà Téhir Urçän, (M CLEMENT Hiuar ا
NOUVELLES ET MELANGES.
Procés-verbal de la séance génermle du #5 juin 1885,.......
Tableau ول Conseil d'administration, conformément aux no-
minntions faites مسمل l'assemblée générale du +5 juin 1685.
sort sur los travaux du Conseil dé la Sociôté asiatique pen-
dant l'année 1884-1885, fait à da séance annuelle de ها So-
ciété, ع1 25 juin 1883, par MJumes Darmestéler.........
Rapport de M. Garrez, au nom de la Commission des foruls,
et comptes de l'année 1884.,,,.44444...sisseussse
Rapport de 13 Commission des conseurs sur les comptes de
l'exercice 1884, lu clans la séance générale du 35 join 1885.
Liste des membres souscripteurs, par ordre alphabétique. .
ba
+44
301
307
. 430
- 301
CE
13
33
126
147
2 市
= ++
1
Me
L | * Le Gérimt :
556 NOVEMBRE DÉCEMBRE 1885.
Liste des membres nssocids étrangers, مسا Find de
Le
00
minations . ..,..,.. Unes 的
Liste des ouvrages publiés par la Société asiatique. … د 2 - 145
Gollection d'anisars orientaux; + + +..." ME"
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Procès-verbal مل la séance du 13 1885. Lane 546
Procés-vechal de la séance مل ne
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